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La problématique de l'approvisionnement en eau et son impact sur les maladies d'origine hydrique dans la ville de Mwene- Ditu en RDC

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par Crispin NTEMBUE MUAMBI
Université Morave de Mwene- Ditu RDC - Licence en Santé publique 2013
  

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SUJET : `'La problématique de l'approvisionnement en eau et son impact sur les maladies d'origine hydrique dans la ville de Mwene-Ditu», Mémoire de Licence en Santé Publique, Université Morave de Mwene-Ditu / RDC, 2013.

Par : Révérend Crispin NTEMBUE

 

1. PROBLEMATIQUE

L'eau est une denrée alimentaire importante pour la vie des êtres humains mais, sa consommation peut être un véhicule des maladies dites hydriques si elle ne répond pas aux qualités physico-chimiques et biologiques.

C'est ainsi que, dans le cadre de notre mémoire de fin cycle de licence en santé publique, nous avons résolu de mener une recherche sur : « La problématique de l'approvisionnement en eau et son impact sur les maladies d'origine hydrique dans la ville de Mwene-Ditu ».

Le choix porté sur ce sujet n'est pas le fait du hasard ; nombreux sont les mobiles qui nous ont poussé à mener l'enquête sur ce sujet, selon nos pré-enquêtes sur terrain en tant qu'animateur du Projet AEP /CS/MAP ; 80% de la population consomme les eaux de risque : eau de puits, eau de pluie et sources d'eau vague et 20% ont accès à l'eau potable de la REGIDESO.

En parcourant les rapports épidémiologiques des structures sanitaires, nous avons également observé que la prévalence des maladies hydriques augmente de plus en plus à Mwene-Ditu, et cela nous a amené à faire cette étude pour mesurer la corrélation entre ces deux situations : critique de la qualité de l'eau et comparaison de la quantité de l'eau produite par la REGIDESO Mwene-Ditu par rapport aux besoins des habitants de la ville, y compris les conditions hygiéniques.

Dans le monde, l'eau est indispensable à la survie de la population. « Elle

est aussi une condition préalable à la réduction de la mortalité infantile et
maternelle »1. Et d'aucuns n'ignorent que « les maladies liées à l'eau tuent plus de 5 millions de personnes chaque année ; soit dix fois le nombre de personnes tuées par les guerres. Les maladies hydriques sont une première catégorie, où entrent le cholera, la typhoïde, la polio, la méningite, les hépatites A et E2 »2. L'eau c'est la vie et sans elle, il n'y a pas de vie. La vie a commencé dans l'eau suivant les théories de l'évolution. Elle reste inégalement répartie et trop rare pour une partie importante de l'humanité ; « les chiffres sont là, dérangeant : près de 250 millions d'êtres humains, représentant 26 pays, manquent cruellement d'eau3 ».

1 VENEMAN, A.M., « Eau, assainissement et les OMD », in Progrès pour les enfants, n°5, septembre 2006, p.1.

2 PLOYE, F., « Quelles conséquences pour l'homme », in Jeune-Afrique, n° 2352, du 5 au 11 février 2006, p.56.

3 VOYNET, D.,«L'eau, demain », in L'eau/Waters, mars 2001, p.8.

2

Dans cette perspective, en République Démocratique du Congo (RDC) et principalement le cas de Mwene-Ditu, le Projet AEP/CS/MAP s'associe au 7e objectif du Millénaire pour le Développement, qui vise à réduire de moitié le nombre de personnes n'ayant pas accès à l'eau potable et à l'assainissement de base d'ici 2015. C'est ainsi que dans sa première phase qui a pris 7 mois sur la ville de Mwene-Ditu, il s'est donné à sensibiliser la population à consommer de l'eau potable de la REGIDESO et observer les règles d'hygiène afin d'éviter les maladies d'origine hydrique, à travers les animateurs et toutes parties prenantes (CEQ, RCC, Sociétés Civiles, Autorités, Médias, ...) ; et ses efforts doivent être multipliés, car la ville de Mwene-Ditu est en encore dans une grande pénurie d'eau potable.

La question de l'accès à l'eau est intégrée à des programmes d'amélioration des conditions sanitaires et d'éducation. Enfants et adultes doivent être sensibilisés aux bonnes pratiques d'hygiène et à l'assainissement total, qui repose sur une participation active de la communauté au changement de comportement, notamment pour généraliser l'utilisation de l'eau potable.

Vu l'importance de ce sujet, certains auteurs en ont traité, à titre d'exemple nous citons :

- Apollinaire KOMBASSERE de l'Université de Ouagadougou - Maitrise de Géographie 2007 : parle de L'accès à l'eau potable et les risques diarrhéiques dans les zones irrégulières de Ouagadougou: Les cas de Yamtenga.

- A Bukavu, Monsieur Freddy SHUKURU SALUMU, Université officielle de Bukavu - Licence en santé publique 2010, a lui aussi écrit sur la pénurie et difficultés de l'eau potable de la REGIDESO dans la ville de Bukavu, et pourtant la fourniture en eau potable est une exclusivité de la REGIDESO.

- Samuel BADIBANGA MPAPA ; dans son article de la revue scientifique Madose, année 2013, parle de « la distribution d'eau potable à Mbujimayi : enjeu et

évaluation » où il souligne l'insuffisance et pénurie de l'eau potable de la
REGIDESO à Mbujimayi.

En ce qui nous concerne, nous nous étions préoccupés surtout de savoir :

1. Est-ce que la quantité de l'eau produite par la REGIDESO suffit pour alimenter les habitants de la ville de Mwene-Ditu par rapport aux normes de l'OMS de 20 litres en moyenne par personne et par jour ? Mais pour quelques ménages qui ont accès à cette eau, respectent-ils ces normes?

2. Est-ce que la population de Mwene-Ditu qui consomme de l'eau potable, la garde dans les conditions d'hygiène pour la boisson et la cuisine ?

3. Quelle est la qualité de l'eau fournie par la REGIDESO à ses abonnées étant donné que la tuyauterie actuelle crée de fuites?

4.

3

Quel est la qualité de l'eau des bornes fontaines et sources d'eau utilisée par les habitants de la ville de Mwene-Ditu ?

5. Quel est l'impact de cet approvisionnement sur les maladies d'origine hydrique ?

6. Quelles sont les autres sources d'approvisionnement en eau pour la population de Mwene-Ditu ?

2. REVUE DE LA LITTERATURE

Les questions liées à l'eau au monde ne date pas d'aujourd'hui, la troisième composante des soins de santé primaires issue de la conférence d'Alma Ata en 1978 est l'approvisionnement suffisant en eau saine et des mesures d'assainissement de base en est le principal point départ.

Vaste pays au coeur du continent africain, la République Démocratique du Congo compte parmi les pays au monde dont le taux d'approvisionnement en eau et d'assainissement figure parmi les plus bas dans le monde et ont baissé au cours des 20 dernières années. Selon les dernières statistiques, actuellement, seulement 26 % de la population ont respectivement accès à l'eau potable et à un système sanitaire adéquat. Les faibles taux de couverture en eau potable ont conduit à une situation de santé publique où la diarrhée cause 12 % de décès au Congo. Le taux de morbidité liée à la diarrhée pour l'enfant de moins de cinq ans (en deux semaines) a atteint de 20 % et les maladies épidémiques liées à l'eau et l'assainissement y compris le choléra continuent de faire des ravages dans la population.

L'objectif du Millénaire pour le développement (OMD) relatif à l'eau (objectif 7 Cible 4) est aussi loin d'être atteint en RDC.4

La RDC fait face à des difficultés pour desservir sa population en eau potable bien qu'elle dispose d'énormes potentialités hydriques pouvant approvisionner toute l'Afrique. A ce jour, beaucoup de villes et territoires sont confrontés à une pénurie d'eau potable. Suivant les statistiques publiées par le ministère de l'Energie et le programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), le taux national de desserte, qui était de 69 % en 1990, est tombé à 22 % en 2005, avant de remonter à 26 %.5 ; une estimation bien en dessous de la moyenne des 60% pour l'ensemble de l'Afrique subsaharienne.

En raison des infrastructures endommagées et fragilisées par des années de sous-investissement, de conflit et de la croissance rapide de la population, le taux de couverture de l'approvisionnement en eau a décliné jusqu'à récemment. Les conséquences sociales et sanitaires de la rupture des services d'eau sont considérables.

Les tranches les plus pauvres de la société sont touchées de façon disproportionnée par le déclin de la prestation des services et la hausse des prix de l'eau, cette situation a été observée dans les zones rurales mais également de façon croissante dans les villes connaissant une expansion rapide telle Bukavu6.

(4) http://www.kfwentwicklungsbank.de/EN Home/LocalPresence/SubSahara62/Office Congo, D.R./ Activités/Eau potable pour quinze villes de la RDC.jsp

(5) http://reliefweb.int/node/370819

(6) PNUE: Problématique de l'eau potable en RDC, défis et opportunités (Rapport Technique 2010)

4

La situation sur l'approvisionnement en eau potable sur toute l'étendue de la République reste la même : la pénurie et le coût élevé de l'eau.

Dans certaines villes, la majorité de la population n'a pas accès à l'eau potable. A Kananga, au Kasaï Occidental, le responsable provincial du service d'hydraulique rural affirme que 70% de la population sont privés d'eau potable. Au Bas Congo, particulièrement à Matadi, la situation est pire : 6% seulement de la population boit de l'eau potable. Le thème retenu cette année pour la célébration de la journée mondiale de l'eau, « L'eau, c'est la vie », sonne creux dans de nombreuses villes de la RDC.

Par manque d'eau potable, la population du territoire de Mweka, situé à 250 km de la ville de Kananga, se contente des eaux de pluie. Les ménagères profitent de ce moment pour faire des réserves. Des familles entières se mobilisent et accourent vers de grands bâtiments de la cité pour recueillir les eaux de la pluie qui coulent des toitures de ces immeubles.

Au Bas Congo, en général, quinze milles personnes sur deux cent cinquante milles que compte la ville de Matadi ont accès à l'eau potable. Un responsable de la Régie de distribution d'eau (REGIDESO) a affirmé, mardi 22 mars 2010, que le reste de la population est locataire auprès de ces abonnés. Selon la même source, la vétusté du matériel, qui date de l'époque coloniale et le manque de réhabilitation du réseau de distribution sont à la base de cette situation. Il y a des quartiers à Matadi et à l'intérieur de la province qui ne sont pas connectés à la REGIDESO, notamment la cité de Luozi et Moanda où l'eau potable ne coule pas.

La pénurie d'eau reste un problème en République démocratique du Congo, les habitants se déplacent à plus de 10 km pour trouver de l'eau et il faut 30minutes pour remplir un récipient de 20 litres. Il faut se réveiller à 4 heures du matin pour la recherche de l'eau, une situation qui n'existe pas dans de nombreux pays qui par ailleurs ne disposent pas de l'hydrographie comme celle de la RDC.

En milieux ruraux, la majorité des habitants s'approvisionnent en eau dans des rivières, lacs, des sources non aménagées, des puits ouverts et ces habitants ont des problèmes de santé.

5

Tableau N°1 : Accessibilité à l'eau potable et l'assainissement en RDC

 

Eau potable, en %

Assainissement, en %

Année

Urbain

Rural

Ensemble du pays

Urbain

Rural

Ensemble du pays

1980

43

5

20

8

6

7

1990

69

24

42

9

12

10

2000

67

20

40

8

12

9

2002

66

16

36

6

10

8

2005

22

9

17

4

7

6

2011

26

12

23

7

10

9

Source: CNAEA-RDC-2005

En RDC l'épidémie évolue schématiquement sur un mode endémo - épidémique dans la partie Est du pays et sur un mode épidémique le long du fleuve Congo.

En 2012, 30.758 cas et 709 décès de choléra (létalité de 2%) ont été notifiés en RDC, dont 7.175 cas et 229 décès (3%) dans les provinces de l'Ouest, et 23.572 cas et 480 décès (létalité de 2%) ont été enregistrés à dans les provinces de l'Est. 7

Dans la ville de Mwene-Ditu, notre milieu d'étude, la majorité des coins de la ville ne sont pas approvisionnés en eau de la REGIDESO quelle que soit la saison,

? Couverture partielle du réseau REGIDESO : 22 (ou 37%) sur 59 quartiers et sur ces 22 quartiers, il n'y a que 5 (soit 8,4%) quartiers seulement qui sont branchés au château et qui ont de l'eau potable chaque jour, 17 quartiers ont de l'eau irrégulièrement;

6

2. Les abonnées avec compteur le tarif varie selon la consommation soit 768m3 pour le mois d'Avril 2013 à 3 072 000FC

(7) http.www .okapi info .cd

V' Prolifération des puits traditionnels et sources vagues dans la ville de Mwene-Ditu :

COMMUNE

PUITS

TRADITIONNELS

SOURCES VAGUES (Bipanza)

1

MWENE-DITU

518

1549

2

MUSADI

497

1665

3

BONDOYI

508

1592

TOTAL

1523

4806

Source : Service d'Energie de la Mairie

V' Faible pouvoir d'achat ;

V' Coût élevé selon la population ; un bidon de 20 litres coûte 100Fc, un bassin de 30 litres à 150Fc et 1m3 à 4000Fc.

V' L'intérêt des services de l'Etat sur les puits traditionnels ; les puits sont autorisés par le service d'énergie qui perçoit des taxes, la commune et le service d'environnement

V' Irrégularité de la distribution d'eau.

Toutes les communes des villes de Mwene-Ditu ont des problèmes d'approvisionnement en eau potable et cela a des répercussions sur la santé des consommateurs de cette eau.

La REGIDESO Mwene-Ditu fournit tous les deux jours 4000 m3 pendant toutes les saisons à fournir à une population de 628219 habitants.10 pour une consommation d'au moins 6,3 litres par personne tous les 2 jours. D'après le Centre secondaire de la REGIDESO, 1721 abonnés sont enregistrés et sur ce nombre seuls 141 sont actifs et sont servis par la REGIDESO Mwene-Ditu, soit un déficit de services à 1569 clients qui constituent 91% des abonnées non servis.

D'après le service de comptabilité de la REGIDESO, deux types d'abonnés sont enregistrés :

1. Les abonnées au tarif forfaitaire, sans compteur la facture est plus ou moins de 300.000Fc.

7

Source : Bureau REGIDESO Mwene-Ditu.

Tableau 2 : Cause du faible taux d'accessibilité à l'eau par secteur

Eau potable : Défis majeurs par sous-secteur

Urbain et périurbain

> Infrastructures abandonnées. Un tiers des usines de traitement non opérationnelles.

> Taux de croissance rapide de la population urbaine (4,6 pour cent).

> Prix élevé de l'eau.

 

> Faibles retour sur investissement et viabilité financière des

services publics en charge de l'eau.

 

> Informalité des prestations de services d'eau dans les zones périurbaines.

 

> Dégradation des bassins versants augmentant les coûts de traitement.

Rural

~> Faible accès aux sources d'eau améliorées.

 

~> 60 pour cent des systèmes ruraux de services d'eau non opérationnels.

 

> Informalité des prestations de services d'eau (contrôle de qualité et entretien insuffisants).

 

> Taux élevé de contamination bactériologique.

 

> Faible allocation du total des investissements pour le sous-secteur (15 pour cent du total).

 

> Dégradation physique des sources d'eau potable.

Source : PNUE: Problématique de l'eau potable en RDC, défis et opportunité (Rapport Technique 2010) page 5

Qu'entend-on par accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre et à des services d'assainissement de base ?10

L'OMS et l'UNICEF assurent, pour le système des Nations Unies, le suivi des progrès réalisés concernant la cible 10 des OMD. Le Programme commun OMS/UNICEF définit l'eau de boisson salubre et l'assainissement de base comme suit :

· L'eau de boisson désigne l'eau utilisée à des fins domestiques, la boisson, la cuisine et l'hygiène personnelle.

·

8

Du point de vue de la santé, les maladies suivantes nous intéressent : le cholera, la fièvre typhoïde, la diarrhée simple, la diarrhée sanglante, l'amibiase.

L'accès à l'eau de boisson signifie que la source est située à moins d'un kilomètre de l'endroit de son utilisation et qu'il est possible d'obtenir régulièrement au moins 20 litres d'eau par habitant et par jour.

· L'eau potable est une eau ayant des caractéristiques microbiennes, chimiques et physiques qui répondent aux directives de l'OMS ou aux normes nationales relatives à la qualité de l'eau de boisson.

L'accès à l'eau potable est indiqué par la proportion des personnes qui utilisent des sources d'eau potable améliorées : raccordement à domicile ; bornes-fontaines publiques.

3. Hypothèses

Partout où les hommes souffrent de l'ignorance et de l'exploitation, ils finissent toujours par chercher d'autres solutions afin d'alléger les causes de leurs misères. D'après tout ce qui précède, nous avons émis les hypothèses suivantes :

1. La quantité de l'eau produite par la REGIDESO Mwene-Ditu serait très inférieure aux besoins de la population de la ville de Mwene-Ditu selon le minimum de consommation de 20 litres par personne et par jour.

2. Les ménages qui utilisent l'eau potable de la REGIDESO observent plus ou moins les conditions hygiéniques pour l'eau de boisson et pour la cuisine.

3. L'eau produite par la REGIDESO Mwene-Ditu est de bonne qualité et respecterait les normes de l'OMS et l'UE.

4. Il existe un impact entre la qualité et la quantité de l'eau produite par la REGIDESO et les maladies d'origine hydrique.

5. La grande population de Mwene-Ditu qui n'a pas accès à l'eau de la REGIDESO s'approvisionnent à l'eau de puits traditionnels et sources vagues (eau à risques).

6. Le coût de l'eau de la REGIDESO serait à la base de la faible consommation.

4. Le but ou objectifs de la recherche

4.1. Le but

Le but de cette étude est de fournir d'une part des informations à la population sur la qualité de l'eau produite par la REGIDESO Mwene-Ditu, les maladies dues à l'utilisation des eaux de risque. La quantité produite et fournie à la population de la ville de Mwne-Ditu, d'autre part donner des informations sur l'accessibilité à l'eau notamment, la disponibilité, la continuité et le coût de l'eau.

9

Le choix de ces cinq maladies a été orienté par leurs surveillances et la disponibilité des données dans le Système Nationale d' Information Sanitaire de la RDC.

4.2. Objectifs spécifiques

1. Comparer la quantité de l'eau produite par la REGIDESO Mwene-Ditu et les besoins réels de la population en fonction des normes de l'OMS sur la consommation journalière en eau potable.

2. Décrire le système d'approvisionnement en eau de la REGIDESO dans la ville de Mwene-Ditu.

3. Comparer les qualités des eaux consommées à Mwene-Ditu par rapport aux normes de l'OMS et de l'UE.

4. Vérifier le respect des conditions hygiéniques de l'eau de boisson et de cuisine.

5. Vérifier si le prix de l'eau est de loin supérieur par rapport aux autres coins du monde.

6. Déterminer l'impact de l'eau consommée sur les maladies d'origine hydrique.

CHAP. III : METHODOLOGIE ET TECHNIQUES

III.1. Présentation du Milieu de la recherche

Notre recherche est effectuée dans la ville ferroviaire de Mwene-Ditu, province du Kasaï Oriental, République Démocratique du Congo.

Jadis, Mwene-Ditu fut un territoire et c'est par décret-loi présidentiel n°43/2003 du 28 mars 2003 que cette entité fut élevée au rang de ville1.

Après Mbuji-Mayi qui est le chef-lieu, celle-ci est la seconde ville de la province du Kasaï Oriental. Nous allons dans les lignes suivantes présenter sa situation géographique, administrative, judiciaire et enfin économique.

III.1.1. Situation géographique

La ville de Mwene-Ditu se présente sur le plan géographique de la manière suivante :

? Elle est limitée :

- Au nord par la chefferie de Mulundu et le secteur de Kanda Kanda portant du confluent des ruisseaux Tshisulusulu et Bondoyi ;

10

- Au sud par : la chefferie de Mulundu par une ligne droite reliant la source du ruisseau Mukuluyi à la hauteur du passage au niveau du chemin de fer sur l'axe routier Mwene-Ditu-Kalenda à celle du ruisseau Kahuhu ;

- A l'est par : le secteur de Kanda Kanda et la chefferie de Mulundu par une droite partant de la roche (Dibua diambula dibua nadi) jusqu'au ruisseau Musadi ;

- A l'Ouest par la chefferie de Mulundu par le ruisseau Lukola à son confluent avec le ruisseau Munkusuyi jusqu'à sa source.

? Elle est le carrefour de plusieurs routes et voies de communication dont les

principales sont les suivantes :

- La route Mwene-Ditu-Mbuji-Mayi ;

- La route Mwene-Ditu-Luiza ; en passant par Mulavudi et Malowa ;

- La route Mwene-Ditu-Kananga en passant par le territoire de Kamiji de la

province du Kasaï oriental ;

- La route Mwene-Ditu-Lubumbashi en passant par Luputa ;

- Le chemin de fer.

III.1.2. Situation administratif

Sur le plan administratif, la dite ville de Mwene-Ditu fait partie de la province du Kasaï Oriental et se situe à 139km de chef-lieu.

Elle est subdivisée en trois communes qui sont :

- La commune de Mwene-Ditu ; - La commune de Bondoyi ; - La commune de Musadi.

11

12

13

Tableau N°1: Répartition des Quartiers dans les 3 communes de la ville de Mwene- Ditu en 2013.

COMMUNE DE M.DITU

COMMUNE DE MUSADI

C. DE BONDOYI

01

MATSHITSHI

MUSADI

MAKOTA

02

KAZADI TSHIPUT

MUTONJI MAYANDA

MANDAM

03

MPINGA

MUKAYA

MATSHIONYI

04

MUSAULA

DITU ILUNGA

NKUNA YA TUBALA

05

MUNSAMPI

KAMABUE

KATOKA

06

KANDA KANDA

KANANA

KAMISANGI

07

KANINTSHIN

KASEYA KABUYI

KABAMBA KABULUKU

08

TSHINDUNDU

KABUE MUZEMBE

KALUBEYA

09

TSHIBANGU MPATA

KASANZA

TSHITONKONYI

10

BONDOYI

KATSHISUNGU

TSHISHINJI

11

ILUNGA MATOBO

KATENDELE

ILUNGA KAZADI

12

REGIDESO

BUKASA

MBAMVU

13

MUIN TSHIAMBA

MAKANDA MUIDIKA

SULU MASEB A MUANG

14

NGOYI KASANJI

TSHAM LUNGANGA

NGOYI KADIL

15

LUMANU MULENDA

MUKANZ

FIDA BINEN'A BINEN

16

MONSEIGNEUR MUKENG

HUBERT TSHIBANDA NDUBA

KALEL MUKADH

17

KABEDI KAZADI

POTIEN TONDOYI A BUKASA

KASEYA DEUX COLLINES

18

JEAN FELIX KAUMBU

INDUSTRIEL

TSHIAMB

19

KAHETA KABUCHUNGU

 

TSHIPATA

20

JOSEPH KABILA KABANGA

 
 

21

MATANDA STANIS

 
 

22

KAZADI BUKA

 
 
 

22 QUARTIERS

18 QUARTIERS

19 QUARTIERS

TOTAL = 59 Quartiers

Sources : Archives d'urbanisme et habitat.

III.1.3. Situation judiciaire

Sur le plan judiciaire, la ville de Mwene-Ditu n'a que le Tribunal de paix comme institution judiciaire. Le parquet et le Tribunal de Grande Instance qui y sont en chambre foraine respectent encore l'organisation ancienne juridique, faute d'institutions qui lui sont propres.

L'autre institution judiciaire est le Tribunal Militaire de Garnison et l'Auditorat Militaire qui y est attaché.

III.1.4. Situation économique

Quant à la situation économique, elle est caractérisée par les activités commerciales favorisées par la Société Nationale de Chemin de fer du Congo, SNCC en sigle. Grâce à la SNCC, Mwene-Ditu constitue une porte d'entrée et de sortie des marchandises et d'autres biens de valeur.

Signalons que, une activité commerciale interne se remarque en gare de la SNCC ; Cette activité est à la base d'implantation de divers services générateurs de recettes de l'Etat entre autres : la DGI, DGRAD, DGDA, B.C, BCC, SONAS et plusieurs établissements commerciaux tels que : Maison MPAMBU, DIEU M'A DONNE, BELTEXCO, etc.

III.1.5. Situation sanitaire

La ville de Mwene-Ditu se trouve dans le district sanitaire de Mwene-Ditu et elle est couverte par deux Zones de santé :

1. Zone de santé de Mwene-Ditu qui a 23 Aires de santé et une population totale de 404014 personnes ;

2. Zone de santé de Makota qui 17 Aires de santé et une population totale de 224205 personnes.

Source : Bureau du District sanitaire de Mwene-Ditu.

III.1.6. Présentation de la REGIDESO Mwene-Ditu

1. Cadre Juridique

La REGIDESO fut créée par Arrêté royal du 28 Mars 1933 sous la dénomination de « Régie des Distributions d'Eau de la Colonie ». L'ordonnance N° 66-460 du 25 Août 1966 lui confère le statut d'entreprise publique à caractère technique, industriel et commercial. Elle est dotée de la personnalité juridique par la loi n°73-026 de 1973 et est soumise au contrôle de l'Institut de Gestion du Portefeuille, devenu depuis 1974 le Département du Portefeuille actuellement Ministère du Portefeuille. (29)

A l'Indépendance du Congo, la REGIDESO a été réorganisée par l'Ordonnance-loi n°66-460 du 25 Aout 1966. En date du 1er Avril 1968, la REGIDESO a connu la privatisation de sa gestion aux termes de la convention fut dénoncée par le Gouvernement au bout de trois ans soit le 30 Janvier 1971 avec effet au 1er Octobre 1971.

La REGIDESO est soumise à une double tutelle. Elle est placée sous tutelle technique du Ministère de l'Energie d'une part et la tutelle administrative et financière du Ministère du Portefeuille d'autre part.

Les statuts, fixés par l'ordonnance n°78-197, stipulent que la REGIDESO a pour objet :

- L'exploitation des distributions d'eau potable et des installations annexes de captage, d'adduction et de traitement des eaux à distribuer ;

- L'étude et l'exécution des travaux d'aménagement de distribution d'eau potable et des installations annexes (établissement des distributions nouvelles ou extension des distributions existantes) ;

- Et toutes les opérations se rattachant directement ou indirectement à sa mission mentionnée ci-dessus.

2. Organisation

La REGIDESO est pilotée par un Conseil d'administration et gérée par un comité de Gestion, présidé par un Administrateur Directeur Général (ADG). L'entreprise a connue une réorganisation en 2004 ayant entraîné un redéploiement des cadres de direction et une redéfinition des missions et attributions des directions opérationnelles. L'organigramme général actuel de l'entreprise s'article autour d'une administration directionnelle générale à laquelle se rattachent des directions d'Etat-Major, des directions opérationnelles et des directions provinciales (DP) de qui relèvent les centres d'exploitations.

Sur le plan opérationnel, la REGIDESO s'organise donc sur trois niveaux hiérarchiques :

- La direction générale (DG) à Kinshasa

- Les 10 Directions provinciales (DP) et

- Les 94 centres d'Exploitation (« Centres secondaires »).

14

3. Centre Secondaire de Mwene-Ditu Population : Environ 628 219 habitants Borne fontaines(BF) : 90 (dont 38 actives) Abonnés : 1.721 (dont 141 actifs)

Compteurs : 1.925 (dont 206 actifs)

Effectif : 4 agents et 4 journaliers surveillants. Source : Direction CS Mwene-Ditu

Le centre de la REGIDESO à Mwene Ditu inauguré en 1988 est de taille moyenne car desservant potentiellement environ 628.219 personnes. Le centre a connu une situation particulièrement difficile en Octobre 2006 et février 2007 quand il était en arrêt total. Il a redémarré timidement entre février et mai 2007 sans pour autant fonctionner normalement par manque un moment du carburant (gasoil), d'intrant pour le traitement de l'eau ou des problèmes techniques.

Organisation, ressources humaines, processus internes

Le personnel, au nombre de 5 agents, se compose comme suit :

1 chef de centre à l'Intérim et en même tant chef d'Usine, 1 chef commercial combinant le comptable et le caissier, 1 Pompiste pour la station de pompage,

1 chef de réseau.

+ 4 journaliers surveillants

Vu les besoins du centre et le nombre des abonnés potentiels, le centre est évidemment confronté à l'insuffisance du personnel. Faute de moyens, il est aussi à noter l'itinéraire professionnel des agents au sein de l'entreprise n'a pas évolué depuis très longtemps. De plus, le fait que les quatre soient en sous-effectif signifie qu'il n'y a pas de remplaçants. Chaque employé est indispensable le privant ainsi de prendre ses congés. Cette situation n'est pas encourageante en vue d'une motivation des employés.

Les points forts de cette équipe sont :

Le chef de centre à l'intérim a une excellente connaissance de tous les problèmes du centre et gère au mieux en tenant compte des problèmes techniques, d'approvisionnement, et en cumulant la fonction du chef d'usine de traitement, il donne l'impression de bien connaître son travail et se distingue par un sens de responsabilité et de vastes connaissances spéciales.

15

Les surveillants ont démontré des facultés en dehors de leur domaine de

compétence et assistent les employés dans le domaine commercial et recouvrement.

L'agent commercial assure en même temps les fonctions de comptable et caissier, ce qui est totalement incompatible du point de vue déontologique.

La distribution d'eau se fait actuellement pendant 3 à 4 heures 2 fois par semaine et de la manière alternative par secteur du centre grâce à une chambre à vanne permettant d'arrêter la distribution dans n'importe quelle direction et

d'alimenter par contre une autre. Ainsi le réseau de la ville est scindé en trois secteurs :

Secteur1 : il couvre les quartiers MAKOTA, Kamanye et Kalonji pour la commune de Bondoyi et Bukasa pour la commune de Musadi.

Secteur 2 : il dessert uniquement le quartier Tshibangu de la commune de Bondoyi.

Secteur 3 : il couvre les quartiers Musampi et Musaula appartenant à la commune de Mwene Ditu.

En plus de celui-ci le château d'eau constitue un point de vente d'eau de 580m3 et cela pendant une heure. L'eau y est vendue à 100 FC le bidon de 20 litres, un bassin de 30 litres à 150Fc ou 1m3 coûte 4000Fc.

Dans ces trois secteurs, l'eau est desservie aussi bien aux particuliers qu'aux bornes fontaines. Le centre de Mwene Ditu est entrain d'expérimenté 2 modes de la vente de l'eau : la vente à crédit ou paiement après consommation et la vente au comptant, c'est-à-dire vente directe ou vente à la prise,

IL ressort de toutes ces pratiques que la vente à crédit (abonnés au réseau) pose d'énormes problèmes au niveau du recouvrement alors que le deuxième mode de vente est plus encourageant même s'il faut encore des améliorations au niveau

de la saisie des volumes d'eau vendus par l'apport des appareils de comptage d'eau fiables.

Comme indiqué ci haut, la production est apparemment supérieure à la livraison. Il devrait y avoir un stock non signalé et non disponible. Il peut être déduit qu'il s'agit de la quantité qui reste dans les canalisations qui constituent le stock.

Faute d'absence d'un service informatique de facturation et du service commercial, le centre Mwene-Ditu fait traiter ses données et tirer ses factures à la DP de Mbujimayi. Ce « périple » demande quatre jours auquel s'ajoutent les frais de transport et de logement de l'agent commercial. La facturation elle-même est établie dans un délai d'une semaine après réception des données.

16

Pour les ZS de la ville de Mwene-Ditu (Makota et Mwene-Ditu), nous avons consulté le rapport épidémiologique de morbidité de quelques maladies liées à l'eau.

De ce fait, le recouvrement ne peut se faire qu'après un délai considérable de 10 à 15 jours après la consommation. Selon les informations recueillies à Mwene-Ditu, il faut (au moins) 2 jours de relevé d'index, 2 jours d'analyse des données prélevées et 7 jours à Mbujimayi.

Il est évident que la transmission des documents du centre de Mwene-Ditu à la DP, le traitement des factures et la retransmission constituent une perte de temps qui se répercute sur l'encaissement (recouvrement) au niveau du centre.

III.2. Méthode, Techniques et Matériels

1. Méthode

Pour atteindre le but que nous nous sommes fixés, il nous a été indispensable de procéder par la Méthode d'observation descriptive.

Il s'agit d'une description comparative, des données essentiellement quantitatives et qualitatives.

Notre échantillonnage est de 180 ménages visités pendant les sept mois de l'animation et sensibilisation du Projet AEP/CS/MAP dans cinq quartiers de la ville de Mwene-Ditu. Et en plus, nous avons réussi à avoir les rapports épidémiologiques de deux zones de santé qui couvrent la ville de Mwene-Ditu. Mais, ces cinq quartiers représentent plus ou moins 107299 sur 628219 habitants, soit 17% de la population qui a de l'eau potable chaque jour.

2. Techniques

Compte tenu de la complexité du terrain ainsi que de la délicatesse des informations sur la question, l'étude a recouru à une double approche quantitative et qualitative ainsi qu'aux sources secondaires :

a) Technique quantitative : Enquête par questionnaire auprès des responsables des ménages avec ou sans robinet.

b) Technique qualitative : Interview avec des responsables de la REGIDESO et des responsables de certaines institutions de santé,

c) Sources secondaires : Revue de la documentation disponible au bureau du Centre Secondaire de la REGIDESO de Mwene-Ditu et Bureaux Centraux des 2 Zones de santé (Rapports, Statistiques, affiches, etc.).

17

Par rapport au prix de l'eau potable exigé par la REGIDESO, 1m3 coûte 4000FC,

3. Matériels

Les matériels de routine ont été utilisés dans cette étude, notamment :

- L'ordinateur,

- La calculatrice,

- Le logiciel Internet

- La documentation de la REGIDESO

- Les fiches des rapports de la surveillance épidémiologique

- PH mètre

CHAP.IV : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Notre étude s'est basée sur la problématique en eau et son impact sur les maladies d'origine hydrique dans la ville de Mwene-Ditu. Après plusieurs investigations, voici en libellé les résultats de notre enquête. Nous avons procédé par l'observation descriptive, notamment la description comparée et l'interview. Un condensé sur les informations en ce qui concerne les eaux à risque et la conséquence de leur consommation.

IV.1. Présentation des résultats

Notre échantillonnage est de type probabiliste simple appelée méthode du tirage systématique à été utilisé pour le choix des ménages à enquêtés. L'intervalle entre les tirages ou pas de sondage a été fixé à 3 et le nombre est de 180 ménages visités pendant les sept mois de l'animation et sensibilisation du Projet AEP/CS/MAP dans la ville de Mwene-Ditu. Et en plus, nous avons réussi à avoir les rapports épidémiologiques de deux zones de santé qui couvrent la ville de Mwene-Ditu et ces cinq quartiers représentent plus ou moins 107299 sur 628219 habitants, soit 17% de la population qui a de l'eau potable chaque jour.

Nous avons constaté l'ajoute des 30 nouvelles bornes fontaines sur la ville; et avons aussi constaté le renouvellement de la tuyauterie par SAFRIKAS, ce qui pourra diminuer les risques de fuites et contamination de cette eau potable par des bactéries.

Quand à la qualité de l'eau de la REGIDESO, nous avons vérifié sur terrain que le traitement de l'eau est conforme aux normes, notamment sur les germes pathogènes, le PH, la turbidité et la conductivité trouvés lors de l'analyse de l'eau brute à la rivière de Musadi :

Le sulfate d'aluminium, selon la production de 4000m3, est utilisé à 40g/m3 ; La chaux hydratée, le dosage est de 20g/m3 pour la production de 4000m3 ; Le chlore, est utilisé à 3g/m3 pour la production de 4000m3.

18

ce qui est l'équivalent de 4.3$, l'eau est chère à cause des conditions de production. Par rapport à l'Allemagne (Berlin), le taux est moins cher, soit 2,24 euros le m3 d'eau pour 4,3$ ici à Mwene-Ditu. Malgré le coût de l'eau en Allemagne qui apparaît moins cher par rapport à Mwene-Ditu, la population allemande réclame la réduction du prix de l'eau.

Source: BBU (Syndicat des bâtiments Berlin-Brandebourgeois) sur : http://www.lagazettedeberlin.de/6140.html

Tableau 2 : Quantité d'eau consommée par ménage et par personne

NOMBRE DES MENAGES

QUANTITE D'EAU CONSOMMEE/JOUR

MOYENNE CONSOMMATION /PERS/JOUR

%

1

137

10 - 70 litres

2 - 18 litres

76

2

43

80 - 400 litres

20 - 60 litres

24

 

180

 
 

100

Sources : nos enquêtes

Interprétation

Au vu de ce tableau, nous remarquons que sur 180 ménages enquêtés, 137 ménages ne respectent pas les normes de l'OMS qui prévoient un minimum de 20 litres par personne et par jour ; ils sont entre l'intervalle de 2 à 18 litres par personne et par jour, soit 76%. Et ceux qui respectent les normes ne sont qu'à 24%.

Tableau 3 : Catégorie de l'eau de boisson utilisée dans les ménages

MENAGES

NOMBRE

%

1

Utilisant l'eau du robinet

163

91

2

Utilisant l'eau à risque (puits et sources)

17

9

Total

180

100

19

Source : nos enquêtes

Interprétation

Ce tableau nous révèle que la plupart de la population de ces 5 quartiers utilise plus l'eau du robinet pour boire ; 163 ménages, soit 91% et 17 ménages soit 9% utilisent l'eau à risque.

Tableau 4 : Catégorie de l'eau utilisée à la cuisine

MENAGES

NOMBRE

%

1

Utilisant l'eau du robinet

104

58

2

Utilisant l'eau à risque (puits et sources)

76

42

Total

180

100

Source : nos enquêtes

Interprétation

Le tableau n°3 démontre que 104 ménages soit 58% utilisent l'eau du robinet pour les différents usages de la cuisine, et 76 ménages soit 42% utilisent l'eau à risque.

20

Tableau 4 : Description de la protection de l'eau de boisson dans les ménages

MENAGES

NOMBRE

%

1

Récipients couverts

161

89

2

Récipients non couverts

19

11

Total

180

100

Sources : nos enquêtes

Interprétation

L'analyse de ce tableau souligne que 161 soit 89% des ménages protègent bien leur eau de boisson afin d'éviter sa pollution et 19 ménages soit 11% ne protègent pas son eau de boisson.

Tableau n°6 : Détermination de l'impact de l'eau consommée sur les maladies d'origine hydrique : cas de la ZS de Mwene-Ditu

Pathologies

Cas

Décès

Morbidité'

Taux de létalité

Part de morbidité'

1

Palu simple

44156

0

45.8

0

0

2

Palu grave

16888

66

17.5

79.5

0.3

3

Palu sur grossesse

1691

0

1.7

0

0

4

Ira

7568

2

7.8

2.4

0.02

5

Méningite

24

7

0.02

8.4

29.1

6

P.f.a

7

1

0.007

1.2

14.2

7

Rougeole

3

0

0.003

0

0

8

Amibiase

7869

0

8.1

0

0

9

Diarrhée sanglante

16

1

0.01

1.2

6.20

10

Diarrhée simple

9063

0

9.4

0

0

11

Fièvre Typhoïde

8624

2

8.9

2.4

0.02

12

Tétanos néonatal

6

4

0.006

4.8

66.6

13

Schistosomiase

432

0

0.4

0

0

Sources : rapport épidémiologique de la ZS de Mwene-Ditu

45000

40000

35000

30000

25000

20000

15000

10000

5000

0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13

21

Pathologies

Cas

Décès

Morbidité'

Taux de létalité

Part de morbidité'

Interprétation

D'après le rapport épidémiologique de la Zone de santé de Mwene-Ditu pour l'année 2012, nous constatons qu'il ya plus des cas de maladies d'origine hydrique et dans cette zone, cela serait due au fait que la grande population de cette Zone de santé s'approvisionne à l'eau de puits et de sources vagues (Bipanza) et n'a pas accès à l'eau potable. Ces maladies sont toujours de taux élevés : exemple : Diarrhées simples avec 9063 cas; Typhoïde avec 8624 cas, Amibiase avec 7869 cas ; Schistosomiase avec 432 cas ; etc.

Tableau 7 : Détermination de l'impact de l'eau consommée sur les maladies d'origine hydrique : cas de la ZS de Makota

PATHOLOGIES

= 5 ans

= 5 ans

TOTAUX

CAS

DECES

CAS

DECES

CAS

DECES

1

Anémie

416

1

113

0

529

1

2

Carie dentaire

0

0

4

0

4

0

3

Décès maternels

0

0

1

0

1

0

4

Diabète

0

0

13

0

13

0

5

Diarrhées simples

1228

0

554

0

1782

0

6

Epilepsie

1

0

1

0

2

0

7

Hypertension artérielle

0

0

134

0

134

0

8

MPE

453

0

45

0

492

0

9

IST

13

0

454

0

467

0

10

Onchocercose

1

0

6

0

7

0

11

SIDA

1

0

20

0

21

0

12

Goitre

0

0

12

0

12

0

13

Tuberculose

0

0

24

0

24

0

Sources : Rapport de la surveillance épidémiologique de la Zone de santé de Makota

22

Goitre

Tuberculose

SIDA

Onchocercose

= 5 ans CAS = 5 ans DECES = 5 ans CAS = 5 ans DECES TOTAUX CAS TOTAUX DECES

1800 1600 1400 1200 1000 800 600 400 200 0

10 11

12 13

Diabète

Anémie

Carie dentaire

Epilepsie

2

1

Décès maternels

Diarrhées simples

Hypertension artérielle

MPE

4

IST

9

8

7

6

5

3

Interprétation

Beaucoup de maladies d'origine hydrique que nous remarquons dans ce rapport sont celles qui ont été enregistrées dans les structures de santé, mais il y a eu d'autres cas qui se sont livrés soit à l'automédication, soit aux pratiques traditionnelles. Ces maladies d'origine hydrique ont toutefois préséance sur d'autres maladies : par exemple la Diarrhée simple 1228 cas, soit 58%.

IV.2. DISCUSSION

Selon Dr LEE Jong-wook, ancien directeur de l'OMS; « L'eau et l'assainissement sont indispensables à la santé publique, je dis souvent qu'ils en constituent la base, car lorsqu'on aura garanti à tout un chacun, quelles que soient ses conditions de vie, l'accès à une eau salubre et à un assainissement correct, la lutte contre un grand nombre de maladies aura fait un bond énorme ».

Pour Mr Patrick Achi, Ministre des infrastructures économiques en Côte d'Ivoire ; « L'eau est source de vie, dit-on. Malheureusement elle est devenue une denrée rare en Côte d'Ivoire ou tout le monde n'a pas accès à l'eau potable ».

D'après les normes de l'OMS sur l'eau potable ; une personne doit utiliser au minimum 20 litres d'eau par jour pour ses besoins. Mais nous avons trouvé que la REGIDESO en fournit moins. Et par conséquent la quantité ne suffit pas pour les besoins des habitants de la ville de Mwene-Ditu, Soit 6,3 litres par personne et par jour pour l'ensemble de la population de Mwene-Ditu.

Ce chiffre est inferieur à ces normes, ce qui prouve que pour la moindre population qui a accès à l'eau potable de la REGIDESO chaque jour, 76% de la population enquêtée est en dessous de la quantité d'eau à consommer exigée par l'OMS, soit 2 à 17 litres par personne et par jour ; donc 24 % respectent les normes.

23

Par rapport à la population desservie par la REGIDESO régulièrement, 17% soit 5 quartiers ; et 29% soit 17 quartiers ont de l'eau potable une à deux fois par semaine ou par mois par manque d'un deuxième château qui pouvait aussi bien conserver de l'eau et la desservir. Et pour le reste, 37 quartiers, soit 54% manquent le réseau de la REGIDESO.

Pour l'eau de boisson, dans les ménages enquêtés, ceux qui utilisent l'eau potable de la REGIDESO, ont fait un record de 91%, et 9% boivent l'eau à risque.

Concernant les différents besoins de la cuisine, 58% des ménages enquêtés utilisent l'eau potable, tandis que 42% utilisent l'eau à risque.

Quand à la protection de l'eau de boisson, 89% des ménages enquêtés protègent bien leur eau de boisson, et 11% ne le font pas.

La détermination de l'impact de l'eau consommée sur les maladies d'origine hydrique, d'après les rapports de la surveillance épidémiologique de la Zone de Santé de Mwene-Ditu, en dehors du paludisme, les maladies d'origine hydrique occupent une place prépondérante :

- Diarrhées : 9079 cas, soit 27% ;

- Fièvre typhoïde : 8624 cas, soit 26% ;

- Amibiase : 7869 cas, soit 23% ;

- Schistosomiase : 432 cas, soit 1,2% ; etc. Et nous ignorons beaucoup d'autres cas qui `étaient livrés à l'automédication et au traitement traditionnel.

CONCLUSION

Les résolutions adoptées par les Nations-Unies en 2010 et 2011 ont permis de reconnaître que l'accès à une eau potable propre et de qualité ainsi qu'à des installations sanitaires est un droit de l'Homme. En amont de ces résolutions, les dirigeants internationaux s'étaient, dès 2000, engagés à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et notamment à réduire de moitié la part de la population mondiale n'ayant pas accès à l'eau potable d'ici 2015. En 2002, un objectif supplémentaire et spécifique à l'assainissement avait également été ajouté.

En initiant cette étude sur l'approvisionnement en eau et son impact sur les maladies d'origine hydrique dans notre ville, nous adoptons le rapport 2013 de l'OMS/UNICEF sur l'accès à l'eau potable qui dit que le monde n'atteindra pas cette cible des objectifs du Millénaire pour le développement.

Il est urgent de faire en sorte que toutes les pièces du puzzle - volonté politique, financement et leadership - soient en place pour qu'on puisse accélérer les progrès au plan mondial et atteindre la cible sur l'assainissement de l'Objectif du Millénaire pour le développement, a déclaré le Dr Maria Neira, Directrice de l'OMS pour la santé publique et l'environnement. Nous pouvons changer de direction et transformer la vie des millions de gens qui n'ont toujours pas accès à des services

24

- De veiller toujours au bon traitement de l'eau de consommation à distribuer à la population.

d'assainissement de base. Les avantages en seraient immenses pour la santé, et le bien-être et permettraient de combattre la pauvreté à sa source.

Vu les difficultés innombrables que traversent la REGIDESO Mwene-Ditu et l'augmentation de la population, nous nous permettons de conclure que le septième objectif du millénaire pour le développement (OMD) ne sera pas atteint d'ici l'an 2015 pour la ville de Mwene-Ditu, car :

? La grande partie la ville manque le réseau de la REGIDESO ;

? Et là où il y a le réseau, beaucoup de quartiers n'ont pas de l'eau potable de la REGIDESO régulièrement ;

? Là où la REGIDESO dessert l'eau chaque jour, la population se plaint du coût de l'eau.

? A cause de manque d'eau potable partout et à cause de la misère de la population, elle éprouve de difficulté à observer les règles d'hygiène. ce qui explique la présence de beaucoup de maladies d'origine hydrique.

Ainsi, nous espérons que les données de nos recherches serviront à d'autres chercheurs d'approfondir ce sujet, mais toute fois nous restons dociles aux remarques et critiques pour nous parfaire au troisième cycle.

IV.3. Recommandations

1. A la population de Mwene-Ditu

- D'aimer et d'utiliser l'eau potable de la REGIDESO conformément aux normes de l'Organisation Mondiale de la Santé afin d'éviter les maladies d'origine hydrique et vivre en bonne santé.

- De respecter les conditions hygiéniques quand à l'utilisation de cette eau potable afin d'éviter sa pollution.

2. Aux responsables de deux Zones de Santé

- S'impliquer à la sensibilisation de la population de la ville de Mwene-Ditu par l'éducation sanitaire à consommer de l'eau potable de la REGIDESO et à respecter les règles d'hygiène.

3. Aux responsables de la REGIDESO

25

26

- Respecter le calendrier de distribution d'eau dans d'autres quartiers qui ne sont pas branchés au château.

- De veiller à la réparation de fuites qui souvent disqualifient l'eau potable, car elle est polluée par des germes pathogènes au niveau de fuites.

4. Aux autorités de l'Etat

- De soutenir la REGIDESO et supprimer progressivement les puits et sources

vagues (bipanza) partout où il y a la régularité de l'eau de la REGIDESO.

- Mettre fin à toutes les tracasseries des différents services qui étouffent les agents de la REGIDESO à bien travailler pour la bonne santé de la population.

5. Aux Bailleurs de fond et autres partenaires

- D'aider la REGIDESO à étendre le réseau partout dans d'autres quartiers (multiplication des bornes fontaines et branchement privés).

- Avec le système de l'énergie thermique, il serait mieux d'aider la REGIDESO à construire un deuxième château qui permettra de garder l'eau et la revendre à la population des quartiers non branchés au premier château, ce qui fera que toute la population soit servie de la même façon partout à travers la ville.

- La construction d'un micro-barrage sur la rivière Luilu situé à 25 km de la ville de Mwene-Ditu, peut réduire le coût de consommation et d'exploitation de l'eau.

- Veiller aussi à construire des canaux partout où il y a la tuyauterie de la REGIDESO afin d'éviter l'érosion qui expose les tuyaux à des fuites.

BIBLIOGRAPHIE

A. OUVRAGES

1) B. FALISARD ; Comprendre et utiliser les statistiques dans les sciences de la vie : Médecine, Epidémiologie, recherches cliniques, Paris Masson, 2005.

2) MSF ; Mise en place des enquêtes nutritionnelles en situation d'urgence, France 1997.

3) VENEMAN, A.M. ; « Eau, assainissement et les OMD », in Progrès pour les enfants, n°5, septembre 2006, p.1.

4) PLOYE, F. ; « Quelles conséquences pour l'homme », in Jeune-Afrique, n° 2352,

du 5 au 11 février 2006, p.56.

5) VOYNET, D. ; « L'eau, demain », in L'eau/Waters, mars 2001, p.8.

B. SITES WEBS

1. http://www.kfw-entwicklungsbank.de/ENHome/LocalPresence/Sub-

Sahara62/Office_Congo,_D.R./Activities/Eau_potable_pour_quinze_villes_dela_RDC .jsp

2. http://www.who.int/watersanitationhealth/mdg1/fr/index.html

3. http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Eaupotable&oldid=71050617

4. http://www.who.int/watersanitationhealth/mdg1/fr/index.html

5. http://www.who.int/watersanitationhealth/dwq/guidelines/fr/index.html

6. http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/pubs/water-eau/protozoa/chap2-fra.php

7. http://fr.wikipedia.org/wiki/Eaupotable

8. http://acdevcm.free.fr/hygiene/maladie.html#maladie

9. http://www.unicef.org/french/wash/indexstatistics.html

10. http://www.who.int/mediacentre/news/notes/2013/sanitation_mdg_20130513/fr/ index.html

11. http://www.who.int/water sanitation health/publications/waterborne disease/fr/ index.html

12. http://www.lagazettedeberlin.de/6140.html

C. MEMOIRES

- NTABAZA MUFUNGIZI Alain ; Analyses physico-chimiques et bactériologique de l'eau de la REGIDESO consommée dans les ménages de la ville de Bukavu, ISDR Bukavu, 2010-2011.

- Apollinaire KOMBASSERE ; L'accès à l'eau potable et les risques diarrhéiques dans les zones irrégulières de Ouagadougou: Les cas de Yamtenga ; Université de Ouagadougou ; Maitrise de Géographie 2007.

- Freddy SHUKURU SALUMU ; La pénurie et difficultés de l'eau potable de la REGIDESO dans la ville de Bukavu, et pourtant la fourniture en eau potable est une exclusivité de la REGIDESO, Université officielle de Bukavu ; 2010.

1.

27

D. INEDITS

Dr KANYIKI BUDIMBU: Cours d'hygiène et assainissement (Aspect Approfondis), L1 Santé Publique, UNIMOVA, 2011-2012

2. Antoinette KANDAYA : Cours d'hygiène et assainissement du Milieu, G3 santé Publique, UNIMOVA, 2010-2011.

E. RAPPORTS ET MODULES

* PNUE: Problématique de l'eau potable en RDC, défis et opportunité (Rapport Technique 2010)

* Rapports Epidémiologique annuelle de la Zone de santé de Mwene-Ditu 2012

* Rapports Epidémiologique mensuels (4mois) de la Zone de santé de Makota 2013 * Consortium RODECO-FiW, Rapport Initial 20 Mars 2008

* RODECO ; AEP/CS/MAP; «Guide méthodologique de la maîtrise des pertes d'eau et de la recherche des fuites d'eau au système AEP des Centres secondaires dans un contexte de faibles moyens; Kinshasa, Juillet 2011.

* MSH/PROSANI ; Module de Formation en management des soins de santé primaires, eau et assainissement, Kinshasa, Janvier 2006.

ANNEXES

- Questionnaire d'enquête

- Quelques photos sur :

Captage de Musadi

Usine de traitement

Borne fontaine

Renouvellement de la tuyauterie de la REGIDESO par SAFRICAS

Puits traditionnels

Source vague (Bipanza)






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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway