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La problématique de l'approvisionnement en eau et son impact sur les maladies d'origine hydrique dans la ville de Mwene- Ditu en RDC

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par Crispin NTEMBUE MUAMBI
Université Morave de Mwene- Ditu RDC - Licence en Santé publique 2013
  

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2. REVUE DE LA LITTERATURE

Les questions liées à l'eau au monde ne date pas d'aujourd'hui, la troisième composante des soins de santé primaires issue de la conférence d'Alma Ata en 1978 est l'approvisionnement suffisant en eau saine et des mesures d'assainissement de base en est le principal point départ.

Vaste pays au coeur du continent africain, la République Démocratique du Congo compte parmi les pays au monde dont le taux d'approvisionnement en eau et d'assainissement figure parmi les plus bas dans le monde et ont baissé au cours des 20 dernières années. Selon les dernières statistiques, actuellement, seulement 26 % de la population ont respectivement accès à l'eau potable et à un système sanitaire adéquat. Les faibles taux de couverture en eau potable ont conduit à une situation de santé publique où la diarrhée cause 12 % de décès au Congo. Le taux de morbidité liée à la diarrhée pour l'enfant de moins de cinq ans (en deux semaines) a atteint de 20 % et les maladies épidémiques liées à l'eau et l'assainissement y compris le choléra continuent de faire des ravages dans la population.

L'objectif du Millénaire pour le développement (OMD) relatif à l'eau (objectif 7 Cible 4) est aussi loin d'être atteint en RDC.4

La RDC fait face à des difficultés pour desservir sa population en eau potable bien qu'elle dispose d'énormes potentialités hydriques pouvant approvisionner toute l'Afrique. A ce jour, beaucoup de villes et territoires sont confrontés à une pénurie d'eau potable. Suivant les statistiques publiées par le ministère de l'Energie et le programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), le taux national de desserte, qui était de 69 % en 1990, est tombé à 22 % en 2005, avant de remonter à 26 %.5 ; une estimation bien en dessous de la moyenne des 60% pour l'ensemble de l'Afrique subsaharienne.

En raison des infrastructures endommagées et fragilisées par des années de sous-investissement, de conflit et de la croissance rapide de la population, le taux de couverture de l'approvisionnement en eau a décliné jusqu'à récemment. Les conséquences sociales et sanitaires de la rupture des services d'eau sont considérables.

Les tranches les plus pauvres de la société sont touchées de façon disproportionnée par le déclin de la prestation des services et la hausse des prix de l'eau, cette situation a été observée dans les zones rurales mais également de façon croissante dans les villes connaissant une expansion rapide telle Bukavu6.

(4) http://www.kfwentwicklungsbank.de/EN Home/LocalPresence/SubSahara62/Office Congo, D.R./ Activités/Eau potable pour quinze villes de la RDC.jsp

(5) http://reliefweb.int/node/370819

(6) PNUE: Problématique de l'eau potable en RDC, défis et opportunités (Rapport Technique 2010)

4

La situation sur l'approvisionnement en eau potable sur toute l'étendue de la République reste la même : la pénurie et le coût élevé de l'eau.

Dans certaines villes, la majorité de la population n'a pas accès à l'eau potable. A Kananga, au Kasaï Occidental, le responsable provincial du service d'hydraulique rural affirme que 70% de la population sont privés d'eau potable. Au Bas Congo, particulièrement à Matadi, la situation est pire : 6% seulement de la population boit de l'eau potable. Le thème retenu cette année pour la célébration de la journée mondiale de l'eau, « L'eau, c'est la vie », sonne creux dans de nombreuses villes de la RDC.

Par manque d'eau potable, la population du territoire de Mweka, situé à 250 km de la ville de Kananga, se contente des eaux de pluie. Les ménagères profitent de ce moment pour faire des réserves. Des familles entières se mobilisent et accourent vers de grands bâtiments de la cité pour recueillir les eaux de la pluie qui coulent des toitures de ces immeubles.

Au Bas Congo, en général, quinze milles personnes sur deux cent cinquante milles que compte la ville de Matadi ont accès à l'eau potable. Un responsable de la Régie de distribution d'eau (REGIDESO) a affirmé, mardi 22 mars 2010, que le reste de la population est locataire auprès de ces abonnés. Selon la même source, la vétusté du matériel, qui date de l'époque coloniale et le manque de réhabilitation du réseau de distribution sont à la base de cette situation. Il y a des quartiers à Matadi et à l'intérieur de la province qui ne sont pas connectés à la REGIDESO, notamment la cité de Luozi et Moanda où l'eau potable ne coule pas.

La pénurie d'eau reste un problème en République démocratique du Congo, les habitants se déplacent à plus de 10 km pour trouver de l'eau et il faut 30minutes pour remplir un récipient de 20 litres. Il faut se réveiller à 4 heures du matin pour la recherche de l'eau, une situation qui n'existe pas dans de nombreux pays qui par ailleurs ne disposent pas de l'hydrographie comme celle de la RDC.

En milieux ruraux, la majorité des habitants s'approvisionnent en eau dans des rivières, lacs, des sources non aménagées, des puits ouverts et ces habitants ont des problèmes de santé.

5

Tableau N°1 : Accessibilité à l'eau potable et l'assainissement en RDC

 

Eau potable, en %

Assainissement, en %

Année

Urbain

Rural

Ensemble du pays

Urbain

Rural

Ensemble du pays

1980

43

5

20

8

6

7

1990

69

24

42

9

12

10

2000

67

20

40

8

12

9

2002

66

16

36

6

10

8

2005

22

9

17

4

7

6

2011

26

12

23

7

10

9

Source: CNAEA-RDC-2005

En RDC l'épidémie évolue schématiquement sur un mode endémo - épidémique dans la partie Est du pays et sur un mode épidémique le long du fleuve Congo.

En 2012, 30.758 cas et 709 décès de choléra (létalité de 2%) ont été notifiés en RDC, dont 7.175 cas et 229 décès (3%) dans les provinces de l'Ouest, et 23.572 cas et 480 décès (létalité de 2%) ont été enregistrés à dans les provinces de l'Est. 7

Dans la ville de Mwene-Ditu, notre milieu d'étude, la majorité des coins de la ville ne sont pas approvisionnés en eau de la REGIDESO quelle que soit la saison,

? Couverture partielle du réseau REGIDESO : 22 (ou 37%) sur 59 quartiers et sur ces 22 quartiers, il n'y a que 5 (soit 8,4%) quartiers seulement qui sont branchés au château et qui ont de l'eau potable chaque jour, 17 quartiers ont de l'eau irrégulièrement;

6

2. Les abonnées avec compteur le tarif varie selon la consommation soit 768m3 pour le mois d'Avril 2013 à 3 072 000FC

(7) http.www .okapi info .cd

V' Prolifération des puits traditionnels et sources vagues dans la ville de Mwene-Ditu :

COMMUNE

PUITS

TRADITIONNELS

SOURCES VAGUES (Bipanza)

1

MWENE-DITU

518

1549

2

MUSADI

497

1665

3

BONDOYI

508

1592

TOTAL

1523

4806

Source : Service d'Energie de la Mairie

V' Faible pouvoir d'achat ;

V' Coût élevé selon la population ; un bidon de 20 litres coûte 100Fc, un bassin de 30 litres à 150Fc et 1m3 à 4000Fc.

V' L'intérêt des services de l'Etat sur les puits traditionnels ; les puits sont autorisés par le service d'énergie qui perçoit des taxes, la commune et le service d'environnement

V' Irrégularité de la distribution d'eau.

Toutes les communes des villes de Mwene-Ditu ont des problèmes d'approvisionnement en eau potable et cela a des répercussions sur la santé des consommateurs de cette eau.

La REGIDESO Mwene-Ditu fournit tous les deux jours 4000 m3 pendant toutes les saisons à fournir à une population de 628219 habitants.10 pour une consommation d'au moins 6,3 litres par personne tous les 2 jours. D'après le Centre secondaire de la REGIDESO, 1721 abonnés sont enregistrés et sur ce nombre seuls 141 sont actifs et sont servis par la REGIDESO Mwene-Ditu, soit un déficit de services à 1569 clients qui constituent 91% des abonnées non servis.

D'après le service de comptabilité de la REGIDESO, deux types d'abonnés sont enregistrés :

1. Les abonnées au tarif forfaitaire, sans compteur la facture est plus ou moins de 300.000Fc.

7

Source : Bureau REGIDESO Mwene-Ditu.

Tableau 2 : Cause du faible taux d'accessibilité à l'eau par secteur

Eau potable : Défis majeurs par sous-secteur

Urbain et périurbain

> Infrastructures abandonnées. Un tiers des usines de traitement non opérationnelles.

> Taux de croissance rapide de la population urbaine (4,6 pour cent).

> Prix élevé de l'eau.

 

> Faibles retour sur investissement et viabilité financière des

services publics en charge de l'eau.

 

> Informalité des prestations de services d'eau dans les zones périurbaines.

 

> Dégradation des bassins versants augmentant les coûts de traitement.

Rural

~> Faible accès aux sources d'eau améliorées.

 

~> 60 pour cent des systèmes ruraux de services d'eau non opérationnels.

 

> Informalité des prestations de services d'eau (contrôle de qualité et entretien insuffisants).

 

> Taux élevé de contamination bactériologique.

 

> Faible allocation du total des investissements pour le sous-secteur (15 pour cent du total).

 

> Dégradation physique des sources d'eau potable.

Source : PNUE: Problématique de l'eau potable en RDC, défis et opportunité (Rapport Technique 2010) page 5

Qu'entend-on par accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre et à des services d'assainissement de base ?10

L'OMS et l'UNICEF assurent, pour le système des Nations Unies, le suivi des progrès réalisés concernant la cible 10 des OMD. Le Programme commun OMS/UNICEF définit l'eau de boisson salubre et l'assainissement de base comme suit :

· L'eau de boisson désigne l'eau utilisée à des fins domestiques, la boisson, la cuisine et l'hygiène personnelle.

·

8

Du point de vue de la santé, les maladies suivantes nous intéressent : le cholera, la fièvre typhoïde, la diarrhée simple, la diarrhée sanglante, l'amibiase.

L'accès à l'eau de boisson signifie que la source est située à moins d'un kilomètre de l'endroit de son utilisation et qu'il est possible d'obtenir régulièrement au moins 20 litres d'eau par habitant et par jour.

· L'eau potable est une eau ayant des caractéristiques microbiennes, chimiques et physiques qui répondent aux directives de l'OMS ou aux normes nationales relatives à la qualité de l'eau de boisson.

L'accès à l'eau potable est indiqué par la proportion des personnes qui utilisent des sources d'eau potable améliorées : raccordement à domicile ; bornes-fontaines publiques.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote