WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Représentations multiples et espaces forts: Le cas de la ville de Nanterre

( Télécharger le fichier original )
par Tristan Blin
Université Paris X Nanterre - Master I aménagement et urbanisme 2005
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier tout d'abord, l'ensemble des personnes interviewées dans le cadre de ce mémoire. Elles ont répondu à mes questions avec une application et un enthousiasme remarquables et j'ai pu découvrir à leur contact une ville complexe et particulièrement intéressante.

Je tiens aussi à remercier sincèrement Monsieur Dufaux qui m'a soutenu et conseillé sur ce questionnement, plutôt hétéroclite, autour des représentations. Ses différents commentaires m'ont permis d'enrichir ma démarche. Je le remercie aussi pour sa disponibilité.

Mes amis, ma famille m'ont tous aidé dans la réalisation de ce travail et je leur suis profondément reconnaissant de l'intérêt qu'ils lui ont accordé et du soutien moral qu'ils m'ont apporté.

Je tiens à remercier plus particulièrement, Elena et ma mère qui ont eu le courage de supporter mes fautes d'orthographe et parfois ma mauvaise humeur. Ainsi que mon père qui m'a guidé et conseillé dans ce travail.

SOMMAIRE

- Introduction..................................................................p.3

- Partie I : Démarche de recherche........................................p.12

- Partie II : Analyse des entretiens...............................p.31

- Partie III : Réflexion en urbanisme...........................p.70

- Conclusion............................................... p.85

- Bibliographie............................................ p.87

- Annexes.................................................. p.89

REMARQUE : Par respect pour les personnes interviewées, cette version destinée à Internet, ne comporte pas le recueil d'entretiens présent dans la version intégrale du mémoire.

Au regard de l'histoire de l'urbanisme français, force est de constater, que nous sommes aujourd'hui installés dans un paradigme de dialogue entre une multitude d'acteurs. Dans cette nouvelle donne d'un urbanisme négocié, l'habitant tient une place croissante. Cette conception de la démarche urbanistique, relativement récente, apparaît il y a une vingtaine d'années et connaît depuis une constante évolution.

Pour marquer l'importance de cette évolution il est nécessaire de revenir sur la période précédente. L'urbanisme des années 60 -70 se caractérise par la prédominance de l'Etat en tant que décideur. C'est lui qui décide et qui impose. Cet urbanisme unilatéral généralise l'espace, les villes, les habitants et de fait se détache de tout particularisme local. La volonté de traiter l'espace comme une unité comparable sur l'ensemble du territoire a permis de transposer des projets d'une ville à l'autre. Ainsi, les grands projets de rénovation (destruction du bâti ancien et construction d'un ensemble neuf) réalisés dans une partie des grandes villes françaises répondent à la même logique de conception. La part Dieux à Lyon, Mériadec à Bordeaux , la place Occitane à Toulouse sont tous construits selon les préceptes du fonctionnalisme: une construction sur dalle, des passages de circulation voués aux piétons et dégagés des nuisances de la voiture... D'autre part, la logique de zoning, apanage de cet urbanisme, dégage dans la ville des secteurs types voués à l'élaboration de ces programmes. Or l'intégration de ces espaces au reste de la ville est peu travaillée. Aussi, les habitants voient leur cité évoluer par des logiques externes modelant des morceaux de ville.

Cette période qui, rappelons-le, a permis de répondre rapidement à une crise grave du logement s'attache à aménager l'espace de manière rationnelle tout en oblitérant le dialogue avec les premiers utilisateurs de cette production, les habitants.

Cette conception s'est vue bousculée par l'essor des compétences communales (loi Defferre en 1982 et la réforme constitutionnelle de 2003) et par la demande de plus en plus importante d'une concertation entre ceux qui font la ville et ceux qui vivent la ville.

La réflexion contemporaine laisse un espace de dialogue ouvert à l'habitant. En ce sens, chaque projet se doit de proposer une concertation entre élus, professionnels et habitants permettant un débat autour du projet.

Par ailleurs, les priorités des politiques d'aménagement ont changées. La rationalisation de l'espace a laissé place à d'autres problématiques qui intègrent la dimension humaine. Nanterre, après plusieurs décennies d'aménagement fonctionnaliste oriente ses ambitions autour de projets tels que l'amélioration des secteurs en difficulté, le désenclavement de certains quartiers, l'effacement des fractures physiques présentes sur le territoire communal. La prise en compte des habitants dans la production de la ville tient une place de plus en plus importante.

Dans cette logique, comprendre comment le citadin vit sa ville devient un enjeu pour les décideurs et les professionnels de l'aménagement. Pendant longtemps, on a considéré la ville comme un espace de vie où l'individu pouvait exercer les quatre fonctions principales décrites par Le Corbusier (habiter, travailler, se divertir et circuler). Néanmoins, le rapport qu'entretiennent les habitants vis-à-vis de leur ville est plus complexe. La ville n'est pas uniquement physique, fonction ou flux.

On doit pour comprendre l'espace urbain tel qu'il est, s'intéresser à l'homme, à sa manière d'agir bien sûr mais aussi à sa manière de voir la ville, de la comprendre, de l'imaginer. En ce sens, l'imaginaire et la représentation apparaissent comme des nouvelles dimensions à mobiliser pour affiner notre compréhension du rapport entre les citadins et leur ville.

Aussi, ce mémoire s'intéresse à la thématique des représentations dans une réflexion qui a trait à l'urbanisme.

Toutefois, avant de préciser le sujet de ce mémoire il convient de s'intéresser à la notion de représentation. C'est une notion complexe et polysémique. Elle s'est forgée à partir d'un raisonnement autour de notre rapport au réel. Notre relation au réel découle de ce que l'on perçoit et de l'intégration de cette information dans notre système cognitif qui nous permet d'appréhender et d'agir sur le réel. Le cognitif étant l'ensemble des pensées, savoirs, connaissances et représentations d'un individu agissant sur son comportement. La représentation est donc une construction mentale qui apparait soit de manière idéelle (image mentale) soit de manière matérielle (carte) et qui donne forme et signification à un objet réel1(*).

A cette acceptation générale un certain nombre de sciences humaines a conceptualisé des variantes. De la réflexion scientifique sont ressortis plusieurs types de représentations (représentation individuelle, collective, sociale). Aussi, lorsque nous utilisons le terme de représentation il convient de préciser quel est le concept mobilisé et à quel champ disciplinaire nous faisons référence.

En sociologie, le terme apparait dans l'oeuvre Emile Durkheim, « Représentations individuelles et représentations collectives ». Dans cet ouvrage, E. Durkheim présente le concept de représentation collective comme « l'ensemble des croyances et sentiments communs à la moyenne des membres d'une société » 2(*). Ainsi chaque société aurait des représentations collectives qui dépasseraient les représentations individuelles. Par exemple le calcul du temps à travers les calendriers semble être une représentation collective de la temporalité dans une société donnée. Ce concept met en lumière ce qu'un groupe humain établit en société, a comme représentation partagée, commune.

En 1961, Serge. Moscovici (psychologie sociale) présente dans son livre « La Psychologie : Son image et son public » le concept de représentation sociale issue de deux champs, celui de la sociologie (E. Durkheim) et celui de la psychologie génétique (J. Piaget). Serge. Moscovici, à travers ce concept, réalise un pont entre l'individu et le collectif. Pour lui, la représentation sociale se définit comme « l'élaboration d'un objet social par une communauté avec l'objectif d'agir et de communiquer »3(*). En ce sens, la représentation comprendrait deux éléments, celui de la création d'une représentation et celui d'agir, de communiquer à travers cette représentation préalablement établie. Dans une représentation sociale on a donc, d'un côté un contenu (image, opinion...) se rapportant à un objet (élément du réel) et de l'autre un sujet (communauté, groupe).

On remarque qu'il existe des différences importantes entre le concept de représentation collective et celui de représentation sociale. La représentation collective se perçoit au niveau de l'ensemble de la société alors que la représentation sociale est construite au sein du groupe ; de plus le concept de Moscovici présente une double dimension de la représentation, le processus d'élaboration et l'objectif de communication et d'action.

Dans le champ de la géographie le terme de représentation recouvre une difficulté sémantique. En effet, le terme de représentation a longtemps été utilisé uniquement dans son sens premier, c'est-à-dire dans l'action de décrire quelque chose. De fait, la représentation géographique renvoyait aux cartes et aux monographies. Néanmoins certains courants de la géographie se sont intéressés à cette dimension mentale du rapport qu'entretiennent les hommes vis-à-vis de leur environnement. Plusieurs approches vont émerger de ce questionnement.

Kevin Lynch émet l'idée que les individus organisent mentalement un schéma (carte mentale) de la ville, « L'observateur choisit, organise et charge de sens ce qu'il voit. »4(*) Par ailleurs, il émet aussi l'idée que l'on peut faire ressortir un ensemble d'images collectives « Chaque individu crée et porte en lui sa propre image, mais il semble qu'il y ait une grande concordance entre les membres d'un même groupe. Ce sont ces images collectives, exprimant l'accord d'un nombre significatif de personnes, qui intéressent les urbanistes dont l'ambition est de modeler un environnement destiné à être utilisé par beaucoup de gens. »

Armand Frémont dans son article intitulé « La région, essai sur l'espace vécu » paru en 1972, revisite la notion de région et montre que l'on ne doit plus se limiter à la définition « d'espace de vie » qui renvoie à une aire de pratique collective. Mais il faut tenir compte d'un autre aspect, « un espace vécu », à travers lequel les hommes entretiennent une multitude de liens affectifs, spirituels, symboliques vis-à-vis des lieux. « L'homme n'est pas un objet neutre à l'intérieur de la région, comme souvent on pourrait le croire à la lecture de certaines études. Il perçoit inégalement l'espace qui l'entoure, il porte des jugements sur les lieux, il est retenu ou attiré, consciemment ou inconsciemment, il se trompe et on le trompe... »5(*).

La réflexion sur les représentations montre la complexité de notre rapport au réel. En ce sens, l'étude de l'espace urbain, espace produit par l'homme, demande une approche complexe qui tienne compte de cette dimension mentale.

Dans cette optique, ce mémoire s'interroge sur les représentations des Nanterriens vis-à-vis de leur ville et plus précisément des lieux qui la composent.

Il convient donc de présenter le terrain de recherche.

Cette étude s'intéresse au cas de la ville de Nanterre, commune de première couronne de l'Ouest parisien.

Nanterre est préfecture des Hauts-de-Seine, en juin 2004 elle comptait 86 700 habitants et sa part de logements sociaux s'élève à 54% du Parc d`habitation. C'est une ville chargée d'histoire qui a connu entre autres, les grandes grèves de 1936, les bidonvilles et Mai 68.

D'un point de vue géographique, la ville est limitrophe de neuf communes : au Nord les villes de Colombes et de Bezons, à l'Est les communes de La Garenne-Colombe, Courbevoie, Puteaux, au Sud, Suresnes et à l'Ouest Rueil-Malmaison, Chatou et Carrière sur Seine. D'autre part, le territoire de Nanterre est bordé par la Seine sur toute sa frange Ouest.

La ville compte neuf quartiers administratifs.

Nanterre est ses quartiers administratifs.

Source auteur.

Travailler sur cette commune présente un double intérêt. Tout d'abord, les différentes phases d'aménagement des 50 dernières années et les grands travaux d'infrastructures d'intérêt national ont crée d'importantes coupures ; la ville supporte deux axes autoroutiers l'A14 et l'A86 et plusieurs lignes de chemin de fer dont la ligne A du Réseau Express Régional (RER). La commune apparaît morcelée en plusieurs quartiers où l'on retrouve les différentes phases d'aménagement et les architectures qui en résultent. Le territoire de la ville ressemble à un patchwork urbain avec des coupures plus moins prononcées entre les quartiers. De fait, l'étude des représentations apparaît d'autant plus pertinente que ce territoire est déstructuré et propose un paysage urbain hétérogène. Le deuxième intérêt qu'offre Nanterre est la présence d'un grand projet d'aménagement en cours de réalisation. Le projet Seine Arche, piloté par l'EPASA (Etablissement Publique d'Aménagement Seine Arche) transforme une partie du territoire nanterrien. Cette opération s'inscrit dans un prolongement de l'axe historique Parisien (Palais du Louvre - Arc de Triomphe - Arche de la Défense). Il poursuit l'axe en traversant Nanterre d'Est en Ouest jusqu'aux bords de Seine. D'une ampleur impressionnante, il est un enjeu majeur pour Nanterre. Le projet Seine Arche veut apporter une réparation à la ville6(*). Cette O.I.N. (Opération d'Intérêt National) à l'objectif d'améliorer la structure urbaine de Nanterre en tenant compte du tissu existant et de l'avis des habitants. En ce sens, il apparaissait intéressant d'intégrer ce projet dans notre travail.

Il est important de préciser les limites de ce travail. Tout d'abord, cette recherche est de type exploratoire et n'a pas pour ambition de valider des hypothèses. De plus, notre analyse souffre de l'absence d'entretiens d'habitants du Mont Valérien, du Vieux Pont et du Parc Nord. Ensuite, l'analyse différentie les lieux d'habitations selon les limites administratives qui ne correspondent pas forcément à la notion complexe de quartier. En ce sens, beaucoup d'interviewés subdivisent les quartiers administratifs.

Ce mémoire qui s'inscrit dans la formation de la première année du Master professionnel d'aménagement et d'urbanisme proposé par Paris X, résulte d'un travail long de six mois. Cette période à la fois courte et longue m'a permis de me confronter aux exigences du travail de recherche. Les difficultés d'élaboration d'une démarche, les carences méthodologiques, et surtout le doute personnel ont ponctué cette étude. Néanmoins, le plaisir de travailler autour d'un questionnement personnel et les rencontres humaines réalisées lors du travail de terrain on rendu cette expérience particulièrement riche et positive.

L'intérêt porté à la dimension mentale découle d'une réflexion personnelle. Depuis maintenant un an la question du rapport entre le citadin et la ville m'intrigue. La ville est un objet complexe. Elle regroupe sous son toponyme un espace donné d'où ressortent des quartiers, des rues, des zones avec des caractéristiques propres. Aussi, le territoire d'une ville apparaît pluriel. De fait mon idée était que si la ville est multiple, la perception de celle-ci ne peut être exhaustive. Chaque perception, de chaque individu, représentera une partie, plus ou moins large, plus ou moins complète du territoire. Ainsi, si nous demandions à des citadins de nous décrire leur ville par les lieux qui la composent, nous aurions des cartographies multiples. Par ailleurs, j'étais conscient que certains lieux devaient cumuler un grand nombre de représentations. Dès lors, en superposant les différentes cartes produites par les habitants on pourrait faire ressortir des lieux importants dans la représentation collective des habitants.

Comme nous l'avons indiqué précédemment ce travail s'inscrit dans une formation professionnelle. Et la poursuite de mes études s'oriente sur les problématiques de logement. Aussi, la thématique de ce mémoire peut sembler éloignée de mon projet professionnel. Ceci dit, les discutions avec les habitants de Nanterre m'on permis de prendre pleinement conscience de l'importance du lieu de résidence dans l'affect des gens. Et j'ai pu voir à Nanterre une politique de la ville particulièrement active par rapport au problème de logement.

Il convient enfin de préciser mon implication par rapport au sujet de ce mémoire.

Tout d'abord, la thématique des représentations ne m'est pas tout à fait étrangère. En effet, mon intérêt pour le sens que les individus donnent à leur environnement à émergé avec l'enseignement d'un de mes professeurs de Licence, M. Orain. Par la suite, j'ai voulu approfondir ma connaissance autour de ce sujet.

En ce qui concerne Nanterre, c'est avec un regard neuf que j'abordé ce terrain d'étude, ma connaissance de Paris et surtout de la région parisienne étant limitée. De longues marches à pied dans la ville ont été nécessaires pour pouvoir me construire une image de Nanterre.

La réflexion de ce mémoire est construite en trois temps. La partie I, intitulée démarche de recherche, présente la réflexion théorique et les apports extérieur qui l'on influencé. La partie II, titré Travail d'analyse, propose une analyse des entretiens réalisés. La partie III, nommée réflexion urbanistique expose le projet Seine-Arche et une lecture croisé du projet et des résultats de l'étude.

Partie I : Démarche de recherche

Ce travail de recherche construit autour de la thématique des représentations nanterriennes s'inscrit dans la continuité d'une étude de l'urbanité nanterrienne réalisée en 2000 par les sociologues Patrice Sechet et Isolde Devalière. Les résultats de cette étude permettent d'établir des constantes dans la représentation collective nanterrienne qui ont trait à la thématique de l'urbanité. En ce sens, ce travail permet de comprendre comment, de manière générale, les nanterriens se représentent la centralité, la qualité urbaine, la modernité...

Aussi, les apports du travail de P. Séchet et I. Devaliére ont fortement influencé ce travail de mémoire. Néanmoins l'approche proposée ici est différente et les éléments recherchés le sont tout autant. Le caractère géographique de ce travail se veut complémentaire à l'étude. En effet, les deux travaux cherchent à mettre en évidence des représentations qu'entretiennent les nanterriens vis-à-vis de leur ville. Ainsi, au regard de l'importance de cette recherche sur l'urbanité nanterrienne il apparaît nécessaire d'en connaître les principaux résultats pour appréhender la réflexion de ce mémoire de manière pertinente.

De fait, dans un premier temps cette partie s'attache à présenter un résumé du travail de P. Séchet et I. Devaliére. Ensuite, elle présente la problématisation du mémoire et dans un troisième temps, une présentation méthodologique des différentes techniques utilisées dans ce travail.

A . Une recherche sur l'urbanité nanterrienne.

L'étude de P. Séchet et I. Devaliére, intitulée « Habiter, Centralité, Modernité. Force et déséquilibre de l'urbanité nanterrienne dans les représentations des habitants » a très fortement influencé la réflexion de ce mémoire ; en ce sens il convient d'en présenter un résumé.

Cette étude cherche à identifier les caractéristiques d'une urbanité nanterrienne. Par urbanité, les auteurs entendent une configuration de pratiques et de représentations urbaines qui structurent un sentiment d'appartenance à une entité urbaine, une appropriation de certains lieux urbains, des mécanismes d'attachement et une certaine dimension de plaisir urbain.7(*)

Ce concept exprime l'idée que les pratiques et les représentations d'un lieu créent, au moins en partie, une identité d'appartenance à ce lieu. De fait, cette étude s'intéresse à deux aspects. Tout d'abord, elle cherche à identifier les pratiques et les représentations urbaines qui entrainent un sentiment d'appartenance à la ville. Ensuite elle cherche les images, les représentations et les pratiques que les nanterriens apprécient ou qu'ils rejettent de la ville.

Pour ce faire les auteurs s'appuient sur une méthodologie originale. Ils réalisent une enquête auprès de 52 Nanterriens représentatifs de leur ville quant à l'âge, au sexe, à l'emploi, aux CSP (Catégorie Socioprofessionnelle), et quant aux différents quartiers de Nanterre. Les 52 participants sont soumis à un test à partir d'images urbaines (l'image urbaine ayant pour objectif de stimuler l'imaginaire urbain).Les personnes doivent donc classer des photos urbaines et commenter leur classement.

Trois paquets de photos sont présentés :

- Le premier paquet (60 images) comporte 50% d'images de Nanterre et 50% d'images exogènes. L'interviewé doit répartir les photos en plusieurs tas (5 à 10), sur la thématique générale de la qualité urbaine (selon ses propres critères). Ensuite il doit commenter son classement (expliquer ce qu'il a fait et ce que représentent ses tas). L'étude recueille le classement et les commentaires.

Ce premier test éclaire les modes de structuration des représentations urbaines c'est-à-dire comment s'organisent les représentations autour de la qualité urbaine et quel est le poids relatif de Nanterre et de « la ville en général » dans cette structuration.

- Le deuxième paquet est constitué uniquement d'images nanterriennes et doit être réparti sur les tas créés lors de la répartition du premier paquet. L'objectif étant de compléter l'appréhension des scènes urbaines locales et ainsi mieux saisir les représentations actives sur le territoire de Nanterre.

- Le troisième paquet comporte uniquement des images exogènes à Nanterre pouvant faire référence au futur de Nanterre. Elles sont extraites de livres et de revues professionnelles. Elles montrent des courants urbanistiques et architecturaux. Les interviewés les répartissent sur les tas des deux autres paquets mais ils doivent également indiquer ce qui leur semble souhaitable pour l'avenir de Nanterre.

Cette enquête cherche à comprendre comment le sujet (l'interviewé) organise ses représentations, à travers les images proposées, selon la thématique de la qualité urbaine.

Les données recueillies sont ensuite codées et traitées statistiquement en utilisant les méthodes de l'analyse factorielle et de l'analyse hiérarchique.

L'analyse factorielle situe chaque variable dans un espace pluridimensionnel et définit les axes factoriels qui ramassent successivement le plus de variances.

L'analyse hiérarchique permet de regrouper les variables en différents groupes significatifs. Chaque groupe correspond à peu près à une région de l'espace pluridimensionnel.

L'analyse factorielle se construit autour de 5 axes, qu'il convient de présenter :

Le premier axe oppose un pôle de plaisir urbain et un pôle de déplaisir urbain. Ceci montre que les considérations affectives ont une part importante dans le travail de classement des interviewés. En effet, les interviewés ont une tendance forte à rapprocher la thématique de la qualité urbaine avec les notions « plaisir-déplaisir ».

Par ailleurs, sur cet axe de lecture (plaisir-déplaisir) les interviewés portent un point de vue plus tourné autour de la question du bien-être que de l'utilité des lieux urbains. Les nanterriens se représentent le plaisir urbain à travers le bien être ressenti dans les espaces et non à la dimension pragmatique des lieux. C'est un élément qui est souligné dans l'étude car il s'oppose à une représentation dominante présentant le discours « utilitaire » des habitants comme déterminant dans la production de l'espace urbain sans tenir compte des éléments plus subjectifs, moins rationnels tels que l'esthétique, la forme, le goût...

L'axe apprend aussi d'autres informations dans l'analyse de ses pôles. Le pôle du plaisir urbain, titré « envie d'habiter », montre des images urbaines très fortement marquées par la présence de « nature » (aspect végétal). Paradoxe récurrent dans le discours des citadins, le plaisir urbain émane de la conjugaison d'un artefact, la ville, et du naturel, le végétal.

Le pôle du déplaisir urbain montre un ressenti négatif pour les formes trop géométriques et la froideur de certains aménagements. Et aussi, une critique des espaces laissés à l'abandon, en dégradation (tout ce qui a trait au manque de soin et d'attention).

Le deuxième axe oppose quelque chose qui est de l'ordre d'une forme pure, proche des arts plastiques, à un autre groupe composé d'images représentant des immeubles typiques d'habitat social associés à une présence de verdure. Ce dernier groupe renvoie à quelque chose qui est plus de l'ordre de la combinaison de deux éléments distincts, et donc d'une beauté plus « impure », plus liée au monde socio-urbain et à ses significations.

Le pôle de la « forme pure » (esthétique formelle) supporte des termes comme «inclassable», «contrasté», «artificiel», «beau». Il y a une reconnaissance d'une qualité esthétique mais qui ne correspond pas à l'expérience commune. Les interviewés trouvent donc une certaine valeur mais estiment que ce pôle n'est pas pertinent pour juger de la qualité urbaine.

Le pôle de la « forme impure », renvoie aux interviewés l'impression que l'on réduit quelque chose de dur ou de désagréable par un aménagement « supplémentaire », en général par du végétal. Les interviewés perçoivent une certaine qualité pour l'habiter. Or ce qui rend habitable n'est pas la qualité du bâti mais tout simplement la façon de paysager, de jardiner l'espace urbain.

Le troisième axe oppose le thème de la centralité, de l'animation (propre à l'urbain) à un groupe de « l'inurbain » qui donnerait les représentations de ce qui n'est pas urbain pour les nanterriens.

Le pôle de la centralité, animation, est construit selon une culture nanterrienne, les interviewés parlent de leur centralité, celle qu'ils vivent à Nanterre. Ils perçoivent un coté « village » dans leur centralité. Il y a l'idée d'une centralité d'échelle moyenne, aisément accessible pour le piéton dans sa totalité où l'on trouve un habitat « central » d'échelle pavillonnaire. Le thème de la convivialité est fortement présent. Il y a un sentiment d'interconnaissance, de lien social, « on peut se saluer ».

Le pôle de l'inurbain regroupe trois types d'images. Tout d'abord, la campagne qui s'oppose traditionnellement à la ville. Ensuite l'abandon, le vide urbain, le terrain vague. Et enfin, le formalisme urbanistico-architectural qui serait ressenti comme une sorte de barrière à l'investissement et aux pratiques d'usage. Mais lié à un habitat et des pratiques urbaines, le formalisme peut être admis dans l'urbanité nanterrienne.

Les axes 4 et 5 ont une importance moindre dans l'étude. Cependant les auteurs trouvent intéressant de présenter les significations que recouvrent ces axes.

L'axe 4 oppose un « ailleurs » et un « ici » .L'axe semble construit autour de la thématique du voyage et montre deux modes d'évasion. Le pôle de « l'ailleurs » regroupe des images de nature (exogène à Nanterre) et des images de chemin de fer et de périphérie parisienne. On voit une volonté de partir vers un « ailleurs » géographique et culturel. Sur le pôle de « l'ici » on retrouve des images de cités agrémentées de végétal. Les auteurs interprètent cet ensemble comme un sentiment d'évasion au sein des cités par le végétal. Il y a l'idée de faire entrer de « l'ailleurs » dans « l'ici ».

L'axe 5 oppose le « trop d'ordre » des grandes villes au « grand désordre » des banlieues. Les deux pôles recouvrent un ressenti négatif, l'idéal étant un intermédiaire non représenté. Le pôle du « trop d'ordre » comprend des images de grands ensembles modernes et plus anciens où il n'y a pas de verdure. Le pôle du « désordre » présente des images de désordre urbain à grande échelle.

Cette étude apporte un certain nombre d'enseignements sur les pratiques et les représentations des nanterriens par rapport à l'espace urbain en général, et à leur ville en particulier.

De manière générale, les nanterriens connaissent assez bien leur ville, et ils ont un intérêt qui déborde le quartier où ils habitent. Pourtant, ils manifestent un avis ambivalent en ce qui concerne Nanterre. Ils aiment beaucoup et ils détestent beaucoup. Ils aiment le centre ville, leurs parcs publics et leurs paysages les plus verts, mais ils détestent la gesticulation architecturale moderne, son gigantisme et sa froideur, les coupures urbaines et le manque de soin apporté à une multitude d'espaces de liaison et de passage.

A l'analyse hiérarchique, les auteurs mettent en avant quatre pôles principaux de l'urbanité selon les représentations nantériennes :

- Le pôle de « l'idéal de l'habiter », (rarement image de Nanterre).

L'idéal de l'habiter nanterrien inclut une présence de la nature qui n'est pas commune à toutes les villes. Il y a une double exigence, une présence de la nature, même modeste sur le lieu d'habitation et, à proximité, une présence plus importante.

- Le pôle de « l'inhabitable » (les scènes nanterriennes sont nombreuses).

Les nanterriens émettent un rejet pour les espaces laissés à l'abandon et les architectures formalistes qui ne permettent pas une appropriation d'usage de la culture locale. En outre, il y a une opposition dans ce groupe entre ce qui est nécessaire et ce qui est gratuit ou inutile. Ainsi les infrastructures sont perçues comme laides mais indispensables alors que le gigantisme et l'architecture moderne est perçu comme inutile, gratuit.

- Le pôle de « centralité - animation » (spécifiquement nanterrien).

La valeur de l'animation centrale, qui inclut la densité des services et de la foule, ainsi que le thème de la convivialité, est mise nettement à part de la représentation de l'habiter. Beaucoup souhaitent habiter le plus près possible du centre ville mais dans un environnement vert et calme.

- Le pôle « du quotidien acceptable pour ses agréments »,

Ce pole du compromis présente les améliorations végétales et de services qui ont été apportées à des quartiers d'habitat peu satisfaisants.

Cette étude permet de dresser un premier tableau des représentations et des pratiques des Nanterriens sur leur ville. Les auteurs ont travaillé à partir d'images pour stimuler et faire ressortir le ressenti des individus. Cette méthode a permis de mettre en exergue certaines représentations collectives (au sens Durkheimien) telles que la relation entre la qualité représentée de l'habiter (« Habiter, concerne tous les lieux appropriables par lesquels une personne peut se sentir en relation ouverte et protégée avec le monde ») et la présence de verdure, la difficile acceptation des formes modernes d'architecture, l'agrément végétal comme élément d'amélioration de bâti peu qualitatif et la représentation de la centralité se combinant à une convivialité. Autant d'éléments qui éclairent les possibles des aménagements futurs de Nanterre.

Néanmoins l'approche proposée n'identifie pas les espaces de la ville (hormis quelques lieux comme le centre ville, la Maison de la Musique...), elle apporte une connaissance sur la représentation de thématiques urbaines mais elle ne permet pas de dresser une carte (géographique) des représentations nantériennes.

B. Problématisation.

Le choix de travailler sur la thématique des représentations et des pratiques des habitants a tout d'abord été motivé par un ensemble de questions. En ce sens, je voulais décrypter les représentations et les pratiques des nanterriens, comprendre comment elles se structuraient et quels effets pouvaient-elles avoir sur l'aménagement de la commune. Or ces questions de départ se sont vues bouleversées lors de mon travail exploratoire par la lecture du travail de. P. Sechet et I. Devalière.

C'est à partir de cette étude sociologique, mettant en exergue des représentations collectives  nanterriennes sur le thème de « l'urbanité » que j'ai souhaité élaborer une autre approche des représentations des Nanterriens sur leur ville. L'étude « Habiter, Centralité, Modernité » présente des tendances de représentations, de pratiques générales aux Nanterriens. Pour ce faire elle tient compte des caractéristiques socio-démographiques des habitants. L'échantillon représentatif (selon ses critères) permet de dresser un éventail des représentations collectives de l'urbanité Nanterrienne.

Fort de ces apports sociologiques, j'ai souhaité élaborer une approche géographique de la thématique des représentations nanterriennes. Alors que l'étude P. Sechet et I. Devalière travaille sur les représentations collectives selon la dimension urbaine (thématique de la qualité urbaine, de l'habitable, de l'inhabitable...) ce travail de mémoire se concentre sur les lieux géographiquement identifiables. En ce sens, l'intention est de comprendre comment un habitant lambda se représente un espace X de la commune. Par ailleurs, mon approche émet l'idée, que s'il existe des représentations collectives (au sens Durkheimien) on peut mettre en lumière des représentations différentes, variées, selon les espaces pratiqués et en premier chef, le lieu d'habitation. En effet, j'ai considéré qu'un travail de géographie était plus à même de s'interroger sur l'analyse des représentations à partir d'une variance géographique telle que le lieu d'habitation et l'espace pratiqué.

Par conséquent, on peut penser qu'il existe une variance géographique qui induit une certaine représentation de la ville. Dés lors, on considère selon cette hypothèse qu'une personne habitant dans le quartier du Chemin de l'île n'a pas la même représentation qu'une personne habitant au Petit Nanterre. On regroupe en ce sens les représentations selon la répartition géographique des individus.

Pourtant, certaines représentations collectives sont présentes et ont un rôle fédérateur dans l'identité nantérienne. Ainsi, au même titre que l'étude de P. Sechet et I. Devalière met en avant des éléments (collectifs) de l'urbanité nanterrienne, la deuxième hypothèse de ce travail suppose que certains lieux seraient présents dans un grand nombre de représentations des habitants. Les groupes assemblés selon la variance géographique partageraient donc certains espaces. Le Parc André Malraux, par exemple, peut être présent dans la représentation d'un habitant du Chemin de l'île et dans celle d'un habitant du Petit Nanterre.

Dés lors, ces lieux partagés par les différentes représentations recouvreraient une signification particulière pour les Nanterriens. Par conséquent, mettre en lumière ces espaces permettrait de visualiser des points névralgiques du territoire dans la représentation nanterrienne. Ceci dit, pour isoler ces espaces remarquables il est nécessaire d'élaborer un concept. Ce travail propose de désigner par l'intitulé « espace fort » les lieux de la ville cumulant un nombre significatif de représentations de groupes d'habitants géographiquement différenciés sur le territoire communal.

De fait, si de tels lieux peuvent être identifiés, on peut estimer que les projets d'aménagement doivent tenir compte du caractère singulier de ces espaces. Les habitants leur portent un regard spécial et dans cette nouvelle donne d'un aménagement négocié, de dialogue entre les professionnels, les élus et les habitants, on peut se demander dans quelle mesure les projets intègrent cette dimension de l'avis des habitants. Le projet Seine Arche s'inscrivant sur le territoire communal de Nanterre, il apparaissait opportun d'appliquer ce questionnement à ce grand projet.

Cette réflexion, en partie induite par la lecture du travail Patric Sechet et Isolde Devalière, permet de construire une approche particulière autour de la thématique des représentations. En outre elle soulève une double question :

- Quels sont les « espaces forts » partagés par les Nanterriens ?

- Quels outils méthodologiques mettre en place pour saisir ces espaces forts ?

Ainsi, déterminer les espaces forts de la ville, apparaît comme l'enjeu majeur de cette réflexion. Néanmoins, ressortir ces espaces nécessite des outils. De fait, une des ambitions de ce mémoire est de construire une méthodologie pertinente.

Par ailleurs, selon la thématique centrale de ce mémoire, l'élaboration de ce travail se construit de facto autour du concept de représentation.

La réflexion de Armand Frémont autour de son concept « d'espace vécu » montre le lien particulier qu'entretiennent des individus vis-à-vis de l'espace sur lequel ils sont répartis. Chaque personne tisse un affect de cet espace. Cette approche permet de réaliser une multitude de cartes des représentations de l'espace mais la constitution de représentation par groupe nécessaire dans l'acceptation du concept d' « espace fort » n'est pas prise en compte. Le regroupement des représentations selon une variance géographique oblige à faire appel à un concept de psychologie sociale, la représentation sociale conçue par Serge Moscovici. Ce concept permet d'appréhender les représentations à travers des communautés, des groupes. Ainsi, le regroupement d'individus selon une variance géographique (quartier d'habitation) peut être envisagé.

Selon cette problématique, on peut faire l'hypothèse générale suivante :

Il est possible de faire émerger des espaces forts à travers le cumul de représentations sociales d'habitants ayant trait à l'espace d'une ville.

Cette hypothèse peut être déclinée en deux hypothèses complémentaires :

- Les représentations de l'espace d'une ville sont influencées par les espaces pratiqués et en particulier par le lieu d'habitation.

- Il existe des espaces partagés dans les représentations d'un grand nombre d'habitants.

Il convient de rappeler que cette recherche s'inscrit dans l'enseignement de première année de Master professionnel. Ce travail n'a pas l'ambition de valider des hypothèses. C'est une recherche de type exploratoire. Il s'agit de décrire des représentations, des espaces perçus et des espaces pratiqués de Nanterre chez quelques habitants pour formuler les hypothèses d'une recherche future sur un échantillon représentatif de la ville. Ceci dit, la création d'une démarche appropriée pour capter les espaces forts est aussi un objectif essentiel de ce travail. Cette méthodologie constitue d'ailleurs l'apport essentiel dans une visée opératoire. En effet, son application en amont d'une réflexion d'aménagement permettrait une connaissance des espaces remarquables dans la représentation des habitants.

C. Méthodologie.

Analyser les représentations des nanterriens et faire ressortir les espaces forts de la ville a nécessité la construction d'une démarche méthodologique. En ce sens, ce chapitre présente les techniques utilisées.

1) Le choix de l'entretien.

a) L'entretien qualitatif.

Rechercher les représentations des habitants induit la construction d'une base de données riche et complexe. De fait, pour l'élaborer il apparaissait opportun d'utiliser la technique de l'entretien qualitatif semi-directif. Ce type d'entretien se déroule de manière individuelle et permet à l'interviewé de développer ses réponses. L'espace de liberté alloué au discours de l'interviewé offre une richesse d'informations. Et c'est bien par le discours que l'on peut effleurer le sens que donne l'individu à tel ou tel objet. Dans le cas de cette étude cette dimension est particulièrement importante.

b) Le questionnaire.

Un questionnaire a donc été élaboré. Celui-ci comporte un ensemble de huit questions.

A travers elles, on s'intéresse à deux échelles de lecture de Nanterre, une lecture générale de la ville et une lecture plus sectorisée.

En ce sens, les questions doivent stimuler une représentation générale de Nanterre, une représentation de chaque quartier, une description des espaces pratiqués et une présentation des espaces « importants » (qui recouvrent un affect particulier pour l'interviewé).

De manière plus détaillée nous présentons chaque question :

1 : Depuis combien de temps habitez-vous à Nanterre ?

Cette question permet d'ouvrir l'entretien. Elle nous informe sur le temps de résidence passé dans la ville de Nanterre. Et dans un certain nombre de cas elle a permis d'établir le parcours résidentiel de l'individu.

2 : Que pensez-vous de Nanterre, comment la décririez-vous ?

L'objectif est de mettre en lumière la représentation globale de la ville qu'entretient l'interviewé. Par ailleurs, cette question est double. La première partie « Que pensez-vous de Nanterre? » cherche à provoquer un jugement et donc un affectif, la deuxième partie « comment la décririez-vous? » doit permettre de dégager les éléments qui caractérisent Nanterre pour l'interviewé.

3 : Pouvez-vous me donner des ambiances et des images que vous renvoie chaque quartier (administratif) :

- Centre

- Vieux-Pont

- Mont-Valérien

- Plateau

- Parc Sud

- Parc Nord

- Petit Nanterre

- Université

- Chemin de l'île

La question 3 doit apporter une représentation de chaque quartier. On passe à une autre échelle de représentation tout en visualisant l'ensemble de l'espace communal. Une carte est proposée à l'interviewé pour qu'il puisse mieux visualiser les secteurs traités.

4 : Quels sont les lieux que vous fréquentez habituellement ? Pourquoi ?

Cette question montre les espaces pratiqués par chaque interviewé. Et ce qui motive leur fréquentation (lieu de travail, de commerce, de loisir...)

5 : Si vous deviez décrire Nanterre par des lieux, lesquels citeriez vous ?

Cette question a pour objectif de faire ressortir les lieux qui renverraient l'image de Nanterre. Ainsi, ces espaces auraient une valeur identitaire particulière dans le paysage nanterrien.

6 : Pouvez-vous me montrer les lieux importants, pour vous ?

Cette question impose une application pratique de la part de l'interviewé. Celui-ci doit entourer sur une carte les espaces qu'il considère comme « importants ». Cette question est volontairement ouverte pour que chaque individu puisse présenter des lieux par rapport à ses propres critères.

7 : Quels sont les lieux que vous aimez particulièrement à Nanterre ?

Cette question apparaît facultative étant donné la similitude des ses réponses et de celle de la question 6. L'objectif de départ était de faire ressortir uniquement les lieux affectifs.

8 : Avez-vous entendu parler du projet des Terrasses de Nanterre ?

Cette question est un peu à part dans le questionnaire. Elle cherche à faire parler les interviewés sur le programme des Terrasses et a permis aux plus loquaces de présenter leur point de vue sur le projet d'aménagement Seine Arche.

c) Le choix des interviewés.

Le choix des interviewés est un élément primordial. Une étude sociologique se serait attachée à un échantillon représentatif selon l'âge, le sexe, l'emploi et les CSP (Catégories Socio Professionnelles), mais pour ce travail il convenait de choisir des individus par rapport à leurs lieux d'habitation. Nanterre étant divisée en neuf quartiers administratifs, c'est à partir de ce découpage que le choix des interviewés s'est réalisé.

Choisir les interviewés selon leurs lieux d'habitation étant compliqué nous nous sommes appuyés sur le réseau des associations de vie de quartier pour cibler nos entretiens. Douze personnes ont participé à cet entretien. Cependant, trois quartiers n'ont pas été représentés. Il s'agit du Mont-Valérien, du Vieux Pont et du Parc Nord.

2) La technique de cartographie.

Un ensemble de cartes est proposé dans ce mémoire. Elles ont été élaborées à partir d'un fond de cartes fourni par la Mairie de Nanterre. Ces cartes ont fait l'objet d'un travail informatique dans le but d'élaborer une légende, une échelle, une orientation, et un ensemble de calques permettant de traiter les productions des interviewés.

La méthode pour extraire les espaces forts de la ville se construit autour d'une technique simple de superposition de cartes.

La question 6 demande aux interviewés d'entourer sur un plan de Nanterre les lieux qui leur paraissent importants. Ce travail réalisé, la mise en place de calques permet de superposer les cartes et de faire ressortir les espaces présents sur un nombre significatif de productions graphiques (voir partie II).

Exemple théorique

Aa

B

C

A, B, C symbolisent 3 représentations d'espaces considérés comme importants de manière individuelle. Le carré rouge est un espace qui cumule les trois types de représentations. Il est considéré comme important par trois individus, c'est un espace fort de la ville.

Source auteur

Cette technique des calques permet de croiser différents éléments. Ainsi, le travail d'analyse superpose la carte des espaces forts et les lieux fréquentés habituellement.

La carte est un outil très intéressant pour ce type de travail. Trois qualités ont favorisé son utilisation.

Tout d'abord, la carte, proposée par la mairie, semble plus neutre que l'image photographique utilisée par P.Sechet et I. Devalière. La photo influe sur l'image mentale d'un lieu alors que la carte n'affecte pas particulièrement la représentation qu'un individu a de ce lieu. En réponse à la question 3 qui cherche à mettre en évidence les représentations des quartiers, la carte permet de les localiser sans réellement orienter l'image de l'interviewé.

Ensuite, le deuxième intérêt de la carte est la possibilité de localiser les lieux facilement. Le travail graphique demandé aux interviewés a pu se faire de manière assez fidèle par rapport à leurs intentions. En ce sens un morceau de rue pouvait être isolé.

Enfin, la production graphique sur carte permet de représenter autant de lieux désirés. Certains des interviewés ont présenté des espaces vastes, en précisant des points à l'intérieur.

3) Technique d'analyse des entretiens.

L'analyse d'entretiens qualitatifs nécessite, comme nous l'avons indiqué précédemment, une attention particulière sur le sens du discours. Par exemple, il est important de comprendre qu'un lieu n'est pas cité sans qu'il soit chargé de sens. Aussi, l'analyse a demandé une lecture assidue des entretiens. Et les différents commentaires d'analyse permettent de faire ressortir, autant que faire se peut, le contenu du discours. Toutefois l'analyse doit permettre de synthétiser les informations pour faire émerger des tendances.

Selon cet objectif, il a fallu créer une série de tableaux. Ces grilles d'analyse permettent une lecture des réponses à travers les entrées choisies.

Ainsi, pour la question 2, le tableau d'analyse présente deux colonnes. La première regroupe les descriptions partagées de Nanterre. Nous considérons qu'un élément est partagé lorsqu'au moins deux individus issus de deux quartiers différents le présentent. La seconde recueille les éléments différentiés en mentionnant l'origine géographique de l'interviewé. Cette organisation permet de visualiser les images partagées de Nanterre et les éléments de description différentiés.

Pour la question 3, il a fallu concevoir une série de petits tableaux. Chaque tableau étudie un quartier de la ville. L'analyse des commentaires des interviewés se fait à travers trois entrées. La première présente les éléments partagés (selon les critères précédents). Elle expose les descriptions et les points repères. La seconde amène les éléments individuels. On retrouve la section description, et la section point repère. La troisième colonne propose les éléments des interviewés résidant dans le quartier analysé. Elle permet d'appréhender les représentations internes. On retrouve toujours le même classement entre description et point repère. L'objectif de ce tableau est de mettre en avant les images qui ont trait aux différents quartiers de la ville et de voir les variantes entre les représentations partagées d'un quartier et les représentations des résidents du quartier.

Le tableau de la question 5 comporte trois colonnes. La première recueille les lieux cités et les classe selon l'interviewé et son quartier de résidence. La deuxième permet de noter des remarques correspondantes à chaque interviewé. La troisième expose les lieux partagés (selon les critères précédents). Les lieux sont classés selon le nombre de réponses dans lesquelles ils apparaissent.

Les questions 4 et 6 ont fait l'objet de cartes et de commentaires. Une analyse par tableau ne semblait pas pertinente pour faire ressortir les résultats. Par ailleurs, la question 7 n'a pas était traitée car la similitude de ses réponses avec celles de la question 6 en rendait l'intérêt trop limité. Enfin, les réponses à la question 8 agrémentent la réflexion de la partie III du travail.

Partie II : Analyse des entretiens

Cette partie s'attache à étudier trois thèmes. Tout d'abord, elle s'intéresse aux représentations de la ville de Nanterre et de ses quartiers. En ce sens, elle analyse les représentations partagées et les représentations de groupe (représentation sociale), le groupe étant formé d'individus appartenant à un même quartier. La deuxième thématique abordée est l'analyse des lieux partagés dans les représentations, les « espaces forts » de la ville. Ensuite, le travail observe les lieux fréquentés et leurs relations avec les espaces forts.

Par ailleurs, une synthèse est proposée, et permet de croiser les résultats des trois thématiques.

L'ensemble de ce travail est construit à partir de données recueillies lors du travail de terrain. Une douzaine de nanterriens ont participé à l'élaboration d'une base de données. Néanmoins seule une dizaine d'entretiens qualitatifs et une douzaine de cartes sont présentées ici. Un problème de dictaphone a entraîné la perte de deux entretiens et seules leurs cartes ont pu être traitées dans ce travail.

Les entretiens et les cartes sont traités selon les méthodes d'analyse que nous avons évoquée dans la partie I. L'absence de représentants des quartiers du Mont-Valérien, du Plateau et du Parc Nord est rappelée dans chaque analyse qui les implique de manière particulière.

Il convient de mentionner que le faible nombre d'entretiens ne permet pas à l'analyse d'apporter des résultats acceptables pour l'ensemble de la commune. En ce sens, nous rappelons que ce travail est une recherche de type exploratoire qui propose des méthodes, des démarches et des outils, mais qui n'a pas vocation à valider des hypothèses. Toutefois, ce travail a le mérite de présenter une douzaine de lectures différentes de la ville de Nanterre.

Par ailleurs, cette partie ne propose pas les entretiens de manière exhaustive, elle présente des analyses de ces entretiens. La totalité des entretiens sont présenté en annexe p.93

A. Une ville, des quartiers, quelles images ?

Ce chapitre analyse les réponses des questions 2, 3 et 6 du questionnaire présenté p.25

Analyse des réponses à la question 2 : Que pensez-vous de Nanterre et comment la décririez-vous ?

La question 2 a pour objectif d'élaborer une représentation générale de la ville de Nanterre et de mettre en lumière les différences de description selon le lieu d'habitation.

A travers un tableau, nous analysons les éléments de description partagée, et les éléments de descriptions différentes des interviewés, selon leurs quartiers d'appartenance. Les quartiers habitation sont donc mentionnés dans la colonne « Eléments Différenciés »

Les éléments de description sont considérés comme partagés lorsqu'au moins deux personnes de deux quartiers différents présentent ces éléments.

Eléments Partagés

dans la description de Nanterre

Eléments Différenciés

dans la description de Nanterre

- Un attachement fort à la ville de Nanterre

- Une action municipale active :

· Aide à la personne

· Implication des élus

· Communication et dialogue entre les habitants et la municipalité.

- Un tissu associatif riche

- Une offre culturelle et sportive importante

- Une évolution positive de la commune

- Une grande diversité culturelle de la population.

- Un taux de chômage important.

Chemin de l'île

- beaucoup d'assistanat

- Problème de communication et de solidarité entre les associations

Université

- Proximité de Paris

Plateau

- Ville type de banlieue dans son aménagement

Centre

- Une ville diversifiée dans son aspect avec des quartiers de cité, des quartiers pavillonnaires et un centre ancien.

Petit Nanterre

- Une Histoire à travers la période des bidonvilles.

Parc Sud

- Des problèmes de délinquance

- Un manque d'espaces verts.

Tableau d'analyse question 2

a) Les éléments partagés dans la description de Nanterre.

Premier constat, les interviewés manifestent un affectif fort pour leur ville. Ils la trouvent agréable à vivre. Par ailleurs, on constate que les nanterriens ont une tendance forte à présenter Nanterre par ce qui s'y fait et non par son aspect. La description physique de la ville est délaissée et les interviewés s'attachent à présenter des caractéristiques immatérielles telles que l'action municipale, la richesse du tissu associatif, la diversité culturelle...

C'est un élément important parce que les interviewés privilégient l'atout humain, ce qui est fait par les individus sur la commune, pour définir la ville. Ainsi, la politique de la ville à travers la qualité des aides apportées aux habitants et les relations entre élus et habitants est mise en avant par les interviewés. De même, le dynamisme associatif, l'offre culturelle et sportive et la diversité culturelle des habitants sont des points partagés dans la description de Nanterre.

Enfin, il y a un sentiment d'amélioration de la commune, en particulier dans le discours des habitants du Chemin de l'île et du Petit Nanterre, quartiers qui ont eu de nombreux travaux d'amélioration.

Nanterre est représentée de manière partagée dans les entretiens comme une ville agréable avec une politique de la ville active et à l'écoute des habitants, une vie associative dynamique, une offre culturelle et sportive importante, une population multiculturelle touchée par le chômage.

b) Eléments différenciés dans la description de Nanterre.

Sans trop s'attarder sur cette colonne il convient de reprendre quelques éléments. Tout d'abord il est intéressant de voir que la proximité de la ville de Paris est une caractéristique peu présente dans la description de Nanterre. Ce point est apporté par le discours des habitants du quartier de l'Université, quartier qui possède une gare RER et qui draine beaucoup de personnes de Paris et la région parisienne. Ensuite, on remarque que la dimension historique de Nanterre est amenée par le discours des habitants du Petit Nanterre. Quartier qui est l'un des plus anciens et des plus chargés d'histoire (importance du passé de l'hôpital et la présence des bidonvilles dans les années 70).

2) Analyse des réponses de la question 5 : Si vous deviez décrire Nanterre par des lieux lesquels citeriez vous ?

Cette question n'a pas toujours été bien comprise au premier abord, aussi ai-je proposé une autre question pour rendre plus explicites mes attentes. En ce sens, j'ai demandé quels étaient les lieux qu'ils présenteraient à une personne qui ne connaît pas Nanterre, et ce dans le but de lui donner une image de la ville. L'objectif étant toujours de faire ressortir les lieux qui renverraient à l'image de Nanterre.

Cette analyse ne comporte pas de commentaire car il semblait plus pertinent d'intégrer une colonne remarques dans tableau. Cette colonne permet de faire ressortir des éléments par rapport à chaque quartier

Pour définir les lieux partagés, il est nécessaire que le lieu soit cité par au moins deux personnes d'au moins deux quartiers différents.

Lieux présentés selon les interviewés et leurs quartiers de résidence

Remarques

Lieux partagés

Chemin de l'île :

· Dimmi

- Le parc des Anciennes Mairies

- La Mairie de Nanterre

- La Boule

- La Préfecture

- Les gares RER Nanterre-Ville et Université

- L'Hôpital

 

Les lieux sont classés selon leur importance dans l'ensemble des entretiens.

- Le centre

- Le parc des Anciennes Mairies

- Le parc André Malraux

- L'hôpital

- La Mairie de Nanterre

- La Préfecture

- La Maison de la Musique

- Les bords de Seine.

Université :

· Belaïd

- La Mairie de Nanterre

- Le Palais des sports

- Les petites cités agréables du type Provinces Françaises.

- La rue Maurice Thorez

La présence des Provinces Françaises comme lieu de description de Nanterre est intéressant. Elle montre une certaine reconnaissance de la qualité et de l'identité de ces cités

Plateau :

· Moustafa

- Le Théâtre des Amandiers

- La Maison de la Musique

- Le centre de Nanterre

- Les balades du bord de Seine.

L'interviewé précise qu'il présente plutôt des lieux repères.

Lieux présentés selon les interviewés et leurs quartiers de résidence.

Remarques

Centre :

· Michel

- La Maison de la Musique

- L'Agora

- Le vieux centre avec la rue principale

-Les bords de Seine

- L'avenue Jenny

- Le parc André Malraux

L'avenue Jenny est un espace de contraste entre une perspective ouverte sur les buildings de la Défense et un quartier faiblement urbanisé.

Le contraste architectural semble être un élément de définition de la ville de Nanterre (voir tableau question 2, centre « ville diversifiée dans son aspect »).

Petit Nanterre :

· Yaminna

- Le parc des Anciennes Mairies

- Le quartier du Petit Nanterre

- L'Association Ziva

· Jessica

- La Préfecture

- Le Conseil général

- Le parc André Malraux

-L'Hôpital de Nanterre

· Patricia

- L'Hôpital de Nanterre

- La cité des Canibouts

On remarque que de nombreux lieux du Petit Nanterre sont présents pour décrire la ville de Nanterre. C'est une tendance qui caractérise la représentation des 3 interviewés du Petit Nanterre

Parc Sud :

· Souad

- Le centre

- Le parc des Anciennes Mairies

· Mostafa

- La Défense

· Virginie

- Le parc André Malraux

- La Défense

- Le centre

Il est intéressant de voir que la Défense est nommée deux fois chez les habitants du Parc Sud. La proximité du quartier explique en partie la présence de cet espace mais il est possible que les habitants du quartier entretiennent moins de liens avec le reste de Nanterre que d'autres quartiers.

Tableau d'analyse question 6

3) Analyse des réponses de la question 3 : Pouvez-vous me donner des ambiances et des images que vous renvoie chaque quartier (administratif) ?

La question 3 cherche les différentes représentations des quartiers de Nanterre. L'objectif étant de mettre en avant les images qui ont trait aux différents quartiers de la ville, et de voir les variantes entre les représentations partagées d'un quartier et les représentations des résidents du quartier.

Pour ce faire nous avons élaboré une série de tableaux. Cette série, proposée ci-après, permet de synthétiser les informations par rapport à chaque quartier.

Les informations sont considérées comme partagées lorsqu'au moins deux personnes, d'au moins deux quartiers différents présentent cet élément.

CENTRE.

Eléments partagés

Eléments individuels

Perception des habitants du quartier

Description :

- Ambiance village

- Quartier riche

- Lieu de passage

- Rues commerçantes

Point repère :

- Parc des Anciennes Mairies

- Evolution négative

- Le centre perd son caractère

- C'est un espace de vacances

Point repère :

- Agora

- Mairie

- Le centre ancien à un caractère de village

- Habitat de dimension modeste

- Rue commerçante

- Image plus de ville de province que de ville de banlieue parisienne.

VIEUX PONT

Eléments partagés

Eléments individuels

Perception des habitants du quartier

Description :

- Connaissance très limitée du quartier

- Quartier limitrophe de Nanterre

Point repère :

- Les impôts

- Bon équipement

- Annexe du centre

Point repère :

- ANPE

- PAIE

 

CHEMIN DE L'ÎLE

Eléments partagés

Eléments individuels

Perception des habitants du quartier

Description :

- Quartier agréable

- Quartier vivant

- Immeubles de trop grande taille

Point repère :

- Pas de point repère partagé

- Quartier en évolution positive

- Image d'un quartier un peu difficile

- Quartier limitrophe au centre

- Industrie en bord de Seine

Point repère :

- Nouveau parc du Chemin de l'île

- Bord de Seine

- Quartier apprécié

- Bonne ambiance

MONT VALÉRIEN

Eléments partagés

Eléments individuels

Perception des habitants du quartier

Description :

- Quartier de riches

- Quartier résidentiel

- N'appartient pas vraiment à Nanterre

- Très proche de Suresnes

- Quelques fois associé au quartier du Plateau dans les descriptions.

Point repère :

- Pas de point repère partagé

- Peu vivant

- Quartier de personnes âgées

- Quartier calme

Point repère :

- Le cimetière du Mt Valérien, point culminant de Nanterre.

 

PLATEAU

Eléments partagés

Eléments individuels

Perception des habitants du quartier

Description :

- Connaissance très limitée du quartier

- Quartier pavillonnaire

- Quelques fois associé au quartier du Mt Valérien dans les descriptions.

Point repère :

- La Boule

- Quartier des retraités

- Peu vivant

- Ambiance sympa

- Quartier de riches

Point repère :

-.Magasin Leclerc

- Décathlon

- Mélange de secteur d'habitat collectif et de secteur individuel

Point repère :

- La Boule

UNIVERSITÉ

Eléments partagés

Eléments individuels

Perception des habitants du quartier

Description :

- Des cités agréables

- Beaucoup d'espaces verts

- Une Histoire autour des bidonvilles

- Des identités fortes entre les cités du quartier

- Image de quartier sensible

Point repère :

- Gare RER

- Université

- Attachement fort des résidents

-Coté village

-Quartier jeune

- Espace de transit pour Paris ou Nanterre centre.

- Dynamique en semaine.

Point repère :

- Conseil général

- La Préfecture

- La salle Daniel Ferry

- Agréable

- Quartier jeune

- Une identité forte dans les cités.

- Une histoire autour des bidonvilles

Point repère :

- Université

- Cité des Provinces Françaises

- Cité Berthelot

PETIT NANTERRE

Eléments partagés

Eléments individuels

Perception des habitants du quartier

Description :

- Quartier dynamique au niveau associatif

-Quartier excentré de Nanterre

- Identité forte des résidents (résident depuis plusieurs générations)

- Evolution positive de l'image du quartier.

Point repère :

- L'hôpital

- Quartier catalogué comme difficile

- Quartier très mal réparti

- Une histoire

- Quartier soutenu par la municipalité

- Les habitants fréquentent très peu le reste de Nanterre

Point repère :

- Cité des Canibouts

- Très apprécié

- Beaucoup d'associations

- Une solidarité entre habitants

- Aspect village

- Un enclavement par rapport à Nanterre

Point repère :

- l'Hôpital

- La cité des Canibouts

- Cité des Pâquerettes

PARC NORD

Eléments partagés

Eléments individuels

Perception des habitants du quartier

Description :

- Quartier sans âme

- Beaucoup de bureaux

- Quartier périphérique à la Défense

- Beaucoup de gens la semaine, mais quartier vide les soirs et les week-ends

- Quelques fois associé au quartier Parc Sud

Point repère :

Le Parc André Malraux

- Ambiance « chicos »

- Ville dans la ville

- Ce sont les gens de l'extérieur qui travaillent ici

- Il y a beaucoup de choses, des médecins, des banques, des commerces

Point repère :

-Gare RER

 

PARC SUD

Eléments partagés

Eléments individuels

Perception des habitants du quartier

Description :

-Quartier difficile, beaucoup de problèmes de délinquance

- Quartier divisé en trois

- Pas d'identité forte

- Quelques fois associé au quartier Parc Nord

Point repère :

- Le parc André Malraux

- Pas de statut de quartier populaire car pas d'homogénéité sociale.

- Une originalité architecturale

- Quartier moche

Point repère :

- Palais des sports

- Lycée Joliot Curie

- Bonne ambiance

- Beaucoup de cultures différentes

- Quartier divisé en trois

- Problèmes de délinquance

Point repère :

- Le parc André Malraux

- Les Fontenelles

- Les Pablo Picasso

- Les Champs Pierreux

Ensemble tableau question 3

Commentaire :

- Le Centre : Le centre est ressenti de manière générale comme un quartier riche et commerçant, présentant un aspect village où circule un grand nombre de personnes. Par ailleurs, un des interviewés considère qu'il y a une évolution négative qui risque de le dénaturer. Une évolution des types de commerces, et une gentrification de la population sont des phénomènes ressentis par quelques interviewés. De plus un habitant du Petit Nanterre a utilisé le terme de vacances pour désigner le centre. Pour lui le centre est un ailleurs par rapport à son espace de vie dans la ville. Ceci montre bien la fracture qui peut exister entre certains quartiers de Nanterre et son centre.

Le parc des Anciennes Mairies est souvent cité dans la présentation du quartier. C'est un point de repos très apprécié par les nanterriens. De manière individuelle la Mairie et l'Agora sont des espaces présents dans les représentations de certains interviewés.

En outre on peut remarquer la concordance qu'il existe entre la description partagée du centre et la description d'un résident du centre. Il semble que la perception externe générale, se confonde avec la perception interne. Ceci dit, le sentiment selon lequel le centre de Nanterre renverrait plus à une ville de province qu'à une ville de banlieue est intéressant. Peut-être que les résidents du quartier centre font plus facilement abstraction de leur situation de ville de banlieue parisienne que d'autres habitants de la commune.

- Le Vieux-Pont : Bien que l'analyse souffre de l'absence d'interviewé issu du quartier, il est curieux de constater le manque d'intérêt des nanterriens vis-à-vis de ce quartier. En effet, ce quartier n'a pas suscité beaucoup de commentaires et les quelques images apportées s'attardent sur le caractère « annexe du centre » et sur l'aspect limitrophe, périphérique du quartier par rapport au reste de la commune. Il semble que les interviewés n'accordent pas une importance, ni une identité particulière à ce quartier. On peut présupposer que dans la représentation collective de Nanterre le quartier du Vieux-Pont tient plutôt un rôle de marge, d'interstice, que celui de quartier remarquable.

Le centre des impôts a plusieurs fois été cité et semble jouer un rôle de point repère par rapport au quartier.

- Le Chemin de l'île : L'ensemble des éléments partagés de la description du Chemin de l'île propose une image agréable et vivante de ce quartier qui souffre d'une échelle démesurée au niveau de ses habitats, de type grand ensemble. De manière individuelle, un interviewé met en avant une évolution positive du Chemin de l'île et un autre présente un quartier mixte d'habitation et d'industrie qui supporte l'image d'un quartier un peu difficile.

Le tableau de synthèse n'a pas permis de mettre en lumière des points repères partagés mais les bords de Seine, le nouveau parc du Chemin de l'île et le centre social des Acacias ont été cités de manière individuelle.

La perception interne est positive et s'accorde avec la représentation générale. C'est un quartier apprécié où il y a une bonne ambiance, le dynamisme du centre social est particulièrement reconnu.

- Le Mont-Valérien : Les éléments partagés de description présentent un quartier résidentiel de population aisée dont l'appartenance (identitaire) à la ville de Nanterre est remise en question. En ce sens, un certain nombre d'entretiens associe le Mont-Valérien à la commune de Suresnes. Il est à noter qu'aucun habitant du quartier n'a pris part aux entretiens de cette étude ce qui limite l'analyse à une approche externe. Ceci dit, une caractéristique particulière dans la perception de ce quartier est le rejet plus ou moins avoué de la part de certains interviewés. De manière individuelle des descriptions comme quartier de personnes âgées, calme, peu vivant sont proposées.

En ce qui concerne les éléments repère on constate qu'aucun n'a été identifié de manière partagée : la qualité culminante du Mont-Valérien est mentionnée une seule fois dans un entretien. Il est d'ailleurs surprenant que cette remarque n'apparaisse qu'une fois alors que le toponyme du quartier invite à considérer cette particularité.

Enfin, plusieurs personnes regroupent le quartier du Mont-Valérien et le quartier du Plateau dans leur description. C'est un élément intéressant car des employés de la mairie de quartier du Mont Valérien réfléchissent à créer des associations entre ces deux quartiers.

Le Plateau : L'intérêt porté par les interviewés à ce quartier apparaît limité. Il y a peu de commentaires par rapport au Plateau. Une partie des descriptions se recoupent autour de la dimension pavillonnaire du quartier et de son association au Mont-Valérien. La perception interne au Plateau apporte une image d'un quartier mélangé entre secteur pavillonnaire et secteur d'habitat collectif. La perception interne semble subdiviser le Plateau alors que la perception extérieure aurait tendance à généraliser.

Par ailleurs, l'espace de la Boule, et plus particulièrement le magasin Décathlon, est cité plusieurs fois. Il semble que ce soit la partie du Plateau la plus connue pour les interviewés. Ce secteur est contigu au centre, et bénéficie à la fois de grands magasins et d'une desserte importante en transports en commun, (terminus ligne 304) ce qui explique en partie sa surreprésentation par rapport au reste du territoire du Plateau.

L'Université : Selon les éléments partagés, le quartier de l'Université renvoie à des cités agréables agrémentées d'espaces verts, qui possèdent des identités fortes et une Histoire autour la période des bidonvilles. La représentation de quartier sensible est aussi présente dans les éléments partagés. De manière individuelle, un interviewé décrit un aspect village, un autre, habitant du petit Nanterre, considère ce quartier comme un espace de transit pour Paris et Nanterre centre, un troisième décrit la différence de dynamique entre les journées, les soirs, les week-ends.

La gare RER et l'université sont présentes de manière partagée dans les entretiens. La gare est un espace de circulation pour un grand nombre de personnes, elle tient donc un rôle de point repère pour le quartier. Dans le cas de l'université, de nombreux entretiens ont montré la faiblesse des liens (hormis économiques) avec le reste du quartier. Pourtant l'université est fortement présente dans la description du quartier. Evidemment le nom même du quartier renvoie à l'université mais on peut aussi penser que l'importance nationale de cet équipement se répercute et s'affirme sur les habitants comme un point particulier de l'espace nanterrien. En ce sens, l'université, qui n'a pas spécialement de lien avec Nanterre, jouit d'un certain sentiment d'appartenance de la part des habitants car au même titre que la préfecture, c'est un équipement d'ordre national qui confère une importance à la ville. De plus, les interviewés ont plusieurs fois émis le souhait de créer des liens avec l'université et de pouvoir jouir des activités culturelles proposées par Paris X.

De manière individuelle, la Préfecture, le Conseil général et la salle Jules Ferry ont été cités.

Au niveau de la perception interne au quartier, on remarque une relative correspondance avec les éléments partagés de description. La perception interne présente une dimension jeune du quartier (qui est mis en relation avec l'existence de l'université). D'autre part, les espaces évoqués sont deux cités du quartier et l'université, on remarque que la gare RER n'est pas présentée. L'individu apporte une représentation qui s'attarde sur les espaces de vie (les cités d'habitation) du quartier, et non sur les points de passage. On nous propose une image construite selon un vécu de cet espace.

Petit Nanterre : Les points partagés autour du Petit Nanterre donnent l'image d'un quartier excentré, possédant une identité forte et une vie associative importante qui s'inscrivent dans une évolution généralement positive. L'hôpital apparaît comme un point repère partagé dans le Petit Nanterre. Pour certains c'est presque le quartier de l'hôpital. D'autre part, les interviewés présentent aussi, de maniéré individuelle, d'autre images, celles d'un quartier catalogué comme difficile, mal réparti, fortement aidé par la municipalité, et des habitants qui ne fréquentent pas le reste de Nanterre. Malgré le caractère individuel, ces différents apports sont intéressants. Ainsi, l'autarcie des habitants du Petit Nanterre envers le reste de la commune s'articule avec l'enclavement du quartier. Il est compliqué d'aller au centre et, de fait, les habitants du Petit Nanterre fréquentent peu le reste de la ville.

La perception interne montre un affect fort pour le quartier. L'aspect village, la solidarité entre habitants et le tissu associatif sont autant d'éléments qui permettent d'appréhender le Petit Nanterre comme un quartier de vie qui jouit d'un sentiment d'appartenance fort de la part de ses habitants.

Par ailleurs, les habitants considèrent aussi leur quartier comme enclavé par rapport à Nanterre, mais mettent en avant l'accessibilité en direction de Paris. Il est à noter que la perception d'enclavement dépend du moyen de locomotion de l'interviewé.

Les points repères se précisent, les habitants nous parlent de l'hôpital, mais aussi des cités d'habitation, les Pâquerettes et les Canibouts.

Parc Nord : De la même manière que pour le Vieux-Pont et le Mont-Valérien, cette analyse du Parc Nord perd de sa pertinence par l'absence d'entretiens d'habitants du quartier. Elle permet néanmoins de dresser un tableau des représentations extérieures. Les éléments partagés décrivent un quartier sans âme avec beaucoup de bureaux, un quartier annexe, périphérique à la Défense, dont la dynamique de semaine s'étiole le soir et le week-end. De plus il est associé dans certains entretiens avec le Parc Sud.

Un interviewé parle « de ville dans la ville » pour montrer la distance qu'il existe entre l'ambiance de ce quartier et le reste de Nanterre. Une autre personne considère que c'est un lieu de travail pour des personnes extérieures à Nanterre. Ce point marque sûrement la plus grande similitude avec l'ambiance de La Défense. Enfin, une troisième personne, habitant au Parc Sud, met en avant la profusion de services, de commerces que propose ce quartier.

En ce qui concerne les points repères, on remarque que le parc André Malraux apparaît plusieurs fois dans les descriptions et un habitant du Parc Sud mentionne la gare RER.

Parc Sud : En reprenant les éléments partagés de la description, le Parc Sud a l'image d'un quartier qui cumule beaucoup de difficultés et qui supporte des problèmes de délinquance. Le quartier apparaît divisé en trois dans les représentations.

Le parc André Malraux, comme pour le quartier du Parc Nord, est énoncé dans la description, et perçu de manière très positive.

D'autre part, on s'aperçoit qu'une grande partie des interviewés extérieurs au quartier ont une image assez négative. Le premier élément de rejet est le problème d'insécurité. Il semble que le quartier souffre d'une représentation particulièrement péjorative sur ce point. Ensuite, certains interviewés considèrent que ce quartier n'a pas d'identité, il n'a pas l'âme d'autres quartiers de grands ensembles. Enfin, le dernier point fait polémique: certains entretiens estiment que ce quartier est laid et n'a aucun intérêt esthétique alors que d'autres le trouvent intéressant en particulier au niveau des tours Aillaud jugées originales et possédant une certaine qualité architecturale.

Au sein du quartier, les représentations recueillies proposent une image plus positive que celle des interviewés extérieurs. En effet, les habitants mettent en avant la richesse de la diversité culturelle et la bonne ambiance du quartier. Ceci dit, les problèmes de délinquance sont aussi posés mais le regard est plus complexe car il présente de grandes différences d'ambiance entre les secteurs du quartier.

B. Les espaces forts de Nanterre.

Ce chapitre s'attache à mettre en lumière les espaces de la ville, remarquables par leur surreprésentation dans l'ensemble des représentations nanterriennes. En ce sens l'objectif est de trouver les espaces forts, espaces qui cumulent un grand nombre de représentations de groupe d'habitants géographiquement différenciés.

1) Analyse des cartes de la question 6 : - Pouvez-vous me montrer les lieux qui sont importants, pour vous ?

La question 6 cherche à faire ressortir les points de la ville les plus importants, les plus remarquables pour chaque interviewé avec son propre jugement de valeur.

Les cartes ci-dessous ont été élaborées à partir des productions graphiques des interviewés.

a) Cartes et description.

Patricia Petit Nanterre

Jessica Petit Nanterre

Source auteur

Yaminna Petit Nanterre

Belaïd Université

Souad Parc Sud

Mostafa Parc Sud

Source auteur

Virginie Parc Sud

Moustafa Plateau

Michel Centre

Ralia Chemin de l'île

Source auteur

Pierre Chemin de l'île

Dimmi Chemin de l'île

- Petit Nanterre

· Patricia

Cette carte met en avant six espaces « importants ». Quatre cercles se polarisent au Nord de Nanterre, soit sur le territoire du Petit Nanterre, soit à proximité. Les espaces mis en avant sont, le quartier du Petit Nanterre, le club de Football de l'A.J.S.C.N. (Association Jeunesse Sportive et Culturelle de Nanterre), le collège en construction à proximité du Petit Nanterre et l'université.

Les deux autres espaces entourés sont, le centre social des Acacias (Chemin de l'île) et l'avenue Joliot Curie avec la Mairie et le Palais des sports.

· Yaminna

On nous présente deux espaces : le quartier du Petit Nanterre et le Centre, délimité à l'Est par la Mairie et à l'Ouest par la gare RER Nanterre ville.

· Jessica

La carte apporte quatre zones: Le quartier du Petit Nanterre; le secteur de la Boule ;une zone qui comprend l'Avenue Joliot Curie avec le Lycée, la Mairie, le Palais des sports et qui englobe aussi le parc André Malraux et la Préfecture; une zone hors de Nanterre qui présente le secteur de la Défense.

- Université

· Belaïd

Cette carte nous présente une concentration des espaces « importants » au centre de Nanterre. Un espace général englobe le quartier du centre et une grande partie du quartier de l'Université. Cinq autres espaces plus précis sont entourés : Le parc des Anciennes Mairies, la Mairie, le Palais des sports, le théâtre des Amandiers.

- Parc Sud

· Souad

Dans cette carte on voit quatre secteurs. Un premier secteur comprend l'ensemble du quartier du Parc Sud et le parc André Malraux. Un second, qui coupe le premier, entoure le centre jusqu'à la gare RER de Nanterre ville. Un troisième entoure le boulevard de la Seine (zone de bidonville dans les années 70). Et un quatrième présente la cité des Pâquerettes.

· Virginie

Ici, on lit deux espaces. Un premier, vaste, qui recouvre le quartier du Parc Sud et du parc André Malraux et un deuxième plus limité autour du parc des Anciennes Mairies.

· Mostafa

Un seul espace est représenté. Il contient le Parc Sud, le parc A. Malraux et La Défense.

- Plateau

· Moustafa

La carte présente un espace général, au centre de la ville, qui regroupe le quartier du centre et une grande partie du quartier de l'Université. A l'intérieur de ce périmètre trois autres secteurs sont mis en avant, la Maison de la Musique, le Théâtre des Amandiers, la cité des Provinces Françaises.

- Centre

· Michel

On nous présente quatre lieux. Le nouveau parc du Chemin de l'île en bord de Seine, le centre ancien de Nanterre, le parc André Malraux, et la Défense.

- Chemin de l'île

· Pierre

Ici, six secteurs sont mis en avant, le boulevard du Général Leclerc (Chemin de l'île), la gare RER de Nanterre Ville, la Boule, la prison et le club de foot de l'A.J.S.C.N., l'Université, le parc André Malraux et une partie du Parc Sud.

· Ralia

Cette carte montre sept secteurs: un espace autour du centre social des Acacias, la rue Maurice Thorez, le parc des Anciennes Mairies, le lycée Joliot Curie, la Préfecture, le parc André Malraux, une partie du Parc Sud.

· Dimmi

Cette carte montre plusieurs espaces « importants » : Tout le quartier du Chemin de l'île est entouré et un deuxième cercle fait ressortir un espace autour du centre social des Acacias. Le centre est aussi entouré, ainsi que la Boule, la Préfecture et les Provinces Françaises, le Palais des Sports et le parc André Malraux.

b) Commentaire :

Au regard de ces cartes, on constate plusieurs choses. Tout d'abord, constat naïf mais important, nous avons douze cartes différentes pour présenter les espaces importants de la ville. C'est un constat évident, mais c'est par cette évidence que l'on comprend la difficulté des élus et des professionnels de l'aménagement lorsqu'ils doivent appréhender un territoire. Il n'y a pas un Nanterre, il y en a une multitude. Ce constat rappelé, on remarque que la quasi-totalité des interviewés ont fait ressortir un espace à l'intérieur de leur quartier d'habitation. Cette information nous permet de voir l'importance accordée au lieu d'habitation. Ensuite, on remarque que les interviewés présentent des lieux qui ont différentes connotations pour eux. Ainsi, une partie des lieux représentés ont une valeur affective très importante (le club de Football de l'A.J.S.C.N, le boulevard de la Seine, le lycée Joliot Curie...) liée au vécu de la personne. Et une autre partie semble plus correspondre à des espaces appréciés dans la ville par ce qu'ils proposent ou par leurs qualités intrinsèques (la Maison de la Musique, le parc André Malraux, le centre ancien...).Un dernier point doit être souligné, deux quartiers n'ont pas d'espace entouré. Il s'agit du Mont-Valérien et du Plateau. Pour comprendre ce phénomène, il faut tenir compte de l'absence d'interviewé originaire de ces quartiers.

2) Analyse des espaces forts.

a) La carte des espaces forts.

En regardant l'ensemble des cartes de la question 6, on remarque que certains lieux sont très fréquemment représentés. La carte suivante présente ces espaces récurrents dans les productions graphiques des interviewés.

- Les espaces entourés en rose pâle sont les espaces reconnus par au moins trois personnes de deux quartiers différents.

- Les espaces entourés rouges sont les espaces reconnus par au moins trois personnes d'au moins trois quartiers différents.

Espaces Forts

Source auteur

b) Commentaire

Cette carte permet de visualiser les espaces forts de Nanterre selon les interviewés. En ce sens, on voit des points de l'espace qui recouvrent une valeur particulière par rapport à l'ensemble du territoire communal.

Dans l'élaboration de cette carte nous avons choisi de différentier deux types d'espaces. Les premiers en rouge apparaissent dans au moins trois cartes différentes et les interviewés sont résidents dans au moins trois quartier différents, ce sont ces espaces que nous estimons comme espaces forts. Les seconds, sont des espaces cités par au moins trois personnes mais qui sont originaires de seulement deux quartier différents, ils n'ont pas tout à fait un rôle d'espaces forts à l'échelle de la ville mais ils jouent un rôle particulier à l'échelle de certains quartiers.

- Les espaces représentés en rose clair.

La carte expose trois espaces entourés en rose clair : Un premier au niveau du Chemin de l'île, un second à l'intérieur du Petit Nanterre et un troisième dans le Parc Sud.

Avant de commenter ces trois espaces il est important d'émettre une retenue par rapport à ces résultats. En effet, les trois espaces entourés en rose clair sont les trois quartiers les plus représentés dans les entretiens. De fait, la surreprésentation de ces lieux résulte tout d'abord de la surreprésentation de ces habitants dans les entretiens. Ceci dit, ces espaces sont présents car ils sont cités aussi par des personnes extérieures au quartier. C'est évidement leur caractère partagé qui nous intéresse.

Le premier espace crée un périmètre autour du centre social des Acacias. Il semble que le centre social crée une sorte de coeur du Chemin de l'île. C'est un lieu important pour le quartier. Par ailleurs, cet endroit est chargé d'histoire en particulier au niveau du boulevard de la Seine qui a accueilli des bidonvilles dans les années 70. Ce passé confère à cet espace une importance qui dépasse l'échelle du quartier.

Le second périmètre entoure de manière générale le quartier du Petit Nanterre. L'attachement des habitants et les souvenirs positifs d'autres interviewés ayant habité dans le quartier l'on fait ressortir. Ceci dit l'importance de cet espace semble se cantonner à l'échelle du Petit Nanterre.

La troisième zone entoure une partie du Parc Sud. Les habitants ont entouré leur quartier de vie car ils l'apprécient et deux autres interviewés on entouré cet espace pour d'autres raisons. Le premier, car il considère cet espace comme le plus dangereux de Nanterre et le second car il apprécie l'architecture des tours Aillaud en particulier dans la perspective du parc André Malraux.

- Les espaces représentés en rouge

Ces espaces apparaissent sur un nombre significatif de cartes. Dans un souci de clarté nous commençons par exposer les secteurs les plus présents dans les cartes des interviewés. Cette présentation permet de visualiser le poids relatif de chaque lieu en tant qu'espace fort.

Le Parc André Malraux : Le parc André Malraux s'affirme comme l'espace fort de Nanterre. Sur douze cartes, le parc est entouré neuf fois. Par ailleurs, il est présent dans les cartes des habitants du Petit Nanterre et du Chemin de l'île, qui sont relativement excentrés.

Le Parc des Anciennes Mairies : le Parc des Anciennes Mairies tient lui aussi une place particulière sur le territoire communal. Au même titre que le parc André Malraux, cet espace cumule les représentations positives. Il y a une reconnaissance de la qualité du parc.

Le centre : Le centre est représenté de plusieurs manières différentes, certaines englobent une partie généreuse du quartier et d'autres se limitent à la rue Maurice Thorez. Cependant, c'est toujours l'idée du centre ancien commerçant qui est présente. Le centre de Nanterre a une place importante. C'est un élément intéressant par rapport à la structure particulière de la ville qui laisse à penser que les différentes fractures auraient annihilé la centralité nantérienne.

La Mairie : Elle apparaît comme le premier lieu symbolisant le pouvoir public. On peut d'ailleurs mettre en relation cette mise en avant de la Mairie et l'importance de l'action municipale dans la description de la ville (voir question 2). De plus, la Mairie à une forme architecturale rejetée mais qui la caractérise. Enfin, la Mairie reste la scène du drame de mars 2002.

Le Palais des Sports : Présent dans plusieurs cartes, le Palais des sports est un équipement apprécié par les nantériens.

La Préfecture : en réalité, c'est tout le secteur qui comprend la Préfecture et l'Hôtel de département qui est entouré. La présence de ce secteur dans les espaces forts conforte l'idée selon laquelle les équipements de portée extra-communale jouissent d'une représentation positive par le simple fait qu'ils confèrent à la ville un rayonnement. Toutefois il ne faut pas oblitérer le rôle administratif que joue la Préfecture et ainsi l'utilité qui en est faite par les habitants.

La Boule : Le secteur de la Boule est plusieurs fois cité, il semble que ce soit un lieu connu de tous. Il est vrai que c'est un noeud de communication tant au niveau de la voiture qu'au niveau des transports en commun.

La Défense : Bien que seules trois personnes aient cité la Défense, c'est un élément particulièrement intéressant. La Défense apparaît paradoxale dans le discours des interviewés. Ils critiquent son gigantisme, son coté « business » et en même temps ils y a une certaine attirance pour cet espace de tours de bureaux et de galeries marchandes. D'une certaine manière, les interviewés rejettent le style de la Défense pour leur commune mais apprécient une certaine proximité. De plus, plusieurs interviewés apprécient le skyline qu'offre le parc André Malraux sur les tours de la Défense.

B. Espaces pratiqués et relations avec les espaces forts.

L'analyse précédente a fait ressortir les espaces forts dans les représentations des interviewés. Dans ce chapitre nous nous intéressons aux espaces pratiqués dans la ville. L'intension étant d'analyser les relations possibles entre les lieux fréquentés et les espaces forts.

Ainsi nous cherchons à répondre à la question : Les espaces perçus comme importants par les interviewés sont-ils des espaces fréquentés de manière habituelle ?

Nous avons pu voir jusqu'ici que les espaces forts se dégagent du reste du territoire selon plusieurs critères. En ce sens, la qualité intrinsèque du lieu apparaît importante. On peut d'ailleurs faire un lien intéressant avec les résultats de l'étude de P. Sechet, I. Devalière. Dans leur étude la dimension végétale apparaît comme un élément de qualité d'un lieu, ce qui concorde avec les résultats exposés ci-dessus où les parcs prédominent dans les espaces forts. Par ailleurs, d'autres raisons peuvent être avancées, l'histoire du lieu, son caractère symbolique, ce qu'il propose...

Mais il est particulièrement important de savoir si ces espaces sont pratiqués de manière fréquente par les interviewés.

Pour ce faire nous avons élaboré deux cartes :

- La première présente les lieux fréquentés habituellement par les interviewés. Elle est construite à partir de la question 4  « Quels sont les lieux que vous fréquentez habituellement ? Pourquoi ? ».

- La seconde est une superposition des cartes des lieux fréquentés et des espaces forts.

Rappelons par ailleurs, l'absence de données concernant les deux entretiens perdus.

Lieux fréquentés par les interviewés

Source auteur

Espaces Forts et lieux fréquentés

Source auteur

Commentaire des cartes

- Carte « Lieux fréquentés par les interviewés ».

Le regroupement de points sur certains espaces de la ville montre une fréquentation importante de quelques lieux qu'il est intéressant de présenter :

Le parc André Malraux est le plus fréquenté. Quatre personnes disent le fréquenter habituellement. Néanmoins sur ces quatre personnes, trois habitent le quartier du Parc Sud et ont donc une proximité avec le parc.

Le centre de Nanterre est fréquenté mais une analyse plus fine montre que deux endroits concentrent la majorité des fréquentations. Ainsi, nous trouvons le marché du centre et la Maison de la Musique.

La Boule est assez pratiquée. Il est possible que la présence de grands magasins et d'un réseau de transport important joue un rôle dans sa fréquentation.

Le théâtre des Amandiers est fréquenté par les trois interviewés qui l'ont désigné comme espace important dans la question 6.

La Mairie et la Préfecture apparaissent assez fréquentées étant donné qu'elles sont citées deux fois.

Le marché du Parc Sud est fréquenté par deux personnes, une du Parc Sud et une autre du Petit Nanterre.

On remarque enfin, la fréquentation des commerces de Colombes pour les interviewé du Petit Nanterre.

- Carte « Espaces Forts et lieux fréquentés ».

Au premier abord il semble qu'il y ait une corrélation entre les lieux pratiqués est les espaces forts.

L'espace du centre, le parc André Malraux, la Boule, la Mairie et la Préfecture sont des espaces fréquentés.

Ceci dit, on remarque certaines différences. Le parc des Anciennes Mairies n'est pas décrit comme un espace habituellement pratiqué. De même le Palais des sports ne semble pas faire l'objet de fréquentation quotidienne de la part des interviewés. Ensuite, le parc André Malraux, cité par neuf personnes, est fréquenté habituellement par quatre interviewés dont trois habitants à proximité du parc.

Il faut donc être prudent, les résultats semblent indiquer que certains espaces forts sont souvent pratiqués mais d'autres ont une fréquentation beaucoup plus épisodique. Les représentations individuelles font ressortir des espaces importants selon des critères qui nous échappent encore. Ceci dit, une variance géographique selon le lieu d'habitation ou les espaces pratiques doit être prise en compte.

D. Synthèse des résultats .

L'analyse des entretiens a ressorti des pistes concernant les représentations du territoire nanterrien.

Afin de dresser un tableau complet des résultats et de permettre un croisement de ces informations, nous présentons une synthèse de cette partie. Celle-ci présente tout d'abord les résultats des éléments partagés permettant de construire une représentation collective de Nanterre et des lieux qui la composent. Dans un deuxième temps, ce travail revient sur les éléments indiquant l'influence du lieu d'habitation dans la construction d'une représentation d'un espace géographique. Enfin, un troisième point s'attache à croiser les différents résultats obtenus dans cette partie.

1) Les représentations partagées de Nanterre et de son territoire.

A la lumière de l'analyse des entretiens, la ville de Nanterre jouit d'une image particulièrement positive.

Ainsi, Nanterre renvoie l'image d'une ville agréable, dynamique, qui réalise et propose de nombreuses actions et qui possède une population diversifiée culturellement. En ce sens, la politique de la ville, le tissu associatif et l'offre culturelle et sportive sont autant d'éléments proposés par les interviewés pour décrire Nanterre.

Par ailleurs, les interviewés présentent plusieurs lieux de Nanterre qui la caractérisent, qui lui donnent une image. Le centre ville avec le parc des Anciennes Mairies apparaît en premier, le parc André Malraux tient une place importante. Et on trouve aussi l'hôpital, la Mairie, la Préfecture, la Maison de la Musique et les bords de Seine. Les habitats collectifs en forme de barre sont aussi présents mais les interviewés ont cité des lieux différents géographiquement (cités des Provinces Françaises, des Canibouts, des Pâquerettes).

A l'échelle des quartiers on trouve certaines représentations partagées. Ainsi le centre renvoie l'image d'un quartier commerçant, riche, avec une ambiance de village. En ce qui concerne le Vieux Pont, les interviewés n'ont pas vraiment d'image. Le Chemin de l'île apparaît comme un quartier agréable et vivant avec des tours d'habitation trop élevées. En ce qui concerne le Mont-Valérien, il est considéré comme un quartier riche et détaché de Nanterre hormis dans sa proximité avec le Plateau. Le Plateau, quant à lui, n'a pas vraiment d'image excepté sur le secteur de la Boule. Le quartier de l'Université supporte l'image d'un quartier un peu difficile mais qui jouit d'une identité, d'une âme avec des cités agréables agrémentées d'espaces verts. Le Petit Nanterre est décrit comme un quartier excentré mais qui à une identité forte, une vie associative importante et qui évolue de manière positive. Pour le Parc Nord, les interviewés évoquent un quartier sans âme avec beaucoup de bureaux, un quartier annexe, périphérique à la Défense. Le Parc Sud a l'image d'un quartier qui cumule beaucoup de difficultés et qui supporte des problèmes de délinquance. Ceci dit, les habitants en tiennent une image plus positive.

D'autre part, les interviewés mettent en avant les lieux qui leur paraissent importants dans le territoire nanterrien. La superposition des cartes a permis de faire ressortir les espaces importants pour plusieurs individus appartenant à différents quartiers, ce sont les lieux que nous avons intitulé dans ce travail espaces forts. On ressort plusieurs espaces forts. Tout d'abord, le parc André Malraux qui est le lieu le plus présenté par les interviewés, ensuite le parc des Anciennes Mairies, puis le centre de Nanterre, et dans une moindre mesure, la Mairie, la Préfecture, le Palais des Sports, la Boule et, élément étonnant, la Défense.

Il semble que ces différents lieux se dégagent du territoire par des caractéristiques particulières. Ainsi, les interviewés mettent en avant la qualité intrinsèques d'un lieu, son histoire, son caractère symbolique, ce qu'il offre... Toutefois il convient d'être prudent car les critères de jugement qu'utilisent les interviewés pour choisir les espaces importants restent floues

En outre, certains lieux de la ville sont fréquentés de manière habituelle par plusieurs interviewés. En ce sens le parc André Malraux est fréquenté de manière habituelle par quatre des interviewés. Le centre ville avec son marché et la Maison de la Musique est lui aussi particulièrement fréquenté. La Boule, la Mairie, la Préfecture et le marché du Parc Sud apparaissent eux aussi pratiqués, mais de manière moindre.

2) Une représentation influencée par le lieu d'habitation .

Sans toutefois démontrer l'hypothèse d'une variance géographique dans la construction de représentation d'un espace, l'analyse apporte des éléments qui laissent supposer l'existence de lien entre la représentation d'un espace et le lieu de résidence.

En ce sens, lors de la description de la ville, les habitants de quartier ayant fait l'objet d'amélioration en terme d'aménagement urbain considèrent que Nanterre est en évolution positive. De même, la proximité de la ville de Paris est présentée par un habitant du quartier de l'Université, quartier qui possède une gare RER et où de nombreuses personnes de Paris circulent et travaillent. Toujours dans la même logique la dimension historique de la ville est présentée par les habitants du Petit Nanterre, quartier ancien avec une histoire propre.

De plus, lorsque nous demandons de présenter des lieux décrivant Nanterre, une grande partie des interviewés citent entre autres leurs secteurs d'habitation. Ainsi, il est intéressant de remarquer que les trois interviewés du Petit Nanterre présentent au moins un lieu de leur quartier pour décrire Nanterre. Résultat encore plus parlant, deux des interviewés du Parc Sud présentent la Défense.

Dans la description des quartiers on peut remarquer d'autres éléments du même type. Par exemple, pour le centre, un interviewé du Petit Nanterre émet l'idée de vacances. Pour lui, le centre est un « autre monde » qui est fréquenté de manière occasionnelle. Etant donnée l'enclavement du Petit Nanterre par rapport au reste de la ville cette image de vacances se comprend facilement. De plus, l'interviewé résidant au centre estime que ce quartier renvoie plus une image de ville de province que de ville de banlieue parisienne. Aussi, peut-on supposer que les résidents du quartier centre se représentent moins Nanterre comme une ville de banlieue parisienne que d'autres habitants de la commune.

Ensuite, au regard des cartes présentant les espaces importants de la ville, on remarque que la quasi-totalité des individus ont fait ressortir un espace à l'intérieur de leur quartier d'habitation. Le lieu d'habitation est extrêmement important, il y a un affect des espaces de vie. La ville se perçoit par les espaces que l'on pratique et de fait par notre lieu d'habitation.

On remarque d'ailleurs, sans trop d'étonnement, que les quartiers qui n'ont pas réellement suscité d'image et de commentaire sont des espaces qui ne sont pas spécialement fréquentés par les interviewés.

3) Analyse croisée des résultats.

Il est intéressant de recouper les résultats obtenus dans le traitement des différentes questions.

Par exemple, la représentation positive dont jouit Nanterre et la remise en cause de l'appartenance du Mont-Valérien perçu comme étant plus proche de la commune de Suresnes fait apparaître une identité nantérienne relativement forte.

Par ailleurs, la description de Nanterre fait ressortir l'action municipale, la vie associative, l'offre culturelle et sportive et on remarque que la Mairie, le centre social des Acacias et du Petit Nanterre, l'association Ziva, le club de football de l'A.J.S.C.N, le théâtre des Amandiers, le Palais des sports sont des lieux qui ressortent.

Ensuite la description de Nanterre par des lieux propose des espaces que l'on retrouve dans les espaces forts.

Espaces Forts et lieux caractérisant Nanterre

Source auteur

On retrouve le Parc André Malraux, le parc des Anciennes Mairies, la Mairie et la Préfecture.

D'autre part, on remarque que les bords de Seine sont fréquentés par quelques interviewés et qu'ils apparaissent comme lieu façonnant une image de Nanterre mais ils ne sont pas présents en tant qu'espace fort. Peut être que le projet Seine Arche renforcera les bords de Seine aux yeux des nantériens et on peut imaginer une évolution des représentations qui intégreront ce lieu dans les espaces forts.

Partie III :

RÉFLEXION EN URBANISME

Nanterre, comme nous l'avons indiqué en introduction, fait l'objet d'un grand projet d'aménagement. L'espace traité est considérable et les ambitions du projet vont offrir à Nanterre un paysage retravaillé. Selon Patrick Jarry, président de l'EPA Seine-Arche et Maire de Nanterre. « Il s'agit de restaurer la qualité du paysage de Nanterre et de relier ses différents quartiers en produisant de la ville dans toute sa diversité. Une ville plus belle et plus équilibrée, une ville moderne, populaire et animée, soucieuse de son environnement et ouverte sur la Seine. » L'importance de cette évolution donne l'occasion aux études qui ont trait aux représentations de tester leurs intérêt opérationnel. Et ainsi, répondre à la question de l'utilité d'une connaissance des représentations dans des réalisations concrètes.

Cette partie présente tout d'abord l'opération d'aménagement Seine Arche. Ensuite, elle s'attache à présenter les avis des interviewés concernant ce grand projet. Par la suite, elle propose de reconsidérer les apports de l'étude de P. Séchet et I. Devaliére sous le prisme du projet. Enfin, elle s'interroge sur l'utilité de notre démarche dans une opération de type Seine Arche.

A. Présentation du projet Seine Arche.

1) Historique du projet.

Dans la décennie quatre-vingt-dix une volonté ministérielle, impulsé par Michel Delebarre (ministre de l'Équipement) souhaite étendre le quartier de la Défense en direction de Nanterre (zone B du territoire de L'Etablissement Public d'Aménagement de la Défense). Aussi, des travaux d'enfouissement de l'autoroute A14 sont amorcés. Néanmoins, un bras de fer s'engage entre l'Etat et la municipalité de Nanterre qui ne souhaite pas céder une partie importante de son territoire à la création d'une Défense bis. La mobilisation des habitants et des élus nantériens aboutit en 2000 à un compromis avec l'Etat. Le 9 mai 2000, un protocole est signé entre la ville et l'État (le ministre de l'Équipement de l'époque étant Jean-Claude Gayssot) permettant la création en décembre 2000 de L'Établissement public d'aménagement Seine-Arche (EPASA).

Le conseil d'administration est composé, à parité, de représentants de l'État (huit de différents ministères) et de collectivités (six élus de Nanterre, un du Conseil général des Hauts-de-Seine et un du Conseil régional Île-de-France). Le conseil est présidé par le Maire de Nanterre, fonction assumée par Jacqueline Fraysse jusqu'en octobre 2004 et par Patrick Jarry par la suite.

Le 19 novembre 2002, le marché de définition est confié à l'équipe d'architectes-urbanistes Treutell-Garcias-Treutell

2) Le projet.

Le particularisme de ce projet tient dans la multitude d'échelles abordées. En effet, cette opération d'intérêt national (O.I.N.) est un enjeu pour la région Île-de-France, pour la ville de Nanterre et pour les quartiers qu'elle traverse. Seine Arche veut devenir un site stratégique en Île-de-France 8(*) en proposant un pôle d'emplois (environs 10 000 emplois). De plus, elle se veut le prolongement de l'axe historique parisien (Palais du Louvre - Concorde - Arc de Triomphe - Arche de la Défense). A l'échelle de Nanterre, le projet Seine Arche veut apporter une réparation à la ville9(*) en effaçant ses coupures et en proposant un axe structurant le territoire. Il y a aussi l'intention d'utiliser l'opportunité d'un tel projet pour désenclaver socialement et physiquement les quartiers situés à l'intérieur et à proximité de l'opération10(*).

D'autre part, Seine Arche se remarque par des ambitions fortes au niveau de sa conception. Ainsi, l'établissement public d'aménagement (EPA) a élaboré une charte pour le développement durable du projet qui précise des objectifs concernant un ensemble de préoccupations : énergie, déchets, déplacements, eau, qualité des bâtiments et des espaces extérieurs, qualité du paysage, des espaces verts, des espaces publics, qualité des équipements, équilibre entre habitat et emploi, gestion des temporalités et des impacts des phases transitoires du projet. En outre, l'EPA c'est pourvu de la norme ISO 14001 en se dotant d'un management environnemental.

Concernant le projet retenu, l'équipe Treutell-Garcias-Treutell présente l'aménagement de 17 terrasses le long d'un axe d'environ 3km, traversant Nanterre d'Est en Ouest et reliant la Défense à la Seine. Le projet ne construit qu'un côté (coté droit en direction de la Seine) et divise l'espace public en quatre bandes inégales : une large promenade piétonne de 20 m, un parterre de 32 m, un espace planté de 6 m et un boulevard de 22 m. Les terrasses accueilleront des programmes mixtes dans des immeubles de 18 à 25 m de haut.

Au Total, l'opération Seine Arche traite 124 hectares et réalise 640 000 m² de SHON (Surface Hors OEuvre Net) dont 205 000 m² de bureaux, 100 000 m² d'équipements publics structurants, de commerces et services, 40 000 m² d'équipements de proximité et 295 000 m² de logements correspondant à 3500 logements.

La volonté de mixité sociale se traduit par une répartition du total de logements, à hauteur de 40 % pour le logement social, 30 % pour de l'intermédiaire et 30 % alloué au privé. De plus, le prix plafond négocié avec le secteur privé (3 800 euros le mètre carré) s'accompagne d'une clause de non revente avant sept ans pour les propriétaires.

Le projet affiche la volonté de construire un aménagement en adéquation avec les attentes des nantériens. En ce sens, l'équipe Treutell-Garcias-Treutell exprime le souhait de convaincre les habitants, « Nous croyons qu'un principe simple et évolutif comme celui-ci peut entraîner l'adhésion de la population ». Il y a d'ailleurs une écoute de l'avis des habitants, ainsi Jacqueline Fraysse rappelle : «... que soit définie une stratégie urbaine qui ne fige pas l'avenir, garde au projet son caractère évolutif et participatif que la population a si justement réclamé ».

Source auteur.

Source EPASA.

B. Les avis des interviewés.

La question 8 de l'entretien élaboré dans ce mémoire permet de recenser les avis des interviewés par rapport à ce projet.

1) Constat général.

Le premier constat montre que les interviewés ont du mal à se représenter un projet en cours de réalisation. Les différentes présentations, maquette, plaquette explicative, exposition, conférence... donnent des informations mais ne permettent pas aux interviewés de construire un avis sur la question.

Patricia : « Oui j'ai entendu parce que je fais partie du groupe de suivi mais pour l'instant j'ai pas d'avis »

Jessica : « Oui mais j'ai pas trop d'avis sur la question... »

Belaïd : « Moi je peux pas me permettre de juger, j'ai pas vu, enfin j'ai vu les maquettes tout ça. Bon ça présente pas réellement, on voit mais... »

Deuxième constat, la connaissance et l'intérêt porté au projet dépend de l'impact de Seine Arche sur le quartier de résidence. Ainsi, les trois interviewés du Chemin de l'île ne connaissent pas le projet des terrasses mais ont un intérêt et une connaissance pour le nouveau parc du Chemin de l'île (inclus dans le projet Seine Arche). Les interviewés du Parc Sud ne connaissent pas, ou bien ne se considèrent pas concernés par le projet.

Virginie : «  Je pense pas que ça va avoir d'effet sur mon quartier ». 

A l'inverse, les interviewés des quartiers Université et Centre (habitant à proximité du quartier Université) connaissent bien le projet.

2) Analyse des discours les plus prolifiques concernant le projet.

Comme nous l'avons indiqué précédemment, il y a peu d'avis sur le projet Seine Arche ; aussi l'analyse des entretiens se limite aux réponses les plus développées.

· Jessica, résidant au Petit Nanterre :

- Avez-vous entendu parler du projet des terrasses de Nanterre ?

- Oui mais j'ai pas trop d'avis sur la question parce que je me suis pas posée la question de savoir si c'était bien ou pas bien, ça dépend se qui font, en fait. Là je vois qu'ils sont en train de construire des immeubles et il y a tout le quartier de La Défense, des trucs super financiers, commerciaux et tout donc euh. Ouais, c'est bien mais après je crois que c'était pas trop important de rajouter des immeubles comme ça ;

Ce premier commentaire montre un sentiment ambivalent. L'interviewé considère que le projet peut être positif mais le spectre de la Défense est particulièrement rejeté. En ce sens, la présence de bureaux dans le projet est perçue de manière négative. On remarque aussi l'idée d'un seuil de densité à ne pas dépasser « ...il y en a déjà trop des immeubles ». L'interviewé ne porte pas un jugement sur le projet, les réflexions menées, les ambitions... mais exprime une crainte d'un aménagement trop dense et voué aux activités de bureaux et de commerces.

· Belaïd, résidant dans le quartier de l'Université

- Qu'est que vous renvoie le projet des Terrasses de Nanterre ?

- C'est assez difficile parce qu'on voit ce que donne Nanterre préfecture avec cet urbanisme, tous ces bureaux, ces tours et pour les gens qui habitent en face c'est un peu flippant. Il y a du monde la journée, le soir il y a plus personne, sachant qu'il y a énormément de monde qui habite dans ce coin-là.

Et puis après le problème, c'est que, les terrasses, pour moi, c'est la Défense bis ,à taille un peu plus humaine que le parvis de la Défense, mais maintenant euh... moi je peux pas me permettre de juger, j'ai pas vu, enfin j'ai vu les maquettes tout ça. Bon ça présente pas réellement, on voit, mais... c'est pour ça que je dis que ça ressemble plus à une petite Défense, il y aura beaucoup de bureaux et je pense que ça risque de casser un peu plus l'âme de Nanterre. De toute façon, c'est toujours une histoire de promoteurs quoi qu'on dise.

Pour mon quartier, ça va le mettre encore un peu plus à l'ombre, il sera un peu plus sur le côté. Avant, ce qu'on appelait les bidonvilles, ou les cités de transit sur Nanterre, moi j'ai connu, j'y suis né, ça allait parce que c'était à taille humaine, c'étaient des baraquements, y avait pas deux étages. Mais par contre, si on continue comme ça, on va arriver au système Brésilien, c'est-à-dire des ghettos qui se créent autour des grands axes de bureau. Bon mais j'espère qu'on n'en n'arrivera pas là.

Il y aura sûrement une fracture avec le reste de la ville, morphologiquement et sociologiquement...

Mais si tu regardes la Défense, c'est la pieuvre, elle s'étend sur toutes les communes limitrophes à part Neuilly.

Dans cet entretien, l'interviewé commence par une comparaison avec l'urbanisme existant au niveau du Parc Nord. Les réalisations antérieures ont produit une réserve vis-à-vis des projets d'aménagement qui incorporent un programme de bureaux. De plus, l'interviewé présente le projet des terrasses comme une version adoucie d'une extension de la Défense. L'image du projet souffre à la fois du passé urbanistique du Parc Nord et de ses liens avec la Défense. Une Défense en expansion qui cherche à s'étendre.

En outre, l'interviewé explique que la surabondance de bureaux risque de casser l'âme de Nanterre ; il y a la crainte d'une perte d'identité. Il y a aussi le sentiment que le quartier de l'Université va être « mis de coté ». Le projet n'apparaît pas comme un axe structurant mais comme une de fracture sociologique et morphologique.

· Michel, résidant dans le quartier du centre à proximité du quartier de l'Université.

- Avez-vous entendu parler du projet des terrasses de Nanterre ? 

- Je me suis impliqué dans le projet parce que, en tant que représentant d'association, j'ai été convié à la commission extra-municipale d'aménagement qui s'est faite en 1996, avec 5 ou 6 réunions par an. Et donc j'ai vraiment assisté à tous les échanges et les réflexions sur l'aménagement de Seine Arche. Au départ, y avait pas de projet d'urbanisme et donc y avait, avec les études urbaines de Nanterre, des réflexions sur savoir comment aménager à partir de scénario d'aménagement. Et donc, on a travaillé sur plusieurs scénarios.

On a été convié au moins à deux conseils municipaux, où on a pu prendre la parole.

Ça c'est assez original. En principe, le public n'intervient pas dans un conseil municipal. Donc là, ça se passe par des interruptions de séance, et, à deux reprises, les associations concernées par les aménagements ont pu exprimer des propositions en conseil municipal. Après, il y a eu plusieurs phases de concertation, élargie à l'ensemble des habitants de Nanterre.

Et puis il y a eu pour le choix du projet actuel, un marché de définition qui était engagé avec trois équipes d'urbanisme, et l'association a été impliquée dans le marché de définition, c'est-à-dire que ça consistait à avoir trois réunions: une réunion où c'était la ville qui présentait le contexte, toutes les contraintes, tout ce qui avait été dit dans les commissions extra-municipales. Après, y avait une deuxième réunion où il y avait un premier rendu des équipes d'urbanisme. Et puis troisième réunion, où les urbanistes présentaient vraiment leur projet définitif, où le jury choisissait le projet. Le projet actuel a fait la quasi unanimité du jury. Donc euh, comme quoi c'était perçu comme un bon projet.

Donc ce projet qui avait la particularité de construire sur l'axe mais sur un seul côté, ce qui permet de garder la perspective sur l'Arche, laissant quand même une part importante aux espaces verts, puisque l'ensemble des Terrasses est un espace planté qui va jusqu'au parc. Donc au niveau architectural, c'est assez original. C'est quand même un axe futur fort de la ville.

Bon, y a plus particulièrement tout ce qui va se faire autour de la gare Université .C'est à cette occasion- là, que j'ai pu dire que le quartier allait énormément changer. Et c'est là où les habitants n'ont pas forcément conscience de ce qui va se passer. Et, avec le futur quartier, ça va être complètement remodelé, et euh, peut être que ça va être accepté ou pas. Ça va devenir un lieu beaucoup plus actif en tout cas, puisqu'il y aura des commerces, des habitations et des bureaux, alors qu'il y a des ateliers RATP à l'heure actuelle. Bon, ça permet aussi de restructurer la gare, qui est une gare provisoire depuis près de trente ans, donc qui est pas adaptée au flux, par le nombre d'étudiants et le nombre de salariés.

Y a un pari sur les commerces qui est pas évident, parce qu'il y a quand même les Quatre Temps qui sont à côté. Donc euh, je dirais que la volonté de faire vivre un pôle commerce à cet endroit là, pour moi n'est pas acquis. L'aspect commerce, à la fois sur l'université et aussi sur l'axe, puisqu'il est prévu des commerces en bas d'immeubles, n'est pas du tout acquis; voir la difficulté d'ouvrir des commerces ici notamment le week-end. Donc, je pense qu'il y a quand même des bons atouts pour Nanterre-Université parce qu'il y a la fac, il y a la cité administrative, et puis des quartiers d'habitations après, le long des Terrasses. C'est probablement moins évident. Enfin l'avenir le dira.

Cet interviewé s'est particulièrement investi par rapport au projet Seine Arche. Pour lui, l'élaboration du projet a laissé une place aux habitants et aux associations de quartier. Le projet apparaît positif dans ses propos, en particulier au niveau de l'espace vert proposé, de l'originalité architecturale et de ses apports fonctionnels comme la rénovation de la gare Nanterre Université. Il met en avant l'importance des évolutions prévues et rappelle le fait que les habitants n'ont pas vraiment conscience de ces évolutions. Il n'est d'ailleurs pas sûr de l'accueil réservé au projet, « Et avec le futur quartier ça va être complètement remodelé et euh peut être que ça va être accepté ou pas, ça va devenir un lieu beaucoup plus actif en tout cas ». Par ailleurs, l'interviewé émet des doutes sur les ambitions d'aménagement commercial en faisant valoir la proximité de la Défense qui propose un ensemble marchand extrêmement important.

C. Lecture croisée de l'étude Patrice Séchet et Isolde Devaliére

Il apparaissait intéressant de croiser les enseignements de l'étude de P. Séchet et I. Devalière avec la conception du projet.

Le premier point qui ressort de l'étude indique la présence de la nature dans l'idéal de l'habiter nanterrien. L'exigence est d'ailleurs double avec une présence de la nature au niveau des lieux d'habitation et une autre, plus imposante à proximité. Or le projet des Tersasses propose un espace vert en bas des immeubles et l'axe rejoint deux grands parcs, le parc du Chemin de l'île et le parc André Malraux. En ce sens, l'opération est en parfaite adéquation avec l'étude.

Le deuxième élément montre un refus des architectures formalistes qui ne permettent pas une appropriation d'usage de la culture locale. Ce point est particulièrement intéressant, le projet doit laisser un espace aux pratiques locales. En ce sens, le conseil d'administration de Seine Arche a choisi un projet ayant un caractère évolutif. Aussi peut-on espérer une utilisation multiple des Terrasses. Par exemple, la mise en place d'un marché ponctuel ou l'accueil de manifestions culturelles.

En outre l'étude montre un rejet pour les coupures urbaines et le manque de soin apporté à une multitude d'espaces de liaison et de passage. Seine Arche s'inscrit dans cette démarche. Elle propose un axe structurant la ville et réparant les coupures, ainsi une partie des espaces de Nanterre laissés à l'abandon seront retravaillés.

L'étude présente aussi une opposition de la part des nanterriens pour les bâtiments de haute taille. Cet élément a été intégré au projet par la participation des habitants qui ont demandé des immeubles de taille moyenne.

Ensuite P. Sechet et I Devalière, nous apprennent que les nanterriens tiennent compte de la présence de services dans leur évaluation de la qualité du quartier. Le projet des Terrasses a pour ambition de construire 40 000m² d'équipements de proximité et 100 000 m² d'équipements publics structurants, de commerces et services. L'ambition et donc présente mais il est nécessaire que les différents équipements répondent aux attentes des habitants.

Enfin, on nous apprend aussi un sentiment nanterrien complexe. Il y a un ressenti négatif à la fois pour les espace urbain trop ordonné ou trop désordonné, le projet doit donc apporter un intermédiaire dans son organisation de l'espace.

D. Lecture croisée des résultats de la Partie II.

La volonté de ce mémoire est avant tout de présenter l'utilité d'un questionnement autour des représentations des habitants dans l'élaboration d'un aménagement urbain. La mise en place d'un outil de saisie des espaces remarquables dans les représentations des habitants peut améliorer l'insertion des projets dans le tissu existant et favoriser l'acceptation des habitants vis-à-vis de modifications importantes de leur environnement.

Cette étude apporte un certain nombre de résultats. Bien que leur intérêt soit limité par le nombre d'interviewés, leur apport donne des pistes de réflexion que l'on peut croiser avec le projet Seine-Arche.

1) Réflexion générale.

Au regard de ce mémoire, il semble que les interviewés se représentent Nanterre par les pratiques qui s'y exercent. Un des enjeux de Seine-Arche sera de faire vivre cet aménagement et donc d'éviter le piège d'un urbanisme formaliste et « sans âme » déjà présent sur le territoire du Parc Nord.

En outre, on peut espérer qu'au même titre que la Préfecture ou que l'Université, la dimension extra communale du projet favorise la perception de celui-ci.

Le lien entre espace pratiqué et représentation qui n'est pas totalement démontré dans ce travail permet de supposer que la perception du projet dépendra de l'utilisation qu'en feront les habitants des différents quartiers de Nanterre ; aussi le soin apporté à l'insertion urbaine de chaque quartier traversé, apporte autant de ponts qui favoriseront l'acceptation du projet. C'est un élément important, car on peut supposer que les avis des habitants varieront selon l'intégration de leur quartier au projet.

La présence d'un programme de logement conséquent apparait importante dans l'acceptation du projet étant donné que les habitants ont une tendance forte à charger d'affect leur lieu d'habitation.

Les lieux remarquables (espaces forts) se dégagent du territoire par des caractéristiques particulières. La qualité du lieu, les services proposés, le symbolique, l'histoire, ... semblent être des éléments favorisant l'attractivité d'un espace

2) Croisement des espaces forts et du projet des Terrasses.

Espaces Forts et Projet des Terrasses

Source Auteur

Cette carte présente une superposition des espaces forts et du programme des Terrasses.

Le premier constat montre que la zone du projet à une emprise limitée sur les espaces forts. Néanmoins, la Défense, le parc André Malraux et la Préfecture sont, soit à proximité, soit intégrés au projet. Seine-Arche permet à La Défense de se rattacher à Nanterre par des accès retravaillés et par une perspective dégagée. Les Terrasses proposent une ligne d'horizon en direction de Paris qui invite naturellement le regard à se poser sur l'arche de La Défense. La proximité du parc André Malraux a un rôle particulièrement positif pour le projet. Sa présence rend à la fois attractif le programme d'habitation et permet d'étendre son dynamisme (et peut-être son image) aux espaces verts des Terrasses. On peut aussi espérer que la Préfecture donne un caractère, certes administratif, mais surtout pratiqué aux Terrasses. La dimension utilitaire et symbolique (importance extra-communale) de ce lieu peut servir le projet. Toutefois, les activités proposées au sein du projet ne doivent pas se limiter à la consommation des personnes travaillant sur cet espace. L'enjeu difficile mais important pour l'appropriation des Terrasses par les habitants de Nanterre serait la présence de commerces et d'activités utilisés par les habitants.

Par ailleurs, la carte montre que l'embranchement entre le boulevard Pesaro et l'avenue Joliot Curie mérite une attention particulière. Il permet de relier les Terrasses à de nombreux espaces forts, notamment le centre ville. La possibilité d'un accès piéton agréable permettrait une liaison intéressante entre les Terrasses et plusieurs espaces forts de la ville.

Au travers de ce mémoire nous avons abordé la thématique des représentations dans le champ de l'aménagement urbain. La présentation d'une démarche théorique, la mise en place d'un teste sur un échantillon et une lecture croisée des résultats et du projet Seine-Arche ont permis de considérer les représentations mentales comme un élément intéressant pour les professionnels de l'aménagement. En ce sens, l'objectif de ce mémoire est principalement de montrer qu'une dimension (mentale), relativement peu intégrée dans le travail des urbanistes, a un intérêt probable dans l'aménagement urbain. Connaître le sens que donnent les habitants à tel ou tel espace peut être un avantage pour la conception du projet.

Les résultats de cette étude ne permettent pas de valider des hypothèses; ceci dit ils présentent un outil simple permettant d'éclairer les représentations des habitants. Ce mémoire s'inscrit dans une formation professionnelle, aussi ses apports sont d'ordre pratique et n'ont pas l'ambition de recouvrir un aspect scientifique.

Une recherche future peut tester de manière approfondie les différentes hypothèses. Pour ce faire elle doit construire un échantillon représentatif de la population de chaque quartier en tenant compte de son poids relatif dans la population totale de la ville. D'autre part, il apparait intéressant, à partir des espaces forts repérés, de construire des entretiens quantitatifs qui permettraient de tester statistiquement les espaces forts. De plus, une étude approfondie permettrait peut-être de faire ressortir des typologies des espaces forts et ainsi montrer des constantes (qualité de l'espace, histoire du lieu, service proposé...). L'amélioration de l'outil de saisie peut se faire par l'utilisation de couleur spécifique à chaque quartier permettant de déterminer les espaces partagés par les habitants d'un quartier et les espaces forts partagés par des habitants de différents quartiers.

En réalité la méthode proposée n'est pas figée et de nombreuses évolutions sont possibles. En outre, la technique de superposition de cartes permet un croisement multiple des données recueillies.

De manière personnelle, travailler sur les représentations a été délicat, l'utilisation de concept de champ disciplinaire extérieur à ma formation a demandé une prudence et un travail particuliers. Ceci dit, cette thématique associée à une réflexion urbanistique m'a convaincu de la nécessité d'une approche pluridisciplinaire la plus ouverte possible, lorsque nous abordons des réflexions qui ont trait à l'aménagement. Par ailleurs, à travers mes rencontres avec les nanterriens j'ai pu voir l'intérêt que portent les habitants à leur ville, à leurs quartiers, parfois même à leurs rues. Ecouter les habitants m'a permis de découvrir une ville que je ne connaissais pas à travers une multitude de regards. Mon projet professionnel s'oriente vers les problématiques de logement et j'espéré garder en tête l'importance d'une écoute des habitants.

BIBLIOGRAPHIE

Méthodologie de Recherche.

BLANCHET Alain, GHIGLIONE Rodolphe, MASSONNAT Jean Massonnat, TROGNON Alain, « Les techniques d'enquête en sciences sociales », collection Dunod, Bordas, Paris, 1987.

QUIVY Raymond, VAN CAMPENHOUDT Luc, « Manuel de recherche en sciences sociales », collection Dunod, Bordas, Paris, 1988

Représentation

ABBADIE Vincent, GAUTHIER Fabrice, TRINITE Isabelle, « Les Représentations mentales et sociales d'un quartier ou d'une ville », Dossier de DEA, Université de Paris X, 4 mars 1998

BAILLY, A., « Les concepts de la géographie humaine », Chap. 14  Les problématiques de l'image et de la représentation en géographie, DEBARDIEUX Bernard, pp. 199-211, Colin, Paris, 2001.

DEBARBIEUX Bernard, « Représentation », Hypergéo, GDR Libergeo, 16 juin 2004.

DURKHEIM E., 1898, « Représentations individuelles et représentations collectives », Sociologie et Philosophie, Paris, PUF, 1967.

FREMONT Armand., « La région, espace vécu », PUF, Paris, 1975.

LYNCH Kevin., « L'Image de la cité » (Image of the City, 1960), trad. M.-F. et J.-L. Vénard, Paris, 1969

MOSCOVICI Serge « La Psychanalyse, son image et son public », PUF, 1976.

MOULIN Brigitte, GUGLIELMO Raymond, GALLISSOT René, PITTI Laure, LAMIR Sophia, PASTEL Pierre, GASTEL Adel, « Multiplication des frontières symboliques. Fragmentation de la ville et des groupes sociaux », Rapport du contrat n°59 - Plan Urbain, Automne 1997.

SECHET Patrice, DEVALIERE Isolde, « Habiter, Centralité, Modernité. Force et déséquilibres de l'urbanité nantérienne dans les représentations des habitants » Rapport, Nanterre, Février 2000.

Sites Internet :

http://hypergeo.free.fr/

Site d'encyclopédie électronique, consacrée à l'épistémologie de la géographie. Il propose de nombreux articles scientifiques.

 Nanterre

CORNAILLE j. et BELFAIS G. « La traversée du siècle à Nanterre », Société d'Histoire de Nanterre, octobre 2000

Site Internet :

http://www.mairie-nanterre.fr

Site officiel de la Mairie de Nanterre, offre de nombreuses informations

Projet Seine-Arche

MORAN Jacques, « Projet Seine-Arche : le droit à réparation de Nanterre » paru dans le journal l'HUMANITE, le  25 mars 2006.

PÈRES. « Seine-Arche : le «parti des Terrasses» » paru dans la revue URBANISME n°328.

Site internet

http://www.seine-arche.fr

Site officiel de l'EPASA. Il offre toutes les informations nécessaires à la compréhension du projet.

ANNEXES

TABLE DES ILLUSTRATIONS

Partie 1 - DEMARCHE DE RECHERCHE

Figure théorique......................................................................................................28

Partie 2 - ANALYSE DES ENTRETIENS

Tableau d'analyse de la question 2.................................................................................34

Tableau d'analyse de la question 6.................................................................................38

Ensemble tableau question 3.......................................................................................40

Espaces importants.................................................................................................49

Espaces forts............................................................................................... ..55

Lieux fréquentés par les interviewés.............................................................................60

Espaces Forts et lieux fréquentés................................................................................. 61

Espaces Forts et lieux caractérisant Nanterre..............................................................68

Partie 3 - REFLEXION EN URBANISME

Projet des Terrasses.......................................................................................74

Espaces Forts et projet des terrasses............................................................... ....83

TABLE DES MATIERES

Remerciements...............................................................................................2

Sommaire...................................................................................................3

INTRODUCTION........................................................................................4

Partie I : DEMARCHE DE RECHERCHE ......................................................12

A- Une recherche sur l'urbanité nanterrienne.....................................................13

B- Problématisation......................................................................................19

C- Méthodologie ......................................................................................24

1 - Le choix de l'entretien...............................................................24

a) L'entretien qualitatif.........................................................24

b) Le questionnaire.......................................................... ..24

c) Le choix des interviewés...................................................27.

2 - La technique de cartographie.................................................... ..27

3 - Technique d'analyse des entretiens...............................................28

Partie II : ANALYSE DES ENTRETIENS .......................................................32

A - Une ville, des quartiers, quelles images ?..............................................................32

1- Analyse des réponses à la question 2................................ ...33

a) Les éléments partagés dans la description de Nanterre......35

b) Eléments différenciés dans la description de Nanterre.......35

2- Analyse des réponses de la question 5..................................36

3- Analyse des réponses de la question 3............................... ..39

B. Les espaces forts de Nanterre............................................................. ..48

1- Analyse des cartes de la question 6........................................48

a) Cartes et description................................................48

b) Commentaire...................................................... .54

2- Analyse des espaces forts................................................. 54

a) La carte des espaces forts......................................... 54

b) Commentaire.......................................................55

C. Espaces pratiqués et relations avec les espaces forts.................................... 58

D. Synthèse des résultats.......................................................................64

1- Les représentations partagées de Nanterre et de son territoire........65

2- Une représentation influencée par le lieu d'habitation............ . 66

B. Analyse croisée des résultats................................................................... 67

Partie III : REFLEXION EN URBANISME......................................................70

A. Présentation du projet Seine Arche.......................................................71

1- Historique du projet............................................................71

2- Le projet.........................................................................72

B. Les avis des interviewés.....................................................................75

1- Constat général.................................................................75

2- Analyse des discours les plus prolifiques concernant le projet......... 76

C Lecture croisée de l'étude Patrice Séchet et Isolde Devaliére.......................... 80

D Lecture croisée des résultats de la Partie II.............................................. 81

1- Réflexion générale................................................................. 82

2 - Croisement des espaces forts et du projet des Terrasses..................... 82

CONCLUSION......................................................................................... 85

* 1 DEBARBIEUX Bernard, « Représentation », Hypergéo, GDR Libergeo, 16 juin 2004.

* 2 DURKHEIM E., 1898, « Représentations individuelles et représentations collectives », Sociologie et Philosophie, Paris, PUF, 1967

* 3 MOSCOVICI Serge « La Psychanalyse, son image et son public », PUF, 1976.

* 4 K. LYNCH, L'Image de la cité (Image of the City, 1960), trad. M.-F. et J.-L. Vénard, Paris, 1969

* 5 A. FRÉMONT, La Région, espace vécu, P.U.F., 1976.

* 6 Michel Calen, directeur général de l'EPASA, veut « réparer et cicatriser les plaies » présentent dans l'urbanisme nanterrien.

* 7 SECHET Patrice, DEVALIERE Isolde, « Habiter, Centralité, Modernité. Force et déséquilibres de l'urbanité nantérienne dans les représentations des habitants » Rapport, Nanterre, Février 2000.

* 8 « Avec ce projet, Nanterre apporte à la Défense et à la métropole parisienne du dynamisme, de la jeunesse, de la capacité à réaliser de l'inclusion sociale, de la créativité y compris culturelle », dit Patrick Jarry

* 9 Michel Calen, directeur général de l'EPASA, veut « réparer et cicatriser les plaies » présentes dans l'urbanisme nanterrien.

* 10 Jacqueline Fraysse a souligné « la prise en compte du désenclavement physique et social des cités d'habitat social en bordure du site ».






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand