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Comment augmenter la demande de soins des pauvres

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par Dosseh Aglè Djadou
Université d'Auvergne (Cerdi) - Master Professionnel "Economie du développement dans les pays en développement et en transition 2006
  

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1.1/ Effet de l'éducation et de l'information sur la demande de soin

L'éducation, souvent mesurée par le niveau ou la durée de scolarisation est le facteur le plus corrélé à la bonne santé (Grossman et Kaestner, 1997). Au Pakistan, par exemple, l'éducation de la mère est le facteur le plus important dans la détermination de la survie des enfants (Agha, 2000). Il est assez souvent admis qu'une éducation de base suivie d'une culture personnelle dans le domaine de la santé, peut augmenter le recours aux soins de santé toutes choses égales par ailleurs. Ainsi, des études dans plusieurs pays ont montré l'effet positif de l'éducation de la mère sur l'utilisation des services obstétricaux (Cleland et Van Ginneken 1998 ; Raghupathy 1996).

L'éducation dote les individus de la capacité d'évaluer leur propre besoin ou celui d'une personne tiers de recourir à un soin de santé. L'information pour connaître là où on peut recevoir le meilleur est aussi importante. En effet, il est souvent admis que les individus ne peuvent pas assimiler les options de traitement, mais selon des études entreprises en Ouganda, loin d'être des consommateurs passifs, les malades cherchent le personnel soignant le plus sûr et la meilleure structure pour chaque maladie (Leonard 2002 ; Leonard, Mliga et Marian 2001, page 43).

On peut déduire de ces études que chez les pauvres où le taux de scolarisation est faible et où il existe une asymétrie d'information, la demande de soin serait négativement influencée toute chose égale par ailleurs.

1.2/ Les Barrières financières et de distance

1.2.1/ Le prix des soins de santé

Les études ultérieures sur la demande de soins de santé ont exclusivement montré les effets faibles des prix des soins de santé. Heller (1982) dans une étude sur la demande de soins en Malaisie rurale, avait trouvé que le nombre annuel de visites totales à l'hôpital n'est pas significativement influencé par le prix des soins de santé. De la même manière, Akin et al (1984) concluaient que les prix des soins de santé ne constituent pas des déterminants importants de la demande pour les soins de santé aux Phillipines. Dans une étude sur la demande de soins en milieu rural en côte d'Ivoire, Gertler et van der Gaag (1990) trouvaient que l'utilisation des services de santé est inélastique au prix des soins de santé. Dans une autre étude qui analyse la demande de soins des pauvres en Bolivie (en milieu urbain), Ii (1996) trouvait que, même si la demande de soins de santé pour les pauvres est réactive aux changements de prix, l'élasticité prix de la demande de soins est très faible. Toutefois, il existe des évidences empiriques de l'effet positif sur la demande de soins de santé d'une augmentation des prix des soins de santé couplée à une amélioration de la qualité des soins. Ces évidences empiriques ont été notamment rapportées par Litvack et Bodart (1993) dans une étude réalisée au Caméroun. Cette même observation été faite Mauritanie par Audibert et Mathonnat.

Ces études placent la santé au rang des biens de première nécessité (ou biens vitaux) auxquels aucun individu ne doit déroger même si les prix des soins de santé augmentent. En est-il toujours le cas ; en particulier pour les pauvres ?

Une autre catégorie d'études, à la différence des études précédentes, a montré que les prix ont un impact négatif sur la demande des soins de santé. C'est le cas d'une étude sur l'effet d'une augmentation des prix des soins de santé dans certaines structures sanitaires en République Démocratique du Congo. Bethume et al (1989) avaient trouvé dans le cadre de cette étude que cela se traduisait par une diminution de la demande de soins surtout si cette augmentation de prix est brusque. Waddington et Enyimayew (1989) avaient, pour leur part, trouvé une diminution générale de l'utilisation des structures de soins suite à une augmentation des prix des soins de santé au district sanitaire de Ashanti-Akim au Ghana. Dans une étude réalisée au Kenya dans quatre centres de santé, Mwabu et al (1991) avaient estimé que, suite à une augmentation des prix des soins de santé de 1%, le recours aux soins dans ces centres de santé avait diminué de 38% entre 1989 et 1990. Huber (1993) qui avait travaillé sur les mêmes centres de santé liait une grande partie de cette diminution de la demande de soins de santé à une insuffisance des mesures d'exemption. Notons que cette observation rejoint la conclusion formulée par Mwabu et al dans la mesure où les mesures d'exemption concernent des individus qui n'ont pas les moyens financiers pour accéder aux soins de santé et dont la capacité à payer s'érode beaucoup plus avec l'augmentation des prix des soins de santé. En Mozambique, Magnus Lindlow (1998) a trouvé qu'un changement relatif, même faible du prix des soins, a un impact substantiel sur l'accès aux soins de santé publique en particulier pour les ménages les plus pauvres.

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