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La dialectique de la reconnaissance chez Hegel

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par Dominique Mvogo Mvogo
Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise en Philosophie 2005
  

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I.1.1. Libération économique.

Disons de manière générale que, le travail rend l'homme maître de la nature. Cet homme qui travaille dans le cas de notre étude se nomme l'esclave. Tandis que le maître apprend à le maîtriser, ce dernier apprend la maîtrise de soi à travers la nature.

« Et c'est ainsi que parce que servile, le travail est formation et culture. Le travail est à la fois transformation du monde et création de l'homme. Exercé sur la nature qu'il humanise, le travail est aussi transformation de l'esclave en l'homme » (Abel Jeannière, 1989 : 112).

Or nous savons que si l'homme est devenu esclave, c'est d'abord par crainte de la mort. C'est aussi par attachement à la vie biologique. Ensuite c'est parce qu'il n'a pas surmonté sa nature. Bref, sa faiblesse est due au fait de sa soumission à la nature.

Mais la maîtrise de la nature, à travers le travail, conduit à la maîtrise de sa nature. Et par ce fait, le travail le libère de sa subordination au maître. Nous pouvons alors dire sans grand risque de se tromper que si l'homme n'est plus esclave de la naturalité en lui, il cesse d'être esclave de son maître et puisque :

«  l'esclave connaît de mieux en mieux son apport à la nature, il devient intelligent, mais un tel rapport suppose : service, règle extérieure, désir refréné ; il ne peut exister que pour l'esclave » (Abel Jeannière, 1989 : 117).

I.1.2. Libération politique

A ce niveau le travail est source d'autonomie. Tout d'abord, le travail libère l'homme du maître. Cette libération nous paraît inéluctable. Car la maîtrise de la nature lui confère un avantage sur le maître qui se transforme en maîtrise. De manière évidente, le maître devient dépendant à l'égard de l'esclave, et donc un assisté. Mais l'angoisse qu'il fait peser sur les esclaves pour lui obtenir son obéissance va lui apprendre deux choses. D'abord que l'existence naturelle à la quelle il tenait tant est en réalité sans valeur pour lui. Ensuite il apprend que la liberté seule vaut la peine d'être vécue.

Dans la servitude, l'esclave acquiert, la notion d'une véritable indépendance à l'égard de la nature. Ainsi, grâce à l'obéissance, il arrive à une maîtrise de soi. Celle-ci est le reflet de celle que le maître exerce sur lui. « La crainte du maître est le commencement de la sagesse », dit ici Hegel en citant la Bible.

Ceci nous fait soupçonner à quelle source Hegel a puisé toute sa dialectique, et en même temps, cela caractérise le second degré franchi par l'esclave. Car le maître ignore une telle sagesse. Faute d'être passé par la dure école de la servitude, il reste semblable à ce que l'esclave était au départ : un être exclusivement mû par ses désirs. C'est à ce niveau précisément que nous retombons au début du processus dialectique. Nous nous rendons bien compte que :

« ... le manque de liberté de l'esclave, son humanité incomplète est la source du dilemme du maître : celui désire en effet être reconnu par un autre être humain, il veut la reconnaissance de sa valeur et dignité propres. Au lieu de cela, il est reconnu par l'esclave dont l'humanité est restée inachevée parce qu'il y a renoncé par peur de la mort. La valeur du maître est donc reconnue par quelqu'un qui n'est pas complètement humain. D'où l'insatisfaction » (Francis Fukuyama, 1992 : 226).

Or, il n'y a de reconnaissance que mutuelle. Toutefois l'analyse hégélienne nous rappelle une évidence : l'homme est perfectible. Ceci nous montre que la nature humaine n'est pas fixée. Elle est toujours en devenir. Et c'est cette nature «indéterminée » de l'homme qui confère au travail une fonction centrale.

«  C'est par le travail et noble loisir qu'on accède à une plus haute humanité. La dimension fondamentale de l'homme n'en apparaît pas moins politique au sens aristotélicien du terme. Etre homme c'est être connu et reconnu » (Abel Jeannière, 1989 :113).

Hegel est théoricien d'une nouvelle nature qui n'est assimilable à l'homme que dans un mouvement social de transformation de la nature. Ceci constitue d'ailleurs le monde du travail. La dialectique dans sa complexité vient alors définir non seulement la société, mais aussi l'esprit lui-même.

« Après la création de la nature, l'homme apparaît et s'oppose au monde naturel : il est l'être qui s'élève dans un univers second. Notre conscience générale comporte la notion de deux genres : celui de la nature et celui de l'esprit. Le royaume de l'esprit comprend tout ce qui est produit par l'homme » (1968 : 88).

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry