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Une institution culturelle dans le champ de la professionnalisation d'acteurs culturels : le Palais de Tokyo et son projet de Licence en apprentissage médiateur jeune public

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par Vincent Gicquel
Université Paris XII, Faculté des Sciences de l'éducation et des sciences sociales - Master professionnel Sciences de la sociéte, mention Travail, Education, Formation, spécialité Conduite de projets et management 2006
  

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1.4.3 Forme finale du projet de formation

Nous avons pu voir que le Palais de Tokyo a décidé de créer une formation par l'apprentissage mais qu'en est-il de la forme finale de ce projet ?

Le Palais de Tokyo, n'étant pas juridiquement parlant, un Centre de formation ; son activité principale se trouvant ailleurs, et ne disposant pas du savoir-faire et des ressources humaines, matérielles, financières ou encore juridiques nécessaires pour se lancer seule dans la voie d'une formation de longue durée, cette institution a décidé de développer des partenariats,  et d'accroître ainsi les chances de concrétisation de ce projet.

Dés le départ le Service Apprentissage de la Direction du Développement Economique, de l'Emploi et de la Formation Professionnelle de la Région Ile de France semble avoir trouvé l'idée de monter une formation par apprentissage de médiateur jeune public très intéressante et tout à fait réalisable.

Un titre professionnel de « médiateur jeune public » n'ayant pas encore fait l'objet d'une demande de certification auprès du Répertoire Nationale de la Certification Professionnelle (RNCP). Deux choix s'offrir au Palais de Tokyo :

- S'appuyer sur un diplôme ayant déjà une certification comme la « Licence professionnelle Activités culturelles et artistiques, option Métiers de l'animation et du développement social et culturel » de l'Université Rennes I (enregistré au RNCP)

- Ou déposer un titre professionnel au RNCP qui sera homologué seulement après 3 ans de formation.

Le Palais de Tokyo étant une institution artistique autonome et unique alors que les CFA sont généralement portés par des universités, des écoles ou par des organismes entièrement dédiés à la formation, le Palais de Tokyo souhaita créer son propre CFA. En effet, le projet de formation du Palais de Tokyo apparu comme comportant « une singularité dans son approche des activités Tok Tok et de sa valorisation du secteur de la petite enfance »36(*). Son positionnement en tant que marque et sa reconnaissance auprès des entreprises apparurent également comme un véritable atout et donc comme essentielle pour le Palais de Tokyo. Il fut donc tout d'abord envisagé de créer un CFA dépendant du Palais de Tokyo mais séparé de l'association Palais de Tokyo. Ce nouveau CFA devait soit recruter son personnel, en créant des conventions avec des vacataires, des enseignants privés ou universitaires ; ou bien partager un investissement CFA avec d'autres établissements d'enseignement.

Finalement, après discussion auprès des partenaires du projet qui se dessinèrent, l'Université Paris XII, l'école EAC (Ecole des métiers de la culture) et le CFA-PAE (Centre de formation d'apprentis Paris Académie Entreprise), il fut décidé de créer une Unité de Formation par Apprentissage, rattachée au CFA-PAE mais pilotée par le Palais de Tokyo et de délivrer un titre déjà existant, le diplôme de Licence Lettres, Langues, Sciences humaines et Sciences sociales mention Education, Travail, Formation de l'Université Paris XII en y ajoutant un parcours Médiation jeune public ainsi qu'une attestation de compétences délivrée par le Palais de Tokyo et une validation de compétences délivrée par l'EAC.

Ce choix d'utiliser un diplôme déjà existant imposa néanmoins une contrainte : conserver la structure du diplôme de Licence Education, Travail, Formation et donc une partie des enseignements dispensés. Il y avait donc nécessité de définir le contenu pédagogique de la formation en fonction du diplôme et en accord avec les établissements partenaires.

Les partenaires se mirent d'accord pour mettre en place une formation de 18 mois comprenant 700 heures de cours ou de pratiques. Ces heures doivent être encadrées par l'EAC, Paris XII et le Palais de Tokyo, chacun des partenaires encadrant des cours correspondant à leurs compétences respectives. Ainsi Paris XII devra encadrer les cours qui traitent plus globalement de la sociologie et de la psychologie des publics ainsi que des sciences de l'éducation, l'EAC doit plutôt dispenser des cours abordant les thèmes spécifiques à la médiation culturelle tandis que le Palais de Tokyo sera plus centré sur des cours et des mises en situations en lien direct avec la pratique de la médiation culturelle jeune public. Il est également prévu que les apprentis passent 53 semaines en apprentissage en entreprise (dont 7 semaines et demi de congé). Les cours dispensés seront pris au sein de la Licence Médiatis 3, Culture et Médiation de l'EAC et au sein de la Licence Lettres, langues, sciences humaines et sciences sociales mention Education, Travail, Formation de l'Université Paris XII. Les autres cours délivrés par le Palais de Tokyo doivent être définis en fonction des compétences de cette institution et des besoins de la formation.

Après avoir présenter les activités du Palais de Tokyo, notamment en matière de médiation culturelle jeune public, nous avons pu voir que le projet du Palais de Tokyo de monter une Licence en alternance en médiation jeune public s'inscrit visiblement dans un contexte de « crise ». Crise pour les formations du supérieur, d'une part ; les diplômes délivrés aujourd'hui semblent en effet de plus en plus dévalorisés et semblent ne plus suffire aux attentes des employeurs, notamment dans le secteur de la médiation culturelle ; crise d'autre part, pour le secteur culturel et plus précisément pour les politiques culturelles, et l'éducation aux arts et à la culture qui arrivent visiblement difficilement à remplir leur objectif de démocratiser l'art et la culture. Par ailleurs le choix d'une licence en apprentissage semble s'inscrire dans un mouvement générale de revalorisation de cette forme d'enseignement notamment dans le supérieur, même si ce type de formation semble peu exister dans le secteur du tertiaire et encore moins dans le domaine des lettres et sciences humaines. Le choix de monter cette formation pilotée par une institution culturelle et en partenariat avec une université et une école semble lui novateur, dans un contexte où le partenariat est fortement préconisé pour favoriser l'insertion professionnelle des jeunes diplômés mais encore peu appliqué.

Mais si ce projet de formation semble s'inscrire dans un contexte favorable à sa réussite, on peut s'interroger sur les raisons qui pousse cette institution à se lancer dans le champ de la formation d'acteurs de la culture et sur ses compétences à se lancer dans ce projet. En essayant de répondre à ces questions, nous essaierons de dégager les points sur lesquels, le Palais de Tokyo pourrait avoir besoin de conseils en ingénierie de formation.

* 36 Sources internes Palais de Tokyo

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld