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Pression urbaine sur les milieux humides: cas des vallons du Zounvi et Boué à Porto-Novo

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par Nathanaël AHOUANDJINOU
Université d'Abomey-Calavi UAC (Bénin) - Maîtrise en géograhie 2004
  

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III - 2. La destruction de la végétation

L'état de la végétation est en effet, un précieux indicateur de la dégradation des milieux humides compte tenu du rôle primordial qu'elle joue dans ces écosystèmes. L'état actuel de la végétation dépend de l'exploitation des ressources végétales portant sur des espèces bien ciblées et en quantité importante ; en outre, la dégradation de cet élément de l'écosystème entraîne des conséquences sur d'autres éléments des biotopes.

L'étude de l'état de la végétation s'est fait en deux étapes :

- nous avons d'abord identifié les différentes formations végétales au moyen de la photo-interprétation de la mission IGN BEN 1994,

- ensuite les travaux de terrain nous ont permis de connaître les détails sur l'état, la structure et les facteurs de dégradation de la végétation. Ces travaux de terrain portant sur la végétation ont été faits comme il est indiqué dans la méthodologie par la technique des placeaux.

Cette technique a pour but de mettre en évidence sur une station le rôle des modifications engendrées par les facteurs écologiques stationnels sur la végétation, de mettre en relief l'appauvrissement en espèces végétales de certaines parties dans les zones humides du vallon et enfin comprendre et analyser l'exploitation des végétaux dans les différents secteurs du fond de vallon et établir une répartition spatiale des états de la végétation.

Ainsi grâce à ces placeaux, on a pu obtenir des résultats qui ont fait l'objet d'analyses par la suite.

III - 2.1. La situation dans le Zounvi

III - 2.1.1. Les résultats des observations dans les placeaux

D'après le tableau n°17, les premiers placeaux présentent une dominance de l'espèce Cyclosorus striatus ; au moins 70% de la superficie-échantillon sont occupées par cette fougère. D'autres espèces à savoir le Thallia welwitschii, le Cyperus sp et les Nympheaceae s'y retrouvent également. Il s'agit d'un groupement herbacé assez pauvre que l'on retrouve en tête de vallon (carte n°11) entre la voie n°2293 et au-delà du pont de Tokpota. On reconnaît encore dans cette formation haute, parfois de 2 mètres, des vestiges de Raphia sp et d'Elæis guinensis (troncs de ces ligneux) : ce sont des troncs intensément exploités autrefois et aujourd'hui inaptes à la croissance tels qu'on peut le voir à la photo n°2. Cette formation se développe dans des conditions hydriques qui n'existent presque plus.

En effet, la hauteur d'eau n'atteint pas 0,5 mètre. On remarque le développement de la fougère Cyclosorus surtout à proximité des berges et de plus en plus dans le talweg. Cette fougère est une plante envahissante plus hygrophile qu'hydrophile. Elle supporte mieux une écologie humide : sol à hydromorphie temporaire. Elle envahit rapidement les champs de Thallia lorsqu'ils ne sont pas entretenus. Ces exigences écologiques justifient sa faible présence dans les autres placeaux (tableaux n°18 et n°19). Elle le signe de l'ensablement

par apport d'alluvions pluviales et le recul de l'eau libre. Il y a donc une perturbation hydrologique de la rivière Zounvi et celle de la végétation par voie de conséquence.

Photo n° 2 : Formation herbacée dans le talweg du Zounvi

Cliché N. Ahouandjinou, novembre 2001

On peut observer la prédominance de la fougère Cyclosorus (au1er plan) et l'unique branche d'un palmier raphia qui résiste encore à son exploitation ( à l'arrière-plan).

Cette espèce végétale est donc un indicateur naturel de la modification de l'écologie de la zone humide qui se traduit par la disparition des espèces ligneuses au profit des herbacées, le comblement du talweg en tête de vallon (où les eaux ont une faible profondeur) et une tendance à la stagnation des eaux de surface.

Les résultats des 3 autres placeaux (P5, P6) révèlent une certaine diversité d'espèces (tableau n°18). On remarque 2 strates dans ces placeaux : les strates herbacée et sous-arbustive. La strate sous-arbustive est composée de Polygonum langerum et Raphia hookerii qui sont en réalité des ligneux en croissance (moins de 3 mètres de hauteur). Quant à la strate herbacée plus riche, elle se remarque par la présence des espèces telles que le Leersia hexandra, Alchornea cordifolia, Cyrtosperma senegalensis.

Tableau n° 17: Résultats de quelques placeaux réalisés dans le bas-fond du Zounvi

Placeaux

Strate herbacée dominée par les

espèces végétales suivantes

Surface occupée en m²

Surface

en %

P1

Cyclosorus striatus

295,5

73,87

Cyperus sp, Thallia welwistchii , Nymphea lotus

104,5

26,13

P2

Cyclosorus striatus

360

90

Thallia welwistchii

40

10

P3

Cyclosorus striatus

369,5

92,4

Thallia welwitschii, Nymphea maculata, Oryza sp

30,5

7,6

Source : Travaux de terrain, novembre 2001

On observe par endroits des espèces parasites (Cuscuta australis, Cassytha filiformis) qui envahissent certains ligneux en croissance qui ont été coupés. Ceci est dû à l'action anthropique.

Cependant on relève une prédominance de la strate herbacée (au moins 60% de la surface des placeaux) due à l'exploitation croissante des ligneux qui n'ont pas de temps de se régénérer. Ici les conditions écologiques sont différentes : on se situe dans le fond de vallon et la hauteur d'eau est d'environ 1 mètre, les espèces qu'on y retrouve sont en général hydrophiles.

Tableau n° 18 : Quelques résultats des observations des placeaux réalisés dans le fond de vallon du Zounvi

Placeaux

Strates observées

Surface occupée (m²)

Surface en %

P5

Strate herbacée

293,5

73,4

Strate sous-arbustive

106,5

26,6

P6

Strate herbacée

257

64,3

Strate sous arbustive

143

35,7

Source : Travaux de terrain, novembre 2001

Les résultats du dernier placeau P8 mettent en évidence une complexification de la végétation qui s'explique par la présence de 3 strates telle que le tableau n° 19 le présente.

* La strate herbacée :

Les 50% de la strate herbacée est à relativiser car on remarque ici beaucoup d'espaces libres d'eau où se développent les euhydrophytes. Ceux-ci sont accompagnés par le Cyrtosperma senegalensis et le Polygonum senegalense, des herbacées aux larges feuilles et pouvant atteindre 0,75 mètre de hauteur.

* La strate sous-arbustive :

La hauteur des ligneux en croissance est comprise entre 1 et 3 mètres et se compose d'espèces telles que l'Alchornea cordifolia et le Raphia sp.

Elle occupe un peu plus du quart de l'aire du placeau.

Tableau n° 19 : Résultats des observations de placeau dans le fond du vallon de Zounvi

Placeau

Strates observées

Surface recouverte en m²

Surface recouverte en %

P8

Strate herbacée

200

50

Strate sous-arbustive

110

27,5

Strate arbustive

90

22,5

Source : Travaux de terrain, novembre 2001

* Strate arbustive

Elle se compose essentiellement de Raphia sp. et Symphonia globulifera et compte environ 15 pieds de Raphia contre 3 pieds de Symphonia globulifera. Cette dernière strate est le témoin d'une faible intervention anthropique en aval du vallon.

Cette formation végétale se retrouve en aval du vallon où la profondeur d'eau dépasse 1,25 mètre et représente de ce fait une contrainte pour ceux qui font l'exploitation et le déboisement des raphias et autres plantes. Elle est donc mieux conservée. Enfin sur les marges du bas-fond (les berges), s'étendent surtout des plages de bananiers (Musa sp.) par endroits, des champs de maïs et manioc (cultures vivrières) et de vieilles plantations de palmier à huile (Elæis guinensis).

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus