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Pression urbaine sur les milieux humides: cas des vallons du Zounvi et Boué à Porto-Novo

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par Nathanaël AHOUANDJINOU
Université d'Abomey-Calavi UAC (Bénin) - Maîtrise en géograhie 2004
  

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III - 5.5. La fonction de pourvoyeur de ressources et de services

III - 5.5.1. L'affaiblissement des capacités de pisciculture

La pisciculture est souvent un mode intensif d'exploitation des ressources ichtyologiques. Les populations riveraines du Zounvi et du Boué tirent profit des conditions naturelles de ces zones humides.

Dans le Boué, la pisciculture se fait surtout en aval par utilisation d'étangs pièges où les poissons pénètrent mais ne peuvent plus ressortir. Ceux-ci sont alors élevés et pêchés par la suite lorsqu'ils atteignent une certaine taille. Ce système d'aquaculture n'est pas menacé dans le Boué.

A l'opposé du Boué, la pisciculture est confrontée à de nombreux problèmes dans le Zounvi. Là, elle se fait dans des bassins formés par des diguettes. Ces bassins de dimensions rectangulaires, de 12 m sur 8 m ou de 20m sur 12 m, bénéficient des conditions écologiques telles que l'humidité, la température, la végétation et les sols hydromorphes.

Mais ces périmètres piscicoles qui sont des aménagements indiqués et réalisés dans le Zounvi sont contraintes de plus en plus à disparaître sous la pression de l'habitat et des surfaces d'ordures. Les ordures envahissent ces bassins ou encore ces bassins sont comblés pour laisser place aux maisons.

III - 5.5.2. L'affaiblissement des capacités de maraîchage

Ce phénomène s'observe dans le Zounvi où les champs de Thallia sont confrontés à un apport de sédiments plus accru signalé par l'apparition du Cyclosorus. Les récoltes de feuilles de Thallia mettent plus de temps : un (1) mois et demi au lieu d'un mois. En effet, l'humidité du sol ou la faible profondeur d'eau sont autant de conditions propices à l'agriculture maraîchère.

Cette activité tend aujourd'hui à disparaître sous la pression de l'assèchement et le remblai des terres humides. A ces facteurs, s'ajoutent l'extension des dépotoirs et la pollution des sols qui ne sont pas favorables à cette forme d'agriculture.

III - 5.5.3. La disparition des ressources en pêche

La grande concentration de poissons et donc de protéines animales, qui caractérise les zones humides du Zounvi et du Boué constitue la base d'un secteur traditionnel de la pêche souvent très actif. De plus une variété de dispositifs et d'instruments de fabrication locale sont adaptés aux conditions hydrologiques qu'offre le milieu et permettent la capture d'espèces bien déterminées. Ainsi par exemple les pêcheurs du Zounvi utilisent le filet, les paniers faits à partir de joncs pour capturer les poissons.

D'après les travaux de terrain les espèces suivantes sont surtout capturées : le Thilapia guinensis, l'Oreochromis niloticus, le Lates niloticus (Capitaine), le Bagrus bayad. La richesse de l'ichtyofaune recensé au tableau n° 24 est un atout pour la pêche.

Avec la forte demande de poissons, les pêcheurs utilisent d'autres procédés. Les paniers faits à partir de joncs et dont les mailles sont plus serrées, sont utilisés pour prendre directement les poissons et les nasses sont placées dans les frayères pour faire une meilleure prise. Ce dernier procédé prélève les petits poissons et empêche une bonne reproduction de ces espèces. Ainsi cette forte pression exercée par les pêcheurs sur l'aquafaune dans le Zounvi va diminuer progressivement l'empoissonnement de ce milieu humide et à long terme interdire les activités de pêche.

A l'opposé, dans le Boué les techniques de pêche reposent surtout sur l'aménagement des étangs-pièges. Il s'agit de surfaces aménagées à l'ouest de l'aval du Boué pour recevoir

Graphique n°8 : Itinéraire économique des pisciculteurs

Elevage des poissons

Pièges dans les bassins piscicoles

Fumage des poissons

Récolte

Pêche dans le cours d'eau

Vente des poissons sur les marchés péri-urbains de Porto-Novo

Source : d'après les travaux de terrain 2001

les poissons : une fois ces poissons dans ces bassins, ils ne peuvent plus sortir et sont alors élevés pendant 3 à 5 mois selon les espèces (graphique 8). On retrouve quasiment les mêmes espèces de poissons dans le Zounvi que dans le Boué. Un certain nombre d'espèces s'y ajoutent : le Clarias anguillaris (Clariidae), le Lates niloticus (Clariidae).

Tableau n° 24 : Quelques espèces de poissons pêchés dans les deux bas-fonds

Famille des espèces
Exemples d'espèces
Characidae
Bycinus carolinae
Cichlidae

Thilapia guinensis, Sarotherodon melanotheron

Clariidae
Clarias gariepinus
Claroteidae

-

Mormyridae

-

Mochockidae
Synodontis sp

Source : d'après les travaux de terrain et le rapport de formulation sur les zones humides PAZH/ Bénin.

Ce système intensif de pêche présente moins de risques que les méthodes utilisées dans le Zounvi. Environ 30% de la pêche effectuée est destinée en partie à la consommation des ménages, le reste est vendu sur les marchés locaux de Vakon et de Ouando ( graphique n°8).

III - 5.5.4 Le tarissement et la disparition éventuelle des sources d'approvisionnement en bois et végétaux

Ce risque est en fait lié à l'exploitation de la végétation : la fréquence et les méthodes de ponction sont de nature à mener à la disparition de ces sources d'approvisionnement.

Suivant l'utilité de chaque espèce et du besoin (donc la demande économique) la ponction des végétaux est effectuée régulièrement par les hommes et même les femmes. Cette activité très rentable est exercée dans les deux (2) vallons.

Ainsi les feuilles d'Alchornea cordifolia, du Polygonum langerum, du Cyrtosperma Senegalensis et Polygonum senegalense sont prélevées en quantités importantes pour remplir essentiellement les fonctions d'emballage d'aliments (surtout de l'akassa). Les quantités varient par unité de tas de 100 ou 300 feuilles ; le prix d'un tas variant entre 1000 et 2000 F CFA.

Le Schwenkia americana est utilisé pour fournir du cure-dent : la tige est donc systématiquement coupée. Ces arbustes et herbacées sont alors envahis par des plantes parasites telles que le Cuscuta sp ou le Cassytha filiformis.

D'autres graminées telles que le Leersia hexandra, l'Echinochloa sp. et les feuilles de Polygonum langerum sont prélevées pour utilisation médicale.

Quant aux palmacées, (Elæis guinensis et Raphia sp) elles remplissent plusieurs fonctions (graphique 9 ) et sont très exploitées dans les deux (2) vallons.

Graphique n°9 : Itinéraire économique des exploitants de bois et de plantes

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand