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La presse écrite régionale au Burkina: Etat des lieux des journaux bobolais

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par Moussa SANON
Université de Ouagadougou / Burkina Faso - Maîtrise en Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication 2005
  

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Les difficultés des journaux bobolais à intéresser beaucoup de lecteurs sont liées à l'analphabétisme, au manque de la culture de lecture, à la mauvaise circulation des journaux, au faible pouvoir d'achat des populations, au manque de temps... auxquels on peut ajouter la qualité non irréprochable des contenus.
La faiblesse des ressources financières tirées des annonces est aussi une contrainte à laquelle la presse écrite bobolaise reste confrontée. Cela pourrait s'expliquer d'une part par le fait que les journaux n'ont pas une politique efficace pour attirer les annonceurs, et d'autre part par le fait que les entreprises et les particuliers n'ont pas encore compris l'intérêt de publier des messages dans la presse.

Les problèmes qui handicapent les journaux bobolais ne sont pas seulement le nombre peu élevé de lecteurs et d'annonceurs. Les problèmes sont aussi d'ordres matériel, financier et humain.

A la lumière de notre étude, des solutions relatives à l'amélioration des contenus et à la survie des journaux peuvent être dégagées.

Le public bobolais est un lectorat en attente d'informations. Outre le fait de ne pouvoir se retrouver, il ne pose pas de problèmes particuliers pour acquérir le journal ou pour le lire. Conséquence :

- Difficultés de fidélisation du lectorat ;

- Difficultés d'intéressement du lectorat ;

- Difficultés de capitalisation d'un fond économique viable.

Si les journaux veulent sortir de cette impasse qui freine leur développement, il leur est imputable de s'identifier plus clairement aux attentes de leur lectorat. Pour ce faire, ils doivent mener une étude approfondie sur ce lectorat en vue de connaître ses besoins et ses espoirs. A posteriori, ils pourront alors produire un contenu plus adéquat.

Pour élargir le cercle des lecteurs, les journaux doivent aussi organiser des « Journées portes ouvertes ». Les objectifs de ces journées seront de s'assurer leur vulgarisation, d'informer sur leurs activités et d'offrir un cadre d'échanges, d'ouverture et de partage avec les deux parties prenantes que sont : le lectorat et les annonceurs. Des questionnaires assortis de jeux-concours pourraient être élaborés, avec comme préoccupation, les priorités du public et le jugement que les lecteurs portent sur le contenu du journal. Des autocollants, des calendriers, des gadgets divers frappés de logos, des abonnements, serviraient de lots en vue de stimuler une saine émulation vers la lecture. Dans ce contexte, une « Semaine de la presse » dans les établissements d'enseignement amènerait les élèves à grandir avec la culture de la lecture et à s'intéresser à la presse à mesure qu'ils grandiront.

Les responsables des publications ne doivent pas non plus hésiter à caresser les distributeurs dans le sens du poil en leur offrant force objets publicitaires aux couleurs du journal (Tee-shirts, stylos, casquettes...). Des réunions de motivations avec les distributeurs et les détenteurs de kiosques seraient aussi un plus, si elle sont régulièrement organisées.

Incidemment, les annonceurs, voyant la force de vente sur le marché s'un journal, peuvent naturellement solliciter ses pages pour créer un support pédagogique à leurs productions.

Egalement, les journaux doivent s'adresser de façon plus affichée aux autres médias pour faire leur propre publicité.

La nécessité de formation et le besoin de compétence s'imposent aux organes de presse bobolais.

Beaucoup de non professionnels travaillent dans ces médias. L'apprentissage sur le tas n'apporte guère de solutions adaptées aux exigences de la profession. Le plus souvent, on peut remarquer une incapacité de ces hommes de médias à identifier, à décoder et à porter des aspirations, des interrogations sur les attentes, les besoins de leurs publics et de leurs lecteurs.

La problématique journalistique s'inscrit dans la nécessaire formation qui permet d'acquérir, de maîtriser les moyens techniques ou d'avoir une meilleure familiarisation avec les pratiques de terrain, les méthodes d'enquêtes, de reportages, d'interviews, etc.

La formation, c'est également l'apprentissage d'une meilleure connaissance des règles déontologiques, l'apprentissage de la rigueur, la mise en valeur des devoirs qui incombent aux journalistes (honnêteté intellectuelle et professionnelle, avoir le sens de l'intérêt général, le sens de l'impartialité, le rejet de toute forme de corruption et de tentation de gain facile).

La formation, c'est aussi la familiarisation avec les techniques d'écriture et de structuration de l'information par rapport à la lisibilité, à l'accroche, etc.

La formation, c'est enfin et surtout l'acquisition de connaissances sur la gestion de l'entreprise de presse, de la rédaction.

Les pouvoirs publics et le secteur privé97(*) doivent continuer de soutenir financièrement la presse écrite burkinabè en général et celle bobolaise en particulier. Cette aide permettra, nous en sommes certains, de résoudre un tant soit peu, les difficultés matérielles et humaines dont souffrent les journaux. Déjà, l'aide financière annuelle que l'Etat burkinabè octroie à la presse privée nationale est louable, mais cette aide reste dans la réalité, inaccessible à la grande majorité des journaux bobolais. En 2004, seul un journal bobolais, en l'occurrence L'Express du Faso, en a bénéficié. Les autres journaux bobolais ont eux aussi besoin de cette aide de l'Etat pour survivre.

Quoi qu'il en soit, les journaux doivent compter d'abord sur eux-mêmes. Ils doivent améliorer leurs contenus par une information variée, claire, digeste et originale pour attirer le public et concerner tout le monde. Sinon, ils couleront un à un sous le coup de la «loi du marché» car en matière de presse, comme partout ailleurs, il n'y a pas de place pour les médiocres.

* 97 Par « pouvoirs publics », il faut entendre l'Etat burkinabè et ses démembrements et par « secteur privé » toutes les autres structures.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand