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Prospection par la méthode hélio magnétotellurique le long d'un profil dans le bassin sédimentaire de Mamfe

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par Thierry Oscar WAMBO
Université de Yaoundé 1 - DEA 2007
  

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Conclusion

Pour ce profil, deux compartiments sont mis en évidence : un premier compartiment allant de la station A1 à la station A2 et constitué par des roches de résistivités inférieures à 150 m et un deuxième compartiment allant de la station A3 à la station A5 et constitué des roches plus ou moins résistantes.

L'analyse des courbes de profilage pour les différentes gammes de fréquences nous permet de distinguer quatre zones de discontinuités : la première entre A2 et A3, la deuxième entre les stations A3 et A4 et la dernière entre A4 et A5.

Les variations de la résistivité entre les stations A1 et A2 ne nous permettent pas pour l'instant de donner un aperçu de la géologie de cette région.

Les discontinuités observées entre les stations A2 et A3 pour toutes les gammes de fréquences pourraient matérialiser la présence d'une faille entre ces stations.

Les croisements des courbes de profilage que l'on peut voir de part et d'autre de la station A4 pourraient matérialiser la présence de deux failles dont l'une se trouverait entre A3 et A4 et l'autre entre A4 et A5.

L'analyse des différentes courbes de profilage nous amène à constater que, les formations sédimentaires situées le long de ce profil ont été fortement influencées par les structures profondes. L'exception est faite pour les couches situées entre les stations A1 et A2.

4) Analyse de la pseudo section

La pseudo section (Fig. III-11), met en évidence une zone très conductrice située entre les stations A1 et A2 et caractérisée par des résistivités de très faibles valeurs au voisinage de Esagem2 (A2). La forme des courbes d'isorésistivités, la disposition de celles-ci nous permet de conclure que, entre les stations A1 et A2, il existe un fossé géologique.

L'allure verticale des courbes d'isorésistivités au voisinage de la station Esagem2 (A2), permet de conclure que l'une des frontières de ce fossé se trouve à cette station.

Distance (Km)

Figure III-11 : Pseudo section.

De plus, nous remarquons aussi une allure verticale des isorésistivités au voisinage de la station A1. Nous pouvons de ce fait conclure que l'autre frontière du fossé géologique se trouve près de cette station.

La pseudo section nous révèle que la station A2 est située sur un sol assez conducteur et dont la résistivité moyenne des matériaux est de l'ordre de 50 m.

La transition entre les stations A2 et A3 est caractérisée par des isorésistivités verticales traduisant ainsi la présence d'une faille entre ces deux stations.

La station A3 située sur un sol résistant, est caractérisée par la présence au voisinage de la surface des matériaux se trouvant dans les profondeurs.

La transition entre les stations A3 et A4 est également marquée par des isorésistivités verticales qui traduisent l'existence d'une faille entre ces deux stations.

La station A5 est caractérisée par la présence des matériaux résistants près de la surface. En effet, en dessous de cette station, on observe un matériau résistant (750 Ohm.m) piégé dans un milieu conducteur. Cette remontée s'expliquerait par la présence en profondeur d'une faille située entre les stations A4 et A5.

5) Analyse de la section géoélectrique

La section géoélectrique a été faite à l'aide du logiciel Ipi2win_MT.

Figure III-12 : Section géoélectrique.

La section géoélectrique présente 5 colonnes correspondant aux cinq stations de mesure. On note en dessous de la première station une intrusion de matériau de

faible résistivité. Le passage de la station A1 à la station A2 est caractérisé par la dénivellation observée au niveau des couches situées en dessous de ces deux stations.

Cette remarque fait penser qu'un accident tectonique se serait produit entre dans cette zone.

Une observation analogue à celle de A1 est faite pour les stations A3 et A4 il y a des intrusions résistantes au voisinage de la surface.

La section géoélectrique met en évidence quatre zones d'anomalies caractérisées soit par des intrusions sédimentaires (cas de A1), ou par la présence des matériaux résistant au voisinage de la surface (cas des stations A3, A4 et A5).

Après les différentes analyses effectuées ci-dessus, certaines questions méritent d'être posées.

> Pourquoi tout au long de ce travail nous a-t-il été difficile d'atteindre des grandes profondeurs malgré les petites fréquences utilisées ?

> Que représentent les zones de discontinuité observées ?

> Comment expliquer la présence des matériaux résistants au voisinage de la surface ?

La plupart des courbes de sondage ont une fin difficilement ascendante ; l'exception est faite pour les stations Kesham et Eshobi où il y a une nette remontée de la branche finissante. Tout se passe pour ces stations comme si la gamme de fréquences utilisée n'est pas appropriée pour effectuer des sondages profonds en ces lieux. En effet, la méthode hélio magnétotellurique est caractérisée par l'utilisation des fréquences inférieures à 1 Hz ; mais tout au long de ce travail, nous avons utilisé des fréquences supérieures à 1 Hz en d'autres termes des fréquences comprises entre 1 Hz et 183 Hz. Cette gamme de fréquences appartient à celle des fréquences audibles c'est-à-dire à la gamme des fréquences correspondant à l'audio magnétotellurique (1 Hz - 2500 Hz). Tout se passe alors comme si nous étions en audio magnétotellurique.

La comparaison des profondeurs d'explorations obtenues en chacune des stations de notre profil nous permet de relever un constat : la profondeur d'investigation

diminue du tiers lorsqu'on passe de A1 à A2, double lorsqu'on passe de A2 à A3, puis croit progressivement jusqu'à A5. On peut ainsi penser à un phénomène d'absorption des ondes électromagnétiques en la station A2 (entièrement constituée de roches sédimentaires) en particulier et par les roches sédimentaires en général.

Les résultats des différents travaux effectués par Manguellé-Dicoum et al., 1992 et 1993, sur les formations métamorphiques de la région de Mbalmayo et dans le bassin sédimentaire de Douala respectivement viennent confirmer l'absorption des ondes électromagnétiques par les formations sédimentaires. En effet, la profondeur maximale d'exploration atteinte dans le bassin sédimentaire ne dépasse pas 2 Km tandis que à l'aide de la même méthode (AMT) on a pu dépasser les 10 Km sur les formations métamorphiques.

Il nous reste maintenant à apporter les réponses aux deux dernières questions. Ces réponses sont essentielles à la proposition d'un modèle géologique du sous-sol étudié.

L'analyse des profils de résistivité nous permet de distinguer trois zones d'anomalies conductrices. La première se situe entre les stations A2 et A3, la deuxième entre A3 et A4 et la dernière entre A4 et A5. Chacune de ces anomalies est matérialisée par une variation latérale rapide des valeurs de la résistivité lorsqu'on passe d'une station à une autre.

La pseudo section met en évidence un fossé géologique situé entre les stations A1 et A2, et deux failles dont l'une est située entre A2 et A3 et l'autre entre A3 et A4. Le fossé géologique se matérialise au niveau de la section géoélectrique par l'anomalie observée en dessous de la station A1. En effet la présence des sédiments en dessous de cette station peut s'expliquer par une ouverture qui se serait produite en ce lieu pendant la phase d'extension du bassin et qui avec le temps, a été comblée par les sédiments en provenance de la station A2.

La disposition des différentes couches situées en dessous des trois dernières stations permet de constater qu'il y a eu un soulèvement de la station A4. Ce soulèvement a provoqué deux ouvertures situées de part et d'autre de la station A4 et

a ainsi facilité les remontées vers la surface des matériaux provenant des profondeurs de la terre.

6) Modèle géologique

Après les différentes interprétations et analyses effectuées ci-dessus, il nous reste à proposer un modèle géologique du profil étudié. Ce modèle va nous permettre d'observer la disposition des différentes couches, de connaître la nature de chacune d'elles et de localiser les accidents tectoniques qui existent le long du profil NdwapEshobi.

Ce modèle prend d'une part en compte les valeurs des résistivités de la figure I-6, les résultats des analyses des courbes de sondage, de la pseudo section, des profils de résistivité, de la section géoélectrique et d'autre part la carte géologique de la région. Selon les travaux de Fairhead et al., 1991, la sédimentation du bassin de Mamfé s'est effectuée en deux phases :

La première phase s'est accompagnée d'un dépôt progressif de conglomérats tandis que à la deuxième phase il y a eu un dépôt de grès argileux ; toutes ces formations reposent sur un socle constitué de roches métamorphiques. Ces phases de dépôt ont été ensuite suivies par la phase d'extension du bassin qui s'est accompagnée de plusieurs accidents tels que les failles, les fossés et les plissements.

En nous appuyant sur les résultats des analyses des différentes courbes effectuées dans le cadre de ce travail et aussi sur les différentes phases de formation du bassin de Mamfé tel que décrites par Fairhead, nous proposons le modèle géologique suivant :

Figure III-13 : Modèle géologique du sous-sol.

Ce modèle géologique est constitué quatre formations parmi lesquelles : les grès, les grès argileux, les conglomérats et les formations du socle.

- Les stations A1 et A2 reposent entièrement sur des grès. Ces grès correspondent d'après la carte géologique de la région, à la série argilo gréseuse de la Manyu (Cg2) et à la série gréseuse de la cross, arkosique et conglomératique (Cg5).

- La station A3 est celle qui a été la plus affectée par les formations du socle. En cette station le socle remonte jusqu'à mois de 3 Km de la surface.

- Le profil est entrecoupé de quatre failles intra-sédimentaires.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon