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Solto na cidade - uruguaiana

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par Florence Emberger
ENSAPB - Master 1 2009
  

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Faire partie du Camelôdromo ou ne pas faire partie?

Il est parfois di cile de dé nir les limites précises du Mercado Popular. Certes, la dalle surélevée qui a été coulée, et la couverture permettent d'établir des limites concrètes très claires, qui sont con rmées par les camelots lorsqu'on leur pose la question. Cependant, toute une catégorie de vendeurs vient troubler ces limites. Ce sont des vendeurs ambulants qui font des aller et retours entre la rue et le Camelódromo, des hommes sandwich, et une quantité très importantes de vendeurs de produits pirates qui pro tent des ~ ux générés par le Camelódromo. Alors, toutes ces personnes mobiles, qui gravitent autours du Camelódromo en font elles partie ? Quels sont leurs liens réels avec le Camelódromo ? Quels sont les éléments qui permettent de dire exactement que quelqu'un fait ou non partie du Camelódromo da Uruguaiana?

Les vendeurs de rue font ils partie de la nouvelle famille Uruguaiana ?

A cette question, les réponses obtenues sont assez variées, mais ces dernières permettent de déduire ce qui dé nit les vendeurs faisant partie du Camelódromo.

« Non, non, ils ne font pas partie du Camelódromo, et puis avec ce qu'ils vendent, quand la police passe ils partent en courant. Ici c'est le Mercado Popular da Uruguaina, nous on n'a pas besoin de partir d'ici. Ici c'est à nous. »

(Kelly , 17 ans- vendeuse dans la quadra C depuis 14 ans - ~ lle du propriétaire - Entretien réalisé en janvier 2008)

« Il n'en font pas partie et ils nous posent des problèmes, parce qu'ils travaillent avec de la marchandise illégale, et quand c'est la course parce que la police débarque, ils courent à l'intérieur, et nous ça nous porte préjudice. Ça donne une mauvaise réputation, on parle mal des camelots, qu'ils servent à rien. Nous on est des vrais camelots. Eux ce sont... des pirates, un truc du genre. Ici, on est des vrais vendeurs, avec une boutique (loja). Dehors non! »

(Tulio, 25 ans - vendeur dans la quadra D depuis 8 mois - Employé - Entretien réalisé en janvier 2008)

« Non, ils ne font pas partie du Camelódromo, parce qu'ils ne paient aucune taxe. Ici on paie des taxes, pour l'électricité, pour la lumière, ils ne paient rien et ils sont toujours par ici. Et ils créent des tumultes, en fuyant de la garde municipale. Mais bon, je ne suis pas contre personnellement, parce que je trouve que chacun doit gagner sa vie, et malheureusement on vit dans un pays qui ne donne pas la même opportunité à chacun. »

(Kelly, 27 ans - vendeuse dans la quadra B depuis 2 ans - Employée - Entretien réalisé en janvier 2008)

« Oui oui, ils font partie.

Pourquoi?

Ben parce qu'ils font partie! C'est des vendeurs comme nous.

Même s'ils n'ont aucun box à l'intérieur?

C'est des camelots aussi! »

(Fernando, 18 ans - vendeur dans la quadra D depuis 4 ans - Employé - Entretien réalisé en décembre 2007)

« Bon, ils sont pas comme nous, mais ils font, partie... C'est un peu comme, je sais pas moi, une sorte de maladie. »

(André - vendeur dans la quadra C depuis 2 ans - Employé - Entretien réalisé en janvier 2008)

« Je crois qu'ils font partie, tout n'est qu'une question de contexte. C'est juste qu'ils n'ont pas de box ici à l'intérieur, mais ils font partie quand même »

(Deivid , 29 ans- vendeur dans la quadra B depuis 1 an et demi - Héritier - Entretien réalisé en septembre 2008 )

On constate que la question de la légalité de la marchandise est une notion qui caractérise les vendeurs de rue comme ne faisant pas partie du Camelódromo. Il y a cependant de nombreuses boutiques qui vendent exactement le même type de produit à l'intérieur. Le simple fait d'être pourchassé ou non par la police déterminerait l'appartenance au Camelódromo. En réalité, la situation est un petit peu plus complexe. Sans pouvoir une fois de plus tirer une conclusion générale, il semblerait qu'en réalité tous les vendeurs ambulants qui peuplent les rues alentours soient rattachés à Uruguaiana.

Un vendeur de Cd et DVD pirates, rue da Alfandega

Dans tout lieu fréquenté on trouve des vendeurs de rue, c'est le principe même de leur activité, d'où le caractère ambulant, puisqu'ils suivent les foules. Dans le cas d'Uruguaiana, la situation est di érente. Les vendeurs de rue travaillent en partenariat avec les vendeurs de la même marchandise qu'eux à l'intérieur du Camelódromo. Le réseau est assez complexe et les cas sont di érents selon les vendeurs. Nous avons ici deux exemples di érents. Le premier est un vendeur de rue qui est rattaché à un box principal. C'est-à-dire qu'il vend sur le trottoir une marchandise qui en réalité provient d'un box à l'intérieur du Camelódromo. Il met en avant le réseau auquel ce box est rattaché, étant ainsi lui-même lié, par l'intermédiaire de ce box, à tous les autres. Même s'il est l'intermédiaire direct du box pour le transfert des marchandises jusque sur la rue, il est en réalité l'employé d'un dénommé Coroa qui a établi l'échange et le couvre avec un point de vente de boissons fraiches.

« Et ces DVD que tu vends, ils ne viennent que d'un box ou de plusieurs ?

C'est mélangé, quand il n'y en a plus dans le box on va en chercher dans un autre. Tu es rattaché à combien de box à peu près ?

Beaucoup, presque tous. Là ou il n'y a pas on prend dans l'autre, puis dans l'autre, puis dans l'autre...

Et un boxe a plusieurs points de vente dans la rue ?

Ça dépend du propriétaire du box.

Et dans le cas de ton box?

Mon box n'a que ce point ici. Mais il y a d'autres boxes qui ont plusieurs points. Il faut combiner avec les autres, mais de toute façon, tous les espaces libres qu'il y avait, tout le monde les a déjà occupé, il n'y a plus de place. Chaque point maintenant a son chef. » (Kleyton - employé par Coroa, vendeur de DVD et CD piratés dans la rue Senhor dos Passos - Entretien réalisé en octobre 2008)

Le second cas est un peu di érent. Brad avait été tiré au sort en 1994 et vendait dans son box des CDs et DVDs pirates.

« J'ai déjà fait de la prison moi! On m'avait pris parce que j'avais des produits pirates dans mon boxe. Alors c'est bon, c'est terminé, là on peut me prendre, je n'ai rien sur moi! »

(Brad, vendeur ambulant de DVD et CD piratés - Entretien réalisé en octobre 2008)

Figure 17

Modes de vente et deplacements de Brad, Kleyton et Coroa

Brad a abandonné son box mais n'a pas arrêté de vendre du matériel piraté à Uruguaiana. Aussi étonnant que cela paraisse, vendre dans la rue est pour lui avant tout un choix de sécurité. Il existe e ectivement une image du camelot qui est hors la loi dans la rue et reconnu légal dans son box, ou qui du moins possède une situation plus stable. Mais il est vrai qu'en cas de descente de police, il est bien plus simple de se débarrasser d'un sac à dos que de quelques centaines de kilos de Cds accumulés dans un box.

« La police passe plusieurs fois par jour.

Et dans ces cas qu'est ce qui se passe ?

Il faut tout retirer et partir en courant pour tout garder.

Et tu caches ta marchandise dans le Camelódromo ou dans d'autres endroits ?

Oh, ça dépend, des fois dans une boutique du Camelódromo, des fois dans un coin de la rue. Il faut cacher dans n'importe quel endroit.»

(Kleyton - employé par Coroa, vendeur de DVD et CD piratés dans la rue Senhor dos Passos - Entretien réalisé en octobre 2008)

On comprend ainsi la stratégie de Brad. Il n'a aucun stand ~ xe, mais se promène avec un mini présentoir sur lequel se trouvent les pochettes des dernières parutions dans le monde du DVD pirate (généralement il s'agit de ~ lms qui viennent de sortir au cinéma ou des copies de DVD qui viennent d'apparaître dans le commerce). Il possède les plus vendus dans son sac, mais si le client demande autre chose il va s'approvisionner dans les boxes de CD et DVD du Camelódromo avec lesquels il a bien sûr passé un accord.

« Demande à tout le monde ici où est Brad, tout le monde le sait. Mais tout le monde te
le dit pas, parce que moi je vends beaucoup, il y a des jaloux, alors il vont te dire « ah mais
regarde, moi aussi j'ai ça, ou ça, pas besoin de trouver Brad ». Moi je suis en contact avec

tous les boxes de CD , DVD, ce que tu veux je le trouve . Pour n'importe quel ~ lm tu retiens un nom : Brad ! »

(Brad, vendeur de DVD et CD piratés - Entretien réalisé en octobre 2008)

Il est ainsi di cile de conclure sur le statut de ces vendeurs qui de toute évidence font eux aussi partie de la grande machine d'Uruguaiana, même s'ils n'ont pas de box. A la question fatidique le premier répondra qu'il est un vendeur de rue alors que le second reste un vendeur du Camelódromo. Le fait qu'il ait eu un box et ait vécu les étapes d'évolution d'Uruguaiana est sûrement un élément important, car faire partie du Mercado Popular c'est aussi faire partie de son histoire.

Di cile de quitter la rue

En n on se rend compte que certains vendeurs n'ont pas apprécié d'avoir perdu le contact de la rue, et malgré le fait de posséder un box, ils partent toujours à la recherche du client. Ces camelots que l'on a tendance à prendre pour des petits vendeurs ambulants comme il en circule à toutes heures à Rio, passent en réalité leur journée au sein du Camelódromo qu'ils ont leur propre façon d'utiliser.

« Ils font partie aussi. Parce qu'il y a beaucoup de gens d'ici, de l'intérieur, qui vont à l'extérieur.

Des gens de dedans qui vont dehors? Pourquoi?

Parfois quand il y a beaucoup de mouvement il vont dehors. Ils estiment qu'ils vont faire plus d'argent. »

(Ludmila - vendeuse depuis 4 ans dans la quadra D - Copropriétaire - Entretien réalisé en décembre 2007)

« J'ai une petite boutique ici (barraquinha)

Ah tu en as une ? Mais tu t'en sers pour quoi alors ?

Ben je m'en sers pour garder des trucs, je vais pas ramener tout chez moi c'est très lourd, ça pèse, les boissons c'est très lourd!

Et tu vends que ici ou aussi dans ton box ?

Oh ben des fois je vends là bas, mais ici c'est mieux, dans le boxe c'est un peu caché je trouve.

Il est où ton box ?

Dans la quadra D »

Ainsi donc, certains vendeurs ambulants ne le sont pas autant qu'ils n'y paraissent et béné~ cient des critères qui les quali~ ent comme faisant partie du Camelódromo. Ils viennent ainsi étendre les limites de ce dernier, au même titre que les ambulants « pirates », qui, par leur rattachement à un box sont

également liés à Uruguaiana. Vente de boissons devant le Camelodromo

(Pedro - vendeur ambulant - Propriétaire d'un box dans la quadra D - Entretien réalisé en octobre 2008)

L'arrivée des grandes ~rmes dans le Camelódromo

Le Camelódromo a atteint un tel succès aujourd'hui que des grandes marques internationales cherchent à y avoir leurs entrées. Ce pendant, les procédés utilisés sont réellement amusants, comme nous l'avions signalé plus tôt, n'entre pas qui veut dans le Camelódromo, il faut une clé d'accès.

Ainsi nous rencontrons en plein milieu de la quadra D (la plus mauvaise sur le plan de la vente selon les camelots) une petite installation constituée d'une table et d'un parasol, aux couleur de la ~ rme international Honda.

Attablés, deux jeunes vendeurs m'expliquent l'intérêt pour la ~ rme d'avoir un poste dans un lieu hautement fréquenté tel que le Camelódromo. Lorsque nous abordons le sujet de l'intégration à Uruguaiana, les explications sont plus que complexes :

« Ici c'est LE point stratégique. Nous, on est des vendeurs extérieurs, tu sais, vendeur externe ça veut dire qu'on est de la rue. Alors nous on repère ou est ce qu'il y a beaucoup de passage, c'est ici, donc c'est ici qu'on monte notre point.

Ce n'est pas Honda qui vous a demandé de mettre une table ici ?

Non, c'est nous qui avons proposé à Honda d'en mettre une ici. Parce que nous on est des vendeurs de rue. »

Jusqu'ici tout va bien, ces vendeurs font déjà partie de la famille des vendeurs de rue, et on peut même admirer l'initiative dont ils ont fait preuve. Mais au fur et à mesure de la conversation :

« Mais comment vous avez obtenu l'autorisation de vous mettre au milieu du chemin

En réalité ici c'est payé. Ici si tu montes quoi que ce soit, tu sais, il y a une association, cette tente tu paies, ça en face tu paies. Tout ça là, il faut payer pour pouvoir rester ici. Ici c'est un lieu sous le domaine de l'association. Et puis en fait notre entreprise... Parce que nous on fait partie de Honda, tu sais Honda à Barra da Tijuca11. Eh ben elle est partenaire avec motoline de Barra aussi.

??

Bon, ben en fait ce point là avec Moto line les mecs qui étaient venus là ils avaient eu des problèmes, et nous on pense que ça peu marcher. Du coup comme on est partenaire avec l'autre entreprise on a pu récupérer le point »

A partir de ce moment on ne comprend plus grand-chose... La barrière de la langue peut être.

« Mais vous aviez déjà travaillé ici dans le Camelódromo?

Non, moi j'avais toujours travaillé dans l'hôtellerie. Notre entreprise voulait déjà avoir un point ici, sauf qu'il n'y avait pas accès. Alors que l'autre entreprise, c'est plus facile pour eux, parce qu'ils ont déjà des gens à l'intérieur alors... »

11 Quartier de la Zona Oeste de Rio

Le stand Honda et ses vendeurs, Quadra D

 

De pire en pire, mais au fur et à mesure de la conversation, une con ance semble être gagnée pour laisser placer à un autre discours.

« Nous on se mélange avec les camelots, alors on devient camelots pour quinze jours ou pour un mois. On passe pour des camelots tu comprends ? Cette stratégie tu comprends, pour vaincre notre ennemi, on doit connaître son terrain. Les camelots ici ils cartonnent tout en vente, alors pourquoi est qu'on ne pourrait pas être camelots nous aussi ? On est tout autant capables de faire la même chose que ce qu'ils font. »

(Kleyton et Tiago - Employés de la ~ rme Honda - Entretien réalisé en septembre 2008)

Ainsi, la loi du Camelódromo serait elle la plus forte ? Alors que le métier de camelot est souvent dénigré, voilà que le processus inverse apparaît, feindre que l'on est camelot pour avoir une chance d'être accepté dans un type de commerce considéré marginal. On rejoint le raisonnement de Fernando pour qui le simple fait d'être camelot permettait d'être admis à Uruguaiana. Personne cependant ne parait dupe, et certainement pas l'association qui loue à la ~ rme Honda l'emplacement pour trois fois le prix d'un box loué dans la quadra D. Cela représente pour eux une somme relativement faible à l'échelle d'une ~ rme telle que Honda.

La notion de faire partie du Camelódromo

A travers les discussions ci-dessus, il est possible d'isoler des éléments qui déterminent si une personne fait partie ou non du Camelódromo, bien que l'on se soit rendu compte que faire partie du Camelódromo c'est une question qui relève aussi bien de détails physiques que du vécu rendant la réponse très personnelle.

Première notion clef ; avoir un box, ou pour le moins un espace dont on ne se fait pas chasser ; béné~ cier d'un point de vente dans ce lieu qui fut reconnu par la Prefeitura comme territoire o ciel des camelots.

Par extension, nous avons soulevé la question d'être simplement rattaché à un box. Car dans un sens, le vendeur de rue lié à un box y est employé au même titre qu'un employé classique, mais le type de marchandise implique que cet accord/alliance ne doive pas être reconnu. Seul le caractère illégal de la marchandise l'empêcherait de faire partie du Camelódromo...

Ensuite, le fait de cotiser à l'association, fut un critère également formulé. On notera cependant que ceux qui ne cotisent pas à l'UNIO, à savoir les employés ou la nouvelle génération de camelots ne sont pas moins que les autres des vendeurs du Camelódromo. Cela dit, par le fait de payer un loyer mensuel, ou de recevoir un salaire, dans un lieu où il existe une structure déjà implantée qui ~ xe ses propres règles, ces nouveaux camelots ont l'impression de faire partie du système formel et non d'un système alternatif. Ils n'ont d'ailleurs aucun contact avec ce système (l'UNIO), étant donné que le propriétaire endosse le rôle d'intermédiaire. En e et, bien qu'il n'exerce plus sur le lieu c'est toujours lui qui règlera la fameuse contribution sociale. Ainsi, l'UNIO devient pour nos nouveaux camelots une donnée relativement abstraite, au même titre que l'est le monde de l'administration dans le système formel.

Pour de nombreux vendeurs, la légalité du Camelódromo et de son fonctionnement ne sont actuellement plus à prouver. Qu'ils s'agisse des employés ou de la nouvelle génération de camelots, le fait de se retrouver dans un système faisant référence à un fonctionnement reconnu comme étant légal, les forti~ e dans l'idée qu'ils font partie d'un lieu intégré au système formel.

Ce raisonnement est plus que compréhensible, étant donné que le fonctionnement semble même avoir été accepté par l'ordre public. Rappelons nous de Lucio Costa, du Contrôle Urbain, qui a su si subitement retourner sa veste, défendant corps et âme le sort des camelots. De même, chaque intervention de la Police Municipale vise à démasquer les vendeurs pirates, et non à faire appliquer la stricte législation de la Prefeitura. Bien que certaines règles ~ xées par cette dernière soient toujours en vigueur d'après Rosalice, ce n'est le souci de personne de véri~ er qu'elles soient appliquées.

C'est ainsi que l'on amène une nouvelle notion, la plus simple de toute qui est être camelot. Faire partie du Camelódromo, c'est comme faire partie d'une famille, les camelots sont ~ ers de le dire, ici règne une grande solidarité.

« Quand la partie de la quadra C a toute brulée, ils ont pu réparer très vite. Et là chacun a donné ce qu'il voulait, 5 ou 10 reais, pour leur permettre de réparer leur baraque. C'est la solidarité hein ! »

(Kelly , 17 ans- vendeuse dans la quadra C depuis 14 ans - Entretien réalisé en janvier 2008)

Arrivé à ce stade, on se rend compte qu'il faut faire la di érence entre faire partie du Camelódromo, et faire partie de la famille du Camelódromo. Cette di érence se fait bien sûr au niveau de l'ancienneté, mais également au niveau de compréhension de sa propre appartenance à un système ou à un autre. C'est assez compréhensible, il est connu que le sentiment de solidarité (qui accompagne la notion de famille mentionnée) naît de l'union de personnes face à une adversité commune.

Ainsi, derrière le fait de faire partie du Camelódromo se cachent en réalité deux notions. Il y a ceux pour qui travailler à Uruguaiana est une donnée physique, reconnue par un système formalisé (le fait d'avoir un box, cotiser à l'association), et ceux pour lesquels le simple fait d'être un vendeur de la rue prime sur tout le reste, étant donné leurs origines commune (par cette formule on dirait presque que l'on parle de liens consanguins). Suivant les personnes, une seule de ces notions su t parfois pour être admis comme faisant partie du Camelódromo, alors que pour d'autres, les deux sont indissociables, et c'est ce qui ferait la particularité du camelot d'Uruguaiana.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius