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Le français et la diffusion du français dans la musique punk/hardcore

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par Jean-Baptiste LIVET
Université Aix Marseille - Master 2 coopération linguistique et éducative 2010
  

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III. Le concert

1) Accueil des groupes et bénévoles

Nous étions 3 personnes à l'Assommoir pour accueillir les groupes, confectionner les repas, faire les entrées, veiller à la sécurité, au bon déroulement de la soirée, à la durée des concerts de chaque groupe et servir les consommations au public. En ce qui me concerne je me suis occupé des entrées, du repas et des changements de plateau.

Les groupes sont arrivés comme prévu autour du 18 heures à l'Assommoir. Le matériel a été installé par eux-mêmes en quelques minutes, car chaque groupe partageait le matériel apporté. Puis les deux groupes de Montpellier/Béziers, qui ont le même batteur, ont fait de courtes balances : réglage de la batterie, puis de la basse, puis de la guitare et enfin des chants (un chant principal avec 3 choristes). Ensuite les Crades marmots (qui jouent avec une boîte à rythme, donc sans batteur) et enfin les White Card (le groupe qui joue en premier effectue ses balances en dernier, afin de n'avoir plus qu'à jouer le moment venu, sans retoucher aux réglages). Pendant ce temps là les Tados et Solidagité installent le stand de merchandising (voir photos en annexes).

A 19H30, tout le monde (11 musiciens plus 3 bénévoles) était à table pour le traditionnel (puisque nourrissant et très bon marché) salade/pâtes bolognaise des concerts punks !

2) Les concerts

20H15 : après avoir débarrassé nous ouvrons les portes pour accueillir les premiers spectateurs. Les White Card commencent leur prestation à 21h00 devant une salle encore clairsemée. Comme prévu ils terminent à 21H45, pour que Tados puisse commencer à jouer à 22h00, le temps de changer le matériel qui n'est pas commun aux différents groupes (guitare, basse, cymbales et caisse claire). Cette fois, le public est plus dense et l'ambiance monte en puissance. A 22h40, je me rends compte que le groupe est loin d'avoir terminé son set et je dois donc leur demander de le raccourcir. Ils jouent encore 3 morceaux et laissent la place aux Crades Marmots qui peuvent donc commencer à jouer autour de 23h. Eux aussi ont un set nettement plus long que les trois quarts d'heure alloués à chaque groupe et je dois donc de nouveau leur demander de sauter quelques morceaux pour finir dans les temps. Vient enfin le tour de Solidagité, qui joueront jusqu'à 00h45 environ, ce qui nous laisse tout juste le temps de laisser les gens finir leur verre puis fermer le bar dans les temps, à savoir 1h30 du matin. Ne resteront ensuite que les artistes et les bénévoles pour finir la soirée tous ensemble et interviewer chaque groupe.

L'ordre de passage des groupes était déterminé à l'avance : l'habitude veut que les groupes qui

viennent de loin jouent après les locaux. Mais dans notre cas, le batteur étant la même personne pour les deux formations non stéphanoises, il lui fallait un temps de repos entre ses deux prestations scéniques. Cela aurait pu poser un problème de temps au niveau du changement de plateau, mais comme les Crades Marmots n'utilisent pas de batterie il n'était pas nécessaire de changer les cymbales, caisse claire et autres réglages entre les 3 derniers groupes.

Les interviews se dérouleront de manière détendue et spontanée. En effet, à l'écoute de ma précédente interview avec Reuno de Lofofora, je m'étais rendu compte que j'étais beaucoup trop intervenu dans ses réponses, je ne le laissais pas toujours finir ses interventions et parfois je l'orientais même vers la réponse que je voulais entendre... bref, j'étais déçu de ma prestation et je voulais donc rectifier le tire ce soir là en laissant les gens répondre à leur guise et surtout jusqu'à ce qu'ils aient complètement fini leurs réponses. Je voulais aussi davantage rebondir sur leurs propos plutôt que de suivre strictement mon questionnaire. Par exemple, il me semblait intéressant d'aborder la question de l'occitan puisque les Solidagité ont par exemple en projet d'enregistrer un morceau dans cette langue, et le fils du batteur Ratboy va à l'école en occitan quelques heures par semaine. Ces gens ont donc une démarche en faveur des langues régionales et de leur diffusion, sujet que mes questions à l'origine n'abordent pas du tout.

3) Le public

Nous ferons en tout et pour tout seulement 46 entrées payantes ! Il en manque donc une bonne dizaine pour rentrer dans les frais. Tados et Solidagité avaient 3 invités, et comme trop souvent dans les concerts à l'assommoir, plus d'une dizaine de personnes sont arrivées après 23h, une fois que les entrées n'étaient plus payantes...

En effet on ne peut pas demander aux gens de payer plein tarif alors que plus de la moitié des groupes sont passés, et on ne peut pas non plus laisser une personne en permanence aux entrées. C'est le cas dans la majorité des petits concerts, et les gens le savent bien. Donc, quand ils connaissent trop les groupes qui jouent (comme les groupes locaux que tout le monde a déjà vu plusieurs fois) ou au contraire pas du tout (car les « têtes d'affiche » ne sont pas assez célèbres), il attendent la toute fin de la soirée pour profiter de quelques morceaux et retrouver des gens, sans payer d'entrée. Si ces gens avaient joué le jeu et étaient venus plus tôt, j'aurais pu rentrer dans mes frais.

Cependant les groupes ont quand même pu se produire devant une salle assez remplie puisqu'en tout

près de 70 personnes étaient réunies dans le bar pour cette soirée, sans compter la quinzaine de musiciens/organisateurs, et pour eux cela était agréable et l'ambiance était bonne.

D'un point de vue financier, les entrées ont donc représenté 230 euros. Pour payer les 2 groupes de Montpellier/Béziers, j'ai donc rajouté 50€ et le bar 30€. Les Crades Marmots et White Card ont renoncé d'eux-mêmes à me demander un cachet, merci à eux et heureusement pour moi !

A ce niveau là il s'agit donc d'un échec, puisque la communication sur le concert à été largement suffisante mais n'a pas suffi. Pour preuve, il y avait ce soir là des personnes venues de Lyon, Clermont-Ferrand et de Valence ! Les raisons expliquant le peu d'assiduité des stéphanois sont à chercher ailleurs et elles sont multiples.

La principale est que le punk/hardcore n'est pas particulièrement à la mode en ce moment, et qu'il n'y avait pas de tête d'affiche suffisamment célèbre pour attirer du monde simplement sur un nom. Je veux dire par là que les gens présents venus voir ces formations sont des personnes investies dans la scène (musiciens ou organisateurs de concerts), et que cette soirée n'a pas attiré d'amateurs « lambdas ».

On peut aussi évoquer une semaine chargée pour les amateurs de musique, avec la veille à Saint-Etienne un gros concert en hommage aux Ramones (légendaire groupe de punk rock), et le soir même un concert de musique électro au Fil et un autre de folk/punk dans une ville voisine (Saint Symphorien sur Coise), plus le match football de l'Association Sportive de Saint Etienne, le club de football de la ville attirant encore plus de 20 000 spectateurs à chaque match à domicile. Par

conséquent, bien que le concert ska/punk/hardcore fut annoncé depuis longtemps, les gens ont faire un choix.

De plus, il faut admettre que tout n'est pas si rose pour la scène punk française et que l'effet de bande joue énormément dans les concerts : beaucoup n'iront qu'à ceux organisés par des amis à eux et jamais à ceux des autres. Chaque association a son public attitré et on peut regretter le manque de partage et d'ouverture entre elles.

Enfin, il faut savoir qu'en Europe de l'ouest, la France fait pâle figure en matière de fréquentation des spectacles vivants, comparée à ses voisins. Voici des statistiques issues de l'Eurobaromètre de 2001, portant sur la fréquentation du théâtre, des concerts et de l'Opéra en Europe : sur 100 personnes de plus de 15 ans de chaque pays, ont été à un concert au cours de l'année précédent l'enquête :

Italie : 27

France : 26

Royaume-Uni : 30 Allemagne : 32

Suède : 45

Moyenne UE : 30

On constate qu'il est bien plus habituel pour un suédois ou un anglais d'assister à un concert que pour un français, tous styles de musique confondus.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry