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Gouvernance locale et developpement communautaire durable : cas du centre de santé du village Gboto Zeve au Togo.

( Télécharger le fichier original )
par Valentine OLOUME BEYEME
Centre de Recherche et d'Action pour la Paix, Institut de la Dignité et des Droits Humains - Master II en Ethique et Gouvernance; Option " Ethique Economique et Développement Durable". 2011
  

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Chapitre III - CADRE METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE

Il s'agit ici d'expliquer l'approche méthodologique de l'étude de terrain qui a conduit aux résultats exposés dans la deuxième partie. Une première section justifiera le choix de la technique utilisée, ses difficultés et limites. La deuxième présentera le processus de collecte, l'échantillonnage ainsi que les outils utilisés. La dernière enfin détaillera la méthode de traitement et d'analyse des données.

A- TECHNIQUE D'ETUDE

Cette section consiste d'abord à justifier le choix de la technique d'étude, mais aussi de faire l'état des difficultés rencontrées sur le terrain.

1- Justification du choix de la technique d'étude

En raison des objectifs de l'étude, la technique retenue est l'enquête qualitative. Le choix de cette technique se justifie aussi par le fait que cette étude a voulu faire une approche globale de la gouvernance dans un espace concis. D'où le choix des critères et indicateurs généraux de la bonne gouvernance tels que la responsabilité, la participation et la transparence. Il faut également noter l'exigence d'entrer en relation avec les populations afin d'échanger avec elles sur un sujet qui nécessite leur perception et leur ressenti, et, de ce fait, ne pouvant être facilement recueillis par la méthode quantitative.

Toutefois, bien qu'étant la mieux adaptée, la méthode qualitative a tout de méme posé quelques difficultés de terrain.

2- Difficultés de terrain

La principale difficulté rencontrée était la barrière linguistique, et donc l'impossibilité de mener des conversations directes lors des focus groups (groupes de discussion).

Les participants aux groupes de discussion s'exprimaient pour la grande majorité en langue locale waotchi et en langue éwé (langue parlée dans tout le grand Sud du pays). Ce qui a nécessité la présence d'un interprète-traducteur et d'un « retranscripteur » dans l'équipe pluridisciplinaire composé à cet effet. Cette mesure a été envisagée en vue de limiter les biais liés à la traduction.

B- COLLECTE DES DONNEES ET ECHANTILLONNAGE

Il a été signalé dans les limites de la littérature une insuffisance, voir une absence d'études spécifiques dans la village Gboto Zévé. C'est pourquoi une présentation de la zone d'étude sera nécessaire à ce niveau. Ensuite seront tour à tour expliqués l'échantillonnage, la méthode et les outils de collecte de données.

1- Présentation de la zone d'étude

Gboto Zévé est un village du canton Gboto, situé dans la préfecture de Yoto, (région maritime au Sud), à environ 80 Km au Nord-est de la capitale togolaise, Lomé (voir figure 2, page 33).

Le canton Gboto est constitué de six (06) villages à savoir Kossidamé, Assigamé, Amoussi, Vodoupé, Zouvi et zévé. L'appellation de chacun de ses villages du canton est généralement précédée du préfixe « Gboto », d'où par exemple Gboto Zévé pour le village Zévé. Tout comme l'on pourrait aussi dire Gboto Kossigamé, Gboto Assigamé, etc.

De sources orales et selon les informations recueillies sur les lieux, l'histoire révèle que les populations autochtones de cette localité seraient originaires de l'actuelle ville de Oyo au Nigéria. La langue parlée localement est le « waotchi ».

 

Gboto Zévé

Figure 2 : Localisation de la zone d'étude : le village Gboto Zévé

La population, d'un effectif de plus de 2 500 habitants, vit essentiellement de l'agriculture vivrière. La culture du coton comme culture de rente n'a pas connu un essor très favorable, malgré l'engagement de certains planteurs.

Le premier centre de santé du village construit en l 961 comprenait 5 pièces dont :

- une salle de consultation ; - une salle d'accouchement ; - une salle des accouchées ; - une salle de soins ;

- une salle pour garder le matériel de soins.

Ce dispensaire était géré par une sage-femme formée par des religieuses (infirmières) de la Providence Saint André de Kouvé (localité voisine).

En 1988-1989, une ONG Canadienne en collaboration avec l'élite extérieure (EtatsUnis d'Amérique et France) du village a construit un nouveau centre de santé qui devient opérationnel le 2 janvier 1992. Il est actuellement dirigé par un personnel qualifié dont :

- un infirmier diplômé d'Etat ; - une sage-femme ;

- un aide soignant ;

- un gérant.

Contrairement au premier dispensaire, le présent, d'une capacité plus grande comprend sept (07) salles, une grande véranda et un incinérateur. Il dessert également sept ( 07) villages, fermes et hameaux voisins. (Voir détail en annexes N°II et III).

Le village compte également d'autres infrastructures telles que des écoles (maternelle, primaire et collège d'enseignement général). Les populations disposent de l'eau courante, d'un centre d'alphabétisation et d'une bibliothèque communautaire. Mais cette dernière bien que fournie en livres, n'est malheureusement pas utilisée par la communauté.

Le niveau et la qualité de vie des populations n'est pas à apprécier. Car, la plupart des ménages vivent dans la précarité et connaissent d'autres difficultés liées aux conditions de vie difficiles propres au milieu rural africain : la mauvaise qualité des routes, l'électrification rurale et l'assainissement insuffisants.

2- Echantillonnage

Géographiquement, Gboto Zévé est un carré constitué de quatre quartiers. C'est fort de cette orientation que le plan d'échantillonnage a consisté à recruter les participants aux quatre coins du village, par souci de représentativité spatiale uniquement. Rappelons encore que la méthode qualitative retenue n'exigeait pas une quantification particulière de la population. Le souci majeur étant la représentativité spatiale ainsi que les quotas d'ages et de sexe.

La taille des groupes était de 12 personnes24, soit un total de 36 personnes pour les focus groups. On note une faible représentativité des femmes et des jeunes dans les groupes.

Le tableau qui suit donne la structure des différents groupes selon le sexe.

Tableau 5 : Structure des focus groups selon le sexe

 

Sexe

Total

Hommes

Femme

 

Groupe 1

8

4

12

Groupe2

8

4

12

Groupe3

11

1

12

Total

27

9

36

Source : Présente étude

Au delà de ces trois groupes de discussion, plusieurs autres entretiens individuels et informels ont été menés dans le but de la triangulation. Le tableau de la page suivante en donne les détails selon le nombre et les cibles. Au total le nombre global des personnes interviewées pour tous les types d'entretiens réalisés est de 50.

24 Selon les normes méthodologiques de la recherche en sciences sociales, la taille des groupes de discussion est de 8 à 12 personnes.

Tableau 6 : Taille globale de l'échantillon

Type d'entretien

Nombre d'interviewés

Cible

Focus groups

36

Population de Gboto Zévé (Hommes, femmes, jeunes)

Entretiens individuels

10

-Chef du village

-Personnel du centre de santé -Ministère de la santé

-Elite du village à Lomé

-Personnel enseignant des écoles

Entretiens informels

4

-Informateurs clés de la communauté -Autres personnes ressources

Total

50

Source : Présente étude

3- Méthode et Outils de collecte de données

Selon le type de données recherchées, trois méthodes de collecte ont été combinées. Il s'agit de :

- la recherche documentaire pour circonscrire le cadre théorique ;

- l'observation et l'entretien libre pendant la phase exploratoire, pour

établir d'abord le contact avec le milieu d'étude et les différents acteurs,

et pour compléter ensuite les données du cadre théorique;

- l'entretien semi-directif pour recueillir les données de terrain au sein de la zone d'étude ;

- la MARP (Méthode Accélérée de Recherche Participative) pour rendre effective la participation des populations au processus de recherche-action.

Pour collecter ces données diverses, les outils les mieux adaptés étaient le guide de discussion semi-directif et les outils participatifs de la MARP.

Le guide de discussion (voir annexe N° 1.), a été utilisé pour l'animation des focus groups. Il renfermait des questions ouvertes formulées à la suite de l'opérationnalisation des variables qualitatives recherchées.

Les outils de la MARP quant à eux avaient pour but d'opérer le diagnostic participatif. Il s'agit de renforcer la participation des populations au processus de recherche-action, afin que celles-ci soient considérées comme actrices plutôt que spectatrices de leur propre développement. L'importance de cet outil qui n'est plus à démontrer reste toujours d'actualité. Selon Minfegue25 :

« Le diagnostic participatif semble aujourd'hui être un outil de choix pour les organismes publics et organisations (locales et internationales) intéressés par des planifications locales d'action de développement. Cet outil qui apparait diversifié dans ses phases d'utilisation, bien que posant des problèmes méthodologiques liés à cette diversité d'usage, peut apparaitre être un catalyseur de choix des dynamiques endogènes de participation populaire mais aussi de promotion locale de quelques principes de gouvernance à savoir : la transparence, la reddition des comptes ou la démocratie (locale). »

Les trois outils de la MARP utilisés étaient les suivants :

- l'arbre à problèmes pour visualiser de façon collective les problèmes, leurs causes et leurs conséquences. L'objectif final étant l'analyse approfondie des causes les plus pertinentes pour la recherche commune des solutions appropriées;

- l'arbre à solutions pour déterminer les actions à mener et les résultats attendus;

- le diagramme de Venn ou diagramme des organisations pour la collecte des données socio-institutionnelles. L'intérêt de cet outil a été la visualisation des activités économiques et relations sociales entre les

25 Minfegue, A., le diagnostic participatif comme espace fortuit de projection, de concertation et de «contrôle » entre « administrateurs » et « administrés », les cahiers de l'IGAC, n°5, février 2011, p.1.

différentes organisations internes et externes à la communauté, afin de susciter la discussion.

Il est à signaler que l'intérêt des outils de la MARP utilisés ici dans cette étude est leur dimension exploratoire, la phase de planification du changement ne pouvant encore être envisagée à cette étape. Les données ainsi recueillies ont été traitées et analysées suivant un processus à trois étapes : la retranscription directe des entretiens, l'analyse principale et l'analyse secondaire.

Les trois étapes de ce processus sont détaillées à la section qui suit, consacrée à la méthode de traitement et d'analyse des données.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius