0.1 PROBLEMATIQUE
L'érosion est un ensemble de processus qui se manifeste
par divers formes et aspects. A Kinshasa, c'est la forme en crevasses (ravins)
qui est la plus rependue et la plus visible sur les versants en forte pente.
Ces incisions présentent plusieurs formes et dimensions. A ce sujet, on
observe des incisions linéaires sur les versants et les
amphithéâtres en tête de mues. Mais tous ces ravins ne
présentent pas la même morphologie. Après le
déclanchement du phénomène, l'incision qui en
résulte acquiert des caractéristiques spécifiques en
fonction de l'environnement, de la pente, de la composition du sol et substrat
de la compétence des eaux de ruissellement concentré. En effet,
c'est la source et la compétence du ruissellement qui joue un rôle
prépondérant dans la morphologie caractéristique des
ravins. Géomorphologiquement, on distingue différentes formes
selon le profil, l'âge du ravin ainsi qu'en fonction de l'activité
érosive dans le ravin.
Kinshasa capitale de la République Démocratique
du Congo est la deuxième ville d'Afrique noire après Lagos
(Nigeria) du point de vue population. Comme toutes les autres cités
africaines Kinshasa souffre de maux que connaissent les Pays en Voie de
Développement : la paupérisation, l'insalubrité,
l'urbanisation démesurée et incontrôlée ainsi que
l'érosion. La Capitale de la République Démocratique du
Congo est frappée par ce dernier fléau de manière
spectaculaire et grave : On parle de quelques 600 têtes de ravins
qui entaillent ses communes dont SELEMBAO. (Miti et al 2005)
A Kinshasa l'accroissement démographique
démesuré a été accompagné d'une demande
forte et pressante de logements ayant entrainé les constructions
anarchiques, la déforestation, le délabrement des infrastructures
routières, la surdensification et les difficultés de
transport ... Ainsi, ce site déjà prédisposé
par son substrat sableux à l'érosion a été
fragilisé. (Lelo Nzuzi et F. Tshibangu, 2005)
Suite à ce désordre urbanistique et au manque
des dispositifs efficaces de drainage pour contrôler le ruissellement
normal des eaux de pluies, la ville de Kinshasa est ainsi dangereusement
minée par les érosions ravinantes qui prennent de plus en plus
de l'ampleur.
0.2 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
Il existe des études sur les différents aspects
des érosions dans le monde, en Afrique et en République
Démocratique du Congo, nous citons à titre indicatif
notamment :
Amin SHABAN & Rania BOUKHEIR, 2001 ; dans leur
recherche sur « L'apport de la télédétection
pour la modélisation de l'érosion hydrique des sols dans la
région côtière du Liban » ont
étudié la typologie des unités géomorphologiques
pour mieux valoriser l'apport des images satellitaires à l'étude
des érosions.
A.SADIKI et J. J. MACAIRE, 2004 soutiennent à travers
leur étude sur » L'utilisation d'un Système
d'Information Géographique (SIG) pour l'évaluation et la
cartographie des risques d'érosion par l'équation universelle
des pertes en sol dans le rift oriental (MAROC) : cas du bassin versant de
l'Oued BOUSSOUAB ».
Plusieurs études ont été
réalisées au Département des sciences de la terre sur les
érosions notamment par Kinzaya(1998), Lokwisha (1999), Mwanza et Konso
(2000), Menze (2002),Maluku (2002) Afusui (2006), celles-ci ont parlé
des causes du déclanchement, des mécanismes du ravinement, des
impacts financiers et de l'aménagement.
Delphine SACREE en 2007, dans son travail intitulé la
`'détection des ravins et évaluation du risque érosif sur
le Mont-Amba à Kinshasa'' met en évidence la détection par
image satellite des ravins tout en essayant d'établir une carte des
zones à risques, susceptibles de laisser place à la formation de
ravins et une tentative d'identification des ces derniers sur des images
satellites à très haute résolution.
Dans son travail de Fin d'étude
intitulée « contribution à l'analyse de
l'érosion intra-urbaine : cas du bassin versant de la
Funa » T.WOOTERS en 2008, a tenté de caractériser les
nombreux ravins localisées au niveau du bassin versant de la
rivière Funa. Il a trouvé que ces ravins présentent des
caractéristiques qui les classent soit comme actifs soit comme
inactifs.
Nous avons trouvé cette classification
intéressante et avons voulu la prolonger dans la commune de Selembao.
Cette catégorisation apporterait une aide importante aux
décideurs et aménageurs afin de planifier les interventions de
lutte.
La question fondamentale qui nous préoccupe ici est de
savoir comment se présentent actuellement les ravins dans cette partie
de la ville tant du point de vue : dimensionnelle, de l'emplacement sur le
versant, de l'âge, de la forme des talus et des sillons, de l'absence ou
non de la couverture végétale sur les talus et dans les sillons
ainsi que des nombres des têtes.
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