I.1.b Approches cognitives « Health
Psychology »
Concernant les malades, des études centrées sur
la réduction de l'angoisse par le soutien des stratégies de
coping ou la réduction des agents stresseurs maîtrisables
(BRUCHON-SCHWEITZER, 2002) ont démontré que les
informations préparatoires sont les plus importantes pour réduire
l'angoisse des malades. (SCOTT, 2004)
A la suite du constat de souffrance psychique des soignants
par surmenage (« Burning-Out ») de nombreuses
études cliniques ont été menées ces
dernières années, faisant de ce thème un classique de la
psychologie du travail dans le domaine de la santé. Elles ont abouti
à de nombreuses mesures d'aménagement de l'organisation du
travail des soignants. (CALDWELL, 1981, WALLYMAHMED, 1993) et
particulièrement pour la réanimation à mettre en
évidence un type de personnalité dite résistante
(« hardiness ») chez certains soignants qui au contraire
des autres, passent la plupart de leur carrière dans le même type
de service sans envie d'en changer. (DAINES, 2000)
I.1.c Approche psychobiologique : notion de ROPA de H.
Laborit
Pour H. Laborit, la réanimation consiste à
rétablir la situation écologique en sacrifiant si
nécessaire l'homéostasie. La réanimation est alors un
moment transitoire où le thérapeute doit régler le
traitement en fonction du besoin de l'organisme, plutôt que d'agresser
l'organisme et risquer de provoquer une réaction mortelle. (Encyclopedia
Universalis)
Les travaux de H. Laborit sur la ROPA (réaction
organique post-agressive) ont été lentement pris en compte dans
l'anesthésie et la réanimation françaises. En 1960, H.
Laborit se heurte à des difficultés de publication de ses travaux
en physiologie sur les situations d'urgence menaçant à court
terme les fonctions vitales et crée le journal Agressologie.
La ROPA est basée sur le principe d'une réaction
de l'organisme à une lésion, ou une agression chirurgicale qui
peut provoquer un état de choc qui mène à la mort. Elle
déclenche une irrigation préférentielle du cerveau, du
coeur et des muscles pour une préparation à l'action de lutte ou
à la fuite impossible, au détriment des autres parties du corps
qui peuvent manquer d'oxygène. Elle serait liée à l'axe
hypothalamo-cortico-surrénalien et au système nerveux
végétatif sympathique et la sécrétion
corticosurrénalienne. Lors d'une intervention thérapeutique
agressive, l'inhibition de ce mécanisme par neuroleptique permet
d'éviter l'état de choc mortel.
Le concept de ROPA est à différencier de celui
de Stress de Selye, car il concerne une agression brutale et subite, auquel le
sujet ne s'attend pas, tandis que le concept de Stress concerne les impacts des
changements courants de la vie quotidienne mais qui peuvent poser
problème par leur intensité ou leur fréquence.
Dans le cas de la réanimation, la ROPA peut expliquer
les vulnérabilités aux infections par la défaillance du
système immunitaire ou l'aggravation des défaillances
malgré les soins de maintient des fonctions vitales, ainsi que les
agitations de type agressive en réveil toujours concomitantes avec des
aggravations de l'état fonctionnel global.
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