I.2 LA
RÉANIMATION MÉDICALE AUJOURD'HUI
I.2.a Description des pratiques et des malades dans un service
représentatif
La réanimation est une technique institutionnelle
récente et se définit comme une « discipline
médicale nouvelle qui comporte l'ensemble des gestes
thérapeutiques destinés à conserver un équilibre
humoral aussi proche que possible de la normale au cours des états
morbides aigus, qu'elle qu'en soit la nature. » (HAMBURGER,
1954) Aujourd'hui, après plus de 50 ans d'expérience, les
règles de pratiques sont relativement standardisées et
stabilisées grâce aux nombreuses recherches et échanges en
occident.
Les médecins de réanimation médicale
actuels sont les mieux rémunérés des médecins
hospitaliers, aux compétences à la fois les plus
générales et les plus approfondies. Leur formation est la plus
longue car elle dure 5 ans en complément d'une première
spécialité.
Les malades admis dans un service de réanimation
médicale sont « recrutés » selon des
critères précis définis par les sociétés de
réanimation (SFAR : Société Française
d'Anesthésie et de Réanimation, SFRL : Société
de Réanimation de Langue Française, GFRUP : Groupe
Francophone de Réanimation et Urgences Pédiatriques, SFMU :
Société Française de Médecine d'Urgence), à
la fois pour lui permettre une récupération optimale et
éviter l'acharnement thérapeutique inutile. Concernant la
réanimation médicale, elle n'admet que des malades ayant subi des
défaillances vitales d'origine fonctionnelle et non-traumatiques, ne
nécessitant ni chirurgie générale, ni chirurgie
neurologique. (Pathologies prises en charge en Annexe A1)
Pour le malade de réanimation, tout est mis en oeuvre
pour le faire survivre et son admission sous-tend cette possibilité, ce
qui explique la réticence devant une pratique des soins palliatifs en
réanimation. Il arrive en urgence, a déjà subi les actes
de premiers secours avec succès mais son état est toujours
instable. Il faudra encore 20 minutes à un infirmier et un
médecin pour installer le malade dans son lieu de soin, relier ses
fonctions vitales aux machines de maintien cardio-respiratoire et tenter de
stabiliser son état physiologique. Les malades de la réanimation
médicale qui survivent ne restent pas longtemps dans le coma, et
arrivent souvent conscients dans le service. Ils se souviennent des impressions
de mort imminente et de défaillances vitales malgré des
états confusionnels temporaires qui s'accompagnent de délires,
cauchemars ou hallucinations.
Nous avons remarqué que le critère essentiel de
sortie, une fois toutes les autres fonctions stabilisées, repose sur
l'autonomisation de la fonction respiratoire, dit
« sevrage » ventilatoire. Pendant toute la période
de sevrage, le malade est soumis tous les matins aux tests de ventilation
spontanée et à l'inconfort d'une respiration déficiente en
cas d'échec du test. Dans le cas d'un échec de sevrage, le malade
peut survivre avec un soutien ventilatoire permanent nécessitant une
trachéotomie, ou partielle par masque, une fois adapté à
un ventilateur mécanique de petite taille, celui-ci pouvant être
installé dans une chambre en hôpital ou au domicile. Selon
l'espérance de survie et la qualité de survie, le malade
stabilisé et l'urgence vitale passée, il sera alors
considéré comme capable de décider d'une limitation de
soins.
A sa sortie du service, le malade survivant aura reçu
un diagnostic et selon celui-ci, sera orienté vers un service de soins
spécialisé, de rééducation ou au domicile.
|