Interactions entre minéraux et
oligoéléments contenus dans quelques
légumes proposés contre l'anémie ferriprive dans la
ville de Lubumbashi
P. LUHATA,Sj1, MULUNGULUNGU N. HO ALI2., E.
KALONDA3, A.B. KANANGILA4, A. ILUNGA M5.
Résumé
Le dosage des différents
oligoéléments présents dans quelques légumes
utilisés contre l'anémie ferriprive dans la ville de Lubumbashi a
permis d'établir certains rapports constants entre minéraux en
interaction. Ces rapports sont une clé dans le choix de la bonne
espèce à consommer en cas d'une anémie ferriprive.
Mots-clés : Absorption intestinale,
oligoéléments, antagonistes, anémie ferriprive,
légumes.
O. Introduction
Des nombreux ions minéraux nécessaires au maintien
de la santé humaine sont
apportés par les plantes et fruits comestibles. Ces
nutriments sont nécessaires en quantité très faible,
inférieure au milligramme par jour. Certains jouent un rôle
très important dans le fonctionnement des systèmes enzymatiques
(R. DERACHE, 1986). En d'autres termes, ces minéraux sont essentiels
parce qu'ils participent à des nombreuses réactions biochimiques
dans l'organisme (BLIEFERT ET PERRAUD, 2009). Parmi ces minéraux, le fer
est certainement l'un des plus importants (LEPOIVRE, 2004).
Les statistiques de l'OMS révèlent que la
carence en fer est aujourd'hui la maladie nutritionnelle la plus
répandue dans le monde, tout spécialement en milieu tropical
où elle touche surtout les femmes, en particulier lors de la grossesse,
et les enfants (DILLON, 2000). Face à cette carence en minéraux,
les légumes verts se présentent comme la solution efficace et
moins coûteuse. D'après B. JACOTOT et B. CAMPILLO (2003), les
légumes frais contiennent des substances anti-oxydantes dont on
reconnaît maintenant l'importance dans la prévention de plusieurs
pathologies, notamment la lutte contre les radicaux provoquant le
vieillissement des cellules.
1 LUHATA Lokadi Pierre, SJ ,
Collège Jésuite ALFAJIRI Bukavu/ Sud-Kivu, RDC.
Contact : (+243) 09 98 37 55 77 ou + (243) 089 92 58 625
Email : luhatagot@
yahoo.fr
2 MULUNGULUNGU N. Ho Ali , Vice-doyen
de la Faculté des sciences et professeur au département de
Chimie. Université de Lubumbashi
Contact : E-mail : deo mulungulungu@
yahoo.fr
3Emery KALONDA,
Département de chimie. Université de Lubumbashi
4A.B. KANANGILA,
Département de Chimie. Université de Lubumbashi
5ILUNGA MADIKA,
Département de géologie. Université de Lubumbashi
Cependant, l'absorption des oligoéléments au
niveau des intestins est influencée par différentes substances
organiques et minérales (R. ROUDAUT et B. CORNU, 1999). Ainsi, le manque
de connaissances sur la composition chimique de ces plantes comestibles
constitue d'une part, un obstacle pour leur bonne utilisation et d'autre part,
un problème dans le choix de la bonne espèce à consommer
en cas de carence en minéraux. D'une part, l'absorption des sels
minéraux est influencée par différentes substances
organiques (Odile ADRAGNABOURGEOIS et Claude Marcel BOURGEOIS, 1999).
La difficulté de poser un diagnostic sur la carence
alimentaire en Fer pousse à faire des analyses différentielles.
En effet, le Fer peut subir des interactions secondaires ou des inductions avec
d'autres oligo-éléments. Ainsi, une déficience en Cuivre
ou une augmentation du Zinc peut induire une anémie par interaction
métabolique. Toutefois, ces indications ne sont pas rassurantes,
d'où un diagnostic différentiel basé sur les dosages de la
transferrine (Tf), de la Ferritine (Ft), du Fer sérique et surtout du
Fer sur sang total, combinés aux dosages de la B12 et de l'acide folique
permettent de poser un diagnostic sûr.
Forts de ce qui précède, nous nous sommes
proposés de doser dans les légumes proposés à
Lubumbashi contre l'anémie ferriprive le Fer et les différents
oligoéléments antagonistes avec ce dernier en vue d'informer les
consommateurs sur la qualité de la biodisponibilité du Fer.
1. Matériels et méthode
a. Période d'étude
Le prélèvement des échantillons a
été effectué pendant le mois d'Avril 2009.
b. Choix des légumes et des
sites
La sélection des légumes s'est faite sur base
d'une enquête préliminaire sur un échantillon
constitué de tradipraticiens, nutritionnistes et médecins des
Cliniques Universitaires, de l'Hôpital Général de
Référence Jason Sendwe, du Centre de Santé Saint-Esprit de
l'UNILU et du Centre Médical Saint Joseph sur la route Kipopo.
Tableau VI- Dépouillement de l'enquête sur
les plantes légumineuses riches en fer à Lubumbashi
Fréquence (%) 2/14= 14 ,29% 4/14= 28,57% 7,14% 3/14=
21,43% 3/14=21,43% 1/14= 7,14%
C.M. St Joseph + + - - + +
C.M. St. Esprit - + - + - -
Tr. Praticiens - - + - -
Totaux
Cliniques Uni. + + +
H.G. SENDWE
Centres Epinards Feuilles de Manioc Mushilu Oseilles rouges
Matembele Chou de chine
2 4 1 3 3 1
- + - + +
- + -
Les résultats de l'enquête ont montré que
les feuilles de manioc sont plus connues (28,6%), suivies des oseilles rouges
et des matembele (21,4%), des épinards (14,3%), et des choux de
Chine(0,71).
En vue de cerner tout l'espace nous avons divisé la
ville en quatre sites d'approvisionnement en légume à savoir : le
site de KISANGA dénommé site A (Ouest de la ville), le site de
KAFUBU (Sud -Est, site B), le site de Golf Malela (Nord-Ouest, site C) et le
site de KASAPA (Nord de la ville, site D).
Quatre différentes espèces de légumes ont
été prélevées. Il s'agit des feuilles de manioc (
Manihot esculantus), matembele ou feuilles de patates douces
(Ipomoea batata), oseilles rouges (Hibiscus sabsariffa)
et des choux de Chine(Brassica oleracea var.
chinensis) en remplacement des épinards non disponibles en
avril.
2. Analyse chimique
Les analyses ont été effectuées au
Laboratoire de recherche du Département de Chimie pour l'apprêt
des échantillons et dans le laboratoire de l'Office Congolaise de
Contrôle (OCC) pour les différents dosages.
La matière sèche a été obtenue par
étuvage et les cendres par incinération. La température du
four a été réglée de manière à tenir
compte des points de fusion de différents éléments
à analyser.
Le dosage des différents minéraux et
oligoéléments a été effectué grâce
à la méthode d'analyse utilisant l'émission par plasma
à couplage inductif (ICP).
3. Résultats et interprétation
Tableau I - Composition chimique des légumes
supposés combattre l'anémie ferriprive à Lubumbashi (en %
dans la matière sèche)
Site A
Site B
Site C
Site D
CCh. 0,0004 4,157 0,0004 0,0033 0,1518
Os.r
CCh 0,0005 1,318 0,0003 0,0038 0,0807
Os.r 0,0006 0,7010 0,0005 0,0031 0,1371
C.Ch 0,0006 2,225 0,0002 0,0046 0,1028
Os.r
C.Ch 0,0007 1,866 0,0001 0,0024 0,0905
Osr 0,0007 0,8391 0,0005 0,0050 0,1492
Fm 0,0004 0,9977 0,0000 0,0016 0,0277
Mtbl 0,0004 2,254 0,000 0,0027 0,0533
Fm 0,000 0,849 0,000 0,002 0,031
Mtbl
Fm 0,0004 1,015 0,0001 0,0018 0,0423
Mtbl 0,0007 1,270 0,0000 0,0042 0,0896
Fm
Mtbl
As
0,0006 0,6639 0,0005 0,0026 0,1241
0,0006 1,327 0,0000 0,0034 0,0501
0,0008 0,8300 0,0005 0,0053 0,1479
0,0005 0,8762 0,0000 0,0020 0,0314
0,0006 2,020 0,0001 0,0039 0,0501 0,8428 0,0157 0,0003 0,0037
Ca
Cd
Cu
Fe
Mg
0,5599 0,0042 0,0003 0,0134
0,3186 0,0406 0,0003 0,0070
0,2044 0,0253 0,0002 0,0035
0,6354 0,0040 0,0005 0,0034
0,2790 0,0023 0,0003 0,0082
0,321 0,015 0,0002 0,004
0,1921 0,0297 0,0002 0,0049
0,4387 0,0337 0,0003 0,0042
0,4221 0,0043 0,0005 0,0110
0,3378 0,0446 0,0002 0,0201
0,2714 0,0314 0,0003 0,0055
0,6700 0,0105 0,0003 0,0061
0,4075 0,0034 0,0004 0,0048
0,2557 0,0360 0,0002 0,0078
0,2764 0,0315 0,0003 0,0056
Mn
Pb
Zn
Légende : C.Ch. : Choux de Chine
Fm : Feuilles de manioc Osr. : Oseilles
rouges Mtbl. : Matembele
Ce tableau donne les concentrations des neufs
éléments analysés dans les légumes
échantillonnés dans les 4 sites choisis.
Parmi ces éléments certains on des potentiels
standards plus bas que celui du fer (Fe3+/Fe2+= +0,77
Volts).
Au regard des teneurs en Fer dans les différents
légumes des quatre sites, il se dégage que l'oseille rouge et le
chou de Chine en contiennent plus.
Le tableau 1 et les histogrammes ci-dessous indiquent que les
feuilles de Manioc dans les 4 sites contiennent en moyenne 0,03%. Ce
légume est ainsi à tort apprécié par la population
comme source de Fer dans la lutte contre l'anémie ferriprive.
Par ailleurs, les éléments toxiques ou ceux dont
les effets sont nocifs dont le Cadmium, et le Plomb sont à des
concentrations négligeables.
Figure 1 : Histogramme des concentrations de minéraux dans
les feuilles de manioc
Figure 2 : Histogramme des concentrations de minéraux dans
les feuilles de matembele
Prenant en compte les oseilles et les choux de Chine et en
considérant que les alcalins seraient plus électropositifs et
donc électrodonneurs, les éléments Ca et Mg appartenant
à la famille des alcalino-terreux n'interféreront pas sur
l'oxydation du Fer.
Les figures n° 3 et 4 montrent clairement que dans chacun
des légumes le fer occupe une place de choix après le Ca et le
Mg.
Fig. 3 : Histogramme des concentrations des minéraux dans
les feuilles d'oseille rouge
Fig n°3 : Histogramme des concentrations de certains
minéraux dans l'Oseille rouge.
La figure n°3 montre que la teneur en fer est en moyenne
supérieure à 0,1 % dans les les 4 sites. Par ailleurs, les
figures 3 et 4 nous permettent de comprendre la présence du fer sous
forme Fe2+ provenant des légumes dans le sang des
consommateurs. Nous savons que la survie d'un métal dans l'organisme
dépend notamment de son état électrochimique, de sa
solubilité, de sa capacité à se lier aux
biomolécules et de la stabilité de ces complexes ( Alain LEONARD,
1990). En effet, les interactions du fer avec les autres minéraux
à potentiels plus élevés (Cu2+/Cu : +0.34
Volts) sont à négliger du fait que ces derniers seraient faible
concentration comme l'indique ces figures.
Par ailleurs, Les expériences effectuées au
laboratoire ont prouvé que la cinétique de formation de
métalloporphyrines suit un autre ordre : Cu2+>
Co2+ > Fe2+ > Ni2+ ce qui pousse HUHEEY
et KEITER (2004) à se poser la question de savoir si cet ordre
était le même dans
les systèmes biologiques, alors des questions pertinentes
seraient soulevées à cause de l'abondance des porphyrines de
fer.
La figure ci-dessus montre que la teneur en fer dans l'oseille
rouge prélevé dans le site A est la plus faible (0,1241 %) alors
que celle en cuivre qui serait plus gênant pour oxyder le fer n'est que
de
0,0026 %. Ce qui montre que l'action du Cu sur le Fe pour le
faire passer du Fe2+ au Fe3+ est minimisé par
l'excédent de Fer encore à l'état bivalent.
La tendance est la même quand on considère la
moyenne du fer (0,15 %) dans les Choux de Chine par rapport à celle du
cuivre (0,003%) dans le même légume prélevé dans le
Site A. Les interactions significatives entre le Fe et le Cu sont à
négliger du fait de leurs concentrations respectives.
Le Fe2+ étant celui qui se combine avec la
porphyrine dans l'Hémoglobine, l'approvisionnement en fer par une
alimentation à base de l'oseille rouge et de chou de chine contribuerait
à l'amélioration de son taux sanguin.
Les rapports Fe/Ca et Fe/Mg (COLLAS, 2004) sont relativement
significatifs dans chacun des sites. Toutefois le Ca et le Mg étant
à des potentiels plus bas n'auront aucune action oxydante sur le fer.
Le tableau n° 2 fait une étude comparative entre la
teneur en fer et celle des autres minéraux contenus dans les
légumes et utilisés contre l'anémie ferriprive.
Tableau 2 Rapport entre le Fer et les autres
minéraux dans les légumes utilisés contre l'anémie
ferriprive à Lubumbashi
Fe/As
|
Fe/Ca
|
Fe/Cd
|
Fe/Cu
|
Fe/Mg
|
Fe/Mn
|
Fe/Pb
|
Fe/Zn
|
Site A
Site B
Site C
Site D
C.Ch 379.5/1 1/27 379,5/1 46/1 1/1,7 36,1/1 506/1 11,3/1
Fm 69,3/1 1/36 Infini 17,3/1 1/11,5 1/1,5 92,3/1 4/1
Os.r 206,8/1 1/5 248,2/1 47,7/1 1/1,7 4,9/1 620,5/1 35,5/1
Mtbl 133,3/1 1/42,3 Infini 19,7/1 1/11,9 13,3/1 106,6/1 15,7/1
C.Ch 161,4/1 1/16,3 269/1 21,2/1 1/3,5 35,1/1 269/1 98,4/1
Fm Infini 1/27,4 Infini 15,5/1 1/10,4 2,1/1 103,3/1 7,8/1
Os.r 228,5/1 1/5,1 274,2/1 44,2/1 1/1,4 4,6/1 685,5/1 28/1
Mtbl 83,5/1 1/26,5 Infini 14,7/1 1/8,8 1,5/1 167/1 11,9/1
C.Ch 171,3/1 1/21,6 514/1 22,3/1 1/4,1 23,9/1 205,6/1 9.3/1
Fm 105,8/1 1/24 423/1 23,5/1 1/8 1/1,1 211,5/1 2,1/1
Os.r 184,9/1 1/5,1 295,8/1 27,9/1 1/1,8 4,7/1 493/1 26,9/1
Mtbl 128/1 1/14,2 Infini 21,3/1 1/7,5 8,5/1 298,7/1 14,7/1
C.Ch 129,3/1 1/20,6 905/1 37,7/1 1/4,5 26,6/1 226,3/1 18,9/1
Fm 62,8/1 1/27,9 Infini 15,7/1 1/8,1 1/1,4 157/1 4/1
Os.r 213,1/1 1/5,6 298,4/1 29,84/1 1/1,9 4,7/1 497,3/1 26,6/1
Mtbl 83,5/1 1/40,3 501/1 12,8/1 1/16,8 3,2/1 167/1 13,5/1
Les rapports Fe/Cu, Fe/Mn, Fe/Zn, Fe/Cd, Fe/Pb et Fe/As repris
dans ce tableau montrent que le Fer est prépondérant et de ce
fait les phénomènes d'oxydation qu'occasionneraient les autres
éléments repris dans les rapports n'influenceraient pas
significativement la biodisponibilité du fer dans le plasma. Dans
l'interaction Fe/ Mn, un excès de Manganèse peut aussi induire
des carences en fer, en Magnésium et en Calcium ; le Manganèse
entrant en compétition avec le fer et le Magnésium lors de leur
absorption (LEPOIVRE, 2003).
Le tableau I nous présente quatre endroits où Mn
est en excès par rapport à Fe. Les feuilles de manioc provenant
du site de Kisanga (Site A) ont une teneur en manganèse
supérieure à celle du fer. Le rapport Fe/Mn est de 1/1,5. Les
feuilles de manioc prélevées dans le site C (Golf Malela) ont un
rapport Fe/Mn de 1,1. On observe la même tendance dans les feuilles de
manioc du site D (Fe/Mn=1/1,4). Cette tendance ferait penser que les feuilles
de manioc ne sont pas une bonne source d'approvisionnement du fer pour
l'organisme.
Cette tendance est contraire pour les oseilles rouges. Quelque
soit le site de prélèvement de ces légumes, le rapport
Fe/Mn est supérieur à 4. Les oreilles rouges auraient une
biodisponibilité en fer très grande. Par ailleurs, un
excès de Manganèse peut aussi induire des carences en Fer, en
Magnésium et en Calcium.
Le rapport de Fe et Ca dans une plante est très
importante car il explique des pathologies liées à la morphologie
des végétaux. Une concentration très grande en Calcium
provoque la chlorose calcique empêchant la plante de présenter une
bonne disponibilité du fer. Le tableau I montre que les matembele
prélevés dans les Sites A et D ont une teneur trop
élevée en Calcium par rapport au Fer. Le rapport Fe/Ca dans les
matembele du site A est de 1/42,3 et celui des matembele du site D est de
1/40,3. Ces valeurs indiquent que ces légumes pourraient
présenter une chlorose calcique.
Le tableau III ci-dessous présente le rapport
Mg/Ca dans les légumes utilisés contre l'anémie ferriprive
à Lubumbashi
Tableau III : Rapport Mg/Ca dans les légumes
étudiés
Oseilles R
Matembele
Choux d. C
Feuilles M
Site A 1/7,5 1/3,1 1/3,2 1/3,5
Site B 1/4,7 1/2,6 1/3,6 1/3
Site C 1/5,3 1/3 1/3 1/1,9
Site D 1/4,6 1/3,4 1/3 1/2,4
Il ressort de ce tableau que le rapport entre le Mg et le Ca
ne varie pas beaucoup dans les légumes étudiés. Il est en
moyenne de 1/3 dans les feuilles de manioc, les oseilles rouges les matembele
et de 1/5 dans les choux de chine. Jean LEDERER (1984) montre par exemple que
dans les globules rouges, il y a une relation directe entre
K+/Na+ et Mg++/Ca++ et une relation
inverse entre K+/Mg++ et Na+/
Ca++.
D'une manière générale, il se
dégage que les concentrations les plus élevées en Ca, Fe
et Mg se retrouvent dans les légumes provenant des sites A, C et D alors
que le site B en est le plus pauvre. En ce qui concerne les choux de Chine,
ceux du site A en sont plus riches en Mg,
Ca et Fe suivis de ceux des choux du site C. Pour les matembele,
ceux du site D sont riches en Mg tandis que les oseilles rouges du site D sont
riches en Ca, Fe et Mg.
En somme, les matembele et les oseilles provenant des sites A, C
et D sont plus riches en éléments ossifiants et en fer.
4. CONCLUSION
Notre travail a porté sur la composition chimique des
légumes consommés pour combattre l'anémie ferriprive
à Lubumbashi. Les enquêtes ont permis de faire la sélection
de quatre légumes les plus connus. Il s'agit dans l'ordre d'importance
des feuilles de manioc, des oseilles rouges, des amarantes (matembele) et des
choux de Chine prelevés à KISANGA, KAFUBU , GOLF MALELA et
KASAPA..
L'analyse chimique a montré que le fer en tant
qu'oligoélément intervenant dans la formation de
l'hémoglobine est présent ainsi que les deux
éléments ossifiants à savoir, le Calcium et le
Magnésium. Des éléments pouvant contribuer positivement ou
négativement à la biodisponibilité du Fer ( Cu, Cd, Zn,
Mn, Pb, As...) sont également présents dans des proportions ne
pouvant pas inhiber l'assimilation du Fe 2+ dans le sang. De ces
légumes, l'oseille rouge et le chou de chine ont montré une
disponibilité en fer plus importante.
L'analyse combinée de la disponibilité des
éléments Fe, Ca et Mg montre qu'en la période de
récolte considérée, les légumes en provenance des
sites A (Kisanga), C (Golf Malela) et D( Kasapa) seraient plus riches en ces
trois éléments que ne les sont les légumes en provenance
du site B (Kafubu).
Les analyses ont par contre fait ressortir que contrairement
à l'opinion publique les feuilles de manioc sont moins riches en fer.
Nous suggérons que la suite de ce travail consiste au
suivi de l'évolution du taux sanguin après consommation
régulière des oseilles rouges et des choux de Chine pour en
évaluer les performances.
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier toutes les personnes qui nous
ont aidés à réaliser cette étude scientifique dans
le but d'apporter un soulagement à nos frères et s°urs qui
souffrent de l'anémie ferriprive. Nous citons : les docteurs Hassan
YOGOLELO et Mick SHONGO, l'assistant Barthélemy KABANGE, les
étudiants Joséphine KAHENGA et Jean-Luc MUKABA. Un grand merci
aux professeurs MONAMA(UNIKIN), WAKENGE (UNILU)et MPIANA( UNIKIN) pour le
soutien et l'orientation de notre recherche.
BIBLIOGRAPHIE
1. BLIEFERT Claus et Robert PERRAUD, Chimie de
l'environnement ; Air, eau, sols, déchets, Paris, De Boeck, 2009,
445 p.
2. BOURGEOIS A. O. et BOURGEOIS C-M., Valeur nutritionnelle
des légumes, in Technologie des légumes,
éditions T.E.C, Paris, 1999
3. DERACHE R., Toxicologie et sécurité des
aliments, T.E.C., Paris, 1986
4. DILLON J-C, Prévention de la carence en fer et des
anémies ferriprives en milieu tropical, in Médecine
Tropicale, N°60, 2000, pp. 83-89.
5. JACOTOT B. et alii. (2003), Nutrition Humaine,
Masson, Paris.
6. HUHEEY, KEITER et KEITER (2004), Chimie Inorganique,
De Boeck, Bruxelles.
7. LEDERER J, Magnésium, Mythes et
Réalité, Nauwelaerts, Bruxelles. 1984.
8. LEONARD A., Les mutagènes de l'environnement et leurs
effets biologiques. Masson, Paris, 1990.
9. LEPOIVRE P., Phytopathologie ; De Boeck, Bruxelles,
2003, 432p.
10. ROUDAUT R. et CORNU B (1999), Les métaux lourds
dans les végétaux, in Technologie des
légumes, éditions TEC, Paris, 1999.
11. TREMEL-SCHAUB Anne et FEIX Isabelle, Contamination des
sols: transferts des sols vers les plantes, EDP Sciences, Paris, 2005, 413
p.
Site web : www.google : MARKERT (1994), Teneur normale
en minéraux et oligoéléments dans les plantes.
|
|