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Problématique du financement extérieur et ses corollaires sur la croissance économique en RDC de 1980 à  2009

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par Rémy MUNGANGA SHUNGI
Université de Kisangani RDC - Licence en sciences économiques 2011
  

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    251659776

    B.P. 2012

    KISANGANI

    FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

    Département des Sciences Economiques

    PROBLEMATIQUE DU FINANCEMENT EXTERIEUR ET

    SES COROLLAIRES SUR LA CROISSANCE

    ECONOMIQUE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE

    DU CONGO DE 1980 A 2009

    Par

    Rémy MUNGANGA SHUNGI

    Mémoire

    Présenté en vue de l'obtention du grade de Licencié en Sciences Economiques

    Option  : Economie de Développement

    Encadreurs : C.T. Tengame GONDITE MIMOLO

    Co encadreurs : Ass. Janvier EGOUDRA

    Ass. Blaise MLEMFU

    Promoteur : Pr. Antoine NGUTE NOVATO

    ANNEE ACADEMIQUE 2010 - 2011

    A Christian MUBA BAYONGI, Judith et Didier MUNGANGA, Marie Kabali Sibanzuri, Manozi Swahibu, Michel Lwanzo, Tito Kakundika...

    LISTE DES ABBREVIATIONS

    ADF : Duckey Fuller Augmenté

    APD : Aide Publique au Développement

    AR : Auto Régressif

    BCC : Banque Centrale du Congo

    CAD : Comité d'Aide au Développement

    CNUCED : Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement

    CV : Critical Values

    DEXT : Dette Extérieure

    Éd. : Edition

    FMI : Fonds Monétaire International

    FSEG : Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

    IADM : Initiation d'Allègement de la Dette Multilatérale

    IDH : Indice ou Indicateur de Développement Humain

    IED : Investissement Direct Etranger

    IPPTE : Initiative des Pays Pauvres Très Endettés

    JB : Jarque Bera

    MCO : Moindre Carré Ordinaire

    NS : Non Stationnaire

    OCDE : Organisation de Coopération de Développement Economique

    OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement

    p. : Page

    PED : Pays En voie de Développement

    PIB : Produit Intérieur Brut

    PMA : Pays Moins Avancés

    PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

    Pp. : Pages

    PVD  : Pays en Voie de Développement

    RDC  : République Démocratique du Congo

    RDM : Reste Du Monde

    TCE : Taux de Croissance Economique

    UNIKIS : Université de Kisangani

    VAR : Vector AutoRegressive

    REMERCIEMENTS

    « Hier était l'histoire, demain est un mystère, mais aujourd'hui est un cadeau, c'est pourquoi ça s'appelle le présent ».

    Ainsi, au terme de ce cursus universitaire en Sciences Economiques et de Gestion, que le présent travail sanctionne et jalonné des moments de peine ; que nos remerciements parviennent d'abord à celui qui change les temps et les circonstances ; qui inverse et établit les Rois, les Gouvernements et les Présidents ; qui donne la sagesse aux sages et la science à ceux qui ont de l'intelligence ; en lui soit la gloire, louange pour toujours.

    Avec diligence, tenons à exprimer notre profonde gratitude à ceux qui, en dépit de leurs multiples occupations, ont accepté la direction et l'encadrement de ce travail : le Professeur Antoine NGUTE NOVATO, le Chef de Travaux Tengame GONDITE MIMOLO, l'Assistant Janvier EGOUDRA, l'Assistant Bejamin BEBONGA et l'Assistant Blaise MLEMFU, leurs connaissances et conseils nous ont été précieux concours pour la rédaction. Au fond du coeur, un vif sentiment d'amour et de reconnaissance à ma famille MUNGANGA BAYONGI, pour les efforts et sacrifices consentis à ce que nous sommes aujourd'hui.

    Que tous les camarades de la promotion, du Campus Village KOLI et autres, ainsi que tous les amis intimes trouvent ici, notre expression de reconnaissance pour leur amour, attachement et bon sens de collaboration à notre égard.

    Enfin, que tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation de cette oeuvre ou ont voulu nous aidé mais n'ont pas pu le faire par manque de moyen et dont les noms ne sont pas cités, trouvent à travers ces lignes, notre expression de profonde reconnaissance.

    Rémy MUNGANGA SHUNGI

    S'il est vrai de ne pas se développer en vase clos à l'heure actuelle de la globalisation ; il est aussi difficile de connaître une croissance pro-pauvre avec des fardeaux des dettes.

    Rémy MUNGANGA SHUNGI

    O. INTRODUCTION

    0.1. ETAT DE LA QUESTION

    Avant d'aborder notre thème de recherche, il est utile de nous servir de nos prédécesseurs qui ont réalisé leurs recherches sur les problèmes de financement économique, croissance et développement économique comme repère.

    C'est à ce titre que nous ne prétendons pas être parmi les premiers à s'intéresser à cette question.

    Bien entendu, les travaux de certains chercheurs ayant abordé ce créneau, nous ont été de grande importance dans la mesure où leur lien avec le sujet que nous abordons s'avère comme un fil conducteur.

    Benjamin AKEMANI AWENDE (2010) a abordé « les dettes extérieures en République Démocratique du Congo : origine et évolution de 1990 à 2008 ». Il s'est fixé d'atteindre comme objectif, l'analyse de l'évolution et les variables qui influencent les dettes extérieures de la République Démocratique du Congo. Après adoption de la méthode systémique et économétrique appuyée par la technique documentaire ; il a abouti aux résultats selon lesquels les dettes extérieures de la République Démocratique du Congo (RDC) évoluent en dent de scie et que les variables qui influencent la dette extérieure de la République Démocratique du Congo sont le service de la dette dû, le service de la dette effectué, les intérêts et les arriérés des dettes.1(*)

    BOTCHAKA LIFAFU (2008), dans son travail intitulé « l'impact du financement extérieur sur le budget de la République Démocratique du Congo, s'est fixé comme objectif de dégager l'incidence du financement extérieur par rapport aux ressources intérieures et d'identifier les effets pervers de cette situation. Après usage du modèle d'équilibre général calculable à travers le modèle 1-2-3 pour l'année 2007 ; il a abouti aux résultats suivants : le budget de l'Etat congolais est dépendant des recettes fiscales, de l'épargne agrégée, de la consommation, des investissements et de l'épargne publique. Tout accroissement de don et financement ainsi que de l'épargne extérieur améliore les recettes fiscales, le revenu total, l'épargne agrégée, les investissements et l'épargne publique.2(*)

    Le travail de KAGHOMA J3(*). axé sur la dette publique extérieure et le développement des pays du tiers-monde : un frein ou une impulsion ? Cas de la RDC de 2001 - 2007, s'est fixé comme objectif d'identifier l'origine déterminante de la crise de la dette extérieure en RDC, analyser les conditions d'octroi de la dette extérieure par les institutions de Bretton Woods et enfin, en identifier les défis et perspectives. Après adoption de la méthode statistique ou analyse quantitative, appuyée par la technique documentaire, il a abouti aux résultats selon lesquels l'application d'une politique économique basée sur un certain nombre d'application de la politique monétaire, budgétaire et une large ouverture de l'économie débitrice à l'économie internationale était la condition sine qua non pour bénéficier des nouveaux prêts ; ensuite, le respect de ces conditionnalités a permis une amélioration des agrégats macroéconomiques sans que ces derniers ne soient accompagnés d'une amélioration des conditions de vie de la population (développement).

    Quant à DUBATSO G. dans son travail intitulé « l'aide publique et développement socioéconomique en RDC de 1999 à 2004 ; l'auteur s'est appesanti de savoir si l'aide publique au développement est indispensable pour l'éclosion du développement socio-économique de la RDC. En usant de la méthode inductive, les calculs statistiques appuyés de la technique documentaire, l'aide publique au développement n'est pas absolument le moteur du développement socio-économique en RDC.4(*)

    En effet, ces travaux scientifiques qui ont traité soit des dettes extérieures, financements extérieurs, dette publique extérieure et aide publique et développement ont été d'une grande envergure car chacun a donné un apport sur son aspect. Ces travaux ont presque une même vision : le développement socio-économique de la République Démocratique du Congo.

    En revanche, hormis ces aspects évoqués par les prédécesseurs, notre étude contribue également dégager les implications des financements extérieurs sur la croissance économique et partant sur le développement économique mesuré ici en terme d'indicateur de développement humain.

    Il est cependant inadmissible que la République Démocratique du Congo, bien qu'ayant bénéficié des financements extérieurs énormes pour appuyer son économie, n'ait atteint qu'une croissance économique boiteuse expliquée non seulement par la non majoration du revenu par habitant mais surtout par l'amenuisement de son indicateur de développement humain étant faible à la moyenne de l'Afrique subsaharienne ; conduisant la population dans une misère indestructible.

    0.2. PROBLEMATIQUE

    En parlant du financement extérieur, la coopération internationale est une des composantes de la vie des nations, c'est-à-dire aucun pays au monde ne peut prétendre vivre en autarcie ou en vase clos à l'heure actuelle de la mondialisation (globalisation).

    Ainsi, les Etats commencent à perdre une partie de leur souveraineté au profit des organisations internationales.

    « Chaque nation a besoin des autres. Les nations sous-développées aussi ont besoin des autres pour se hisser au niveau du développement malgré étant un idéal que tout le monde poursuit et qu'on n'a jamais atteint. Néanmoins, il convient pour chaque pays de chercher à assurer le bien-être de sa population ».5(*)

    L'aide extérieure, technique ou financière est une contribution qui se paie aujourd'hui ou demain mais qui ne porte des fruits que si elle trouve le milieu favorable. Elle ne doit pas être contractée sans motif valable pour éviter d'hypothéquer l'avenir des générations futures partant même du poids de la dette, de son service, de l'intérêt réel qu'on y retire et le coût de son opération pour les générations avenir. C'est un crime comme cela se fait dans certains pays, de considérer que les nations futures payeront la dette alors que ni elle ni leurs parents n'en ont tiré vraiment profit. Comme la machine « emprunts-développement-remboursement  est un défi à relever par les pays en développement qui ont pourtant besoin des fonds pour financer leur développement ; sont des clients rêvés, et empruntent pour rembourser leur dette... Ainsi, la spirale du surendettement est enclenchée.

    En outre, tous les capitaux empruntés ne sont pas investis dans le développement. Un certain nombre de dirigeants peu scrupuleux ou inconsciencieux s'enrichissent. Certains emprunts servent à financer des projets improductifs dits « éléphants blancs » ou canards boiteux ; à l'occurrence les constructions de prestige et surtout inachevées, complexes industriels mal conçus, placement à l'étranger (compte individuel), achats d'armes et j'en passe. La dette augmente sans fournir des nouveaux revenus ; la production des biens et services diminue sensiblement et le niveau de vie de la population se dégrade davantage.

    Bien souvent, le recours à des nouveaux prêts (financements extérieurs) sera la seule solution pour financer le service de la dette (remboursement du principal et paiement des intérêts).

    Nonobstant la présence fréquente des financements extérieurs ou des aides financières étrangères, la production par tête n'a pas augmentée dans les pays sous-développés comme la République Démocratique du Congo, car l'effet favorable de l'accumulation de capital qui devrait augmenter la productivité n'a pas pu compenser l'effet défavorable de la croissance de la population.

    Ce qui prouve que la loi d Robert MALTHUS est toujours vérifiée dans les pays en voie de développement (PVD) ou pays moins avancés (PMA). Non seulement que les économies de ces pays ne tendent pas vers l'état stationnaire, mais la plupart de leurs économies régressent dangereusement, à tel point que l'avenir de toutes ces populations semble pour le moment très hypothéqué.

    Il est vrai que la croissance économique est un préalable de développement économique et que les financements économiques (externes) sollicités pour financer le déficit budgétaire entrainent la croissance économique. Mais est-il aussi vrai que toute croissance économique entraîne le développement économique ?

    Une probable réponse à un tel questionnement constitue à tout état de cause, l'une de nos préoccupations dans la réalisation de cet opus.

    « Chaque économie a tendance à croître : c'est une loi quasi immuable de la nature. Décennie après décennies, siècles après siècles, davantage de biens et services sont produits et le niveau de vie s'améliore. Bien qu'entrecoupée de guerres, de catastrophes naturelles ou d'épidémies et diverses calamités, la croissance économique se traduit par une formidable amélioration des conditions de vie ».6(*)

    La croissance économique est un phénomène qui est recherché par tous les pays. C'est un impératif que toutes les économies se donnent de réaliser, car la croissance économique appréhende le changement économique, de ce fait elle constitue un des facteurs clés de changement social.

    « La clé du développement pour les pays du tiers-monde, comme pour les autres pays est de favoriser l'épargne et l'investissement, la formation et l'esprit d'entreprise ».7(*)

    Le développement vise à améliorer la qualité de vie des individus et à accroître leur capacité à influer sur leur avenir. Mais un regard plus attentif sur la situation de la République Démocratique du Congo faisant partie des PMA ne laisse échapper certaines sources d'inquiétude. Son économie serait l'une des économies les moins compétitives d'Afrique, étant classée en 2006 parmi les dix pays les plus pauvres du monde.8(*) Sa structure économique est comparable à celles des autres pays de l'Afrique centrale, mais son économie est handicapée par une guerre civile larvée et un des niveaux de corruption et de détournement des fonds publics les plus élevés de la planète.

    Soulignons que l'exécution du budget de l'Etat nécessite que ce dernier dispose des ressources suffisantes.

    C'est ainsi que, pour compléter ces ressources, l'on retrouve la catégorie des recettes exceptionnelles de l'Etat ; entre autres, les appuis financiers de bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux. C'est ici où se trouvent les dettes extérieures sur lesquelles se concentrera notre analyse quant au financement extérieur.

    Toutefois, pour les pays qui ne parviennent pas à générer une épargne intérieure suffisante pour financer leur essor économique ; ils sont obligés de rechercher des fonds auprès des autres pays ou auprès des institutions financières internationales (Bretton Woods).

    Depuis lors, le recours aux financements extérieurs est devenu incontournable en République Démocratique du Congo parce que l'essor économique sur le plan national et international en dépend considérablement. Mais, il faut apprécier les retombées de ces financements sur la croissance économique et aussi les retombées de cette dernière sur le développement économique.

    Le constat est que les politiques adoptées par certains pays sous-développés comme la République Démocratique du Congo telles que le recours massif aux financements extérieurs, ont favorisé les intérêts personnels de l'élite ou l'intelligentsia sans promouvoir les investissements adéquats qui auraient des effets d'entraînement sur d'autres secteurs.

    Ce faisant, le peuple congolais a droit à l'amélioration de son niveau de vie afin de jouir des conditions minimales et plus ou moins acceptables. Comme le dit NARRO, « il n'y a pas de vertu sans minimum vital : la satisfaction des besoins élémentaires est une condition nécessaire à l'épanouissement des hommes ».9(*)

    Rappelons que dans le but de bien mener son programme de développement à travers le financement de l'économie, le gouvernement recourt souvent aux financements extérieurs pour financer le déficit du budget voté. Ces derniers entraineraient l'augmentation de la production nationale et partant la croissance économique.

    Etant donné que le financement extérieur englobe les dettes extérieures, les dons, les aides publiques au développement, les appuis budgétaires,..., notre problématique est beaucoup plus axée sur les dettes extérieures et ses implications (corolaires) sur la croissance économique et partant sur le développement économique mesuré en termes de l'indicateur de développement humain. Il sera question de déterminer les liens de causalité entre eux.

    Mais en s'interrogeant sur l'efficacité et l'utilisation efficiente de ces financements extérieurs (dettes extérieures) ; nous constatons qu'ils ont constitué un blocage à la croissance économique soutenue qui à son tour a freiné l'évolution linéaire de l'indicateur de développement humain étant encore inférieur à la moyenne de l'Afrique subsaharienne, soit 0,514.

    Au regard des arguments ci-haut évoqués, une seule question pertinente constitue le noeud et la profondeur de notre problématique :

    - Quelles sont les implications du financement extérieur sur la croissance économique et partant sur le développement économique ?

    0.3. HYPOTHESES

    Les résultats auxquels on aboutit au terme d'une recherche donnée portent des hypothèses qui découlent de la problématique. En effet, l'hypothèse d'un travail scientifique est une proposition des réponses à la question posée. Elle tend à formuler une relation entre les faits significatifs même plus ou moins précis.

    Madeleine GRAWITZ poursuit sa pensée en disant que l'hypothèse aide à sélectionner les faits observés. Une fois ceux-ci rassemblés, l'hypothèse permet de les interpréter afin de leur donner une signification vérifiée qui constituera un élément possible de la théorie.10(*)

    Eu égard à la question posée à la problématique, émettons deux hypothèses suivantes :

    1. Les conséquences découlant immédiatement des financements extérieurs s'expliqueraient par une augmentation des flux financiers (capital physique) entraînant un accroissement des investissements ; favorisant une création d'emploi et la hausse de la production des biens et services (production nationale) qui entraînerait l'augmentation d'une croissance économique ;

    2. Les dettes extérieures n'auraient pas d'implications sur le développement économique parce que la croissance économique ne cause pas l'indicateur de développement humain.

    0.4. OBJECTIFS DU TRAVAIL

    En entreprenant ce travail, nous visons un triple objectif, à savoir :

    0. Dégager les corollaires découlant immédiatement du financement extérieur sur la croissance économique ;

    1. Montrer l'implication de la croissance économique sur le développement économique de la République Démocratique du Congo, et enfin ;

    2. Dégager les implications de l'indicateur de développement humain sur la croissance économique et celles des dettes extérieures sur les indices de développement humain.

    0.5. INTERETS DU TRAVAIL

    Ce travail a un intérêt très capital tant sur le plan social (pratique) que scientifique (théorique).

    En effet, sur le plan social, les résultats observés peuvent permettre aux dirigeants des pays sous-développés dont l'économie a été déchirée par les guerres et diverses calamités de bien maîtriser les aspects qui leur semblaient imprécis en matière de financement extérieur, croissance et développement économique ; et de connaître s'il existe à une catégorie de menaces, crises et difficultés économiques, une résolution précise et durable ; et non une dépendance aux dettes extérieures.

    Sur le plan scientifique, il nous permet de bien maîtriser et approfondir les notions de financement extérieur pour la croissance économique et celles de la croissance pour le développement économique.

    0.5. METHODES ET TECHNIQUES

    Dans le cadre de ce travail, nous nous servons de la méthode analytique, méthode comparative et la méthode hypothético-déductive qui seront appuyées par la technique documentaire et la technique d'observation directe personnelle. Ces méthodes et techniques seront développées plus loin dans ce travail.

    0.6. DELIMITATION DU TRAVAIL

    Comme la délimitation d'un objet d'étude est d'une importance capitale d'autant plus qu'elle permet au chercheur de bien saisir le phénomène ; il sera ambigüe si notre étude n'est localisée ni dans l'espace ni dans le temps.

    Spatialement, cette étude qui est une analyse dans le cadre macroéconomique, s'effectue sur le plan national de la République Démocratique du Congo.

    Sur le plan temporel, ce travail s'étend sur une période allant de 1980 à 2009, durant laquelle le pays était encore divisé par diverses guerres et divers régimes dictatoriaux et où nous avons assisté à la première réunification nationale et aux premières élections libres et démocratiques accompagnées du fameux programme de reconstruction nationale appelé couramment « Cinq chantiers ».

    0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL

    Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail comporte trois chapitres :

    · Le premier chapitre concerne les considérations générales où nous élucidons certains concepts en rapport avec ce sujet ; expliquons les méthodes, techniques utilisées ; et certaines théories sur la croissance économique et le développement économique ;

    · Le deuxième chapitre aborde un bref aperçu sur le financement extérieur ou dettes extérieures en République Démocratique du Congo et enfin viendra ;

    · Le troisième chapitre où nous présentons, analysons les données et interprétons les résultats.

    Chapitre un :

    CONSIDERATIONS GENERALES

    Le présent chapitre nous permet de cerner la quintessence de diverses acceptions que pourraient avoir les concepts jugés clés, dans les notions subséquentes des financements économiques, la croissance et le développement économique ; aussi, scruter l'approche méthodologique de la réalisation de cet opus.

    Section 1 : CADRE THEORIQUE

    I.1.1. Elucidation des concepts usuels

    Sous ce point, nous définissons quelques concepts pertinents pour la compréhension de notre objet d'étude. A ce propos, Robert KING MORTON souligne : « une recherche consciente ne peut passer outre la nécessité de clarifier les concepts car une exigence essentielle de la recherche est que les concepts soient définis avec une clarté suffisante pour permettre de progresser ».11(*) Dans ce même ordre d'idée, R. ROZSOHARY souligne qu' « il n'est pas possible d'arriver à un résultat scientifique valable sans avoir clarifier tous les éléments qui interviennent dans les hypothèses, sans avoir spécifier les sens variables et délimiter les faits qu'elle désignent ».12(*)

    I.1.1.1. Financement13(*)

    Dans le lexique d'économie, le mot financement correspond à la méthode nécessaire à toute acquisition d'actifs, elle en permet le paiement.

    On distingue plus généralement, le financement direct et le financement indirect. L'autofinancement est par exemple un financement direct.

    Le financement indirect se décompose à son tour en financement monétaire (entraînant une création de monnaie) et financement non monétaire (exemple des emprunts à long terme auprès des établissements de crédit spécialisés).

    I.1.1.2. Financements extérieurs

    Dans ce travail, nous comprenons par financement extérieur, l'ensemble de fonds ou capitaux constituant des emprunts à long ou moyen terme auprès des institutions financières ou des partenaires bilatéraux ou multilatéraux dont le pays en bénéficie pour combler son déficit budgétaire ou tout simplement pour financer son économie. Ils signifient aussi toute autre forme d'emprunt, dons, aides et investissements auxquels le pays fait recours vis-à-vis du reste du monde (RDM). Ils sont définis dans ce travail en termes de dettes extérieures.

    I.1.1.3. Financement intérieur

    C'est le financement par l'épargne nationale réalisée (épargne publique et privée) pour financer son économie ou ses investissements. Il s'agit de l'autofinancement.

    I.1.1.4. Le déficit budgétaire

    Le déficit budgétaire représente un écart négatif des ressources par rapport aux dépenses c'est-à-dire l'excédent des dépenses du budget général et des budgets annexes sur les ressources proprement budgétaires.14(*)

    I.1.1.5. Service de la dette

    Le service de la dette est le montant d'amortissement du principal et des paiements d'intérêts que doit assurer le débiteur en conséquence des emprunts effectués.15(*)

    I.1.1.6. Encours de la dette

    C'est le montant qui a été décaissé mais qui n'a pas encore été remboursé ou annulé. En d'autres termes, il s'agit du total des décaissements réels moins le remboursement du principal.

    I.1.1.7. Croissance, croissance économique

    En économie nationale, ce terme fait allusion à l'augmentation sur une longue période du produit national brut réel par tête.

    La croissance est une notion quantitative qui se distingue du développement de nature qualitative, mais les deux phénomènes sont liés. L'apparition de la croissance exige des structures mentales, économiques, institutionnelles et sociales aptes à la soutenir. La transformation de ces structures nécessaires à la croissance constitue le développement, mais la croissance à son tour produit des transformations des structures.

    L'interdépendance entre croissance et développement est telle qu'on utilise indifféremment l'une ou l'autre notion avec tendance à réserver au développement pour les jeunes nations et croissance pour les pays industriels.16(*)

    La croissance économique étant un processus quantitatif que traduit pour un système productif l'accroissement de son produit intérieur brut (PIB) ; elle joue un rôle capital dans l'économie et sur le niveau de vie de la population. Elle exerce ses effets sur la pauvreté et sur le revenu par tête.17(*)

    Pour SIMON KUZNETS, la croissance économique d'un pays peut être définie comme une hausse de long terme de sa capacité d'offrir à sa population une gamme sans cesse, élargie des biens économiques. Cette capacité de croissance est fondée sur le progrès technique et les ajustements institutionnels et idéologiques qu'elle requiert.18(*)

    Bref, la croissance économique est l'accroissement durable du produit global net, en termes réels d'une économie. Elle apparait comme un élément nécessaire à la réduction de la pauvreté d'autant plus qu'il n'existe pas d'opposition entre la croissance de niveau de vie et l'amélioration générale des conditions de vie. Donc, la croissance et le développement sont intimement liés. Souvent on utilise la croissance des PIB par habitant comme indicateur de l'amélioration du niveau de vie.19(*)

    I.1.1.8. Développement, développement économique et durable

    Pour un espace social (un pays par exemple), le développement est « la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global » (F. Perroux).

    Comme l'indique P. BAIROCH, le développement est un phénomène qualitatif irréversible qui est lui-même lié à l'augmentation du niveau de vie-revenu réel par tête.20(*)

    Cependant, dans le langage courant, on assimile la croissance dans un pays en développement au développement lui-même.

    Le rapport Bruntland (notre avenir à tous, 1987) a introduit la nation de « développement durable » qui correspond aux besoins présents sans compromettre la capacité des générations à venir (futures) à satisfaire leurs propres besoins.

    Ainsi, le développement économique et social fait référence à l'ensemble des mutations positives (techniques, démographiques, sociales, sanitaires, etc.) que peut connaître une zone géographique (pays, région, etc.). Il ne doit pas être confondu avec la croissance économique. Celle-ci habituellement nécessaire ou consécutive au développement mais elle n'en est qu'un aspect. Il existe même des zones en croissance par simple inertie de tendance ou sous l'effet de dopants artificiels des types dits Keynésiens, sans pour autant connaître les transformations de structure et de « la destruction créatrice » propre au développement, qui assurent sa pérennité.21(*)

    Pour les Nations Unies, le développement est défini comme étant un processus qui permet aux institutions et aux systèmes des valeurs d'une nation, de mieux répondre aux besoins accrus et variés qu'ils soient d'ordre social, culture, politique ou économique.

    I.1.1.9. Dette extérieure

    L'endettement extérieur d'un Etat est la somme des engagements contractuels en cours et ayant donné lieu à des versements de la part des résidents, comportant l'obligation de remboursement du principal avec ou sans intérêt, ou de paiement d'intérêt avec ou sans remboursement de capital. Il s'agit de l'ensemble des dettes d'un pays à l'égard de l'étranger.22(*)

    Soulignons que la dette extérieure peut être publique ou privée. Publique, lorsqu'elle est contractée par l'Etat auprès des particuliers, des Etats et des institutions financières internationales. Privée, lorsqu'elle est contractée par des emprunteurs privés (banque commerciale, grandes entreprises) ; quel que soit le prêteur, certaines dettes privées sont devenues des dettes publiques si l'Etat donne son aval.

    I.1.1.10. L'aide au développement et l'aide publique

    L'aide est un transfert de ressources entre deux pays se manifestant par des prêts, des investissements voire des dons. Généralement l'aide se fait entre un pays développé et un pays sous-développé. Mais il existe notamment le cas du plan Marshall.23(*)

    Pour les tenants de développement, l'aide publique est un versement au titre des dons et des prêts publics consentis par le comité d'aide au développement (CAD) de l'Organisation de Coopération de Développement Economique (OCDE) à une liste nominative des pays et des territoires parmi les moins développés du monde.24(*)

    I.1.2. Théorie sur le financement d'une économie

    Les pays sous-développés en général et ceux de l'Afrique tropicale en particulier, ont besoin de fonds importants pour financer leur développement économique. Ces fonds proviennent, en partie des emprunts. Malheureusement, ces emprunts sont souvent remboursables après des échéances courtes, et à des taux d'intérêt fort élevés.

    Résultats ; le pays débiteurs s'acharnent à trouver des fonds pour le remboursement des dettes, plutôt qu'à réaliser leurs programmes de développement économique de longue période.25(*)

    Avant d'approfondir cette notion, montrons d'abord à l'aide d'un modèle économique simple pourquoi certains pays recourent aux financements extérieurs ou dettes extérieures.

    I.1.2.1. Justification économique de recourt au financement extérieur (emprunt)

    A. Le rôle des exportations nettes26(*)

    En économie fermée, tous les biens et services produits par une économie sont vendus sur le territoire national. Il n'y a donc que trois types de dépenses : consommation, investissement et dépenses publiques. En économie ouverte, la production se vend tant sur le territoire national qu'à l'étranger. Il y a donc désormais quatre grandes catégories de dépenses :

    · Cd, la consommation de biens et services produits sur le territoire national ;

    · Id, l'investissement en biens et services produits sur le territoire national ;

    · Gd, les acquisitions par l'Etat de biens et services produits sur le territoire national ;

    · Ex, les exportations de biens et services produit sur le territoire national.

    Ceci nous donne l'identité comptable suivante :

    (1.1) Y = Cd + Id + Gd + EX

    La somme des trois premiers termes, Cd + Id + Gd, représente l'acquisition, sur le territoire national, de biens et services produits sur le territoire national. Le quatrième terme, EX, désigne l'acquisition par le reste du monde de biens et services produits sur le territoire national.

    Comment rendre cette identité plus directement utilisable ? Remarquons tout d'abord que les besoins et services acquis sur le territoire national sont à la fois d'origine nationale et d'origine étrangère. En conséquence, la consommation totale C est égale à la consommation Cd de biens et services produits sur territoire national et de la consommation Cf de biens et services d'origine étrangère ; de même I égale Id +If, et G = Gd+Gf. Nous obtenons donc :

    (1.2) C = Cd+Cf

    I = Id+If

    G = Gd+Gf

    En introduisant ces trois équations dans l'identité (1.1), on a :

    (1.3.) Y = (C - Cf) + ( I - If ) + (G - Gf) + EX

    En réaménageant:

    (1.4) Y = C + I + G + EX - (Cf + If + Gf)

    La somme des acquisitions, sur le terrain national de biens et de services étrangers (Cf + If + Gf) représente les dépenses en importations (IM). Nous pouvons donc maintenant réécrire comme suit l'identité comptable du revenu national :

    (1.5) Y = C + I + G + EX - IM

    Les acquisitions de biens et services importés faisant partie des dépenses sur le territoire national (C + I + G), mais non de la production effectuée par le territoire national ; l'équation (1.5) soustrait ces importations.

    En définissant les exportations nettes en tant qu'exportations diminuées des importations (NX = EX - IM) ; l'identité devient :

    (1.6) Y = C + I + G + NX

    Cette équation montre les liaisons entre production et dépenses sur le territoire national, d'une part et exportations nettes, d'autre part.

    En particulier :

    (1.7) NX = Y - (C+I+G)

    Exportation nettes = production - dépenses intérieures (ou absorption).

    ( !) : Si la production est supérieure à la dépense intérieure, la différence est exportée : les exportations nettes sont positives. Si la production intérieure est inférieure à la dépense intérieure, la différence est importée : les exportations nettes sont négatives ; là on fait recours à l'extérieur.

    B. Les flux internationaux de capitaux et la balance des biens et services27(*)

    Les marchés financiers et les marchés des biens et services sont étroitement interreliés en économie ouverte. Nous partons de l'identité suivante :

    (1.8) Y = C + I + G + NX

    En soustrayant C et G des deux membres, nous obtenons :

    (1.9) Y - C - G = I + NX

    Y - C - G n'est autre que l'épargne nationale S ; la somme de l'épargne privée Y - T - C et de l'épargne publique T - G. Ainsi :

    (1.10) S = I + NX

    En soustrayant I des deux membres de l'équation, l'identité comptable du revenu national se réécrit comme suit :

    (1.11) S - I = NX

    Cette présentation de l'identité comptable du revenu national montre que les exportations nettes d'une économie doivent toujours être égales à la différence entre son épargne et son investissement.

    NX désigne les exportations nettes de biens et de services de l'économie considérée, appelées également « balances des biens et services », mesurant l'écart des échanges effectifs de biens et de services par rapport à la norme de l'égalité entre importations et exportations.

    S - I, montre quant à lui la différence entre l'épargne et l'investissement de l'économie considérée, que l'on appelle également « investissement extérieur net » ou encore « sorties nettes de capitaux ». Il désigne le solde entre ce que prêtent les résidents de l'économie considérée à l'étranger et ce qu'ils y empruntent. Un solde positif traduit le fait qu'une épargne intérieure supérieure à l'investissement intérieur permet de prêter à l'étranger. En cas de solde négatif, un investissement supérieur à l'épargne oblige à emprunter à l'étranger pour financer l'excédent d'investissement, et l'économie ressent bel et bien un besoin de financement. Les sorties nettes de capitaux reflètent donc les flux internationaux de capitaux destinés à financer l'accumulation du capital.

    Il ressort de l'identité comptable du revenu national que le montant des sorties nettes de capitaux est toujours égal à la balance commerciale : sorties nettes des capitaux = balance commerciale

    (1.12) S - I

    Si S - I et NX sont positifs, il y a excédent commercial : le pays qui en bénéficie prête sur les marchés financiers internationaux et exporte davantage de biens et de services qu'il n'en importe. Si S - I et NX sont négatifs, le pays encourt un déficit commercial : il importe de l'étranger davantage de biens et de services qu'il n'y exporte, et il doit emprunter, en termes nets, sur les marchés financiers internationaux.

    En parlant des financements extérieurs, la pérennité de la croissance économique récente dépendra en particulier de la mesure dans laquelle les apports existants et additionnels d'APD et l'IED seront utilisés pour réaliser des investissements productifs, aussi bien privés que publics, et favoriseront l'épargne intérieure, les transformations structurelles ainsi que la modernisation et la diversification des capacités de production.

    Malheureusement, une grande partie de l'augmentation d'aide publique au développement (APD) est imputable à l'allègement de la dette et à l'aide d'urgence.

    I.1.2.2. Apports de ressources extérieure et accumulation intérieure de capital28(*)

    Il est certainement difficile de réaliser ce potentiel vu l'extrême pauvreté de l'insécurité économique qui règnent dans les PMA. Dans ces conditions, le financement extérieur peut jouer un important rôle catalyseur et de chercher une dynamique de mobilisation des ressources intérieures, l'élargissement des possibilités d'investissement stimulant l'épargne qui finance à son tour de nouveaux investissements.

    L'APD et l'IED sont tous deux importants : ces apports peuvent financer directement l'investissement et aussi, jouer un grand rôle dans l'assouplissement des contraintes que la balance des paiements impose à la croissance économique. Mais, dans la pratique, divers problèmes font qu'ils ne jouent généralement pas le rôle catalyseur qui pourrait être le leur dans l'accumulation intérieure de capital.

    I.1.2.3. L'aide publique et la dette publique

    HERBERT HOOVER disait : « Heureux sont les jeunes car ils hériteront la dette nationale ».

    Lorsque l'Etat dépense plus qu'il ne perçoit de recettes fiscales, il emprunte auprès du secteur privé pour financer le déficit budgétaire. On appelle dette publique, cette accumulation d'emprunts passés. Tous les Etats ont une certaine dette, mais l'importance de celle-ci varie considérablement d'un pays à l'autre.

    L'aide au développement apparait à nos jours comme une nécessité de solidarité. Cette nécessité se fonde sur le regard de l'autre, c'est-à-dire un regard vulnérable qui interpelle. L'expérience de l'aide au développement consiste essentiellement dans l'effort entrepris par certains Etats industrialisés, les plus riches, pour faire « décoller » et pour stimuler le développement économique des pays les moins avancés en ce domaine. En ce sens, plusieurs pays ont offert une bonne partie des fonds prélevés d'office sur leurs contribuables, aux gouvernements des Etats pauvres.

    Bref, les financements extérieurs constituent une condition nécessaire et non suffisante. S'ils sont bien gérés et canalisés dans les secteurs porteurs de croissance et créateurs d'effets d'entraînement sur d'autres, ils peuvent propulser l'économie. Dans le cas contraire, « le service de la dette (remboursement du principal et paiement des intérêts) ne ferait que mettre des bâtons dans les roues ou freiner la croissance et le développement économique ». 29(*)

    I.1.3. Liminaires théoriques de la croissance économique

    La croissance économique peut être définie comme l'évolution à moyen et long terme du produit total et surtout du produit par tête dans une économie donnée. C'est un concept étroit et exclusivement quantitatif, auquel on préfère parfois le concept beaucoup plus étendu du développement qui prend en compte les aspects qualitatifs que l'approche quantitative néglige par nature.

    Selon Jean Magnan de Bornier, l'analyse de la croissance implique deux grands types de problèmes : celui du déclenchement d'une part, et celui du rythme ultérieur de la croissance d'autre part.

    1. Le déclenchement de la croissance correspond à un ensemble de modifications structurelles de l'économie qui permettent de passer d'une économie essentiellement statique se reproduisant quasiment à l'identique d'année en année, et centrée sur la production agricole ; à une économie progressive dont l'industrie se développe et attire une proportion de plus en plus large des ressources productives.

    « C'est la phase de la révolution industrielle ou « décollage » (take-off) dans les étapes de la croissance économique de ROSTOW.30(*)

    2. Le rythme de la croissance, après ce premier épisode, correspond au taux de croissance de la production et du revenu sur une période plus ou moins longue ; il s'agit d'expliquer le « taux de croissance moyen » en laissant de côté les variations conjoncturelles qui au regard du long terme ne sont que des accidents.

    I.1.3.1. Croissance et bien-être social 31(*)

    Une croissance économique rapide est généralement considérée comme le principal indicateur du développement. Plus significatif, à cet égard, est le bien-être social, y compris la consommation, le développement humain et la durabilité de l'environnement ainsi que leur qualité, leur distribution et leur stabilité. Le plus souvent, la croissance du revenu par tête et les améliorations du bien-être social vont de pair.

    I.1.3.2. Le pessimisme et l'analyse moderne de la croissance32(*)

    La croissance économique est, dans une perspective historique, un phénomène récent. L'analyse économique a d'abord émis un avis très pessimiste sur son devenir. Les classiques aussi bien que MARX prévoyaient un arrêt du processus. Les économistes Keynésiens comme ROY F. Harrod l'analysaient comme un phénomène fondamentalement instable et considéraient la possibilité du plein emploi comme hautement improbable. La théorie néo-classique de la croissance débouche au contraire (sous l'impulsion des travaux de Robert M. SOLOW) sur des conclusions optimistes en la matière. Le plein emploi et la stabilité de l'expansion seront réalisés à condition de respecter les lois du marché.

    Les théories récentes permettent de sortir de la fiction du caractère exogène du progrès technique et tentent d'expliquer le caractère autoentretenu de l'augmentation de la production.

    Quoi qu'il en soit, les nouvelles théories de la croissance qui sont apparues dans les années quatre-vingt sous l'impulsion des travaux de Paul Romer ont tenté de la surmonter les contradictions que nous venons de mettre évidence.

    Leur point de départ est que les rendements des facteurs ne sont pas décroissants lorsqu'on prend en compte les synergies et externalités qui apparaissent quand on accumule en même temps plusieurs facteurs de production.33(*)

    I.1.3.3. La mesure de la croissance

    Dans l'équation générale sur l'équilibre des biens et services ; la production génère le revenu et celui-ci permet d'effectuer de dépenses. In fine, le revenu généré est égal à la production qui l'a généré et lui-même égale à la demande. Cela se simplifie par l'identité suivante :

    Offre = demande. Ce qui nous donne l'équation :

    (1.13) P+M = CI+CFM+CFA+FBCF+?stocks +X

    Où : P = production; M = importation

    CI = consommation intermédiaire

    CFM = consommation finale des ménages

    CFA = consommation finale des administrations

    X = exportation

    (1.14) VA =P-CI ? P = VA+CI ; on obtient :

    (1.15) VA+CI+M = CI+CFM+CFA+FBCF+?stocks +X

    L'identité devient:

    (1.16) VA = CFM+CFA+FBCF+?stocks +X - M

    Soulignons que dans l'optique production, le PIB est la somme de valeurs ajoutées calculées dans l'identité (1.14); dans l'optique emploi: le PIB est la somme des composantes de la demande, c'est la somme suivante: CFM+CFA+FBCF+?stocks +X - M, et dans l'optique revenu : le PIB est la somme des agrégats ayant bénéficié des revenus primaires, ou PIB = rémunération des salariés + excédent brut d'exploitation + impôts indirects nets des subventions.

    Rappelons que, la croissance économique d'un pays s'apprécie à travers la variation en pourcentage de son PIB d'une année par rapport à la précédente.

    Ainsi, le taux de croissance g (growth) d'une grandeur X par exemple au cours de la période t se calcule comme suit :

    (1.17) Xt mesure la grandeur en question à la fin de la période t, et Xt-1 à la fin de la période précédente (ou au début de la période t).

    Le rapport est appelé coefficient multiplicateur.

    I.1.4. Notion sur le développement économique

    Dans ce début du 21ème siècle, le concept de développement apparait de plus à plus comme une panacée devant résoudre toute difficulté aussi bien interne qu'externe à tous les niveaux (Etats, entreprises privées, les ONG, etc.). On jure par le développement qui est considéré comme la finalité de toute organisation sociale.

    Le constat est cependant déplorable que le chemin qui conduit à cet idéal poursuivi par tous n'est pas aussi aisé qu'on le croit car parsemé d'innombrables goulots d'étranglements (obstacles presque insurmontables).

    Toutefois, en nous posant la question de savoir si ceux qui ont atteint cet idéal, ont nécessairement acquis des connaissances spécifiques pour intérioriser la pratique et les rouages du développement ; il s'avère qu'ils ont développé énormément des stratégies et techniques pour vaincre les difficultés et même la misère (dépasser certaines préoccupations primaires ou soient minimales).

    Le développement n'est souvent qu'un autre visage de l'occidentalisation du monde. Il s'inscrit toujours, de manière plus au moins violente, dans la logique destructrice de l'accumulation capitaliste. Il signifie dans ce sens inégalité, destruction de l'environnement et des cultures.

    La notion de développement ajoute à celle de la croissance économique (élévation du revenu par tête et du PIB) deux éléments : des changements structurels de la production et le progrès technologique. Depuis quelques années, les économistes néo-classiques y ajoutent la modernisation institutionnelle permettant un bon fonctionnement des lois du marché. Dans la pratique, l'analyse des mécanismes du développement est rendue délicate en raison des facteurs de diversité des pays en développement ainsi que des conditions diverses pesant sur ces derniers.34(*)

    Le développement étant un phénomène qualitatif s'opérant par des mutations dans les structures économiques, sociales et mentales ; il est possible d'avoir une croissance sans développement économique, alors que l'inverse n'est pas vrai. D'une façon générale, le développement correspond à une évolution durable des structures qui est à l'origine de la croissance économie et de sa prolongation dans le temps.35(*)

    I.1.4.1. Les étapes du développement, l'analyse de W. ROSTOW36(*)

    Selon WALT W. ROSTOW, toute économie passerait par cinq étapes de développement : la société traditionnelle, la préparation au décollage, décollage, la maturité et la consommation de masse.

    Aux pays industrialisés qui auraient atteint la cinquième phase dans le développement économique s'opposeraient les PED qui n'en seraient qu'à la seconde étape, voir à la première.

    Outre les difficultés statistiques dans le repérage de différentes phases du développement, ce modèle souligne donc le fait que pour combler leur retard les PED devraient s'inspirer de l'expérience des pays industrialisés.

    Une thèse fortement critiquée par de nombreux spécialistes du développement pour qui, selon leur culture et leur histoire, tout PED doit créer son propre modèle de développement et non copier les vieilles notions industrielles.

    I.1.4.2. Effets de domination et développement économique

    Pour les auteurs d'inspiration marxiste, le sous-développement ne serait que le produit du développement du système capitaliste.

    Selon Samir Amin, toutes les sociétés contemporaines sont intégrées dans un système mondial par un ensemble de relations entre le centre (les pays développés) et la périphérie (les PED), les premiers exerçant sur les seconds des influences unilatérales et irréversibles conduisant à un échange inégal.37(*)

    Selon la théorie de l'échange inégal, les difficultés des PED trouvent leur origine dans la différence des taux de salaire entre nations et dans la péréquation internationale des taux de profits. 38(*)

    Dès lors que sont tissés des rapports de dépendance et de domination, il conviendrait de mettre en place une politique de développement autocentrée dans l'optique d'une libération économique passant par une rupture avec le système capitaliste.

    Pour ce faire, « les africains ont intérêt à se rapprocher, se concerter et à coopérer. Ils formeraient alors une communauté qui les rendrait plus efficaces. L'unité résiste aux pressions aussi bien de grandes puissances que des ambitieux politiciens. Le développement n'est jamais possible sans un état et une population responsable de leur destin ».39(*)

    I.1.4.3. Indicateur du développement humain (IDH)

    La recherche des indicateurs susceptibles de corriger l'insuffisance de la croissance économique comme mesure par excellence du bien-être de la population a amené le PNUD à lancer dans son rapport annuel 1990, un nouvel indicateur de progrès socio-économique, à savoir l'indicateur de développement humain (IDH en sigle).

    En effet, le PNUD définit le concept « développement humain » comme le processus qui conduit à l'élargissement de l'éventail des possibilités offertes aux individus.

    Le revenu élevé n'est plus l'unique moyen pour accéder au développement, mais d'autres facteurs aussi importants que la santé, l'éducation, un environnement matériel ainsi que la liberté d'action et d'expression sont désormais pris en compte.

    L'objet du développement étant de permettre à l'homme de vivre plus longtemps, être en bonne santé et d'améliorer sa créativité, l'IDH comme agrégat regroupe trois principales variables qui sont : la durée de vie (espérance de vie), le niveau d'éducation (mesuré par le taux d'alphabétisation des adultes et le taux de scolarisation), et le niveau de vie (mesuré d'après le PIB par habitant) c'est-à-dire le revenu.

    L'IDH doit être réajusté en fonction des inégalités entre les sexes et les disparités des revenus. Situé entre 0 et 1, une valeur proche de 1 indique que le niveau de développement humain est élevé ; par contre une valeur proche de 0 est un signe que la population se trouve au seuil ou en dessous du seuil de la pauvreté. « La République Démocratique du Congo fait également partie des pays à IDH faible. Son indice est de 0,125 point inférieur à l'IDH moyen de l'Afrique subsaharienne, soit 0,514.40(*)

    Section 2 : APPROCHE METHODOLOGIQUE

    I.2.1. Méthode

    Le dictionnaire actuel de la langue française définit « une méthode » 41(*) comme l'ensemble des moyens jugés les plus propres pour arriver à un but ; ou c'est la qualité d'esprit consistant à classer les idées, à les disposer avec ordre et logique.

    I.2.2. Technique42(*)

    La méthode n'a pas forcement ses techniques propres. Celles-ci constituent les stratégies de la récolte des données souvent indépendantes de la méthode. Elles sont liées à la nature de l'objet d'étude.

    I.2.3. Méthodes utilisées

    En vue d'atteindre les objectifs que nous nous sommes assigné, nous avons utilisé la méthode analytique qui nous a permis d'analyser toutes les données en rapport avec notre sujet ; la méthode comparative qui nous a aidé à comparer le volume des dettes extérieures qu'a bénéficié la République Démocratique du Congo pendant la période sous étude et leurs influences sur la croissance ; la méthode statistique qui nous a aidé à comprendre ce thème d'une manière quantitative, « la méthode systémique qui est une méthode causale considère le système comme un ensemble d'éléments interdépendants, c'est-à-dire liés entre eux par des relations telles que, si l'une est modifiée, les autres le sont aussi et que, par conséquent, tout l'ensemble est transformé43(*). Cette méthode nous a aidé à analyser la problématique des financements extérieurs de la République Démocratique du Congo, qui forme un tout. Etant donné que notre analyse est dans un cadre macroéconomique, la méthode hypothético-déductive, nous a été nécessaire. Cette dernière consiste à émettre des hypothèses à partir des faits économiques observés quitte par la suite à procéder à leur vérification empirique.

    Selon les critères définis par Karl Poper, si les faits contredisent une hypothèse, on la rejette et on en cherche une meilleure. Si l'hypothèse est confirmée par les faits, on n'assure pas pour autant qu'elle soit vraie, mais simplement qu'elle n'est pas réfutée dans l'état actuel des connaissances. On parle alors d'hypothèse performante et on la retient en attendant qu'une meilleure vienne la remplacer.44(*)

    I.2.4. Techniques utilisées et documents consultés

    Dans le cadre de ce travail, nous avons utilisé les techniques documentaires et la technique d'observation directe personnelle. La technique documentaire, elle nous a aidé à consulter les ouvrages, les articles, les revues, les cours et mémoires inédits ; la technique d'observation directe personne ou observation pure, celle que l'enquêteur peut également se faire par ses cinq sens (par l'écoute, le goût, le toucher, l'ouïe, l'odorat), par le mesurage informel ou spontané, au hasard de rencontre, de pressentiments des faits ayant un lien quelconque avec l'objet d'enquête, nous a fournis des renseignements qui, après être soumis à la critique, nous ont aidé dans la rédaction de ce travail.

    Quant à la documentation, nous avons consulté :

    - Les rapports annuels de la banque centrale du Congo des années concernées ;

    - Les rapports de la conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement, etc.

    I.2.5. Aperçu théorique de la modélisation Var

    Partant des méthodes utilisées dans le cadre de ce travail, le modèle VAR dit « Vector Autoregressive » - étant une généralisation des modèles autorégressifs (AR) et ARMA, nous aidera beaucoup dans la représentation de notre modèle, l'estimation de nos paramètres à fin de dégager les implications ou la causalité des variables retenues dans le modèle.

    I.2.5.1. Représentation générale ou spécification du modèle VAR45(*)

    La modélisation économétrique classique à plusieurs équations structurelles a connu beaucoup de critiques (Granger [1969] et Sims [1980] et de défaillances face à un environnement économique très perturbé. Les prévisions élaborées à l'aide de ces modèles se sont révélées très médiocres. Les critiques principales formulées à l'encontre de ces modèles structurels concernent la simultanéité des relations et la notion de variable exogène. La représentation VAR au cas multivarié - apporte une réponse statistique à l'ensemble de ces critiques.

    Dans cette représentation, les variables sélectionnées en fonction du problème étudié ont toutes, a priori, le même statut et on s'intéresse alors à des relations purement statistiques.

    La généralisation de la représentation VAR a k variables et p décalage (notée VAR (p)) s'écrit sous forme matricielle comme suit :

    Yt = A0 + A1Yt-1 + A2Yt-2 ... + ApYt-p + Vt

    Avec :

    ; ; ;

    On note ?v=E(VtVt'), la matrice de dimension (k,k) des variances covariances des erreurs. Cette matrice est bien sûr inconnue.

    Cette représentation peut s'écrire à l'aide de l'opérateur retard : (I - A1D - A2D2 - .... - ApDp)Yt = A0 + Vt ou encore A(D)Yt = A0 + Vt

    A. Condition de stationnarité

    Un modèle VAR est stationnaire, s'il satisfait les trois conditions classiques :

    - ;

    - ;

    - On démontre qu'un processus VAR(P) est stationnaire si le polynôme défini à partir du déterminant :

    Det (I-A1z - A2z2 - .... - APZP) = 0 a ses racines à l'extérieur du cercle unité du plan complexe

    B. La représentation ARMAX

    La représentation précédente peut être généralisée, par analogie avec les processus ARMA (p, q), à un modèle dont les erreurs sont autocorrélées d'ordre q.

    Yt = A0 + A1Yt-1 + A2Yt-2 +... + ApYt-p + Vt + B1Vt-1 + B2Vt-2 + ... + BqVt-q

    Il s'agit d'un processus ARMA multivarié noté: ARMAX ou parfois VARMA.

    Les conditions de stationnarité sont analogues à celles d'un processus ARMA univarié : un processus VAR est toujours inversible, il est stationnaire lorsque les racines de son polynôme sont à l'extérieur du cercle unité du plan complexe.

    - Un processus VMA est toujours stationnaire. Il est inversible si les racines de son polynôme retard sont à l'extérieur du cercle unité du plan complexe.

    - Les conditions de stationnarité et d'inversibilité d'un ARMAX sont données par la partie VAR et la partie VMA de l'ARMAX.

    I.2.5.2. Estimation des paramètres

    Les paramètres du processus VAR ne peuvent être estimés que sur des séries chronologiques stationnaires. Ainsi, après étude des caractéristiques des séries, soit les séries sont stationnarisées par différence, préalablement à l'estimation des paramètres dans le cas d'une tendance stochastique, soit il est possible d'ajouter une composante tendance à la spécification VAR, dans le cas d'une tendance déterministe.

    A. Méthode d'estimation

    Dans le cas d'un processus VAR, chacune des équations peut être estimée par les MCO, indépendamment les unes des autres (ou par une méthode de maximum de vraisemblance). Soit le modèle VAR(p) :

    Yt = Â0 + Â1Yt-1 + Â2Yt-2 +... + ÂpYp-1 + e, e étant le vecteur de dimension (k, 1) des résidus d'estimation e1t, e2t, .... ekt. Et on note ?e la matrice des variances covariances estimées des résidus du modèle.

    Les coefficients du processus VAR ne peuvent être estimés qu'à partir de séries stationnaires. Ainsi, après étude des caractéristiques des chroniques, soit les séries sont stationnarisées par différence, préalablement à l'estimation des paramètres dans le cas d'une tendance stochastique, soit il est possible d'ajouter une composante tendance à la spécification VAR, dans le cas d'une tendance déterministe.

    De même, nous pouvons ajouter à la spécification VAR des variables binaires afin de corriger un mouvement saisonnier ou une période anormale.

    B. Détermination du nombre de retards

    La procédure de sélection de l'ordre de la représentation consiste à estimer les modèles VAR pour un ordre allant de 0 à h (h étant le retard maximum admissible par la théorie économique ou par les données disponibles). Les fonctions AIC(P) et SC(P) sont calculées de la manière suivante :

    AIC(P) = Ln[det|?e|]+

    Avec : k = nombre de variables du système

    n = nombre d'observations

    p = nombre de retards

    ?e = matrice des variances covariances des résidus du modèle.

    Le retard p qui minimise les critères AIC ou SC est retenu.

    I.2.5.3. La causalité

    Au niveau théorique, la mise en évidence de relations causales entre les variables économiques fournit des éléments de réflexion propices à une meilleure compréhension des phénomènes économiques. De manière pratique, « the causal knowledge » est nécessaire à une formulation correcte de la politique économique.

    En effet, connaître le sens de la causalité est aussi important que de mettre en évidence une liaison entre des variables économiques.

    A. Causalité au sens de Granger

    Granger (1969) a proposé les concepts de causalité et d'exogénéité : la variable Y2t est la cause de Y1t, si la prédictibilité de Y1t est améliorée lorsque l'information relative à Y2t est incorporée dans l'analyse. Soit le modèle VAR(p) pour lequel les variables Y1t et Y2t sont stationnaires :

    Le bloc de variables (Y2t-1 , Y2t-2, ..., Y2t-p) est considéré comme exogène par rapport au bloc des variables (Y1t-1, Y1t-2, ..., Y1t-p) si le fait de rajouter le bloc Y2t n'améliore pas significativement la détermination des variables Y1t. Ceci consiste à effectuer un test de restriction sur les coefficients des variables Y2t de la représentation VAR (noté RVAR = Restricted VAR). La détermination du retard p est effectuée par les critères AIC ou SC, soit :

    · Y2t ne cause pas Y1t si l'hypothèse suivante est acceptée :

    H: b11 = b22 = .... = b1p = 0 ;

    · Y1t ne cause pas Y2t si l'hypothèse suivante est acceptée :

    H0: a21 = a22.... = a2p = 0.

    Si nous sommes appelé à accepter les deux hypothèses que Y1t cause Y2t et que Y2t cause Y1t, on parle de boucle rétroactive « feedback effect ».

    Ces tests peuvent être conduits à l'aide d'un test de Fisher classique de nullité des coefficients, équation par équation ou bien directement par comparaison entre un modèle VAR non contraint (UVAR) et le modèle VAR contraint (RVAR). On Calcule le ratio de vraisemblance suivant :

    · L* =(n - c) x (Ln |?RVAR| - Ln |?UVAR|) qui suit un x2 à 2xp degré de liberté avec :

    ?RVAR = Matrice des variances des résidus du modèle contraint ;

    ?UVAR = matrice des variances covariances des résidus du modèle non contraint ;

    n = nombre d'observation ;

    c = nombre de paramètres estimés dans chaque équation du modèle non contraint.

    · Si L* >x2 lu dans la table, alors on rejette l'hypothèse de validité de la contrainte.

    B. Causalité au sens de Sims

    Sims (1980) présente une spécification de test légèrement différente, en considérant que si les valeurs futures de Y1t permettent d'expliquer les valeurs présentes de Y2t, alors Y2t est la cause de Y1t.

    Ceci se déduit par la représentation suivante :

    · Y1t ne cause pas Y2t si l'hypothèse suivante est acceptée

    H: b21 = b22 = .... = b2p = 0 ;

    · Y2t ne cause pas Y1t si l'hypothèse suivante est acceptée

    H: b11 = b12 = .... = b1p = 0.

    Il s'agit là encore d'un test de Fisher classique de nullité de coefficients.

    Chapitre deux :

    FINANCEMENT EXTERIEUR DE L'ECONOMIE

    DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE

    DU CONGO

    Dans ce deuxième chapitre, il est question d'expliciter le mode de financement extérieur de l'économie de la République Démocratique du Congo. Nous allons comprendre au mieux les retombées de l'application des conditionnalités du financement extérieur sur la croissance et le développement économique en République Démocratique du Congo après l'entrée, la suspension et la reprise de programme avec une coopération financière formelle ; puis dégagerons les effets d'investiments chinois sur le développement économique du pays.

    Section 1 : BREF APERÇU SUR LE MODE DE FINANCEMENT EXTERIEUR DE L'ECONOMIE CONGOLAISE

    Cette première section se propose d'appréhender les retombées du mode de financement extérieur à travers sa restructuration, son poids sur la croissance et le développement économique partant l'accroissement du revenu par habitant. L'entrée, la suspension et la reprise de programme avec les institutions de Bretton Woods nous aidera dans la compréhension de cette section.

    II.1.1. L'entrée en programme avec les Institutions de Bretton Woods

    Avant d'entrer dans le fond de ce point, rappelons que les négociations de Bretton Woods à la fin de la seconde guerre mondiale regroupaient 45 pays et avaient pour objet l'établissement d'un système monétaire international stable, susceptible de favoriser la reconstruction des économies des nations dévastées par la guerre, puis d'assurer le développement des échanges internationaux.46(*)

    L'économie de la République Démocratique du Congo se caractérise par une faiblesse de l'épargne interne, qui constitue la fraction du revenu qui n'est pas consommée. Le revenu par tête d'habitant étant particulièrement dérisoire, il n'apparait donc pas évident qu'on puisse dégager une épargne conséquente. Sachant que la croissance économique ne peut s'obtenir sans investissements souvent massifs et que ces derniers ne peuvent provenir que de l'épargne accumulée dans le pays ou transférée de l'étranger, il fallait trouver un palliatif extérieur pour combler le déficit interne. Désormais, le financement extérieur ou l'assistance de l'étranger prend une forme directe, à savoir les prêts publics ou les aides publiques et les investissements privés réalisés par les entreprises multinationales ou autres.47(*)

    D'où viennent alors les milliards de dollars empruntés par le Zaïre aujourd'hui la République Démocratique du Congo depuis 1965 ?48(*)

    Dans le cas précis de la République Démocratique du Congo, à la date du 1er janvier 1989, les créanciers dans le cadre du club de Paris qui est « un forum de négociation où sont rééchelonnées les dettes publiques ou garanties par les gouvernements ; n'a ni statut légal ni règles formelles, mais il se réunit à la demande du pays débiteur. Crée en 1956, le club de Paris regroupe les représentants du Fonds Monétaire International, de la Banque Mondiale, de la CNUCED et du ministère des finances des pays concernés. Ses interventions se fondent sur les règles du consensus et de l'égalité de traitement et sont soumises à la conclusion préalable d'un accord avec le FMI49(*), représentent 67,4% du total des engagements internationaux et 72% du total de l'encours.

    Elles comprennent essentiellement la dette rééchelonnée 4,78 milliards de dollars et des prêts privés garantis et mécanisme de paiement de la Société Nationale d'Electricité (SNEL).

    En dehors du mécanisme SNEL, tous les autres prêts du Club de Paris proviennent d'organismes officiels tels que Kreditanstatt FW (Allemagne), USAID (Etats-Unis), ACDI (Canada), CCCE (France), Ducroire (Belgique), ECGD (Arabie Saoudite), Fonds de Coopération Japonaise (JICA), SIDA (Suède), AFD (France) et les autres.

    Les prêts gouvernementaux sont assortis des conditions suivantes : 1,90% de taux d'intérêts, un délai de grâce de 6 à 7 ans et une échéance maximum de 17,6 ans ; conditions de loin meilleures que celles des crédits privés garantis : 3,5% de taux d'intérêt, 3 à 5 ans de délai de grâce et 11 ans d'échéance maximum.

    La deuxième catégorie de créanciers de la République Démocratique du Congo est constituée de créanciers hors Club de Paris, qui représentent 32,6% des engagements initiaux et 28% de l'encours au 1er janvier 1989. Ces créanciers proviennent essentiellement des institutions multilatérales (2,265 milliards de dollars) tels que la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International, la Banque Africaine pour le Développement, l'IDA-FIDA 501,76 millions de dollars de l'accord de Londres.

    Comme on peut le constater, le financement extérieur qui explique la dette extérieure (publique) provient essentiellement de sources officielles. Cette structure de financement extérieur explique le rôle important que joue de plus en plus le Club de Paris dans la sphère de l'endettement extérieur de la République Démocratique du Congo. Elle explique également l'état de sous-développement de l'économie congolaise.

    Les investissements initiaux dont on vient d'analyser la provenance (dès l'entrée en programme avec les institutions de Bretton Woods) ont été utilisés dans divers secteurs de l'économie congolaise. Le secteur des transports et communication a eu une part importante dans les crédits extérieurs.

    Pour l'infrastructure, on peut citer le Pont Maréchal sur le fleuve Congo à Kinshasa (255 millions de dollars) et l'Office des Routes, la Cité de la Voix du Zaïre à Kinshasa (158,6 millions de dollars), les aéroports de Goma et de Kisangani (135,5 millions de dollars).

    Pour les équipements, il s'agit de l'équipement fluvial au profit de l'ONATRA, de l'équipement maritime au profit de la Compagnie Maritime du Congo (CMC), de l'équipement ferroviaire, etc.

    Ensuite, il y a le secteur énergétique, près de 478,4 millions de dollars, consacrés à la production de l'électricité (construction des barrages d'Inga et de Mobayi) et de 771,4 millions de dollars consacrés à la distribution de l'électricité (ligne haute tension Inga-Shaba).

    Les financements extérieurs qu'a bénéficié la République Démocratique du Congo en entrant en programme avec les institutions de Bretton Woods, ont été ainsi utilisés pour l'essentiel dans l'infrastructure au sens large, secteur à gestation très longue, ou dans les secteurs à rentabilité douteuse comme la sidérurgie de MALUKU et la Cité de la Voix du Peuple ; alors que les secteurs réellement productifs ayant une incidence favorable sur la balance des paiements ont été négligés. C'est le cas de l'agriculture et des industries manufacturières, même dans le secteur extractif, la totalité du pays vers la monoproduction de l'exportation.

    I.1.2. La suspension de programme avec les Institutions de Bretton Woods après le pillage de 1991 et 1993

    I.1.2.1. Les pillages de 1991 et 199350(*)

    L'appel au retour des propriétaires des entreprises « Zaïrianisées » en 1973 et 1974, lancé en 1976 par le gouvernement, avaient eu des échos favorables dans certains milieux. Un certain nombre d'hommes d'affaires étrangers avaient accepté de reprendre leurs affaires. Une timide reprise de la production avait été remarquée. A la surprise générale, du 23 au 24 septembre 1991, on assiste à un pillage systématique des magasins ; et les dépôts des produits industriels sont mis à sac. Ce qui semblait à un « vol public organisé ». Comme cela ne suffisait pas, du 24 au 29 janvier 1993, de nouveaux pillages sont organisés dans plusieurs autres villes du pays. Les entreprises qui avaient résisté aux pillages de 1991, sont cette fois complètement vidées de leurs stocks et réduites à l'état de désert. Le tissu économique de la capitale est complètement détruit. Dès lors, le Congo devient un pays mis à l'index. Les institutions de Bretton Woods suspendent leur programme avec la République Démocratique du Congo, et les Etats du monde recommandent à leurs ressortissants la plus grande prudence, et de préférence se réserver pour y investir.

    Ainsi, après le pillage de 1991 et 1993, la République Démocratique du Congo s'est buté à une catastrophe économique, qui déjà en difficulté de raquer les arriérées de sa dette et les financements extérieurs (dettes extérieures) bénéficiés depuis son entrée en programme avec les institutions de Bretton Woods ; « s'est vue sous la suspension pendant environ toute une décennie de toute coopération formelle de la communauté financière internationale pour n'avoir pas versé la somme de 23 millions de USD sur un total d'arriérées de 283,9 millions de USD au Fonds Monétaire International enfin décembre 1993, et elle a vue ses droits de vote et connexes suspendus dès le 1er juin 1994.51(*)

    Les perspectives de l'économie congolaise au mois de juin 2002 sont moins sombres que ne le présageait la situation qu'il y a une année. De l'ostracisme jadis infligé au régime Mobutu par la communauté financière internationale et de l'enlisement de l'économie provoquée par le dirigisme de Laurent Désiré Kabila ; on est passé aujourd'hui, avec le changement de corps dans la politique économique menée en 2001 par le gouvernement, à la normalisation des relations avec les institutions de Bretton Woods. En effet, le conseil d'administration du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale, réunis respectivement les 12 et 13 juin derniers, ont approuvé les requêtes de la République Démocratique du Congo pour le financement de son programme économique triennal qui a commencé le 1er avril 2002 jusqu'au 31 juillet 2005. 52(*)

    II.1.3. Reprise de programme en 2003 avec les institutions de Bretton Woods 

    Le retour de la République Démocratique du Congo dans le giron des institutions financières internationales s'est buté au respect des conditionnalités de la dette extérieure ou financement extérieur imposées par les institutions de Bretton Woods  que nous reprenons ici d'une manière sommaire :

    A. Le programme de stabilisation

    Ayant pour but de faciliter le processus d'ajustement de l'économie congolaise, le programme de stabilisation constitue le tout premier programme qui précède tous les autres programmes notamment le programme d'ajustement structurel, le programme d'ajustement structurel renforcé et l'IPPTE.

    Il y a lieu de préciser à ce stade que l'objectif ultime est celui d'abord de faire un équilibre ou de stabiliser les grands agrégats que l'on qualifie ici des paramètres fondamentaux de l'économie des Etats tels que les finances publiques, le taux de croissance économique et le taux de croissance démographique. Bref, ce programme porte sur l'équilibre macro-économique.

    Le programme d'Ajustement Structurel est défini par le FMI comme un instrument mis entre les mains des nations pour :53(*)

    · Stabiliser le taux de change ;

    · Favoriser la convertibilité entre les monnaies ;

    · Accroître les liquidités monétaires, face à l'accroissement des échanges internationaux.

    De part cette définition, il y a lieu de remarquer que l'Ajustement Structurel est en définitive un équilibrage de la balance de paiement qui se fait au moyen d'une adaptation des structures économiques de production grâce à une augmentation de la croissance économique ou grâce à un recours accru aux capitaux extérieurs. Et la mise en oeuvre de ces programmes se fait moyennant des garanties adéquates et selon une procédure arrêtée à l'avance.

    Notons que le FMI a forgé et expérimenté plus d'un système face à la situation de ses pays membres. Le pragmatisme l'a poussé à l'abandon de l'outil qualifié de douloureux constitué le programme d'Ajustement Structurel associé à l'initiative pays pauvres très endettés.

    B. Les mécanismes d'allègement de la dette applicable en RDC

    Le terme Allégement, comme le précise A. BOOTE et K. THUGGE54(*), est une opération consistant à la réduction partielle ou totale du volume du poids de la dette qui pèse sur l'emprunteur ou débiteur. Plusieurs techniques sont utilisées pour atteindre cet objectif :

    - Soit qu'il est exigé du débiteur un paiement intégral ou fractionné des échéances convenues entre parties intérieures ;

    - Soit qu'il est procédé à un échelonnement sur base d'un calendrier arrêté de commun accord entre parties intéressées ;

    - Soit enfin par l'effacement ou l'annulation partielle ou totale de la dette.

    C. L'Initiative des Pays Pauvres Très Endettés (IPPTE)

    Elle s'applique en deux phases :

    · Le point de décision : qui est la date à laquelle les institutions financières internationales décident de l'éligibilité d'un pays aux allégements de dettes prévus par l'initiative PPTE et donc la réduction de dette qui rendra l'endettement du pays soutenable. La République Démocratique du Congo est devenue éligible formellement au mécanisme PPTE en date du 23 juillet 2003.

    · Le point d'achèvement : est la date à laquelle un pays bénéficie de l'ensemble des allègements de dette devenus dans le cadre de l'initiative PPTE. Pour atteindre le point d'achèvement, le pays doit mettre en oeuvre les stratégies définies dans son DSRP pendant une durée minimale d'un an et le programme du FMI pendant au moins 6 mois sans qu'il ait à remplir d'autres conditions.

    D. Déclencheur du point d'achèvement 55(*)

    n Rappel historique de l'initiative PPTE

    L'Initiative des Pays Pauvres Très Endettés (I-PPTE) a été lancée en septembre 1996 par la Banque Mondiale et le FMI au cours de leur réunion annuelle. C'est un dispositif global de réduction de la dette dans lequel tous les créanciers peuvent accorder un allègement de dette aux pays les plus pauvres et les plus endettés.

    Cette initiative a été modifiée en 1999 pour tenir compte de la dimension « réduction de la pauvreté ». L'objectif de cette initiative est de permettre aux pays pauvres très endettés de mettre un terme aux opérations de rééchelonnement qui avaient tendance à alourdir indéfiniment la charge de la dette.

    L'initiative PPTE a été complétée depuis 2005 par l'Initiative d'Allègement de la Dette Multilatérale (IADM), qui vise l'annulation intégrale des créances admissibles vis-à-vis du FMI, de la Banque Mondiale et du Fonds Africain de Développement. Cette nouvelle initiative a pour but d'aider les pays pauvres très endettés à accélérer le processus de réduction de la pauvreté et à accroître leurs capacités de réaliser les

    Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

    n Les déclencheurs du point d'achèvement et l'annulation de la dette

    Pour atteindre le point d'achèvement et bénéficier de l'annulation d'une grande partie de sa dette extérieure, la RDC doit remplir sept conditions appelées «les déclencheurs du point d'achèvement». Il s'agit de :

    - La production du DSCRP complet à travers un processus participatif avec une année de mise en oeuvre jugée satisfaisante sur base de la production d'un rapport annuel de mise en oeuvre confirmée par une note conjointe d'évaluation par le Staff du FMI et de la Banque Mondiale. Le document de DSCRP a déjà été discuté avec le Conseil d'Administration de la Banque Mondiale et du FMI en mai 2007. Initialement prévue pour la période 2006-2008, la période de validité de ce DSCRP a été étendue de 2008 à 2010. Le rapport de mise en oeuvre de ce document en adéquation avec les nouvelles procédures était attendu pour fin 2009 ;

    - la stabilité macroéconomique au cours de la période du programme, les six premiers mois du programme étant décisifs. Cette stabilité macroéconomique est attestée notamment par la stabilité du niveau général des prix et du taux de change ;

    - L'utilisation des revenus PPTE, c'est-à-dire ceux dégagés à la suite de l'accession du pays au point de décision et de la réduction intérimaire de la dette, en faveur des dépenses pro-pauvres. Le rapport d'audit du compte PPTE pour la période 2006-2008 était attendu avant fin 2009 ;

    - Une meilleure gestion des dépenses publiques via (i) la modernisation de l'exécution budgétaire (respect de la chaîne de la dépense, la production régulière des états de suivi budgétaires, réduction des délais de production des Tableaux des Opérations Financières de l'Etat (TOFE) harmonisé) ; (ii) l'adoption d'un nouveau plan comptable et d'une comptabilité à partie double en comptabilité publique et (iii) la production des rapports trimestriels en utilisant la nouvelle classification économique, administrative et fonctionnelle. Dans l'ensemble toutes ces mesures ont été réalisées mais certaines sont à parfaire ;

    - La paix, la bonne gouvernance et l'amélioration de l'accès aux services sociaux : d'importants progrès ont été enregistrés dans le processus de paix. Concernant la passation des marchés publics, le projet de loi y relatif a été au Parlement pour approbation. La mise en oeuvre de nouvelles institutions prévues dans ce projet de loi aura lieu en 2010. Enfin les enquêtes d'utilisation des services publics par les usagers et la revue de leur qualité ont été lancées en avril 2009 et les résultats étaient attendus avant fin décembre 2009;

    - L'adoption des stratégies sectorielles et des plans de leur mise en oeuvre pour les secteurs de la santé, de l'éducation et du développement rural jugés satisfaisants par l'IDA (Initiative d'Allègement de la dette). A ce sujet, des stratégies ont été adoptées et connaissent déjà, pour certaines, un début d'exécution ;

    - L'amélioration de la gestion de la dette via la centralisation de l'information sur la dette publique et celle garantie par l'Etat et l'informatisation du processus y relatif. A ce sujet, le rôle centralisateur a été reconnu à l'OGEDEP qui s'est du reste informatisé.

    Beaucoup de ses déclencheurs ayant été amorcés sinon rencontrés, la conclusion satisfaisante de la première revue du programme deviendrait l'une des conditions essentielles à remplir pour que le pays atteigne le point d'achèvement de l'initiative PPTE renforcée et bénéficie de l'Initiative d'Allégement de la Dette Multilatérale (IADM), ce qui devrait conduire à un allégement de la grande majorité de la dette extérieure du pays. Cette première revue semestrielle du programme porte sur la période de juillet à décembre 2009 et son évaluation devrait intervenir en février-mars 2010, en référence aux sept critères de réalisation quantitatifs du programme tel que contenu dans le Mémorandum Technique d'exécution du programme.

    Ainsi, tout compte fait, sous réserve de la réussite des critères à fin décembre 2009, du démarrage de mise en oeuvre du DSCRP et de l'évolution satisfaisante d'autres déclencheurs, il est possible que le point d'achèvement et l'annulation de la dette interviennent au plus tard fin décembre 2010 ; Ce qui fit fait le 1er juillet de la même année.

    Le défi majeur du Gouvernement est notamment de conduire la Nation au point d'achèvement de l'Initiative PPTE afin de permettre à la population de jouir pleinement du fruit des sacrifices consentis jusque-là. Face à cette exigence, il est impérieux que le Gouvernement renforce la cohésion de son action autour des objectifs de ce programme triennal. C'est dans ce cadre que la Banque Centrale du Congo est déterminée à poursuivre la mise en oeuvre du processus de renforcement de ses capacités institutionnelles dans le but de réaliser l'objectif premier de son objet social, à savoir la stabilité du niveau général des prix.

    Quant à la population congolaise, son adhésion à l'action gouvernementale reste sollicitée eu égard aux objectifs poursuivis qui privilégient l'amélioration de ses conditions de vie. En effet, les économies à dégager à la suite de l'annulation de la dette devront être réallouées dans les secteurs de la santé, de l'éducation, de l'énergie, de la réhabilitation des routes tant interurbaines que de desserte agricole, afin de réduire le coût de transport et faciliter la libre circulation des biens et des personnes, facteur incontournable de l'accélération du développement économique

    L'application de ces programmes (programme de stabilisation, le mécanisme d'allègement de la dette et l'Initiative des Pays Pauvres Très Endettés) pourrait se traduire par :

    - une aggravation du chômage et du sous-emploi tant dans le secteur public que privé, lié à un ralentissement de l'activité économique. Celui-ci se manifeste par une contraction de la demande interne, un accroissement des coûts de production, comme l'accès aux marchés extérieurs n'est pas garanti, les entreprises seront obligées de licencier et de limiter leurs possibilités de création d'emploi ;

    - une redistribution des revenus qui favorisait les secteurs liés à l'extérieur, étant donné que le programme de stabilisation s'accompagne de mesures de libéralisation des échanges, et du système des prix intérieurs, qui deviennent ainsi moins compétitifs que les prix extérieurs. Or une telle redistribution exerce un effet pervers sur la balance des paiements dont le déficit tend à s'aggraver du fait de l'accroissement de la demande d'importation.

    - L'accroissement de la dépendance de l'économie à un seul produit de base lorsque s'effectuerait sa réorientation vers le secteur d'exportation.

    - L'aggravation du problème de la dette, car aux coûts des aménagements (charges d'intérêts, besoins accrus de financement à des conditions de plus en plus dures) dont l'effet est l'aggravation du déficit de paiements et le ralentissement rapide de l'activité économique.

    Soulignons que, l'entrée en programme avec les institutions de Betton Woods ont permis à la République Démocratique du Congo de normaliser ses relations avec les bailleurs de fonds dans la mise en oeuvre de ses derniers.

    C'est ainsi que le Gouvernement a lancé un certain nombre de réformes depuis le début de l'année 2001 soutenu par les institutions de Betton Woods. Ces réformes visaient à stabiliser le cadre macro-économique et à poser un jalon pour le retour d'une croissance économique sur une base saine et durable, disent les experts du Fonds Monétaire International et certains membres du Gouvernement.

    Deux approches se sont dégagées dans l'opinion au regard du retour de la coopération formelle de la République Démocratique du Congo avec la Communauté Financière Internationale suspendue pendant environ une décennie :

    - l'une soutenant totalement l'esprit et la lettre de ces financements extérieurs en estimant que cette approche reste la seule et l'unique voie de sortie de crise et qui par la suite constituera une impulsion au développement ;

    - l'autre, un peu critique, remontant dans l'histoire, s'interroge sur l'efficacité et l'utilisation efficiente de ces financements parce qu'il estime que ces financements ont constitué un blocage au développement.

    II.1.4. L'impact des investissements chinois sur le financement du développement de la RDC

    Lors du Forum sino-africain de novembre 2006, la Chine a annoncé la mobilisation sur trois ans de 10 milliards de dollars de prêts concessionnels à destination de l'Afrique, ce qui va la placer en 2010 parmi les principaux créanciers du continent africain. Certes, la coopération sino-africaine n'est pas neuve, puisque elle existe depuis plus d'un demi-siècle (elle a fêté ses cinquante ans en 2006). Mais elle est en train de prendre une nouvelle dimension, notamment en RDC.

    Le régime chinois a publié en 2006 un document qui rend compte de la philosophie de sa politique de coopération internationale. La politique de coopération chinoise, que d'aucuns ont baptisée « consensus de Pékin », se fonde sur l'égalité, la souveraineté et la non-ingérence. Les gouvernements africains se voient dès lors offrir une aide un peu moins avantageuse que l'aide officielle, mais dépourvue de conditions.

    De la sorte, le « consensus de Pékin » affirme privilégier la stabilité et le développement aux réformes, contrairement au consensus de Washington qui donne la priorité aux réformes comme préalable au développement.

    Mais les bailleurs de fonds occidentaux ont généralement une toute autre analyse de la situation. La Banque mondiale s'inquiète du peu de transparence qui entoure les financements chinois et de l'impact que peuvent avoir ces prêts sur l'endettement extérieur des pays africains. La Chine adopte ses propres critères de « concessionalité » et lie ses investissements à des contrats d'extraction de matières premières. Le risque est grand de maintenir ces pays au rang peu enviable d'exportateurs de matières premières, c'est-à-dire de produits à faible valeur ajoutée et peu créateurs d'emplois qui les excluent des chaînes mondiales de production industrielle.

    Pourtant, le pire n'est pas certain : « Les ressources naturelles peuvent certes devenir une malédiction, mais ce n'est pas toujours le cas (...). Lorsque la rente est bien gérée, la croissance est possible (...).

    Surtout, des flux financiers additionnels induisent une compétition bénéfique (...). On peut aussi estimer que les financements sans conditionnalité de la Chine donnent aux gouvernements une marge de manoeuvre ». Elle en conclut que « le monde multipolaire est en marche, avec ses incertitudes ».56(*)

    Une conclusion que ne semble pas loin de partager le commissaire européen au développement, Louis Michel, qui propose de développer une coopération sino-européenne en Afrique.

    En Afrique, ceux qui voient dans la Chine une opportunité de s'affranchir de la mainmise occidentale s'opposent à ceux qui diagnostiquent une reproduction des erreurs du passé. C'est notamment le cas en République Démocratique du Congo, où la Chine a annoncé en septembre 2007, au nez et à la barbe de la mission d'évaluation du FMI à Kinshasa, investir 6,5 milliards de dollars dans les infrastructures congolaises.

    Un protocole signé, prévoit des investissements dans les chemins de fer (3,4 milliards), les routes (2 milliards), les voiries (400 millions) et le bâtiment (758 millions pour 32 hôpitaux, 145 centres de santé, 5.000 logements sociaux et deux universités).

    En contrepartie, la Chine dispose d'un contrat d'exploitation des ressources naturelles congolaises (8 millions de tonnes de cuivre, 200.000 tonnes de cobalt et 372 tonnes d'or). Pour ce faire, les deux parties constituent une société de joint-venture semi-publique entre le regroupement d'entreprises chinoises et la Gécamines (à raison de 68% pour la partie chinoise et 32% pour la congolaise). Cette société de joint-venture a été baptisée Société congolaise minière (Socomin) en décembre 2007, après deux mois de négociations à Pékin. La Socomin exploitera pour l'essentiel de nouvelles mines dans les cuvettes de Mashamba et Dima et dans la synclinal Dik colline, à l'exception de deux mines de Dima exploitées jusque là par la Katanga Manning de Georges Forrest, qui a été indemnisé par le biais de remboursements et l'octroi de nouveaux gisements.

    Le remboursement des investissements chinois est garanti par les concessions minières mises à disposition de la Socomin, dont la répartition du résultat d'exploitation se fera en trois étapes. Durant la première étape, dite d'« amortissement d'investissement minier », la totalité du résultat d'exploitation servira au remboursement de l'investissement minier. Durant la seconde étape, dite « de remboursement ou de paiement des travaux d'infrastructure » pour un montant total de 3

    Milliards de dollars, dont 66% du bénéfice net seront utilisés pour rembourser les travaux d'infrastructures, les 34% restants étant répartis entre les actionnaires. Après le remboursement et l'amortissement de tous les investissements, la troisième étape sera celle de l'exploitation commerciale, avec une répartition du dividende en fonction de la clé 68%/32% définie par le protocole.

    Afin d'assurer le remboursement de ce financement, des conditions particulières, valides durant trente ans, comprennent notamment « l'exonération totale de tous les impôts, droits, taxes, douanes, redevances, directs ou indirects, à l'intérieur ou à l'import et l'export, payables en République démocratique du Congo et ceux liés aux activités minières et au développement d'infrastructures de la société de joint-venture ».

    Les négociations à Pékin qui ont suivi la signature du protocole ont débouché sur une série de clauses additionnelles censées régir la mise en oeuvre des travaux. Les deux parties se sont fixées comme objectif de rembourser les prêts chinois sur une période de quinze ans par le biais de l'exploitation d'une dizaine de millions de tonnes de cuivre, de cobalt et d'or.

    Certaines clauses visent à répondre à la crainte des travailleurs congolais: seuls 20% de la main d'oeuvre employée pour les travaux peuvent être chinois et 0,5% des investissements de chaque projet doivent être dépensés dans la formation des cadres congolais et en transfert de technologies.

    D'autres clauses stipulent que 1% du montant des investissements doit aller dans les activités sociales de la région et que 3% doivent être réservés pour couvrir les coûts environnementaux. En cas de litige, c'est le tribunal de la Chambre internationale de Commerce de Paris, et non la congolaise, qui est compétente.

    Dans la foulée de ce protocole, un autre accord a été signé entre le gouvernement congolais et le Shanghai Pengxin Group en vue de développer les infrastructures publiques congolaises par des investissements chinois couverts par l'exploitation des ressources minières de Kamoya et Kambove. Le Shanghai Pengxin Group investira 1 milliard de dollars, dont 850 millions sous la forme d'investissements miniers et d'infrastructures publiques et 150 millions en aide budgétaire au gouvernement congolais.

    Dans son discours à la nation, le président Joseph Kabila s'est réjoui que les banques chinoises veuillent investir dans les cinq chantiers du gouvernement, annonçant que le peuple congolais allait, « pour la première fois dans son histoire », sentir concrètement « dans son portefeuille » l'utilité des ressources minières du pays. Cet engouement n'est pas partagé par la plupart des bailleurs de fonds occidentaux, qui ne peuvent concurrencer la Chine sur un tel terrain. Qui d'autre que la Chine dispose en effet de telles liquidités pour investir dans des projets aussi gigantesques et réalisés aussi vite et aussi bon marché ? Qui dispose encore des entreprises publiques nécessaires pour conclure avec le gouvernement congolais de tels contrats de joint-venture ?

    D'aucuns pestent au sein des bailleurs occidentaux de voir les bénéfices de l'allégement de dette prévu mi-2008 profiter à la Chine, qui se voit confier l'exploitation de gisements miniers de premier plan. La tension est d'autant plus vive que les contrats miniers signés durant la transition sont censés être revisités. Au Forum minier « Indaba » organisé au Cap, en Afrique du Sud, le vice-ministre congolais des Mines, Victor Kasongo, a reconnu qu'aucun des soixante contrats examinés n'était totalement régulier, mais il a également défendu l'idée d'une révision « chirurgicale » des contrats pour rassurer les investisseurs, ce qui n'a pas empêché la chute des actions des sociétés minières présentes au Katanga, qui craignent des renégociations plus profondes, voire des expropriations. Accusé de tourner le dos aux Occidentaux, le gouvernement congolais s'en défend et affirme qu'il y a de la place pour tout le monde, contraint qu'il est de reconstruire un Etat dans un monde multipolaire assoiffé de ressources naturelles.

    Dans le contexte de cette nouvelle concurrence entre bailleurs de fonds, plusieurs défis se posent au gouvernement congolais. Tout l'enjeu consiste à profiter de cet engouement pour mobiliser les fonds nécessaires pour la réalisation des cinq chantiers et de la stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté du gouvernement.

    La formule qui consiste à attirer des investissements miniers en contrepartie d'investissements dans les infrastructures sociales est en soi susceptible de promouvoir simultanément le développement des capacités productives et des services sociaux du pays. Mais ce scénario idyllique est conditionné à de multiples facteurs : le contrôle des clauses des contrats nécessite des moyens administratifs adéquats ; la mobilisation des fonds dans les stratégies appropriées implique un alignement des bailleurs et une gestion rigoureuse des moyens ; les marges de manoeuvre budgétaires dépendent de rentrées fiscales que les contrats miniers ont tendance à négliger ; le remboursement des prêts et la rentabilité des investissements dépendent de divers facteurs, à commencer par la paix et la stabilité juridique.

    En définitive, la reconstruction économique et sociale du Congo dépend de la capacité du gouvernement à promouvoir les investissements productifs et à mobiliser des moyens budgétaires suffisants pour répartir équitablement les richesses. Un chemin semé d'embûches.

    Chapitre trois :

    PRESENTATION, ANALYSE

    DES DONNEES ET INTERPRETATION

    DES RESULTATS

    Dans ce chapitre, nous nous proposons de présenter et d'analyser les données relatives à notre étude et interpréter les résultats, c'est-à-dire dégager l'impact des financements extérieurs (dettes extérieures) sur la croissance économique, et les implications ou causalités de cette dernière sur le niveau de développement économique exprimé ici en terme d'indicateur de développement (IDH).

    Section 1 : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES

    Tout travail doit se baser sur un échantillon qui doit être représentatif. L'échantillon retenu pour notre recherche est constitué des données quantitatives sur quelques variables retenues dans le modèle notamment : les taux de croissance économique, les dettes extérieures et les indices de développement humain. Le choix de ces variables n'est pas un hasard, car ces variables peuvent ou ne pas avoir d'implications ou causalités entre elles. Ces données forment des séries chronologiques portant sur la période allant de 1980 à 2009, soit une durée de 30 ans.

    Pour l'analyse et le traitement des données, nous avons fait recourt au logiciel Eviews 5 qui nous a permis un traitement automatique des données. Cette analyse a été essentiellement l'analyse graphique de la série de différentes variables retenues dans le modèle afin de cerner leur évolution qui explique l'allure des courbes.

    Enfin, viendra l'analyse statistique et économétrique.

    Tableau 1 : Evolution des taux de croissance économique, dettes extérieures et indicateurs de développement humain

    Observations

    Taux de croissance économique (TCE)

    Dettes extérieures (DEXT)

    IDH

    1980

    2,40

    3617,64

    0.428

    1981

    2,80

    4070,77

    0.427

    1982

    -0,40

    4223,96

    0.426

    1983

    1,40

    4071,68

    0.42

    1984

    5,60

    4433,41

    0.42

    1985

    0,40

    4284,26

    0.42

    1986

    4,72

    4958,27

    0.416

    1987

    2,70

    5917,47

    0.41

    1988

    0,60

    7207,61

    0.40

    1989

    -1,40

    6941,23

    0.399

    1990

    -6,60

    7977,74

    0.397

    1991

    -8,42

    8994,06

    0.396

    1992

    -10,50

    9285,04

    0.394

    1993

    -13,51

    8960,83

    0.392

    1994

    -3,87

    8780,94

    0.391

    1995

    0,72

    9294,11

    0.390

    1996

    -1,11

    9635,11

    0.389

    1997

    -5,41

    9275,31

    0.388

    1998

    -1,74

    8628,3

    0.387

    1999

    -4,27

    9214,36

    0.386

    2000

    -6,89

    8262,29

    0.385

    2001

    -2,11

    7880,16

    0.383

    2002

    3,47

    7586,5

    0.382

    2003

    5,79

    8845,42

    0.381

    2004

    6,64

    10161,31

    0.380

    2005

    7,80

    10125,11

    0.382

    2006

    5,60

    9412,22

    0.383

    2007

    6,30

    9876,64

    0.385

    2008

    5,90

    10928,1

    0,380

    2009

    2,50

    12063,14

    0,380

    Source :

    · Direction des Etudes, Banque Centrale du Congo : Objectif annuel du cadre macroéconomique révisé lors des consultations de juin 2008 avec la Mission du Département Afrique du FMI (Séries - BCC, et séries INS et IRES) ; pour les dettes extérieure (exprimées en milliards de dollars américains) et taux de croissance économique.

    · Pour IDH : Banque Mondiale (DATABASE), FMI (Statistiques Financières Internationales).

    III.1.1. Analyse descriptive des données

    Graphique 1 : Evolution de taux de croissance économique de 1980 à 2009

    251658240

    Ce graphique montre que le taux de croissance économique n'a pas évolué comme il se doit, et a connu des fluctuations profondes entre 1980 et 1986 ; lesquelles s'expliqueraient par les effets d'entraînements négatifs des mesures de la Zaïrianisation, la radicalisation et la rétrocession. Observons aussi dans ce graphique une chute brutale du taux de croissance entre 1987 et 1993 expliquée par l'échec de l'Objectif 80, les troubles politiques au début de l'année 1990 ; les pillages de l'année 1991 qui ont détruit le tissu économique du pays ; avec une tentative d'augmentation entre fin 1993 et 1995.

    La persistance de la guerre dite de libération étant à la base d'une fluctuation décroissante du taux de croissance économique entre 1996 et 2000 ; la reprise de la coopération de la République Démocratique du Congo avec les institutions de Betton Woods, l'exécution de Programme Economique Gouvernemental sont des éléments favorisant une hausse du taux de croissance entre 2001 et 2006 avec une fluctuation décroissante entre 2007 et 2009 due aux effets de la crise financière internationale.

    Graphique 2 : Evolution des dettes extérieures de 1980 à 2009

    251658240

    Il se dégage de ce graphique que les dettes extérieures (financements extérieurs) ont évolué à la baisse entre 1980 et 1996. Cette situation peut s'expliquer par les effets d'entraînements négatifs des mesures de la Zaïrianisation, de la suspension de programme avec les institutions de Betton après le pillage de 1991 et 1993 qui ont terni l'image de la République Démocratique du Congo à la face du monde. La reprise de programme avec ces institutions a entraîné une hausse des dettes extérieures de 2003 à 2009.

    Graphique 3 : Evolution de l'indicateur de développement humain de 1980 à 2009

    251658240

    D'une façon globale, l'indicateur de développement humain a évolué négativement suite aux raisons évoquées ci-haut ; et a connu une légère fluctuation à la hausse entre 2001 et 2004 suite à une tentative de normalisation des activités et de réunification. Avec une chute brutale entre 2005 et 2007, une tendance à la stabilisation s'observe entre 2007 et 2009, restant toujours inférieur à la moyenne de l'Afrique subsaharienne (0,514).

    III.1.2. Analyse de la stationnarité des données et test de cointégration

    III.1.2.1. Analyse de stationnarité des variables

    Pour se faire une idée sur la stationnarité des variables, nous appliquons le test de Duckey Fuller Augmenté (ADF), dont les résultats sont résumés dans le tableau ci-dessous :

    Tableau 2 : Stationnarité des variables

    Variables

    Tests

    Ordres

    Décisions

    TCE

    ADF

    1

    Stationnaire

    DEXT

    ADF

    0

    Stationnaire

    EDH

    ADF

    1

    Stationnaire

    Source : Nous-mêmes

    Nous constatons que :

    TCE ? I(1) : Le taux de croissance économique est stationnaire à la différence première ou premier ordre ;

    DEXT ? I(0) : La dette extérieure est stationnaire à niveau

    IDH ? I(1) : L'indice de développement humain est stationnaire au premier ordre

    N.B : La variable est dite stationnaire si |t-statistic d'ADF|>|t-statistic C.V à 1%, 5% et 10%|.

    III.1.2.2. Test de cointégration et stationnarité des résidus

    a) Teste de cointégration

    Une condition nécessaire de cointégration est que les séries doivent être intégrées de même ordre. Si les séries ne sont pas intégrées de même ordre, elles ne peuvent pas être cointégrées. C'est-à-dire la procédure est arrêtée ; il n'y a pas de risque de cointégration.57(*) C'est le cas de nos variables qui ne sont pas stationnaires de même ordre (voir tableau2).

    b) Test de stationnarité des résidus

    Pour rappel, ces tests poursuivent deux objectifs à savoir :

    - ils permettent de vérifier la stationnarité d'une série ;

    - ils donnent l'idée sur la structure de la série.

    La série sera dite non stationnaire si : |-ADF test. stat.|<|test critical values à 1%, 5% et 10%| et P>0,05 (NS)

    Elle est dite stationnaire si : |-ADF test. stat.|>|test C.V à 1%, 5% et 10%| et P< 0,05 (S). Pour tout, le Trend (@) doit être significatif.

    La décision sera prise en fonction de la lecture du tableau ci-dessous :

    Tableau 3 : Stationnarité des résidus

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    t-Statistic

      Prob.*

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test statistic

    -1.974635

     0.5902

    Test critical values:

    1% level

     

    -4.309824

     
     

    5% level

     

    -3.574244

     
     

    10% level

     

    -3.221728

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Source : Nos résultats sur Eviews 5

    Le test de Johannsen qui est un test ADF sur les résidus ; pose comme hypothèse :

    H0 : NS ? pas de relation de cointégration.

    H1 : S ? existence de relation de long terme de cointégration.

    Décision ; on accepte H0. La série est non stationnaire (NS). Ce test ne fait que confirmer notre résultat de l'absence de relation de cointégration.

    Etant donné que les séries ne sont pas intégrées de même ordre ; et que les résidus sont non stationnaires, passons à la modélisation VAR (soutenue par certains auteurs) qui considère que toutes les variables sont endogènes. Le modèle VAR exige de tester l'hypothèse de la normalité des résidus et de l'autocorrélation des erreurs.

    III.1.3. Estimation et spécification du modèle

    III.1.3.1. Estimation du modèle VAR

    Les données statistiques qui constituent notre échantillon se présentent comme suit:

    · la variable taux de croissance économique (TCE) ;

    · la variable dette extérieure (DEXT) ;

    · la variable indice de développement humain (IDH).

    Le tableau ci-après présente la synthèse de l'estimation du modèle.

    Tableau 4 : Estimation du modèle VAR

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    TCE

    DEXT

    IDH

     
     
     
     
     
     
     
     

    TCE(-1)

     0.765832

     40.80178

     1.76E-06

     

     (0.11910)

     (22.3547)

     (0.00019)

     

    [ 6.43001]

    [ 1.82520]

    [ 0.00910]

     
     
     
     

    DEXT(-1)

    -0.001056

     1.015734

    -2.83E-06

     

     (0.00063)

     (0.11895)

     (1.0E-06)

     

    [-1.66641]

    [ 8.53944]

    [-2.74922]

     
     
     
     

    IDH(-1)

    -138.1215

     6640.172

     0.536359

     

     (83.1282)

     (15602.6)

     (0.13509)

     

    [-1.66155]

    [ 0.42558]

    [ 3.97052]

     
     
     
     

    C

     62.89689

    -2459.681

     0.204382

     

     (37.3664)

     (7013.41)

     (0.06072)

     

    [ 1.68325]

    [-0.35071]

    [ 3.36589]

     
     
     
     
     
     
     
     

    Source : Nos résultats sur Eviews 5

    N.B : Les chiffres entre parenthèses sont les "écart-types" et ceux entre crochets sont les "t" de student.

    Comme le modèle pose que toutes les variables sont endogènes, retenons que trois variables dans notre modèle ; dont voici les résultats de l'estimation :

    (1) Yt = 62,89688724 + 0,7658315603Yt - 1 - 0,001056051379X1t - 1 - 138,1215086 X2t - 1

    (37,3664) (0,11910) (0,00063) (83,1282)

    R2 = 0,653557

    Avec Yt = TCE

    X1t = DEXT

    X2t = IDH

    (2) Yt = - 2459,681314 + 40,80178Yt - 1 +1,015734X1t - 1 + 6640,172X2t - 1

    (7013,41) (22,3547) (0,11895) (15602,6)

    Avec Yt = DEXT

    X1t = TCE

    X2t = IDH

    (3) : Yt = 0,204382 +1,7617Yt - 1 - 2,8312X1t - 1 + 0,536359X2t - 1

    (0,204382) (0,0019) (1,006) (0,135)

    Avec Yt = IDH

    X1t = TCE

    X2t = DEXT

    II.1.3.2. Spécification du modèle VAR

    Tableau 5 : Spécification du modèle

    · VAR Model:

    TCE = C(1,1)*TCE(-1) + C(1,2)*DEXT(-1) + C(1,3)*IDH(-1) + C(1,4)

    DEXT = C(2,1)*TCE(-1) + C(2,2)*DEXT(-1) + C(2,3)*IDH(-1) + C(2,4)

    IDH = C(3,1)*TCE(-1) + C(3,2)*DEXT(-1) + C(3,3)*IDH(-1) + C(3,4)

    · VAR Model - Substituted Coefficients:

    TCE = 0.7658315603*TCE(-1) - 0.001056051379*DEXT(-1) - 138.1215086*IDH(-1) + 62.89688724

    DEXT = 40.80177917*TCE(-1) + 1.015734299*DEXT(-1) + 6640.171776*IDH(-1) - 2459.681314

    IDH = 1.761735459e-006*TCE(-1) - 2.831220324e-006*DEXT(-1) + 0.5363586512*IDH(1) + 0.2043815176

    Cette spécification provient du tableau de l'estimation.

    III.1.4. Tests économétriques

    Les tests essentiels d'hypothèses économiques retenus dans ce modèle sont :

    (1) test de normalité des erreurs ou de « Jarque-Bera » ; et

    (2) le test du multiplicateur de la Grange (LM) qui examine les corrélations entre les résidus et la probabilité des valeurs retardées des résidus.

    III.1.4.1. Test de normalité de Jarque-Bera (JB)

    L'hypothèse de normalité des résidus sous-tend les tests économiques. Ce test est le plus utilisé des tests de normalité. Il s'accompagne des indicateurs de skeweness et Kurtosis destinés à mesurer respectivement le degré d'asymétrie et d'aplatissement. La statistique de Jarque Bera se calcule comme suit :

    Où S = valeur de skeweness ;

    K = valeur kurtosis ;

    n = nombre d'observation.

    Il est nécessaire de déterminer si l'on peut accepter l'hypothèse de Jarque Bera (JB) :

    H0 : JB > 0,05 : Normalité des résidus

    H1 : JB < 0,05 : Absence de normalité

    · La statistique calculée de Jarque Bera sur les résidus nous donne :

    JB = 2,282262 qui correspond à une probabilité de 0,319457 > 0,05

    Décision : au seuil de 5%, on accepte l'hypothèse des normalités des résidus.

    III.1.4.2. L'autocorrélation

    Pour déceler l'autocorrélation éventuelle entre les résidus, on utilise le test de Breusch - Goldfrey (LM TEST). Ce test examine les corrélations entre les résidus et la probabilité des valeurs retardées des résidus. Voici les résultats du test dans le tableau ci-après :

    Tableau 6 : Test du multiplicateur de la grange (lm test)

    Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    F-statistic

    1.407955

        Probability

    0.262376

    Obs*R-squared

    15.89141

        Probability

    0.196261

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Source : Nos résultats sur Eviews 5

     : Absence d'autocorrélation

    : Autocorrélation d'erreur

    La statistique nR2 calculée est :

    nR2 = 15.89141 avec la probabilité associée de 0.196261> = 1.407955 avec P de 0.262376

    Décision : On accepte H0

    III.1.5. Test de causalité de Grange

    Tableau 7 : Causalité de Grange

    Lags: 2

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

      Null Hypothesis:

    Obs

    F-Statistic

    Probability

     
     
     
     
     
     
     
     

      DEXT does not Granger Cause TCE

    28

     4.44502

     0.02333

      TCE does not Granger Cause DEXT

     19.3623

     1.2E-05

     
     
     
     
     
     
     
     

      IDH does not Granger Cause TCE

    28

     0.29149

     0.74987

      TCE does not Granger Cause IDH

     0.04217

     0.95878

     
     
     
     
     
     
     
     

      IDH does not Granger Cause DEXT

    28

     1.29996

     0.29183

      DEXT does not Granger Cause IDH

     0.95992

     0.39774

     
     
     
     
     
     
     
     

    Source : Nos résultats sur Eviews 5

    Partons des hypothèses suivantes pour dégager la causalité en se référant du tableau ci-dessus:

    (1) H: IDH ne cause pas TCE si P>0,05

    H: IDH cause TCE si P<0,05

    (2) H: DET ne cause pas TCE si P>0,05

    H: DEXT cause TCE si P<0,05

    (3) H: DEXT ne cause pas IDH

    H: IDH cause IDH

    Décision : On accepte H1 de l'hypothèse (2) car P = 0,0233 <0,05. Donc, il y a seulement causalité entre dette extérieure et taux de croissance économique.

    III.1.6. Conclusion sur la validité du modèle

    Les tests économétriques montrent que tous les coefficients sont statiquement significatifs et tous les autres tests au seuil de 5%. En sus les hypothèses économétriques d'absence d'autocorrélation des erreurs et de normalité des résidus sont vérifiées. Nous pouvons donc affirmer que le modèle est « bon » ; ce qui nous permet de procéder à son interprétation.

    Section 2 : INTERPRETATION DE RESULTAT

    Les résultats du modèle estimé montre que le taux de croissance économique qui est une variable endogène dans l'équation (1), a un coefficient R2 de 0,653557 ; ce qui signifie que les variables exogènes dans cette équation (dettes extérieures, indices de développement humain) expliquent à 65,36% la variation des taux de croissance économique ; dans l'équation (2), la variable dette extérieure est expliquée à 92,47% par les variables exogènes. Par contre, la variation de l'indice de développement humain est expliquée à 88,84% par les variables exogènes. Tous les tests retenus dans le modèle confirment nos résultats et les coefficients de détermination sont significatifs au seuil de 5%. Donc, ils sont favorables et le modèle est acceptable dans sa qualité globale.

    L'existence de l'unique causalité entre dettes extérieures et taux de croissance économique, conduit à une causalité unidirectionnelle. Ce qui nous pousse à confirmer notre hypothèse.

    Comme il n'y a pas causalité entre dettes extérieures et indices de développement humain, les taux de croissance économique n'ont pas d'implications ou n'influencent pas le développement économique. Cela permet de confirmer une fois de plus notre hypothèse. Ainsi, nous pouvons dire que nos hypothèses sont performantes.

    Section 3 : DISCUSSION

    Etant donné que les dettes extérieures causent la croissance économique alors que cette dernière ne cause pas le développement économique, cela remet à cause « l'effet de passoire » ou de mutation, transmission du fruit de la croissance économique aux populations afin d'assurer le bien-être social. Cela conduit à une croissance appauvrissante. Alors que le développement économique accroît le nombre d'accidents de circulation, la pollution de l'environnement (aire et eau) provoquée par l'accélération de l'industrialisation, la destruction des forêts, les stress, etc.58(*) ; que subissent toutes les couches de la population, déplorons quand bien même l'on enregistre la croissance du PIB et du PIB par tête d'habitants (voire la croissance économique), l'équité dans la répartition de la richesse n'est pas toujours au rendez-vous.

    Dans une économie, la règlementation étatique est requise pour assurer la sécurité alimentaire des ménages, pour instaurer la confiance des investisseurs, c'est-à-dire le marché à mieux fonctionner. 59(*) C'est pourquoi l'Etat congolais devrait davantage oeuvrer pour la réduction de la pauvreté, la garantie à tous de l'éducation et de la protection sociale, la protection et la conservation de l'environnement afin que tout le monde bénéficie du fruit de la croissance économique.

    En confrontant nos résultats à ceux obtenus par nos prédécesseurs (voir état de la question), malgré les résultats d'AKEMANI AWENDE selon lesquels les dettes extérieures de la RDC évoluent en dents de scie et que les variables retenues dans son modèle expliquent à 93,75% les dettes extérieures ; dans notre modèle ces dernières et l'IDH expliquent à 65,36% la croissance économique.

    Si les deux variables expliquent seulement à 65,36% la croissance économique ; c'est que les dettes extérieures contribuent faiblement à la croissance économique. Cela peut s'expliquer par le fait que les nouvelles dettes extérieures contractées ont beaucoup plus servi au remboursement des anciennes que d'être affectées dans les secteurs pouvant stimuler la croissance « pro-pauvre ».

    D'après les résultats de BOTTCHAKA LIFAFU, tout accroissement de don et financement ainsi que de l'épargne extérieure améliore les recettes fiscales, le revenu total, l'épargne agrégée, les investissements et l'épargne publique ; nos résultats montrent que les dettes extérieures (qui constituent l'épargne extérieure) même s'ils ameliorent les recettes fiscales n'ont pas d'implication sur le niveau de développement économique car elles ne causent pas les indices de développement humain. C'est-à-dire les DEXT n'ont pas servi à grand-chose dans les dépenses de l'Etat congolais plutôt au remboursement du principal, paiement des intérêts et des arriérées ainsi qu'au développement individuel de la classe politique.

    KAGHOMA Joseph montre que l'application d'une politique économique basée sur un certain nombre d'application de la politique monétaire, budgétaire et une large ouverture de l'économie débitrice à l'économie internationale était la condition sine qua none pour bénéficier des nouveaux prêts par les institutions de Bretton Woods. Contrairement à cet auteur, nos résultats prouvent que ces nouveaux prêts ou dettes extérieures n'ont pas d'effets significatifs sur le niveau de vie de la population, car ils n'influencent pas le développement économique.

    Cependant, selon DUBATSO Georges, il existe une relation linéaire croissante presque parfaite entre l'aide publique au développement et la croissance du PIB réel par habitant partant de son coefficient de corrélation r = 0,7457 voisin de 1.

    L'APD contribue à la formation du PIB réel en concurrence de 55,61% pour la période de 1999 à 2004 partant de son coefficient de détermination R2 = 0,5561 ; alors que les résultats de notre modèle montrent que les dettes extérieures (dont l'APD fait partie) et l'IDH influencent à 65,36% la variation du taux de croissance économique sans qu'elle ne cause le développement économique.

    Cependant la persistance de la causalité unidirectionnelle entre dette extérieure et taux de croissance économique, impliquent la non causalité entre DEXT et développement économique. Ainsi, la RDC devrait adopter une politique de développement endogène (basée sur ses propres moyens ou efforts internes) pour éviter le cercle vicieux de la dette. Vue que le pays est incapable de générer les ressources nécessaires pour financer son économie et qu'il est quasiment difficile de se développer à vase clos ou en autarcie à l'heure actuelle de la mondialisation, la RDC a intérêt à lutter contre la corruption, l'impunité et le détournement, d'assurer un bon climat des affaires et surtout de développer une bonne volonté politique institutionnelle afin que les DEXT entrainent une croissance pro-pauvre et le développement économique du pays.

    CONCLUSION

    La problématique du développement est une approche globalisante, d'autant plus qu'elle est non seulement fonction des mesures économiques quantitatives mais aussi des grandeurs qualitatives.

    Le développement qui peut être qualifié également du bien-être collectif, est l'un des objectifs essentiel de tout Etat du monde. Pour y arriver, l'Etat recourt à toute une panoplie de sources de financement de son économie. Il pourra recourir aux impôts, aux recettes administratives, domaniales et de participation ; si ces derniers sont insignifiants, le plus souvent l'Etat fait recours aux sources de financements extérieurs (dettes extérieures) qui ont fait l'objet de cette étude.

    La stabilité économique et financière du pays nécessite de reconstituer des réserves de change pour affronter les chocs externes, de collecter suffisamment de recettes fiscales pour acquérir des marges de manoeuvre budgétaires et de gérer les financements efficacement pour stimuler les activités productives sans enclencher de nouveau cycle d'endettement insoutenable.

    Par ailleurs, pour éviter de reproduire les erreurs du passé, la gestion des deniers publics et la politique de financement extérieur doivent être transparentes et rigoureuses. La société civile congolaise et les parlementaires ont un rôle important à jouer à ce niveau.

    La Charte sur la responsabilité financière (« responsible financing ») promue par le réseau européen d'ONG Eurodad et ses homologues africain (Afrofad) et latino-américain (Latindadd) en vue de définir les responsabilités des créanciers et des emprunteurs, pourrait servir de référence pour la société civile et les parlementaires congolais. Un audit de la dette congolaise pourrait être réalisé par la société civile et les parlementaires, comme cela se fait dans plusieurs pays en développement, en vue de définir quelle part de la dette est « odieuse » selon les critères du droit international. Plus important semble dès lors, dans le contexte congolais, de mettre en place un mécanisme permanent de monitoring des nouveaux financements par les parlementaires et la société civile.

    L'objectif de ce travail a été celui de répondre à la question suivante :

    - Quelles sont les implications du financement extérieur sur la croissance économique et partant sur le développement économique ?

    Partant de notre questionnement, nous avons émis les hypothèses suivantes :

    1. Les conséquences découlant immédiatement des financements extérieurs s'expliqueraient par une augmentation des flux financiers (capital physique) entraînant un accroissement des investissements ; favorisant une création d'emploi et la hausse de la production des biens et services (production nationale) qui entraînerait l'augmentation d'une croissance économique ;

    2. Les dettes extérieures n'auraient pas d'implications sur le développement économique parce que la croissance économique ne cause pas l'indicateur de développement humain.

    Pour atteindre cette finalité, nous avons recouru aux méthodes analytique, comparative, systémique, économétrique et hypothético-déductive qui ont été appuyées par la technique documentaire et technique d'observation directe personnelle. Ces méthodes et techniques ont été secondées par le modèle à vecteur autorégressif (VAR) dans l'estimation et la spécification du modèle.

    Tous les tests économétriques nous ont permis d'affirmer que notre modèle est bon et de confirmer nos hypothèses.

    De cette manière, nous avons articulé notre réflexion autour de trois chapitres hormis l'introduction et la conclusion :

    - Le premier chapitre a été axé sur les considérations générales ;

    - Le second sur le financement extérieur en République Démocratique du Congo ; et

    - Le dernier a été porté sur la présentation, l'analyse des données et l'interprétation des résultats.

    Après analyse et traitement des données, il a été constaté que les financements économiques externes (dettes extérieures) sollicités pour financer le déficit budgétaire ont entraîné la croissance économique. Par contre, même si la croissance économique est un préalable du développement économique, cette dernière ne l'a pas influencé ou stimulé.

    Pour que la croissance économique contribue au développement économique, avons souligné l'amélioration du niveau de vie des peuples congolais partant de la satisfaction des besoins élémentaires car l'objet du développement étant de permettre à l'homme de vivre plus longtemps, d'être en bonne santé et d'améliorer sa créativité.

    Rappelons que nos résultats ont abouti à une causalité unidirectionnelle. C'est-à-dire seules dettes extérieures causent la croissance économique. Malgré que « la politique du bailleur » influence la gestion de la dette, il est difficile pour la RDC d'user une politique de développement endogène et autocentrée pour se développer. Pour que le financement extérieur (dettes extérieures) entraine la croissance pro-pauvre ou développement économique, avons-nous suggéré à la RDC de développer une politique de lutte contre la corruption, l'impunité, le détournement des deniers publics, de développer la politique de la bonne gouvernance et surtout de la volonté politique. La mise en oeuvre de ces politiques permettra de lutter contre les « trappes à la pauvreté ».

    Les travaux postérieurs pourront s'atteler à « la gestion et affectation du financement extérieur au Congo face à la croissance et le développement » que nous n'avons pas pu relever dans ce travail. Ils peuvent aussi comparer l'efficacité entre le financement du FMI par rapport à la Banque Mondiale pour un développement durable en République Démocratique du Congo.

    En somme, comme tout travail scientifique, notre étude pourra comporter des limites parfois inhérentes à l'exploitation des données économiques d'une part, et l'absence d'homogénéité des données d'autre part.

    BIBLIOGRAPHIE

    A. OUVRAGES

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    VINOD THOMAS et alii, Qualité de la croissance, Banque Mondiale-de Boeck, Bruxelles, 2002.

    B. COURS ET MEMOIRES

    AKEMANI AWENDE D., Dettes extérieures en RDC: Origine et évolution de 1990 à 2008, Mémoire inédit, FSEG, UNIKIS, 2009-2010.

    BOTTCHAKA LIFAFU Daddy, Impact du financement extérieur sur le budget de la RDC, Mémoire inédit, FSEG, UNIKIS, 2007-2009.

    DUBATSO MBODINA G., Aide publique et développement socio-économique en RDC de 1999 à 2004, Mémoire inédit, FSEG, UNIKIS, 2007-2008.

    KANKWANDA EBULELANG G., Théories de croissance économique, cours inédit, L1 FSEG, UNIKIS, 2009-2010.

    LELO DI MBOKO, Théorie de l'échange international, L1 Economie, Cours inédit, FSEG, UNIKIS, 2009-2010.

    MOKONDA BONZA, Syllabus de politique économique, L2 économie, Cours inédit, FSEG, UNIKIS, 2010-2011.

    MUHINDO KAGHOMA Joseph, La dette publique extérieure et le développement des pays du tiers-monde : un frein ou une impulsion. Cas de la RDC de 2001-2007, Mémoire inédit, FSEG, UNIKIS, 2007-2008.

    MWANI KIBANZA, Support du cours de macroéconomie, Cours inédit, L1 FSEG, UNIKIS, 2009-2010.

    C. REVUES ET ARTICLES

    ARNAUD Z., « Dette et développement : les défis du financement du développement en RDC », Conférence du C.R.E-A.C-22, février 2008.

    BOOTE R.A. et THUGGE K., Allègement de la dette des pays à faible revenu : L'IPPTE, série des brochures FMI, DC Washington, 1999, V.2, pp.28-30.

    KAWATA BWALUM, Endettement extérieur du Zaïre, in Zaïre-Afrique, éd. CAPAS, Kinshasa, 1989, p.356.

    REVUE, Congo-Afrique : « Capitaux nationaux et internationaux », 1971, p.406.

    SENARD VERON J., L'aide au développement face à la guerre, Focus stratégique n°7, Institut français des relations internationales, mai 2008, p.37.

    D. AUTRES DOCUMENTS

    BCC, Rapport annuel 2009.

    Journal Indépendant d'Informations Générales, « Le climat tempéré n°150 du mardi 31/08 au jeudi 02/09/2010.

    PRUVOST J-M. et alii, Dictionnaire actuel de la langue française, Flammarion, Paris, 1985.

    SILEM A. et ALBERTINI J.M., Lexique d'économie, 9ème éd., Dalloz, Paris, 2006.

    WEBOGRAPHIE

    http://www.fenapec.cd/economie-rdc.

    TABLE DES MATIERES

    Pages

    DEDICACE

    REMERCIEMENTS

    LISTE DES ACRONYMES

    0.INTRODUCTION 1

    0.1. ETAT DE LA QUESTION 1

    0.2. PROBLEMATIQUE 4

    0.3. HYPOTHESES 8

    0.4. OBJECTIFS DU TRAVAIL 9

    0.5. INTERETS DU TRAVAIL 10

    0.6. METHODES ET TECHNIQUES 10

    0.7. DELIMITATION DU TRAVAIL 10

    0.8. SUBDIVISION DU TRAVAIL 11

    Chapitre un : CONSIDERATIONS GENERALES 12

    Section 1 : CADRE THEORIQUE 12

    I.1.1. Elucidation des concepts usuels 12

    I.1.2. Théorie sur le financement d'une économie 17

    I.1.3. Liminaires théoriques de la croissance économique 23

    I.1.4. Notion sur le développement économique 26

    Section 2 : APPROCHE METHODOLOGIQUE 30

    I.2.1. Méthode 30

    I.2.2. Technique 30

    I.2.3. Méthodes utilisées 31

    I.2.4. Techniques utilisées et documents consultés 31

    I.2.5. Aperçu théorique de la modélisation Var 32

    Chapitre deux : FINANCEMENT EXTERIEUR DE L'ECONOMIE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 38

    Section 1 : BREF APERÇU SUR LE MODE DE FINANCEMENT EXTERIEUR DE L'ECONOMIE CONGOLAISE 38

    II.1.1. L'entrée en programme avec les Institutions de Bretton Woo 38

    I.1.2. La suspension de programme avec les Institutions de Bretton Woods après le pillage de 1991 et 1993 42

    II.1.3. Reprise de programme en 2003 avec les institutions de Bretton Woods 43

    II.1.4. L'impact des investissements chinois sur le financement du développement de la RDC 51

    Chapitre trois : PRESENTATION, ANALYSE DES DONNEES ET INTERPRETATION DES RESULTATS 57

    Section 1 : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES 57

    III.1.1. Analyse descriptive des données 59

    III.1.2. Analyse de la stationnarité des données et test de cointégration 61

    III.1.3. Estimation et spécification du modèle 64

    III.1.4. Tests économétriques 66

    III.1.5. Test de causalité de Grange 68

    III.1.6. Conclusion sur la validité du modèle 68

    Section 2 : INTERPRETATION DE RESULTAT 69

    Section 3 : DISCUSSION 70

    CONCLUSION 73

    BIBLIOGRAPHIE 77

    WEBOGRAPHIE 80

    TABLE DES MATIERES 81

    ANNEXES

    ANNEXES

    1 .Test d'ADF sur le taux de croissance

    Null Hypothesis: D(TCE) has a unit root

     

    Exogenous: None

     
     

    Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=7)

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    t-Statistic

      Prob.*

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test statistic

    -4.989548

     0.0000

    Test critical values:

    1% level

     

    -2.650145

     
     

    5% level

     

    -1.953381

     
     

    10% level

     

    -1.609798

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     


    2 .Test d'ADF sur les Dettes Extérieures


    Null Hypothesis: D(DEXT) has a unit root

     

    Exogenous: None

     
     

    Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=7)

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    t-Statistic

      Prob.*

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test statistic

    -3.428795

     0.0013

    Test critical values:

    1% level

     

    -2.650145

     
     

    5% level

     

    -1.953381

     
     

    10% level

     

    -1.609798

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     


    3. Test d'ADF sur l'Indicateur de Développement humain

    Null Hypothesis: D(IDH) has a unit root

     

    Exogenous: Constant

     
     

    Lag Length: 1 (Automatic based on SIC, MAXLAG=7)

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    t-Statistic

      Prob.*

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test statistic

    -5.225590

     0.0002

    Test critical values:

    1% level

     

    -3.699871

     
     

    5% level

     

    -2.976263

     
     

    10% level

     

    -2.627420

     
     
     
     
     
     

    4. Test de stationnarité des résidus

    Null Hypothesis: RESIDS has a unit root

     

    Exogenous: Constant, Linear Trend

     

    Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=7)

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    t-Statistic

      Prob.*

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller test statistic

    -1.974635

     0.5902

    Test critical values:

    1% level

     

    -4.309824

     
     

    5% level

     

    -3.574244

     
     

    10% level

     

    -3.221728

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    *MacKinnon (1996) one-sided p-values.

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Augmented Dickey-Fuller Test Equation

     

    Dependent Variable: D(RESIDS)

     

    Method: Least Squares

     
     

    Date: 06/23/11 Time: 13:55

     
     

    Sample (adjusted): 1981 2009

     
     

    Included observations: 29 after adjustments

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.  

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    RESIDS(-1)

    -0.248202

    0.125695

    -1.974635

    0.0590

    C

    -1.170425

    1.384941

    -0.845108

    0.4058

    @TREND(1980)

    0.080759

    0.081187

    0.994720

    0.3290

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    R-squared

    0.136403

        Mean dependent var

    0.070216

    Adjusted R-squared

    0.069973

        S.D. dependent var

    3.638580

    S.E. of regression

    3.508971

        Akaike info criterion

    5.446220

    Sum squared resid

    320.1348

        Schwarz criterion

    5.587664

    Log likelihood

    -75.97019

        F-statistic

    2.053324

    Durbin-Watson stat

    1.769849

        Prob(F-statistic)

    0.148608

     
     
     
     
     

    5. Estimation du Modèle Var

     Vector Autoregression Estimates

     

     Date: 06/23/11 Time: 14:06

     

     Sample (adjusted): 1981 2009

     

     Included observations: 29 after adjustments

     Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    TCE

    DEXT

    IDH

     
     
     
     
     
     
     
     

    TCE(-1)

     0.765832

     40.80178

     1.76E-06

     

     (0.11910)

     (22.3547)

     (0.00019)

     

    [ 6.43001]

    [ 1.82520]

    [ 0.00910]

     
     
     
     

    DEXT(-1)

    -0.001056

     1.015734

    -2.83E-06

     

     (0.00063)

     (0.11895)

     (1.0E-06)

     

    [-1.66641]

    [ 8.53944]

    [-2.74922]

     
     
     
     

    IDH(-1)

    -138.1215

     6640.172

     0.536359

     

     (83.1282)

     (15602.6)

     (0.13509)

     

    [-1.66155]

    [ 0.42558]

    [ 3.97052]

     
     
     
     

    C

     62.89689

    -2459.681

     0.204382

     

     (37.3664)

     (7013.41)

     (0.06072)

     

    [ 1.68325]

    [-0.35071]

    [ 3.36589]

     
     
     
     
     
     
     
     

     R-squared

     0.653557

     0.924713

     0.888404

     Adj. R-squared

     0.611984

     0.915679

     0.875012

     Sum sq. resids

     298.6585

     10521298

     0.000789

     S.E. equation

     3.456348

     648.7310

     0.005617

     F-statistic

     15.72065

     102.3545

     66.34074

     Log likelihood

    -74.96329

    -226.7727

     111.2815

     Akaike AIC

     5.445744

     15.91536

    -7.398721

     Schwarz SC

     5.634336

     16.10395

    -7.210129

     Mean dependent

    -0.113674

     7975.702

     0.395448

     S.D. dependent

     5.548716

     2234.067

     0.015887

     
     
     
     
     
     
     
     

     Determinant resid covariance (dof adj.)

     149.2095

     

     Determinant resid covariance

     95.59224

     

     Log likelihood

    -189.5690

     

     Akaike information criterion

     13.90131

     

     Schwarz criterion

     14.46709

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    6. Test de normalite de Jarque Bera(jb)

    251658240

    7. Test du multiplicateur de la grange (lm test)

    Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    F-statistic

    1.407955

        Probability

    0.262376

    Obs*R-squared

    15.89141

        Probability

    0.196261

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Test Equation:

     
     

    Dependent Variable: RESID

     
     

    Method: Least Squares

     
     

    Date: 07/06/11 Time: 22:08

     
     

    Presample missing value lagged residuals set to zero.

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.  

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    C

    11.36249

    14.30970

    0.794041

    0.4396

    DEXT

    0.037762

    0.150731

    0.250524

    0.8056

    IDH

    -28.13148

    35.96178

    -0.782261

    0.4462

    RESID(-1)

    0.107888

    0.262642

    0.410782

    0.6870

    RESID(-2)

    -0.300813

    0.264707

    -1.136398

    0.2736

    RESID(-3)

    -0.139917

    0.275094

    -0.508616

    0.6184

    RESID(-4)

    -0.435843

    0.274397

    -1.588363

    0.1331

    RESID(-5)

    -0.440951

    0.288459

    -1.528641

    0.1472

    RESID(-6)

    -0.412420

    0.306563

    -1.345301

    0.1985

    RESID(-7)

    -0.175219

    0.312722

    -0.560301

    0.5835

    RESID(-8)

    -0.019567

    0.301011

    -0.065006

    0.9490

    RESID(-9)

    -0.191976

    0.276954

    -0.693167

    0.4988

    RESID(-10)

    -0.084845

    0.286107

    -0.296550

    0.7709

    RESID(-11)

    -0.266833

    0.286995

    -0.929748

    0.3672

    RESID(-12)

    0.011530

    0.303333

    0.038011

    0.9702

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    R-squared

    0.529714

        Mean dependent var

    5.92E-17

    Adjusted R-squared

    0.090780

        S.D. dependent var

    3.083307

    S.E. of regression

    2.940028

        Akaike info criterion

    5.301568

    Sum squared resid

    129.6564

        Schwarz criterion

    6.002166

    Log likelihood

    -64.52352

        F-statistic

    1.206818

    Durbin-Watson stat

    1.959952

        Prob(F-statistic)

    0.360242

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    2516556808. Impact du choc entre les variables (réponses impulsionnelles)

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    * 23 SILEM A. et ALBERTINI J-M., Op.cit, p.25.

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    * 25 REVUE, Congo-Afrique : « Capitaux nationaux et internationaux », 1971, p.406.

    * 26 MANKIW N.G., Macroéconomie, 3ème éd., de Boeck, Paris, 2003, p.140.

    * 27 GREGORY MANKIW N., Op.Cit, pp.141-144.

    * 28 CHARLES GORE et alii, Rapport 2006 sur les pays les moins avancés : Développer les capacités productives, Nations-Unies, New York et Genève, 2006, p.117.

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    * 39 VINCENT FERNAND, Financer autrement, Innovation et réseaux pour le développement (IRED), Genève, 1994, p.20.

    * 40 PNUD cité par BCC, Rapport annuel 2009.

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    * 43 DENQUIN J-M., Science politique, P.U.F, Paris, 1985, p.168.

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    * 47 MOKONDA BONZA, Syllabus de politique économique, L2 économie, Cours inédit, FSEG, UNIKIS, 2010-2011, p.91.

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    * 49 BRUNEL S., Tiers-Monde : Controverses et réalités, éd. Economica, 1987, p.367.

    * 50 Journal Indépendant d'Informations Générales, « Le climat tempéré n°150 du mardi 31/08 au jeudi 02/09/2010, p.9.

    * 51 MUTUMBA LUKUSA, Redresser l'économie congolaise, éd. l'Harmattan, Paris, 2003, p.20.

    * 52 KABUYA KALALA F. et TSHILUMBA MBIYE, L'économie congolaise en 2000-2001, L'Harmattan, Paris, p.177.

    * 53 KAGHOMA J., Op.cit, pp.42-43.

    * 54 BOOTE R.A. et THUGGE K., Allègement de la dette des pays à faible revenu : L'IPPTE, série des brochures FMI, DC Washington, 1999, V.2, pp.28-30.

    * 55 BCC, Rapport annuel 2009.

    * 56 Arnaud Z., « Dette et développement : les défis du financement du développement en RDC », Conférence du C.R.E-A.C-22, février 2008, p.16.

    * 57 REGIS BOURBONNAIS, Op.cit, p.281.

    * 58 JOSPIN L., Le monde comme je le vois, Paris, Gallimard, 2005, p.214.

    * 59 STIGLITZ J.E., Quand le capitalisme perd la tête, Fayard, Paris, 2003, p.48.






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