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Effet de la relation de causalité entre le taux de change et l'inflation sur le budget de trésorerie d'une entreprise. Cas de la sucrière de Kwilu-Nngongo en RDC. Approche par une modélisation VAR

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par Kally KALALA KAKESE
Université de Kinshasa - Licence 2010
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

Mets ta confiance en Jéhovah de tout ton coeur et ne t'appuie pas sur ton intelligence. Dans toutes tes voies tiens compte de lui, et lui, il rendra droits tes sentiers.1

(Proverbes 3 : 5-6, WATCH TOWER BIBLE TRACT SOCIETY OF PENSYLVANIA, Les Saintes Ecritures-Traduction du monde nouveau).

S'il ya quelque chose de pire dans la vie, ce n'est pas de n'avoir pas réussi mais de n'avoir pas essayé ; car la vie serait un bien perdu si on l''aurait vécue comme on ne l'aurait pas voulue.

(Franklin Delano ROOSEVELT, 32è Président des Etats Unis d'Amérique)

DEDICACE

v A mon très cher père Gaston KALALA KAKESE, pour son encouragement, son exhortation et surtout pour son esprit d'abnégation manifesté tout au long de notre carrière.

v A ma très chère mère Esther TSHIABU MBOMBO, pour son indéfectible affection à chaque instant de ma vie.

v A mes frères et soeurs : Le Sérieux KAKESE MUKANYA, Josée BAMPENDI, Timothée MBOMBO KASANKIDI, Thérèse NGALULA, Théthé BITOTA, Bijoux BILONDA, Honoré MUYA et Esther TSHIABU la cadette.

v A la famille Isaac Lambert MBUYI KANA, plus particulièrement à Rachel MUSHIYA WA MBUYI.

v A tous ceux qui me sont proches.

Je dédie ce travail.

ABREVIATIONS

1. PPA : Parité des pouvoirs d'achat.

2. BCC : Banque centrale du Congo.

3. MCO : Moindre carré ordinaire.

4. VAR : Vecteur autorégressif.

5. RDC : République Démocratique du Congo.

6. SAD : Sans achat des devises.

7. RV : Recouvrement sur vente.

8. TTC : Toute taxe comprise.

9. ICA : Impôt sur chiffres d'affaires.

10. TVA : Taxe sur la valeur ajoutée.

11. FMI : Fonds monétaire international.

12. IPC : Indice des prix à la consommation.

13. BM : Banque mondiale.

14. EBE : Excédent brut d'exploitation.

15. BFRE : Besoins en fonds de roulement d'exploitation.

16. DF : Dickey et Fuller.

17. ADF : Augmented Dickey et Fuller.

18. TCO : Taux de change officiel.

19. TCP : Taux de change parallèle.

20. M2 : Masse monétaire.

21. USD : Dollars américain.

22. CDF : Franc congolais.

23. INS : Institut national des statistiques.

24. IRES : Institut des recherches économiques et sociales.

AVANT-PROPOS

La vie dans ce système de chose est comme une pièce de théâtre où chacun vient pour jouer son rôle et disparaître. Il est cependant souhaitable que chacun le joue positivement en laissant des traces utiles pour les générations futures.

Ce rôle ne peut aussi être valablement joué qu'à l'issu d'un parcours édifiant et permettant d'acquérir des connaissances nouvelles, ce qui justifie d'ailleurs notre passage à l'université de Kinshasa.

Il sied de rappeler que la fin et le début d'une oeuvre sont comparables à l'articulation de deux branches d'une paire de ciseaux, si bien qu'il est difficile voire impossible de parler de l'une en faisant abstraction de l'autre sans en abuser le fonctionnement harmonieux.

A cet effet, nous nous réservons de dire que nous sommes arrivés au terme de nos études, justement parce que tout est cyclique c'est-à-dire que ce qui marque la fin aujourd'hui, peut se révéler l'initial plus tard et vice versa.

Ainsi donc, l'ingratitude étant en quelque sorte une variété de l'orgueil dit-on ; il est vrai, avouons-le, que le présent travail est le fruit de notre ferme détermination de mener la course jusqu'à cette étape. En tout état de cause, il serait un jugement contraire au bon sens si nous passons sous silence les noms des personnes qui ont contribué pour que cette oeuvre scientifique dite « mémoire » puisse voir le jour.

Alors nous ne pouvons pas louper cette occasion pour les remercier :

Ø Tout d'abord au Seigneur de l'univers et créateur de toute chose au ciel tout comme sur la terre, JEHOVAH DIEU car auprès de lui est la source de la vie, il est compatissant et miséricordieux, lent à la colère et grand en bonté de coeur, son nom est une tour forte ; le juste y court et se trouve protégé. C'est en ces termes que nous Le remercions pour tout ce qu'il a fait pour nous au cours de notre carrière estudiantine.

Ø Nous remercions très particulièrement le Professeur Déo GAFUNDU qui a dirigé de main de maître notre gymnastique intellectuelle, et assuré avec soin, patience et rigueur la direction ainsi que la toilette scientifique de cette contribution si minimum au savoir, en dépit de ses multiples occupations et charges académiques, nous vous devons plus que merci. Trouvez en ces mots, Monsieur le professeur, l'expression cordiale, chaleureuse et sincère de notre reconnaissance et profonde gratitude. A vous, nous associons aussi le Chef de Travaux Didier KABUIKA MUKOLE, le rapporteur de ce travail pour son encadrement et son apport que nous avons bénéficiés.

Ø Notre sentiment de gratitude s'adresse encore au corps académique et scientifique de l'Université de Kinshasa en général et de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion en particulier, dont le dévouement à notre formation a aboutit à un équipement théorique solide qui nous a permis d'appréhender l'étude sous cette dimension et de nous avoir élevé dans un berceau scientifique au sortir du quel nous nous trouvons avec un bagage intellectuel rempli pour affronter la vie professionnelle.

Ø Nos remerciements vont aussi à l'endroit de mon beau-frère Franck KABAMBA pour tout le soutien consenti à mon égard sans lequel nous ne saurions pas à mesure de se concentrer.

Ø C'est aussi un moment de remercier mes cousins et cousines entre autres : Jacquie MIANDAMBU, Théthé BITOTA MULUNDA, Clarice MUJINGA, De Gaule MUYA, Henri MBOMBO, Docta KANDA et ma tente maternelle Maman KANKOLONGU, pour leurs bienveillance et hospitalité qu'ils ne cessent de me témoigner.

Ø Aux amis de lutte avec qui nous avons dû suer sang et eau, traverser plaines et vallées, vents et marais sur le chemin de la quête du savoir ; nous citons : Dieudonné NTUMBA, The first IYOLO, Nelly MUYETO, Albert KALOMBO, Remy MUKUNA, Lancelot NYIMBULU, Sharon-rose TSHIOBA, Fiston KALONGO, Kali OKOL, Patrick MBENGA, Leader KOSHI, Paulin KADIMA et autres. A eux, je dirais : l'échec comme la réussite dans la vie sont deux résultats que nous sommes appelés à accepter, mais se ne pas la conscience de l'homme qui détermine la manière d'être social, c'est la manière d'être social qui détermine la conscience.

Ø A toute la famille internationale des Témoins de Jéhovah, plus particulièrement à frère Godefroid MBOMBO pour ses conseils et surtout pour son encadrement spirituel que nous avons bénéficié.

Ø Nos remerciements s'adressent en fin, à tous ceux qui, de loin ou de près, m'ont aidé d'une manière ou d'une autre à atteindre cette étape de ma vie. Qu'ils puissent trouver à partir de ces écrits l'expression de ma reconnaissance à leur égard.

Kally KALALA KAKESE.

INTRODUCTION GENERALE

1. PROBLEMATIQUE

La gestion financière des entreprises présente aujourd'hui un intérêt que d'aucun n'ignore, notamment : la rentabilité des capitaux investis, l'accès aux marchés des capitaux, l'évolution des systèmes financiers, le phénomène actuel de la globalisation financière, etc.

Compte tenu de ses objectifs, la gestion financière occupe une place privilégiée parmi les fonctions de l'entreprise. D'une part, elle comporte une technicité propre et exige une haute spécialisation, ce qui conduit le plus souvent à lui reconnaître une certaine autonomie de décision et d'autre part, les décisions engagées par toutes les fonctions de gestion entraînent des incidences financières puisqu'elles donnent lieu à la mise en oeuvre de ressources ou d'emplois, de recettes ou de dépenses ; en conséquence, la gestion financière subit le contrecoup de l'ensemble des décisions de gestion et présente un caractère transversal. Elle réagit à l'ensemble des mesures de toute nature prises dans l'entreprise, pour autant que ces mesures aient une incidence financière.(1(*)) Celle-ci se fait sentir à travers la trésorerie de l'entreprise.

En plus, la gestion financière consiste à la prise des décisions financières à deux niveaux : les décisions financières à long terme et les décisions financières à court terme, dans ces dernières on retrouve la gestion de trésorerie.

Ainsi donc, gérer la trésorerie d'une manière optimale, ne semble pas être aisée parce que l'entreprise évolue dans un environnement instable et le gestionnaire doit intégrer dans ses décisions certaines grandeurs macroéconomiques qui lui échappent quand au contrôle de leurs évolutions, notamment : le taux de change, l'indice des prix à la consommation (désigné par l'inflation domestique), le taux d'intérêt, la masse monétaire en circulation, etc.

Alors l'environnement dans lequel évolue une entreprise a une influence positive ou négative sur sa gestion.

Depuis plus d'une décennie, la situation économique de la République Démocratique du Congo est préoccupante. La stabilité économique héritée d'une conjoncture nationale et internationale favorable des années 1960 s'est progressivement détériorée au fil des années et l'économie du pays en est aujourd'hui plus instable compte tenu des changements fréquents des gouvernements qui n'ont ni le temps, ni l'expérience nécessaire dans leurs fonctions pour maitriser les paramètres concernés.

Par ailleurs, situant la thématique du taux de change par rapport aux réalités de l'économie congolaise à travers l'évolution de l'inflation, nous constatons qu'actuellement la République Démocratique du Congo traverse une période inflationniste qui se caractérise par la dépréciation régulière et fréquente de la monnaie nationale. Suite à l'assèchement des devises découlant de la baisse des exportations qui est une résultante de l'actuelle crise financière internationale, on observe une dépréciation sans précédente du taux de change de la monnaie nationale, le Franc Congolais, face au dollar américain, monnaie de référence.

La situation était grave au point que le vendredi 9 janvier 2009, la catastrophe a pointé le nez quand le cours du franc congolais a chuté brutalement à plus de 850 FC pour 1 dollar américain, contre 650 FC fin décembre 2008 et 560 FC fin septembre 2008. Soit une dépréciation de 23% en une semaine et de 68% en trois mois. L'amplification de la surchauffe observée sur le marché de change au courant du mois de janvier 2009 a déjà entrainé une accélération du rythme de formation des prix intérieurs comme nous le constatons et aussi le taux d'inflation à fin décembre 2008 était de 26%.(2(*))

En outre, la Banque Centrale du Congo (BCC) avait reconnu dans sa livraison des « Notes de Conjoncture » datant du 1er décembre 2008, qu'entre fin juin et fin octobre, la croissance économique a été implicitement de -2,7%, donc l'économie du pays était déjà en récession (baisse du niveau des activités économiques) depuis le début du second semestre 2008.

Cette description de la réalité de l'économie congolaise met des gestionnaires financiers en difficulté pour la gestion de leur trésorerie du fait que les prévisions des recettes et des dépenses des entreprises sont faites en unité monétaire locale pour la majorité des entreprises qui vendent en franc congolais.

Le problème auquel est buté le gestionnaire, qui est pour notre cas le prévisionniste de trésorerie, reste de la proportion de la variation des grandeurs macroéconomiques au cours du temps que doit couvrir son budget de trésorerie. Si au 1èr Janvier, il maitrise convenablement l'espace, le champ des possibilités offert par le futur (la période d'exercice de l'entreprise) est large, l'avenir est, par essence, inconnu et donc risqué.

A la lumière de ce qui précède, nous nous posons les questions suivantes qui constituent les axes autours desquels viendront s'ordonner nos recherches pour notre étude :

Ø Quel est le sens de la causalité entre le taux de change et l'inflation en République Démocratique Congo de juillet 2004 à juin 2007 ?

Ø quel est l'effet de cette relation causale sur le budget de trésorerie de la compagnie Sucrière de Kwilu Ngongo ?

La recherche des réponses à ces deux préoccupations constitue l'essentiel de notre travail.

2. HYPOTHESES

La proposition des réponses que nous apportons aux questions que nous nous sommes posées constituant l'objet de recherche est que, en République Démocratique du Congo de 1998 à nos jours, il ya eu un changement de la monnaie nationale, de Zaïre monnaie au Franc Congolais. Pendant cette période la nouvelle monnaie a connu progressivement une dépréciation par rapport à la devise étrangère (dollar américain) et cette dépréciation continue est la cause de l'inflation que nous avons remarquée sur le marché des biens et services de juillet 2004 à juin 2007. En d'autres termes, c'est la variation du taux de change qui causait l'inflation pendant la période susmentionnée en RDC.

L'effet de ce lien causal entre les 2 grandeurs (le taux de change et l'inflation) est l'accroissement des encaissements et des décaissements mensuels de trésorerie de la Sucrière de Kwilu-Ngongo, c'est-à-dire les taux mensuels de réalisation des prévisions des ressources et emplois de trésorerie sont souvent supérieurs à 100%, ce qui permet de dégager des écarts positifs favorables pour les encaissements et défavorables pour les décaissements.

3. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Le choix que nous avons porté à ce sujet n'est pas un fruit du hasard et n'en demeure pas moins important, il est dû par le fait que le marché de change et celui des biens et services aujourd'hui en République Démocratique du Congo agissent en interdépendance (il existe une relation positive entre les 2 types de marchés), ceci constitue une préoccupation majeure pour nous du fait que ça affecte la vie au quotidien de la population en général et celle des entreprises en particulier.

A cet effet, c'est un cas qui nécessite une intervention régulière du pouvoir public avec des mesures d'ajustement efficaces afin d'atténuer les effets de la fluctuation du taux de change et de l'inflation sur le pouvoir d'achat de la population, car c'est elle qui est la consommatrice potentielle des produits des entreprises et aussi réduire le risque sur l'exécution du budget de trésorerie des entreprises, c'est pourquoi nous avons jugé utile de mener cette étude pour y voir clair et permettre les décideurs des entreprises oeuvrant dans cet environnement de mettre en place des stratégies adéquates pour saisir les opportunités qui s'y offrent et savoir comment réagir aux contraintes (menaces) liées aux variables sous études.

4. OBJECTIFS

4.1. Objectif général

Pour vérifier les hypothèses que nous allons confirmer ou infirmer dans la conclusion générale, nous nous sommes fixés comme objectif d'analyser le lien de causalité entre le taux de change et l'inflation, en suite déterminer la variable qui cause la variation de l'autre ou celle qui influence l'évolution de l'autre et enfin, chercher l'incidence de ladite relation sur le budget de trésorerie au sein de la Compagnie Sucrière de Kwilu-Ngongo.

4.2. Objectif spécifique

Permettre aux gestionnaires des entreprises d'opérer sans heurt dans un environnement économico-financier instable comme celui de la République Démocratique du Congo où l'influence du pouvoir public est moindre, afin de réduire le pouvoir perturbateur de l'inflation et du taux de change sur le budget de trésorerie.

5. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE

Un champ d'investigation d'un travail scientifique bien réfléchi étant toujours vaste, il serait pour nous impérieux de circonscrire un cadre bien déterminé pouvant permettre de mener cette étude à bon escient pour arriver à des conclusions fiables et ce, durant une certaine période. C'est ainsi que nous avons choisi l'environnement économico-financier de la République Démocratique du Congo et une entreprise de la place, de préférence la Sucrière de Kwilu-Ngongo pour une période allant de Juillet 2004 à Juin 2007.

6. METHODOLOGIE

Pour parvenir à nos fins dans le présent travail, nous allons recourir à deux méthodes et deux techniques.

6.1. Méthode utilisées

L'objectif d'un travail ne peut-être atteint qu'à partir des méthodes appropriées utilisées. Pour ce travail, nous avons utilisé : la méthode déductive et la méthode statistique.

6.1.1 Méthode déductive

C'est une méthode qui part du général au particulier ou mieux part des faits pris comme postulats et les appliquent dans un cas particulier.

Autrement dit, c'est une méthode qui part des principes généraux dont l'exactitude a été démontrée ou qui sont supposées exacts, pour en tirer, par un raisonnement logique, des propositions novelles.(3(*))

Sur ce, cette méthode nous a aidé à partir des certaines théories économiques et financières (de taux de change, de l'inflation et de gestion de trésorerie) que nous avons pris prises comme approches en vue de les concilier avec l'environnement économico-financier de la République Démocratique du Congo qui est notre champ d'investigation.

6.1.2 Méthode statistique

C'est une méthode qui se borne à une analyse des résultats chiffrés, d'où elle tire ou non une prévision. Elle conditionne une certaine façon de traiter les données pour les quantifier. (4(*))

Cette méthode nous parait appropriée pour établir la relation de causalité qui peut exister entre le taux de change et le niveau général des prix et nous permet d'analyser les données à notre possession pour comparer l'évolution respective de taux de change et l'inflation.

Et aussi, elle nous aide à étudier les résultats obtenus de la relation de causalité entre le taux de change et l'inflation et déterminer l'impact de celle-ci sur le budget de trésorerie.

6.2. Techniques utilisées

Le choix des techniques dépend aussi de l'objectif poursuivi, lequel est lié lui-même aux méthodes du travail et du fait que les techniques sont diverses suivant l'objet auquel elles s'appliquent, alors notre travail nécessite l'utilisation des techniques ci-dessous :

- Technique documentaire

- Technique quantitative.

6.2.1. Technique documentaire

Elle nous a aidé à récolter les informations nécessaires pour notre travail à partir de la documentation écrite, selon que les documents écrits soient officiels (tels que les rapports et documents de travail des institutions, etc.) ou privés (mémoires, thèses, ouvrages, articles, revues, etc.), et aussi la documentation visuelle (internet, DVD, etc.).

6.2.1. Technique quantitative

C'est une technique qui est liée aux mathématiques, statistiques, à l'économétrie, bref, elle est liée aux chiffres.

Cette technique est appropriée pour établir la relation de causalité à partir d'un modèle économétrique VAR (Vecteur autorégressif) dont le traitement s'est effectué à partir du logiciel EVIEWS.

7. CANEVAS DU TRAVAIL

Outre l'introduction générale et la conclusion, la présente étude comporte 4 chapitres, à savoir : le premier chapitre est consacré à l'analyse de la relation de causalité entre le taux de change et l'inflation par une approche théorique, le deuxième chapitre à l'élaboration et l'exécution du budget de trésorerie dans une entreprise, le troisième chapitre à la présentation de la compagnie Sucrière de Kwilu Ngongo et le dernier chapitre à la vérification empirique de la relation de causalité entre le taux de change et l'inflation, et son impact sur le budget de trésorerie de la Sucrière de Kwilu Ngongo.

CHAP. Ier : ANALYSE DE LA RELATION DE CAUSALITE ENTRE LE TAUX DE CHANGE ET L'INFLATION

Au cours de ce chapitre, il sera question d'analyser théoriquement comment le taux de change et le niveau général de prix qui constituent nos deux variables opératoires peuvent se comporter dans une économie ouverte. Voire dans quelle mesure la variation du taux de change peut causer l'inflation et aussi de quelle façon l'inflation peut provoquer une variation du taux de change. Puis déceler les mécanismes de transmission de la variation de l'une de deux variables sur l'autre.

Avant d'entrer dans le vif du chapitre, il est impérieux et capital d'expliquer toutes les variables opératoires et leurs déterminants parce que chaque auteur a tendance à définir selon sa compréhension, son courant ou école de pensée, soit pour contredire ou pour améliorer la définition existante afin que celle-ci puisse revêtir le sens de ce que le concept désigne.

I.1 Inflation

Lorsqu'un prix augmente et que, par conséquent, un produit coûte plus cher, cela signifie qu'il est relativement plus rare. Peu importe ici, que cette rareté provienne d'une demande accrue ou d'une plus grande difficulté dans la production : le prix révèle la plus ou moins grande disponibilité d'un bien ou d'un service. Peut-on appliquer le même raisonnement lorsque tous les prix progressent en même temps ? En première analyse la réponse est positive. Lorsque, par exemple, une guère éclate et perturbe l'ensemble de l'activité économique, la hausse des prix qui en découle n'est que la manifestation concrète de la rareté, c'est-à-dire de la réduction de la quantité de biens et services disponibles.(5(*))

Que signifie en effet, une hausse généralisée des prix ? Si tous les prix augmentent dans la même proportion, on ne peut invoquer une plus grande rareté relative de tel ou tel produit. Et lorsqu'il n'y a pas réduction des quantités disponibles, on ne peut incriminer une plus grande rareté absolue de l'ensemble des biens et services. Il faut alors se tourner vers l'étalon, l'instrument qui mesure les prix. On découvre alors une approche générale de l'inflation, qui saisit celle-ci comme le signe de la perte de pouvoir d'achat de la monnaie. En termes élémentaires, on dira que si les prix s'accroissent globalement de 20 %, ce ne sont pas les produits qui coûtent plus cher, mais la monnaie qui vaut moins puisqu'il faut plus en contre partie d'un même bien.

1.1 Théorie de l'inflation

Selon la conception initiale et conformément à l'étymologie, le terme inflation provient du latin `'inflatio'' soit `'enflure'', l'inflation a d'abord été considérée comme l'enflure de la masse monétaire en circulation, principalement des billets en circulation : il y avait inflation quand la banque centrale émettait trop de billets. Il n'y en avait donc pas de construction de richesse d'où la hausse des prix. Elle se traduit par une baisse du pouvoir d'achat de la monnaie, et à un taux de croissance différent entre valeur nominale et valeur réelle.

Employé seul, le terme inflation fait référence à la seule hausse des prix des biens de consommation, à l'exclusion de la hausse des prix des actifs (financiers, immobiliers,...). Lorsqu'on parle de l'augmentation des prix de l'immobilier, des actions, des fonds de commerce ou autres actifs, on sait alors préciser que l'inflation se rapporte au niveau des prix de ces actifs. La stabilité des prix décrit la situation où la hausse des prix est finalement très faible ou nulle, maintenant ainsi l'incertitude des agents économiques à un niveau faible (6(*)).

C'est pourquoi, nous disons que l'inflation est un phénomène qui rétrécit le pouvoir d'achat de la population, désarticule l'économie générale et engendre une perversion des valeurs sociales du fait que les activités productives sont abandonnées au profit des activités spéculatives, ce qui entrave la hausse de la productivité.

A des stades avancés de l'inflation, on parle de l'hyperinflation. Seul le degré atteint par l'inflation permet de distinguer inflation et hyperinflation. Cette affirmation peut-être comprise à partir de la définition que donne MANKIW. Selon ce dernier, on définit souvent l'hyperinflation comme une inflation excédent 50% par mois, soit un peu plus de 1% par jour.(7(*))

Pour qu'il y ait inflation, il est indispensable que 3 conditions soient remplies :

- Existence d'une hausse des prix ;

- Cette hausse doit être généralisée autrement dit qu'elle soit pour tous les biens et services ;

- Que cette hausse des prix soit continue c'est-à-dire qu'elle paraisse devoir se prolonger indéfiniment.

Au-delà de ces 3 conditions, 3 stades peuvent aussi être distingués :

1°. L'inflation latente ou rampante : elle se caractérise par une élévation lente du niveau moyen des prix, 2 ou 3 % l'an. Il s'agit d'une situation où les tensions inflationnistes sont équilibrées par les forces déflationnistes importantes.

2°. L'inflation réprimée ou freinée : c'est une situation où les signes extérieurs de l'inflation sont peu nombreux parce que les contrôles étatiques sont assurés grâce à l'exercice de la politique monétaire et d'un contrôle des salaires et des prix.

3°. L'inflation déclarée : c'est le stade où les diverses causes de l'inflation jouent librement et cumulativement : pénurie de production, excès des dépenses de consommation, rétention de stock et anticipation des hausses des prix, hausses induites de salaires, inefficacité des contrôles monétaires, etc. Ce stade peut comporter plusieurs degrés allant de l'inflation accélérée à l'inflation galopante ou hyperinflation caractérisée par une situation auto-entretenue de hausse des prix (8(*)).

I.1.2.définitions de l'inflation

La définition de l'inflation soulève un débat doctrinal qui divise les économistes en fonction de leurs écoles respectives. Si pour les monétaristes, l'inflation n'est qu'une impulsion des facteurs monétaires sur les prix, les Keynésiens quant à eux la définissent comme une impulsion sur le mouvement de production par le canal des revenus, alors que les structuralistes la définissent aussi par rapport aux rigidités telles que les coûts salariaux.

Selon Alain BEITONE et Cie, l'inflation est un processus de hausse cumulative et auto-entretenue du niveau général des prix (9(*)).

Pour Jean-Yves CAPUL et Oliver GARNIER, l'inflation désigne une hausse durable des prix. Lorsque le prix d'un seul bien ou de quelques biens augmente, il n'y a pas forcément d'inflation car les prix de tous les autres biens peuvent ne pas bouger, voire diminuer. L'inflation correspond alors à une hausse du prix moyen de tous les biens et services. Mais, il faut aussi que ce mouvement de hausse des prix soit durable. Ainsi, lorsque tous les prix augmentent à une certaine date de 1% puis restent stables pendant de longs mois, on ne peut pas parler d'inflation. En revanche, s'ils augmentent ainsi tous les mois, on est bien en présence de l'inflation. En période d'inflation, certains prix augmentent plus vite que d'autres : l'inflation s'accompagne donc d'une modification des prix relatifs, c'est-à-dire des rapports de prix entre les biens considérés deux à deux (10(*)).

Pour VAROUDAKIS, c'est une hausse soutenue du niveau général des prix sur une assez longue période (11(*)).

Quand à Milton FRIEDMAN, l'inflation est définie comme une hausse des prix régulière et soutenue. Il s'agit d'un processus inflationniste à l'intérieur duquel les prix augmentent sans que le gouvernement n'intervienne et n'ait recours au contrôle des prix ou à une technique similaire (12(*)).

Pour SAMUELSON, l'inflation se définit comme étant `'une hausse générale de prix des marchandises et des facteurs de production''(13(*)).

En ce qui concerne KEREVER, l'inflation doit être comprise comme étant une dégradation plus ou moins rapide du pouvoir d'achat de la monnaie que se manifeste l'inflation. La dégradation elle-même est ressortie en premier lieu de l'augmentation de la quantité de monnaie requise pour remplir le panier de la ménagère. Toutefois, elle est perçue plus spectaculairement, plus nettement par des augmentations des prix de certains services publics. Les prix évoluent, en effet, pour succession des paliers à des niveaux de plus en plus élevés(14(*)).

En fin, selon Denis LAMBERT : « l'inflation est un ensemble de déséquilibres entre les offres et les demandes des secteurs de production et groupements de consommateurs, prenant leur origine aussi bien dans les ruptures d'équilibres qui accompagnent les fluctuations de la conjoncture intérieure et extérieure, que dans une modification des caractéristiques structurelles de l'économie ; ces déséquilibres se propagent, s'amplifient ou se résorbent, selon un processus cumulatif, en raison d'une perversion des mécanismes économiques »(15(*)).

Pour notre part, cette dernière définition nous paraît celle qui cerne le mieux le phénomène inflation. C'est sous cet angle qu'elle sera utilisée dans notre travail.

I.1.3.Formes d'inflation

Actuellement, on distingue 3 formes d'inflation à savoir :

- L'inflation par la demande (inflation classique) ;

- L'inflation par les coûts ;

- L'inflation importée.

a) Inflation par la demande : celle-ci se trouve dans l'excès de demande ou de dépenses par rapport aux possibilités immédiates de la production. Les causes de l'inflation par la demande sont classées en 3 catégories :

- Causes monétaires ;

- Causes psychologiques ;

- Causes économiques.

b) Inflation par la hausse des coûts de production : elle désigne une forme d'inflation qui ne serait pas provoquée par une insuffisance de production et d'offre de biens et services mais résulte de l'augmentation du prix des différents facteurs de production.

Les causes de l'inflation par les coûts peuvent-être : élévation des impôts, la progression des prix de l'énergie, l'élévation du coût du crédit, une hausse moyenne des salaires supérieurs à l'augmentation de la productivité, une augmentation des charges financières provoquée par une politique de taux d'intérêt trop élevé, etc.

c) Inflation importée : avec l'augmentation des échanges internationaux, il est apparu au début des années 1970 que les pays ne pouvaient maitriser à eux seuls les processus inflationnistes. La hausse du prix des matières premières et des consommations intermédiaires importées augmente les coûts de production des entreprises nationales et donc les prix.

I.1.4.Les effets de l'inflation

Ø L'inflation favorise l'économie d'endettement : les relations « prêteurs - emprunteurs » jouent au profit des seconds et, par conséquent au détriment des premiers. Si l'inflation anticipée est forte, mieux emprunter qu'épargner puisque le remboursement s'effectue en monnaie dépréciée ;

Ø L'inflation détériore la compétitivité-prix des entreprises ; les entreprises s'adaptent difficilement lorsque l'inflation est forte, même en termes de stratégie pour le marché ;

Ø L'inflation pénalise le commerce extérieur ;

Ø L'inflation est un facteur d'incertitude économique ;

Ø L'inflation redistribue les revenus et le pouvoir d'achat au détriment de tous ceux dont les revenus s'élèvent moins vite que les prix et en faveur de ceux dont les revenus montent plus vite que les prix ;

Ø Etc.

I.1.5.Quelques politiques de lutte contre l'inflation

Ø La fiscalité : cet instrument de lutte contre l'inflation trouve son efficacité dans la compression de la demande par le développement qu'il opère sur les ressources des citoyens en épongeant une partie de leur pouvoir d'achat ;

Ø La politique monétaire restrictive : permet de combattre l'inflation par la demande et les anticipations d'inflation ;

Ø La politique budgétaire : axée sur la réduction des dépenses et le financement non monétaire du déficit pour participer à la lutte contre l'inflation par la demande.

Il existe aussi des outils spécifiques pour combattre l'inflation :

- La politique de contrôle des prix ;

- La politique des revenus ;

- La politique de la concurrence.

I.2.TAUX DE CHANGE

I.2.1.Définitions

Du fait de leur très forte influence sur la balance courante et sur les autres variables macro économiques, les taux de change font partie des prix les plus importants des économies ouvertes.

Le taux de change est donc défini comme le prix de la monnaie d'un pays exprimé par rapport à la monnaie d'un autre pays ; il est donc aussi le prix d'un actif et les principes qui gouvernent l'évolution de prix des autres actifs gouvernent tout autant le comportement des taux de change.

Le taux de change, qui est le prix de la monnaie est exprimé de deux façons :

- Le prix en unités de devise de la monnaie nationale (cotation au certain), Ex. 1$ = 890 FC ;

- Le prix en unités de monnaie nationale de la devise (cotation à l'incertain), Ex. 1 FC = 0,001123595 $.

En tant que prix, le change s'exprime d'abord en niveau, on parle donc de cours et non de taux. En revanche, les variations du change effectif (relation multilatérale) sont exprimées en taux (16(*)).

Ainsi distingue t-on généralement :

- Cours de change bilatéral (nominal ou réel) ;

- Le taux de change multilatéral (nominal ou réel) ;

- Le taux de change d'équilibre.

I.2.2.Régime de change et leurs mécanismes de fonctionnement

I.2.2.1.Change fixe

C'est un système de change dans lequel les pays qui ont passé un accord pour maintenir des parités stables entre leurs monnaies ont l'obligation d'intervenir sur le marché des changes pour défendre la parité de leur monnaie(17(*)).

Pour Alain BEITONE, dans un système de changes fixes, la monnaie nationale de chaque pays membre est définie par rapport à un étalon (or ou devise-clé). Cette définition constitue la parité officielle de la monnaie. Ce rapport des parités officielles donne la parité bilatérale des monnaies prises deux à deux(18(*)).

Ce système est dit des changes fixes, dans la mesure où le cours du change qui résulte du jeu du marché ne s'éloigne que faiblement de la parité officielle et donc des parités bilatérales. Cette stabilité des cours du change peut résulter d'un mécanisme automatique (étalon-or) ou d'interventions discrétionnaires des banques centrales sur le marché des changes.

I.2.2.2.Changes flexibles ou flottants

C'est un système de change dans lequel la banque centrale d'un pays n'a aucune obligation quant à la valeur de sa monnaie par rapport aux autres devises(19(*)).

Dans un système de changes flottants (ou changes flexibles), les cours du change sont fixés librement sur le marché par la confrontation de l'offre et de la demande(20(*)).

La valeur internationale de la monnaie n'est donc pas définie par un étalon ; elle est donnée par le marché et varie en fonction des conditions du marché et des anticipations des agents. Ce système est dit « pur » lorsque les banques centrales s'abstiennent totalement d'intervenir. Il est dit « impur » (dirty foating) lorsque les banques centrales, bien que n'ayant pas l'obligation d'intervenir, opèrent cependant pour influencer les cours(21(*)).

I.2.2.3.Marché des changes

Le marché des changes est le marché sur lequel s'achètent et se vendent les devises(22(*)).

Le marché des changes assure ainsi la confrontation entre l'offre et la demande des devises et révèle leurs cours en termes de monnaie nationale. C'est l'environnement institutionnel et le cadre où se déroulent les opérations de change. Le marché des changes n'est pas géographiquement limité.

Le marché est caractérisé par les acteurs et les opérations négociables. Parmi les participants, nous citons :

- Les banques commerciales,

- les sociétés commerciales,

- les institutions financières non bancaires ;

- Les courtiers ;

- Les banques centrales,

- les particuliers.

Sur un marché des changes, les devises sont achetées ou vendues au comptant ou à terme et selon les taux ou cours appropriés.

A. Cours au comptant

Sur le marché des changes, le cours au comptant d'une devise est le cours du change d'une devise tel que il s'établit sur le marché des changes pour des opérations dont le dénouement a lieu immédiatement ou dans un délai très bref (24 heures)(23(*)).

Le terme « comptant » est un peu fallacieux car même les échanges dits au comptant prennent habituellement deux jours pour se réaliser. Le délai est provoqué par le fait que, dans la plupart des cas, il faut deux jours pour que les ordres de paiement (tels que les chèques) soient compensés à travers le système bancaire.

B. Cours à terme

Sur le marché des changes, le cours à terme d'une devise est le cours du change qui s'établit sur le marché des changes pour des opérations dont les conditions (prix et quantité) sont fixées immédiatement mais dont la livraison aura lieu à une date ultérieure (le terme) déterminée par les opérateurs (24(*)).

I.2.2.4.Gestion de risque de change

Les entreprises et les banques sont confrontées à différentes catégories de risque de change. Les risques sont liés à leurs opérations d'exportation et d'importation facturées dans une devise différente de celle utilisée pour l'établissement de leurs bilans et de leurs comptes de résultat, d'une part, leurs opérations de prêt et d'emprunt sur les marchés financiers étrangers ou internationaux, d'autre part(25(*)).

Pour ce qui concerne les entreprises, on recense 3 catégories de risques de change :

- Risque de transaction ;

- Risque de consolidation (comptable) ;

- Risque de change économique.

S'agissant des banques, on distingue 5 catégories de risque de change :

- Risque de crédit ;

- Risque de liquidité ;

- Risque de base concernant les banques qui opèrent sur les marchés futurs. Il tient à la différence entre cours futur et cours au comptant ;

- Risque opérationnel ;

- Risque de change (cas de position longue et position courte).

I.2.2.5.Déterminants du taux de change

L'étude de la détermination du taux de change a fait l'objet d'une littérature abondante et d'interprétations diverses. Tous ces modèles sont fondés sur l'approche financière du taux de change, selon laquelle le cours d'une devise (comme de n'importe quelles marchandises) est déterminé par la loi de l'offre et de la demande, même si leurs conclusions divergent.

Des travaux relativement récents (DORNBUSH 1982, KRUGMAN 1992), distinguent les déterminants à court et long terme.

A. Long terme

Le taux de change d'équilibre est guidé par l'évolution des prix des biens échangeables (parité du pouvoir d'achat).

B. Court terme

Les perturbations réelles et monétaires ne se répercutent pas immédiatement sur les prix des biens, l'ajustement se fait par les marchés financiers à l'aide d'une variation correspondante du taux d'intérêt (théorie de la parité des taux d'intérêts).

Hormis la parité du pouvoir d'achat et la théorie de la parité des taux d'intérêts, il y a aussi les phénomènes de surréaction et la spéculation des agents économiques.

C. Les phénomènes de surréaction

L'analyse moderne de la détermination du taux de change d'équilibre passe par la théorie du portefeuille qui permet de mettre en évidence des phénomènes de surréaction ou de surajustement (over shooting). Ce phénomène permet d'expliquer pourquoi les variations de taux de change ont une amplitude supérieure à celle qu'exigeraient les seuls facteurs économiques déjà évoqués.

D'où 2 explications à ce phénomène :

- Le jeu des anticipations ;

- La sensibilité des marchés financiers.

D. La spéculation

La prise en compte des phénomènes spéculatifs constitue une méthode intéressante pour tenter de comprendre les variations récentes de taux de change. On appelle spéculation toute opération à terme qui n'est pas couverte par une opération au comptant(26(*)).

I.3.LIEN EXISTANT ENTRE LE TAUX DE CHANGE ET L'INFLATION

Avec la parité des taux d'intérêt, la parité des pouvoirs d'achat (PPA) est l'une de relations les plus utilisées en finance internationale et constitue souvent une hypothèse de base de nombreuses théories sur les taux de change. On peut prévoir l'évolution du cours relatif des devises en comparant le prix d'un panier de biens et services dans différents pays. Cette théorie est fondée sur l'idée que les taux de change devraient être fixés par rapport au prix relatif des biens de consommation entre deux pays. L'évolution du taux d'inflation d'un pays serait alors immédiatement compensée par un mouvement opposé du taux de change. Lorsque les prix augmentent dans un pays, alors la devise de ce pays devrait se déprécier pour que la parité soit rétablie.

I.3.1 L'INFLATION COMME CAUSE DE LA VARIATION DU TAUX DE CHANGE

I.3.1.1 Partie des pouvoirs d'achat (PPA)

Du fait que les consommateurs achètent de nombreuses marchandises (biens et services) en même temps, les économistes préfèrent travailler à partir de la notion de parité des pouvoirs d'achat (PPA). L'idée de cette relation est que les taux de change s'ajustent de telle sorte qu'un panier de biens et services coûte sensiblement la même chose d'un pays à l'autre.

Il existe à cet effet, deux versions de la parité des pouvoirs d'achat : une version relative moins restrictives et une version absolue.

I.3.1.2.La partie des pouvoirs d'achat absolue

La PPA absolue mesure le taux de change d'équilibre entre deux monnaies qui assure l'égalité des pouvoirs d'achat entre les pays concernés. A titre illustratif, si l'on appelle :

- P : le prix domestique d'un panier de biens de consommation de référence ;

- P* : le prix étranger du même panier de biens de référence.

La PPA absolue entre deux pays sera représentée par la formule :

, avec k un facteur de proportionnalité constant

positif.

Le plus souvent, on n'admet que k=1. Lorsque l'on approche cette formule de la définition générale du taux de change réel, on s'aperçoit que k est en fait le taux de change réel en question. La PPA suppose donc que le taux de change réel n'évolue pas.

I.3.1.3.La partie des pouvoirs d'achat relative

La PPA relative suppose que l'évolution du taux de change nominal reflète l'évolution des prix relatifs et mesure la variation de la PPA entre deux périodes. Autrement dit, la variation relative des prix des biens et services d'un pays par rapport à un autre détermine la variation relative du taux de change au comptant des deux pays considérés (27(*)).

Formellement, si l'on prend l'exemple des Etats-Unis et de la RDC, cette relation s'écrit :

Où : = prix en dollar aux Etats-Unis du panier de biens de consommation pour la période précédente ;

= prix en dollar aux Etats-Unis du même panier pour la période actuelle ;

= taux de change de Franc congolais par rapport au dollar pour la période précédente ;

= taux de change de Franc congolais pour la période actuelle ;

P(t-1) = le prix en Franc congolais en RDC du panier de biens de consommation pour la période précédente ;

Pt = le prix en Franc congolais en RDC du même panier pour la période actuelle.

Alors :

le taux d'inflation aux Etats Unis (ðUS)

le taux d'inflation en RDC (ðRDC)

Variation du taux de change du Franc congolais par rapport au dollar en RDC (?EFc).

Cette relation implique que l'évolution relative du taux d'inflation américain par rapport au taux d'inflation congolais va déterminer l'évolution du taux de change au comptant du dollar par rapport au Franc congolais(28(*)).

Si l'on note ðUS : le taux d'inflation aux Etats-Unis et (1+ðUS) le ratio : , et aussi si l'on note ðRDC le taux d'inflation congolais et (1+ ðRDC) le ratio , alors on obtient :

Soit en réarrangeant les termes, on obtient la relation approximative suivante :

Où ?EFc est le taux de variation du taux de change au comptant du Franc congolais contre dollar. Supposons que l'inflation en RDC est de 4% et que l'inflation aux Etats-Unis est égale à 10%. Selon la parité relative des pouvoirs d'achat, le prix d'un Franc congolais exprimé en dollars devrait augmenter, ce qui signifie que le dollar perd de la valeur par rapport au Franc congolais. En utilisant l'approximation précédente, on détermine la variation induite du taux de change au comptant Franc congolais contre dollars, soit une augmentation égale à :

?EFc = ðUS - ðRDC

= 10% - 4 %

= 6%.

Si le Franc congolais valait 1,2 dollars au début de la période, il devrait valoir 1,272 = 1,06 x 1,2 à la fin de la période. Cette version particulière de la loi du prix unique nous suggère que pour évaluer les variations du taux de change au comptant entre deux monnaies, il faut tout d'abord estimer les différences relatives d'inflation dans les deux pays concernés. En d'autres termes, il est possible de formuler cette relation en fonction des anticipations suivantes :

Si l'on anticipe que le taux d'inflation américain va être supérieur au taux d'inflation congolais, alors il faut s'attendre à voir le dollar prendre de la valeur face au Franc congolais, soit de manière équivalente à voir le taux de change au comptant Franc congolais contre dollar augmenter. La relation exacte, issue de l'équation précédente exprimée sous forme d'anticipation s'écrit :

(29(*))

La PPA relative n'impose plus une potentialité entre taux de change et rapport des prix, mais seulement entre variation du taux de change nominal et variation du différentiel d'inflation.

A priori, la PPA n'est pas vérifiée à court terme, mais elle tend à se vérifier plutôt à long terme. Elle donne, ainsi, une bonne indication sur la tendance suivie par le taux de change.

I.3.2 POLITIQUE MONETAIRE : TAUX D'INTERET, TAUX DE CHANGE ET L'INFLATION

Les objectifs de la politique monétaire rejoignent ainsi les objectifs de la politique économique qui sont la croissance et la stabilité interne de la monnaie. La politique monétaire consiste à fournir les liquidités nécessaires au bon fonctionnement et à la croissance de l'économie tout en veillant à la stabilité de la monnaie.

La quantité de monnaie en circulation dans une économie ne doit pas être en effet trop faible, car les agents économiques seront alors obligés de limiter leurs activités économiques (consommation, production, investissement, etc). A l'inverse, une quantité trop abondante met à la disposition des agents un pouvoir d'achat bien supérieur à la quantité de biens disponibles, ce qui peut provoquer une hausse des prix (inflation) (30(*)).

Lorsque les autorités souhaitent favoriser l'épargne des ménages (pour aider l'industrie ou pour réduire une consommation jugée trop importante, par ex.), elles cherchent alors à relever les taux d'intérêts. A l'inverse, un objectif de taux d'intérêt faible doit conduire à stimuler la croissance et l'investissement (le coût des emprunts baisse pour les entreprises).

Du fait que le taux d'intérêt est aussi parfois un objectif de la politique monétaire au moment où les autorités fixent le taux d'intérêt à court terme de façon à respecter un certain taux de change pour leur monnaie nationale. Dans le cas où il y a une hausse des taux d'intérêt, cela se traduirait par un afflux massif des capitaux à la recherche de placements rémunérateurs, ce qui conduirait à une baisse du taux de change c'est-à-dire à une appréciation de la monnaie nationale qui est une augmentation du prix de la monnaie nationale en termes de la monnaie étrangère(31(*)).

Par conséquent, il résultera une baisse du niveau de liquidité en circulation soit une restriction de la masse monétaire qui obligerait les agents économiques à réduire la consommation des biens et services, ce qui conduirait à une baisse des prix de ces derniers.

Il faut maintenant noter qu'une baisse des taux d'intérêt engendre une hausse du taux de change, c'est-à-dire une dépréciation de la monnaie nationale qui est une baisse du prix de la monnaie étrangère. Cette baisse de taux de change est liée à la sortie des capitaux qui demanderont une couverture.

A cet effet, il y aura une expansion monétaire, autrement dit une abondance des liquidités en circulation qui donnera aux agents un pouvoir d'achat supérieur à la quantité des biens et services disponibles dans l'économie, et par mécanismes de marché tout en se référant à la loi de l'offre et de la demande, on constatera une hausse du niveau général des prix (inflation) à cause de la demande qui a excédé l'offre.

En clair, nous comprenons qu'une baisse des taux d'intérêt entraine une hausse du taux de change et en dernier ressort une hausse des prix des biens et services et vice versa.

En pratique, l'Etat et la banque centrale ont une capacité à stabiliser la valeur de la monnaie, ou à l'adapter aux nécessités économiques (favoriser les exportations, limiter les importations, augmenter le pouvoir d'achat, etc.). Les banques et le marché financier sont par ailleurs soumis à des évolutions endogènes, passant par des booms de crédit (favorable à l'inflation) suivis des Krachs (favorable à la déflation).

I.3.3 MECANISMES DE TRANSMISSION DES VARIATIONS DU TAUX DE CHANGE SUR L'INFLATION

L'étude de mécanismes de transmission des variations du taux de change sur les prix à la consommation traite un lien entre la politique monétaire, l'inflation et l'incidence des variations du taux de change sur les prix à la consommation (32(*)).

En d'autres termes, la relation entre les fluctuations du taux de change nominal et l'évolution des prix à la consommation a des conséquences pour la politique monétaire et la politique de change. Ainsi, une meilleure compréhension de ce lien nous aidera à mieux cerner les facteurs qui influent la détermination des prix.

La transmission des variations du taux de change désigne en général à la fois la répercussion sur les prix d'importations et sur les prix à la consommation mais on va dans notre étude seulement s'intéresser à des prix à la consommation.

La transmission des variations du taux de change peut-être complète si une dépréciation de monnaie nationale a généralement comme effet attendu d'accroitre les prix des biens importés et si elle se répercute entièrement sur les prix des importations. Alors qu'elle est incomplète lorsqu'une partie seulement de la dépréciation est transmise aux prix des importations.

Si le degré de répercussion est élevé, l'ajustement du taux de change nécessaire pour corriger une position insoutenable du solde des transactions courantes sera relativement modeste. L'inverse est vrai si la répercussion est faible(33(*)).

Le processus de transmission des variations du taux de change est représenté par la relation entre le taux de change nominal et le niveau des prix intérieurs. Ce processus comprend deux étapes :

- Les mouvements du taux de change se répercutent sur les prix à l'importation ;

- Les variations des prix à l'importation influent sur les prix à la consommation (34(*)).

Habituellement, une variation du taux de change se répercute sur les prix à la consommation par l'influence qu'elle a sur la demande de produits importés. Ainsi, une dépréciation donnant lieu à une majoration du prix des biens importés fera augmenter la demande de biens produits au pays qui concurrencent les importations. Lorsque cette demande s'intensifie, elle exerce des pressions à la hausse sur les prix intérieurs et les salaires nominaux.

I.3.3.1 Transmissions au prix à l'importation

Une dépréciation de la monnaie nationale a généralement comme effet attendu d'accroitre les prix des biens importés.

Si elle se répercute entièrement sur les prix des importations, la transmission est dite « complète ». Il est toutefois important de souligner que la transmission sera complète si le coût marginal des échanges internationaux est constant (les coûts des échanges internationaux sont constitués de tous les éléments qui créent des écarts entre les prix des biens sur les marchés intérieur et extérieur).

Par contre, si une partie seulement de la dépréciation est transmise aux prix des importations, la transmission est partielle ou incomplète.

Le degré et la vitesse de la transmission aux prix des biens importés sont fonction de plusieurs facteurs dont principalement :

- La durée prévue de la dépréciation ;

- Les coûts liés à l'ajustement des prix ;

- Les conditions de la demande(35(*)).

BETTS et DEVEREUX (1996) ont adopté l'hypothèse d'une certaine rigidité des prix des importations dans la monnaie locale, c'est-à-dire que les prix des importations ne sont pas entièrement préétablis mais mettent un certain temps à ajouter.

Dans ces conditions, l'ampleur de la transmission dépend du degré de rigidité des prix des biens importés, autrement dit, plus ces prix sont rigides dans la monnaie des pays importateurs, plus le degré de transmission est faible.

I.3.3.2 Transmission aux prix à la consommation

Le panier de consommation utilisé pour calculer l'indice des prix à la consommation d'un pays comprend habituellement des biens produits au pays et des biens importés de l'étranger. Le degré de transmission des variations du taux de change à l'IPC sera donc fonction du taux de transmission aux prix des biens importés, de la part occupée par les importations dans le panier des biens de consommation et de la réaction des produits intérieurs aux mouvements du taux de change.

En supposant que les prix des produits intérieurs sont insensibles aux variations du taux de change, il y a 2 raisons au moins pour lesquelles la transmission aux prix à la consommation peut ne pas être intégrale même si la transmission aux prix à l'importation l'est.

Premièrement, les coûts de distribution comme les coûts de transport, de commercialisation et de services, peuvent créer des écarts entre les prix à l'importation et les prix à la consommation, écarts qui fluctueront si les distributeurs ajustent leurs marges bénéficiaires en réaction aux mouvements de la monnaie locale.

Deuxièmement, l'application de stratégies de prix différentes par les grossistes étrangers et les détaillants locaux à l'égard des produits vendus sur le marché national peut expliquer que la transmission aux prix à la consommation soit inférieure à la part des biens importés dans le panier de l'IPC même si la transmission aux prix à l'importation est complète. Cela peut-être le cas, par exemple lorsque les sociétés étrangères exportatrices fixent leurs prix dans la monnaie de leurs pays, pendant que les détaillant locaux préfèrent les établir dans la monnaie nationale. Toutefois, comme il a été mentionné précisément, les prix des produits nationaux fluctuent généralement en fonction des mouvements du taux de change. Ce qui contribue aussi à expliquer pourquoi le taux de transmission de ces mouvements aux prix à la consommation n'est pas nécessairement égal à la part qu'occupent les importations dans le panier de l'IPC, et ce, même si la transmission aux prix à l'importation est intégrale.

Il importe de signaler que la sensibilité des prix des produits nationaux aux variations du taux de change est fonction de plusieurs facteurs tels que :

- La substitualité de ces produits aux importations ;

- Les coûts d'ajustement des prix intérieurs ;

- La rigidité des salaires nominaux (36(*)).

Généralement, dans les pays qui ont un taux d'inflation peu élevé et une devise stable, on peut s'attendre à ce que l'impact des mouvements du taux de change soit faible.

Enfin, l'impact des changements du taux de change sur l'inflation domestique peut être modifié en contrôlant l'inflation par l'établissement des nouvelles politiques monétaire et de change en s'orientant vers un assouplissement du taux de change et un cadre de ciblage d'inflation.

I.4 CONSEQUENCES DE LA RELATION LIANT LE TAUX DE CHANGE A L'INFLATION

I.4.1 Incidences de la transmission des variations du taux de change sur les prix à la consommation

Les variations du taux de change ont inévitablement des effets sur les prix à la consommation dans une économie ouverte comme celle de la République Démocratique du Congo. Ces effets peuvent être directs ou indirects, selon qu'ils s'exercent directement sur les prix ou par le biais de leurs répercussions sur la composition ou sur le niveau de la demande globale et sur les salaires.

Plus particulièrement, le taux de change influence directement l'inflation par le biais des biens importés et indirectement l'économie réelle par le biais du commerce extérieur ainsi que par le canal des anticipations.

La dépréciation de la monnaie a pour effet de modifier la composition de la demande, en stimulant tant la demande intérieure que la demande extérieure de produits nationaux. D'une part, le renchérissement des produits importés entraine un accroissement de la demande extérieure, qui exerce à son tour des pressions à la hausse sur les prix intérieurs. D'autre part, la dépréciation de la monnaie nationale rend plus compétitifs les produits d'exportation dont le prix en devises étrangères diminue automatiquement.

La demande s'accroissant, le prix des produits intérieurs (nationaux) exportables risque à son tour d'augmenter, ce qui s'ajouterait aux pressions à la hausse déjà exercée sur les prix intérieurs par l'augmentation du prix des biens importés. L'accroissement de la demande des produits extérieurs entraine aussi une augmentation de la demande de main-d'oeuvre et, peut-être, des hausses de salaires qui seront à leur tour, répercutées sur les prix (37(*)).

Les conséquences des variations du taux de change sur l'inflation dépendent de nombreux facteurs. Toutefois, ce qu'il faut retenir, c'est que l'inflation dépend en fin de compte de la politique monétaire et que les variations du taux de change sont elles-mêmes tributaires de l'orientation de la politique monétaire. Une politique monétaire axée sur la maîtrise de l'inflation ne permet pas aux variations du taux de change de dégénérer en spirale inflationniste. Certes, une dépréciation de la monnaie nationale se traduit à court terme, par une hausse du taux d'inflation, mais en longue période ce taux retourne vers l'objectif visé.

Les attentes d'inflation sont un important déterminant de l'évolution de l'inflation, et, dans la mesure où, elles se fondent sur les objectifs de la politique monétaire, elles contribuent à faciliter ce retour.

I.4.1.1 Effets directs et indirects d'une dépréciation de la monnaie nationale

Les effets de la dépréciation de la monnaie nationale sur les prix intérieurs sont illustrés ainsi :

1. Renchérissement des intrants importés ;

2. Augmentation de la demande des biens exportables ;

3. Augmentation de la demande intérieure de biens substituts ;

4. Augmentation de la demande de main-d'oeuvre ;

5. Augmentation des coûts de production ;

6. Renchérissement des biens substituts et biens exportables ;

7. Renchérissement des produits finis importés ;

8. Hausse des salaires ;

9. Augmentation des prix à la consommation (38(*)).

I.4.2 Les facteurs affectant le processus de transmission

Les principaux facteurs affectant le degré de transmission des variations du taux de change sur l'inflation sont entre autre :

- Plus le taux d'inflation et sa volatilité sont grands, plus le degré de répercussion n'est grand. Autrement dit, la crédibilité et l'efficacité de la politique monétaire ainsi qu'un maintien d'un bas taux d'inflation abaisse le degré de transmission ;

- Le degré de répercussion dépend de la part des importations dans le panier de consommation (plus le rapport de pénétration d'importation est grand, plus le degré de répercussion est grand) ;

- La composition de l'indice des prix à la consommation affecte le degré puisqu'il diffère selon les diverses catégories. Par exemple, le degré de transmission des variations du taux de change aux produits manufacturés s'avère moins important par rapport aux produits énergétiques et des matières premières ;

- Il faut aussi insister sur l'impact des développements internationaux de prix du pétrole qui peut souvent être tordu par les changements des impôts spéciaux de consommation. Donc, il s'agit d'une déclaration de l'influence des prix à l'importation et la dépréciation de la monnaie nationale qui peuvent conjointement être prises en compte, car la dépréciation plus élevée mènerait à des coûts de production plus élevés, qui traduisent alternativement des prix internes plus élevés ;

- Ce degré dépend aussi de la période de l'appréciation et de la dépréciation du taux de change et donc de la taille du changement pendant des périodes diverses (39(*)).

Plus important, la prise en compte de ces facteurs et de leurs incidences est insuffisante pour décrire d'une façon précise le degré de transmission des variations du taux de change sur les prix à la consommation. Pour l'évaluer, il faut aussi tenir compte des implications que ce degré a sur les politiques monétaires et de change.

I.5 EVOLUTION DU COUPLE TAUX DE CHANGE -INFLATION EN RDC

La monnaie nationale dans le cadre de la dualité des marchés financiers n'est pas convertible au taux de change officiel pour la plupart des transactions commerciales et financières en Afrique subsaharienne. La pénurie de devises observée dans les circuits officiels ne permet pas de satisfaire la démarche potentielle. Les agents économiques sont obligés de se ressourcer au marché parallèle qui couvre explicitement ou implicitement l'ensemble des opérations économiques. Le taux de marché noir des devises devient dès lors, l'élément déterminant dans la prolifération des tensions inflationnistes (40(*)).

Dans le cadre de l'économie de la RDC, les prix intérieurs s'ajustent régulièrement au taux du marché parallèle en régime de flottement. La résurgence de l'inflation lors de l'unification des taux de change parallèle et officiel en Août 1991 a résulté de l'affaiblissement de la pression fiscale et de la baisse drastique du concours financier international.

Les mesures prises le 19 juin 1981 pour restaurer l'équilibre macro-économique du pays ont apporté des résultats modestes et éphémères. La dévaluation de 40% du Zaïre-monnaie et l'allocation d'une dotation de 50 millions de dollars au financement des importations au taux officiel permirent le recul de marché noir des devises dont le taux de change subit une appréciation de 20% en Août-septembre de la même année (41(*)).

Ces résultats positifs ne furent conservés que quelques mois car l'envolée des prix reprit par la suite avec l'amplification des déséquilibres budgétaires et l'accumulation des mouvements à la baisse du cours de change (42(*)).

Par conséquent, les autorités gouvernementales vont mettre en place le 12 septembre 1983 le processus de libéralisation du régime des changes, en abandonnant le système de change fixe de manière à restaurer un système flexible géré par les banques sous l'égide de la banque centrale. De même, on procéda à l'abolition du régime des importations sans achat des devises (SAD) et une dotation de 20 millions de dollars fut allouée aux banques pour assurer le crédit intérieur. Un accord était également établi avec le FMI pour un prêt de 350 Millions de dollars sur une période d'une année et 3 mois(43(*)).

Les mesures mises en place devraient dynamiser l'économie en assurant l'élimination progressive des circuits parallèles de change et la stabilisation de la monnaie nationale. Alors, en application des mesures préconisées, le taux de change officiel fut établi à 29,9% Zaïres pour un dollar pour suivre le cours du marché parallèle en septembre 1983, en subissant une dépréciation d'environ 15%.

En octobre 1986, la pénurie des devises se généralise dans les instances officielles du fait de la dégradation des termes de l'échange des principales matières premières exportées par l'Etat congolais et la baisse du dollar américain au niveau international. Ainsi, les grandes entreprises publiques furent autorisées à utiliser leurs propres canaux de financement en devises, sans passer par les circuits institutionnels. On assiste dès lors à la prolifération du marché parallèle de devises, entretenue par l'inflation galopante et la dépréciation systématique du Zaïre-monnaie.

En 1990, les tensions sociopolitiques étaient vives compte tenu du délabrement de la situation économique. En effet, le taux d'inflation annuel était de 265% et la dépréciation de la monnaie locale par rapport aux principales devises atteignait des proportions inquiétantes. Un dollar américain représentait 718,57 Z au marché officiel alors qu'il fallait disposer de 900,00Z pour le même montant au niveau des circuits parallèles. A cette époque, l'écart entre les taux de change parallèle et officiel était de 25%.

L'effondrement de l'économie congolaise s'et poursuivi par la suite et le taux de change officiel et parallèle étaient respectivement de 7.678,39 et de 15.000 Z pour un dollar (soit un écart de 100%) le 15 Août 1992. Le taux d'inflation dépassait dès lors 328% et le recours au financement monétaire se faisait systématiquement pour résorber le déficit budgétaire (44(*)).

Eu égard à ce qui précède, nous comprenons que la tendance à la hausse des prix demeure une caractéristique permanente de l'économie congolaise, tout comme la dépréciation de la monnaie locale, mais ce phénomène s'est accéléré depuis 1974.

Donc, la dépréciation de la monnaie congolaise constitue un processus interrompu qui perturbe les opérations économiques. D'après l'Institut National des Statistiques, cette monnaie aurai perdu environ 13% de sa valeur par rapport aux principales devises au taux officiel, de décembre 1986 à avril 1987. L'indice des prix à la consommation de l'INS indique un rythme annuel d'inflation de 77,1% en 1987.

Tableau 1 : Evolution des taux de change officiel et parallèle de 1980 à 1996

Année

Taux officiel

Taux parallèle

Prime

Prix

1980

2,8

6,4

2,30

5,8

1981

4,4

10,4

2,34

7,9

1982

5,7

13,5

2,34

10,8

1983

12,9

28,0

2,17

19,0

1984

36,1

36,2

1,00

28,9

1985

49,9

50,9

1,02

35,8

1986

59,6

65,7

1,10

52,5

1987

112,4

91,0

0,81

100,0

1988

187,1

235,8

1,26

182,7

1989

381,4

469,4

1,23

372,9

1990

718,6

738,1

1,03

676,0

1991

-

19318,8

-

14270,0

1992

-

756558,3

-

603500

1993

-

3112921

-

12594490

1994

1194,1

1209,8

-

3006697000

1995

7024,4

7452,1

-

19305654721

1996

 

52429,4

-

146216598052

Source : African Development Indicator, Banque Mondale.

- Taux de change officiel Zaïre/dollar ;

- Taux de change parallèle Zaïre/dollar ;

- Prime = ratio taux de change officiel sur le taux de change parallèle ;

- Prix= IPC (base 1987 = 100)

Nous constatons que la dérive de la monnaie congolaise a commencé véritablement en 1990. En effet, tous les indicateurs subissent une évolution catastrophique se manifestant par l'explosion des prix. Au début de cette année, 1 dollar s'échangeait à 500 Z contre 2350Z en fin d'année.

D'après l'IRES, le taux d'inflation était de 785,3% pour les 9 premiers mois de l'année 1991 sur l'ensemble du territoire congolais, en ce qui concerne les prix aux marchés. Par contre, l'indice des prix du même organisme indiquait une hausse de 642,2% pour les prix aux magasins, on observe donc un taux d'inflation moyen d'environ 714% sur cette période.

L'analyse de RYELAND, sur l'inflation congolaise de 1960 à 1969 met en évidence le rôle majeur des taux de change officiel et parallèle dans la prolifération de la hausse des prix. La hausse des prix qui atteint 80% en 1962 subit de manière drastique l'impact du taux de change. En effet, dit-il : « Au Congo le taux de change a joué le rôle d'indicateur de prix : le taux officiel est l'élément principal qui vient dans la détermination des coûts et des prix à l'importation, à l'exportation, à la production manufacturière locale et, indirectement, à la production agricole, mais il ne change pas beaucoup. Au contraire le taux du marché parallèle fluctue quotidiennement en période d'inflation virulente ; ses mouvements sont l'effet des distributions massives de revenus dans certains secteurs ; qui, sous forme de transferts ou d'importation, font pressions sur les disponibilités en devises. (45(*))

Cette attitude a été constatée même avec le changement de monnaie nationale de Zaïre-monnaie au franc congolais, pour preuve, entre 1998 - 2001, alors que la Banque centrale administrait son taux de change avec des légers et rares réajustements, le taux du marché parallèle se dépréciait fortement et constamment : entre janvier-décembre 1999, 1 dollar US est passé de 2,45Fc à 4,5Fc sur le marché officiel, soit une dépréciation de 45%, alors qu'en réalité, au marché parallèle, il est passé de 3,2Fc à 25,50Fc le dollar US, soit une baisse de plus de 87%.

Les écarts étaient ainsi énormes entre ces deux taux au point qu'en fin 1998, celui-ci était de 50%, et est passé à 466,7% et 182,0% en 1999 et 2001. Ainsi, l'accroissement désordonné des prix sur les marchés des biens et services était défavorables à la monnaie congolaise qu'il envoyait facilement aux enfers, d'autant plus qu'il attisait la demande des devises étrangères (comme valeur refuge) dans un contexte hyper inflationniste (46(*)).

Parallèlement, il convient de souligner que ces pertes de valeur de la monnaie nationale entraînaient à leur tour des conséquences néfastes sur l'évolution du rythme général de formation des prix intérieurs. Et cela, d'autant plus que la majeure partie des biens vendus sur le marché intérieur congolais sont de nature « importés ».

Au terme de ce premier chapitre, nous avons compris comment nos variables opératoires qui sont le taux de change et l'inflation se comportent et se déterminent dans une économie ouverte. Nous pouvons conclure que pour un régime de change flottant (que soit dirigé ou libre), il existe une relation de causalité entre les mouvements du taux de change et les niveaux d'inflation.

Ainsi, il est primordial d'évaluer les mécanismes de causalité surtout que le degré de réactivité des prix intérieurs par rapport aux variations du taux de change a d'importantes conséquences sur les décisions prises au sein des entreprises à court tout comme à long terme.

En RDC, il a été observé, depuis les années 1960 jusqu'à nos jours, que les épisodes de dépréciation de la monnaie nationale par rapport aux devises étrangères se sont presque toujours accompagnées des fortes tensions inflationnistes, les prix des biens et services ont souvent tendance à se réserver avec la chute de la valeur de la monnaie locale.

CHAP II : ELABORATION ET EXECUTION DU BUDGET DE TRESORERIE DE L'ENTREPRISE

A la différence de l'Etat, le budget d'une entreprise n'est pas une simple application de dépenser. C'est un instrument de gestion et d'aide à la décision dont l'utilisation permet de s'assurer que les réalisations effectives (chiffres d'affaires, production, coûts, marges, ...) sont conformes aux objectifs établis ou ne s'en écartent que d'une façon peu significative.(47(*))

Une telle conception sous-entend pratiquement que les budgets sont établis pour une courte période (l'année généralement) et qu'ils constituent une décomposition des objectifs plus globaux que l'entreprise s'est fixés pour le moyen ou le long terme.

II.1 PREVISIONS DE TRESORERIE : PRINCIPES DE BASE

Gérer une trésorerie de l'entreprise repose sur de nombreux principes. Sans prétendre en dresser une liste exhaustive, nous pourrions rappeler les principes essentiels (48(*)) :

Ø Assurer la sécurité des disponibilités par la prévision de plusieurs sources de financement ;

Ø Tirer un rendement maximal des disponibilités, en ne laissant pas inutilisées ;

Ø Réduire les disponibilités au minimum ;

Ø Eviter les découverts (en faisant la chasse aux chèques, en contrôlant les dates de valeur, ...)

Ø Motiver, intéresser, informer tous les responsables de la gestion de trésorerie ;

Ø Contrôler, voire raccourcir le crédit-clients en accélérant les appels de trésorerie (versements d'acomptes) ;

Ø Contrôler, voire allonger le crédit-fournisseur ;

Ø Négocier le plus longtemps à l'avance les éventuels placements d'excédents de trésorerie et/ou crédits pour faire face aux insuffisances de trésorerie ;

Ø Mettre en concurrence les fournisseurs de fonds ;

Ø Saisir les opportunités de rendement élevés (emprunts, placements, ventes ou achat de devises, reports d'achats ou d'investissements, ...)

Le respect de ces principes implique que les flux de trésorerie soient rigoureusement contrôlés et anticipés. L'anticipation, le contrôle, en fait, la gestion des flux de trésorerie s'effectue à différents horizons :

- Quelques mois à l'avance ;

- Quelques jours à l'avance.

La pertinence et l'efficacité des décisions prises par le trésorier dépendent de la qualité des informations et des prévisions dont il dispose les flux de trésorerie. Pour prendre des décisions optimales de placement ou de financement de la trésorerie ; il faut non seulement suivre l'évolution de trésorerie au jour le jour, mais établir des prévisions relatives aux encaissements et décaissements de l'entreprise.(49(*))

§.1 L'HORIZON ET LE PAS DE LA PREVISION

Dans les prévisions de trésorerie, comme dans toutes les procédures de prévision, il faut distinguer l'horizon et le pas de la prévision. L'horizon peut-être défini comme la période de temps sur laquelle porte la prévision.

On peut élaborer des prévisions de trésorerie portant sur des périodes annuelles, ou pluriannuelles de 3 à 5 ans. C'est l'objet de plans de financement.

Sur un plan opérationnel, les prévisions de trésorerie sont établies, mois par mois, sur un horizon annuel ou parfois semestriel. Les prévisions de trésorerie sont établies en date de valeur sur un horizon plus étroit, compris généralement entre une semaine et un mois.

Le pas de la prévision est l'intervalle de temps qui sépare l'établissement, ou la révision, de deux prévisions successives. Le plan de financement est établi tous les ans ou par fois, deux ou plusieurs fois par an. Les prévisions de trésorerie mensualisées sont établies ou révisées tous les mois. Ou par fois, selon la nature de l'activité, plusieurs fois dans le mois. Les prévisions en date de valeur sont établies ou révisées chaque jours (50(*))

§2. QUI ELABORE LES PREVISIONS DE TRESORERIE ?

La situation est variable en fonction de la taille, de l'organisation de l'entreprise et de la place prise par la fonction financière au sein de cette organisation. Le plan de financement est généralement établi sous la responsabilité de la direction générale, avec le concours de la fonction financière. Le service de trésorerie de l'entreprise prend en charge la plupart du temps, l'élaboration du plan de trésorerie mensualisé, et des prévisions en date de valeur.

Mais l'élaboration de prévision de trésorerie requiert la collaboration et la participation de tous les services. Par ex, pour établir les prévisions d'encaissement sur vente, il faut connaître les conditions de vente et de crédits accordés par le service des ventes ou la direction commerciale. Pour les prévisions de décaissement sur achat, il faut connaître les conditions d'achat obtenues par le service des achats ou des approvisionnements. Les prévisions en date de valeur nécessitent de nombreux échanges d'informations avec les banquiers de l'entreprise. Les progrès réalisés dans la télétransmission facilitent ces échanges.

PRESENTATION DES DIVERS HORIZONS POSSIBLES DE LA PREVISION DE TRESORERIE

1. PLAN DE FINANCEMENT

HORIZON

PAS

OBJECTIFS

3 à 5 ans

Annuel ou semestriel

-Equilibre entre les emplois et les ressources

2. BUDGET DE TRESORERIE OU PLAN DE TRESORERIE (MENSUALISATION)

HORIZON

PAS

OBJECTIFS

1 an ou

Moins ou

Le semestre

Le mois

ou

Quinzaine

ou

semaine

-prévoir les encaissements

et décaissements ;

-prévoir les besoins

en crédits et les placements

-arbitrage entre les besoins de financement et le crédit,

placement et découvert.

L'établissement de ce document est articulé avec les plans de financement et d'investissement, en ayant pour buts :

Ø Etablissement d'un bilan et d'un compte de résultats prévisionnels ;

Ø S'assurer de la disponibilité de financement (augmentation du capital, crédits longs et moyen terme, ...), en fixant un échéancier ;

Ø Prévoir les financements complémentaires par des ressources court terme pour mieux les négocier ;

Ø Prévoir les placements de trésorerie, pour mieux les négocier ;

Ø Connaître le frais financiers auxquels il faudra faire face.

Ø Etc. (51(*))

3. PREVISION DE TRESORERIE AU JOUR LE JOUR EN DATE DE VALEUR (52(*))

HORIZON

PAS

OBJECTIFS

Le mois

ou

moins

Le jour

-l'encaisse zéro ;

-l'équilibre des

comptes bancaires

en valeur

-les arbitrages

Il est entendu que les aléas, les impondérables de toutes sortes rendent difficiles la prévision de trésorerie à l'horizon de l'année.

Le degré de fiabilité du document est lié à la qualité de l'information disponible et à la possibilité de prévision des montants et des échéances.

§.3 SUR QUELLES DONNEES DE BASE ?

Le diverses informations nécessaires à l'élaboration des prévisions sont recueillies auprès des divers services de l'entreprise. Les informations comptables et budgétaires peuvent avoir une place privilégiée. Mais les renseignements obtenus auprès des autres services (ventes, achat et approvisionnements, ...) sont indispensables, notamment lorsqu'il s'agit d'opérations déjà engagées.

Alors, le budget de trésorerie n'a de sens que s'il s'appuie sur des données d'exploitation établies avec rigueur. Il n'est, en effet, que le résultat de la consolidation des données d'exploitations et hors exploitation élaboré sur 12 mois selon une présentation mensuelle pour la plus classique.

Le budget de trésorerie débouche sur la production d'un bilan et d'un compte de résultats prévisionnels.(53(*))

La méthodologie présentée trouvera toute sa dimension grâce à l'utilisation d'un tableur.

II.2. NOTIONS DU BUDGET OU PLAN DE TRESORERIE

Selon AHMED SILEM, le budget de trésorerie est un instrument de prévision financière à court terme permettant de connaître mois par mois l'évolution de la position de trésorerie de l'entreprise. Ce budget reprend l'ensemble des recettes, des dépenses et nous indique comment va être notre reliquat d'argent liquide (en caisse ou en banque), à la fin de chaque période (semaine, mois ou trimestre), en ne tenant compte tout d'abord que des mouvements (recettes ou dépenses). Si l'on désire un solde minimal de trésorerie, et si le reliquat y est inférieur ou négatif, il nous indique combien, il faut emprunter, combien nous pouvons investir à court terme, compte tenu des disponibilités.(54(*))

Le budget de trésorerie, c'est aussi l'état des dépenses et recettes issues de l'ensemble de la prévision budgétaire de l'entreprise. Son élaboration nécessite des informations complémentaires : échanges et notes de règlement.(55(*))

Pour ELIE COHEN, le budget de trésorerie constitue un ensemble de prévisions relatives aux recettes et dépenses prévisibles à court terme, compte tenu des activités et des projets de l'entreprise. L'élaboration d'un tel budget devrait être un préalable à toute décision concrète relative à la recherche de moyens de financement ou au placement de liquidités à court terme. (56(*))

II.3 LA MENSUALISATION DES PREVISIONS DE TRESORERIE

II.3.1 OBJECTIF DE LA MENSUALISATION

L'objectif de la mensualisation est de transformer les emplois et ressources annuelles du plan financier en encaissement et décaissement mensuels. la mensualisation fera apparaître, mois par mois, une trésorerie excédentaire ou déficitaire.

Le pas mensuel doit-être observé dans tous les cas ? Le pas peut-être variable selon l'activité ou les contraintes propres de l'entreprise.

II.3.2 METHODES

Plusieurs méthodes ont été proposées. Elles reposent toutes sur les principes de base communs qui peuvent être ainsi résumés (57(*))

Ø D'abord, traduire les opérations d'exploitation en recettes et dépenses mensuelles ;

Ø Ensuite, intégrer les opérations hors exploitation notamment les investissements ou les opérations financières prévues dans le plan financier ;

Ø En fin, faire apparaître les besoins de crédit lorsque la trésorerie est déficitaire, et les possibilités de placement en cas de trésorerie excédentaire.

II.4 PREVISION DES RECETTES ET DES DEPENSES DU BUDGET DE TRESORERIE

L'élaboration du budget de trésorerie repose sur l'établissement d'un échéancier prévisionnel des recettes et dépenses relatives à l'exercice à venir.

II.4.1. LES OBSTACLES RENCONTRES DANS L'ELABORATION DU BUDGET DE TRESORERIE

L'élaboration de ces prévisions rencontre deux ensembles majeurs d'obstacles.

1° Les difficultés générales inhérentes aux prévisions de gestion

Une première série d'obstacles à trait aux difficultés générales inhérentes à toutes les prévisions de gestion.

En effet, la prévision socio-économique n'est pas une science exacte et aucune méthode, aussi rigoureuse soit-elle, ne donne une garantie absolue de précision sinon d'exactitude. Aussi les responsables d'entreprise qui cherchent à anticiper l'évolution future des activités dont ils ont la responsabilité n'ont-ils qu'une certitude : celle de commettre des erreurs de prévisions.(58(*))

En matière de gestion, l'effort prévisionnel se trouve entaché d'une double incertitude. D'une part, les évolutions de l'environnement socio-économique qui influencent les activités de chaque entreprise soulèvent des problèmes complexes d'anticipation. Si les variations de conjoncture économique peuvent encore donner lieu à un effort de modélisation assez nettement circonscrit, les variables sociales, politiques et culturelles peuvent préserver des surprises radicales au prévisionniste. C'est ainsi que des faits aussi marquants comme des conflits sociaux, des changements de régime, le déclenchement de conflits armés nouveaux, l'évolution de conflits ou de négociation encours peuvent bouleverser le cadre des activités industrielles et commerciales sans avoir pu être anticipées par les systèmes de gestion prévisionnelle, plus ou moins élaborés, mis en place par les entreprises. D'autre part, même lorsque les évolutions globales de l'environnement socio-économique peuvent-être correctement anticipées ; l'appréciation de leur impact spécifique sur chaque entreprise demeure particulièrement délicate.

Mais, même si la prévision constitue un exercice aventureux, les entreprises sont contraintes de s'y livrer, chaque fois qu'elles préparent des décisions qui engagent l'avenir. Même s'ils sont certains de commettre des erreurs de prévisions, les gestionnaires sont condamnés à un effort d'anticipation lorsqu'ils lancent un investissement, un nouveau produit, une campagne publicitaire, un nouveau procédé de fabrication ou un effort de formation du personnel.

2° Les difficultés techniques propres aux prévisions de trésorerie

Outre les difficultés générales rencontrées par tout effort de prévision en gestion, l'anticipation des flux de trésorerie comporte également des difficultés techniques spécifiques. La gestion de la trésorerie cherche en effet à jouer sur les décalages de règlement favorables ou défavorables, entrainés par les opérations de l'entreprise. La prévision de ces décalages constitue donc un des problèmes technique essentiels que les trésoriers doivent affronter.

II.4.2 LA PREVISION DES FLUX DES RECETTES ET DES DEPENSES

La prévision des flux monétaires repose sur un classement de ces mouvements qui permet de dissocier :

- Les recettes et les dépenses,

- Les flux liés à l'activité d'exploitation et ceux liés aux autres opérations de l'entreprise.

L'application conjointe de ces deux critères de classement permet de dégager la structure d'ensemble du budget de trésorerie.

1° LA PREVISION DES RECETTES ET DEPENSES D'EXPLOITATION

Les flux d'exploitation sont liés aux opérations relevant de l'activité de production, d'approvisionnement et de vente.

Les flux de recettes sont principalement fournis par les ventes de marchandise, de services et de produits finis. Ces flux posent deux problèmes de prévision.

En premier lieu, la prévision des ventes elle-même relève essentiellement d'études commerciales : grâce à la connaissance de la clientèle et des marchés, les responsables de l'entreprise s'attachent à prévoir l'évolution des quantités vendues et des prix. En général, ces prévisions se fondent sur une extrapolation des réalisations passée ; elles présentent une fiabilité satisfaisante pour toutes les activités qui connaissent une évolution régulière ; en revanche, les données sont plus précaires lorsqu'elles portent sur des ventes susceptibles d'être affectées par des transformations importantes imputables à l'environnement (lancement d'un nouveau produit par des concurrents, apparition d'une technologie concurrente ...) ou à l'initiative de l'entreprise (opération promotionnelle visant à augmenter momentanément les ventes, modification du prix ou de la gamme ...).

En second lieu, les décalages dus aux délais de règlement accordés à la clientèle doivent être pris en compte. Or ces délais font l'objet des pratiques relativement stables, habituelles au métier exercé ou propres à l'entreprise. Ils peuvent donc faire l'objet d'une prévision fiable. On peut alors écriture :

.

Cette illustration permet de souligner l'intérêt d'une prise en compte des décalages introduits par des délais accordés à la clientèle, entre les ventes du

mois (i) et les recouvrements sur vente.

Les flux de dépenses liés à l'exploitation sont occasionnés par l'engagement de charges. Comme on l'a déjà souligné, seules les « charges monétaires », susceptibles d'être décaissée doivent-être ici prises en considération. Elles correspondent par exemple aux achats de marchandises, de matières premières, de fournitures et d'autres consommations intermédiaires, aux charges de personnel, aux impôts et taxes liés aux opérations de vente (taxe sur le chiffre d'affaires ou taxe à la valeur ajoutée, selon les pays), aux prestations de service effectuées par des partenaires extérieurs, ...

En revanche, certaines charges d'exploitation ne donnent pas lieu à des décaissements mais à l'évaluation comptable du coût correspondant à la dépréciation d'éléments de l'actif (dotation aux amortissements et aux provisions pour dépréciation) ou à l'anticipation d'un risque (dotations aux provisions pour risques et charges) ; elles ne doivent pas être prises en compte lors de l'élaboration du budget.

La prévision de ces charges d'exploitation s'appuie sur la connaissance des pratiques commerciales, techniques, sociales de l'entreprise elle-même. Elle requiert également des informations sur le mode d'intervention de partenaire extérieur et sur leur évolution possible.(59(*))

En particulier, les prévisions relatives au coût des consommations intermédiaires exigent des anticipations sur l'évolution des prix de certains marchés (matière première, hydrocarbures ...) et sur l'attitude des fournisseurs à cet égard. L'annonce d'un calendrier d'augmentation des prix par les organismes fournisseurs d'électricité ou par les transporteurs reste une pratique exceptionnelle et les prévisionnistes sont le plus souvent réduits à des conjectures fragiles. L'exemple des prix des hydrocarbures et en général, celui des matières premières traitées sur des marchés volatils, illustrent bien les difficultés de telles prévisions.

Par ailleurs, les prévisions relatives à l'évolution à court terme des charges salariales peuvent être fondées sur des indications robustes à propos des effectifs et des qualifications des salariés. En revanche, les salaires posent des problèmes d'anticipations délicats ; lorsque les pratiques contractuelles sont régulièrement appliquées par des salariés et employeurs ou lorsque ceux-ci appliquent des politiques de « gel », ou de « modération » des rémunérations, la prévision peut-être sur des références stables ; en revanche, des tensions sociales et des conflits du travail, souvent imprévisibles, peuvent démentir ces mêmes prévisions.

En fin, les décaissements liés aux charges d'exploitation doivent-être prévus sur la base de délais de règlement dont l'entreprise peut éventuellement bénéficier de la part de ses fournisseurs, de l'Etat (pour les impôts et taxes) ou d'organismes de recouvrement des cotisations sociales.

2° LA PREVISION DES RECETTES ET DEPENSES HORS EXPLOITATION

Les opérations hors exploitations correspondent pour l'essentiel à des opérations d'investissement, de placement, de financement, ainsi que à des opérations spéculatives, volontaires ou involontaires. Elles peuvent également porter sur des activités exceptionnelles, génératrices de pertes ou profits.

Pour l'essentiel, les dépenses liées aux opérations d'investissement et les recettes apportées par les financements à terme sont aisées à prévoir. Elles résultent en effet, de décisions prises par l'entreprise elle-même et font habituellement l'objet d'une certaine préparation, ce qui conduit les responsables à établir à leur sujet, un calendrier à moyen terme.

Dans le cas des recettes fournies par les opérations de financement à court terme, la prévision est plus risquée. Cependant, la préparation du budget vise précisément à évaluer les besoins en ressources financières à court terme ; ces dernières constituent donc une des principales variables d'ajustement du budget de trésorerie et sont en général arrêtée en fonction des exigences d'un ajustement global des flux de trésorerie.

De même, certaines opérations spéculatives présentent manifestement un caractère prévisible. C'est par exemple le cas des cessions d'actifs décidées en vue d'obtenir des ressources qui permettront de financer les projets nouveaux (investissement, acquisition d'entreprise ...) ou, plus passivement, de redresser une trésorerie en difficulté. Les cessions posent cependant des problèmes d'évaluation. Le montant procuré par la cession peut-être parfois prévu grâce à la référence à des prix de marché significatifs, comme c'est le cas pour la cession d'immeubles ou d'actions ; mais même lorsqu'il existe un marché de référence, la volatilité des prix qui s'y forment peut ménager des surprises, favorables ou défavorables, pour l'entreprise. Lorsque ce dernier est trop étroit, les prévisions sont entachées d'une réelle fragilité.

En fin, de nombreux faits exceptionnels, générateurs de recettes et dépenses, soulèvent des problèmes de prévision quasiment insolubles et ne peuvent être inclus, de façon fiable, dans le budget de trésorerie. Dans ces cas, l'expérience des responsables de l'entreprise peut cependant fournir une estimation intuitive ou statistique relative à certains profits ou à certaines pertes exceptionnelles. Ainsi, dans la distribution moderne, la plupart des dirigeants de magasins à grande surface prévoient une charge exceptionnelle (vols, pertes, bris ...) et l'estiment à un pourcentage déterminé du chiffre d'affaires. (60(*))

II.5 ELABORATION ET LE CONTROLE DU BUDGET DE TRESORERIE

II.5.1 PRESENTATION D'UN MODELE DU BUDGET DE TRESORERIE

Le budget ou plan de trésorerie est un plan mensuel établi sur 12 mois. Les différentes rubriques sont :

Ø Le solde de trésorerie en début de mois ;

Ø Les flux de trésorerie d'exploitation ;

Ø Les flux de trésorerie hors exploitation ;

Ø Les flux financiers ;

Ø Le solde de trésorerie en fin de mois avant frais financiers (court terme), qui permet de calculer le coût de financement de la trésorerie ;

Ø Le solde de trésorerie après frais financiers (court terme).

II.5.1.1. SOLDE DE TRESORERIE EN DEBUT DE MOIS

Chaque début de mois, le solde de trésorerie de la fin du mois précédent est repris comme solde initial. Le premier solde de l'année doit entrer pour son montant réel, calculé hors budget.

Le solde de trésorerie est égal, à la somme algébrique des disponibilités, des valeurs mobilière de placement et de tous les concours bancaires à court terme.(61(*))

Parmi les concours bancaires, un des plus utilisés, l'escompte, n'apparaît pas au bilan. Autrement dit le solde de trésorerie initial calculé à partir des comptes annuels doit tenir compte des effets escomptés et non échus.

II.5.1.2. FLUX DE TRESORERIE D'EXPLOITATION

II.5.1.2.1. DEFINITION

Le flux de trésorerie d'exploitation est le flux de liquidités dégagé par les opérations courantes de l'entreprise.

Il est égal à la différence entre les produits d'exploitation encaissés et les charges d'exploitation décaissées.

A partir des comptes annuels, il peut-être obtenu par différence entre l'Excédent Brut d'Exploitation (EBE) et la variation du Besoin en Fond de Roulement d'Exploitation (BFRE).

Dans un budget de trésorerie, le flux de trésorerie d'exploitation s'obtient par la différence entre les encaissements d'exploitation et les décaissements d'exploitation.

II.5.1.2.2. LES ENCAISSEMENTS D'EXPLOITATION

Les montants apparaissant ici, sont des encaissements avant tout recours à l'escompte. Il s'agit en effet d'être cohérent avec la définition de la trésorerie d'une entreprise. Les encaissements s'obtiennent par application des délais d'encaissement aux produits TTC (Toute Taxe Comprise) récapitulés au bas du Tableau de Bord d'Exploitations.

II.5.1.2.3 LES DECAISSEMENTS D'EXPLOITATION

Sous cette rubrique, seront reprises :

1. Les charges d'exploitations TTC récapitulées au bas du Tableau de bord d'exploitation en leur appliquant les délais de décaissement idoines ;

2. Les charges abonnables qui ne nécessitent pas l'application de délais de décaissement ;

3. Toutes les autres charges décaissables ayant le caractère de charges d'exploitation et qu'on n'aura pas estimé nécessaire de faire figurer dans le tableau de bord d'exploitation ;

4. Les régularisations de la TVA ou ICA (selon le pays).

Il sied de noter que, les loyers de crédit-bail sont, en général, compris dans les charges d'exploitations. Pour des raisons de présentation, il est possible de basculer l'annuité de crédit-bail en flux financier, l'essentiel étant que le solde de trésorerie final n'en soit pas affecté.

II.5.1.3 FLUX HORS EXPLOITATION

Ils doivent figurer à ce poste, les éléments exceptionnels et ceux qui, par convention ou par nature, ne sont pas liés à l'exploitation.

C'est le cas :

1. De l'impôt sur les sociétés : acomptes et liquidation. Le budget de trésorerie doit ici être le reflet du bordereau, avis de l'administration fiscale pour ce qui est des dates de paiement ;

2. De la participation des salaires s'il y en a une et dans la mesure où elle est décaissée ;

3. De tous les éléments exceptionnels significatifs et prévisibles.

II.5.1.4. FLUX D'INVESTISSEMENT

Les flux d'investissement concernent les investissements eux-mêmes et les désinvestissements.

Ø Les premiers pour leur valeur d'achat TTC, imputés aux dates de décaissement prévisibles.

Ø Les seconds pour leur valeur TTC, imputés aux dates d'encaissement prévisibles.

II.5.1.5 FLUX FINANCIERS

Les flux financiers concernent :

Ø Les encaissements de nouveaux emprunts, subventions, prêts participatifs ;

Ø Les apports en capital et en comptes courants ;

Ø Les remboursements d'emprunts et, si elles ne figurent pas dans les décaissements d'exploitation, les annuités de crédit-bail.

Le budget de trésorerie est le reflet des plans d'amortissement des emprunts tels qu'ils sont fournis par les organismes financiers.

II.5.1.6 SOLDE DE TRESORERIE EN FIN DE MOIS

Le solde de trésorerie en fin de mois se calcule en deux étapes :

1° le solde de trésorerie avant frais ou produits financiers à CT ;

2° le solde de trésorerie après frais ou produits financiers à CT, calculé ainsi :

Les frais ou produits financiers CT sont obtenus en appliquant respectivement un taux de financement aux soldes de trésorerie négatifs ou un taux de placement aux soldes de trésorerie positifs. Leur détermination nécessite de choisir un mode de financement ou un mode de placement CT en fonction, des paramètres de choix indiqués précédemment. Le calcul nécessite par ailleurs d'anticiper l'évolution des taux offerts.

Pour ANNE MARIE KEISER, cette démarche proposée ne correspond qu'imparfaitement à la réalité dans la mesure où les choix et les calculs sont effectués à partir d'un solde de trésorerie mensuel et non pas sur des positions en trésorerie quotidiennes. La méthode est, donc, moins précise que toute approximation fondée sur une extrapolation du BFR moyen.(62(*))

II.5.2. STRUCTURE GENERALE DU BUDGET DE TRESORERIE

Pour toute catégorie d'entreprises (industrielle, commerciale, de service, ...), la structure de leurs budgets de trésorerie d'une manière générale se présente comme suit :

BUDGET DE TRESORERIE D'UNE ENTREPRISE

 

J

F

M

...

D

Cumul

A. Solde de Trésorerie initial

 
 
 
 
 
 

+ Encaissements d'exploitation TTC

· Ventes/activités A

· Ventes/activités B

· Autres

-Décaissements d'exploitation TTC

· Achat/approvisionnement A

· Achat/approvisionnement B

· Frais de personnel

· Charges sociales

· Charges externes soumises à TVA ou ICA

· Charges externes non soumises à TVA ou ICA.

· TVA ou ICA (impôts et taxes)

 
 
 
 
 
 

B. Total flux de trésorerie d'exploitation.

 
 
 
 
 
 

+ Encaissements hors exploitation

- Décaissements hors exploitation

· Impôts sur les sociétés

· Participation

· autres

 
 
 
 
 
 

C. Total flux de trésorerie hors-exploitation

 
 
 
 
 
 

+ Cessions d'immobilisation

- Acquisition d'immobilisation

 
 
 
 
 
 

D. Total flux d'investissement

 
 
 
 
 
 

+ Encaissements d'emprunts, subventions, apport en capital, comptes courants ...

- Remboursement d'emprunts

 
 
 
 
 
 

E. Total flux financiers

 
 
 
 
 
 

+ Encaissements d'emprunts, subventions, apport en capital, comptes courants ...

- Remboursement d'emprunts

 
 
 
 
 
 

A+B+C+D+E = F

Solde de trésorerie avant frais ou produits financiers CT

 
 
 
 
 
 

G. Frais ou produits financiers CT

 
 
 
 
 
 

F+G = Solde de trésorerie après frais ou produits financiers CT

 
 
 
 
 
 

II.5.3 PHASES DU BUDGET DE TRESORERIE

Le budget de trésorerie constitue un instrument fondamental de la gestion financière à court terme, tant dans la phase d'élaboration que dans la phase de suivi à postériori.

II.5.3.1 L'ELABORATION DU BUDGET

Dans la phase d'élaboration, le budget permet de tester la cohérence de l'ensemble des évolutions prévisibles, compte tenu, à la fois des décisions préparées par l'entreprise, et de transformation de son environnement. Les projets font en effet l'objet d'une préparation itérative. Les responsables de la confection du budget centralisent l'ensemble des prévisions et des projets arrêtés par les gestionnaires de l'entreprise. Leur globalisation dans le cadre du budget peut conduire à constater que ces prévisions initiales s'organisent d'emblée en un ensemble cohérent et équilibré ; mais une telle hypothèse est peu probable.

En réalité, la globalisation des différentes prévisions fait généralement apparaître un risque de déséquilibre, le plus souvent parce que la réalisation simultanée de tous les projets envisagés conduirait à une dégradation insupportable de la trésorerie. Les responsables financiers proposent alors des modifications susceptibles de rétablir un équilibre prévisionnel, soit par la modification de certains projets (par exemple, le report de projet d'investissements trop consommateurs en liquidités ou l'accélération d'un programme de cession d'actifs) ; soit par la recherche de concours externes (par ex, un appel à des ressources bancaires à CT). Selon le style de gestion adopté par les dirigeants de l'entreprise, ces modifications seront imposées par la direction générale ou négociées entre cette dernière et les différents responsables de gestion. De même, le processus d'ajustement des budgets peut s'effectuer en un seul cycle ou comporter plusieurs navettes entre les responsables financiers chargés de préparer le budget, la direction générale et les différents cadres qui proposent des éléments de prévisions relatifs à une division, à une fonction ou à un département de l'entreprise.

LE CYCLE DE LA PREPARATION BUDGETAIRE : UN EXEMPLAIRE DE CALENDRIER

Début Septembre

Début octobre

Mi-octobre

Début Novembre

15 ou 30

15 Décembre

.. ..

Au terme de cette phase d'élaboration budgétaire, les responsables de trésorerie disposent d'un cadrage global qui leur permet de préparer et de programmer des décisions concrètes de financement ou de placement à court terme.(63(*))

La procédure d'élaboration budgétaire peut atteindre une complexité coûteuse lorsque l'entreprise comporte de nombreuses entités, dotées d'une certaine autonomie éventuellement situées à une grande distance les uns des autres. De même, les délais d'étude, de négociation, de décision et d'adaptation s'allongent notablement lorsque des navettes sont prévues. C'est pourquoi la procédure budgétaire doit s'efforcer de réaliser un équilibre entre la nécessité d'une certaine décentralisation qui permet de coller au terrain et d'établir des prévisions aussi réalistes que possibles, la direction et les unités de base de l'entreprise et la nécessité de maîtriser les coûts et les délais de l'élaboration du budget.

II.5.3.2 LE SUIVI ET LE CONTROLE DU BUDGET

Dans sa phase d'exploitation, le budget de trésorerie constitue un instrument efficace de suivi et de contrôle de la bonne marche de l'entreprise.

La démarché de base adopté dans cette phase de suivi consiste à comparer systématiquement les flux monétaires prévus à ceux effectivement constatés (réalisés). Cette comparaison conduit notamment à constater une simple convergence entre prévision et réalisation. En général, elle permet plutôt d'observer des dérapages ou des dérives correspondant à un écart significatif entre les recettes et dépenses budgétées et les flux réels. Le constat de ces écarts appelle des justifications qui permettent d'en déceler les causes. Celles-ci peuvent-être liées à l'insuffisance des efforts apportés à la réalisation des projets. Elles peuvent aussi être imputables à des évolutions imprévisibles de l'environnement qui ont exigé une modification sans délai des projets de l'entreprise. Elles peuvent en fin révéler des défauts du budget initial qui, sur certains points, fait preuve d'un réalisme insuffisant.

Le contrôle du budget de trésorerie débouche sur des actions adaptatives qui traduisent une réaction rapide aux évolutions observées.

SUIVI ET CONTROLE DU BUDGET DE TRESORERIE

II.5.4. PRISE EN COMPTE DU TAUX DE CHANGE ET DE L'INFLATION

Comme nous venons de le voir précédemment, le budget de trésorerie résulte de l'ensemble des budgets qui sont élaborés à différents niveaux au sein de l'entreprise :

- Budget des ventes ;

- Budget des achats (approvisionnement) ;

- Budget de production ;

- Budget des emprunts ;

- Budget des investissements ;

- Budget des impôts et taxes ;

- Budget des changes du personnel ;

- Etc

Ces différents budgets donnent lieu à des entrées ou sorties des fonds pour l'entreprise, mais ces fonds sont exposés à l'évolution de l'environnement économico-financier à travers ses indicateurs tels que le taux de change et l'inflation.

La prise en compte de ces variables macroéconomiques dans l'élaboration de ces budgets permettra aux responsables de l'entreprise qui sont des décideurs à émettre un point de vue sur des données réelles et non nominales.

En ce qui concerne le budget des ventes, toutes les recettes qui seront générées au cours de l'année n'ont pas la même valeur, à cause de la baisse du pouvoir d'achat des consommateurs et de la dépréciation de la monnaie locale par rapport aux devises étrangères, c'est ainsi que à chaque pas du budget le trésorier doit évaluer les recettes en terme réel par rapport aux prévisions afin de corriger les écarts, ajuster les encaissements futurs en fonction d'un taux d'inflation évolutif et du taux de dépréciation de la monnaie en se basant sur des données des périodes précédentes.

Au niveau du budget des achats où il ya décaissement de fond, et surtout si ces achats sont effectués en dehors du pays en devises étrangères, le trésorier doit à chaque pas du budget prévoir un taux de change pour lequel les achats seront enregistrés et déflaté à chaque révision budgétaire pour évaluer les dépenses en terme réel afin de dégager les écarts à corriger.

Quand on élabore le budget d'investissement, on prévoit les charges qui seront supportées et puis, on estime les produits d'exploitation et hors-exploitation dans un univers certain tout comme incertain. Si dans un univers certain on maitrise la demande mais l'évolution de l'environnement économico-financier peut échapper au contrôle du gestionnaire. Alors une étude de faisabilité financière rigoureuse de l'entreprise doit, par conséquent, intégrer l'inflation dans l'évaluation. La prise en compte de l'inflation au niveau des investissements peut se faire de deux manière différentes : Lorsque le taux d'actualisation utilisé est exprimé en termes nominaux, il est logique que les flux prévisionnels engendrés par le projet le soient aussi, mais lorsque le taux est exprimé en termes réels, il convient aussi d'exprimer les flux futurs engendré par le projet en terme réels.(64(*))

La relation entre taux réel, taux nominal et inflation est la suivante :

A l'issue de ce chapitre, nous retenons que le budget de trésorerie d'une entreprise est un instrument de prévision financière à court terme permettant de connaître mois par mois l'évolution de la position de trésorerie de l'entreprise.

L'évolution et le suivi du budget de trésorerie permettent de préparer et mettre en oeuvre des décisions financières qui portent sur la recherche de financements complémentaires à court terme en cas de déficit et sur la recherche de placements liquides mais rémunérateurs, pour les périodes sur les quelles un excédent peut-être réalisé.

Mais nous avons compris que un instrument est buté aux problèmes de l'évolution de l'environnement économico-financier qui perturbe les prévisions faites au début de la période d'exercice, c'est ainsi qu'une prise en compte des ces variables qui échappent au contrôle du gestionnaire permet de prendre des décisions sur des données réelles qui reflètent la réalité sur terrain.

CHAP III. : PRESENTATION DE LA COMPAGNIE SUCRIERE DE KWILU NGONGO

I. HISTORIQUE ET LOCALISATION

La compagnie sucrière est une société à caractère agro-industriel et commercial créée le 08 avril 1925, dont l'actionnaire principal était « SOGESUCRE » à Bruxelles, communément appelée aujourd'hui « GROUPE SUCRIER, SA ».

Elle a sa direction générale et son siège d'exploitation en Belgique, un centre de production qui se situe à 17 Km de la route nationale N°1 dans le secteur de KWILU-NGONGO, district des Cataractes, province du Bas-Congo en République Démocratique du Congo.

II. FORME JURIDIQUE

La compagnie sucrière est une société par action à responsabilité limitée en sigle « SARL ». Elle est aussi une société paraétatique dont l'Etat Congolais est partenaire pour 40% et 60% pour le Groupe sucrier belge.

III. ACTIVITES DE LA COMPAGNIE SUCRIERE

En tant que société à caractère agro-industriel, la compagnie sucrière entreprend trois principales activités pour la production de son sucre notamment :

- L'activité culturale ;

- L'activité industrielle ;

- L'activité commerciale.

III.1. ACTIVITE CULTURALE

C'est l'activité principale de l'entreprise dans la mesure où la culture de la canne à sucre constitue la matière première pour la production du sucre. C'est la direction agronomique qui s'occupe de la culture et de l'entretien. Celle-ci comprend le service d'exploitation agricole, la mécanisation agricole et une division de recherche agronomique qui travaille en collaboration avec la mécanisation aéronautique.

III.2 ACTIVITE INDUSTRIELLE

La direction Usine comprend trois Département dont celui d'entretien électrique, celui de la mécanisation et en fin celui de la fabrication du sucre. Cette direction travaille en collaboration avec la direction agronomique.

III.3 ACTIVITE COMMERCIALE

Vues les activités entreprises, la compagnie sucrière s'efforce de satisfaire tant soit peu les besoins des consommateurs locaux qu'étrangers en poursuivant ses objectifs qui sont d'ordre financier, social et économique.

III.3.1 OBJECTIF FINANCIER

La raison d'être de toute entreprise est non seulement la satisfaction des besoins des consommateurs, mais aussi la réalisation du profit qui est une nécessité pour sa survie. Pour permettre de financer l'outil de production et de satisfaire les besoins de la main-d'oeuvre, il faudrait que les produits puissent couvrir l'ensemble des charges de l'entreprise.

III.3.2 OBJECTIF SOCIAL

Il faut noter que l'homme est l'acteur principal dans l'entreprise, c'est-à-dire il est au centre des activités de l'entreprise, c'est pour cette raison que l'entreprise cherche à motiver ses travailleurs et à améliorer leurs conditions de vie pour augmenter la productivité de chaque individu. Ceci est aussi rendu possible par une production efficiente pour atteindre un niveau optimal de profit.

III.3.3 OBJECTIF ECONOMIQUE

Pour sauvegarder la viabilité de l'entreprise, elle doit produire les biens et services pouvant satisfaire les consommateurs. La sucrière produit et commercialise le sucre et ses sous-produits, participe au développement du pays dans plusieurs domaine :

- Industrialisation ;

- Marché d'emploi ;

- Recettes fiscales ;

- Etc.

Notons que la production et la commercialisation du sucre s'inscrivent dans le cadre de son activité principale.

Signalons également que les activités de la compagnie sucrière s'étalent sur deux (2) période à savoir :

Ø La période de la campagne où le sucre et ses sous-produits (l'alcool, acétylène, chaux, hydrate) sont fabriqués. Elle va généralement de la fin du mois de mai jusqu'au début du mois de novembre.

Ø La période de l'inter campagne où l'on procède à l'entretien des plantations de canne à sucre et des machines, l'usine étant à l'arrêt.

IV. STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT

La compagnie sucrière est gérée par un conseil d'Administration, dirigé par un Administrateur Délégué, un Administrateur Directeur (représentant de l'Etat Congolais) et un comité de gestion journalière. Notons que chaque Direction a plusieurs départements et sous-départements.

IV.1 ORGANIGRAMME DE LA COMPAGNIE SUCRIERE DE KWILU-NGONGO
IV.2 FONCTIONNEMENT DES DIRECTIONS, DEPARTEMENTS ET DIVISIONS DE LA COMPAGNIE SUCRIERE DE KWILU-NGONGO

A ce niveau, nous allons faire quelques commentaires sur l'organisation ou les attributions de chaque élément de l'organigramme.

Ø ASSEMBLEE GENERALE

C'est la haute hiérarchie qui a le pourvoir de modifier les statuts. Elle est ordinaire et se tient une fois l'an. L'assemblée extraordinaire est convoquée quand le besoin se présente.

Ø LE CONSEIL D'ADMINISTRATION

C'est l'organe qui a pour but d'administrer et de prendre les décisions qui intéressent l'entreprise, notamment :

- Les opérations d'acquisition, les opérations de cession, les opérations de prise de participation ;

- Le conseil d'administration est composé les membres, actionnaires et non actionnaires. Toutes les matières non réglées par l'assemblée sont de sa compétence. C'est ainsi qu'il dispose d'un pouvoir plus large et sans réserve.

Ø COLLEGE DE COMMISSAIRES AUX COMPTES

La compagnie sucrière de Kwilu-Ngongo ne dispose que de deux commissaires aux comptes qui sont directement associés à l'assemblée générale des actionnaires.

Ø DIRECTION GENERALE

Sur le plan structurel, la direction générale organe de gestion dans la structure hiérarchique de la société. Elle est composée d'un Administrateur Délégué, d'un Administrateur Directeur Général et d'un Secrétaire général technique.

Il s'agit des directions suivantes :

· Direction des Usines qui supervise toutes les Usines de fabrication, notamment du sucre et des sous-produits.

· Direction agronomique qui a pour objectif l'optimisation et la réalisation de la politique agronomique de la compagnie. En effet, l'amélioration de rendement en cannes pour l'accroissement sans cesse de la production sucrière et ses sous-produits.

· Direction financière et commerciale : elle revient de l'ancienne Direction administrative et financière suite à la note de service N°08 du 18 Janvier 1991, la Direction administrative et financière n'a gardé, en son sein, que les finances, la commerciale et la comptabilité. En raison de ce qui précède, nous l'avons baptisée Direction Financière et commerciale.

II. DIVISION COMPTABLE ET LA DIVISION BUDGET-CONTROLE ET AUDIT

II.1 LA DIVISION COMPTABLE

La division comptable joue un rôle important dans la mesure où elle est la finalité de toutes les opérations qui s'effectuent au sein de l'entreprise principalement sur les achats et les ventes en enregistrant les différentes opérations et en passant les écritures y afférentes.

II.1.1 Activité proprement dite

Comme signaler ci-haut, la compagnie sucrière produit et commercialise le sucre et ses sous-produits. La compagnie sucrière achète des fournitures, des machines, des produits et autres accessoires. Toutes opérations d'achat et de vente ont pour finalité la comptabilité en passant normalement par d'autres services avant l'enregistrement final, en l'occurrence : le service des achats, le service commercial, le service de budget, etc.

II.1.2 Les différents services de la Division Comptable

Elle est une division au sein de la direction financière et commerciale. Elle comporte un service clients, un service fournisseurs étrangers, un service fournisseurs locaux et un service des immobilisations.

II.1.2.1 Le service clients

Ce service est basé sur les entrées et les sorties. Les entrées se font sur base des pièces comptables telles que les reçus de caisse, la note de crédit tandis que les sorties de fonds sur base des factures et des notes de débit.

Ø Circuit

Pour acheter le sucre, le client écrit une lettre de demande de quota à la Direction financière et commerciale. Cette lettre est annexée au registre de commerce, de l'identification nationale et du numéro impôt du client. Toutes ces conditions doivent être remplies par le client avant d'obtenir le quota.

Un bon de paiement est établi par le service commercial qui permettra au client de payer à la caisse. Après ce paiement, un bon de livraison est établi permettant au client de retirer la marchandise et enfin, ce bon passe à la comptabilité par le biais du service commercial pour son traitement.

Chaque mois, tous les mouvements sont intégrés dans la comptabilité. Le magasin d'expédition fait la synthèse de toutes les sorties et les renseignements fournis par le chef du magasin doivent être en conformité avec la comptabilité.

Dans ce service, il ya une balance des comptes des tiers reprenant tous les clients et les différentes opérations effectuées.

Ø Différents documents utilisés par ce service

Parmi lesquels nous citons :

v La note de débit : c'est une facture complémentaire qui est établie pour deux fins à savoir :

- Lorsqu'il ya erreur de facturation, c'est-à-dire une erreur effectuée hors prix ;

- Lorsqu'il ya des travaux effectués par les différents services de la compagnie sucrière au profit du client qui permet de débiter le compte de celui-ci ; le jour du règlement, le compte sera annulé.

v La note de crédit : elle est établie pour :

- Erreur de facturation ;

- Les avantages de facturation accordés aux clients (ristourne). Notons que chaque moi, la compagnie sucrière établit, en dehors de la balance des comptes des tiers, le tableau de chiffre d'affaires qui reprend toutes les ventes et toutes les entrées.

Ce tableau reprend :

- Le stock initial (1)

- La production campagne + (2)

- Les autres entrées + (3)

- Le stock final - (4)

Chiffre d'affaires

Ce service s'occupe aussi des différentes tarifications en tenant compte des différentes taxes qui sont le précompte BIC, FPI, ICA et autres.

II.1.2.2. Le service fournisseurs étrangers

Pour produire la compagnie sucrière a besoin des fournitures, des machines et autres pour atteindre son objectif. Raison pour laquelle elle a un service des achats chargé d'établir les réquisitions pour la demande des prix auprès des fournisseurs qui, à leur tour envoient les factures pro forma dans lesquelles y sont mentionnées les prix. La commande sera confirmée au fournisseur qui offre un bas prix.

Après avoir confirmé la commande, un crédit documentaire est ouvert pour permettre au fournisseur de connaitre la solvabilité du client. Les factures sont réglées dans les 30 jours qui suivent la livraison des marchandises. Après la reception des marchandises, un bordereau de reception est établi par le service des achats qui est ensuite envoyé à la comptabilité. Ce bordereau est codifié si les marchandises sont stockées.

Ø Différents frais accessoires à l'importation

- Les frais de dédouanement qui sont imputés dans le compte 370200 ;

- Les frais OCC, ONATRA, OGEFREM, frais de transport des marchandises et autres frais d'intervention qui sont imputés dans le compte 370300 ;

- Les frais bancaires imputés dans le compte 370400 ;

Ø Ecritures (imputations)

Notons que plusieurs cas sont signalés pour les imputations, à savoir :

1er cas : si le bordereau de reception annexé à la facture est codifié, on débite le compte 390200 par le crédit des comptes 361100, 370200 et 370400.

2ème cas : si le bordereau de reception annexé à la facture n'est pas codifié, c'est-à-dire les marchandises ne sont pas gardées dans le magasin et qu'elles ont été utilisées directement sans être stockées, on débite le compte 61 par le crédit des comptes 361100, 370200, 370300 et 370400.

3ème cas : si le bordereau de reception est codifié et qu'il ya manquant, on débite le compte 390200 de la valeur de la marchandise réceptionnée en additionnant les frais accessoires, on débite aussi le compte 462200 si le manquant est consistant, mais s'il ne l'est pas, on débite le compte 64 charges et pertes diverses par le crédit des mêmes comptes (361100, 370200, 370300, 370400).

4ème cas : si le bordereau de reception de la facture n'est pas codifié et qu'il s'agit des immobilisations, on débite le compte 390200 par le crédit des mêmes comptes (361100, 370200, 370300 et 370400).

II.1.2.3. Le service fournisseurs locaux

C'est un service qui s'occupe de la gestion des fournisseurs locaux, c'est-à-dire des fournisseurs oeuvrant au pays. Ce service distingue deux sortes des fournisseurs locaux notamment :

- Les petits fournisseurs tels que COTEDI, SOFIMAR, Maison LARAK ;

- Les grands fournisseurs : ceux qui réalisent beaucoup d'opérations avec la sucrière voire pendant toute l'existence de la société. Nous citons l'O.NA.TRA, l'O.C.C, TRACTA Agrico, Matrico, Congo Texe, Tissa Kin. , Shalina Métal, Congo Fina, Elf, Cobil, ...

Il faudra noter que la gestion des fournisseurs consiste à faire le suivi des mouvements des comptes des fournisseurs.

Ø Pièces comptables utilisées

- La facture : document émis par le fournisseur adressé à son client dans lequel y sont mentionnés les détails des marchandises livrées et le montant à payer.

- Les preuves de paiement telles que le mandat de paiement (document qui montre la sortie de fonds au profit du fournisseur ou travailleurs), le chèque (document émis par la société pour honorer les factures des fournisseurs).

- Ordre de paiement : document émis par la finance dans lequel la compagnie sucrière donne l'ordre à son banquier de payer à un fournisseur précis un montant bien déterminé.

- Fonds à justifier : c'est un fonds retiré par les agents pour les achats ayant trait au bon fonctionnement de la compagnie.

Ø Imputation des pièces comptables 

Imputer une pièce consiste à :

- Indiquer le montant en Franc Congolais et en devise ;

- Indiquer le numéro des fournisseurs ;

- Indiquer le compte du plan comptable ayant trait à l'opération.

Ø Numérotation des tiers

Elle est fonction de :

- La fréquence de la reception des factures ;

- L'importance de l'opération réalisée.

Ø Saisie des pièces comptables

Une fois les pièces imputées, elles sont transmises à l'informatique pour la saisie. Après la saisie, elles sont retournées à la comptabilité pour la vérification moyennant un état de contrôle. Les erreurs qui ne sont pas décelées lors de la vérification feront l'objet des écritures comptables plus tard et seront enregistrées dans les dossiers O.D. (Opérations Diverses).

Ø Clôture mensuelle

Après avoirs résolu toutes les questions, une clôture est prévue à la fin de chaque moi. Elle est matérialisée par l'édition de deux documents à savoir :

- La balance de solde : c'est un document comptable de synthèse qui reprend le numéro des tiers, l'intitulé des comptes ou nom du fournisseur, le solde à la réouverture de l'année précédente (débit et crédit) ;

- La balance détaillée ou grand livre : c'est un document comptable qui donne les détails des renseignements sur les mouvements qui ont été enregistrés dans le compte fournisseurs pendant une période donnée. C'est aussi l'ensemble des extraits des fournisseurs pour une période donnée.

Ø Relation avec les autres services

Ce service entretient des relations particulières avec plusieurs autres services pour la bonne marche et la réalisation de leurs objets en l'occurrence :

- L'informatique pour la saisie et l'édition des documents comptables ;

- Le service finance pour le paiement des factures des fournisseurs locaux ;

- Le service commercial pour le paiement en compensation des factures fournisseurs locaux ;

- Magasin central pour s'assurer de la reception des marchandises des fournisseurs ;

- Archives pour retrouver les vieux documents traités pour un besoin de renseignement.

Ø La correspondance

Elle joue un rôle très important dans la gestion du compte fournisseur dans la mesure où elle permet de faire les réclamations auprès des fournisseurs, demander les extraits des comptes, envoyer les pièces comptables aux différents fournisseurs, accuser reception des courriers.

II.1.2.4. Le service des immobilisations

C'est un service qui s'occupe de la gestion des immobilisations. Une immobilisation est un bien durable, non consommable qui sert à l'activité de l'entreprise.

Ø Critères

Il ya trois critères pour qu'un bien soit considéré comme une immobilisation à savoir :

- La durée de vie égale ou supérieure à 3 ans ;

- La valeur importante ;

- La nature de l'immobilisation et son fonctionnement.

Ø Localisation et identification

Chaque actif doit être répertorié c'est-à-dire qu'il doit être identifié de manière complète avec plus de détail technique possible. La localisation physique est constituée par l'affectation d'un numéro matricule qui détermine la responsabilité de la gestion et l'emplacement.

Ø La réévaluation d'une immobilisation

La réévaluation d'une immobilisation est une opération par laquelle une entreprise ou un agent économique réajuste ou corrige dans le sens de la hausse la valeur d'acquisition de ses actifs immobilisés pour les adapter à la réalité économique.

Il ya la réévaluation libre et la réévaluation légale. Elle à pour but :

- D'actualiser la valeur d'acquisition des immobilisations encore en service et les faire apparaître à une valeur économique réelle dans le bilan ;

- De dégager les amortissements qui tiennent compte des valeurs réévaluées et puissent le cas échéant leur permettre de renouveler leur outil d'exploitation.

II.2. LA DIVISION BUDGET-CONTROLE ET AUDIT

II.2.1. Activité de la division

Le budget-contrôle et audit est l'une des divisions qui relève de la direction financière et commerciale. Elle a la responsabilité de préparer les prévisions budgétaires, leurs suivis et contrôle de la conformité d'écritures, des documents comptables, de la valorisation et de la surveillance des achats et des ventes de la compagnie sucrière. Elle est l'oeil au sein de la compagnie afin d'éviter la fraude. Un mois avant le passage d'une période à une autre, le chef de division envoie à tous les directeurs et chefs des départements de la sucrière, un modèle de fiche budgétaire pour pouvoir présenter leurs prévisions budgétaires.

Après récupérations de ces dernières, le chef de direction établi un budget provisoire avec l'aide de la direction financière et commerciale qui censée connaitre les ressources de la compagnie.

Si les prévisions sont supérieures aux ressources, ceux qui est généralement le cas, le chef de division, via la direction financière et commerciale, invite les directeurs et chefs des différents départements à aligner leurs prévisions et établir les priorités appuyées des justifications. Le chef de division et la direction financière vont apprécier la justification technique et financière ainsi que les opportunités des dépenses. Une fois l'équilibre atteint, le chef de division établit le budget définitif et envoie la fiche budgétaire à chaque directeur ou chef de département afin que ce dernier sache le budget qui lui est alloué.

La division budget-contrôle et audit tient une comptabilité budgétaire pour les besoins intenses de la compagnie. Elle dispose également d'une table des comptes du budget permettant l'identification et l'imputation facile de chaque opération.

II.2.2. Notion du budget à la sucrière

L'objectif ultime de toute entreprise étant de maximiser le profit, la compagnie sucrière est obligée de mettre en place tous les moyens pouvant lui permettre d'en arriver c'est-à-dire prévoir les dépenses et recettes possible, puis les comparer aux réalisations effectives pour enfin dégager le solde. Ceci est donc facilité par le budget.

II.2.2.1. Types

Du point de vue fonctionnement, la compagnie sucrière répartit ses activités en deux périodes. C'est ainsi que nous avons deux types de budget à savoir :

- Le budget campagne qui concerne la période allant du 1er juillet au 30 Novembre d'une année au cour de laquelle est produit du sucre ;

- Le budget inter campagne qui couvre la période allant du 1er Décembre de l'année N au 30 juin de l'année N+1 durant laquelle on procède à l'entretien des plantations de canne à sucre et des machines, l'usine étant à l'arrêt.

II.2.2.2. Caractéristiques du budget de la compagnie sucrière

- La compagnie sucrière étant une entreprise saisonnière, il convient de relever que son budget n'est pas calqué sur le modèle classique distinguant expressément le budget d'exploitation de celui de l'investissement : les deux budgets sont au contraire fusionnés dans un seul et même état de synthèse, les investissements étant toute fois nettement mis en évidence sous une rubrique spécifique ;

- Les éléments des emplois constitutifs du budget autre que les investissements ne sont pas nécessairement regroupés par nature des charges ou des frais comme en comptabilité générale, mais par grandes rubriques utilisatrices ou destinataires, mieux par Directions Liquidatrices des dépenses ou gestionnaires de budget ;

- Le budget, dans sa structuration, est davantage orienté vers la gestion prévisionnelle de trésorerie que vers tout autre aspect de gestion ;

- Pour chaque type de budget, des clôtures mensuelles précèdent celles de fin de période budgétaire ;

- Tous les montants du budget sont exprimés ou convertis en dollar américain, pour plus de commodité.

II.2.3. Etapes du processus budgétaire à la sucrière

- Elaboration des prévisions budgétaires ;

- Suivi de l'exécution du budget ;

- Clôture budgétaire.

II.2.3.1. Elaboration des prévisions budgétaires

Elaborer le budget consiste à décider de façon concertée, des différents niveaux des emplois et des ressources à réaliser au cours d'une période donnée, en fonction des objectifs prédéfinis, tenant compte des contraintes tant externes qu'internes, sur base des estimations quantifiées et valorisées des différentes directions de la compagnie.

Cette étape comprend des prévisions préliminaires et des prévisions définitives.

II.2.3.2. Suivi de l'exécution du budget

Par suivi budgétaire, on entend l'activité exercée au jour le jour par l'équipe de la division budget-contrôle et audit consistant à :

- Examiner à priori tous les bons de commande ;

- Apprécier l'opportunité des sorties de fonds à justifier ;

- Viser les factures fournisseurs ;

- Relever exhaustivement les encaissements et les décaissements. Il ya également des étapes à suivre à ce niveau.

CHAP. IV : VERIFICATION EMPIRIQUE DE LA RELATION DE CAUSALITE ENTRE LE TAUX DE CHANGE ET L'INFLATION ET SON EFFET SUR LE BUDGET DE TRESORERIE DE LA SUCRERIE DE KWILU-NGONGO

IV. 1 INTRODUCTION

A travers la littérature économique parcourue au niveau des chapitres précédents, plusieurs économistes ont montré qu'il existe une relation forte et étroite entre les mouvements du taux de change et l'indice de prix à la consommation appelée ici inflation.

A ce stade et au niveau de ce chapitre, il convient de tester empiriquement l'existence d'une telle relation entre ces deux variables dans le cadre de l'économie congolaise.

Ainsi, il est crucial de vérifier le type de relation qui lie les fluctuations du taux de change avec l'indice des prix à la consommation en faisant la part des autres variables économiques. Autrement dit, l'objectif de cette partie d'étude est d'analyser le lien empirique entre l'évolution du taux de change et les différents niveaux d'inflation et les conséquences de celui-ci sur le budget de trésorerie d'une entreprise de la place qui est la sucrière de KWILU-NGONGO pour notre cas.

Ainsi, le but de cette étude est de déterminer s'il existe des liens de causalité dans le sens de GRANGER entre l'indice des prix à la consommation et l'évolution du taux de change nominal. Si ces liens existent, il est particulièrement intéressant de déterminer dans quel sens ils vont, est-ce que le taux d'inflation qui « cause » le taux de change effectif nominal ou est-ce le contraire ? Quels sont les effets sur le budget de trésorerie de la sucrière de KWILU-NGONGO ?

Afin de prendre en compte les effets réciproques entre l'inflation domestique et la variation du taux d'échange, ainsi que les effets des autres variables, nous adopterons une démarche en termes de modèle économétrique VAR (vecteur autorégressif) avec quatre variables à savoir :

- Le taux de change nominal effectif ;

- Le taux de change parallèle ;

- L'indice des prix à la consommation ;

- La masse monétaire en circulation ;

IV. 2 : APERCU DES ETUDES EMPIRIQUES DES PLUSIEURS ECONOMIES

Ce comportement de l'inflation et du taux de change a suscité une attention exponentielle de la part des chercheurs et des autorités monétaires ces dernières années.

Ce processus qui se présente par une relation entre le taux de change effectif nominal et les prix à la consommation a fait l'objet de nombreuses analyses, mais peu d'entre elles portent sur les pays émergents ou en voie de développement.

Ces études peuvent-être divisées en deux grandes catégories : celles qui couvrent un seul pays et celles transversales qui couvrent plusieurs pays à la fois.

La plus part des études spécifiques à un seul pays concluent une faible répercussion des variations du taux de change sur les prix.

Parmi celle-ci et en utilisant un modèle de régression log-linéaire, MWASE en 2006 a démontré que la transmission des variations du taux de change sur l'inflation est incomplète en Tanzanie, c'est-à-dire qu'une partie seulement des fluctuations du taux de change se répercute sur les prix intérieurs.

BHUNDIA en 2002 en utilisant le même modèle, conclut une faible transmission des variations du taux de change sur les prix en Afrique du Sud. Selon ce chercheur, les fluctuations du taux de change étant absorbées par les étapes intermédiaires de production. A partir de leur estimation, il trouve que malgré un phénomène de répercussion relativement faible, il reste ce pendant significatif. Les études économétriques de ces chercheurs font valoir l'importance de coordonner étroitement les politiques monétaires et de change.

Toutefois, KHUNDRAKPAM en 2007 et en analysant la variation du taux de change sous un cadre récursif de variété en évaluant les réponses d'impulsion à partir des chocs du taux de change, n'obtient pas des preuves sur la baisse de répercussion du taux de change sur les prix intérieurs en INDE malgré un environnement de faible inflation.

GAGNON et IHRIG en 2004 prouvent qu'il n'ya aucune évidence d'endogéneité entre l'inflation et le taux de change, de ce fait un modèle d'équation simple permet de fournir des évaluations robustes sur le degré de répercussion des variations du taux de change sur les prix à la consommation. Ces auteurs montrent aussi que ce degré de transmission est un facteur crucial dont les banques centrales doivent tenir compte en plaçant les politiques monétaire et de change.

En plus, KARA et OGUNC en 2005 construisent un modèle autorégressif du vecteur sans restriction (variété) d'abord développé par MC CARTHY en 1999 pour examiner le point auquel l'économie Turque a été affectée par la transmission des fluctuations du taux de change dans le cadre inflationniste domestique. Comme point général, ces deux auteurs ont choisi ce modèle pour affirmer que l'évolution du taux de change semble précéder le niveau d'inflation avec le temps. Ces deux derniers chercheurs ont analysé le processus de répercussion de l'évolution du taux de change sur les prix à la consommation avant et après l'adoption du régime de flottement libre. Cette description semble être très importante pour une étude de cas comme celui de la République Démocratique du Congo.

Par ailleurs, les études couvrant plusieurs pays sont fortement favorables à l'argument de TAYLOR (2000) qui affirme, en faible inflation se prête à une faible répercussion, réciproquement, la persistance d'une inflation élevée est positivement corrélée au niveau de répercussion.

CHOUDHRI et HAKURA en 2001 se fondent sur des données trimestrielles de 1979 à 2000 et en utilisant une régression log-linéaire constatent que le degré de répercussion est positivement corrélée au taux d'inflation. Dans le même esprit et avec la même méthode économique, DEVREUX et YETMAN en 2003 montrent que ce degré est positivement assuré aux taux d'inflation moyens, mais la relation est non linéaire car le degré de répercussion augmente avec l'inflation mais à un rythme qui diminue. En utilisant un grand échantillon de pays, DEVREUX en 2001 montre que dans une petite économie ouverte présentant une répercussion élevée du taux de change, il existe un arbitrage significatif entre la volatilité de la production et celle de l'inflation. Si les résultats de CHOUDHRI et HAKURA de 2001 indiquent que l'inflation domine les autres variables macroéconomiques lorsqu'il s'agit d'expliquer les différences de répercussion entre pays, GOLDFAJN et WERCANG en 2000, en utilisant un échantillon de 71 pays, trouvent que la variable la plus déterminante pour expliquer la répercussion du taux de change est le désalignement du taux de change réel pour les pays émergents et l'inflation initiale dans les pays développés.

LEIGH et ROSSI en 2002 ont employé un test de cointégration de JOHANSEN et un modèle de correction d'erreurs pour montrer que le degré de transmission est considérablement plus haut pour les marchés naissants que pour les économies développées. En employant une régression linéaire simple, FRANKEL et Cie en 2005 démontrent que des facteurs comme le revenu par habitant, le droit de douane, les salaires, la variabilité du taux de change à long terme et l'ouverture commerciale peuvent influencer le phénomène de répercussion.

Toutes ces études ont pour objectif d'analyser en un niveau moins économique la relation empirique entre le taux de change effectif nominal et l'indice des prix à la consommation ainsi qu'une analyse du degré de répercussion.

Sauf les variables considérées comme variables explicatives se différent d'une étude à une autre. Cette différence peut-être due à la disponibilité des données.

Une régression fallacieuse (ou illusoire) est due à la présence d'une tendance de forme linéaire commune et plus généralement à l'emploi des séries dites non stationnaires.

Toutes les études empiriques ci-dessus présentées se fondent soient sur un modèle de régression linéaire simple (pour montrer l'impact des variations du taux de change sur l'inflation, donc un seul sens) ou sur une modélisation VAR ou VECM (pour montrer une relation réciproque entre les fluctuations du taux de change et l'inflation cherchant pour ce cas les deux sens).

IV. 3: LA MODELISATION VAR

Le taux de change est déterminé par le taux d'intérêt, le taux d'inflation et d'autres variables macroéconomiques qui relèvent de la politique monétaire et budgétaire. En effet, un taux d'inflation élevé (par rapport à celui des pays concurrents et partenaires sur le plan commercial) entrainera une dépréciation de la monnaie nationale. De même, un faible taux d'intérêt provoquera une hausse du taux de change. En revanche, la variation du taux de change tend à affecter les comportements des entreprises à travers la fixation des prix des biens et services produits et vendus et par conséquent, influence les politiques macroéconomiques. Ainsi, l'étude de l'inflation entre le taux de change et l'inflation doit être réalisée dans le deux sens.

Comme les équations de régressions simple pour l'estimation de la variation du taux de change (pass-troungh) ignorent l'effet que peut exercer l'inflation sur le taux de change, le modèle VAR semble être dans la meilleure approche permettant de suivre et d'étudier une telle interaction entre le taux de change et les variables macroéconomiques (65(*)).

IV.3.1.NOTIONS DE BASE DU MODELE VAR

La modélisation VAR tente de relier les variables en se basant sur l'évolution des données elles-mêmes. La conception de base de la modélisation VAR est de relier les variables dans un vecteur autorégressif d'un ordre donné mettant les variables dans un cadre relationnel. D'autre part, à cause de la particularité de ses différentes parties aléatoires, la modélisation VAR est utilisée dans le cadre de l'analyse des impacts et de la causalité.

Ainsi, dans le modèle VAR, chaque variable est exprimée comme la combinaison linéaire de ses propres valeurs passées et des valeurs passées de toutes les autres variables.

Ce modèle VAR repose sur l'idée selon laquelle toutes les variables présentées dans le modèle sont endogènes et les erreurs de chaque équation sont corrélées. Les processus VAR constituent une généralisation des processus AR ou cas multi variés ou sous la forme d'un processus vectoriel moyenne mobile infini.

Comme signaler ci-haut, les modèles VAR permettent d'analyser les effets d'une politique économique au travers deux outils :

1° L'analyse des fonctions de réponses impulsionnelles. Elles permettent de mesurer l'impact d'un choc sur les variables.

2° La décomposition de la variance de l'erreur de prévision de chaque variable par rapport à un choc ; si un choc sur l'erreur de prévision de Y1t n'affecte pas la variance de l'erreur de Y2t, celle-ci est considérée comme telle, car elle évolue de manière indépendante(66(*)).

IV.3.2. PRESENTATION GENERALE DU MODELE VAR

La généralisation de la présentation VAR à k variables et p décalages, notés VAR(p) a comme représentation générale :

Y1t = + y1t-i+ ... +

Y2t = + Y1t-i++ + + (1)

Ykt = + + + +

L'expression générale sous forme matricielle se notera ainsi :

(2)

Avec comme constituant :

= ; =

(3)

= ;

On peut constater que dans le système d'équation (1), chaque variable endogène est fonction de ses propres valeurs décalées et des valeurs des autres variables endogènes ainsi que de leurs valeurs décalées.

L'estimation du modèle (2) se fait soit par les moindres carrés ordinaires (MCO), soit par la méthode du maximum de vraisemblance mais l'estimation ne peut se faire que si les variables sont stationnaires.

De ce qui précède, illustrons notre modèle par un exemple type pour avoir une idée pratique. Ainsi, nous nous appuyons sur un modèle simple à 4 variables :

- Taux de change officiel (TCO) ;

- Indice des prix à la consommation (IPC) ;

- Masse monétaire (M2) ;

- Taux de change parallèle (TCP).

Donc k = 4, le VAR s'écrit alors comme suit :

TCOt = +++++

IPCt = bo + ++++

M2t = Co + + + + +

= + ++++

(4)

Où = taux de change officiel ;

= indice des prix à la consommation ;

= masse monétaire ;

= taux de change du marché parallèle.

Avec Xt = ; =

.= ; =

Ainsi donc :  : est le vecteur des variables endogènes ;

: Matrice des paramètres à estimer ;

: Vecteur des constantes du modèle ;

: Vecteur des chocs aléatoires.

IV.3.3. ESTIMATIONS DES PARAMETRES DU MODELE : Ap

Les paramètres du processus VAR ne peuvent être estimés que sur des séries chronologiques stationnaires. Ainsi, après étude des caractéristiques des séries, soit les séries sont stationnarisées par différence, préalablement à l'estimation des paramètres dans le cas d'une tendance stochastique, soit il est possible d'ajouter une composante tendance à la spécification VAR, dans le cas d'une tendance déterministe(67(*)).

L'objectif n'est pas ici de fournir une démonstration rigoureuse de tous ces résultats mais de mettre ces résultats en évidence de façon heuristique pour faire apparaître le modèle VAR comme la forme réduite usuelle d'un modèle économétrique et pour justifier l'applicabilité des résultats économétriques auxquels le modélisateur non spécialiste des séries temporelles est habitué( 68(*)).

IV.3.3.1. NOTIONS DE STATIONNARITE

La stationnarité stipule que les moments caractéristiques d'une série sont indépendants du temps. Cette assertion suppose la constance des 3 moments caractéristiques principaux :

1° Supposons une série des données Zt distribuée temporellement, et u, l'espérance mathématique de cette série donnée E(Zt) = u. Ainsi, pour supposer que la valeur observée à chaque période temps est représentative de la valeur moyenne, il s'avère nécessaire de restreindre que la valeur de la moyenne demeure constant dans le temps(69(*)).

2° La variance de la série doit demeurer homoscedastique, c'est-à-dire finie et indépendante du temps ; et en fin :

3° La covariance aussi est indépendante du temps.

En bref, ces 3 conditions se présentent de la manière suivante :

E(Zt) = E(Zt + m) = u, Pour tout t et pour tout m

Var (Zt) = E(Zt + u)2 <, pour tout t

Cov (Zt, Zt + k) = E[(Zt - u) (Zt +k - u)] Pour tout t

Il apparait, à partir de ces propriétés, qu'un processus bruit blanc å dans lequel åt sont indépendants et de même loi N(0, ), est stationnaire.

Une série chronologique est donc stationnaire si elle est la réalisation d'un processus stationnaire. Mais aux conditions déterminées ci-dessus, on se trouve en présence d'une série stationnaire. Dans ce cas où on y ajoute la condition de la constance de la distribution de probabilité, on parle de la stricte stationnarité.

La notion de stationnarité implique que la série ne comporte ni tendance, ni saisonnalité et plus généralement aucun facteur n'évoluant avec le temps(70(*)).

IV.3.3.2. TEST DE LA STATIONNARITE

L'analyse de la stationnarité d'une chronique se fait :

Ø Soit par l'examen visuel du « plot » de la série. Le graphique est la première étape dans l'analyse de n'importe quelle série temporelle. L'impression qu'on a directement est que la série a une tendance à la hausse ou à la baisse, ou encore elle est lissée ;

Ø Soit par l'examen du correlogramme de la série. Cet examen est basé sur la fonction d'autocorrelation. L'analyse d'une décroissance lente du correlogramme, renseigne si le processus est stationnaire ou non. La statistique Q associée à ces coefficients peuvent valoir le test, en suivant une distribution chi-carré.

Ø Soit par le test de la racine unitaire de DICKEY et FULLER, qui sera exposé dans les lignes qui suivent.

IV.3.3.2.1. TEST DE DICKEY ET FULLER (DF)

Le test DF se base sur le caractère unitaire de la racine (unit root test). La présence ou l'absence de cette dernière fera de la série stationnaire ou non. Alors, il permet non seulement de détecter l'existence de cette racine, mais aussi de déterminer la bonne manière de stationnariser une chronique. Dans ce cas il y a deux types de nuisance :

1° une nuisance déterministe (Trend stationnary), le processus est dit TS ;

2° une nuisance dans le processus non stationnaire aléatoire. Ce processus est dit DS (Différency stationnary).

Si nous considérons une chronique Zt donnée par :

Zt = â + ñZt - 1 + ut (5)

La régression de (5) nous permet de poser les hypothèses suivantes :

H0 : ñ = 1 il ya racine unitaire, la série est donc non stationnaire ;

H0 : ñ < 1 pas de racine unitaire, la série est donc stationnaire.

En soustrayant les deux membres de (5) par Zt - 1, cette dernière devient :

Zt - Zt - 1 = â + ñZt - 1 - Zt - 1 + ut (6)

ÄZt = â + äZt - 1+ ut (7)

Avec ÄZt = Zt - Zt - 1

ä = ñ - 1

Les hypothèses ci-dessus deviennent alors :

H: ä = 0 il ya racine unitaire, la série est donc non stationnaire

H: ä < 0 pas de racine unitaire, la série est donc stationnaire.

Il est de coutume commode de ne pas considérer ut dans (5) comme un bruit blanc. Cette acception n'est pas vraie dans tous les cas, car les erreurs sont souvent auto corrélées. Le test de DF augmenté (ADF, 1981) prend en compte l'hypothèse d'une auto corrélation des erreurs(71(*)).

Il prend la forme suivante :

ÄY = â1 + â2t + äYt - 1 + ? ai ÄXt - i + Et (8)

Le test ADF s'appliquera sur les modèles suivants :

Ø ÄYt = äYt - 1 + ut (9)

Ø ÄYt = â1 + äYt - 1+ ut (10)

Ø ÄYt = â1 + â2t + äYt - 1 + ut (11)

Le premier est un modèle autorégressif d'ordre sans dérive ni tendance ; le 2è, un modèle autorégressif d'ordre 1 avec dérive sans tendance et en fin le 3è est un modèle autorégressif complet, avec tendance(72(*)).

L'application du test ADF exige la connaissance du nombre des décalages (lag optimal).

IV.3.3.3. DETERMINATION DU NOMBRE DE RETARD

Pour déterminer le nombre de retard d'un modèle à retards échelonnés, nous présentons les critères d'AKAIKE et de SCHWARZ. Dans le cas de la représentation VAR, ces critères peuvent-être utilisés pour déterminer l'ordre p du modèle.

La procédure de sélection de l'ordre de la représentation consiste à estimer tous les modèles VAR pour un ordre allant de 0 à h (h étant le retard maximum admissible par la théorie économique ou par les données disponibles).

De ce fait, la détermination du nombre de décalages dans le modèle (2) se fait sur la base des critères d'AKAIKE (AIC) et de SCHWARZ (SC) qui nous permettent de déterminer le nombre de décalages ou retards du modèle VAR. les formules sont respectivement :

A.I.C (p) = Ln [det I ? e I] + (12)

SC(p) = Ln [detI? e I] (13)

Où k = le nombre des paramètres du modèle ;

T = la taille de l'échantillon ;

?e = la matrice des variances-covariances des résidus.

Et on retient le retard p qui minimise ces critères d'AKAIKE et de SCHWARZ(73(*)).

IV.3.4. DYNAMIQUE D'UN MODELE VAR

Les modèles VAR permettent d'analyser les effets de la politique économique au travers de simulations de choc aléatoires.(74(*)) et de la décomposition de la variance de l'erreur. Cependant, cette analyse s'effectue en postulant la constant de l'environnement économique toutes choses restant égales par ailleurs.

Ø ANALYSE DES CHOCS

L'une des utilisations du modèle VAR est l'analyse des impacts ou des effets de la politique économique qui est faite à travers des simulateurs de chocs aléatoires (ou des innovations) et de la décomposition de la variance des erreurs. Il s'agit donc de la fonction des réponses impulsionnelles « impulses reponses »(75(*)).

L'analyse des chocs se fait sous la forme structurelle du VAR. Elle consiste à mener l'impact de la variation d'une innovation sur les variables. Une variation à un instant donné de Et (choc aléatoire) a une conséquence immédiate sur les variables. C'est sous cette analyse que la fonction des réponses impulsionnelles est trouvée à partir des différentes valeurs calculées suite aux simulations des chocs(76(*)).

IV.3.5. LA CAUSALITE

Au niveau théorique, la mise en évidence de relations causales entre les variables économiques fournit des éléments de réflexions propices à une meilleure compréhension des phénomènes économiques. De manière pratique, « the causal knowledge » est nécessaire à une formulation correcte de la politique économique.

En effet, connaître le sens de la causalité est aussi important que de mettre en évidence une liaison des variables économiques.(77(*))

Cet épineux problème de causalité a fait l'objet de plusieurs analyses des différents auteurs économistes.

A. CAUSALITE AU SENS DE GRANGER

GRANGER a proposé les concepts de causalité et d'éxogénéité : la variable est la cause de, si la prédictibilité de est améliorée lorsque l'information relative de est incorporée dans l'analyse.

Soit le modèle VAR (p) pour lequel les variables et sont stationnaires(78(*)).

= + + + + + (14)

Le bloc des variables (,,,) est considéré comme exogène par rapport au bloc des variables (, , ) si le fait d'ajouter le bloc , n'améliore pas significativement la détermination des variables . Ceci consiste à effectuer un test de restriction sur les coefficients des variables de la représentation VAR (noté RVAR = Restricted VAR).

La détermination du retard p est effectuée par les critères évoqués ci-haut : les critères AIC ou SC.

Soit :

ne cause pas si l'hypothèse suivante est acceptée, alors :

: = =

ne cause pas, si l'hypothèse suivante est acceptée, alors :

: = = = 0

Si nous sommes amenés à accepter les deux hypothèses que cause et que cause , on parle de boucle rétroactive « feedback effect ».(79(*))

Ces tests peuvent être conduits à l'aide d'un test de Fischer classique de nullité des coefficients, équation par équation ou bien directement par comparaison entre un modèle VAR non contraint (UVAR) et le modèle VAR contraint (RVAR). On calcule le ratio de vraisemblance suivant :

= (n-c) x (Ln|?RVAR|-Ln|?UVAR|) qui suit un à 2Xp degrés de liberté avec ?RVAR= matrice des variances covariances des résidus du modèle contraint.

?UVAR= matrice des variances covariances des résidus du modèle non contraint.

n= nombre d'observation

c=nombre des paramètres estimés dans chaque équation du modèle non contraint.

Si > lu dans la table, alors on rejette l'hypothèse de validité de la contrainte.

B. CAUSALITE AU SENS DE SIMS (1980)

SIMS a introduit un concept de causalité légèrement différent, Il propose de considérer les valeurs futures de (variable endogène). Si les valeurs futures de peuvent permettre d'expliquer les valeurs présentes de (l'autre variable endogène), alors y2t est la cause de . De façon similaire, on dira que cause si les innovations de contribuent à la variance de l'erreur de prévision de .

Ceci se traduit par la représentation suivante :

= + + + + - + (15)

= + + + + + (16)

Ø ne cause pas si l'hypothèse suivante est acceptée H:

. = = = = 0

Ø ne cause pas si l'hypothèse suivante est acceptée H:

. = = = = 0

Il s'agit là encore d'un test de Fisher classique de nullité de coefficients.

IV.4 : ANALYSE EMPIRIQUE

IV.4.1. LES DONNEES DE L'ETUDE

La présente analyse porte sur des données mensuelles qui couvrent une période de 36 mois, s'étalant entre juillet 2004 et juin 2007. La source des données de toutes les variables macroéconomiques (indice des prix à la consommation, le taux de change officiel, le taux de change parallèle et la masse monétaire) est les rapports annuels et les condensés des informations statistiques de la Banque Centrale du Congo (BCC) et variables microéconomiques (les prévisions et réalisation du budget de trésorerie) est le document des statistiques financières de la Direction commerciale et financière, division de budget, contrôle et audit de la compagnie sucrière de Kwilu-Ngongo. (Voir annexe).

La période de l'échantillon a été déterminée par la disponibilité des données (la période d'analyse est limitée par l'existence des données ce qui impose une grande parcimonie dans les variables à retenir).

IV.4.2. LES VARIABLES

Toutes les variables macroéconomiques et microéconomiques utilisées dans ce modèle sont successivement :

Ø Indice des prix à la consommation (IPC) :

C'est un indicateur général de l'évolution de l'ensemble des prix des biens et services consommés par les ménages. Plus précisément, c'est une variable qui représente une mesure de l'évolution de prix obtenus en comparant le prix de détail d'un panier de provision typique des biens et services à deux dates différentes. Cette variable est utilisée dans cette étude pour désigner l'inflation.

Ø Le taux de change officiel (TCO)

C'est la valeur de la monnaie nationale d'un pays par rapport à une autre monnaie sur le marché de change formel. La variation du taux de change d'une monnaie à l'égard d'une seule devise étrangère reste d'une signification et d'une portée limitée dans la mesure où la variation par rapport à un panier de devises pourrait s'opérer différemment.

Dans cette étude, nous utilisons le taux de change effectif nominal (CDF/ USD) présenté par la Banque Centrale du Congo.

Ø Le taux de change parallèle (TCP)

C'est aussi la valeur de franc congolais (la monnaie nationale) par rapport au dollar américain (monnaie étrangère) sur le marché de change informel, communément appelé « marché noir ».

Dans cette étude, nous avons pensé prendre en compte le taux de change du marché parallèle pour se rapprocher de la réalité de l'environnement économico-financier de la RDC où le secteur informel en cette matière est très développé. Et c'est ce taux du marché de change informel qui, dans la plupart de cas, constitue le taux de référence des activités économiques pour des opérateurs.

Ø La masse monétaire (M2)

La masse monétaire est un terme désigné par la banque centrale et dont la principale caractéristique est le degré de liquidité ou de la vitesse de circulation. Généralement, la monnaie créée par la banque centrale au profit du Trésor contribue à faire augmenter la mase monétaire et engendre souvent un surplus de liquidité dans le système bancaire. Dès lors, ce surplus de gourdes a pour conséquence immédiate d'augmenter l'offre de gourdes sur le marché des changes, ce qui fait baisser la valeur de la monnaie locale (franc congolais) par rapport au dollar américain. De ce fait, une progression de la masse monétaire contribuerait à augmenter la volatilité du taux de change, si la production ne suit pas.

Dans notre travail, nous avons préféré M2 à M3 qui est la masse monétaire au sens large parce qu'il existe déjà un effet change dans cette dernière à cause des dépôts en dollars de M3 qui sont convertis en gourdes et aussi pour cerner les effets de la conduite de la politique monétaire aussi bien sur l'inflation que sur les taux de change (officiel et parallèle). Soulignons que dans le cadre de l'économie congolaise, M2 regroupe la masse monétaire M1 augmentée de la quasi-monnaie.

Ø Le taux de réalisation des prévisions des ressources (RT)

C'est le total de tous les encaissements de l'entreprise en pourcentage par rapport aux prévisions de la même période.

Taux de réalisation

Ø Le taux de réalisation des prévisions des emplois (ET)

C'est aussi une variable microéconomique comme le taux précédent, qui reprend le total de tous les frais décaissés par l'entreprise en pourcentage par rapport aux prévisions de la période concernée.

Taux de réalisation emplois =

Ces deux dernières variables sont celles qui reflètent le comportement du budget de trésorerie de la compagnie Sucrière de Kwilu-Ngongo.

IV.4.3. MODELES A ESTIMER

Les modèles à estimer sont ceux qui nous permettront de déceler les relations qui existent entre les 4 variables macroéconomiques retenues et leurs causalités, puis ressortir l'impact de la relation de causalité sur les emplois et les ressources (budget de trésorerie) de l'entreprise.

Les modèles à estimer pour répondre à notre question de recherche sont :

v Un modèle VAR (vecteur autorégressif) présenté ci-haut qui rend compte de la relation dynamique entre l'inflation (désignée par l'indice des prix à la consommation) et la variation du taux de change en faisant la part des autres variables macroéconomiques.

v Un modèle de régression multiple à variables décalées pour trouver l'impact du taux de change et de l'inflation sur les taux de réalisation des prévisions du budget de trésorerie.

IV.4.4. ANALYSE DE LA RELATION DE CAUSALITE ENTRE LE TAUX DE CHANGE ET L'INFLATION

IV.4.4.1 MODELE VAR

Comme déjà mentionné ci-dessus, une question essentielle concernant la spécification du modèle VAR est de savoir, si une variable possède un lien de causalité avec une autre ou non.

Afin de fournir une réponse à cette question, nous allons utiliser un test de GRANGER (1969) qui est désormais connu sous l'appellation « la causalité dans le sens de GRANGER ».

Les étapes de cette étude sont :

- Examiner la stationnarité des différents variables du modèle ;

- Déterminer le nombre de retard optimal (lag optimal) ;

- Le test de causalité des variables.

IV.4.4.1.1. TEST DE STATIONNARITE

Les paramètres du modèle VAR ne peuvent être estimés que sur des séries chronologiques stationnaires. Une série temporelle est dite stationnaire si elle ne comporte ni tendance, ni saisonnalité et plus généralement aucun facteur n'évoluant avec le temps.

La propriété de stationnarité des séries temporelles de nos 4 variables (IPC, TCO, TCP et M2) est testée par l'ADF (Augmented Dickey-Fuller). Les résultats sont présentés dans le Tableau 2 (voir annexe) qui montre que toutes les variables d'étude ne sont pas stationnaires à niveau mais le sont à la différence première.

Ainsi toutes les variables sont supposées stationnaires, ce qui nous permet de passer à la 2eétape.

IV.4.4.1.2. DETERMINATION DU DECALAGE OPTIMAL (LAG OPTIMAL)

Pour déterminer le nombre de retards, nous avons utilisés les critères d'AKAIKE (AIC) et de SCHWARZ (SC). Dans le cas de représentation VAR, ces critères peuvent être utilisés pour déterminer l'ordre p du modèle (p est le nombre de retards optimal).

Ainsi, et à partir du tableau ci-dessous, nous pouvons déterminer le lag optimal de notre modèle.

Décalage

Critère d'AKAIKE

Critère de SCHWARZ

1

71,78564

72,68350

2

71,80474

73,43729

3

72,45602

74,83785

4

71,62058

74,77610

5

71,14853

75,07188

Source : Nos calculs effectués à partir du logiciel EVIEWS.

Le décalage optimal est de 5 suivant le critère d'AKAIKE car 71,14856 est la valeur minimale et de 1 en se référant à celui de SCHWARZ. Nous allons retenir le critère de SCHWARZ en vertu du principe de parcimonie qui exige à ce qu'on retienne le minimum des minima.

IV.4.4.1.3. ESTIMATION DU MODELE VAR

Tenant compte du décalage dégagé au point précédent, nous allons donc estimer le modèle ci-après :

DIPC = a0 + a1 DIPC (-1) + a2 DTCO (-1) + a3 (DTCP (-1) + a4 DM2 + åIPC

DTCO = b0 + b1 DIPC (-1) + b2 DTCO (-1) + b3 DTCP (-1) + b4 DM2 + åTCO

DTCP = c0 + c1 DIPC (-1) + c2 DTCO (-1) + c3 DTCP (-1) + c4 DM2 + åTCP

DM2 = d0 + d1 DIPC (-1) + d2 DTCO (-1) + d3 DTCP (-1) + d4 DM2 + åM2

Après estimation de ce modèle à partir du logiel EVIEWS, les résultats sont les suivants :

1. DIPC = 8992,853 - 0,437075 DIPC (-1) - 454,56 DTCO (-1)

t(2,59189) (-1,379) (-1,3066)

+ 0,00049 DM2 (-1) + 630,73 DTCP (-1)

(2,55597) (1,61475)

2. DTCP = 2,767 - 0,000904 DIPC (-1) - 1,255787 DTCO (-1)

t(0,50508) (-2,461) (-2,286)

+ 1,3364 DTCP (-1) + 9,96 DM2

(2,167) (3,289)

3. DTCP = 4,842 - 0,001017 DIPC (-1) - 0,637 DTCO (-1)

t(0,959) (-3,003) (-1,258)

+ 0,822122 DTCP (-1) + 8,42 DM2

(1,446) (3,017)

4. DM2 = 10984417 - 574,699 DIPC (-1) - 1018532 DTC0 (-1)

t(3,785) (-2,95361) (-3,500)

+ 1341798 DTCP (-1) + 0,236 DM2

(4,10667) (1,47128)

Les valeurs mises entre les parenthèses à coté des variables (-1) désignent le décalage de 1 mois trouvé à partir du test ADF et celles se trouvant en dessous des coefficients des variables sont des valeurs statistiques calculées à partir des données à notre possession, appelées t de student calculé.

Ces équations nous permettent de repérer les différentes relations entre les variables dans notre économie de juillet 2004 à juin 2007, mais c'est le test de causalité dans le sens de GRANGER qui va ressortir leurs causalités deux à deux.

IV.4.4.1.4. TEST DE CAUSALITE DANS LE SENS DE GRANGER

Pour étudier le lien causal entre les variables économiques du modèle, nous avons utilisé un test de causalité initiée par GRANGER en 1969 qui est devenu au fil du temps un cadre de réflexion aussi intéressant que celui relatif à la mise en évidence des liaisons économétriques.

En général, à partir de ce test, nous pouvons montrer s'il s'agit d'un lien étroit entre les variables du taux de change et l'évolution des niveaux d'inflation (en particulier l'indice des prix à la consommation).

Pour fournir une analyse robuste des rapports entre l'inflation et les fluctuations des taux de change (officiel et partiel), nous commençons à appliquer quelques essaies de causalité de GRANGER.

De ce fait, nous devons vérifier si l'inflation cause les mouvements du taux de change ou si les variations du taux de change causent l'inflation.

Expliqué d'une manière synthétique, une variation du taux de change peut-être considérée comme « causée selon GRANGER » si l'indice des prix à la consommation est déterminant dans l'estimation de l'évolution du taux de change ou encore, d'une manière équivalente, si les coefficients des valeurs retardées de l'IPC sont significativement différents de zéro(c'est lorsque la probabilité d'accepter l'hypothèse nulle est inférieure à 0,05).

Voici les résultats de test de causalité dans le sens de GRANGER trouvés toujours à partir du logiciel EVIEWS, entre les 4 variables de l'étude tels que présentés dans le tableau ci-dessus :

Pairwise Granger Causality Tests

Date: 04/30/10 Time: 12:01

Sample: 2004:07 2007:06

Lags: 1

Null Hypothesis:

Obs

F-Statistic

Probability

DTCO does not Granger Cause DIPC

34

2.75214

0.10721

DIPC does not Granger Cause DTCO

4.61382

0.03964

DTCP does not Granger Cause DIPC

34

4.55719

0.04079

DIPC does not Granger Cause DTCP

10.2352

0.00317

DM2 does not Granger Cause DIPC

34

9.56638

0.00417

DIPC does not Granger Cause DM2

2.94864

0.09593

DTCP does not Granger Cause DTCO

34

1.28468

0.26572

DTCO does not Granger Cause DTCP

0.32157

0.57475

DM2 does not Granger Cause DTCO

34

11.3370

0.00204

DTCO does not Granger Cause DM2

0.64866

0.42673

DM2 does not Granger Cause DTCP

34

8.95456

0.00539

DTCP does not Granger Cause DM2

0.00016

0.98989

Il ressort de ces résultats 6 relations de causalité tel que le tableau le présente, mais il ya causalité lorsque la valeur de la probabilité d'accepter l'hypothèse nulle au seuil de 0,05 (5%) est inférieure à 0,05.

1. Relation Taux de Change Officiel et Indice des prix à la consommation

On constate que c'est l'indice des prix à la consommation qui cause au sens de GRANGER la variation du taux de change officiel (0,03964 < 0,05) et non l'inverse (0,10721 > 0,05).

2. Relation entre le Taux de change parallèle et l'indice des prix à la consommation

Ici, c'est le taux de change parallèle qui cause au sens de GRANGER l'inflation (indice des prix à la consommation) compte tenu de la probabilité de 0,04079 qui est inférieure à 0,05 et aussi l'indice des prix à la consommation cause au sens de GRANGER la variation du taux de change parallèle (0,00317 inférieur aussi à 0.05).

C'est une relation bidirectionnelle entre les 2 variables mais avec une prépondérance de l'effet du mouvement de l'indice des prix à la consommation par rapport à la variation du taux de change parallèle (0,00317 < 0,04079).

3. Relation entre la masse monétaire et l'indice des prix à la consommation

Les résultats révèlent qu'il existe une relation unidirectionnelle entre les 2 variables, c'est l'évolution de la masse monétaire qui cause au sens de GRANGER l'inflation (0,00417 < 0,05) mais l'inverse n'est pas vrai (0,09593 > 0,05).

4. Relation entre le Taux de change parallèle et le taux de change officiel

Il n'existe pas de relation de causalité entre les 2 taux de change dans le sens de GRANGER car leurs valeurs de probabilité d'accepter l'hypothèse nulle sont largement supérieures à 0,05 (0,26572 et 0,57475).

5. Relation entre la masse monétaire et le taux de change officiel

Il existe une relation dans un seul sens, c'est la masse monétaire qui cause au sens de GRANGER la variation du taux de change officiel, mais le taux de change officiel ne cause pas au sens de GRANGER l'émission de la masse monétaire par la banque centrale du Congo (0,42673 > 0,05).

6. Relation entre la masse monétaire et le taux change parallèle

Cette dernière relation révèle que c'est toujours la masse monétaire qui cause au sens de GRANGER la variation du taux de change parallèle (0,00539 < 0,05) et non l'inverse (0,98989 > 0,05).

En clair, le facteur majeur de la fluctuation de l'environnement économico-financier de la RDC reste la masse monétaire en circulation qui engendre un excès de liquidité dans le système bancaire.

IV.4.4.1.5. INTERPRETATION DES RESULTATS

Après examen de l'ampleur de la dépréciation continue du Franc congolais par rapport au dollar américain, nous n'avons retrouvé que la politique monétaire appliquée par la Banque Centrale du Congo affecte directement le marché des biens et services et aussi celui de change au même moment car l'émission de la masse monétaire cause au sens de GRANGER les mouvements de l'indice des prix à la consommation (inflation) et en même temps la variation des taux de change (officiel et parallèle).

Conformément à la théorie quantitative de la monnaie, lorsque le volume des transactions et la vitesse de rotation de la monnaie ne se modifient pas, une variation de la quantité de monnaie entraine une variation des prix. En conséquence, la quantité de monnaie émise par la Banque Centrale du Congo ne s'adapte pas aux échanges des biens et services de l'économie nationale alors on constate l'inflation à chaque émission de la masse monétaire sur le marché. Ceci prouve que dans l'économie congolaise la masse monétaire, augmente plus vite que l'activité économique.

Au regard de notre étude de la relation de causalité entre le taux de change et l'inflation, les résultats ont dévoilé qu'il existe une corrélation positive entre les 2 variables c'est à dire lorsqu'il ya une variation du taux de change de la monnaie nationale par rapport à la devise étrangère, cela entraine une variation des niveaux de l'indice des prix à la consommation (inflation) et vice versa. Donc, il existe une boucle rétroactive dans le comportement de ces variables, autrement dit l'inflation cause au sens de GRANGER la dépréciation du franc congolais par rapport au dollar américain et l'inverse aussi est vrai.

Il sied de préciser que le taux de change du marché formel appliqué par la banque centrale n'a pas d'impact sur les mouvements de l'indice des prix à la consommation, aucune corrélation n'a été détectée, ni encore une relation de causalité. Ce qui revient à comprendre que c'est le marché noir qui a de l'ampleur en matière de change en RDC et qui fixe le taux de référence de l'économie nationale pour les opérateurs économiques.

De ce fait, la relation de causalité se trouve entre le taux de change parallèle et l'inflation, cette relation est forte et bidirectionnelle.

IV.4.5. IMPACT DE LA RELATION DE CAUSALITE ENTRE LE TAUX DE CHANGE PARALLELE ET L'INFLATION SUR LE BUDGET DE TRESORERIE DE LA SUCRIERE DE KWILU-NGONGO

Comme nous venons de le voir au point précédent qu'il existe une relation de causalité au sens de GRANGER entre le taux de change parallèle et l'inflation, il est important à ce stade de chercher les retombées de cette relation bidirectionnelle sur le budget de trésorerie de la compagnie sucrière de Kwilu-Ngongo.

Le budget de trésorerie étant un ensemble de prévisions relatives aux recettes (ressources ou encaissements) et dépenses (emplois ou décaissements) prévisibles à court terme, compte tenu des activités et des projets de l'entreprise, il s'avère important de déceler l'impact de cette relation de causalité sur les 2 flux monétaires.

Du fait que les prévisions de trésorerie ne se réalisent pas telles que rechercher par celui qui prévoit, il se dégage un écart (positif ou négatif) entre les prévisions et les réalisations, le problème est de savoir si le taux de change parallèle et l'indice de prix à la consommation constituent la cause de ces écarts constatés régulièrement dans l'exécution du budget de trésorerie de la sucrière de Kwilu-Ngongo.

IV.4.5.1. EFFET DE L'INFLATION ET DU TAUX DE CHANGE PARALLELE SUR LES RESSOURCES

Les prévisions faites par l'entreprise sont fonctions des paramètres qu'on maitrise bien leurs évolutions mais l'environnement économico-financier congolais étant une variable incontrôlable pour le prévisionniste car tous les agrégats macroéconomiques influant sur l'exploitation sont incertains quant à leurs anticipations. Afin de prendre en compte les 2 aspects du budget de trésorerie (prévisions et réalisations), nous avons préféré convertir les réalisations en termes de pourcentage par rapport aux prévisions pour la même période.

L'équation à estimer s'écrit comme suit :

RT = â0 + â1 DIPC (-1) + â2DTCP (-1) + â3RT(-1) + ît

(+) (+) (+)

Nous nous attendons donc aux coefficients positifs et significatifs dans l'estimation de ce modèle pour saisir l'impact des variables explicatives sur les réalisations de ressources de trésorerie.

Ce modèle présenté semble être approprié pour notre étude car un premier essaie de modélisation, avec des variables non décalées a montré que l'inflation et la dépréciation du franc congolais par rapport au dollar américain n'a pas d'effet immédiat sur les réalisations des ressources trésorerie de la Sucrière, tous les paramètres estimés étaient non significatifs.

Après recours à la méthode des moindres carrés ordinaires sur les variables stationnaires retardées, nous obtenons les résultats ci-après :

RT = 85,13 + 0,0124 DIPC (-1) + 0,52132DTCP (-1) + 0,3655RT(-1) + î

t(3,3152) (2,588773) (1,070246) (2,171443)

R2 = 0,23

DW = 2,21

Commentaire

Il ressort de cette estimation que les taux de réalisation des ressources de trésorerie de la sucrière de Kwilu-Ngongo sont expliqués par l'inflation du mois passé mais aussi par ses propres valeurs réalisées du mois précèdent car leurs coefficients sont statiquement significatifs et positifs au seuil de 5%. Alors que le taux de change parallèle n'est pas significatif. Le coefficient de détermination R2 étant faible, ce qui présage la faiblesse du modèle. Cela étant, ce modèle ne peut prétendre avoir un maximum d'explication sur le taux de réalisation des ressources de trésorerie de Kwilu-Ngongo pour notre période d'étude, il existe donc d'autres variables qui expliqueraient mieux celui-ci (contenu dans la variable statistique ou terme d'erreur î t).

IV.4.5.2. EFFET DE L'INFLATION ET DU TAUX DE CHANGE PARALLELE SUR LES EMPLOIS

La démarche reste toujours la même avec les ressources.

L'équation à estimer est la suivante :

ET = â0 + â1 DIPC (-1) + â2DTCP(-1) + â3ET(-1) + ît

L'estimation par la méthode des moindres carrés ordinaires à l'aide du logiciel EVIEWS de cette équation donne les résultats ci-dessus :

ET = 88,91 + 0,0341 DIPC (-1) + 0,33017 DTCP (-1) + 0,1800ET (-1) + ît

(5,22) (2,04) (1,97)

R2 = 33,75

DW = 2,59

Commentaire

Après notre estimation de l'équation, nous remarquons que le taux de réalisation des emplois de trésorerie de la Sucrière de Kwilu-Ngongo est expliqué uniquement par l'inflation (désigné par l'indice des prix à la consommation) du mois passé compte tenu de son coefficient qui est statistiquement significatif et positif au seuil de 5%.

En même temps, le taux de change parallèle et les valeurs des emplois du mois passé ne présentent aucun effet sur la réalisation des emplois actuels car leurs coefficients ne sont pas significativement différents de zéro.

IV.4.5.3. INTERPRETATION DES RESULTATS

Ces résultats de notre étude sur l'impact de la relation de causalité entre le taux de change parallèle et l'inflation sur le budget de trésorerie de la sucrière de Kwilu-Ngongo ont révélé que seule l'inflation est le facteur explicatif du taux élevé de la réalisation des emplois et des ressources de la compagnie Sucrière mais à un faible pourcentage car les modèles estimés présentent des coefficients de détermination faibles inférieurs à 50%.

Cela revient à dire qu'il ya d'autres facteurs qui peuvent être d'ordre interne ou externe à l'entreprise qui sont aussi à la base du grand dérapage que l'on constate souvent entre les prévisions et les réalisations de trésorerie de la Sucrière de Kwilu-Ngongo.

En rapport avec les ressources, nous constatons que même les encaissements du mois précédent influencent aussi ceux du mois suivant, ce qui n'est pas le cas avec les emplois qui sont seulement touchés par l'inflation pour la période de l'étude.

Maintes études empiriques ont montré que, dans une économie ouverte comme celle de la RDC, les variations du taux de change se transmettent dans la plus part des cas de façon partielle et différée dans le temps aux prix domestiques.(80(*))

Par contre, avec la réalité de l'économie congolaise, nous avons remarqué que les variations du taux de change se transmettent sur les mouvements de l'indice des prix à la consommation et ces derniers à leurs tour se retransmettent aussi sur la variation du taux de change parallèle, ce que nous avons qualifié la boucle rétroactive entre l'inflation et le taux de change parallèle.

Cette étude a aussi dévoilé que c'est seul le taux de change parallèle qui a un pouvoir d'impacter les mouvements de l'indice des prix à la consommation et non le taux de change officiel fixé par la banque centrale du Congo, mais Il existe aussi un élément important, c'est la politique monétaire appliquée par la BCC qui est aussi à la base de l'instabilité de plusieurs agrégats macroéconomiques de la RDC.

Cette relation de causalité ne laisse pas indifférente les entreprises. Ces dernières subissent les effets de la fluctuation des variables dans la réalisation des prévisions de gestion.

La sucrière de Kwilu-Ngongo a vu pendant la période allant de juillet 2004 à juin 2007 son budget de trésorerie subir une perturbation au niveau du taux de réalisation des ressources et des emplois (encaisser et décaisser plus que prevu) expliqué par l'inflation mais avec une faible influence. Quant au taux élevé de réalisation des ressources, on ajoute aussi ses propres valeurs passées des qui apportent aussi une explication.

Pendant cette période, il existe d'autres facteurs explicatifs des écarts négatifs que l'on constate régulièrement à la Sucrière.

Nous comprenons que la prévision socio-économique n'est pas une science exacte et aucune méthode, aussi rigoureuse soit-elle, ne donne une garantie absolue de précision si non d'exactitude. Alors le gestionnaire et surtout le prévisionniste doit fournir l'effort d'être dans les limites d'un certain seuil.

CONCLUSION GENERALE

Nous voici arrivés à terme de notre étude qui analysait l'impact de la relation de causalité entre le taux de change et l'inflation sur le budget de trésorerie de la compagnie sucrière de Kwilu-Ngongo pour une période allant de juillet 2004 à juin 2007.

De prime à bord, nous tenons à rappeler que nous nous sommes posés deux questions essentielles pour bien mener cette étude : quel est le sens de causalité entre le taux de change et l'inflation en République Démocratique du Congo de juillet 2004 à juin 2007 ? Et quel est l'effet de cette relation causale sur le budget de trésorerie de la compagnie sucrière de Kwilu-Ngongo ?

Nous sommes partis d'une affirmation selon laquelle c'est la variation du taux de change qui causait l'inflation pendant notre période d'étude et cette relation causale avait pour effet d'accroître les encaissements et les décaissements de trésorerie de la compagnie sucrière. Autrement dit la compagnie sucrière devrait enregistrer des taux mensuels de réalisation des prévisions des ressources et emplois de trésorerie supérieurs à 100%.

L'objectif poursuivi de ce mémoire était d'analyser la relation de causalité entre le taux de change et l'inflation et de ressortir l'effet de cette relation sur le budget de trésorerie. Nous avons adopté une méthodologie par une modélisation VAR avec quatre variables : taux de change officiel, taux de change parallèle, indice des prix à la consommation et la masse monétaire M2, pour atteindre cet objectif.

Le présent travail était subdivisé en quatre chapitres : le premier chapitre a analysé théoriquement la relation de causalité entre le taux de change et l'inflation dans une économie ouverte. Nous avons compris que l'inflation peut causer la variation de taux de change, comme l'indique la théorie de parité des pouvoirs d'achat qui soutient que les prix déterminent le taux de change. Selon la PPA une variation du taux de change est égale au rapport entre l'inflation à l'étranger (niveau des prix étrangers) et l'inflation locale (niveau des prix locaux). Alors que la variation du taux de change peut être aussi la cause de l'inflation, au moment où l'on constate une transmission des variations du taux de change sur les prix à la consommation à travers les prix des biens importés et faisant partie du panel des biens et services qui servent de base de calcul de l'indice des prix à la consommation. Cette transmission peut être complète ou incomplète. Le deuxième chapitre a présenté le budget de trésorerie d'une entreprise, tout en donnant des détails de toutes les rubriques qui le composent, les difficultés auxquelles le prévisionniste rencontre dans l'anticipation des variables macroéconomiques qui ont une influence dans la réalisation des prévisions de trésorerie. Le troisième chapitre a présenté la compagnie sucrière de Kwilu-Ngongo, beaucoup plus le fonctionnement de la direction commerciale et financière pour comprendre de quelle façon les opérations économico-financières de la compagnie sont enregistrées et traitées et en fin, le dernier chapitre a été consacré à la vérification empirique de la relation de causalité entre le taux de change et l'inflation dans l'environnement économico-financier congolais de juillet 2004 à juin 2007, tout en présentant la modélisation VAR qui nous a aidé à ressortir les différentes relations de causalité dans le sens de GRANGER entre les variables (indice des prix à la consommation, le taux de change officiel, le taux de change parallèle et la masse monétaire M2) et aussi repérer les implications de cette relation causale sur le budget de trésorerie de la sucrière de Kwilu-Ngongo.

Après le traitement des données à notre possession, nous avons trouvé que les séries chronologiques de nos quatre variables n'étaient pas stationnaires à niveau mais à la différence première et avaient un décalage optimal de 1 d'après le critère de SCHWARZ qui présentait une valeur minimale de 72,68350 contre 71,14853 d'après le critère d'AKAIKE pour un décalage de 5, c'est en se référant au principe de parcimonie que nous avons adopté 1 comme décalage optimal de notre modèle. L'estimation du modèle VAR a révélé qu'il existe une relation bidirectionnelle de causalité dans le sens de GRANGER entre le taux de change parallèle et l'inflation en RDC de juillet 2004 à juin 2007 car les valeurs de probabilité d'accepter l'hypothèse nulle au seuil de 5% sont inférieures à 0,05, lorsque le taux de change parallèle cause dans le sens de GRANGER l'inflation la probabilité est de 0,04079 et de 0,00317 pour le cas inverse. Ce qui revient à dire qu'il existe une boucle rétroactive entre le taux de change parallèle (pas le taux de change officiel) et l'indice des prix à la consommation (qui désigne l'inflation).

L'impact de cette boucle rétroactive sur le budget de trésorerie a été détecté après recours à deux modèles dynamiques à variables décalées dont les variables endogènes sont les taux de réalisation des ressources et emplois et les variables explicatives sont : le taux de change parallèle, l'indice des prix à la consommation et les différents niveaux des taux de réalisation tous décalés de 1 mois car ces trois variables n'avaient pas d'effets immédiats sur le budget de trésorerie.

Alors les budgets de trésorerie de la Compagnie Sucrière pendant notre période d'étude présentaient des taux mensuels de réalisation des ressources élevés, ceux-ci sont expliqués par les mouvements de l'inflation du mois précédent et le taux de réalisation des ressources enregistré le mois passé, mais tout ceci à une faible pondération compte tenu de la faiblesse du modèle (R2= 0,23), ce qui nous a amené à dire qu'il existerait d'autres facteurs pouvant justifier aussi la réalisation des ressources plus que prévue (écarts positifs) au niveau de la trésorerie de la Compagnie Sucrière. Pour une augmentation de 0,0124 de l'indice des prix à la consommation toute chose restant égale par ailleurs, il ya un accroissement de 1% du taux de réalisation des ressources de trésorerie. Au niveau de réalisation des emplois, seule l'inflation du mois précédent explique les taux mensuels de réalisation des emplois mais aussi à une faible pondération, c'est encore la faiblesse du modèle qui le justifie (R2=33,75). Pour une variation positive de l'indice des prix à la consommation de 0,0341 ceteris paribus, il ya un accroissement de 1% de taux mensuel de réalisation des emplois de trésorerie.

Au regard de notre hypothèse, ces résultats nous permettent de l'affirmer car nous avons trouvé que la variation du taux de change causait l'inflation et le cas inverse était aussi vrai. Mais cette relation n'est pas le seul facteur explicatif des taux mensuels de réalisation des prévisions de trésorerie, il ya d'autres facteurs qui peuvent être internes ou externes à la Compagnie non prise en compte dans le modèle et se trouvant dans la variable stochastique ou terme d'erreur qui sont aussi à la base des dérapages du budget de trésorerie.

En définitive, nous retenons que même s'il existe une relation bidirectionnelle entre le taux de change parallèle et l'inflation, les deux variables n'ont pas au même moment d'impact sur le budget de trésorerie de la Sucrière, uniquement l'inflation à une faible pondération.

Comme remarques à l'environnement économico-financier congolais et la gestion prévisionnelle de la compagnie sucrière de Kwilu-Ngongo :

L'autorité monétaire congolaise, en l'occurrence la Banque Centrale du Congo, opte pour une politique monétaire expansionniste c'est-à-dire elle crée la monnaie au profit du Trésor, cet accroissement de la masse monétaire engendre souvent un surplus de liquidité dans le système bancaire sans une couverture en terme de devise, n'est pas adapté aux échanges de biens et service dans l'économie afin d'éviter la dépréciation du franc congolais et l'inflation.

C'est ainsi que nous suggérons à la Banque Centrale du Congo que lorsqu'elle envisage accroître la masse monétaire pour alimenter le système bancaire de liquidité, il faut prévoir d'abord des devises pouvant faire face à cette masse émise sur le marché de change et éviter la dépréciation régulière du franc congolais par rapport au dollar américain, ceci renforce le marché formel au profit du marché de change parallèle qui détient le pouvoir du marché de change congolais. Soit émettre une liquidité adéquate aux échanges de biens et service de notre économie pour éviter l'inflation. La masse monétaire ne doit pas augmenter plus vite que l'activité économique (taux de croissance du PIB par exemple).

Le prévisionniste de la compagnie sucrière de Kwilu-Ngongo ne semble pas avoir une maitrise des variables qu'il intègre dans l'élaboration du budget de trésorerie de la compagnie car nous remarquons que les décalages qui existent entre les prévisions et réalisations des ressources tout comme des emplois sont tellement énormes, certains mois enregistrent des taux de réalisation supérieurs à 200%, ce qui signifierait que les prévisions n'ont pas été bien faites.

Alors nous souhaiterons que le prévisionniste puisse faire une analyse statistique des budgets de trésorerie des années antérieurs, chercher à ressortir un modèle économétrique sur base duquel les prévisions de la trésorerie des exercices futurs seront dégagées. C'est une façon d'intégrer l'évolution de l'environnement économico-financier qui influence les activités de la compagnie et de prendre en compte les variables de conjoncture économique qui souvent, réservent des surprises radicales à plusieurs prévisionnistes.

Pour clore complètement ce travail, nous disons que cette étude n'est qu'une esquisse du sujet abordé, loin de nous l'idée d'avoir épinglé tous les aspects qui entourent ce sujet, c'est ainsi que nous restons ouvert à toute critique constructive pouvant nous permettre de nous enrichir davantage sur le plan scientifique.

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III. NOTES DE COURS

1. Déo GAFUNDU, Evaluation et préparation des projets d'investissement, Notes de cours-Faculté des sciences économiques et de gestion, Université de Kinshasa, 2008-2009.

2. Emmanuel-Gustave KINTAMBU MAFUKU, Principes d'économétrie, Notes de cours-Faculté des sciences économiques et de gestion, Université de Kinshasa, 2007-2008.

3. Felix MAKWALA LUMONASONI, Gestion financière internationale, Notes de cours-Faculté des sciences économiques et de gestion, Université de Kinshasa, 2008-2009.

4. Nicolas LOKOLE KATOTO SHUNGU, Ph.D. , Contrôle de Gestion et Audit : 2ème partie, Notes de cours-Faculté des sciences économiques et de gestion, Université de Kinshasa, 2008-2009.

5. NYEMBWE MUSUNGAYI, Macroéconomie, Notes de cours-Faculté des sciences économiques et de gestion, Université de Kinshasa, 2007-2008.

IV. MEMOIRE

1. ZANGABIE NEMIYEMBALE, Analyse de transmission des chocs monétaires au secteur réel en RDC de 1960 à 2000, Mémoire de licence, FASEG, Université de Kinshasa, 2001-2002.

V. WEBOGRAPHIE

1. www.wikipedia.com

2. www.google.cd

3. www.voila.fr

4. www.lepotentiel.fr

5. www.imf.org

6. www.worldbank.org

7. www.bcc.cd

TABLE DES MATIERES

ANNEXES

PRESENTATION DES BUDGETS DE TRESORERIE CONDENSES DE LA COMPAGNIE SUCRIERE DE KWILU-NGONGO DE JUILLET 2004 à JUIN 2007 EN DOLLARS AMERICAINS

Tableau 1 : RESSOURCES

Années

MOIS

PREVISIONS

REALISATIONS

ECARTS

2004

JUILLET

1243374,46

1592221,35

348846,89

AOUT

1243374,46

1668304,04

424929,58

SEPT

1243374,46

1418740,87

175366,41

OCT

2408026,96

2155914,73

-252112,23

NOV

2138934,16

2242350,25

103416,09

DEC

1527906,40

1916252,35

388345,95

2005

JAN

1028825,07

1134149,60

105324,53

FEV

2250915,62

2587073,05

336157,43

MARS

1022086,36

1460144,56

438058,20

AVR

1241074,44

1339514,75

98440,31

MAI

1010819,88

1290004,84

279184,96

JUIN

1190529,88

1548618,09

358088,21

JUIL

1787105,49

2295296,78

508191,29

AOUT

1643041,89

2910987,88

1267945,99

SEPT

1538801,11

2958428,23

1419627,12

OCT

1679551,33

2469593,24

790041,91

NOV

1810829,33

2956347,94

1145518,61

DEC

4081724,53

3944698,49

-137026,04

2006

JAN

3490447,73

4259949,78

769502,05

FEV

3490447,73

3841347,24

350889,51

MARS

3490447,73

4373424,02

889976,29

AVR

3490447,73

3889690,18

399242,45

MAI

3601449,80

3956960,55

355510,75

JUIN

3505755,99

4418876,41

913120,42

JUIL

1087990,89

1870730,35

782739,96

AOUT

1716740,89

2225528,84

508787,95

SEPT

1087990,89

3283811,40

2195820,51

OCT

1282909,04

1799957,48

517049,44

NOV

1086940,54

1848003,30

761062,76

DEC

628563,70

1271351,90

642788,20

2007

JAN

1046406,70

1476455,56

430048,86

FEV

627115,08

1131623,30

504508,22

MARS

599834,51

1267351,12

667516,61

AVR

599834,51

1268091,39

668256,88

MAI

599834,51

1436588,52

836754,01

JUIN

589965,18

1211494,77

621529,59

Tableau 2 : EMPLOIS

Années

MOIS

PREVISIONS

REALISATIONS

ECARTS

2004

JUIL

1972346

1105419

+866927

AOUT

623343

677205

53862

SEPT

3006756

2641168

-365588

OCT

2512861

2412778

-100083

NOV

1547315

1461578

-85737

DEC

1700051

1250533

-449518

2005

JAN

1559372

1679887

120515

FEV

1242768

1047001

-195767

MARS

683305

900846

217541

AVR

924639

1001102

76463

MAI

1275361

726505

-548856

JUIN

1072823

1154450

81627

JUIL

981473

1818622

837149

AOUT

2991873

3292180

300307

SEPT

2201114

2113977

-87137

OCT

2714953

2857223

142270

NOV

2318864

2439538

120674

DEC

1213112

956689

-256423

2006

JAN

489055

494932

5877

FEV

2038270

2320078

281808

MARS

1804265

2113977

309712

AVR

2912933

2857223

-55710

MAI

2964274

2493538

-419395

JUIN

1477443

954340

-523103

JUIL

1859586

1894478

34892

AOUT

3061445

3024754

-36691

SEPT

2362598

2883133

520535

OCT

3487889

2028446

-1459423

NOV

1074772

1059864

-14908

DEC

1578776

1706408

127632

2007

JAN

2301148

2549045

247897

FEV

1068197

1031355

-36842

MARS

1316194

1343772

27578

AVR

2701372

3518744

817372

MAI

1759359

2753210

993851

JUIN

1127261

1242734

115473

TABLEAU 3 : EVOLUTION DE L'INDICE DES PRIX A LA CONSOMMATION

Mois\Année

2004

2005

2006

2007

Janvier

-

572343,9

679193,3

811448,6

Février

-

596367,4

683556,9

826750,3

Mars

-

630447,6

691651,7

840375,8

Avril

-

651809,5

695094,6

849617,1

Mais

-

662301,9

709008,4

860352,3

Juin

-

614680,5

717273,1

856522,6

Juillet

526699,5

661418,2

721540,7

-

Août

529841,5

672353,2

734180,9

-

Septembre

541258,3

663722,7

751453,2

-

Octobre

549687,7

668336,1

774647,7

-

Novembre

550838,8

671688,8

798014,3

-

Décembre

556931,5

675402,2

798297,0

-

TABLEAU 4 : EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE USD/CDF

Mois\Année

2004

2005

2006

2007

Janvier

-

463,48

433,02

540,20

Février

-

482,39

435,05

562,62

Mars

-

499,33

438,03

553,23

Avril

-

514,09

440,24

545,95

Mais

-

502,12

449,04

495,47

Juin

-

425,31

449,66

496,18

Juillet

388,93

490,89

463,79

-

Août

394,11

469,24

470,36

-

Septembre

423,50

458,23

503,67

-

Octobre

417,94

455,32

533,41

-

Novembre

435,83

445,40

529,28

-

Décembre

444,09

431,28

503,43

-

TABLEAU 5 : EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE PARALLELE USD/CDF

Mois\Année

2004

2005

2006

2007

Janvier

-

459,94

437,52

543,75

Février

-

481,87

438,23

562,08

Mars

-

502,50

444,52

557,08

Avril

-

514,68

442,83

546,87

Mais

-

501,94

450,05

501,59

Juin

-

432,06

452,87

494,33

Juillet

389,44

493,35

462,37

-

Août

396,42

471,10

476,81

-

Septembre

428,54

460,58

509,73

-

Octobre

418,27

458,56

536,48

-

Novembre

438,98

450,22

533,49

-

Décembre

453,08

434,31

515,93

-

TABLEAU 6 : EVOLUTION DE LA MASSE MONETAIRE

Mois\Année

2004

2005

2006

2007

Janvier

-

242434217000

280929706000

462418000000

Février

-

253145897000

286903308000

486929000000

Mars

-

269340133000

301436383000

490736000000

Avril

-

262659242000

307782564000

475681000000

Mais

-

252259385000

319206974000

463240000000

Juin

-

252397757000

324556412000

464833000000

Juillet

168569022000

263257822000

353473799000

-

Août

171642831000

253852252000

361068684000

-

Septembre

183122759000

260322797000

386597454000

-

Octobre

196663727000

279572304000

419458330000

-

Novembre

191623004000

272406536000

428753270000

-

Décembre

194932671000

277111477000

436922000000

-

Tableau 7 : Taux de réalisation Emplois et Ressources

Année

Mois

Taux ressources

Taux emplois

2004

juillet

128,1

56,0

août

134,2

108,6

septembre

114,1

87,8

octobre

89,5

96,0

novembre

104,8

94,5

décembre

125,4

73,6

2005

janvier

110,2

107,7

février

114,9

84,2

mars

142,9

131,8

avril

107,9

108,3

mai

127,6

57,0

juin

130,1

107,6

juillet

128,4

185,3

août

177,2

110,0

septembre

192,3

96,0

octobre

147,0

105,2

novembre

163,3

105,2

décembre

96,6

78,9

2006

janvier

122,0

101,2

février

110,1

113,8

mars

125,3

117,2

avril

111,4

98,1

mai

109,9

84,1

juin

126,0

64,6

juillet

171,9

101,9

août

129,6

98,8

septembre

301,8

122,0

octobre

140,3

58,2

novembre

170,0

98,6

décembre

202,3

108,1

2007

janvier

141,1

110,8

février

180,4

96,6

mars

211,3

102,1

avril

211,4

130,3

mai

239,5

156,5

juin

205,4

110,2

Graphique 1. Evolution des prévisions, réalisations des ressources et IPC

Graphique 2. Evolution des prévisions, réalisations des emplois et IPC

* 1 _ Elie COHEN, Gestion Financière de l'entreprise et développement financier, éd EDICEF, Paris, 1991, P. 25.

* 2 _ Chrispin MULUNGUNI, Le franc congolais : une descente aux enfers, Kinshasa 2009. P. 4.

* 3 _ GUITTON, H, Economie Politique, tome 1, 5è éd DALLOZ, Paris, 1966, P. 108.

* 4 _ MULUMA MUNANGA, A, Le Guide du chercheur en sciences sociales et humaines, éd SOGEDES, Kinshasa, 2003, P. 103.

* 5 _ YVES CROZET, Inflation ou déflation ? Du dilemme aux arbitrages intergénérationnels, 3ème éd. Nathan, Paris, 1998-1999, P. 10.

* 6 _ www.google.fr/définition-inflation/wikipedia.

* 7 _ MANKIW, G ; Macroéconomie, 3ème éd. De Boeck, Bruxelles, 1999, P. 122.

* 8 _ MABI MULUMBA, Monnaie dans l'économie, éd. CEDI, Kinshasa, 2001, Pp. 130 - 131.

* 9 _ BEITONE, A. et cie, Dictionnaire des sciences économiques, 2e éd. Armant-collin, Paris, 1995, P. 190.

* 10 _ CAPUL, J.Y. et GARNIER, O., Dictionnaire d'économie et de sciences sociales, éd. Hatier, Paris, 2008, P.230.

* 11 _ VAROUDAKIS, A., La politique macro économique, éd. Dunod, Paris, 1994, P.77.

* 12 _ FRIEDMAN, M., Inflation et système monétaire, éd. Calman Levy, Paris, 1969, P.49.

* 13 _ SAMUELSON, P., L'économie, Collection Armand-collin, Paris, 1972, P.383.

* 14 _ KEREVER, L'inflation aujourd'hui, éd. Ouvrière, Paris, 1963, P.8.

* 15 _ LAMBERT, D., Les inflations Sud-Américaines, Inflations de sous développement et Inflation de croissance, éd. IHEAL, Paris, 1959, P.37.

* 16 _ Albert ONDO OSSA, Economie monétaire internationale, éd. ESTEM, Paris, 1999, P.43.

* 17 _ CAPUL, J-Y et GRANIER, O, Dictionnaire d'économie et sciences sociales, éd. Hatier, Paris, 2008, P.39.

* 18 _ BEITONE, A., et cie ; op cit, P.37.

* 19 _ CAPUL, J-Y et GARNIER, O, op. cit. P. 41.

* 20 _ BEITONE, A., op. cit, P. 38.

* 21 _ IDEM.

* 22 _ IBIDEM.

* 23 _ BEITONE, A., op cit, P.75.

* 24 _ IDEM.

* 25 _ Albert ONDO OSSA, op cit. P. 5.

* 26 _ Albert ONDO OSSA, op cit., P. 46.

* 27 _ Felix MAKWALA LUMONASONI, Notes de cours de Gestion Financière Internationale, L1GF, FASEG/UNIKIN, 2008 - 2009.

* 28 _ Felix MAKWALA LUMONANSONI, Op. cit.

* 29 _ Félix MAKWALA LUMONANSONI, Op.cit.

* 30 _ CAPUL, J-Y et GARNIER, O, Op. cit., P. 334.

* 31 _ NYEMBWE - MUSUNGAIE, Notes de cours de Micro économie, L1 Gestion, FASEG/UNIKIN, 2007 - 2008.

* 32 _ CAMPA, J.M. et GOLDBERG, L.S., Exchange rate pass-through into import prices, Centre de Recherche Economiques, Londres, 2004, P.683.

* 33 _ CHOUDHRI et HAKURA, Exchange rate pass through to domestic prices: Does inflationary environnement matter?, Journal International de Monnaie et Finance, vol 25, 2006, p 624.

* 34 _ DEVEREUX, MB et YETMAN, J., Price-setting and exchange rate pass-through: theory and evidences, in price adjustement and monetary policy, Ottawa, Novembre 2003, p.359.

* 35 _ CAMPA, JM et GOLBERG, L.S, op. cit, P.684.

* 36 _ ENGEL, C., The responsiveness ef consumer prices to exchange rates: a synthesis of consumer prices to exchenge rate: a synthesis of some new open-economy macro models, 2003, P.1-15.

* 37 _ DEVEREUX, M., Monetary Policy exchange rate flexibility and exchange rate pass through, in revisiting the case for flexible rates, 2001, banque de Canada, P.47.

* 38 _ LA FLECHE, T., Revue de la Banque du Canada, Ottawa, 1996 - 1997, P.4.

* 39 _ KHUNDRAKPAN JEEVAN, K., Economic reformes and exchange rate pass through to domestic prices in India, Document de travail de la banque d'Inde , BIS n° 225, Pp. 1- 4.

* 40 _ CLAUDE SUMATA, economie parallèle de la RDC : Taux de change et dynamique de l'hyperinflation au Congo, éd. L'Harmattan, Paris, 2001, P.75.

* 41 _ Selon les affirmations de la Revue Zaïre-Afrique, N° 177, Septembre 1983.

* 42 _ Claude SUMATA, op. cit, pP. 76 -77.

* 43 _ D'après la Revue Zaïre-Afrique, N° 177, Septembre 1983.

* 44 _ CLAUDE SUMATA, op. cit, Pp 80- 82.

* 45 _ RYELAND, B., L'inflation en pays sous-développés : origine, mécanisme et effets des pressions inflationnistes au Congo, 1960 - 1969, éd. Mouton et IRES, Kinshasa, 1970, P. 186.

* 46 _ Selon le numéro du journal le potentiel intitulé : « La dépréciation du Franc congolais : causes et perspectives » du 28 - Août - 2006, disponible sur www.lepotentiel.fr.

* 47 _ Jean Claude COURBON et Gerard MODOUX, Gestion budgétaire et micro-informatique, éd. MASSON, Paris, 1985, P. 8.

* 48 _ ANNE-MARIE KEISER ; Gestion Financière, 7è et éd. ESKA, Paris, 2004, P. 387.

* 49 _ DEPALLENS, G. et JOBARD, J.P. , Gestion Financière de l'entreprise, 11è éd. SIREY, Paris, 1997, P. 937.

* 50 _ Idem, P. 933.

* 51 _ ANNE-MARIE KEISER, op. cit, P. 388.

* 52 _ DEPALLENS, G. et JOBARD, J.P , Op. cit. , P. 938.

* 53 . _ Nicolas LOKOLE KATOTO SHUNGU, Ph.D, Ph. D., Cours de contrôle de gestion et audit 27ème partie, L2 Gestion, Faseg/UNIKIN, 2008-2009

* 54 _ AHMED SILEM, Lexique d'économie, 8è éd. Lyon, 2004, P. 100.

* 55 _ Nicolas LOKOLE KATOTO SHUNGU, Ph. D., op cit

* 56 _ ELIE COHEN, Op. cit, P. 273.

* 57 _ DEPALLENS, G. et JOBARD, J.P. , Op. cit. P. 941.

* 58 _ ELIE COHEN, Op. cit, P. 274.

* 59 _ ELIE COHEN, Op. cit, P. 278.

* 60 _ ELIE COHEN, Op. cit, P. 279.

* 61 _ ANNE MARIE KEISER, Op. cit, P. 396.

* 62 _ ANNE MARIE KEISER, Op. cit, P. 398.

* 63 _ ELIE COHEN, Op. cit, P. 282.

* 64 _ DEO GAFUNDU, Evaluation et préparation des projets d'investissement, Notes de cours-Faculté des sciences économiques et de gestion, UNIKIN, 2OO8-2009.

* 65 _ SAMIA JEBALI et Cie, In taux de change et inflation : une analyse en modèle VAR du canal du taux de change : cas de la Tunisie, Tunis, 2007, P. 9.

* 66 _ Magali JAOUL, Education, Population et croissance en France après la seconde guerre mondiale : Analyse cliométrique, éd. CNRS, Montpellier, 2003, Pp. 4-5.

* 67 _ BOURBONNAIS, R ; Econométrie, 6ème éd. Dunod, Paris, 2006, P. 259.

* 68 _ CHRISTOPHE TAVERA ; Le modèle VAR stationnaire standard, Université de Rennes, Paris, 2004, P. 5.

* 69 _ WALTER VANDAELE, Applied Time series and Box-Jenkins Medels, Académic Press, INC, California, 1983, P. 14.

* 70 _ BOURBONNAIS, R.S, Op. cit. P. 224.

* 71 _ BOURBONNAIS, R., Op. cit., P. 232.

* 72 _ KINTAMBU MAFUKU ; Principes d'Econométrie, Presse de l'Université Kongo, 2ème éd. MBANZA NGUNGU, P. 163.

* 73 _ KINTAMBU MAFUKU, Principes d'Econométrie, 3ème éd. PUK, Kinshasa, 2005, P. 228.

* 74 _ BOURBONNAIS, R. Op. cit. P. 265.3

* 75 _ KINTAMBU MAFUKA, Op. cit. , P. 225.

* 76 _ ZANGABIE NEMIYEMBALE, Analyses au transmission des chocs monétaires au secteur réel en RDC de 1960 à 2000, Mémoire de licence, FASEG/UNIKIN, 2002, P. 65.

* 77 _ BOURBONNAIS, R, Op. cit. P. 273.

* 78 _ IDEM.

* 79 _ BOURBOUNNAIRE, R. , Econométrie, 5ème éd. DUNOD, Paris, 2004, P. 274.

* 80 _ Par exemple, KRUGMAN (1987), en traitant des données sur les importations des Etats-Unis pour la période de 1980-1987, à trouvé que 35-40% de l'appréciation du dollar n'a pas été reflétée par une baisse des prix des produits importés. KNETTER (1989) a montré que les exportations des Etats-Unis sur la période 1977-1985 sont insensibles aux fluctuations du taux de change.






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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein