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Apéritif et sociabilité. Etude de la consommation ritualisée et traditionnelle de l'alcool

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par Anaà¯s Gayot
Université d'Aix-en-Provence - Master 1 d'anthropologie sociale et culturelle 2007
  

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4ème partie - Limites et ouvertures du champ d'étude

Tout un pan de la littérature sur le boire évoque les attributs sanitaires et dangereux pour la santé des boissons alcoolisées. L'apéritif étant une boisson alcoolisée n'échappe pas à ces constats relativement contemporains. Mais notre sujet ne se réduit pas à ces analyses théoriques. C'est pourquoi, après avoir étudié l'aspect alcoolisé de la boisson apéritive, dans un second temps, il sera intéressant d'évoquer de nouvelles possibilités d'études. Nous verrons que la documentation parcourue regorge d'informations, parfois contradictoires mais souvent complémentaires.

I- Les limites de l'anthropologie du boire

Des Notes sur la fonction sociale de l'alcool de Claude Fischler168(*) à l'Histoire sociale et culturelle du vin de Gilbert Garrier169(*), les manières de boire sont étudiées sous des angles divers. Régulièrement, reviennent les thèmes de l'alcoolisme, de l'ivresse et des dérives, qui sont abordés avec précision par des travaux englobant des disciplines variées. Ces caractéristiques propre au boire170(*), bien qu'elles participent à la compréhension du système dans lequel se trouve la pratique sociale de l'apéritif, ne sont pas représentatives de cette sociabilité, mais il est important d'en tenir compte.

Précisons que le substantif "boire", nous dit Lionel Obadia dans un article de Socio-Anthropologie, ne dissocie pas l'objet de la pratique : "le « boire » recouvre tout autant la substance elle-même (la boisson) que les pratiques sociales et significations culturelles qui entourent sa consommation et qui confèrent au « boire » alcoolisé (ici, au boire) son originalité."171(*)

A - L'apéritif : une boisson alcoolisée

La recherche bibliographique du sujet "apéritif" et par conséquent celle des consommations ritualisées et traditionnelles de l'alcool, m'a naturellement orientée, dans un premier temps, sur les questions du boire. Divers spécialistes traitent ces questions.

a- L'ambiguïté du phénomène d'alcoolisation

L'alcoolisation, tel un "processus", nous dit Robert Chapuis172(*), est un sujet très étudié qui n'est guère dissocié des problèmes d'alcoolisme. Désirs d'ivresse : alcool, rites et dérive est un ouvrage collectif dirigé par Carmen Bernand173(*). La majorité des auteurs sont des anthropologues et des sociologues. Ils décrivent et analysent les différentes manières de boire dans leur contexte. De l'alcoolisme au Bien Boire, dirigé par Guy Caro174(*), réunit de nombreux spécialistes tels que des psychiatres, des anthropologues, des alcoologues ou encore des historiens. Les problèmes liés aux excès d'alcool, particulièrement en Bretagne, y sont traités. Les spécialistes tentent d'objectiver la question en prônant une consommation mesurée. La monographie de Véronique Nahoum-Grappe : La culture de l'ivresse175(*), analyse minutieusement les comportements culturels de l'état d'ébriété, au sein de notre société. Ces trois ouvrages sont des exemples significatifs de la pensées occidentales actuelles. Ils évoquent les valeurs positives de l'alcool soulignées par les mots rite, bien boire et culture. Cependant, les mots dérive, alcoolisme, ivresse composant également le titre, entachent l'attribution précédente. Par ce procédé, les auteurs expriment-ils la crainte de valoriser une pratique qui suscite des dégâts d'ordre social et sanitaire ?

* 168 _ FISCHLER, Claude. 1990. « Note sur les fonctions sociales de l'alcool ». In G. Caro (dir.) : De l'alcoolisme au Bien Boire, tome 1. Paris : l'Harmattan.

* 169 _ GARRIER, Gilbert. 1998. Histoire sociale et culturelle du vin. Paris : Larousse.

* 170 _ Le terme "boire", employé sans complément, signifie très généralement boire de l'alcool.

* 171 _ OBADIA, Lionel. 2006. « Le "boire" : une anthropologie en quête d'objet, un objet en quête d'anthropologie », Socio-Anthropologie, n°15, (Boire).

* 172 _ CHAPUIS, Robert. 1989. L'alcool, un mode d'adaptation social ? Paris : L'Harmattan, p. 17.

* 173 _ BERNAND, Carmen (dir.). 2000. Désirs d'ivresse : alcool, rites et dérive. Paris : Autrement.

* 174 _ CARO, Guy (dir.). 1990. De l'alcoolisme au Bien Boire, tome 1. Paris : L'Harmattan.

* 175 _ NAHOUM-GRAPPE, Véronique. 1991. La culture de l'ivresse : Essai de phénoménologie historique, Paris : Quai Voltaire.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams