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Apéritif et sociabilité. Etude de la consommation ritualisée et traditionnelle de l'alcool

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par Anaà¯s Gayot
Université d'Aix-en-Provence - Master 1 d'anthropologie sociale et culturelle 2007
  

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d- Entre intégration et désintégration

L'anthropologue Claude Fischler résume clairement le paradoxe de l'alcool. Il s'agit en effet d'une question de dose (celle-ci étant soumise aux usages d'une culture). À faible dose, l'alcool a une fonction sociale car elle désinhibe naturellement les individus. Elle efface provisoirement et facilite la communication. En levant les "obstacles formels" temporairement, l'alcool est "intégrateur". En revanche, à forte dose il devient "désintégrateur", dans le sens où la personne trop ivre s'éloigne des comportements socialement attendus190(*).

Ces conduites socialement rejetées atteignent leur paroxysme lorsqu'elles provoquent des désordres et des dommages. L'historien Jean Verdon191(*) explique comment au Moyen Âge, des querelles provoquées par l'enivrement collectif peuvent se poursuivre par des rixes ou pire par des crimes. À ce sujet, des enquêtes ont démontré que des récits de violences et de meurtres sont précédés par une consommation excessive d'alcool. On pourrait expliquer cette association par le fait qu'à cette époque, l'ivresse est une circonstance atténuante fréquemment invoquée.

Si la question de l'ivresse ne constitue pas l'objet de la recherche, elle en compose un élément. La littérature, nous le voyons, y fait souvent allusion. On la traite, par ailleurs, de nombreuses façons : anthropologues, sociologues, philosophes, historiens, psychologues ou médecins s'intéressent aux effets directs de l'alcool sur le corps comme sur les relations sociales. Hier comme aujourd'hui les anecdotes affluent. Le regard sur l'ivresse suscite le rire ou le dégoût. La "pocharde", souligne Véronique Nahoum-Grappe, inquiète, gène, alors que l'ébriété masculine amuse192(*). La mesure comme l'idée que boire en groupe est la norme à laquelle on doit adhérer, sont des facteurs qui s'ajoutent à ces jugements de valeur. L'ivresse s'accompagne d'idées préconçues, qui ne semblent pas s'écarter de la règle de l'apéritif. Une personne qui boit vite, trop et seule se voit rapidement marginalisée. La question de l'alcoolisme se pose et à une autre échelle, celle de l'abstinence.

* 190 _ FISCHLER, Claude. 1990. Op. Cit., p. 164-165.

* 191 _ VERDON, Jean. 2002. Boire au Moyen Âge. Tours : Perrin.

* 192 _ NAHOUM-GRAPPE, Véronique. 1991. Op. Cit., p. 126.

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