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Enracinements polynésiens d'hier et d'aujourd'hui dans l'archipel de Nouvelle Calédonie

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par Tomasi TAUTU'U
Université de Nouvelle Calédonie - Master 2 arts, lettres et civilisations option francophonie 2012
  

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3. Approche iconographique

Les deux dessins ci-contre ont été réalisés par William Hodges (1744- 1797), compagnon de Cook. Le premier (23x39 cm) représente une vue de la Nouvelle-Calédonie, illustré par lui-même, gravé par William Byrne (1743-1805) et publié à Londres (New Street, Shoe Lane, and The Strand) le 1er février 1777 par Wm Strahan et Thos.

Au premier plan de la première illustration, la nature est bien mise en exergue avec les grands arbres cachant la case de forme ronde. On remarque aussi la présence de marécage sur la droite avec notamment des oiseaux. De même en arrière plan, on peut entrevoir la forêt et la chaîne montagneuse. Cette vision « rousseauiste » des îles du Pacifique, se reflète dans les écrits de James Cook et ceux de son équipage.

Effectivement, les  Indigènes  sont décrits comme des hommes à l'état de nature vivant paisiblement, sans contraintes apparentes. Au centre, trois hommes nonchalants discutent, l'un d'entre eux porte un sac ou un panier. Les cases semblent éloignées les unes des autres. On peut apercevoir des détails de l'architecture Kanak de cette époque : la flèche faîtière symbolisant la case du chef, et les chambranles sculptés des deux côtés de la porte de la case. « Le personnage au panier » a été repris plusieurs fois dans d'autres publications. L'une a été gravé par Viero Théodorum sous le titre de : Homme de la Nouvelle-Calédonie Isle dans la mer Pacifique à Venise et publié par Antonio Zatta en 1790. L'autre a été gravé par Grasset de Sauveur et publiée à Paris dans l'Encyclopdie des voyages en 1796.

Fig. 14- Balade 1774

Sur le deuxième tableau du même auteur, on retrouve cette vision « naturiste » des sociétés insulaires. L'homme vit complètement nu au milieu des grands arbres qui semblent être des araucacias, végétation tout de suit visible lors des accostages navals. Ce paysage est celui d'Ile des Pins et les représentations (des plantes et des animaux) mettent en évidence notamment l'intérêt scientifique des expéditions.

Le troisième tableau de cet auteur représentant un double portrait d'un homme de Balade, de face et de profil droit correspondrait en fait aux recherches anthropométriques pratiquées à cette époque.

Fig. 15 : Ile des Pins.

La connaissance des peuplades archipels encore inconnus, attachait beaucoup d'importance aux savants accompagnateurs de ces expéditions de découverte. Dix ans neuf ans plus tard, la vision de l'équipage de Bruni D'Entrecasteaux sera différente. Jacques-Julien Houtou de Labillardière (1755-1834), le botaniste dans l'expédition a réalisé les deux dessins ci-dessous, gravés par Jacques Louis (1764-1799) pour illustrer : Relation du voyage à la recherche de La Pérouse. Ce manuscrit a été commandé par l'Assemblée Constituante en 1791 pendant la première année de La République Française.

Ces gravures de dimension : 44,2 x 30,3 cm, ont été publiées à Paris chez Dabo en 1817. Ces deux gravures montrent bien que le contact avec les Indigènes de Balade a été marqué par des altercations relativement violentes et les témoignages de l'équipage le confirment. Contrairement aux tableaux anglais plus haut, l'homme se présente ici armé et agressif. Il tient dans sa main droite une sagaie et le lanceur l'utilise comme projectile à l'aide d'un propulseur en cordelette174(*) ; les Européens trouvèrent cette arme très efficace et meurtrière. Dans sa main gauche le guerrier tient une arme dont l'extrémité a la forme étoilée. Selon les témoignages que cette arme à la manière de la hache ostensoir, était utilisée pour découper la victime et les morceaux du trophée étaient dispatchés dans les diverses chefferies pour être consommés .Ainsi l'équipe D'Entrecasteaux a été consterné par l'anthropophagie des Néo-calédoniens175(*).

Fig. 16 et 17

La femme est vêtue d'une jupe traditionnelle en fibre qui était utilisée dans les échanges cérémoniaux entre les groupes en présence. La femme semble aussi apeurée et reflète sans doute l'état de guerre et de désolation de cette région en avril 1793 quand D'Entrecasteaux entre en rade à Balade au nord est de la Grande Terre. Selon certains chercheurs, la récente venue de migrants « polynésiens » à ce moment là, a transformés le paysage paradisiaque décrit par Cook et ses compagnons. Le mythe des origines des clans d'obédience « polynésiennes » divulgué les Kanak de l'extrême nord du Pays en fait légèrement allusion.

Fig. 19- Sauvage de la Nouvelle Calédonie lançant une sagaie Fig. 20- Femme de Nouvelle Calédonie

* 174 Ce dessin a été publié par la Réunion des musées nationaux in, De jade et de nacre, Patrimoine artistique kanak,  Paris, 1990.p. 184,250 p.

* 175 Richard Hélène, le voyage D'Entrecasteaux à la recherche de Lapérouse, Editions du comité des travaux historiques et scientifiques, Paris, 1986. 376 p.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo