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Enracinements polynésiens d'hier et d'aujourd'hui dans l'archipel de Nouvelle Calédonie

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par Tomasi TAUTU'U
Université de Nouvelle Calédonie - Master 2 arts, lettres et civilisations option francophonie 2012
  

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B. Hienghène

Plusieurs auteurs226(*) ont affilié la chefferie BOUARAT avec les Polynésiens venus de Wallis. Notons qu'à Koumac à l'ouest, de l'autre côté de la chaîne la chefferie porte le même nom de celui de BOUARAT. On se rappelle que selon des témoins oculaires, NEKELO avait un tatouage sur sa poitrine en lettres romaines, on pouvait lire : NEKELO ROI DE OUARE. Ainsi, entre la chefferie de Takedji à Ouvéa et la chefferie de Bouarat à Hienghène des liens historiques ou de sang ont perduré. Jules Garnier témoigne et évoque même qu'une langue polynésienne est parlée à Hienghène227(*).

La monnaie Kanak aurait été, selon la tradition de Hienghène, inventée ou importée par un clan de la mer appelé «  les fils du soleil » de par leur teint clair228(*). Les fils ou filles du soleil terme souvent employé dans les mythes ou légendes Kanak faisant allusion à des personnes venues par la mer. On pourrait se demander que sont-ils devenus ces isolats ? Sans doute qu'à la longue, ils se sont intégrés complètement dans la culture du pays. A cette époque les épidémies faisaient des ravages et cette population a sûrement était frappée - plus que tout autre - à ce fléau, dans la mesure où elle était en mouvement constant. La tribu de Ouaré où se trouve actuellement la mission catholique de la commune Hienghène, semble être le lieu de ce regroupement, et cette langue serait-ce le « Faga Ouvéa229(*) » ?

C. A Arama

« Les Arama230(*) également Wahap occupent la côte orientale de la péninsule terminant la Nouvelle Calédonie. Là se trouve la résidence de leurs chefs au village d'Arama. Ils s'étendent au sud-est jusqu'à l'embouchure du Diahot et les îles de Pam et de Balabio, leur appartiennent. Ces personnes étaient au nombre de 3000. Ils étaient extrêmement exposés aux coups des NENEMAS. En 1850, BERARD fut fort bien accueilli par leur chef BONEONE, l'homme le « plus laid » de la Nouvelle Calédonie. On notera qu'il avait un conseillé originaire d'Ouvéa. »

Person décrit les différentes tribus existantes sur la Grande-Terre, ainsi que les chefferies et les conflits à l'époque des premiers contacts avec les européens. Sa description des relations des HOOT et des WAAHP est intéressante pour notre sujet d'étude, d'autant plus que cette bipolarisation traditionnelle est complexe.

D. A Belep

Le témoignage de père Lambert est aussi intéressant car dès 1856, il vécut parmi les autochtones à Belep entre autre puisqu'il y établit la première mission. Il réside à Belep jusqu'en 1859, puis il est appelé à travailler à l'Ile Des Pins. Donc homme de terrain qui a été un témoin visuel de première heure, il confirme la présence de «  colonies » polynésiens sur la côte est à son époque. Le père LAMBERT écrit ainsi :

« Il est hors de doute - la tradition en est bien conservée et l'identité de type, de langue, d'usage le confirme, qu'un groupe considérable d'indigène de Wallis, île du centre de l'Océanie, montés sur des pirogues, vînt il y a cent ans environs, atterrir dans notre archipel. Après les dangers d'une longue navigation, ils furent jetés dans une île des Loyalty, à laquelle s'est attaché le nom de leur pays. L'île Halgan, en effet, n'est connue aujourd'hui que sous le nom d'Ouvéa .Cette colonie de race jaune polynésienne ne tarda pas à se mélanger à la race aborigène et, dans l'espace de quatre ou trois générations, elle s'est considérablement accrue, gardant toujours son goût de voyage et d'aventures. Hardis sur mer, ils ont fondé sur la côte orientale de la grande île de nouvelles et de nombreuses colonies qui existent encore. Nous les avons déjà vus pousser leurs explorations jusque dans les îles Belep, les plus septentrionales de l'archipel. Là au lieu du bon accueil qu'ils espéraient, ces aventuriers tombent dans un guet-apens et trouvent la mort sous le casse tête du sauvage. Quelques enfants échappent au carnage et sont adoptés par les meurtriers de leurs parents. Ces enfants devenus hommes, ayant oubliés leur premier malheur, se sont établis à l'île Pott, où j'ai eu l'occasion de les voir et de causer souvent avec eux. On sait que Tipokia est aussi peuplé par une émigration de wallisiens. De même au sud de Lifou se trouve un village appelé Tonga qui a été formé par des naufragés venus de cet archipel, vers le commencement du 19ème siècle. Le type particulier de ces indigènes et les traditions du pays en font foi ».231(*)

Ce témoignage est intéressant car cela démontre la grande mobilité de ces ouvéens. On les trouve ainsi, à cette époque à Belep et ont même laissé des descendants.

* 226 Bernard Brou par exemple.

* 227 KJ. Hollyman(1999) y ajoute : «  En remontant la Hienghène, on tombait sur un grand village où dominaient les Polynésiens : Il n'y est plus ».p43.

* 228 GONY pp 56-57.

* 229 Selon Hollyman (1999) à cause des relevés de vocabulaire faits par les premières personnes en contacts avec eux, il semblerait que les regroupements de Polynésiens ne sont pas tous originaires d'Ouvéa.

* 230 Bernard BROU Cite Y. Person op.cit. p73.

* 231 Père Lambert, Moeurs et superstitions des néo calédoniens, Nouvelle Imprimerie Nouméa, 1900, p 54-55.

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