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Les nouvelles hégémonies de la région Septentrionale. Le Royaume Tem du Tchaoudjo (1880- 1914 )

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par Akimou TCHAGNAOU
Université de Lomé Togo - Maà®trise 2007
  

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1-2. L'organisation politique du royaume

A la tête du royaume du royaume se trouve ouro-esso (Chef-dieu). Celui-ci est assisté dans ses tâches par un nombre important de notables. Ceux-ci sont pour la plupart chefs des autres villages constitutifs du royaume et des personnages sages proches du souverain. Il existait selon le terme moderne une forme de gestion « déconcentrée » du pouvoir royal. Ce qui signifie que certains pouvoirs étaient légués aux chefs locaux sous l'oeil attentif du souverain. Ces chefs locaux doivent rendre compte de leur gestion à celui-ci. Ceci étant, le pouvoir du souverain était absolu. Il sillonnait de temps en temps les villages, réglait les conflits mineurs sur place et recensait les problèmes complexes qui seront traités plus tard au palais royal. Le souverain ne marche pas2. Il est transporté chaque fois par les populations du village de départ pour une autre destination et ceci à tour de rôle3.

1 - Il fut l'un des musulmans prosélytes qui prêchèrent la nouvelle religion dans la région.

2 - A l'origine, on transportait le souverain pour ses voyages. Avec l'arrivée des chevaux, il n'est plus transporté, mais il va à cheval et toute son escorte l'accompagne à pied.

3 - C'est-à-dire que le souverain est transporté par les habitants du village de départ pour un autre village. De la même manière, les habitants du village suivant prennent la relève ainsi de suite jusqu'à son retour au palais royal.

Douze souverains1 connus et nommés ont dominé la vie politique du royaume des origines à 1914. Les règnes qui ont plus marqué le royaume sont entre autres celui de Ouro- Koura qui accéda au trône après la mort de Ouro Akoriko de Komah. En effet, celui-ci permit la victoire du Tchaoudjo dans le second conflit Komah-Agoulou que nous verrons plus tard, grâce au rôle militaire qu'il avait joué. Sous son règne, le village Birini était entouré d'une muraille comme c'était le cas d'Agokoli à Notsè. Ceci à cause des conflits qui les opposaient aux

populations d'Alibi sur les problèmes fonciers. Ainsi le village
s'appelait Tchoboto qui signifie « village fortifié ».

Ce souverain a régné sur le royaume durant quatre vingts ans. C'est le règne qui a le plus duré dans l'histoire du royaume tem du Tchaoudjo. A l'époque, les commerçants haoussa sillonnaient la région et étant donné que Tchoboto signifiait en langue haoussa « Birini », cette appellation haoussa supplanta celle des tem et le village garda jusqu'à aujourd'hui le nom Birini.

Celui qui a aussi marqué l'histoire du royaume était Ouro-Djobo Boukari de Kparatao. En effet, celui-ci en cooptant les mercenaires djerma et en ayant la faveur des Allemands, avait dominé toute la région. Son règne ne dura que neuf ans. Il est à l'origine de la sédentarisation du pouvoir royal du Tchaoudjo à Kparatao2. Rappelons que le royaume a connu justement son apogée sous son règne.

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1 - Pour toute la liste des souverains du Tchaoudjo voir Annexe I, p III.

2 - Alexandre P., 1963, p263.

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Liste des souverains du Tchaoudjo des origines à 1914 (Barbier, 1995 : 126)

1- Ouro-Agoro Dam de Kpangalam (1785-1805)

2- Ouro-Bangna Tcha-Ali de Tchavadi (1805-1825)

3- Ouro Takpara de Kadambara (1825-1845)

4- Ouro Akoriko de Komah (1845-1865)

5- Ouro Koura de Birini (1865-1880)

6- Ouro -Djobo Boukari dit sémôh de Kparatao (1880-1889)

7- Ouro - Djobo Tchadjobo de Kparatao (1897-1901)

8- Ouro - Djobo Tchagodomou de Kparatao (1901-1906)

9- Ouro - Djobo Bouraïma de kparatao (1906-1924)

Les auteurs comme Gayibor1, Ouro-Djéri estiment que le septième et le huitième ouro-esso étaient destitués par les Allemands sans toutefois préciser les raisons de leur destitution.

Cependant, d'après nos enquêtes, il ressort que les règnes des quatre souverains qui se sont succédé à Kparatao ont été éphémères à cause de la violation de la loi coutumière de désignation du souverain du Tchaoudjo par ce village royal. Ceci s'explique par le fait que d'une part, Kparatao avait usurpé le pouvoir qui normalement devait revenir à Yélivo et d'autre part, par la sédentarisation du pouvoir royal du Tchaoudjo dans ledit village.

Ces deux évènements sont contraires à la loi coutumière qui stipule que le pouvoir doit être rotatif sans qu'on puisse désigner deux souverains dans le même village ou lignage.

Si nous analysons la durée par règne, nous constatons évidemment qu'elle devînt plus ou moins courte avec l'accession au pouvoir de Ouro-Djobo Boukari. Ceci étant, les informations recueillies de la tradition orale nous expliquent mieux la situation.

1 - Gayibor NL (ss la dir), 1997, p352

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La prospérité du royaume s'explique aussi par ses activités économiques.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld