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Médias et gestion des crises dans la région de l'extrême- nord du Cameroun: cas de l'épidémie de choléra dans le département du Mayo- Tsanaga

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par Grégoire DJARMAILA
Université de Maroua Cameroun - Master professionnel en vue de l'obtention du diplôme d'ingénieur facilitateur de développement  2011
  

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1-2-2- Les théories sur les médias

Les premières théories qui traitent du fonctionnement et des effets des médias ont été développées par les auteurs comme Mc Luhan, Paul Lazarsfeld et Harold D. Lasswell.

Pour Herbert Marshall Mc Luhan (1911-1980), «The Medium is the Message » « le message, c'est le médium ». L'essentiel de la doctrine de ce sociologue canadien réside dans cet axiome. Théoricien des communications, célèbre pour son étude des effets des médias sur la pensée et le comportement, il démontre dans son livre The Medium is the Massage: An Inventory of Effects que l'outil de transmission ou de distribution par lequel nous recevons un message, c'est-à-dire le média (radio télévision, téléphone, livre...), exerce autant, sinon plus d'influence sur nous que le contenu même du message. La façon dont nous percevons l'information est donc lentement transformée par le média qui nous l'apporte, ce dernier crée un milieu qui agit sur nos perceptions sensorielles (MARSHALL McLUHAN, H : 1967).

Ainsi dans le cadre de la lutte contre l'épidémie du cholera, tous les canaux de communication utilisés n'ont pas la même efficacité. Nous distinguons les médias dont l'influence est très grande auprès des populations et des canaux moyens de communications de portée relative. Visionnaire, McLuhan déclare en 1967, qu'il devient urgent d'apprendre à contrôler les media avant que « ceux-ci ne nous dominent et nous détruisent ! » Dans le cadre de notre sujet, nous avons observé que certaines actions médiatiques créaient beaucoup plus de la psychose pour les populations plus qu'elles ne les aidaient à gérer l'épidémie. Dès 1964, McLuhan avait également compris et décrit les effets qu'allait produire la réalité virtuelle. Avec internet et plus globalement dans un monde reformulé par la technologie, la fameuse notion de « village planétaire » devient une réalité. Or, force est de constater qu'une scission entre pays riches et pays en voie de développement ne place pas tout le monde sur le même pied d'égalité au sein de cette tribu mondiale. Ce « village global », créé par la transmission d'informations électroniques instantanées, nous ouvre au monde et s'accompagne d'une prise de conscience face aux problèmes contemporains. Nous devenons spectateurs et témoins des événements internationaux médiatisés qui entrent dans notre univers en direct.

C'est avec Harold Dwight Lasswell (1902-1978), spécialiste américain de la communication de masse et de la science politique que les premières théories sur les effets es médias commencent.

Le contexte de l'après deuxième guerre mondiale est fortement marqué par des considérations d'ordre politique. L'étude des médias se développe dans les universités et, tout naturellement, les chercheurs s'intéressent d'abord à la lancinante question de leur « pouvoir » sur l'opinion : pouvoir de convaincre, de faire voter, de faire acheter... Le tout sur fond d'interrogations sur la démocratie. La nouvelle discipline qu'on appellera bientôt media studies tente d'analyser l'expérience de la guerre. Dans son oeuvre Propaganda Techniques in the Wold War , Lasswell tire les leçons de la guerre de 1914 -1918. Les moyens de diffusion sont apparus comme des instruments indispensables à la « gestion gouvernementale des opinions ». (Dwight Lasswell, H : 1927). Pour lui, propagande rime dorénavant avec démocratie. La propagande constitue le seul moyen de susciter l'adhésion des masses. Elle peut être utilisée à de bonnes fins comme mauvaises. Cette division instrumentale consacre une représentation omnipuissante des médias considérés comme outil de « circulation des symboles efficaces ».

A la fin des années 40 (après la guerre), Lasswell accordera davantage d'autonomie aux récepteurs que dans ses premiers travaux sur la propagande. Selon Harold Lasswell (1948), le champ de la communication peut être défini par les cinq termes de la question : « Qui dit quoi par quel canal à qui et avec quel effet ? » = cadre conceptuel de la sociologie fonctionnaliste des médias. On parle du paradigme des 5Q ou de paradigme des effets, ou encore de question-programme. Cette formule est censée poser toutes les questions pertinentes à propos de la communication de masse.

· Qui ? : correspond à l'analyse de régulation, à l'étude sociologique du ou des milieux  et organismes émetteurs (institutions médiatiques, leur organisation, leurs dirigeants, les journalistes...)

· Dit quoi ? : se rapporte au contenu message, aux messages diffusés (émission de radio ou de tv, article de presse...), c'est  l'analyse du contenu.

· Par quel média ou canal ? : C'est l'ensemble des  techniques utilisées pour diffuser l'information à un instant donné dans une société donnée, c'est l'analyse des médias.

· A qui ? : vise l'auditoire, ou audience. C'est-à-dire les publics récepteurs avec des analyses selon des variables, c'est l'analyse du public.

· Avec quels effets ? : Il s'agit d'analyser et d'évaluer la nature et les influences du message sur les destinateurs, sur l'audience ; c'est l'analyse des effets.

Lasswell s'intéresse surtout à la propagande politique, si bien que son paradigme concerne la communication de masse conçue comme un processus de persuasion et d'influence. On relèvera le caractère linéaire et unidirectionnel de ce qui demeure, en fait, un dérivé du modèle de Shannon  (les spécialités correspondent aux principaux éléments constitutifs du « système général de com. »), dont Lasswell comble néanmoins une carence en introduisant la question des effets.

L'intérêt essentiel de ce modèle est de dépasser la simple problématique de la transmission d'un message et d'envisager la communication comme un processus dynamique avec une suite d'étapes ayant chacune leur importance, leur spécificité et leur problématique. Il met aussi l'accent sur la finalité et les effets de la communication.

Seulement, il s'agit d'un modèle assez simpliste. Le processus de communication est limité à la dimension persuasive. La communication est perçue comme une relation autoritaire. Il y a absence de toute forme de rétroaction, et le contexte sociologique et psychologique n'est pas pris en compte.

Cette théorie s'applique bien à notre contexte puisqu'il s'agit d'analyser le rôle que jouent les médias en période des crises.

1-2-2-1-«Two step flow theory»

Né à Vienne, Paul Lazarsfeld (1901-1976), sociologue américain d'origine autrichienne est particulièrement connu pour l'importance de ses travaux sur les effets des médias sur la société et pour l'utilisation de techniques d'enquêtes pour la collecte d'information, mais aussi pour sa contribution au développement de la sociologie électorale. Les enquêtes dirigées par Paul F. Lazarsfeld et son équipe dans les années 40-50 montrent l'importance des relais ou des leaders d'opinion dans le processus de communication (théorie du two-step flow ou Two step flow of communication : communication à double étage). Ses travaux ont porté sur l'influence qu'exercent les médias sur la décision des électeurs. Paul Lazarsfeld a développé cette théorie avec Bernard Berelson et Hazel Gaudet après la Seconde Guerre mondiale, aux États-Unis, dans son livre The People's Choice (LAZARSFELD, P.F., BERELSON, B. & GAUDET, H. :1944). Il s'agit d'une analyse de l'influence des médias, ici particulièrement dans le cadre de l'élection présidentielle. Selon P. Lazarsfeld, les individus sont peu perméables aux messages des médias, du moins de façon directe. En effet, les électeurs, en grande partie, choisissent de voter pour un candidat donné en fonction de leur entourage. Parmi leurs proches, certains sont plus influents : ce sont des « leaders d'opinion » (aussi appelés « relais d'opinion » ou « guides d'opinion »). Or, ceux-ci ont comme particularité d'être à l'écoute des médias et de définir leur position politique selon les messages qu'ils diffusent. L'influence des médias sur l'ensemble de la population se fait donc en deux temps :

· d'abord le message délivré par les médias, ou un média en particulier, est reçu et plus ou moins assimilé par un leader d'opinion,

· ensuite, celui-ci fait partager son choix de vote aux personnes qu'il connaît.

Cette théorie met, par conséquent, une limite forte à une influence verticale exercée par des classes dominantes sur l'ensemble de la société. Elle est aujourd'hui insuffisante à expliquer la communication qui est devenue plus diffuse et complexe.

En bref, les médias sont une « pharmakon » : à la fois un remède et un poison, tout est question de dosage. En effet, les médias peuvent véhiculer l'information mais aussi être un instrument dangereux permettant la manipulation.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway