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Etude de la chasse villageoise dans l'unité forestière d'aménagement Tala- Tala au nord de la RDC

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par Bertrand Georges Endezoumou
Université de Dschang Cameroun - Ingénieur de conception des eaux, forêts et chasses 2012
  

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FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES
DEPARTEMENT DE FORESTERIE
DEPARTMENT OF FORESTRY

ETUDE DE LA CHASSE VILLAGEOISE DANS L'UNITE FORESTIERE D'AMENAGEMENT TALA TALA DANS LE NORD

DU CONGO

Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme d'Ingénieur des Eaux, Forêts et

Chasses

Par :

ENDEZOUMOU Bertrand Georges

Par:

Matricule: CM04-06ASA0002

Décembre 2011

UNIVERSITE DE DSCHANG UNIVERSITY OF DSCHANG

FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES
FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES
DEPARTEMENT DE FORESTERIE
DEPARTMENT OF FORESTRY

ETUDE DE LA CHASSE VILLAGEOISE DANS L'UNITE FORESTIERE D'AMENAGEMENT TALA TALA DANS LE NORD

DU CONGO

Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme d'Ingénieur des Eaux, Forêts et

Chasses

Par :

ENDEZOUMOU Bertrand Georges Par:

Matricule : CM 04-06ASA0002

Co-superviseur : Dr. MANU Ibrahim

Chef de Département de Vulgarisation Agricole et de Sociologie

Rurale

Université de Dschang

Superviseur : Pr. TCHAMBA Martin Chef de Département de Foresterie Université de Dschang

Encadreur : Dr. BETTI Jean Lagarde Faculté des Sciences Université de Douala

Décembre 2011

FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL

Je soussigné, ENDEZOUMOU Bertrand Georges, atteste que le présent mémoire est le fruit de mes travaux effectués à la Cameroon Forest Ressources Assessment and Management (CAFRAM) sur le thème « Etude de la chasse villageoise dans l'unité forestière d'aménagement Tala-Tala », dans le Département de la Sangha, au Nord de la République du Congo, sous l'encadrement de Dr. BETTI Jean Lagarde enseignant à l'Université de Douala, sous la co-supervision de Dr. MANU Ibrahim, chef de Département de sociologie et vulgarisation agricole de la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) et la supervision de Pr. TCHAMBA Martin, chef de Département de Foresterie de la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA), Université de Dschang.

Ce mémoire est authentique et n'a pas été antérieurement présenté pour l'acquisition de quelque grade universitaire que ce soit.

Nom et signature de l'Auteur : Visa de L'encadreur :

ENDEZOUMOU Bertrand Georges Date : / /

Visa du Co-superviseur : Visa du Superviseur :

Date : / / Date : / /

Visa du Chef de département :

Date : / /

DEDICACE

A ~~~ fet Père N~~A&S &NTh ZOLMOLk ~~~Q~teL, e ~~~ ~vte repo.se evt p~~x

II

REMERCIEMENTS

La formation des Ingénieurs de conception à la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA) dure cinq années, et l'étudiant est amené à compléter sa formation par des stages à partir de la deuxième année. Le présent mémoire marque la fin du stage d'insertion professionnel qui marque la fin d'étude du cycle d'ingénieur de conception. Stage ayant pour but d'initier le futur ingénieur à la recherche et de l'imprégner aux réalités du monde professionnel.

Ce stage d'insertion professionnel a été effectué à la Cameroon Forest Ressources Assessment and Management (CAFRAM) sur le thème « Etude de la chasse villageoise dans l'unité forestière d'aménagement Tala-Tala ». Ce stage nous a permis, non seulement d'acquérir des connaissances dans le domaine de la recherche en aménagement forestier, mais aussi nous a aidé à mieux appréhender le concept de gestion durable. Plus spécifiquement, nos connaissances ont été améliorées en intégrant les connaissances pratiques aux différentes notions théoriques apprises tout au long de notre formation. Le présent mémoire pourrait servir de référence à toute personne qui s'intéresserait à la chasse villageoise en particulier et à la place de celle-ci dans l'aménagement forestier en général.

Le présent mémoire marque l'aboutissement de plusieurs années de sacrifices et de soutiens de certaines personnes sans lesquelles la rédaction du présent mémoire n'aurait été possible. J'adresse à cet effet ma profonde gratitude à :

+ L'Eternel Dieu tout puissant ;

+ Tous les enseignants de la FASA dont les cours et les conseils m'ont été d'un grand apport ;

+ Pr Martin TCHAMBA, Chef de Département de Foresterie-FASA-Université de Dschang, pour la supervision de ce travail ;

+ Dr MANU Ibrahim, chef de Département de Vulgarisation Agricole et de Sociologie Rurale-FASA -Université de Dschang;

+ Dr BETTI Jean Lagarde, pour l'encadrement de ces travaux sur le terrain;

+ Mr BELINGA Salomon Janvier, directeur général de la CAFRAM qui nous a fait confiance en nous confiant ces travaux;

III

+ Tout le personnel de la CAFRAM ;

+ Mr AMBARA, Mr HAGBE et Mme NNANGA Laure qui nous ont accueillis au Congo en donnant les conseils pratiques pour la réalisation de nos travaux ;

+ Tous les chercheurs qui ont contribué directement ou indirectement à la réalisation de ce travail en particulier Mr Abdon AWONO et Gabriel OSSESSA ;

+ Tous les membres de ma grande famille paternelle et maternelle pour leur chaleureuse assistance ;

+ Mr et Mme NDJEMBA ENDEZOUMOU, Mr et Mme ABE qui n'ont jamais ménagé d'efforts pour mon éducation ;

+ Ma mère Mme NDJASSI né AKAMBA ENGOLA Marie Rose ;

+ Toute la communauté chrétienne EPC Dschang Philadelphie en particulier la JAPE ;

+ Mes frères et soeurs cadets, que ce travail ne puisse être pour vous un exemple à suivre mais à dépasser ;

+ Mes mamans Mmes Obame Ernestine, Abessolo Elise et Mme Atangana Abolo Marthe pour le soutien, les conseils et les encouragements ;

+ Mes Amis et frères : ELE Enondji, ASSOUMOU Jean Pierre, BISSA Mengolo Simon, EBOUTOU Salem, NKOUMOU Eric pour tout le soutien qu'ils m'ont offert ;

+ Mes ami(e)s : Batoum Paul Blaise, Hervé Nnanga, Cyrille Ole, Josiane Mengue, Cécile Irène Tombé, Chanelle Valérie Mandeng, Junior Binélé, Bedjeme Owono David, Elanga Boris, Nguetsa Carine pour le soutien, les conseils et les encouragements ;

+ Tous mes camarades de la 14ème promotion de la FASA, pour les moments passés ensemble et le soutien mutuel ;

+ Mes camarades de stage : Manga Manga Bertrand, Mbiandou Marc Donald, Amédée Kueté et Dongmo Kenfack David Roger pour le soutien moral et les conseils pendant la période de stage ;

+ A toutes les populations des villages riverains de l'UFA Tala-Tala qui ont permis la collecte des données de cette étude en nous accordant leur confiance et leur temps.

iv

+ Dr BOBO Kadiri Serge, Dr Tsi Evaristus, pour les conseils et les encouragements ;

+ Mr Engola Patrick, Engola Simon Jean, Endezoumou Patrick, Ndjemba Freddy, Bilo'o Arlette, Minko Marleine, pour le soutien, les conseils et les encouragements ;

A tous ceux qui n'ont pas été cités, je vous dis merci du fond du coeur.

V

TABLE DES MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

TABLE DES MATIERES v

LISTE DES FIGURES viii

LISTE DES TABLEAUX ix

LISTE DES ANNEXES x

LISTE DES PHOTOS x

LISTE DES ABREVIATIONS x

RESUME xii

ABSTRACT xiii

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION 1

1.1. Contexte 1

1.2. Problématique 4

1.3. Objectif de l'étude 5

1.4. Hypothèses de l'étude 5

1.5. Importance de l'étude 6

1.5.1 Sur le plan théorique 6

1.5.2 Sur le plan pratique 6

CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTERATURE 7

2.1. Définition de quelques concepts 7

2.1.1. Aménagement 7

2.1.2. Plan d'aménagement 7

2.1.3. Unité forestière d'aménagement(UFA) 8

2.1.4. Droit d'usage 8

2.1.5. Chasse villageoise 8

2.1.6. Faune 8

2.1.7. Chasse 8

2.1.8. Chasse durable 9

2.1.9. Gestion durable 9

2.1.10. Viande de brousse 10

2.2. CONCEPT DE CHASSE 10

vi

2.2.1. Contexte légale et réglementaire de la chasse au Congo 10

2.2.2. Causes et importance des prélèvements des ressources fauniques 10

2.2.3. Territoire et techniques de chasse 11

2.2.4. Evolution du rapport des populations avec la faune sauvage 12

2.2.5 Quelques modèles d'estimation de durabilité de la chasse 13

2.2.5.1. Modèles bioéconomiques 13

2.2.5.2. Les modèles individus centrés et les systèmes multi agents 13

2.3. POTENTIEL FAUNIQUE DU CONGO 14

2.3.1. Les mammifères 14

2.3.2. Oiseaux 15

2.3.3. Les poissons 15

2.3.4. Les reptiles 16

2.3.5. Autres faunes 16

2.4. LA PROBLEMATIQUE VIANDE DE BROUSSE AU CONGO 16

CHAPITRE 3 : MATERIELS ET METHODES 18

3.1-Présentation de la zone d'étude 18

3.1.1-Situation administrative 18

3.1.2-Situation géographique 18

3.1.3- Milieu physique 20

3.1.3.1- Géologie et sols 20

3.1.3.2- Relief et hydrographie 21

3.1.3.3. Climat 21

3.1.4-Milieu biologique 22

3.1.4.1- Végétation 22

3.1.4.2- La faune 22

3.1.5-Milieu humain 23

3.1.5.1-Populations 23

3.1.5.2-Activités socio-économiques 23

3.2. Approche méthodologique 25

3.2.1. Collecte des données secondaires 25

3.2.2. Collecte des données primaires 25

3.2.2. Analyse des données 27

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS 28

4.1- Acteurs impliqués dans l'activité de chasse villageoise 28

4.1.1- Typologie des techniques de chasse 28

4.1.2- Caractérisation des chasseurs 30

4.2- Examen des techniques de chasse utilisées 33

4.2.1- Matériel de chasse 33

4.2.1.1- Lieu d'achat du matériel de chasse 33

4.2.1.2- Forme d'acquisition du matériel 34

4.2.2- Inventaire des techniques de chasse utilisées 35

vii

4.2.2.1- Le piégeage 36

4.2.2.1.1- Les types de pièges 36

4.2.2.1.2-Les formes de pièges 37

4.2.2.2- La chasse au fusil 37

4.2.2.2.1- Les types de chasse au fusil 38

4.2.3- Espèces ciblées par les chasseurs 38

4.2.3.1. Représentativité de l'échantillon 38

4.2.3.2. Espèces citées 39

4.2.3.3. Les espèces capturées par piégeage 41

4.2.3.4. Les espèces capturées par fusil 42

4.2.4- Les périodes et saison de chasse 44

4.2.5- Rentabilité des différentes techniques de chasse 46

4.2.5.1- Rentabilité de la chasse au fusil 46

4.2.5.2. Rentabilité du piégeage 47

4.3- Evaluation de l'importance de la chasse villageoise pour les

populations riveraines 49

4.3.1- Rôle de la chasse pour les populations 49

4.3.1.1- La chasse comme source de protéines 49

4.3.1.2- La chasse comme source de revenus 50

4.3.1.2.1- La commercialisation 51

4.3.1.2.2- La destination des produits de chasse 51

4.3.1.2.3- Mode de conservation des produits de chasse 52

4.3.1.3- La chasse comme moyen de valorisation de la culture 53

4.3.1.4- La chasse comme défense des cultures 53

4.4- Estimation du niveau de pression de la chasse villageoise sur la faune sauvage 54

4.4.1- Objectif de la chasse 54

4.4.1.1- Consommation 55

4.4.1.2. Les espèces préférées pour la consommation 57

4.4.1.3. Les ventes 58

4.4.2- Distance des lieux de chasse 59

4.4.3- Espèces devenues rares dans l'UFA 60

4.5- Proposition des actions en vue d'assurer une gestion durable

de la chasse villageoise 62

CHAPITRE 5 : CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 65

5.1. Conclusions 65

5.2 recommandations 66

5.2.1. Sur le plan légal et réglementaire 66

5.2.2. Sur le plan technique et pratique 66

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 68

VIII

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Carte de situation de l'UFA Tala-Tala dans le Département de la Sangha 19

Figure 2: Carte de l'UFA Tala-Tala 20

Figure 3: Nombre de chasseurs en pourcentage et par tranche d'âge 31

Figure 4: Importance des professions suivant les districts 33

Figure 5: Utilisation des techniques de chasse suivant les districts. 35

Figure 6: Importance des techniques de chasse suivant les ethnies. 36

Figure 7: Evolution du nombre d'espèces citées en fonction des enquêtés. 38

Figure 8: Dix premières espèces capturées par piégeage. 42

Figure 9: Espèces capturées par la chasse au fusil. 44

Figure 10: Importance de la chasse par moment de la journée 45

Figure 11: Importance de la chasse par saison de l'année 45

Figure 12: Sources de protéines au cours d'une année. 50

Figure 13: Lieux de vente de la viande de brousse. 52

Figure 14: Motivation de chasse dans les trois districts. 55

Figure 15: Consommation hebdomadaire du gibier suivant les districts. 57

Figure 16: Espèces fauniques préférées pour la consommation 58

Figure 17: Variation de la distance des lieux de chasse suivant les districts. 60

Figure 18: Espèces rares dans l'UFA. 61

ix

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Consommation rurale et urbaine de la viande de brousse dans

le Bassin du Congo 11
Tableau 2: Fréquences observées et fréquences attendues dans le cas

général d'un test de Khi carré Erreur ! Signet non défini.

Tableau 3: Distribution des enquêtés par district et par village. 28

Tableau 4: Distribution des chasseurs enquêtés par classes d'âge et

par technique de chasse employée 30
Tableau 5: Différentes ethnies impliquées dans la chasse villageoise

et leur niveau d'instruction 31

Tableau 6: Activités principales des enquêtés par district. 32

Tableau 7: Matériel de chasse recensé et leur prix suivant le lieu d'achat. 34

Tableau 8: Espèces capturées dans l'UFA Tala-Tala. 40

Tableau 9: Liste des espèces capturées par piégeage. 41

Tableau 10: Espèces capturées par fusil. 43

Tableau 11: Utilisation des cartouches suivant les districts. 46

Tableau 12: Rendement de la chasse au fusil. 47

Tableau 13: Pratique du piégeage suivant les districts. 48

Tableau 14 : Durée de vie et fréquence de visite des lignes de pièges

suivant les districts 48

Tableau 15: Rentabilité du piégeage. 49

Tableau 16: But de chasse suivant les districts 54

Tableau 17: Consommation hebdomadaire de la viande de brousse. 56

Tableau 18: Représentation des ventes dans les districts. 58

Tableau 19: Variation de la distance des lieux de chasse suivant les districts. 59

Tableau 20: Plan d'action pour la gestion durable de la faune dans l'UFA Tala-Tala 63

X

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1:Questionnaire sur la chasse villageoise adressé aux ménages 73

Annexe 2:Fiche d'enquête sur la commercialisation de la viande de brousse. 78

Annexe 3:statuts de quelques espèces fauniques au Congo. 79

Annexe 4: Liste des enquêtés 81

LISTE DES PHOTOS

Photo 1: Piège à cou 40

Photo 2: Piège à patte. 37

Photo 3: Barrière de pièges. 37

Photo 4: Tas de viande en vente (village Goa). 51

Photo 5: Transport de la viande vers la ville (Ouesso). 52

Photo 6: Conservation à petite échelle 57

Photo 7: Conservation à grande échelle 53

LISTE DES ABREVIATIONS

CAFRAM : Cameroon forest ressources assessment and management CARPE : Programme Régional d'Afrique Centrale pour l'Environnement

CITES : Convention on International Trade of Endangered Species

COMIFAC : Commission des forêts d'Afrique centrale

CTFT : Centre Technique Forestier Tropical

EDF : Etat des forêts du bassin du Congo

EM : Ecosystème pour le millénaire

FASA : Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles

xi

FAO : Food and Agriculture Organization

FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

IFO : Industrie forestière de Ouesso

LAB : Lutte anti-braconnage

NEPAD : Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique

OIBT : Organisation internationale des bois tropicaux

PAFT : Plan d'action forestier tropical

PNFL : Produit Forestier Non Ligneux

PNOK : Parc national d'Odzala Kokoua

REDD : Réduction des Émissions liées au Déboisement et à la Dégradation de la forêt

SIFCO : Société forestière et industrielle du Congo

TRIDOM : Tri-national Dja Odzala Minkebe

UFA : Unité forestière d'aménagement

UICN : Union Mondiale pour la Nature

WCS : Wildlife Conservation Society

WWF : World Wide Fund for nature

XII

RESUME

Cette étude a été effectuée entre le mois d'Avril et de Septembre 2011 au Nord de la République du Congo et portait sur l'étude de la chasse villageoise dans l'unité forestière d'aménagement (UFA) de Tala-Tala. Celle-ci avait pour objectif global de contribuer à l'élaboration d'un plan d'aménagement dans l'UFA Tala-Tala à travers une meilleure connaissance de la chasse villageoise. Plus spécifiquement, elle visait à : identifier les acteurs impliqués dans la chasse villageoise, examiner les techniques de chasse rencontrées dans la zone, évaluer l'importance de la chasse villageoise pour les populations riveraines, estimer la pression de la chasse villageoise sur la faune sauvage et enfin proposer des actions visant à assurer une gestion durable de la faune dans la zone de Tala-Tala.

A cette fin, des entretiens semi-structurés directs ont été conduits, permettant d'interroger 255 personnes de sexe masculin dont l'âge variait entre15 et 60 ans, tous Bakwélés (73,72%) ou Autochtones (26,27%), réparties sur trois districts à savoir : Mokéko (19,60%), Ngbala (50,58%) et Sembé (29,80%), pour un taux d'échantillonnage total de 18,80%. Il ressort de cette étude que les acteurs impliqués dans l'activité de chasse diffèrent en fonction de leurs activités principales et suivant les districts . Ceux-ci utilisent principalement le piégeage et la chasse au fusil comme techniques de chasse ; avec cependant une différence significative constatée sur l'utilisation de celles-ci suivant les ethnies , et des buts différents suivant les districts. Ainsi, elle est un peu plus commerciale dans les districts de Mokéko et Sembé, et de subsistance à Ngbala. Les espèces capturées par piégeage regroupent les Artiodactyles (40,7%), les Rongeurs (27,8%) et les Pholidotes (17,4%) par ordre d'importance ; tandis que les captures de la chasse au fusil sont composées des Artiodactyles (58,3%), des Primates (23,87%) et un peu de Rongeurs (12,2%). Par ailleurs, il a été vérifié que plus de 98% de répondants ont la viande de brousse comme principale source de protéines animales. Ce qui a été justifié par une consommation hebdomadaire assez importante, avec 47% de répondants qui en consomment quotidiennement. En outre, elle constitue une source génératrice de revenus importante avec 40% de personnes ayant la chasse pour activité principale, avec un revenu moyen mensuel général estimé à 24161,94 #177; 21196,86 FCFA. Ainsi, malgré le manque de données sur la faune sauvage de l'UFA, la consommation journalière combinée aux ventes et des indications sur les espèces devenues rares ont permis d'estimer la pression des populations sur la faune sauvage, et par conséquent de recommander des études poussées sur cette ressource à travers l'application du plan d'action pour une gestion durable proposée à cet effet.

XIII

ABSTRACT

This study was conducted between April and September 2011 in the North of Republic of Congo and was carried out on the survey of the hunting villagers in the forest unit management (UFA) of Tala-Tala. The global objective of this study was to contribute to the elaboration of a management plan in the UFA Tala-Tala through a better knowledge of the hunting villagers. Specifically, it aimed: to identify the actors involved in the hunting, to examine the techniques of hunting used in the zone, to evaluate the importance of the hunting villagers for the local people, to estimate the pressure of the hunting villagers on the wildlife and finally to propose the actions of sustainable wildlife management in the area of Tala-Tala.

At this end, semi - structured interviews were applied, permitting to interview 255 people of masculine sex whose ages varied between 15 and 60 years, all Bakwéléses (73,72%) or Indigenous people (26,27%), distributed on three districts : Mokéko (19,60%), Ngbala (50,58%) and Sembé (29,80%),for a rate of total sampling of 18,80%. In this study, it is noticed that the actors involve in the hunting activity differ according to their main activities and following the districts (H1). The main techniques used are traps setting and the guns for hunting, with an important difference observed on the usage of those techniques according to ethnics groups (H2), different objectives from the various districts. Thus, it is a little bit commercial in the districts of Mokéko and Sembés and of subsistence in Ngbala. The species captured by trapping constitute the Artiodactyleses (40,7%), the Rodents (27,8%) and the Pholidoteses (17,4%) by order of importance, while those captured by the use of the gun are composed of the Artiodactyleses (58,3%), of the Primates (23,87%) and a little Rodents (12,2%). Otherwise, it was verify that more than 98% of people interviewed have bush meat as their main source of animal proteins (H3) which was justified by an important daily consumption of 47% of population interviewed. Besides, it constitute an important generating source of income with 40% of the people having hunting as their principal activity, with a general monthly average income estimated at 24161,94 #177; 21196,86 FCFA. Thus, in spite of insufficient data on the wildlife of the UFA, the daily consumption combined with the sales as well as the rare species permitted to estimate the pressure of the populations on the wildlife, and therefore to recommend further studies on this resource through the application of long lasting management action plan proposed to this effect.

1

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION

1.1. CONTEXTE

Les forêts denses et humides d'Afrique Centrale couvrent près de 227 millions d'hectares (EDF 2006) et représentent le second grand massif boisé de la planète après l'Amazonie. Dans un contexte plus spécifique, Les forêts du Bassin du Congo totalisent une superficie de 2,8 millions de km2. Elles représentent le second grand massif continu de forêt tropicale après celui de l'Amazonie (Mathot, 2003).En plus de leur importance à l'humanité toute entière, elles ont toujours constitué, pour les populations riveraines, un réservoir de ressources , de services et de matières premières très variées : terres agricoles, bois d'oeuvre, bois énergie, viande de chasse, poissons et divers autres produits ligneux et non ligneux comestibles et médicinales ( Bergonzini et al., 2005). Avec leurs multitudes d'espèces animales et végétales, les Forêts du bassin du Congo constituent l'un des plus grands trésors biologiques du monde et de divers pays d'Afrique équatoriale (White et Edwards, 2000). Le CARPE (2003) estime que le bassin du Congo est le berceau de la plus grande partie de la diversité biologique d'Afrique et que sur une estimation de 8 000 espèces de plantes découvertes dans cette région, 80 % y sont endémiques. Il estime également que le bassin du Congo est la région d'Afrique la plus riche en faune, avec 655 espèces d'oiseaux (dont 36 % sont endémiques) et 58 espèces de mammifères (dont 45 % sont endémiques). Sur ce nombre, 16 espèces d'oiseaux et 23 espèces de mammifères sont considérées comme étant en voie de disparition ou menacées.

Les forêts d'Afrique centrale participent, de manière conséquente, à la richesse et à la santé des ménages, des communautés, au niveau national, sous-régional, régional ou même mondial, créant ainsi les opportunités pour le développement et l'amélioration du bien être de l'homme (Sebukeera et al., 2006). Malheureusement, d'après la FAO (2000), les forêts du Bassin du Congo sont déboisées à un taux annuel de l'ordre de 0,48 `%. Cette déforestation et la dégradation des forêts qui l'accompagne sont le résultat d'un ensemble de déséquilibres croissants entre, d'une part, l'exploitation effrénée des ressources forestières pour satisfaire les besoins des populations du bassin et l'approvisionnement en matières premières des pays industrialisés ; et d'autre part, l'inefficacité des efforts déployés pour assurer la régénération et la conservation de ces ressources ; le tout dans un contexte socio-économique de plus en plus contraignant pour les pays riverains de ces forêts. D'une manière plus étendue, l'évaluation des écosystèmes pour le millénaire (EM), qui est une entreprise scientifique impliquant 1.300 experts travaillant dans 95 pays, montre qu'une part importante et croissante

2

des écosystèmes forestiers des populations et des espèces est globalement menacée ou perdue par la perte et la dégradation de leurs habitats forestiers (IUCN, 2010).

Conscients de la menace qui pèse désormais sur ces écosystèmes, les pays riverains du Bassin du Congo et la communauté internationale multiplient, depuis une vingtaine d'années, des initiatives multiformes, en vue d'un développement durable des forêts d'Afrique centrale (Bergonzini et al, 2005). Par ailleurs, les enjeux de gestion durable des ressources naturelles sont au centre des préoccupations politiques environnementales de nos jours. A l'échelle internationale, la valorisation économique et sociale des écosystèmes forestiers est une question qui fait débats dans le milieu scientifique. Depuis la conférence des Nations Unies du 16 juin 1972 à Stockholm, un consensus a émergé sur la nécessité de mettre en oeuvre des politiques de limitation des pressions subies par les écosystèmes forestiers. La conférence de Rio de 1992 a servit de détonateur à ces préoccupations sous le concept de développement durable (Bekouma, 2009). Ce concept résulte à la fois d'une crise du développement sous forme de rupture entre d'une part un processus d'accumulation et l'ensemble des procédures de régulation des relations sociales et des rapports entre l'homme et la nature (Harribey, 1997) ; et d'une crise du sous-développement.

Le concept de gestion durable des forêts s'est affermi durant les années 90 lorsque les questions forestières ont été débattues dans le cadre plus large du développement durable et de ses multiples dimensions environnementales, économiques, sociales et culturelles. Un certain nombre de pays ont parrainé des processus visant à identifier des critères et indicateurs pour la gestion durable des forêts (FAO, 2007). Selon le même auteur, en Afrique, l'avancement vers la gestion durable des forêts est lent et inégal. L'environnement juridique et politique s'améliore dans de nombreux pays, comme en témoignent l'engagement politique aux plus hauts niveaux, l'élaboration de programmes forestiers nationaux dans toute la région, et la nouvelle législation forestière progressiste dans de nombreux pays. Par ailleurs, d'après Isabelle Le Guay (2010), les dispositifs s'enchaînent à travers un nombre important de projets : le PAFT, le Forum des Nations unies sur les forêts, l'objectif 2000 de l'OIBT, la lutte contre l'exploitation illégale, la certification et à présent, la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD). Des partenariats régionaux comme le NEPAD et la COMIFAC offrent un cadre d'action solide.

En effet, Le potentiel biologique des ressources forestières de manière générale et plus précisément sa richesse faunique (aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieure des aires protégées) est en nette diminution et menacé d'extinction due à l'exploitation forestière ou à la destruction de leur habitat, à la chasse (légale et illégale ou braconnage), etc. Pour ce qui est

3

de la chasse, Feer (1996) estime qu'elle reste le meilleur moyen dont disposent les populations rurales pour se procurer des protéines animales dans les régions de forêt naturellement et culturellement peu propices à l'élevage. La chasse contribue de 30 à 80% aux apports en protéines dans les rations des ménages en milieu forestier (Wilkie et Carpenter, 1999). En outre, la chasse illégale dans le Bassin du Congo menace la survie de plus de 80 espèces et sous espèces de mammifères parmi lesquelles 17 primates et 12 céphalophes (WWF, 2008).

En Afrique, l'ampleur de la viande de brousse est estimée entre 1 et 3,4 millions de tonnes par an (Bennett, 2002). L'Afrique Centrale seule est responsable de la récolte de plus de deux millions de tonnes par an (Fa et al., 2003). L'exploitation de cette ressource est en augmentation en raison de la croissance démographique, de l'amélioration de l'accès aux forêts intactes, des changements dans la technologie de chasse et de la rareté des sources alternatives de protéines (Robinson et Bodmer, 1999; Bennett et Robinson, 2000; Fa et al. 2002 ; Waltert et al, 2008). Bien plus, au-delà du trésor biologique qu'elle représente et de son rôle vital dans l'alimentation des populations du Bassin du Congo, la faune sauvage est également reconnue, comme un acteur essentiel de l'exploitation industrielle de bois puisqu'elle assure à travers la dissémination des graines, la régénération des forêts tropicales (Wunderle, 1997 ; Wright, 2003).

Pour préserver le capital biologique et économique qui leur a été attribué, les sociétés forestières doivent donc concevoir la gestion durable de la faune sauvage comme une partie intégrante des plans d'aménagement de leurs concessions. Fort de ce constat, le gouvernement congolais , dans le souci de s'arrimer au contexte de la politique forestière internationale, marque un pas décisif dans la gestion durable de ses ressources naturelles à travers la mise en place d'un cadre juridique et institutionnel aboutissant entre autre à la loi n°003/91 du 23Avril 1991 sur la protection de l'environnement, de la loi n°48/83 du 21 Avril 1983 sur la faune, et de la loi n°16/2000 du 20 Novembre 2000 portant code forestier. C'est dans ce contexte que la société industrielle et forestière du Congo (SIFCO), dans l'optique de mettre sur pied un plan d'aménagement, a fait recours à la CAFRAM, qui est un bureau d'étude Camerounais. Celui-ci, en collaboration avec le représentant du Ministère de l'économie forestière, a trouvé important de mener une étude sur la chasse villageoise dans les différents villages qui sont abrités par l'UFA Tala-Tala.

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1.2. PROBLEMATIQUE

La chasse, combinée aux besoins croissants d'une population galopante en protéines d'origine animale, entraîne un prélèvement excessif des ressources fauniques et par ricochet, compromet la survie et la perpétuation de celles-ci. C'est pour cette raison que Bennett estime en 2007 que la surexploitation est la principale raison de la baisse des espèces sauvages des forêts en Afrique. Ainsi, des modèles de gestion efficaces de la faune doivent êtres développés pour garantir la viande de brousse en tant que ressource et de la rendre disponible pour les générations futures. En outre, pour changer cette situation, de nombreux pays cherchent des moyens pour déléguer les droits d'utilisation aux communautés locales, à inciter et à investir dans le long terme sur l'utilisation durable des ressources (Pailler, 2005). Les menaces sévères qui pèsent sur toutes les espèces de faune sauvage visées par la chasse peuvent avoir pour conséquence une diminution de l'abondance des animaux, et risquent de compromettre les équilibres écologiques (relations plantes-animaux). Dans le cas du Congo en général et du nord Congo en particulier, la principale source de protéines animales est la faune sauvage. Cependant, elle est généralement sujette à une exploitation anarchique foulant au pied la réglementation en vigueur.

Soucieux de garantir l'économie et de préserver l'équilibre écologique des forêts, le gouvernement du Congo a exigé que soit mis en oeuvre le processus d'établissement des plans d'aménagement, incluant la gestion de toutes les ressources naturelles, afin de préserver la biodiversité et garantir sa pérennité dans les zones d'exploitation (Poulsen et al., 2002). Ainsi, la Société Industrielle et Forestière du Congo, SIFCO en sigle est présente dans le Secteur Forestier Nord Congo notamment dans le Département de la Sangha, dans l'Unité Forestière d'Aménagement (UFA) Tala-Tala depuis 2007 sous convention provisoire avec l'administration forestière du Congo.

Conscients des mutations qui s'opèrent dans l'environnement international du marché des bois tropicaux d'une part, et des grands enjeux sur la gestion forestière durable d'autre part, les responsables de ladite structure se sont engagés à mobiliser les moyens nécessaires à l'élaboration du plan d'aménagement forestier durable. Les études sur la chasse en particulier et sur la faune en générale n'ayant jamais fait l'objet d'une investigation depuis l'installation de la SIFCO dans la localité, il apparait donc nécessaire, voire urgent, de se poser la question de savoir si la chasse villageoise pratiquée par les populations riveraines de cette UFA est durable, ceci en s'appuyant sur le questionnement suivant :

·

5

Quels sont les acteurs impliqués dans l'activité de chasse villageoise dans l'UFA Tala-Tala ?

· Quelles sont les différentes techniques utilisées par les chasseurs ?

· Quelles pourraient être la pression de la chasse villageoise sur le potentiel faunique de

l'UFA ?

· Quelle pourrait être l'importance de la chasse villageoise pour les populations riveraines des différents villages se retrouvant dans l'UFA Tala-Tala

1.3. OBJECTIF DE L'ETUDE

L'objectif global de cette étude est de contribuer à l'élaboration du plan d'aménagement de l'UFA de Tala-Tala au Congo à travers une meilleure connaissance de la chasse villageoise. Cette étude, qui entre en droite ligne dans la mise en place des mesures de gestion durable, vise plus spécifiquement à :

· Faire la typologie des acteurs impliqués dans l'activité de chasse villageoise dans l'UFA de Tala-Tala.

· Examiner les techniques de chasses utilisées par les chasseurs.

· Evaluer l'importance de la chasse villageoise pour les populations riveraines.

· Estimer le niveau de pression de la chasse villageoise sur la faune sauvage de l'UFA.

· Proposer des actions en vue d'assurer une gestion durable de la chasse villageoise dans l'UFA Tala -Tala

1.4. HYPOTHESES DE L'ETUDE

H1 : les acteurs impliqués dans l'activité de chasse diffèrent en fonction de leurs activités principales et suivant les districts.

H2 : les techniques de chasse utilisées sont les mêmes chez tous les chasseurs sans

distinction d'ethnies.

H3 : la viande de brousse constitue la principale source de protéine d'au moins 70% de la population de la zone de Tala-Tala.

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1.5. IMPORTANCE DE L'ETUDE

Cette étude revêt à la fois une importance théorique et pratique qui ressortira les réalités sur la situation de la chasse villageoise dans les différents villages qui se trouvent sur la périphérie de l'UFA Tala-Tala. Elle vise à contribuer à la mise en place d'un plan d'aménagement. Ainsi, le suivi à court moyen et long terme des activités de chasse villageoise et l'analyse de son incidence sur les populations locales pourront permettre de trouver les mesures qui garantiraient une exploitation durable de la ressource faunique dans l'UFA.

1.5.1 Sur le plan théorique

L'UFA Tala-Tala n'ayant jamais l'objet d'étude appropriée sur la chasse villageoise, cette étude contribuera à fournir des connaissances nécessaires qui pourront enrichir la littérature sur les acteurs, les techniques, les périodes, et les espèces ciblées dans la pratique de cette activité par les populations riveraines.

1.5.2 Sur le plan pratique

La présente étude s'avère utile pour plusieurs catégories de personnes : Le concessionnaire de l'UFA

Cette étude permettra au concessionnaire de connaitre la pression faite sur la faune sauvage à travers les activités de chasse pratiquée par les populations riveraines, et lui fournir les éléments nécessaire pour la mise en place d'un plan d'aménagement dans l'UFA.

L'administration en charge des forêts

Elle permettra à celle-ci d'avoir les informations sur le mode d'accès des populations riveraines à la ressource faunique, le degré de connaissance et d'application de la loi par celles-ci ; et de redéfinir le cas échéant une politique permettant de concilier l'exploitation de la faune sauvage et la conservation de celle-ci dans cette UFA à travers par exemple, le renforcement et l'organisation de la lutte anti-braconnage (LAB).

Les populations riveraines

Cette étude pourra contribuer à la négociation des droits d'usage de celles -ci et leur intégration dans le processus de négociation et de mise en place d'un plan d'aménagement dans l'UFA Tala-Tala.

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CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTERATURE

2.1. DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS

2.1.1. Aménagement

Valorisation planifiée des produits et services forestiers garantissant à long terme l'intégrité du milieu forestier, de sa biodiversité ainsi que le bien-être des populations (OIBT, 2001).

2.1.2. Plan d'aménagement

D'après la Loi n°16-2000 du 20 novembre 2000 portant code forestier de la République du Congo, le plan d'aménagement est un document qui précise, en fonction des données pertinentes, les objectifs de la gestion de l'unité forestière d'aménagement qu'il couvre, et les moyens de les atteindre. Il comporte notamment :

· le rappel des objectifs formulés par le décret de classement ;

· l'analyse des données écologiques, économiques et sociales sur la base desquelles sont fondés les objectifs retenus et les choix d'aménagement ;

· le tracé du parcellaire, avec la localisation des infrastructures existantes ou à créer ;

· les essences retenues, les spécimens à conserver, les traitements sylvicoles et le calendrier

des opérations de sylviculture, pour chaque parcelle affectée à la production, en tenant compte, le cas échéant, des possibilités de production autres que le bois, telles que le gibier et les végétaux forestiers d'intérêt pharmaceutique alimentaire ou autres ;

· les mesures qui sont observées, pour chaque parcelle affectée à la conservation de la nature;

· les mesures de protection des peuplements contre les incendies dans les zones forestières à risque ;

· la consistance et la réglementation de l'exercice des droits d'usage qui seraient maintenus, ainsi que les mesures qui seraient nécessaires en faveur des populations locales.

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2.1.3. Unité forestière d'aménagement(UFA)

D'après l'article 54 du code forestier Congolais, elle est l'unité de base, pour l'exécution des tâches d`aménagement, de gestion, de conservation, de reconstitution et de production.

2.1.4. Droit d'usage

Dans les forêts protégées, les populations locales de nationalité congolaise ou étrangère, sous réserve des règlements prévus au présent article (40), jouissent des droits d'usage leur permettant de :

_ récolter les perches, gaulettes et autres produits ligneux nécessaires à la construction et à l'entretien de leurs habitations, meubles, ustensiles domestiques et outils, ainsi que les bois morts et les plantes d'intérêt culturel, alimentaire ou médicinal ;

_ chasser, pêcher et récolter les produits dans les limites prévues par la loi ;

_ établir des cultures ou des ruches et faire paître leur bétail ou récolter du fourrage

Le droit d'usage ou coutumier est, au sens de la présente loi(94), celui reconnu aux populations riveraines d'exploiter tous les produits forestiers, fauniques et halieutiques à l'exception des espèces protégées en vue d'une utilisation personnelle

2.1.5. Chasse villageoise

Selon la loi Congolaise 37-2008 du 28 Novembre 2008, portant gestion de la faune et des aires protégées, en son article 62, des droits traditionnels de chasse sont reconnus aux populations rurales pour satisfaire leurs besoins individuels et communautaires, à l'intérieur de leur terroir ou dans les limites des zones qui sont ouvertes à la chasse traditionnelle.

2.1.6. Faune

D'après la loi congolaise n°37-2008 du 28 novembre 2008, la Faune est un patrimoine biologique commun de la nation, dont l'Etat garantit la gestion durable. Elle est constituée par l'ensemble des animaux sauvages vivant en liberté dans leur milieu naturel ou maintenus en captivité.

2.1.7. Chasse

La loi congolaise n°37-2008 du 28 novembre 2008 sur la faune et les aires protégées définie la chasse comme étant l'action de poursuivre, filmer, photographier, capturer, blesser

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ou tuer tout animal sauvage en liberté. Est aussi réputée comme action de chasse, toute récolte ou destruction d'oeufs d'oiseaux ou de reptiles.

2.1.8. Chasse durable

La chasse est dite durable lorsque les prélèvements par les chasseurs ne provoquent ni l'extinction à l'échelle locale des populations animales, ni une perturbation du fonctionnement global de l'écosystème. La chasse reste durable lorsque les prélèvements n'excèdent pas la production (Robinson, 1992). Au sens de Nasi et al. (2008), pour être durable, la chasse doit remplir les critères de durabilité sur le triple plan social, écologique et économique. Selon Bennet et Robinson (2000), une chasse est dite durable si elle remplit les critères suivants :

- Elle ne doit pas engendrer une diminution persistante des populations animales, car cela signifierait que les prélèvements par la chasse sont supérieurs à la production ;

- Les populations animales chassées ne doivent pas être réduites à des densités qui les exposent à une extinction locale ;

- Enfin, pour être durable, la chasse doit également satisfaire la durabilité socio-économique et les populations animales ne doivent pas être diminuées à un niveau à partir duquel elles ne peuvent plus satisfaire les besoins humains.

2.1.9. Gestion durable

D' après le CARPE (2001a), la gestion durable des ressources n'est pas, comme on le pense souvent, un ensemble de politiques et de pratiques qui, lorsqu'elles sont combinées, produisent simultanément tous les bénéfices tangibles et intangibles possibles sur chaque zone exploitée. C'est plutôt un ensemble de politiques et de pratiques qui, chacune prise séparément, favorisent l'(es) utilisation(s) d'une ressource particulière aux dépens des autres et qui, lorsqu'elles sont mises en oeuvre ensemble sur une zone assez large, produisent l'intégralité des bénéfices désirés aux niveaux désirés. La gestion durable des ressources forestières consiste en leur conduite, de sorte à subvenir aux besoins sociaux, économiques, écologiques, culturels et spirituels des générations actuelles et futures. Bien que l'agriculture et l'élevage continuent à être les principales causes de dégradation et du recul des forêts (CARPE, 2001b), les préoccupations concernant la gestion durable des forêts sont surtout orientées sur l'exploitation forestière comme ayant le plus grand impact sur la forêt.

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2.1.10. Viande de brousse

Toute venaison dérivée d'un animal sauvage et destinée à la consommation humaine. D'après Nasi et al. (2008), la viande de brousse réfère à tout mammifère terrestre, oiseau, reptile ou amphibien non domestiqué chassé aux fins d'alimentation. Les insectes, les crustacés, les larves, les mollusques et les poissons sont exclus de cette définition. Selon la CITES (2000), l'expression réfère à toute viande dérivée d'animaux sauvages et destinée à l'alimentation humaine.

2.2. CONCEPT DE CHASSE

2.2.1. Contexte légale et réglementaire de la chasse au Congo

Le cadre légal et réglementaire en vigueur (loi n° 48/83 du 21/04/83) prévoit dans ses dispositions (art. 19 du décret n° 85/875 du 6/7/85) que la viande d'animaux sauvages qualifiés petits gibiers issus d'abattages réguliers appartenant aux ordres ou familles des rongeurs, Cercopithecidae, Felidae, Viverridae, Canidae, Céphalophinae, etc., revient de droit aux chasseurs pour leur consommation personnelle et celle de leur propre famille.

Par ailleurs, l'article 20 stipule que la viande issue d'animaux qualifiés gros gibiers légalement abattus et non cités par l'article 19 précédant, doit être abandonnée aux collectivités locales. Toutefois, les abatteurs de tels animaux sont autorisés, pour leur consommation personnelle et celle de leur famille, de prélever une partie de viande qui, en aucun cas, ne doit pas excéder la moitié. De plus, la viande issue de la chasse traditionnelle (art. 21 du décret) à l'effet de l'exercice du droit d'usage comme prévu à l'article 32 de la loi 48/83, appartient au chasseur pour sa subsistance et celle de sa famille. Malheureusement, toutes ces dispositions légales et réglementaires sont régulièrement violées par les chasseurs légaux et illégaux qui font de la viande de brousse un produit de lucre qu'ils commercialisent et trafiquent au niveau national et international, au mépris de la loi et au détriment des ruraux qui en dépendent étroitement.

2.2.2. Causes et importance des prélèvements des ressources fauniques

La chasse joue depuis longtemps un important rôle dans l'économie des pays d'Afrique Centrale. D'après Dethier (1995), l'importance des prélèvements est influencée par la disponibilité des ressources fauniques pour les populations riveraines et par l'impact des captures sur les populations animales. La surexploitation des forêts d'Afrique Centrale est essentiellement due à la croissance rapide des populations riveraines, qui n'ont pour unique source de revenus stable que les éléments tirés de la forêt (Ngnegueu, 1998). A cette cause

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s'ajoute la demande croissante de la viande de brousse en zone urbaine (Payne, 1992 ; Fa et al., 1995 ; Wilkie et Carpenter, 1999). Du fait de l'importance de la densité humaine, la consommation de la viande de brousse en zones urbaines excède celle observée dans les zones rurales. Les tendances de consommation de gibier en zones urbaines et en zones rurales dans les pays du Bassin du Congo sont présentées dans le tableau 1.

Tableau 1: Consommation rurale et urbaine de la viande de brousse dans le Bassin

du Congo

Pays

Superficies
forestières

 

Population

Quantités de viande de

brousse consommée

 

(km2)

Forestière

Urbaine*

Kg/an

Kg/km2/an

Cameroun

155 330

1 424 000

2 214 620

78 077 172

503

RCA

52 236

219 599

539 775

12 976 507

248

RDC

1 190 737

22 127 000

3 782 369

1067 873 491

897

Guinée

17 004

183 000

227 500

9 762 838

574

Equatoriale

 
 
 
 
 

Gabon

227 500

181 700

227 500

9 762 838

574

Congo

213 400

219 500

1 245 528

16 325 305

77

Total

1 856 207

24 344 799

8 237 292

1194778171

2873

Source : Wilkie et Carpenter (1999) * La population urbaine considérée dans les zones urbaines considère uniquement les villes proches des zones de forêt dense.

Le tableau 1 montre que la consommation journalière de la viande sauvage par individu est dix fois plus élevée en zone rurale (0,13 kg) qu'en milieu urbain (0,013 kg). La même source indique que les espèces visées par la chasse incluent principalement les ongulés (70%), les primates (15%) et les rongeurs (10%).

2.2.3. Territoire et techniques de chasse

Dethier (1995) distingue le terroir de chasse villageoise couvrant la zone de capture proche du village où le piégeur visite les pièges et retourne au village le même jour, et le terroir forestier où se trouvent les campements de chasse. La chasse villageoise touche également les aires protégées (Caspary, 1999).

Les populations vivant à l'intérieur et/ou à la périphérie des aires protégées dépendent de plus en plus de la faune sauvage pour se procurer des revenus financiers, avec comme conséquence, l'augmentation de la pression de chasse sur les espèces animales prélevées (Ngandjui, 1999). D'après Bahuchet (1993), les méthodes de chasse sont adaptées aux conditions écologiques de chaque région : la disponibilité des matériels, les proies visées, la saison, voire le moment de la journée. Toutefois, ces méthodes ne dépendent pas seulement

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des facteurs écologiques, mais également des autres activités de subsistance et de rente (Noss, 1995). Tandis que les agriculteurs ont tendance à chasser près de leurs plantations et ceci en fonction de l'intensité des travaux champêtres, les chasseurs cueilleurs (comme les Aka de la République Centrafricaine) vont plutôt chasser pour plusieurs jours en forêt. Les techniques de chasse des peuples des forêts d'Afrique Centrale sont majoritairement la chasse au fusil et le piégeage (Infield, 1988 ; Jeanmart, 1997). Les autres techniques telles que le fléchage et la chasse courre ont presque disparu (Ngnegueu, 1998).

2.2.4. Evolution du rapport des populations avec la faune sauvage

Associée à la demande alimentaire accrue des sites industriels, l'installation d'une société forestière provoque également des changements majeurs dans la perception des populations vis-à-vis de leurs ressources naturelles et plus particulièrement de la faune sauvage. Pratiquée au départ principalement pour la consommation familiale, la chasse devient en effet, avec la création d'un marché local, une activité commerciale à large échelle permettant de dégager rapidement des revenus souvent importants (Wilkie et al., 1992 ; Auzel & Wilkie, 2000).

En fonction de leurs moyens financiers et de leur disponibilité, les villageois qui décident de prélever du gibier en forêt pour le vendre au niveau des sites industriels pourront ainsi être :

-Des chasseurs professionnels qui, (1) faute d'activités professionnelle ou à la suite d'un licenciement par l'entreprise forestière et (2) grâce à un petit capital de départ obtenu seul ou avec l'aide d'un membre familial (souvent salarié de la société d'exploitation), se sont lancés dans l'exercice de la chasse à temps plein et tout à long de l'année.

-Des chasseurs commandités qui, faute de capital, ne peuvent pratiquer leur activité pour eux-mêmes et sont embauchés, en échange d'un salaire ou d'une part du butin, pour prélever du gibier en forêt. Suivant sa stratégie, le chasseur pourra alors travailler à temps plein pour une seule personne (chasseur professionnel ou commerçant de venaison) ou pour n'importe quel villageois du site industriel souhaitant obtenir du gibier (ouvriers forestiers).

Les pygmées sont dans ce cas souvent mis à contribution car, outre leur connaissance unique des forêts, ils représentent une main d'oeuvre bon marché pour leurs commanditaires (Auzel & Wilkie, 2000).

-Des chasseurs occasionnels qui pratiquent une autre activité professionnelle et ne peuvent effectuer régulièrement des allers-retours en forêt. Cette catégorie comporte en majorité des travailleurs de la société forestière qui, durant les jours de repos ou les périodes

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d'arrêt des activités industrielles (chômage technique en saison des pluies), profitent de leur temps libre pour chasser et, de cette manière, nourrir leur famille ou tirer profit de la vente de leur butin.

2.2.5 Quelques modèles d'estimation de durabilité de la chasse

2.2.5.1. Modèles bioéconomiques

Les modèles bioéconomiques prennent en compte les processus socioéconomiques ignorés par les modèles biologiques, mais qui influencent la durabilité de la chasse. Damiana et al., (2005) ont étudié l'impact des politiques économiques sur la durabilité de la chasse en prenant en compte 3 scénarii différents. Ils ont conclu que la hausse des prix des produits agricoles a un effet ambiguë sur le comportement des chasseurs suivant l'équilibre entre incitations à l'investissement en agriculture et augmentation de la consommation de viande de brousse si les revenus augmentent. La hausse des prix de la viande de brousse peut induire un changement dans les techniques de chasse (passage du piégeage vers le fusil, plus efficace) avec une incidence sur les espèces vulnérables. Le recours aux modèles bioéconomiques est justifié par divers arguments :

Les modèles biologiques considèrent la chasse comme une variable constante et ne permettent pas de prédire l'impact de changements socio-économiques sur la durabilité biologique de la chasse.

Les modèles bioéconomiques considèrent de façon explicite le rôle de la viande de brousse dans l'économie des foyers.

La chasse exercée dans des espaces de libre accès, représente un système dynamique dans lequel les chasseurs répondent à des changements dans les variables du système, comme par exemple, le coût de la chasse ou le revenu obtenu grâce à la vente des produits de chasse.

2.2.5.2. Les modèles individus centrés et les systèmes multi agents

Les modèles individus centrés ou modèles basés sur les individus (Individual based models) ont été développés par des écologues modélisateurs (van Vliet, 2007). Les individus pouvant être des plantes, des animaux, des machines ou même des humains en fonction de la discipline. Les systèmes multi agents (MAS) dérivent des sciences informatiques, particulièrement du domaine du «Distributed Artificial Intelligence» et ont été appliqués à diverses disciplines parmi lesquelles la gestion des ressources naturelles (Le Page et al, 2004). Les MAS génèrent environnement artificiel à partir d'une collection d'éléments appelés «agents». Un agent étant une entité anonyme stimulée et capable de réagir suite à des stimuli

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environnementaux ou d'interagir avec d'autres agents (Le Page et al, 2004). Dans cet environnement, les interactions entre les individus sont régies par des règles (mouvement, reproduction...) et des paramètres (âge, sexe, espèces) qui caractérisent leur comportement.

Les caractéristiques de chaque individu se déroulent à chaque pas de temps et la situation globale de la population est évaluée sur la base de l'interaction entre les individus (Grimm 1999). Les MAS se distinguent des systèmes biologiques classiques par leurs nombreux avantages :

-Ils prennent en compte la nature réelle des agents du système comme éléments dynamiques et non comme éléments statiques.

-Ils tiennent compte des interactions entre agents et entre les agents et leur environnement. Ainsi, un stimulus de la part d'un agent induit une réponse (ou adaptation) de la part d'un autre agent.

-Ils permettent non seulement d'analyser la durabilité de la chasse à un instant précis t, mais également d'imaginer des scénarios et de les stimuler à l'échelle temporelle de la durabilité des écosystèmes.

2.3. POTENTIEL FAUNIQUE DU CONGO

Bien qu'aucun inventaire zoologique exhaustif n'ait été jusqu'à présent réalisé sur l'ensemble du Congo, les résultats d'enquêtes et observations scientifiques menées en forêt, en savane et dans les réserves permettent de se faire une première idée de la diversité faunique du Congo.

2.3.1. Les mammifères

198 espèces de Mammifères sont présentes au Congo (UICN, 1988). Les enquêtes menées entre temps dans le cadre du Projet de Gestion et de Conservation des Aires Protégées/PROGECAP-GEF Congo dans les réserves, complétées par la bibliographie disponible porte cet effectif à 200 mammifères. Parmi les Mammifères connus, on compte, 22 Mammifères protégés intégralement et 14 protégés partiellement au Congo (arrêté n°3863/MEF/SGEF/DCPP du 18 mai 1984). Actuellement, parmi les 14 espèces protégées partiellement au Congo, 7 se font de plus en plus rares dans les régions du Sud du Congo : l'éléphant, le Buffle, l'Hylochère, le Guib harnaché, le Cobe defassa , le Sylvicapre de Grimm et le Cercopithèque de Brazza. Parmi les Mammifères cités de l'Annexe 2, le Cynhyène (Lycaon pictus), le Servalin (Felis serval), le Drill (Papio leucophaeus) et le Cobe des roseaux (Redunca arundinarum) nécessitent des enquêtes approfondies afin de déterminer leur

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présence effective au Congo actuellement. 22 espèces de primates sont présentes au Congo (Stuart, 1988) ; l'espèce endémique la plus remarquable est le Colobe rouge de Bouvier (Procolobus pennanti bouvieri), seulement connu de la réserve de faune de la Léfini. Au rang des autres mammifères, notons 4 espèces de Rongeurs menacés, dont Dendroprinomys rousseloti (connu seulement des alentours de Brazzaville), et Hylomyscus parvus, connu aussi des forêts camerounaises et gabonaises. Quatorze espèces d'Antilopes sont présentes dans le pays (Stuart, 1988)

2.3.2. Oiseaux

D'après les travaux et commentaires de Verschuren et al(1982), l'avifaune congolaise est riche et extrêmement variée .Ils inventorient 105 espèces d'oiseaux uniquement dans l'île M'bamou sur le fleuve Congo. Actuellement, l'avifaune de l'île M'bamou est menacée de disparition suite à la disparition de son habitat pour des besoins agricoles. Les données actuelles sur l'avifaune du Congo concernent particulièrement les zones fluviales, maritimes et de savane, l'avifaune forestière reste à découvrir de manière comparable à l'avifaune connue du Gabon (Nicoll et Langrand, 1986), on peut s'attendre au Congo à atteindre une richesse ornithologique de l'ordre de 700 espèces. Les travaux menés entre temps dans le cadre du Programme ECOFAC et du PROGECAP/GEF-CONGO ont permis de porter l'effectif d'oiseaux à 651 espèces. Deux espèces nouvelles pour le Congo ont été récemment observées, il s'agit de Ciconia ciconia et Egretta ardesiaca (Bockandza Paco et Mokoko Ikonga, 2001). Les espèces aviaires protégées actuellement au Congo sont peu nombreuses, 28 en tout dont 12 intégralement protégées. Certaines espèces rares comme les Tisserins (Ploceus subpersonatus et Ploceus nigrimentum) sont à localiser au Congo ; Ploceus nigrimentum serait présent dans le Centre Congo dans la région de Djambala-Léfini et dans le sud des plateaux Batéké. D'autres comme Picathartes oreas et Bradypterus grandis seraient à rechercher dans le Nord Congo ; le Picathartes à cou gris, très vulnérable, pourrait être présent dans la région des monts Nabemba. Ces 4 espèces sont considérées comme étant menacées dans le Red Data Book de L'UICN (Collar et Stuart, 1985).

2.3.3. Les poissons

D'après le rapport de l'atelier et le plan d'action national sur l'élaboration de la stratégie sur la viande de brousse tenu en 2003, les poissons constituent le groupe zoologique le mieux connu des eaux continentales. Plus de 579 espèces appartenant à 55 familles et 173 genres ont été identifiées.

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2.3.4. Les reptiles

Parmi les grands reptiles, le crocodile du Nil et les deux autres qui sont le crocodile nain du Gabon et le crocodile à nuque cuirassée, de même que le varan du Nil sont tous actuellement intégralement protégés. Le Crocodile nain (Osteolaemus tetraspis), comme les deux autres crocodiles, sont en cours de raréfaction dans certaines régions. Le Red Data Book de l'UICN (Groombridge, 1982) les considère tous trois comme des espèces menacées. La huitième session de la Conférence des Parties à la CITES les a classé tous les trois en Annexe I. Concernant les serpents, les inventaires effectués dans les forêts du Mayombe relèvent 45 espèces forestières, ce qui est au dessus du nombre de 40 espèces considéré comme une limite supérieure probable pour une localité forestière africaine.

Quatre espèces de Tortues marines menacées sont connues du littoral congolais particulièrement dans le Parc national de Conkouati Douli. Il s'agit des espèces suivantes : tortue luth (Dermochelys coriacea), tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea), tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) et tortue verte (Chelonia mydas) (Groombridge, 1982).

2.3.5. Autres faunes

Nous disposons de très peu d'informations sur les invertébrés. Deux espèces rares de Papillons (Papilio antimachus) et (Graphium aurivilliusi) existent au Congo et sont considérées comme étant des espèces menacées (parce que rares naturellement) par le Red Data Book de l'UICN (Collins et Morris, 1985).

2.4. LA PROBLEMATIQUE VIANDE DE BROUSSE AU CONGO

La viande de brousse a été une source primaire de protéines pour les populations vivant en milieu rural depuis plus de 40.000 ans. Hélas, la chasse commerciale pour l'approvisionnement des centres urbains n'est plus supportable pour plusieurs espèces animales et plus spécialement les grands singes. Des espèces plus communes telles que les céphalophes bleus, le pangolin géant et d'autres petits mammifères souffrent d'un dramatique déclin. En plus de la déforestation, la chasse commerciale est devenue la menace la plus directe pour l'avenir de la faune sauvage. Il est estimé qu'entre 01 et 5 millions de tonnes de viande de brousse sont extraites annuellement des forêts d'Afrique Centrale. La croissance explosive du commerce de la viande de brousse est principalement due à/au :

- développement de l'industrie forestière qui en ouvrant des voies d'accès à l'intérieur des forets facilite la pénétration de plus en plus loin des chasseurs ;

17

- cadre institutionnel et juridique parfois inadapté et aux insuffisances dans l'application de la législation;

- la faible gouvernance environnementale ;

- l'urbanisation croissante ;

- la précarité des conditions de vie et la pauvreté en milieu rural ;

- la prolifération des armes à feu (de chasse et de guerre), aggravée depuis la fin des années 90 par les nombreux conflits armés qui sévissent dans la sous-région ;

- l'implication de certaines autorités administratives et militaires dans le trafic des produits de la faune (viande et trophées), et l'entretien des groupes de braconniers (apport des équipements et des moyens de transport) ;

- l'insuffisance des moyens humain et matériel au niveau de l'administration. Le personnel essentiellement constitué d'agents publics a vu ses effectifs passés de 740 (1985) à 319 agents des eaux et forêts (2003) pour causes de départ à la retraite, au non recrutement de personnel à la Fonction Publique depuis 1986 ; Ces principales causes dont la liste est loin d'être exhaustive, sont à l'origine d'une présence excessive, de la viande de brousse dans tous les marchés des grands centres urbains du pays. Les espèces les plus braconnées et commercialisées sont celles appartenant aux groupes des céphalophes et des singes. La perte de la faune sauvage n'entraîne pas seulement la perte de la biodiversité et ses corollaires signifient également une perte de ressources pour les populations rurales qui en dépendent depuis des siècles. Le Congo ne fait pas exception à la crise généralisée de la viande de brousse en Afrique Centrale. La législation nationale n'autorise pas le commerce de la viande de brousse mais se retrouve « brisée » par une forte pression des braconniers qui, de nos jours, sont de plus en plus nombreux, mieux équipés et organisés que les agents de surveillance qui sont en nombre très insuffisant et dépourvus de tout moyen d'intervention. Au regard de ce qui précède, de nombreuses actions ont été entreprises pour la gestion durable de la biodiversité en général et de la faune en particulier. Mais le croît démographique et le marasme économique avec leurs corollaires, la pauvreté et la misère annihilent sans cesse les efforts de conservation entrepris et, des nouvelles dispositions doivent être prises pour tenter d'atténuer les fléaux sous-jacents et les pressions de toutes sortes que subit la faune sauvage.

18

CHAPITRE 3 : MATERIELS ET METHODES

3.1-PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

3.1.1-Situation administrative

L'Unité Forestière d'Aménagement (UFA) Tala-Tala, se trouve dans le secteur forestier nord Congo, dans le Département de la Sangha et partagée sur trois Districts à savoir : Mokéko, Ngbala et Sembé.

3.1.2-Situation géographique

Elle couvre une superficie de 621 120 hectares et est limitée au Nord par la rivière Ngoko; au Sud par la rivière Ekouyé, affluent de la Lengoué, jusqu'à sa source ; à l'Est par la rivière Pandama en amont, puis son affluent, la rivière Lo, jusqu'à la route Ouesso-Sembé, ensuite par la route Ouesso-Sembé vers l'Ouest jusqu'au pont sur la rivière Lengoué, puis la rivière Léngoué en aval jusqu'à sa confluence avec la rivière Séka. De ce pont, suivre une droite orientée géographiquement suivant un angle de 152° jusqu'à la rivière Ekouyé. A l'Ouest par les rivières Koudou, Elologa et Mabodié, jusqu'à la route Ouesso-Sembé. Les figures 1 et 2 illustrent la situation de l'UFA Tala-Tala dans le Nord-Congo et l'UFA elle-même avec ses limites géographiques.

11°10'0"E

11°40'0"E

12°0'0"E

12°20'0"E

12°50'0"E

13°20'0"E

13°50'0"E

14°20'0"E

14°50'0"E

15°20'0"E

15°50'0"E

16°20'0"E

16°50'0"E

17°20'0"E

17°50'0"E

18°20'0"E

18°50'0"E

3°50'0"N

3°50'0"N

Republique Centrafricaine

3°40'0"N

3°40'0"N

#177;

3°30'0"N

3°30'0"N

3°20'0"N

3°20'0"N

3°10'0"N

3°10'0"N

3°0'0"N

3°0'0"N

2°50'0"N

2°50'0"N

République du Cameroun

2°40'0"N

2°40'0"N

2°30'0"N

2°30'0"N

2°20'0"N

2°20'0"N

2°10'0"N

2°10'0"N

2°0'0"N

2°0'0"N

1°50'0"N

1°50'0"N

1°40'0"N

1°40'0"N

1°30'0"N

1°30'0"N

1°20'0"N

1°20'0"N

1°10'0"N

1°10'0"N

1°0'0"N

1°0'0"N

0°50'0"N

0°50'0"N

0°40'0"N

0°40'0"N

0°30'0"N

0°30'0"N

0°20'0"N

0°20'0"N

0°10'0"N

0°10'0"N

0°0'0"S

0°0'0"S

0°10'0"S

0°10'0"S

0°20'0"S

0°20'0"S

Mobola -Mbondo

0°30'0"S

0°30'0"S

0°40'0"S

0°40'0"S

République du Gabon

0°50'0"S

0°50'0"S

1°0'0"S

1°0'0"S

1°10'0"S

1°10'0"S

1°20'0"S

1°20'0"S

1°30'0"S

1°30'0"S

1°40'0"S

1°40'0"S

1°50'0"S

1°50'0"S

2°0'0"S

2°0'0"S

2°10'0"S

2°10'0"S

2°20'0"S

2°20'0"S

2°30'0"S

2°30'0"S

2°40'0"S

2°40'0"S

2°50'0"S

2°50'0"S

3°0'0"S

3°0'0"S

3°10'0"S

3°10'0"S

3°20'0"S

3°20'0"S

3°30'0"S

3°30'0"S

3°40'0"S

3°40'0"S

3°50'0"S

3°50'0"S

4°0'0"S

4°0'0"S

4°10'0"S

4°10'0"S

4°20'0"S

4°20'0"S

4°30'0"S

4°30'0"S

4°40'0"S

Angola (Cabinda)

4°40'0"S

4°50'0"S

0 32 915 65 830 131 660 197 490 263 320

Meters

4°50'0"S

5°0'0"S

5°0'0"S

5°10'0"S

11°10'0"E

11°40'0"E

12°0'0"E

12°20'0"E

12°50'0"E

13°20'0"E

13°50'0"E

14°20'0"E

14°50'0"E

15°20'0"E

15°50'0"E

16°20'0"E

16°50'0"E

17°20'0"E

17°50'0"E

18°20'0"E

18°50'0"E

Brazzaville, Février 2010 CNIAF/MDDEFE

Source: Données CNIAF

UFA concernées

Plan d'eau

Dépaetement de la Sangha

Hydrographie

Routes publiques

Source : Données CNIAF

Figure 1: Carte de situation de l'UFA Tala-Tala dans le Département de la Sangha

19

20

Source : Cellule d'aménagement SIFCO Figure 2: Carte de l'UFA Tala-Tala

3.1.3- Milieu physique

3.1.3.1- Géologie et sols

Les sols forestiers de l'UFA Tala-Tala proviennent des formations géologiques précambriennes moyennes de la série de Sembé-Ouesso (composés de Schistes, des calcaires, des grès) et formations des précambriennes inférieures (composés des complexes granitiques à enclaves métamorphiques). De la conjonction du relief, du climat et des roches mères, il se forme trois(03) grands types de sols :

- les sols ferralitiques remaniés sur granite et gneiss ;

- les sols ferralitiques remaniés rouges sur schiste ;

- les sols hydro morphes tourbeux noirs sous forêt inondée.

21

Les sols ferralitiques remaniés ont une coloration rouge due à une ferralisation poussée qui résulte des précipitations abondantes, de températures élevées et constantes, mais aussi de la richesse en élément ferromagnésien des roches mères.

Ce sont des sols profonds, assez pauvre en base, de PH de 4 à 5 et une teneur en argile de 40 %. Les sols hydro morphes ont le profil gorgé d'eau, un aspect tourbeux avec une coloration noire. La figure 3 nous montre la carte géologique de la zone de Tala-Tala

3.1.3.2- Relief et hydrographie

Le relief de la zone est moyennement accidenté en sa partie Est et très accidenté à l'Ouest où l'altitude moyenne atteint 500 mètres. La forêt de l'UFA Tala-Tala prend son appui en sa partie Ouest sur une ligne de partage des eaux qui va de Kellé à Souanké et qui s'élève de 600 à 800 m de haut. C'est un socle issu du précambrien formant un Talus escarpé. De cet escarpement frontalier avec le Gabon partent d'innombrables cours d'eau qui arrosent l'UFA. Au regard des embranchements des cours d'eau et des sources du troisième et quatrième degré, il est clair que le relief est perturbé sur l'ensemble de l'UFA, car se trouvant sur un plan muliticollinaire incliné. Les principaux cours d'eau qui arrosent la zone sont : la Ngoko, la Koudou, la N'komo, l'Elazi, l'Elologo et bien d'autres petites rivières.

3.1.3.3. Climat

La zone d'inventaire est sous l'influence du climat équatorial du type guinéen forestier. Elle est incluse dans une région climatique uniforme qui s'étend de Ouesso à Makoua (Nord-Sud) et de Souanké à Impfondo (Ouest -Est). Elle est caractérisée par un climat équatorial dont les précipitations sont très abondantes atteignant jusqu'à 1600 - 1800 mm d'eau /an. La température mensuelle moyenne est comprise entre 24 et 26° et l'amplitude thermique annuelle est de 2 degrés à 2,5 degrés. Les nuances climatiques mensuelles peuvent se résumer comme suit :

- Janvier : précipitations et températures moyennes 50 - 100 mm et 25 °

- Avril : 150 - 200 mm et 25° - Juillet : 50 - 100 mm et 23°

- Octobre : 200 - 250 mm et 24°

La saison des pluies qui va de mars à novembre est ponctuée par une petite saison sèche, de décembre à mars.

22

3.1.4-Milieu biologique

3.1.4.1- Végétation

La totalité de l'UFA est en forêt dense, il y a la présence des marécageuses surtout le long des cours d'eau, des forêts dégradées sont essentiellement le long des axes routiers qui desservent la zone.

De très nombreuses essences participent à la composition de la forêt inondée notamment (Entendrophragma cylindricum, Gardenia impérialis , Coelocaryon preussi pour les plus gros arbres et pour les autres, Albizia zygia, chrysophyllom sp, Alstonia boonei, Syzigiun sp, Xylopia aethiopiaca, Macaranga burifolia, Guibourtia demeussi, Uapaca sp, Pycnanthus angolensis etc.). La dominance floristique de la forêt ombrophile équatoriale sur sol ferme est assurée par les Méliacées, les Légumineuses et les Irvingiacées, à côté desquelles se rencontrent le plus fréquemment les Sterculiacées, Anonacées, Ebénacées, Tiliacées, Combrétacées etc.

En résumé, la strate végétale principale reste la forêt (CTFT 1972). Il s'agit essentiellement de :

- formations forestières sur sol ferme ;

- formations forestières sur terrain marécageux ;

- recrus forestiers.

Cette forêt regorge une diversité de produits forestiers autres que le bois (Gnetum africanum, différents fruits, asperges, feuilles...)

3.1.4.2- La faune

Les études sur celle-ci n'ont jamais fait l'objet des investigations dans la zone. Néanmoins, vu sa situation qui lui permet d'avoir les limites avec l'UFA Ngombé et le parc national d'Odzala nous pouvons ainsi assimiler ces résultats à l'UFA Tala-Tala. La faune de la région est riche et diversifiée. On y rencontre de nombreuses espèces animales notamment ; la Panthère, le Bongo (Tragelaphus euryceros), l'Eléphant de forêt (Loxodonta africana cyclotis) ; divers céphalophes à l'instar du céphalophe bleu (Cephalophus monticola), céphalophe à dos jaune (Cephalophus sylvicultor), céphalophe moyen (Cephalophus dorsalis, C. calypigus, C. nigrifons), gorille (Gorilla g. gorilla), buffle de forêt (Syncerus caffer nanus), chimpanzé (Pan t. troglodytes), hylochère (Hylochoerus meinertzhageni), potamochère (Potamochoerus porcus)(Poulsen et al.2002). On y retrouve également d'autres espèces animales comme les primates (Hocheur, Moustac...) et les rongeurs.

23

L'on peut également signaler la présence des reptiles sans oublier la faune aviaire et aquatique. Son caractère mitoyen en sa limite sud avec le Parc National Odzala-Kokoua prédispose l'UFA Tala-Tala à servir de sanctuaire ou de couloir des animaux lors des migrations. Même si la zone n'a jamais fait l'objet d'une étude approfondie, on peut dire que les résultats du Programme de conservation de l'UICN réalisé dans le Parc National d' Odzala par Hecketsweilerh et al. (1991), pourraient être assimilés à l'UFA Tala-Tala. Ces travaux ont permis de reconnaître 36 espèces de mammifères, auxquelles s'ajoutent 27 espèces d'oiseaux signalées par les chasseurs locaux.

L'UFA Tala-Tala fait partie de la zone concernée part la Tri nationale Dja (Cameroun) - Odzala (Congo) - Minkebé (Gabon) en sigle TRIDOM. Aussi, le Fonds Mondial pour la Conservation de la Faune(WWF) y travaille dans la conservation, avec déjà la présence d'une équipe mobile d'Eco gardes pour lutter contre le braconnage. La base se trouve à Sembé.

3.1.5-Milieu humain

3.1.5.1-Populations

Deux principaux groupes ethniques originaires peuplent la zone, notamment les Bakouélé, les Ndjem, les Peuples autochtones et les Sangha-Sangha. Cette population évaluée à environ 4 786 habitants (cf. données du CNSSE, Ministère du Plan recensement de la population 2005), outre les chefs lieux des districts, reste concentrée dans les villages situés le long des axes routiers :

- Mokéko - Sembé ;

- Sembé - Ngbala.

- Ouesso- Ngbala (par la rivière Ngoko)

3.1.5.2-Activités socio-économiques

Il convient pour nous de signaler que les études socio-économique propre à l'UFA Tala-Tala n'ont jamais été réalisé jusqu'à nos jours. Mais, les UFA Ngombé et Tala-Tala ayant certains villages en commun ( Paris village et Zoulabout), nous pouvons ainsi citer les travaux de Pierre(2005), dans le cadre du plan d'aménagement de IFO qui ont révélé que les systèmes ruraux de prélèvement, de production et de transformation identifiés dans la zone d'emprise de I'UFA sont, globalement et par ordre d'importance

24

La chasse

Bien qu'il existe certaines économies villageoises spécialisées comme la pêche, la chasse est la principale activité humaine traditionnelle de la zone d'emprise de l'UFA. Elle est en terme de subsistance des populations rurales riveraines de l'UFA, la principale source de protéine et la principale source de revenus monétaires des ménages. Le même auteur pense que le commerce de la viande de brousse dans la zone d'emprise de l'UFA est, après l'activité forestière industrielle, la filière économique la plus importante en termes de volume et de flux financier.

Culturellement, la chasse est une activité masculine, virile ; pragmatiquement, c'est une activité pénible et risquée. Les revenus monétaires s'insèrent dans une économie essentiellement masculine, où le poids de la culture et la pénibilité de l'activité induisent directement des comportements économiques de redistribution et de consommation immédiate, notamment en alcool, sans véritable utilisation porteuse d'une amélioration des conditions de vie du ménage

La pêche

Elle est la deuxième activité de production de protéines animales au Nord du Congo :elle est très souvent complémentaire ou constitue un substitut à l'activité de chasse, notamment en saison sèche. L'économie commerciale de la pêche est pour l'essentielle concentrée sur l'axe de la Sangha-Ngoko et la Lengoué. La pêche féminine, activité destiné en priorité à l'autoconsommation, est davantage pratiquée par micro-barrage par vidange et avec des petites nasses. La pêche masculine est essentiellement pratiquée en pirogue, à la ligne et au filet dormant.

L'agriculture

Les systèmes de productions sont représentatifs des pratiques agricoles en zone forestière d'Afrique centrale, basés sur les systèmes extensifs d'abattis-brulis, pratiqués au dépends des forêts, essentiellement secondaire dans la mesure où la mise en place nécessite moins d'abattage. Ils sont pratiqués en rotation avec des jachères ligneuses. Dans la zone d'emprise de l'UFA, ce système de culture est dominé par une association manioc-banane plantain-maïs. Le manioc et la banane plantain constituent la source des féculents des ménages ; tandis que le maïs est essentiellement destiné à la distillation pour la production d'alcool

25

(ngolongolo). Par ailleurs, on note des initiatives de relance de la filière cacao qui était soutenue et organisée jusqu'aux années 1970, notamment sur l'axe Ouesso-Souanké.

L'exploitation des Produits Forestiers Autres que le Bois d'OEuvre(PFABO)

La suite des études menées par Pierre(2005), nous révèlent qu'il n'y a pas de données quantitatives disponibles sur les besoins des populations en PFABO et les filières commerciales ou d'échanges. Les produits de cueillette sont destinés à la fois à l'autoconsommation et au commerce pour procurer des revenus complémentaires. C'est notamment le cas des chenilles(Attacidae) de Sapelli(Entandrophragma cylindricum) et d'autres méliacées(Tiama, Kossipo,Sipo,...), des larves( Rhynchophorus phoenicis) vivant dans les troncs de palmiers, les feuilles de koko( Gnetum africanum), de divers champignons, des mangues sauvages(Irvingia gabonensis), des fruits de Panda oleosa, Antrocaryon micraster, Synsepalum longecuneatum, Pancovia laurentii ou Gambeya lacourtiana et Anonadium mannii, des escargots achatines , pour ne citer que les plus importants.

L'élevage

La pratique de l'élevage n'est pas encore développée dans les habitudes des populations du Nord-Congo en général et celles des populations de la zone d'emprise de l'UFA. Néanmoins, on peut remarquer un petit élevage de subsistance par endroit avec des espèces incluant les ovins, caprins, porcins et le poulet du village.

3.2. APPROCHE METHODOLOGIQUE

Deux types de données ont été collectés dans le cadre de la présente étude, à savoir les données secondaires et les données primaires.

3.2.1. Collecte des données secondaires

La revue de la littérature portant sur les études de chasse villageoise en générale et celles de l'UFA Tala-Tala en particulier a été effectuée à la bibliothèque du département de Foresterie de l'Université de Dschang, la bibliothèque de la cellule d'aménagement de la SIFCO et la consultation des documents de la CAFRAM. Quelques sites Web ont été également visités et les différentes loi régissant la gestion de la faune au Congo ont permis d'avoir une perception sur l'exercice de la chasse villageoise au Congo

3.2.2. Collecte des données primaires

La collecte des données s'est effectuée d'Avril à Juin 2011.

26

Afin de déterminer la typologie des chasseurs, d'examiner les techniques de chasse utilisées d'estimer le niveau de pression de la chasse villageoise sur la faune sauvage de l'UFA, et d'évaluer l'importance de la chasse villageoise pour les populations riveraines, des interviews structurés (entretiens) et des observations directes ont été conduits.

a) Les entretiens

Une fiche d'enquête (Annexe 1) a servi aux entretiens. Celle-ci était scindée en deux principales parties ; la première a servi à l'identification socioculturelle et professionnelle de l'enquêté, alors que la seconde partie a permis de collecter les données sur les techniques de chasse, d'estimer en partie le niveau de pression de la chasse villageoise sur la faune sauvage et de faire un évaluation sur l'importance de la chasse villageoise pour les populations. Par ailleurs, dans le souci de compléter les informations recherchées au moyen de la fiche d'enquête, des interviews directes ont été menées auprès de certaines autorités, parmi lesquelles : les Présidents des villages, un responsable chargé du monitoring dans le PNOK, des Eco-gardes, des policier et le représentant du ministère de l'économie forestière auprès de la cellule d'aménagement de la SIFCO. Ces entretiens ont été facilités par l'utilisation d'un guide-interprète, ayant une maîtrise parfaite de la langue française et du Lingala. Celui était payé à 2000 FCFA/jour.

b) Les observations

L'observation directe est un mode de collecte des données par lequel le chercheur observe de lui même, des processus ou comportements se déroulant dans un contexte de recherche donné , pendant une période de temps limitée (TORRI, 2003). Les observateurs se plongent personnellement dans les activités quotidiennes des individus. L'expression « observation » tend à désigner le travail sur le terrain, quand il commence à négocier l'accès jusqu'au moment où il le quitte après son séjour.

Ces observations ont permis de compléter les informations reçues lors des entretiens avec les populations. Ainsi, elles ont aidé à estimer le niveau de pression de la chasse villageoise pour les populations riveraines et par conséquent de proposer des actions en vue d'assurer une gestion durable de la chasse villageoise dans l'UFA Tala-Tala

27

c) Echantillonnage Choix des villages

Une mission de sensibilisation a précédé la descente et la collecte de données proprement dite. Celle-ci était dirigée par les responsables de la cellule d'aménagement et avait pour but de présenter l'étudiant et le bien fondé de son étude aux autorités locales. Cette mission a permis de recenser tous les villages ayant un président et un secrétaire général reconnue par l'Etat congolais. Un total de 33 villages a été retenu à la fin de ladite mission. Cependant, en raison de l'inaccessibilité, 32 villages seulement ont été visités. Ce qui fait un taux de réalisation de 96,96% qui est très représentatif.

Taille de l'échantillon

La chasse étant une activité masculine, notre unité d'échantillonnage à cet effet est le ménage et les enquêtes ont porté exclusivement sur les chefs de ménages. Ainsi, afin de déterminer le nombre d'enquêté dans un village, une liste de présence était dressée par le Président et le Secrétaire du village lors des premiers entretiens avec eux. Une fois la liste définie, les noms étaient inscrits sur les petits bouts de papier et introduits dans une corbeille et un tirage successif sans remise des 5, 10 ou15 personnes en fonction de l'effectif total des chefs de ménages ou de chasseurs. Ce tirage au hasard était effectué par l'un des petits fils du Président du village ou par celui-ci lui-même en présence du Secrétaire du village et de certains membres du comité du village. Avec un nombre total de ménage estimé à 1356 ; 255 chefs de ménages ont été interrogés lors des entretiens soit un taux d'échantillonnage total de 18,80%.

3.2.2. Analyse des données

Les données de l'enquête ont été parcourues, dépouillées, codifiés saisie sur le logiciel Excel. Ainsi, à l'aide des opérations de trie, de filtre et de tableau croisé dynamique, ces données ont été analysées. En outre, le test d'indépendance de Khi carré a été utilisé à un seuil de signification de 5% pour la réalisation de quelques tests statistiques.

28

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS

4.1- ACTEURS IMPLIQUES DANS L'ACTIVITE DE CHASSE VILLAGEOISE

4.1.1- Typologie des techniques de chasse

Un total de 255 personnes a été interrogé au cours de l'étude (voir annexe 4), tous originaires du département de la Sangha et réparti sur trois(03) districts à savoir : Ngbala , Mokéko et celui de Sembé. Le tableau 3 indique la distribution des chasseurs en fonction des techniques de chasse utilisées, des villages et des districts concernés par l'étude.

Tableau 2: Distribution des enquêtés par district, par village et par technique de chasse

District

Village

Technique de chasse

Total

Nbre de

ménage

Piégeurs

Chasseurs au fusil

Indifférent

Et

Ep

Et

Ep

Et

Ep

Et

Ep

Mokéko

Séka-limite

32

2

2

1

12

5

32

8

35

Zoulabout

100

5

3

2

30

7

100

14

128

Pounga

33

1

1

1

14

6

33

8

51

Paris village

51

6

2

1

33

6

51

13

57

Bonga

10

4

0

0

0

0

10

4

13

France ville

6

1

1

1

5

1

6

3

7

Sembé

Biessi

70

3

6

1

22

3

77

7

90

Boutazab

68

3

0

0

33

8

68

11

75

Douma

16

1

0

0

8

2

16

3

18

Bad

25

6

0

0

10

5

27

11

29

Miélékouka

27

1

0

0

17

4

27

5

29

Goa

29

3

4

2

11

5

29

10

31

Mindjadja

44

2

0

0

20

8

44

10

50

Kokoua

14

2

0

0

6

2

14

4

14

Komo

33

3

4

2

15

4

33

9

35

Séka-koudou

56

3

0

0

23

3

56

6

70

29

District

 

Village

Technique de chasse

Total

Nbre de

ménage

Piégeurs

Chasseurs au fusil

Indifférent

Et

Ep

Et

Ep

Et

Ep

Et

Ep

Ngbala

Komo II

22

2

0

0

10

3

22

5

26

Kinshassa

8

2

0

0

4

4

8

6

8

Kerembel

20

5

0

0

13

4

20

9

22

Mindjiam

32

6

0

0

15

6

32

12

38

Minguila

3

4

0

0

1

5

38

9

41

Namopodo

7

2

0

0

4

2

7

4

8

Ngbala 1

60

5

0

0

27

6

60

11

87

Ngbala 2

65

3

0

0

35

8

65

11

85

Bolozo

32

7

0

0

16

7

33

14

35

Boumdel

27

5

0

0

10

3

27

8

29

Elologa

24

0

0

0

17

5

24

5

27

Alangong

30

2

0

0

14

4

40

6

40

Soko

19

3

0

0

8

5

19

8

19

Tala-Tala

40

3

0

0

19

4

40

7

90

Egaba

33

1

0

0

9

2

33

3

38

Zouoba

27

6

0

0

10

5

27

11

31

 

Total

1098

102

21

11

498

142

1118

255

1356

Et = effectif total

Ep = effectif prospecté

Du tableau 3, un total de 255 chefs de ménages a été interrogé sur 1356 recensés, ce qui fait un taux de réalisation de 18,80%. Suivant le découpage administratif, ces villages sont regroupés dans trois districts à savoir : Mokéko, Sembé et Ngbala. Des 32 villages visités, 6 se retrouvent dans le district de Mokéko, 10 à Sembé et 16 à Ngbala, soit un taux de réalisation de 18,75% ; 31,25% et 50% respectivement dans chaque district. Trois types de chasseurs ont été visités pour deux techniques de chasse à savoir : le piégeage et la chasse au fusil. Suivant ces deux techniques, 52,38% de chasseurs utilisant exclusivement le fusil ont

30

été visités ; 9,28% de piégeurs et 28,51% combinant le piégeage et la chasse au fusil. L'absence d'utilisation des autres techniques de chasse (chasse à courre, arbalète, filet...) peut s'expliquer par la forte rentabilité de ces deux dernières.

4.1.2- Caractérisation des chasseurs

La chasse en générale et d'une manière particulière dans l'UFA Tala-Tala est une activité essentiellement masculine. Le tableau 4 ci-dessous représente la distribution des chasseurs par classe d'âge et par technique utilisée.

Tableau 3: Distribution des chasseurs enquêtés par classe d'âge et par technique de

chasse employée

 
 
 
 
 
 
 

Tranche d'âge

 

Chasseurs au fusil

Piégeurs

Chasseurs au fusil et Piégeurs

 

Total

 

Eff %

Eff

%

Eff

%

Eff

%

20-25

2

18,2

2

1,9

13

9,2

17

6,7

25-30

1

9

10

9,7

17

12

28

11

30-35

1

9

14

13,6

30

21,3

45

17,6

35-40

3

27,3

18

17,5

37

26,2

58

22,7

40-45

3

27,3

22

21,4

26

18,4

51

20

45-50

1

9

12

11,7

7

5

20

7,8

50-55

0

0

18

17,5

6

4,3

24

9,4

55-60

0

0

4

3,9

2

1,4

6

2,4

60-65

0

0

5

4,9

1

0,7

6

2,4

Total

11

100

103

100

141

100

255

100

Eff= effectif ; % = Pourcentage

Au regard du tableau 4, il ressort que sur les 255 personnes interrogées dans les trois districts, l'âge des chasseurs varie entre 20 et 65 ans. En outre, ce tableau fait ressortir deux principales techniques de chasse utilisée dans l'UFA : la chasse au fusil et le piégeage. Afin d'avoir une visibilité assez nette sur les tranches d'âges les plus actives sur la pratique de la chasse, la figure 3 a été conçue.

Figure 3: Nombre de chasseurs en pourcentage et par tranche d'âge

La figure 3 montre que le plus grand nombre de chasseurs se trouve dans les tranches d'âges comprises entre 30 et 35 ans, 35 et 40 ans et 40 et 45 ans. Les trois tranches à elles seules représentent plus de la moitié des chasseurs (60,4%). Les personnes de plus de 55 ans représentent moins de 5% du total des chasseurs. Cette figure montre que les activités de chasse sont plus intenses dans la tranche d'âge comprise entre 30 et 35 ans. Ceci peut s'expliquer par le fait que ceux-ci sont de jeunes mariés sans emplois et cherchant à remplir au quotidien les besoins de la famille. Au contraire, les personnes de plus de 55 ans n'ont plus assez de force ce qui a pour conséquence leur moindre implication dans l'activité.

Les enquêtés ont également été caractérisés sur la base de leur niveau d'instruction. Le tableau 5 regroupe les différentes ethnies impliquées dans la chasse villageoise dans la zone de Tala-Tala ainsi que leur niveau d'instruction.

Tableau 4: Différentes ethnies impliquées dans la chasse villageoise et leur niveau d'instruction

Ethnie Niveau d'instruction Total

Analphabète Primaire Secondaire

 

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Autochtone

42

79,24

25

20

0

0

67

26,27

Bakwélé

11

20,75

100

80

77

100

188

73,73

Total

53

100

125

100

77

100

255

100

31

32

Le tableau 5 révèle que sur les 255 personnes interrogées, 67 sont des Autochtones (pygmées) et 188 sont Bakwélés (bantous). Ce qui représente respectivement 26,27% et 73,73% de l'effectif total interrogé. Par ailleurs, 62,69% des Autochtones interrogés sont analphabètes, contre 37,31% qui ont arrêté leurs études au niveau primaire et aucun d'eux n'a été jusqu'au secondaire. Chez les Bakwélés, on retrouve ceux qui n'ont pas été à l'école (5,85%), ceux qui ont fréquenté jusqu'au primaire (53,19%) et enfin ceux qui sont allés jusqu'au niveau secondaire (40,95%) dans la population interrogée.

L'activité principale que mène un individu étant importante dans sa caractérisation, les enquêtés ont également été interrogés sur la base de leur activité principale. Les différentes activités dominantes dans la zone d'étude sont regroupées dans le tableau 6 ci-dessous.

Tableau 5: Activités principales des enquêtés par district.

Profession

 
 
 

District

 
 
 

Total

 
 

Mokéko

 

Ngbala

 

Sembé

 
 
 

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Agriculteur

12

24

127

98,45

43

56,58

182

71,37

Chasseur

31

62

1

0,78

31

40,79

63

24,71

Pêcheur

2

4

0

0

0

0

2

0,78

Ouvrier

5

10

0

0

2

2,63

7

2,75

Enseignant

0

0

1

0,78

0

0

1

0,39

Total

50

100

129

100

76

100

255

100

Eff = effectif % = pourcentage

Le tableau 6 fait ressortir les différentes professions que les personnes interrogées exercent en premier lieux. Les activités dominantes sont l'agriculture et la chasse, chacune représentant une proportion de 71,37% et 24,70% respectivement. Dans l'optique de voir s'il existe une relation entre les districts et les différentes professions, le test d'indépendance de Khi carré (X2) a été utilisé. Ce test a été utilisé à un taux de signification de 5% avec un degré de liberté (ddl) égal à 8.

De ce test, nous avons eu X2théorique = 15,51 obtenu à partir de la table de distribution de Pearson, tandis que X2calculé = 1032,4. Ces résultats montrent que X2théorique < X2calculé, ce qui nous amène à rejeter Ho et à conclure que l'importance des professions diffère dans les trois districts. La figure 4 illustre les différentes professions par ordre d'importance dans les districts.

33

Figure 4: Importance des professions suivant les districts

Cette figure 4 montre et confirme les résultats du test de khi carré effectué. De ce fait, il ressort que 98,5% des personnes enquêtées dans le district de Ngbala prennent l'agriculture comme activité principale, 24% à Mokéko et 56,6% à Sembé. Cependant, la chasse est considérée comme activité principale dans les districts de Mokéko (62%) et de Sembé (40,8%) et est très faiblement représenté dans le district de Ngbala (0,8%).

4.2- EXAMEN DES TECHNIQUES DE CHASSE UTILISEES

4.2.1- Matériel de chasse

Le matériel est à la base de toute les activités des chasseurs et détermine en quelque sorte l'efficacité avec laquelle le chasseur ou piégeur peut atteindre ses objectifs. En fonction des techniques de chasse recensées (02) dans la zone, le matériel utilisé dépendait du lieu d'achat qui déterminait parfois le prix et des formes d'acquisition par les chasseurs.

4.2.1.1- Lieu d'achat du matériel de chasse

Celui-ci varie en fonction de la position géographique des villages et des objectifs de chasse. Pour ceux dont le but de la chasse est de ce faire une activité commerciale, l'achat du matériel en ville en grande quantité est bénéfique, tandis que pour la chasse de subsistance, on préfère acheter le matériel surplace au village ou bien dans un village voisin. Le Tableau 7 représente les différents matériaux ainsi que leur prix suivant les lieux d'achats

34

Tableau 6: Matériel de chasse recensé et leur prix suivant le lieu d'achat.

Matériel

 

Prix suivant les lieux d'achat(FCFA)

 
 

Sembé

Ouesso

Moloundou

Village

01rouleau de câble

4500

4000

3000

5000

métallique (36 m)

 
 
 
 

01 Cartouche(00)

600

500

500

700

01 Torche 2 piles

1800

1600

1500

2500

01 Ampoule 3,8v

150

125

100

200

01 Boite de cartouche

14000

12500

12500

X

01 Arme calibre12

X

175.000

X

X

01mètre de câble

200

175

150

300

De ce tableau 7, il ressort quatre grands lieux d'achats du matériel de chasse. Il s'agit respectivement de Moloundou qui est un arrondissement du Cameroun, de Sembé, de Ouesso et des villages même. D'après les enquêtés, Moloundou et Ouesso sont les lieux d'achat les plus prisés car les prix sont de plus en plus abordable. C'est peut être pour cette raison que le district de Ngbala n'a pas un centre commerciale car tous les ravitaillements des populations se font à Moloundou au Cameroun. Cette situation s'étend même jusqu'à Ouesso qui est le chef lieu du Département de la Sangha. Par ailleurs, les populations peuvent avoir le matériel de chasse à tous les endroits en fonction des moyens dont ils disposent et des objectifs de chasse, en dehors des armes à feu de calibre 12 qui ne peuvent s'acheter qu'à Ouesso.

4.2.1.2- Forme d'acquisition du matériel

Les formes d'acquisition du matériel sont nombreuses et variées. Ainsi, on trouve la forme autonome, les locations et la forme commanditée.

La forme autonome.

Dans celle-ci, le chasseur ou le piégeur est capable de s'octroyer le matériel en fonction des moyens financiers dont il dispose

La location

En absence d'un matériel propre au chasseur, il fait recours à son voisinage afin de se procurer le matériel adéquat en fonction des objectifs fixés. Dans les villages ayant fait l'objet d'investigation, la location d'un fusil Calibre12 se fait à hauteur de 2000 Frs CFA/jour.

35

La forme commanditée

Le matériel de chasse ici est produit soit par un membre de la communauté villageoise soit par un étranger provenant de la ville ou bien des villages voisins. Dans ce cas, le chasseur ne produit que l'effort physique et son salaire est fonction de sa capacité à capturer le gibier

4.2.2- Inventaire des techniques de chasse utilisées

Des informations recueillies auprès des enquêtés, deux principales techniques ont été recensées à savoir : le piégeage et le chasse au fusil. La distribution des enquêtés par district et par technique de chasse est présenté dans le tableau 3, mais illustrée dans la figure 5.

Figure 5: Utilisation des techniques de chasse suivant les districts.

Cette figure 5 montre que les deux techniques de chasse ne sont pas utilisées de la même manière dans les trois districts. Les chasseurs au fusil purs se retrouvent à Mokéko (54,5%) et à Sembé (45,5%), contrairement au district de Ngbala qui est constitué des chasseurs indifférents (51%) et des piégeurs (55,3%) en majorité. Les techniques étant pratiquées par deux principales ethnies, la figure 6 donne l'utilisation des techniques en fonction des ethnies.

36

Figure 6: Importance des techniques de chasse suivant les ethnies.

La figure 6 vient confirmer les résultats du test d'indépendance de Khi carré effectué. Ce qui montre que l'utilisation des techniques de chasse diffère d'une ethnie à une autre. On constate que les Autochtones sont plus piégeurs (72,04%), que les Bakwélés (58,41%), tandis la chasse au fusil est plus utilisée chez les Bakwélés (41,58%) et moins chez les autochtones (27,96%)

4.2.2.1- Le piégeage

C'est une technique simple et moins coûteuse, qui demande juste la maîtrise technique et connaissance pratique de ces composantes. La connaissance de la forêt et des espèces ligneuses de moindres diamètres résistantes et souples sont des éléments incontournables et nécessaires pour la pratique de cette technique.

4.2.2.1.1- Les types de pièges

Le type de pièges détermine les espèces susceptibles d'être capturées par le piégeage. Dans la zone de Tala-Tala, deux types sont principalement utilisés par les piégeurs à savoir : les pièges à cou et les pièges à patte. Les pièges à patte sont généralement utilisés pour les ongulés et parfois pour les rongeurs, tandis que les pièges à cou sont utilisés pour les reptiles, les rongeurs et les pholidotes. Les photos ci-dessous illustrent les deux types deb pièges enregistrés dans la zone de Tala-Tala.

Photo 1: Piège à cou. Photo 2: Piège à patte.

4.2.2.1.2-Les formes de pièges

Les espèces visées par les chasseurs au moyen du piégeage, font ressortir différentes formes de pièges. Dans la zone de Tala-Tala, deux formes ont été identifiées à savoir : la

forme isolée et disséminée le long d'une piste et la forme en barrière. La photo 2 ci-dessous illustre un exemple de barrière filmé dans la forêt de Tala-Tala

Photo 3: Barrière de pièges.

37

4.2.2.2- La chasse au fusil

Elle est pratiquée par 59,60% des personnes interrogées au cours de cette étude. Elle permet de capturer certaines espèces dont la capture par piégeage est très faible voire impossible parfois. Elle peut de ce fait être pratiquée en association ou en solitaire, permettant ainsi aux chasseurs de maximiser les captures suivant les objectifs de chasse.

38

4.2.2.2.1- Les types de chasse au fusil

On distingue deux grands types de chasse au fusil, basé sur le moment de la journée. Ainsi retrouve-t-on : la chasse diurne et la chasse nocturne.

La chasse diurne

La chasse diurne est pratiquée exclusivement à l'aide de la lumière du jour, permettant au chasseur de voir de manière assez nette les espèces fauniques visées et de les capturer.

La chasse nocturne

Contrairement à celle dite diurne, la chasse nocturne a besoin d'une source de lumière assez forte permettant de voir les animaux à partir de l'incidence des rayons de celle-ci sur les yeux des animaux. Pour ce fait, les chasseurs utilisent les lampes torches de deux ou trois piles, utilisant les ampoules de 3,8 volts pour atteindre leurs objectifs.

4.2.3- Espèces ciblées par les chasseurs

4.2.3.1. Représentativité de l'échantillon

Durant la période de l'enquête, les grands mammifères n'ont pas été cités par les chasseurs comme faisant l'objet de leur convoitise. La figure 7 montre l'évolution du nombre d'espèces citées en fonction du nombre d'enquêtés.

Figure 7: Evolution du nombre d'espèces citées en fonction des enquêtés.

Cette courbe a été conçue pour montrer que les espèces ciblées et capturées par les chasseurs de la zone de Tala-Tala ont été toutes citées .Le meilleur ajustement de cette

39

courbe est une fonction logarithmique d'équation y= 2,919ln(x)+1,164. Le fort coefficient de corrélation (R2 = 0,9544) illustre le bon ajustement. On constate selon cette courbe que la saturation est déjà atteinte à partir de 195 personnes. Nous pouvons dès lors conclure que nous avons pratiquement recensé toutes les espèces capturées par les techniques de chasse pratiquées par les chasseurs dans la zone de Tala-Tala.

4.2.3.2. Espèces citées

Un total de 17 espèces a été recensé comme chassée dans la zone de Tala-Tala. Ainsi, que se soit la chasse au fusil ou du piégeage, les espèces ciblées par les chasseurs tournent autour de trois ordres à savoir : les Artiodactyles (58,4% pour la chasse au fusil et 39,32% pour le piégeage), les Primates (23,86 et 3,33) et des Rongeurs (12,2% et 27,78%). Ces différents ordres sont constitués des espèces prisées comme le Cephalophus monticola(26,48% pour la chasse au fusil et 23,6% pour le piégeage), Cephalophus callipygus ( 23,69% ; 14,87%), Cercopithecus sp (23,69% ; 3,64%), Artherurus africanus (12,20 % ; 22,30%). Le tableau 8 représente les espèces capturées par les différentes techniques

40

Tableau 7: Espèces capturées dans l'UFA Tala-Tala.

Ordres

Espèces

Piégeage

Chasse au fusil

Total

citation

%

citation

%

citation

%

Artiodactyles

Cephalophus monticola

241

23,6

152

26,5

393

24,9

Tragelaphus spekei

8

0,8

15

2,6

23

1,5

Cephalophus callipygus

152

14,9

136

23,7

288

18,2

Cephalophus silvicultor

1

0,09

6

1,04

7

0,4

Potamochoerus porcus

13

1,3

26

4,5

39

2,5

Primates

Gorilla gorilla gorilla

0

0

1

0,17

1

0,06

Cercopithecus sp

34

3,3

136

23,7

170

10,8

Pholidotes

Manis tricuspis

178

17,4

9

1,6

187

11,8

Carnivores

Nandinia binotata

82

8

23

4

105

6,6

Rongeurs

Artherurus africanus

228

22,3

70

12,2

298

18,9

Epixerus ebii

2

0,2

0

0

2

0,12

Cricetomys gambianus

51

5

0

0

51

3,2

Thryonomis swinderianus

3

0,3

0

0

3

0,2

Reptiles

Kinisys homeana

5

0,5

0

0

5

0,3

Bitis gabonica

17

1,7

0

0

17

1,07

Varanus niloticus

7

0,7

0

0

7

0,4

 

Total

1022

100

574

100

1596

100

Ce tableau 8 regroupe les espèces fauniques capturées par les chasseurs sans tenir compte des différentes techniques de chasse utilisées. Afin de déterminer s'il existe une relation entre les espèces capturées et les techniques de captures, un test de Khi carré (X2) a été utilisé à partir du tableau ci-dessus tout en se limitant sur les espèces les plus chassées (les dix premières), avec un degré de liberté (ddl) de 11 et un seuil de signification de 5%.

De ce test nous avons obtenu un X2calculé =668,72 et le X2théorique =19,68, obtenue à partir du tableau de Pearson. Ainsi, X2calculé > X2théorique, alors l'hypothèse nulle est rejetée et l'hypothèse alternative est acceptée. Il convient à cet effet, de conclure que les espèces capturées sont liées aux techniques de chasse utilisées.

41

4.2.3.3. Les espèces capturées par piégeage

Toutes les espèces fauniques ne peuvent pas être capturées au moyen du piégeage d'après les résultats du test de Khi carré effectué (tableau 8). Cette technique est par conséquent utilisée pour une catégorie d'animale suivant les caractéristiques physiques, anatomiques et biologiques des espèces. Le tableau 9 montre les différentes espèces accessibles et capturées par piégeage dans la zone de Tala-Tala.

Tableau 8: Liste des espèces capturées par piégeage.

Ordres

Noms scientifiques

Noms

communs

Noms
vernaculaires
(lingala)

Nbre de
citation

Pourcentage

(%)

Primates

Cercopithecus sp

Petit singe

 

34

3,3

Total primate

34

3,3

Rongeurs

Artherurus africanus

Athérure

Ngomba

228

22,3

Thryonomis swinderianus

aulacode

Sibissi

3

0,3

Epixerus ebii

Mangouste

 

2

0,2

Cricetomys gambianus

Rat de Gambie

Motomba

51

5

Total Rongeurs

284

27,8

Artiodactyles

Cephalophus monticola

Cephalophe bleu

Mboloko

241

23,6

Cephalophus callipygus

Cephalophe de peters

Ngandi

152

14,9

Cephalophus silvicutor

Cephalophe à dos
jaune

Mbemba

1

0,09

Tragelaphus spekei

Sitatunga

Nfolo

8

0,8

Potamochoerus porcus

Potamochère

Ngoulou

13

1,3

Total Arthiodactyles

415

40,7

Pholidotes

Manis tricuspis

Pangolin à écailles
cuspides

Kokolo

178

17,4

Total pholidotes

178

17,4

Carnivores

Nandinia binotata

Nandinie

Mbala

82

8

Total Carnivores

82

8

Reptiles

Bitis gabonica

Vipère du Gabon

 

17

1,7

Kinisys homeana

tortue

 

5

0,5

Varanus niloticus

Varan

Bobambi

7

0,7

Total Reptiles

29

2,9

Ce tableau fait ressortir 6 ordres à savoir : les Primates, les Athiodactyles, les Rongeurs, les Pholidotes, les Reptiles et les Carnivores. Chacun de ces ordres représentes respectivement

42

3,3% ; 40,7% ; 27,8% ; 17,4% ; 2,9% et 8% de citations des espèces capturées par piégeage. Il est constaté que les ordres les plus touchés ici par la chasse sont les Arthiodactyles (40,7%), les Rongeurs (27,8%) et les Pholidotes (17,4%). Ces résultats semblent être différents de ceux obtenus lors d'une étude similaire dans l'UTO Campo- Ma'an par Ngueguim (2000) , qui ont montré que les captures issues du piégeage étaient constituées de : Rongeurs (67), des Artiodactyles (21%) et faiblement des Pholidotes (3%). La figure 8 représente les différentes espèces les plus capturées par piégeage dans l'UFA Tala-Tala

Figure 8: Dix premières espèces capturées par piégeage.

De cette figure 8, il ressort que les espèces les plus chassées par piégeages sont : le céphalophe bleu (Cephalophus monticola), l'arthérure africain (Artherurus africanus), le pangolin à écailles cuspides (Manis tricuspis) et le céphalophe de peters (Cephalophus callipygus). Celles-ci représentent respectivement 23,6% ; 22,3% ; 17,4% et 14,9% des espèces capturées par le piégeage.

4.2.3.4. Les espèces capturées par fusil

Celles-ci tournent principalement autour de dix espèces regroupées en cinq(05) Ordres. Le Tableau 10 montre les différentes espèces chassées par fusil

43

Tableau 9: Espèces capturées par fusil.

Ordres

Noms Scientifiques

Noms communs

Noms
vernaculaires
(Lingala)

Nombre
de
citation

Pourcentage

(%)

Primates

Cercopithecus sp

Petits singes

 

136

23,7

Gorilla gorilla gorilla

gorille

Ebobo

1

0,17

Total Primates

137

23,87

Artiodactyles

Cephalophus monticola

Céphalophe bleu

Mboloko

152

26,5

Cephalophus
callipygus

Cèphalophe de peters

Ngandi

136

23,7

Cephalophus
silvicultor

Céphalophe à dos jaune

Bemba

6

1,04

Tragelaphus spekei

Sitatunga

Nfolo

15

2,6

Potamochoerus porcus

Potamochère

Ngoulou

26

4,5

Total Artiodactyles

335

58,3

Carnivores

Nandinia binotata

Nandinie

Mbala

23

4

Total Carnivores

23

4

Rongeurs

Artherurus africanus

Arthérure

Ngomba

70

12,2

Total Rongeurs

70

12,2

Pholidotes

Manis tricuspis

Pangolin à écaille tricuspide

Kokolo

9

1,6

Total Pholidotes

9

1,6

Le tableau 10 fait ressortir 5 Ordres à savoir : les Artiodactyles, les primates, des Rongeurs, des Carnivores et des Pholidotes. Il parait que toutes ces espèces ne sont pas accessibilité aux chasseurs de la même manière. Les captures sont de ce fait constituées de 58,3% des Artiodactyles, de 23,9% de Primates, de 12,2% de Rongeurs, de 4% de Carnivores et enfin de 1,57% de Pholidotes. Ces résultats se rapprochent de ceux de Ngueguim (2000), lors d'une étude chasse dans l'UTO Campo-Ma'an, qui ont établis que les captures des chasseurs au fusil étaient constituées des Artiodactyles (45%), des Primates (32%) et des Rongeurs (16%). Mais, différents de ceux enregistrés autour de la réserve de Bayang Mbo, où parmi les animaux enregistrés au près des chasseurs, les Artiodactyles représentent 36% des effectifs, les rongeurs 13% et les primates 10% (Wildlife Conservation Society, 2000). La figure 8 ci-dessous fait ressortir les espèces les plus capturées dans ces différents Ordres.

44

Figure 9: Espèces capturées par la chasse au fusil.

Cette figure 9 montre que les 4 espèces les plus chassées par ordre d'importance sont : les céphalophes bleu (Cephalophus monticola), les petits singes (Cercopithecus sp), les céphalophes à dos jaune (Cephalophus callipygus) et l'arthérure africain (Artherurus africanus). Celles-ci représentent 26,4% ; 23,7 ; 23,7 et 12,2% des captures respectivement. Ceci pourrait la conséquence du fait que la chasse au fusil se pratique de jour comme de nuit et ces espèces aussi se déplace tout le temps lorsque le milieu est perturbé.

4.2.4- Les périodes et saison de chasse

La loi 37-2008 du 28 Novembre 2008 sur la faune et les aires protégées, dispose en son article 35 que l'administration des eaux et forêts fixe chaque année la saison d'ouverture et de fermeture des activités de chasse. Celle- ci va généralement du 1er Mai au 30 Novembre de chaque année. Les populations du Département de la Sangha par le fait qu'il est reconnu par le gouvernement Congolais qu'elles dépendent exclusivement de la faune sauvage pour leur alimentation, bénéficient d'un statut particulier et peuvent de ce fait pratiquer la chasse tout au long de l'année. La même loi en son article 36 prévoit que la chasse soit interdite du couché du soleil jusqu'au levé du soleil. Malheureusement, la chasse est pratiquée à tout moment, de nuit comme de jour. Les figures 9 et 10 ci-dessous montrent les différents moments de la journée et les saisons de l'année que les chasseurs préfèrent pour l'exercice des activités de chasse.

45

Figure 10: Importance de la chasse par moment de la journée

Figure 11: Importance de la chasse par saison de l'année

Les deux figures ressortent les saisons et les moments durant lesquels les chasseurs sont motivés à la pratique de la chasse. celles- ci permettent d'identifier trois catégories de chasseurs (Fig 9) suivant les moments de la journée : chasseurs de jour, de nuit et ceux qui sont indifférent c'est-à-dire chassent de jour comme de nuit.ces derniers représentent respectivement 45% ; 0,004% et 55% de la population enquêtée. Quant aux différentes saisons que comporte l'année on identifie deux catégorie de chasseurs : ceux qui chassent durant toute l'année (53%) et d'autres qui le font exclusivement en saison de pluies (47%). Le fait que la chasse soit pratiquée de jour comme de nuit pourrait s'expliquer par le comportement des espèces ciblées par les chasseurs. Les singes (Cercopithecus sp), sont capturés à 100% rien que le jour. Les captures issues du piégeage ne peuvent pas permettre d'avoir une idée sur les espèces diurnes et nocturne car il reste difficile d'indiquer le moment

46

de prise au piège de l'animal. Les Céphalophes sont aussi capturés en journée, preuve que le milieu est pertubé comme le pense Kingdon (1997) ;tel est peut être le cas de Tala-Tala. En ce qui concerne les saisons de chasse, 100% des personnes enquêtées pratiquent le piégeage en saison des pluies. Ceci parce que la terre est humide facilitant aux chasseurs d'identifier les traces et passage des animaux, en même temps facilite le fixage des piquets au sol pour la confection des pièges. D'autre part, la production des fruits sauvages permet le déplacement des animaux en saison des pluies facilitant ainsi leurs captures. En saison sèche, seule la chasse au fusil est pratiquée, ceci peut être parce que le climat est favorable, permetttant à ceux de camper en forêts pendant plusieurs jours.

4.2.5- Rentabilité des différentes techniques de chasse

A partir des données collectées exclusivement lors des entretiens avec les enquêtés (chasseurs), les estimations sur les différentes techniques de chasse utilisées dans l'UFA Tala-Tala ont été réalisées.

4.2.5.1- Rentabilité de la chasse au fusil

a) Nombre de Cartouches utilisés

La chasse au fusil nécessite un investissement pour sa pratique. Le nombre de cartouches que peut utiliser un ou plusieurs chasseurs dans les trois districts a été estimé sur un (01) mois d'activité de chasse et les détails sont présentés dans le tableau ci-dessous.

Tableau 10: Utilisation des cartouches suivant les districts.

District Nombre de

chasseurs au fusil

interrogés

Nombre
d'expédition
total

Nombre
moyen
d'expédition

Nombre total
de cartouches
utilisés

Nombre
moyen de
cartouches
utilisés par
chasseur/expéd
ition

Mokéko

31

188

6,06 #177; 2,5

2748

15,94 #177; 6,41

Ngbala

72

620

8,61 #177; 3,27

5820

9,67 #177; 4,08

Sembé

49

380

7,76 #177; 3,69

5640

14,84 #177; 5,84

Total

152

1188

7,48 #177; 1,3

14208

13,48 #177;3,35

De ce tableau 11, il ressort que sur 152 chasseurs au fusil enquêtés dans les trois districts, le nombre total d'expédition est de 1188, avec un nombre moyen d'expédition de 7,48 #177; 1,3 pour un nombre total de 14208 cartouches et une moyenne de 13,48 #177; 3,35 cartouches utilisée par chasseur et par expédition de chasse.

47

b) Biomasse prélevée

Les estimations sur la biomasse susceptible d'être prélevée au moyen de la chasse au fusil durant un mois d'activité sont résumées dans le tableau ci-dessous.

Tableau 11: Rendement de la chasse au fusil.

District Nombre de

chasseurs au fusil enquêtés

A

Nombre
d'expédition
s B

Durée totale des

expéditions de chasse (jours)

C

Durée
moyenne
d'une

expédition
(jours)

D= C/B

Biomasse
totale
prélevée
(kg)

E

Biomasse
moyenne

par

expédition

(kg)

F= E/B

Biomasse
moyenne
par
chasseur
par jour de
chasse (kg)

G=

(F/A)/D

Mokéko

31

188

164,4

5,30 #177; 2,39

8426,8

44,82 #177; 0,6

12,82#177; 11,75

Ngbala

72

620

351,44

4,88 #177; 3,22

9636

15,54 #177; 0,13

6,85 #177; 6,08

Sembé

49

380

285,08

5,81 #177; 3,55

11712,8

30,82 #177; 0,33

10,29 #177; 9,0 3

Total

152

1188

800,92

5,33 #177; 0,47

29776,4

25,06 #177; 1,4

9,99 #177; 3,0

A travers ce tableau, il ressort que la durée moyenne d'une expédition de chasse est estimée à 5,33 #177; 0,47 jours dans l'UFA Tala-Tala, avec une biomasse moyenne par expédition de 25,06 #177; 1,4 Kg. La biomasse totale prélevée dans les trois districts pendant un mois est estimé à 29776,4 Kg, pour un nombre total de 1188 expéditions, avec une biomasse moyenne par chasseur et par jour de chasse de 9,99 #177; 3,0 Kg/jour. Ces résultats sont différents de ceux obtenus par Kamgaing (2010) lors d'une étude au Parc national de Korup, qui ont établi une durée moyenne en forêt et une biomasse moyenne prélevée estimées à 1,74 #177; 0,96 jours et 0,89 #177; 0,50 kg/chasseur.

4.2.5.2. Rentabilité du piégeage

a) Nombre de piège posé

Afin d'estimer la rentabilité du piégeage, le nombre moyen de ligne de piège et le nombre de piège tendu ont été considérés dans les trois districts. Les détails sont présentés dans le tableau ci-dessous.

48

Tableau 12: Pratique du piégeage suivant les districts.

District

Nombre de piégeurs
interrogés

Nombre moyen de
lignes de pièges par
piégeur

Nombre moyen de
pièges par piégeur

Mokéko

44

1,16 #177; 0,37

112,34 #177; 54,87

Ngbala

128

1,29 #177; 0,52

91,43 #177; 46,95

Sembé

71

1,25 #177; 0,50

121,46 #177; 62,66

Total

243

1,20 #177;0,07

108,41 #177; 15,40

De ce tableau 13, il ressort que sur un total de 243 piégeurs interrogés dans les trois districts, le nombre moyen de lignes de pièges est estimés à 1,20 #177; 0,07 par piégeur, pour un nombre moyen de pièges de 108,41 #177; 15,40 par piégeur. Ce résultat se rapproche de la moyenne de 107,48 #177; 44,59 pièges repartis sur 1,17 #177; 0,20 lignes générée dans le parc national de Korup (Kamgaing, 2011). De même, Tchigio (2007) rapporte une moyenne de 100 pièges/piégeur dans la même zone de Korup. Par contre, ces résultats sont différents de ceux du parc national de Lobéké, WCS (1995) rapporte une moyenne de 70 pièges/piégeur.

b) Fréquence de visite et durée de vie des lignes de pièges

La fréquence de visite et la durée de vie de pièges peuvent caractériser la rentabilité du piégeage. Le tableau ci-dessous donne les détails.

Tableau 13 : Durée de vie et fréquence de visite des lignes de pièges suivant les districts

District

Fréquence moyenne de visite des pièges (jours après)

Durée de vie moyenne d'une ligne de pièges (mois)

Mokéko

2,59 #177; 0,5

2,36

#177; 0,84

Ngbala

2,49 #177; 0,5

2,60

#177; 0,86

Sembé

2,62 #177; 0,49

2,60

#177; 0,71

Total

2,55 #177; 0,5

2,56

#177; 0,82

De ce tableau 14, il ressort que la fréquence moyenne de visite est estimée à 2,55 #177; 0,5 au ni veau de la zone de Tala-Tala avec une durée de vie moyenne de ligne de piège estimée à 2,56 #177; 0,82. Les résultats obtenus en ce qui concerne la fréquence de visite de piège se rapproche de ceux obtenus lors d'une étude similaire au Parc national de Korup (Cameroun) par Kamgaing (2010) qui ont établi une moyenne de 2,92 #177; 0,35 jours après au cours d'une semaine.

49

c) Biomasse prélevée

Afin d'estimer la rentabilité du piégeage dans la zone de Tala-Tala et en considérant ce qui ressort du tableau ci-dessus, la biomasse prélevée par les chasseurs a été étudiée, les détails se retrouvent dans le tableau ci-dessous.

Tableau 14: Rentabilité du piégeage.

District Nombre

de piégeurs enquêtés

Nombre d'expéditions de piégeage

A

Durée moyenne d'une expédition (jour)

B

Biomass

e totale
capturée (kg)

C

Biomass e moyenne par piégeur par expédition (kg) C/B= D

Biomass e moyenne par piégeur par jour (kg)

Mokéko

44

436

0,78 #177; 2,34

8602

19,79 #177; 14,76

0,82 #177; 0,61

Ngbala

128

1264

0,52 #177; 1,80

20192

16,07 #177; 10,26

0,67 #177; 0,42

Sembé

71

684

0,57 #177; 1,85

17459,2

25,93 #177; 22,09

1.08 #177; 0,92

Total

243

2384

0,62 #177; 0,14

46253,2

20,6 #177; 4,98

0,87 #177; 0,2

Le tableau 15 montre que sur 243 piégeurs enquêtés, la biomasse totale prélevée durant une période d'un mois (01) de chasse intense est estimée à 46253,5 Kg dans les trois districts. Soit une biomasse moyenne par piégeur et par expédition de chasse de 20,6 #177; 4,98 Kg. En revanche, la biomasse moyenne par piégeur et jour est estimée à 0,87 #177; 0,2 Kg.

4.3- EVALUATION DE L'IMPORTANCE DE LA CHASSE VILLAGEOISE POUR LES POPULATIONS RIVERAINES

4.3.1- Rôle de la chasse pour les populations

La chasse, à travers les produits qui en découlent de son exercice, joue des rôles multiples pour les populations vivant à l'intérieur des massifs forestiers. Les populations du Nord Congo ne sont pas en restes, encore moins indifférentes de l'importance de la chasse dans leur quotidien. Etant vue au départ comme principale source de protéines pour le monde rural, la chasse revêt par ailleurs une importante source de revenus financiers sans toutefois oublier son rôle socioculturel et parfois médical.

4.3.1.1- La chasse comme source de protéines

Les populations qui se retrouvent autour et dans l'UFA Tala-Tala ont pour principale source de protéine les produits de la chasse. Ceux-ci sont consommés tout au long de l'année, malgré les saisons qui créées souvent la rareté de la viande. Toutefois, les populations ont cité les chenilles (93%) et les escargots (80%) comme autres sources de protéines, mais

50

celles-ci sont uniquement consommées pendant leur saison de production. La figure 12 ressort les différentes sources de protéines et leurs mois de consommations.

Figure 12: Sources de protéines au cours d'une année.

D'une manière générale, il ressort de cette figure 12 que la consommation de la viande s'étale sur toute l'année et 100% des répondants la considère comme principale source de protéines animales. Le fait que toutes les sources de protéines aient la même valeur en abscisse (1) prouve que les populations maximisent la consommation de chaque source de protéine en période de production de celle-ci.

4.3.1.2- La chasse comme source de revenus

Le commerce de la viande de brousse dans la zone d'emprise de l'UFA est, après l'activité forestière industrielle, la filière économique la plus importante en termes de volume et de flux financier. Suivant les objectifs et les activités principales des enquêtés, la chasse occupe une place importante en terme de source génératrice de revenus. Pour les agriculteurs (71,37%), la chasse permet d'avoir les moyens financiers nécessaires à l'entretien des plantations et l'achat des intrants agricoles. Tandis que pour les chasseurs (24,70%), elle est la principale source de revenus permettant ainsi à contribuer au bien être de ceux-ci. Ainsi, d'une manière générale, le revenu mensuel moyen d'un chasseur dans la zone de Tala-Tala est estimé à 24161,94 #177; 21196,86 FCFA. Cependant, ce revenu est estimé à 28530,61 #177; 19082,17 dans le district de Mokéko, 17284,55 #177; 12783,5 à Ngbala et 32586 #177; 28720 FCFA dans le district de Sembé. Ces résultats sont un peu différents de ceux obtenus par Noudjieu (2005) lors d'une étude similaire dans l'UTO Campo-Ma'an qui ont établis un revenu

51

mensuel variant entre 3092 et 12735 FCFA. Les grandes valeurs observées sur les écarts types, démontrent la grande variabilité qui existe entre les différents revenus des répondants.

4.3.1.2.1- La commercialisation

Bien que la chasse soit une activité essentiellement masculine, le commerce quant à lui, implique en grande partie les femmes. Celles-ci quittent souvent les villes (principalement Ouesso), pour venir dans les campagnes d'achats de viande. Le circuit de commercialisation de la viande de brousse a donc à sa base les chasseurs et au sommet les femmes communément appelées « routières » ou encore « maman Messombéla » qui sont équivalente aux « Bayam selam » au Cameroun. Le marché de viande de brousse constitue une activité importante surtout dans les districts de Mokéko et Sembé, plus particulièrement sur l'axe routier Sembé-Ouesso. La présence d'une route assez praticable et des moyens de transports plus ou moins disponibles, font à ceux que l'activité soit au centre de toutes les autres. La photo ci-dessus montre un tas de viande de brousse en attente d'acheteur.

Photo 4: Tas de viande en vente (village Goa).

4.3.1.2.2- La destination des produits de chasse

En fonction des objectifs de chasse, et de la situation géographique des villages, les

produits de chasse ont des destinations diverses. La figure 13 fait ressortir les différents lieux d'écoulement de la viande de brousse après la sortie des chasseurs en forêt.

52

Figure 13: Lieux de vente de la viande de brousse.

La figure 13 ressort deux grandes catégories de lieux de vente de la viande après la sortie de forêt des chasseurs : les villages et les zones externes aux villages (villes). Ainsi, presque la totalité de viande est vendu surplace (87,16%), contre une faible proportion (12,83) qui se fait avec le déplacement des chasseurs. Ceci s'explique par le fait que les maman messobéla (routières) se déplacent des villes pour des campagnes d'achat de viande ; ce qui laisse croire que le commerce de la viande de brousse est activité très importante dans la zone de Tala-Tala. la photo ci-dessous montre par exemple une voiture chargée de sacs de viande à destination de Ouesso (ville) en provenance du village Komo dans le district de Sembé.

Photo 5: Transport de la viande vers la ville (Ouesso).

4.3.1.2.3- Mode de conservation des produits de chasse

La conservation de la viande de brousse préoccupe toutes personnes impliquées dans le circuit de commercialisation celle-ci. Les techniques de conservation n'étant pas encore développées dans la zone, l'unique technique reste le fumage. Il est utilisé presqu'à tous les

niveaux, que se soit les chasseurs en pleine forêt, les routières (Messombéla) et les ménagères. L'unique source demeure le feu de bois, mais avec des configurations différentes comme le montre par exemple les photos ci-dessous.

53

Photo 6: Conservation à petite échelle Photo 7: Conservation à grande échelle

Ces deux photos peuvent aussi donner des indications sur les objectifs de la chasse. Les futs (photo 7) sont utilisés en majorité par les routières, venues en campagne pour les achats de la viande. Les ménagères, quant à elles, utilisent des méthodes simples (photo 6) permettant de conserver la viande pour les repas futurs.

4.3.1.3- La chasse comme moyen de valorisation de la culture

D'après les enquêtés, la chasse constitue avant tout un moyen de valorisation de la culture. Elle est une pratique ancestrale marquant ainsi une certaine identité pour les peuples Bakwélés et autochtones. Pour les Bakwélés, la pratique du béka qui est un rite, prévoit la capture par le récipiendaire de certaines espèces animales au moyen de la chasse prouvant ainsi sa virilité et sa capacité à pouvoir prendre une conjointe. Tandis que pour les Autochtones, la chasse est le premier facteur prouvant ainsi leur existence.

4.3.1.4- La chasse comme défense des cultures

Plusieurs espèces animales ont toujours été des sources de conflits entre les gestionnaires de la faune et les populations riveraines aux aires protégées. Un des enquêtés pense que « pour protéger la faune sauvage, il faut d'abord protéger les hommes ». Les populations défendent leurs cultures grâce aux visites régulières en ce qui concerne la chasse au fusil, cherchant ainsi à surprendre les animaux dans les plantations. En outre, il dresse des barrières de pièges tout autour des champs pour baisser la pression des animaux sur les cultures.

54

55

4.4- ESTIMATION DU NIVEAU DE PRESSION DE LA CHASSE VILLAGEOISE SUR LA FAUNE SAUVAGE

Dans le souci d'estimer la pression de la chasse villageoise sur la faune sauvage, les analyses ont porté sur la vie socio-économique des enquêtés basé essentiellement sur les objectifs ou motivations de la pratique de chasse, l'alimentation des populations et surtout la disparition ou mieux la rareté de certaines espèces dans les différentes localités et enfin les distances parcourues par les chasseurs lors des expéditions de chasse.

4.4.1- Objectif de la chasse

Les différents objectifs de chasse peuvent avoir une influence sur la faune sauvage. Ceci peut être vraie et dépend par ailleurs du socle de l'économie des ménages dans les trois districts. Le tableau 16 regroupe les différents objectifs de la pratique de la chasse.

Tableau 15: But de chasse suivant les districts

District But de chasse Total

 
 
 
 
 

Eff

%

 

Commercial

Eff %

Subsistance

Eff %

Mokéko

31

62

19

38

50

19,6

Ngbala

2

1,6

127

98,4

129

50,6

Sembé

44

57,9

32

42,1

76

29,8

Total

77

100

178

100

255

100

Eff = Effectif % = Pourcentage

De ce tableau 16, il ressort deux grandes motivations pour lesquelles les répondants pratiquent l'activité de chasse à savoir : les motivations commerciales, avec 30,2% de citations et la subsistance (69,8%). Dans l'optique de voir si les objectifs de chasse sont les mêmes dans les trois districts, le test d'indépendance de khi carré a été utilisé à un seuil de signification de 5% et un degré de liberté (ddl) égal à 2

Résultats : X2théorique = X20, 05 ; 2 = 5,99 < X2calculé = 738,78, par conséquent, l'hypothèse nulle (H0) et d'accepter l'hypothèse alternative (Ha). Ce qui signifie que les objectifs de chasse diffèrent d'un district à un autre. La figure 13 ressort les différent buts de chasse en fonction du nombre d'enquêtés et suivant les districts.

Figure 14: Motivation de chasse dans les trois districts.

La figure 14 fait apparaitre deux buts pour lesquels les chasseurs sont motivés dans la pratique de cette activité à savoir : le but commercial (30,2%) et le but de subsistance(69,8%). De cette même figure, il ressort que le district de Ngbala est dominé par une chasse de subsistance avec 98,4% des personnes enquêtées qui chasse dans le but principal de se nourrir et seul le surplus est vendu, contre 38% à Mokéko et 42% à sembé. Le nombre de personnes qui entre en brousse avec le but commercial est élevé à Mokéko(62%), Sembé (57,9%) et très faible à Ngbala (1,5%). Les différents buts de chasse peuvent ainsi exercer une certaine pression sur la faune sauvage compromettant ainsi la survie non seulement des espèces fauniques,mais aussi des populations riveraines qui en dépendent.Dans le but de déterminer et d'estimer la pression des populations riveraines sur la faune sauvage, les indicateurs sur la consommation de la viande de brousse et sur les ventes ont été utilisées.

4.4.1.1- Consommation

En parlant de consommation ici, il s'agit exclusivement du nombre de fois durant la semaine qu'un habitant riverain à l'UFA Tala-Tala consomme de la viande de brousse. Le Tableau 17 donne des indications sur la consommation hebdomadaire de la viande de brousse par les populations.

56

Tableau 16: Consommation hebdomadaire de la viande de brousse.

Nbre de jours de
consommation/semaine

 
 

Districts

 
 

Eff

Total

%

 

Mokéko

Eff %

Ngbala

Eff %

Sembé

Eff %

3jours/7jours

0

0

10

7,8

0

0

1

0,4

4jours/7jours

4

8

18

13,9

2

2,6

19

7,4

5jours/7jours

12

24

40

31

15

19,7

62

24,3

6jours/7jours

10

20

27

20,9

17

22,4

53

20,8

7jours/7jours

24

48

34

26,4

42

55,3

120

47

Total

50

100

129

100

76

100

255

100

De ce Tableau 17, il ressort que la consommation moyenne hebdomadaire est de 5jours. Cependant, l'attachement des populations vis-à-vis de la viande de brousse n'est pas le même dans tous les districts. Afin de déterminer s'il existe une différence sur la consommation de la viande de brousse dans les trois districts, le test de Khi carré a été utilisé.

Résultat : X2théorique = X20, 05 ; 8 = 15,51 < X2calculé = 32,82 ; ce qui signifie que la consommation hebdomadaire de la viande de brousse n'est pas la même dans tous les districts. La figure 15 illustre la consommation hebdomadaire de la viande de brousse suivant les districts.

57

Figure 15: Consommation hebdomadaire du gibier suivant les districts.

Dans le district de Mokéko, 48% des enquêtés consomment la viande de brousse durant toute la semaine sans sauter de jours, contre 26,4% dans le district de Ngbala et 55,3% dans le district de Sembé. La pression de la population sur la faune est donc plus élevée dans les districts de Sembé et Mokéko. Cette situation peut se justifier par le faite que, ceux-ci cherchent à satisfaire leurs besoins alimentaires et n'ont pas d'autres alternatives et par conséquent chasser au quotidien pour nourrir chacun sa famille. Par ailleurs, l'état d'enclavement du Nord Congo, fait en sorte qu'il tire presque la quasi-totalité de certaines denrées alimentaires du Cameroun (Moloundou). Le district de Ngbala étant limitrophe avec Moloundou, les populations ont une facilité de se déplacer et faire des achats à des prix abordables, c'est ce qui expliquerait la pression moindre dans le district de Ngbala.

4.4.1.2. Les espèces préférées pour la consommation

L'attachement des populations vis-à-vis de certaines espèces pour leur repas, peux exercer une pression sur les ressources fauniques. La figure ci-dessus illustre les espèces ayant les viandes les plus appréciées par les populations dans la zone de Tala-Tala.

58

Figure 16: Espèces fauniques préférées pour la consommation

La figure 16 fait ressortir un total de 12 espèces préférées par les populations. Les plus citées par ordre d'importance sont : l'Artherurus africanus avec 33,3% de citations, le Manis tricuspis (22,2%) ; le Cephalophus monticola (15,03%) et les Cercopithecus sp (10,07%).

4.4.1.3. Les ventes

En fonction du statut social et des objectifs de chasse, les pressions exercées sur la forêt en générale et sur la faune sauvage diffèrent. Le Tableau 18 récapitule le nombre de gibiers qu'un chasseur est capable de vendre en capturant un minimum de 5 têtes lors d'une expédition de chasse.

Tableau 17: Représentation des ventes dans les districts.

Nombre vendu

 
 
 

District

 
 
 

Total

sur 5 captures

Mokéko

Ngbala

Sembé

 

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

3 vendus sur 5

2

4

34

26,4

1

1,3

32

12,5

4 vendus sur 5

11

22

74

57,4

30

39,5

110

43,1

5 vendus sur 5

36

72

13

10

42

55,3

101

39,6

Pas de vente

1

2

8

6,2

3

4

12

4,7

Total

50

100

129

100

76

100

255

100

D'une manière générale, le nombre moyen de vente dans les trois districts est de quatre(04) têtes. Cependant, la proportion de personne pouvant vendre jusqu'à 5 têtes est

élevée dans les districts de Mokéko (72%) et de Sembé (55,3%) ; tandis qu'elle est de 10% à Ngbala. En fait, ceux qui vendent 5 têtes le font sous forme dépecée et la famille ne bénéficie que des parties comme la tête et des intestins dans le cas des Artiodactyles. Les ventes sont aussi fonction de la taille des ménages et des statuts matrimoniaux. Ceux qui vendent généralement 4 et 5 têtes sont des jeunes, habitant encore avec les parents ou bien avec une conjointe ayant au maximum un ou deux enfants. En outre, la pression plus élevée à Mokéko et Sembé peut être due au faite que l'activité principale génératrice de revenue est basée essentiellement sur la chasse car les cultures de rentes à l'instar du cacao ont été abandonnée depuis fort longtemps et même pour ceux qui veulent renouveler ces plantations l'état d'enclavement de la zone les décourage et s'abandonnent à la chasse. Contrairement aux deux autres districts, le district de Ngbala bénéficie et savoure les fruits de sa situation limitrophe avec Moloundou. Ainsi, grâce au soutien des acheteurs Camerounais, toutes les plantations de cacao sont bien entretenues et les ventes plus rentables ; ce qui expliquerait la faible pression à travers les ventes dans le district.

4.4.2- Distance des lieux de chasse

La distance parcourue par les chasseurs peut être un indicateur sur la pression que les populations exercent sur la faune sauvage. Car, plus les espèces ciblées sont proches, moins grandes seront celles-ci. Le tableau 19 montre la variation des lieux de chasse dans les trois districts.

Tableau 18: Variation de la distance des lieux de chasse suivant les districts.

Distances (Km)

Districts Total

Mokéko Ngbala Sembé

 

59

 

Eff

%

Eff

%

Eff

%

Eff

%

[0-5[

1

2

1

0,8

0

0

2

0,8

[5-10[

6

12

34

26,4

6

7,9

46

18

[10-15[

31

62

71

55

34

44,7

136

53,3

[15-20[

11

22

19

14,7

30

39,5

60

23,5

[20-25[

1

2

0

0

5

6,6

6

2,4

[25-30[

0

0

0

0

1

1,3

1

0,4

Total

50

100

129

100

76

100

255

100

Ce tableau montre que la distance moyenne parcourue par un chasseur est de 12,4 #177; 3,62 km. Cependant, 53,3% des personnes enquêtées pratiquent les activités de chasse à une

60

distance moyenne de 17,5 km, 23,5% à 22,5 km, tandis qu'une proportion de 2,4% et 18% les pratiquent à 2,5 km et 7,5 km respectivement. Dans l'optique de voir si les distances des lieux de chasse varient suivant les districts, le test d'indépendance de Khi carré a été

Résultat : X2théorique = X20, 05 ; 10 = 18,31 < X2calculé = 31,36. ce qui signifie que les distances des lieux de chasse ne sont pas pratiquées de la même manière dans les trois districts. La figure 15 ci-dessous illustre la variation des distances des lieux de chasse en fonction des différents districts.

Figure 17: Variation de la distance des lieux de chasse suivant les districts.

Ces différentes situations, malgré le fait que les données sur les ressources fauniques ne soient disponibles dans l'UFA Tala-Tala, peuvent d'une certaine manière montrer que les espèces ciblées par les chasseurs sont restées abondantes à partir d'une distance de 15 km. En tenant compte de la situation de l'UFA, limitrophe avec le PNOK et que dans le plan d'aménagement du parc, les populations ont une distance d'écodéveloppement de 15 km. Ceci montre que ceux-ci chassent parfois à l'intérieur du Parc.

4.4.3- Espèces devenues rares dans l'UFA

Les ressources forestières en générale et faunique en particulier ne sont pas inépuisables. Ceci peut se démontrer par la volonté politique et scientifique de mettre en place des systèmes de gestions ou mieux des plans d'aménagement dans les zones faisant l'objet d'une exploitation ou d'une conservation. Ainsi, les espèces fauniques qui ont existé dans le temps et qui sont devenues rares dans une localité peuvent être un indicateur sur la pression qu'exercent les populations de ladite localité sur la faune. Le Nord Congo, d'après les études

61

effectuées par Hecketsweilerh et al. (1991), est une zone qui a une faune riche et variée. Mais aujourd'hui, certaines de ces espèces sont devenues rares et par ricochet difficiles à capturer par les chasseurs. La figure 16 ci-dessous représente les différentes réponses des enquêtés sur les espèces fauniques devenues rares dans l'UFA Tala-Tala.

Figure 18: Espèces rares dans l'UFA.

Cette figure montre que les espèces citées plus rares sont : la panthère ( Panthera pardus), l'éléphant ( Loxodonta africana cyclotis) , le pangolin géant ( Manis gigantea) et le buffle de forêt ( Syncerus caffer nanus). Elles représentent 24,8% ; 17,5% ; 13,9% et 12,3% des espèces devenues rares respectivement. Par contre, 1,8% des enquêtés pensent qu'aucune espèce ( rien) n'est devenue rare dans la localité. Cette situation peut être la conséquence des actions combinées de l'exploitation forestière qui détruit les habitats de ces espéces et du braconnage. Dans un autre contexte, le conflit homme faune pourrait aussi être la cause de l'éloignnement voire de la rareté de ces espèces, c'est par exemple le cas l'éléphant dans les les villages Komo, Goa et Miélékouka dans le district de Sembé. Dans ces localités, les cultures ont été dévastées par la faune sauvage (éléphant), causant ainsi une grande famine. L'incapacité des services de conservation à trouver des mesures et solutions efficaces a poussé les populations à l'abattage de ces animaux protégés par la loi congolaise. La faible proportion qui pense que rien n'a disparue, pourrait être constituée des chasseurs parcourant de longue distance et chassant parfois dans les aires protégées. Cette situation peut permettre, malgré le manque de données fiables sur la densité et la répartition des espèces fauniques dans

62

l'UFA Tala-Tala, que la pression des activités de chasse sur la faune est présente même si elle reste inquantifiable

4.5- PROPOSITION DES ACTIONS EN VUE D'ASSURER UNE GESTION DURABLE DE LA CHASSE VILLAGEOISE

En vue de contribuer à la mise en place des mesures visant à gérer de façon durable la faune dans l'UFA Tala-Tala, un plan d'action d'une durée de cinq (05) ans dont l'objectif global est de gérer durablement la faune sauvage, a été proposé. D'une manière spécifique, ce plan d'action (tableau 20) vise à : identifier toutes les espèces fauniques de l'UFA, promouvoir la cogestion, développer les activités alternatives à la chasse et renforcer les capacités de surveillance. Le temps et les ressources n'ayant pas permis de définir un budget pour la mise en application de ce plan d'action, celui-ci sera élaboré par les responsables de la structure (SIFCO et CAFRAM).

63

Tableau 19: Plan d'action pour la gestion durable de la faune dans l'UFA Tala-Tala

Objectif global

Objectifs
spécifiques

Résultats
attendus

Activités

Chronogra
mme/an

indicateurs

Sources de

vérification

responsa
bilité

Hypothèses/ris
ques

Gérer durablement la faune dans l'UFA Tala- Tala

1-Identifier toutes les espèces fauniques de l'UFA

Le potentiel faunique et les espèces présentes sont connus

-procéder aux

Inventaires

systématiques de

toutes les ressources fauniques

-identifier les habitats des différentes

espèces

-Faire régulièrement le suivi écologique tous les trois mois

x

x

x

x

x

x

x

x

x

-disponibilité d'une base de données de

toutes les

espèces fauniques

-carte géo

référencée de toutes ces

espèces

- Dynamique des populations des espèces

phares

-Rapport mensuel et

annuel de la cellule

d'aménagement

-Rapport annuel MINEFE

Concessio nnaire et le MINEFE

-Absence de mécanismes de financement -Volonté politique

2- Promouvoir la cogestion

mécanismes de gestion participative des ressources faunique sont mis en place

-Création des comités paysans forêt

-Sensibiliser, informer et impliquer les

populations dans la prise de décisions

-organiser des réunions de

concertation avec les

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

x

-Nombre de comité crée

- les parties prenantes intégrées

-Rapport annuel de la cellule d'aménagement

-P.V des réunions

MINEFE

-Volonté politique

-Les

considérations socioculturelles

64

Objectif global

 

Objectifs
spécifiques

Résultats
attendus

Activités

Chronogra
mme/an

indicateurs

Sources de

vérification

responsa
bilité

Hypothèses/ris
ques

 
 
 

parties prenantes -Création des ZICGC

 
 
 
 
 
 
 
 
 

3- Développer les activités alternatives à la chasse

- les activités de chasse sont réduites

-Mettre dans chaque village un micro projet générateur de revenus -Développer la pratique de l'agriculture -Développer la pratique de l'élevage -Promouvoir la pratique de la pêche -Promouvoir

l'écotourisme dans la zone

x

x x

x

x x

x

x x

x

x x

x

x x

x

-la consommation et le commerce de la viande de brousse sont réduits

-nouvelles sources génératrices de revenus disponibles

Support

promotionnel

MINEFE

-La volonté politique

-Les considérations socioculturelles -Absence de financement

 

Les activités de braconnage sont réduites

Créer les unités de lutte anti-braconnage dans l'UFA

-Définir un plan de zonage

-Définir les terroirs de pratique de chasse -Définir un règlement intérieur de gestion de faune propre à la SIFCO

x

x

x

x

x

x

x
x
x

x

x

L'exploitation de la faune sauvage est contrôlée et réglementée

Rapport des unités de lutte anti braconnage

MINEFE

-Volonté politique

-Les pesanteurs administratives

 

65

CHAPITRE 5 : CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

5.1. CONCLUSIONS

Au terme de cette étude qui avait pour objectif global de contribuer à l'élaboration du plan d'aménagement de l'UFA de Tala-Tala au nord Congo à travers une meilleure connaissance de la chasse villageoise, il ressort que les chasseurs sont tous originaires du Département de la Sangha, ressortissants des Districts de Mokéko (19,6%), Ngbala (50,6%) et Sembé (29,8%) ; répartis entre deux ethnies à savoir les bakwélés (73,73%) et les Autochtones (26,27%). Ainsi, l'hypothèse 1(H1) qui montrait que les acteurs impliqués dans l'activité de chasse diffèrent en fonction de leurs activités principales suivant les districts a été justifiée. Le piégeage et la chasse au fusil ont été recensés comme techniques de chasse, utilisées cependant de manière différente dans les trois districts. La pratique de la chasse au fusil est dominante à Mokéko (54,5%) et Sembé (45,5%), tandis que la combinaison des deux techniques (indifférent) est élevée à Ngbala (55,3%). Il a été aussi constaté que l'utilisation de ces techniques diffèrent également suivant les groupes ethniques selon l'hypothèse 2 (H2).Les espèces capturées par les deux techniques diffèrent d'après les résultats du test d'indépendance de Khi carré effectué à seuil de signification 5%. Ainsi, les espèces les plus capturées par piégeage se regroupent autour des Artiodactyles (40,7%), des Rongeurs (27,8%) et les Pholidotes (17,4). Tandis que pour la chasse au fusil, ces espèces sont composées des Artiodactyles (58,3%), des Primates (23,87%) et des Rongeurs (12,2%) respectivement.

La pression effectuée sur la faune sauvage, malgré l'absence des données sur les densités et les IKA, apparait assez importante avec d'une manière général 92,1% des enquêtés consommant la viande de brousse au moins 5 jours dans la semaine et plus de 98% qui ont cette ressource comme principale source de protéines animales (H3). Deux principaux buts de chasse ont été recensés à savoir : commercial et subsistance. La chasse commerciale est plus pratiquée dans les districts de Mokéko (62%) et de Sembé (57,9%), tandis qu'elle reste de subsistance à Ngbala (98,4%). La distance moyenne parcourue par un chasseur dans la zone de Tala-Tala a été estimée à 12,4 #177; 3,61 Km, avec cependant 84% des enquêtés de Mokéko, 69,7% de Ngbala et 84,2% de Sembé pratiquant leurs activités de chasse à une distance comprise entre 10 et 20 Km.

Ainsi, la viande de brousse demeure une denrée précieuse pour toutes les populations du Nord Congo en général et de celles de la zone de Tala-Tala en particulier ; car en dehors de sa valeur diététique qu'elle incarne, elle reste une source génératrice importante de revenus pour celles-ci. Cette ressource est ainsi consommée tout au long de l'année en alternant juste

66

les techniques de chasse suivant les saisons. Les revenus générés mensuellement par cette activité dans la zone de Tala-Tala ont été estimés à 24161,94 #177; 21196,86 FCFA. Cependant, ces revenus ont été estimés à 28530,61 #177; 19082,17 FCFA pour le chasseur de Mokéko, 17284,55 #177; 121783,5 FCFA pour celui de Ngbala et 32586 #177; 28720 FCFA pour celui du district de Sembé.

5.2 RECOMMANDATIONS

Dans l'optique de l'élaboration et de la mise en place d'un plan d'aménagement visant à mettre sur pied des mesures des gestions durables des ressources forestières en général, et de la faune sauvage en particulier, dans l'UFA Tala-Tala, la principale recommandation est la mise en service du plan d'action proposé dont les principales articulations sont résumées ci-dessous.

5.2.1. Sur le plan légal et réglementaire

Les autorités doivent, en collaboration avec les concessionnaires des UFA, veiller à l'application de la loi Congolaise n°37-2008 du 28 Novembre 2008 sur la gestion de la faune sauvage et des aires protégées.

5.2.2. Sur le plan technique et pratique

L'importance de la viande de brousse, au moyen de la chasse, n'étant plus à démontrer dans le Nord Congo en général et dans la zone de Tala-Tala en particulier, les recommandations suivantes sont faites :

· Au concessionnaire

-La création des unités de productions pouvant de ce fait permettre de détourner l'attention des populations sur les ressources fauniques.

- Recruter les jeunes riverains de l'UFA et leur apprendre les métiers forestiers. -Intégrer les populations dans la gestion des ressources forestières.

-Créer une unité de lutte anti-braconnage dans la cellule d'aménagement et intégrer les populations dans la gestion de celle-ci.

-Encourager la pratique des techniques de chasse durables.

67

- Développer des partenariats avec les ONG travaillant dans la conservation de la biodiversité.

- Développer des partenariats avec les populations riveraines.

- Procéder à un suivi approfondi et régulier des deux techniques de chasse utilisées dans l'UFA.

· Au Ministère de l'économie forestière

-Revoir le processus de recrutement des éco-gardes dans les UFA pour une gestion efficace de la faune sauvage. De ce fait, il serait mieux d'envoyer les natifs d'un district vers un autre afin d'éviter les conflits et par conséquent, un rendement faible et une érosion continue des ressources fauniques.

-Renforcer les LAB dans les districts de Mokéko et de Sembé.

-Procéder à l'éducation environnementale dans tous les districts de la zone de Tala-Tala.

- Promouvoir la recherche dans les UFA en général et en particulier dans la zone de Tala-Tala.

· A l'Etat Congolais

- Prendre des mesures visant à encourager l'agriculture en assurant tous les producteurs, en créant des banques agricoles, et en apportant une assistance technique.

- Créer des infrastructures scolaires, permettant aux jeunes Congolais de la zone de Tala-Tala de recevoir une éducation de qualité.

· Aux populations riveraines

- Créer des associations pouvant permettre le vrai développement de la zone (GIC, Tontine...)

- Créer de comité paysan forêt

68

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Van Vliet, N. 2007. Variabilité spatiale et temporelle au sein du système « chasseur-animal-territoire de chasse villageois» - pour une approche géographique de l'estimation de la durabilité de la chasse en Afrique centrale- Cas de Cephalophus spp. du nord-est Gabon. Thèse de Doctorat. Université de Toulouse Le Mirail. 306p

Vermeulen, C., Julve, C. Doucet, J. L., Monticelli, D. 2009. Community hunting in logging concessions: toward a management model for Cameroon's dense forests. 14p.

72

Verschuren, J. 1989. Habitats mammals and conservation in the Congo. Bull Inst R Sci Naturelles Belg Biol, 59 : 169-180

White, L. et Edwards, A. 2000. Conservation en forêt pluviale africaine: méthodes de recherche. The Wildlife Conservation Society. New-York. Nombreuses illustrations. 444p.

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Wilkie, D.S., Sidle, J.G. & Boundzanga, G.C. 1992. Mechanized logging, market hunting, and a bank loan in Congo. Conservation Biology, 6 : 570-580.

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WWF. 2008. CARPO FOCUS. Un avenir incertain pour la faune sauvage en Afrique Centrale ? Issue n° 012 January- March 2008. 24p.

73

Annexe 1:Questionnaire sur la chasse villageoise adressé aux ménages

Localité Latitude : Longitude :

Enquêteur : Date Fiche N° N°

Ménage Nom :

Profession ____

1. Caractéristiques socioculturelles du chasseur Sexe : 1 M 2 F

Âge :

Nationalité :

Région d'origine :

Ethnie :
Niveau d'instruction :

1 Analphabète

2 Primaire

3 Secondaire

4 Universitaire

2. Quelle technique de chasse pratiquez-vous ? Piégeage

Chasse au fusil

Autres (à préciser)
Mixte

3. A quelles périodes de l'année aimez-vous pratiquer la chasse ?

4. 74

A quelle période de la journée chassez-vous le plus souvent ?

Jour Nuit Mixte

5. Pour la chasse au Fusil

Combien d'expéditions de chasses effectuez-vous en moyenne au cours d'une année ?

Quelle est la durée moyenne d'une expédition de chasse ?

Combien de munitions en moyenne utilisez-vous au cours d'une expédition de chasse ?

Combien de gibiers en moyenne capturez-vous au cours d'une expédition de chasse ?

6. Pour le piégeage

Combien de lignes de pièges posez-vous au cours d'une année ?

Combien de pièges en moyenne posez-vous par ligne de pièges ?

Quelle est la durée moyenne d'une ligne de pièges ?

Après combien de jours visitez-vous vos pièges ?
Combien de gibiers en moyenne capturez-vous après une visite de votre ligne de pièges ?

7. Où pratiquez-vous souvent vos activités de chasses ? Zone agricole Concessions forestières

Aire protégées

Mixte

Pouvez-vous estimer la distance à laquelle vous chassez ?

8. Citer les 5 espèces animales que vous chassez le plus dans la localité

1 2 3

4 5

9. Citer 5 espèces animales que vous aimez manger par ordre de priorité

1 2 3

4 5

10. Si vous capturez 5 gibiers combien vendez-vous ?

11. Où vendez-vous le gibier ?

Ici sur place au village En route aux transporteurs Dans les villages voisins En ville

Partout

12. Quel est votre revenu moyen après une saison de chasse ?

13. Ce revenu vous satisfait-il suffisamment ? Oui Non

14. Que souhaiteriez-vous qu'on vous fasse pour que vous cessiez l'activité de chasse ?

75

15. Connaissez-vous la société SIFCO ? Oui Non

16. Quels conseils donnez-vous à cette entreprise pour améliorer ses relations avec

les populations riveraines de ses concessions forestières ?

17- Existe-t-il des animaux sacrés dans votre

village 7 si oui

lesquels 7

...

18-Quelles sont les espèces animales qui sont devenues

rares 7

...

19-Pour quel but pratiquez-vous la chasse (commercial ou

subsistance) 7

20-Connaissez-vous certaines espèces animales défendues par la loi du

pays 7

......

Si oui

lesquelles 7

...

21-Combien de fois consommez-vous la viande de brousse par

semaine 7

.....

76

22-connaissez-vous d'autres sources de protéines en dehors de la viande de

brousse ? si oui combien de fois consommez-vous celles-ci par semaine ? par

mois ? et par an ?

23- Quelles sont les techniques de conservation que vous utilisez pour

77

Merci pour votre contribution

78

Annexe 2:Fiche d'enquête sur la commercialisation de la viande de brousse.

Localité Nom du Marché :

Espèce

Nom local

Nature

Etat

Prix de vente

79

Annexe 3:statuts de quelques espèces fauniques au Congo.

Noms scientifiques

Noms commerciaux

Noms locaux

Statut juridique

1

Colobus badus

Colobe baï

Ignaou

EIP

2

Colobus guereza

Colobé guereza

Kalou, Likoli

EIP

3

Cercocebus agilis agilis

Cercocèbe agile

Tamba

EIP

4

Gorilla gorilla

Gorille

Ebobo

EIP

5

Pan troglodytes

Chimpanzé

Soumbou, Mokombosso

EIP

6

Tragelaphus euroceros

Bongo

Mbongo

EIP

7

Orycteropus afer

Oryctérope

Imbembé, Tongué

EIP

8

Loxodonta cyclotis

Eléphant de forêt

Ndzokou

EIP

9

Hippopotamus amphibus

Hippopotame

Ngoubou

EIP

10

Hyemoschus aquaticus

Chevrotain aquatique

Mbenguène

EIP

11

Crocuta crocuta

Hyène tachetée

Ashoba

EIP

12

Panthera pardus

Leopard

Koyi, Ngoyi, Embongo

EIP

13

Manis gigantea

Pangolin géant

Kélépa

EIP

14

Melivona capensis

Ratel

Kwokwoto

EIP

15

Potamocherus porcus

Potamochère

Ngoya,Ngua, Ngoulou

EPP

16

Syncerus cafer nanus

Buffle de forêt

Ngombo, Mpakassa, Mboko

EPP

17

Hylocherusmeinertzhageni

Hylochère

Béa, Bia

EPP

18

Cercopithecus necletus

Cercopithèque de Brazza

Moussila

EPP

19

Cephalophus sylvicultor

Céphalophe à dos jaune

Bemba

EPP

20

Tragelaphus spekei

Sitatunga

Mbouli,Nfolo

EPP

21

Manis tricuspis

Pangolin à écailles
tricuspides

Kandzono, Ekadi

EPP

22

Cephalophus dorsalis

Cephalophe bai

Ngbomou

EPP

23

Varanus flavenscens

Varan

Mbambi, Bobambi

EPP

24

Python sebae

Python de Sebae

Ngouma, Mbomo

EPP

25

Crocodilus niloticus

Crocodile du Nil

Ngando, Koli, Moungoto

EPP

26

Crocodilus cataphractus

Crocodile piscivore

Ngando, Mbongui

EPP

80

27

 

Osteolamus tetraspis

Crocodile des marais

Ngoki, Mokouakélé

EPP

28

Felis aurata

Chat doré

Ndoukou

ENP

29

Genetta tigrina

Genette tigrine

Djama

ENP

30

Viverra civetta

Civette

Edjoï

ENP

31

Nandinia binotata

Nandinie

Mboka, Mbala

ENP

32

Ichneumia albicauda

Mangouste à queue blanche

Nganda

ENP

33

Atilax paludinosus

Mangouste des marais

Moboko

ENP

34

Aonnix congica

Loutre à joue blanche

Londo, Djoko

ENP

35

Tryonomys swendis

Aulacode

Sibissi

ENP

36

Cricetomys emini

Rat de Gambie

Motomba

ENP

37

Atherurus africanus

Athérure

Ngomba, Mboké

ENP

38

Cephalophus leucogaster

Céphalophe à ventre blanc

Sengué

ENP

39

Cephalophus monticola

Céphalophe bleu

Mboloko, Dengbe

ENP

40

Cephalophus callypigus

Céphalophe de Peters

Ngandi, Mossomé

ENP

41

Cephalophus nigrifrons

Céphalophe à front noir

Ndjombé

ENP

42

Cercopithecus pogonias

Cercopithèque pogonias

Mambé

ENP

43

Cercopithecus cephus

Moustac

Gbeti

ENP

44

Cercopithecus nictitans

Hocheur

Koï

ENP

45

Manis tetradactyla

Pangolin à longue queue

Kaka, Kokolo

ENP

46

Lophocebus albigena

Cercocèbe à joue grises

Ngada

ENP

EIP = Espèce intégralement protégée EPP = Espèce partiellement protégée ENP = Espèce non protégée

Annexe 4: Liste des enquêtés

Nom et prénom de

l'enquêté

Nombre de

citations

Nom et prénom de l'enquêté

Nombre de citations

1

Abandah Ralien

5

47

Boya

4

2

Abessol Alain

4

48

Cédrick

4

3

Agos

5

49

Charly

5

4

Akameyong Félix

5

50

Daba David

5

5

Alam Joseph

3

51

Dakual Jean pierre

5

6

Aliaka Justin

4

52

Dakual Willy

4

7

Alphonse

4

53

Dégal Adrien

4

8

Andang Sévérin

5

54

Dengué Bedel

3

9

Angocka Jean Pierre

4

55

Dess Landry

3

10

Angoulo Fulbert

4

56

Diapaba Sébastien

3

11

Aniaba Celestin

5

57

Dinga

4

12

Anibéa Destin

4

58

Djath Albert

5

13

Apané Victor

4

59

Djenga

4

14

Arist

4

60

Djobé

4

15

Armand

5

61

Doa-Doa

3

16

Avanizock Hervé

4

62

Doa-Doa Alfred Dodet

2

17

Awaboth Francis

5

63

Dogom

5

18

Babazé Boris

4

64

Doh

5

19

Bah Laurent

4

65

Dokobady Cirylle

4

20

Bamoth François

4

66

Domoth Clotaire

4

21

Batoto

5

67

Domouan Guy

5

22

Bazock Jonas

4

68

Donatien

4

23

Bébé

4

69

Donga

3

24

Bebené Jeanot

4

70

Dongo

5

81

82

25

 

Bedoumba Antoine

4

71

Doumba Bénoît

3

26

Beh Bernard

4

72

Doumo Faustin

4

27

Beh Jonathan

4

73

Ebam Francis

5

28

Belé Brice

5

74

Ebendé Narcisse

5

29

Belengue Jean Claude

5

75

Ebezeta Jean valaire

4

30

Beng Borel

4

76

Eboko Marien

4

31

Bernard

2

77

Edanga Simplice

3

32

Bibiak

5

78

Edjo Milam Jacob

4

33

Biengoye Emile

4

79

Eké Mesmaire

4

34

Biengoye Salomon

5

80

Ekombo justin

4

35

Bilabio Clément

5

81

Ekuez Hugue

3

36

Boba Antoine

4

82

Epala Nestor

5

37

Boba Fabrice

4

83

Epela Jordon

3

38

Boba Matthieu

4

84

Essah

4

39

Boba Sadrack

4

85

Esso-Goga Jean

4

40

Bodep Fernand

5

86

Euguez Eustach

5

41

Bodingo Nestor

4

87

Ewassé Rodrique

5

42

Bogom Michel

4

88

Ewouane Jean Brice

4

43

Boma Ferdinand

4

89

Ezouba Joseph

5

44

Boua Privat

5

90

Gadieb Serge

5

45

Boudji Alfred

4

91

Gbala Dieudonné

5

46

Bouyeké

5

92

Gnolack Mathurin

5

83

 

Nom et prénom de l'enquêté

Nombre de

citations

Nom et prénom de l'enquêté

Nombre de

citations

93

Goualock Marcel

4

141

Meguere Mathurin

5

94

Gouassoula Maurice

4

142

Méguios Valérien

5

95

Gougue Martial

4

143

Mekandjo Jean Joseph

5

96

Gouo Celestin

5

144

Meko

5

97

Guémédoum

3

145

Mekomendoum

5

98

Henna Dénis

4

146

Mekozi Cedrick

4

99

Jean

3

147

Mélagolom Serge

5

100

Kanié

5

148

Melam Jean

4

101

Kiedy Jean Claude

5

149

Membo Rufin

4

102

Kondjo Gérémy

5

150

Menda Thierry

5

103

Kouba Jacob

4

151

Mendale Charmand

4

104

Kuel Maurice

4

152

Messalo Germain

4

105

Lambert

4

153

Messeck Emmanuel

4

106

Leka Zela

4

154

Messeka Firmin

4

107

Lengoué Michel

3

155

Messilazock

4

108

L'homme Jean

5

156

Messock Michel

5

109

Limé Rufin

5

157

Messom Babel

4

110

Linga-Behoss

4

158

Metok

5

111

Loni Félix

5

159

Metoul Adrien

4

112

Lopembé Jean paul

5

160

Mezoh

4

113

Maguessa Jean

5

161

Minda paul

4

114

Makoya Fabrice

5

162

Moback

4

115

Mallo

3

163

Mobiel Cyprien

5

116

Mallot Pierre

3

164

Mobiem Mikaël

5

117

Marien

4

165

Mobola Marion

5

118

Mawe Pierre

4

166

Mokandjo

5

119

Mbané Gaëtant

4

167

Mokéba Fridolin

5

120

Mbapid yve

4

168

Mokognoko Nicaise

3

121

Mbembo

3

169

Mongo Celestin

5

84

123

 

Mbgwabio Maurice

4

170

Motoh Kévin

3

124

Mbi Gaspard

4

171

Mouala Pascal

4

125

Mbiabo Frédérick

5

172

Mpamann Fabrice

3

126

Mbidioko Serge

5

173

Nabouazock Maria

4

127

Mbidja Raymond

4

174

Naguina Marcel

4

128

Mbita Olivier

5

175

Nambé jean pièrre

3

129

Mbong Alain

4

176

Nandizo Fridolin

5

130

Mbossé

3

177

Nanga Kid Armand

5

131

Mbou Félécien

5

178

Nanga Zoa

4

132

Mbou Gaël

4

179

Nassombo Gilbert

4

133

Medelé

5

180

Nawé Alphonse

4

134

Medelé Jacquot

5

181

Ndaboth Willy

4

135

Medjo Boniface

4

182

Ndalo Louis

4

136

Medjo Guy Laroch

3

183

Ndeguié Sylvain

5

137

Mefoutak Placide

5

184

Ndjobot Jean René

4

138

Megnounga Paul

3

185

Ndongo Jérôme

5

139

Mego placide

5

186

Ndoum Félix

5

140

Megouélé Adrien

3

187

Ndoumba Honoré

4

188

Ndounga Jean Noël

5

223

Yéyé Pierre

3

189

Nem Lucien

5

224

Yimbé Armand

4

190

Ngamsala

5

225

Zab Arnaud

4

191

Ngba Vincent

5

226

Zab Daniel

5

192

Ngola Clovis

5

227

Zab Mathieu

4

193

Ngoma Hilaire

3

228

Zelouman Christian

5

194

Ngoyo Robins

3

229

Zibo

3

195

Nguébo Francois

4

230

Zibot Marcelin

5

196

Nicko

4

231

Zih jean Marie

5

197

Noé

5

232

Zika Jean Claude

4

198

Onze

5

233

Zok Florin

5

199

Palkel Adrien

5

234

Zomba Jean Paul

4

85

200

 

Patrick

4

235

Zonékak Alphonse

4

201

Payong Boris

5

236

Zong Paul

4

202

Pouma Franck

5

237

Zong-Mann

4

203

Poupal Pierre

3

238

Zouna Wilfried

4

204

Président

5

239

Medelé Jacquot

4

205

Saga Pracia

5

240

Mbou Félécien

4

206

Sambéguel

5

241

Mbapid yve

5

207

Satoupa Iverson

5

242

Messom Babel

5

208

Senne Richard

4

243

Bodep Fernand

5

209

Seyna Daniel

4

244

Medelé

4

210

Siema Fidel

4

245

Djath Albert

5

211

Singor

4

246

Zika Jean Claude

5

212

Sinzo

5

247

Mélagolom Serge

3

213

Sodih

4

248

Apané Victor

5

214

Tong Richard

4

249

Jean

5

215

Tonga Franck

3

250

Bernard

5

216

Tounga Gustave

3

251

Esso-Goga Jean

5

217

Touol Borel

5

252

Saga Pracia

4

218

Walo Juste

3

253

Payong Boris

4

219

Wuya Marcel

4

254

Meguere Mathurin

4

220

Yal Gislain

3

255

Babazé Boris

4

221

Yama Albert

3

 
 
 

222

Yeye Eugene

4

 
 
 





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