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Mémoire sur les barrières à  l'entrée des banques étrangères en Suisse

( Télécharger le fichier original )
par Laura Desboeufs
Université de Neuchàątel ( Unine ) - Master en sciences économiques développement international des affaires 2010
  

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LAURA DESBOEUFS

BARRIÈRES À L'ENTREE DES BANQUES ETRANGERES EN SUISSE

QUELLES SONT LES BARRIÈRES À L'ENTREE DES BANQUES ETRANGÈRES ? COMMENT LIMITER LA CONCURRENCE ETRANGÈRE ?

UNINE

. SOMMAIRE

RÉSUMÉ

INTRODUCTION

REVUE DE LITTERATURE

V ENVIRONNEMENT REGLEMENTAIRE

V LE DEGRE DE DÉVELOPPEMENT ECONOMIQUE

V LA CONCURRENCE FINANCIERE

METHODE DE RECHERCHE

V CONCURRENCE : UN PROBLÈME DE MESURE

INTERVIEWS QUALITATIVES

PARTIE 1 : APERÇU DE LA PLACE FINANCIÈRE SUISSE

V STABILITÉ FINANCIERE ET ECONOMIQUE SUISSE

§ FORTE DETERIORATION DE L'ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET FINANCIER

§ « LA CONCURRENCE ET LA CRISE FRAPPENT DUREMENTS LES GRANDES BANQUES- LES BANQUES AXÉES SUR LE MARCHÉ SUISSE RESTENT STABLES »

V LA PLACE FINANCIERE SUISSE DANS LE MONDE

v LA PAYSAGE BANCAIRE SUISSE

§ LES BANQUES SUISSES

§ LES BANQUES ETRANGERES

§ LES BANQUES ETHNIQUES

v LA SURVEILLANCE DE LA PLACE FINANCIERE SUISSE

§ LA COMMISSION FEDERALE DES BANQUES, L'AUTORITE DES MARCHES FINANCIERS ET LA LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT D'ARGENT

§ L'ASSOCIATION SUISSE DES BANQUIERS

§ LA BANQUE NATIONALE SUISSE

PARTIE 2 : LES BARRIERES A L'ENTREE DES BANQUES ETRANGERES EN SUISSE

v LES PRINPALES MOTIVATIONS DES BANQUES ETRANGERES

v LEUR FORME D'IMPLANTATION EN SUISSE

§ LE BUREAU DE REPRESENTATION

§ LA SUCCURSALLE

§ LA BANQUE AFFILIEE

§ LA FILIALE

v LES BARRIERES REGLEMENTAIRES

§ EXERCER UNE ACTIVITE EN SUISSE

v LES BARRIERES DE GESTION

§ LA BARRIERE DES FONDS PROPRES ET DES LIQUIDITES

v LES BARRIERES ECONOMIQUES

§ LA RELATION CLIENT : LE SWITCHING COST

§ LA BARRIERE DE NOTORIETE

§ LA TAILLE EFFICIENTE MINIMALE

v LES BARRIERES NATURELLES

PARTIE 3 : PROTEGER LES BANQUES SUISSES FDE LA CONCURRENCE ETRANGERE

V LES MESURES DE LA FINMA

§ INTERVIEW DE SIBILLA PEZZANIE, RESPONSABLE INSOLVABILITE DES BANQUES, FINAM

V LES MESURES DE LA COMCO

§ INTERVIEW DE OLIVIER SCHALLER, VICE-PRESIDENT, COMCO

V AUTRE PROPOSITION DE MESURES

§ INFLUENCER LE MODE D'IMPLANTATION DES BANQUES ETRANGERES

§ UTILISER DES FACTEURS NATURELS POUR BLOQUER UNE BANQUE ETRANGERE

PARTIE 4 : RESULTATS DES INTERVIEWS

V PERSONNES INTERVIEWÉS

V GRILLE D'ANALYSE DES INTERVIEWS

V GRILLE D'ANALYSE DES HYPOTHÈSES

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

RESUME

L'internationalisation des banques a toujours été une question d'intérêt même si les recherches reposent principalement sur une approche macroéconomique pour expliquer cette stratégie bancaire. La littérature relative à l'internationalisation bancaire (Miller et Parkhe (1998), Blandon (1998 et 2000), Mutinelli et Piscitello (2001), Focarelli et Pozzolo (2001 et 2005), Tschoegl (2004) et Cerutti et al. (2005)) défend l'idée selon laquelle, les facteurs économiques, financiers, politiques et réglementaires constituent les principaux déterminants du choix de la forme d'implantation bancaire à l'étranger. Ces explications fondées sur des caractéristiques macro-économiques présagent l'existence de questions sur lesquelles des réflexions peuvent être menées. Ainsi nous pouvons nous demander pourquoi :

- Autant de banques étrangères s'implantent en Suisse, à quelles sortes de barrière à l'entrée se heurtent-elles ? Quelles sont leurs formes d'implantation en Suisse ?

- Les grandes banques suisses (UBS et Crédits Suisses) sont elles plus menacées par la concurrence étrangères européenne et américaines que les petites banques suisses (Raiffeisen, Banques Cantonales) ?

- Comment limiter cette concurrence étrangère en suisse? Quelles sont les mesures prises par la Confédération ? D'autres mesures pourraient-elles être appliquées ?

INTRODUCTION

Dans l'exercice de ses fonctions, la banque multinationale est soumise à un certain nombre de réglementations. Elle doit non seulement respecter les lois bancaires de son pays d'origine, mais elle a aussi l'obligation de se conformer à la législation suisse. En dehors de la réglementation, les banques étrangères doivent aussi respecter des impératifs économiques, financiers et politiques, et exploiter au mieux les opportunités présentes sur le marché suisse. Pour elles, cela dépend de la façon dont l'établissement bancaire est installé.

Dans la première section nous ferons un bref aperçu de la place financière suisse et tenterons de comprendre pourquoi les banques étrangères sont si nombreuses dans ce pays. Nous définirons dans la deuxième section les différentes formes d'implantation étrangères en suisse et leur stratégie. Ensuite, nous verrons à quelles barrières à l'entrée ces banques se heurtent avant de s'implanter sur le marché suisse et enfin comment ces barrières peuvent être améliorées pour diminuer la concurrence étrangère faite aux grandes banques suisses.

REVUE DE LITTERATURE

L'ENVIRONNEMENT REGLEMENTAIRE

Selon Meier et Schier (2005, p.47), « l'activité bancaire est ultraréglementée : s'il existe une certaine uniformité en terme de contenu et d'exigence dans les grands pays industrialisés, il en est tout autrement dans les pays émergents qui sont pourtant aujourd'hui des lieux d'implantation potentiel ». L'impact de la représentation bancaire sur le choix de la forme de représentation semble presque évident dès lors qu'elle détermine les conditions d'exercices de l'activité bancaire.

Dalen et Olsen (2003), Calzolari et Loranth (2005) et Harr et Ronde (2005) indiquent que d'un point de pue réglementaire, il existe une différence significative entre la succursale et la filiale. En effet, pour l'établissement d'une succursale, la banque mère doit se conformer à la réglementation du pays d'origine tandis que pour la filiale, qu'elle soit une création ou l'acquisition d'une autre banque locale, c'est la réglementation suisse qui s'applique. Dans le cadre de notre recherche, nous considérons que l'environnement réglementaire suisse se caractérise par des formalités administratives (barrières à l'entrée) dont l'accomplissement constitue un préalable à tout exercice de fonction pour une banque étrangère.

Hypothèse 1 : Les barrières à l'entrée des banques étrangères en suisse ont un impact sur les formes d'implantation.

Cerutti et al. (2005) indiquent que les restrictions imposées aux banques multinationales, aussi bien par le pays d'origine qu'en Suisse, affectent négativement et significativement le choix de la forme d'implantation de la banque. Ainsi, les barrières à l'entrée ont un effet négatif (même s'il est beaucoup moins significatif) sur l'établissement des succursales. Ce qui implique que les restrictions sur les succursales n'incitent pas les banques à adopter cette forme organisationnelle. Ce résultat s'explique par le fait que la succursale étant souvent une « de novo banque », pour contourner ces barrières, les banques étrangères s'implantent dans « le pays d'accueil » par le biais de filiales en rachetant des banques locales. (C'est moins le cas en suisse). Cependant, les auteurs expliquent que « les restrictions appliquées à l'activité bancaire semblent sans impact significatif sur la forme de représentation des banques étrangères, ce qui n'est pas surprenant puisque, la plupart du temps, les mesures restrictives s'appliquent à la fois aux banques domestiques et à leurs homologues étrangères ».

LE DEGRE DE DEVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

Il détermine, selon de nombreux auteurs, le choix de la forme d'implantation des banques étrangères. C'est un indicateur qui reflète l'envergure des opportunités d'affaires du secteur bancaire d'accueil. Un secteur bancaire très développé comme c'est le cas en suisse est supposé renferme de nombreuses opportunités pour les institutions financières qui y opèrent. Dans un tel milieu, les banques suisses doivent faire face à la concurrence, être capables de proposer une gamme variée de produits et de services financiers. Selon Di Antonio et al. (2002), « les banques étrangères italiennes préfèrent la succursales et la filiale au bureau de représentation et à la banque affiliée lorsque le marché d'accueil a une taille importante. » Une autre étude mesurant le niveau de développement économique par le PIB par habitant montre que celui-ci a un impact négatif sur le choix de la succursale. Ce qui implique que les banques étrangères recourent moins à la succursale comme mode d'implantation dans les pays en développement (Cerutti et al, 2005). « Cependant la récurrence des faillites bancaires pour les grandes banques dans les pays très développés ne saurait justifier à elle seule la création des filiales dans ces pays dans la mesure où les crises bancaires majeures ont plutôt secoué ces pays relativement riches. Une autre raison serait la concurrence car les banques étrangères considèrent ces pays riches comme des lieux d'expansion. » Cerutti et al (2005 p.17).

Hypothèse 2 : Les grandes banques suisses (UBS et Crédit Suisse) sont plus menacés par la concurrence étrangère que les petites (Raiffeisen et Banques Cantonales).

LA CONCURRENCE FINANCIÈRE

« Plusieurs très grands groupes- HSBC, Deutsche Bank, Barclays, BNP Paribas- ont fait de la Suisse leur centre mondial pour la gestion de fortune privée. On ne peut pas vraiment définir un profil unique pour un secteur qui compte des établissements à capitaux européens, américains, russes, japonais, israéliens ou arabes. Deux caractéristiques cependant peuvent émerger : ces banques ont tendance à servir un peu d'antenne suisse pour leur clientèle nationale, et leurs dirigeants gèrent souvent leurs établissements comme des entités indépendantes. Les grands groupes américains et européens peuvent engendrer une concurrence forte dans le pays d'accueil. » (Flückiger et Silber, 1998)

Hypothèse 3 : Les grandes banques suisses sont le plus souvent menacées par la concurrence des grands groupes européens ou américains (BNP Paribas, HSBC...)

METHODE DE RECHERCHE

Si s'interroger sur l'ampleur de la concurrence semble anodin à première vue, trouver une réponse à cette question se révèle particulièrement complexe. Pour commencer, que signifie au juste le terme de «concurrence»? Bien souvent, elle se définit comme une «rivalité» entre les acteurs d'un même marché. Ainsi, The New Palgrave, dictionnaire de référence des sciences économiques donne l'explication suivante:

«La concurrence est une rivalité qui surgit entre des individus, des groupes ou des nations, lorsque deux parties au moins recherchent quelque chose que toutes ne peuvent obtenir.»

Dans son ouvrage intitulé La richesse des nations, Adam Smith a opté implicitement pour une définition similaire, et il s'est servi du concept de rivalité pour expliquer la baisse des prix liée à une augmentation de l'offre ou à une diminution de la demande. Par ailleurs, commente-t-il, la concurrence est d'autant plus forte que le nombre de concurrents est important: «Si ce capital se trouve partagé entre deux différents épiciers, la concurrence fera que chacun d'eux vendra à meilleur marché que si le capital eût été dans les mains d'un seul; et s'il est divisé entre vingt, la concurrence en sera précisément d'autant plus active (...).»

CONCURRENCE : UN PROBLÈME DE MESURE

Cette représentation conceptuelle de la concurrence a servi de base au développement de méthodes de mesure reposant uniquement sur la structure du marché. Ainsi, l'indice Herfindahl- Hirschman (HHI), très prisé par les autorités de contrôle de la concurrence et des cartels, fournit une valeur fondée sur la distribution des parts de marché (voir box). Cette valeur s'obtient par l'addition du carré des parts de marché de chacune des entreprises en présence, la mise au carré permettant de prendre en compte de manière adéquate l'influence comparativement plus forte des sociétés jouissant d'importantes parts de marché. En voici la formule:

x: Chiffre d'affaires total du marché considéré

x1: Chiffre d'affaires pour entreprise i, où x1 > x2 > ...>xn

n: Nombre d'entreprises

En théorie, l'indice de concentration HHI se situe entre 1 (marché composé d'un nombre infini d'entreprises) et 10'000 (marché monopolistique). En ce qui concerne la Suisse, la valeur de cet indice dans le secteur du crédit commercial est passée d'environ 1'200 points en 1997 à près de 2'500 points en 1998 suite à la fusion UBS-SBS, contre respectivement 700 et 1'050 points pour le crédit hypothécaire. Doit-on conclure de ces chiffres que la concurrence a effectivement perdu de son intensité? En réalité, les indices axés sur la configuration du marché présentent un problème: ils se basent implicitement sur l'hypothèse qu'il existe un rapport direct entre le nombre d'acteurs et l'intensité de la concurrence. En d'autres termes, il y aurait beaucoup de concurrence lorsqu'il y a beaucoup d'acteurs, et peu de concurrence lorsqu'il y a peu d'acteurs. Or la pratique regorge d'exemples qui contredisent ce postulat. Prenez un marché dont les vingt entreprises ont tacitement formé un cartel: il affichera un niveau de concurrence nettement plus faible qu'un marché dont les deux seules entreprises se livrent une lutte acharnée. Existe-t-il alors des alternatives à cette approche exclusivement basée sur la structure du marché?

Nous pouvons plutôt chercher quel type de concurrence s'exerce sur les banques suisses par les banques étrangères et tenter de trouver ou d'améliorer certaines barrières à l'entrée pour pouvoir remédier à la concurrence négative. (En effet, nous ne parlons pas de la concurrence positive qui pousse une banque à innover).

Afin de connaître quelle sorte de barrières à l'entrée et de concurrence pèse sur nos banques suisses, nous allons utiliser la méthode qualitative et utiliser le diamant de Porter et ses principaux déterminants de la concurrence :

LE POUVOIR DE NÉGOCIATION DES CLIENTS

- La concurrence fait jouer le pouvoir de négociation des clients. Celle-ci se répercute sur les prix (taux d'intérêt). Des clients peu nombreux faisant face à plusieurs producteurs (banques) ont plus de possibilité de négociation

- Les produits financiers, les offres de services, la catégorie des services proposés par les banques

LE POUVOIR DE NÉGOCIATION DES FOURNISSEURS

- Capacité des banques à imposer leurs conditions à un marché, en termes de coûts. Un faible nombre de banques sur le marché, une image forte, des produits financiers très différenciés sont autant de facteurs qui accroissent le coût de changement des clients et donc le pouvoir de ceux-ci.

LA MENACE DES PRODUITS DE SUBSTITUTION

- Les produits de substitution sont caractérisés par une élasticité croisée qui est positive. Dans les faits, l'augmentation du prix d'un bien provoque en conséquence l'augmentation de la quantité vendue de l'autre. En l'occurrence quand une banque augmente son taux d'intérêt, le client va dans une autre banque.

L'INTENSITÉ DE LA CONCURRENCE INTRA-SECTORIELLE

- Les concurrents luttent au sein de l'industrie bancaire pour accroître ou simplement maintenir leur position. Il existe entre les banques des rapports de forces plus ou moins intenses, en fonction du caractère stratégique du secteur financier, de l'attrait du marché suisse, de ses perspectives de développement, de l'existence des barrières à l'entrée.

LA MENACE DE NOUVEAUX ENTRANTS

- La venue de nouvelles banques concurrentes est influencée par les barrières à l'entrée, les investissements initiaux nécessaires, les mesures protectionnistes, l'image de l'industrie bancaire suisse et des banques déjà établies, les barrières culturelles, barrières de notoriété, barrière stratégiques et barrières de structure. Tous ces moyens rendent l'entrée plus difficile à une nouvelle banque.

LE RÔLE DES POUVOIR PUBLICS

- Bien que les pouvoirs publics (Confédération, FINMA, BNS) ne figurent pas explicitement dans le modèle proposé par M. Porter, leur influence est prise en compte et peut affecter chacune des cinq forces. La politique et la législation mises en oeuvre conditionnent en effet la manière dont chacune des forces s'exerce sur le marché

INTERVIEWS QUALITATIVES

Nous avons dirigé chacune des interviews dans le sens de nos hypothèses afin d'avoir une meilleure vue sur ce type de concurrence imposé aux banques suisses. Concernant l'interprétation des résultats d'interviews, nous avons effectuée une analyse de contenu. Nous avons extrait les idées principales afin d'en dégager les résultats en fonction des réflexions.

A la fin du rapport, nous vous présenterons notre grille d'analyse dans laquelle nous avons traité l'information recueillie. Cette grille a été prédéfinie avant l'analyse et avant les interviews. Elle valide également les différents types d'hypothèses que nous avons formulées plus haut. Nous avons donc utilisé les données de départ pour tester la validité de ces dernières : démarche déductive. D'où la mise en place d'un guide d'entretien.

Notre interview a été construite en deux parties, elle concerne uniquement les banques, grandes ou petites. En effet, les interviews concernant la FINMA et la COMCO ont été conduite différemment, en fonction des différents types de réflexions du rapport et afin de connaître la législation en vigueur.

PARTIE 1

- Quel est selon vous le type de concurrence auquel se heurtent les banques suisses face aux banques étrangères ?

- Selon vous, de quels pays provient cette concurrence ?

- Selon vous les grandes banques suisses sont elles plus sévèrement menacées que les petites ? Pourquoi ?

- Pensez-vous que les barrières à l'entrée des banques étrangères en suisse influence leur mode d'implantation en suisse ? Est-ce que cela a un impact sur la concurrence ?

PARTIE 2

- Estimez vous que les barrières à l'entrée des banques étrangères en suisse sont assez nombreuses pour vous protéger de cette concurrence étrangères ?

- Quelles barrières devraient être améliorées ?

- Quelles mesures pourraient être crées  pour aller dans le même sens ?

APERÇU DE LA PLACE FINANCIÈRE SUISSE

STABILITÉ FINANCIÈRE ET ECONOMIQUE DE LA SUISSE

En vertu de la loi qui la régit (art. 5, al. 2,l et de la loi sur la Banque nationale, LBN), la Banque nationale suisse (BNS) a notamment pour tâche de contribuer à la stabilité du système financier. « Un système financier stable est un système dans lequel les diverses composantes remplissent leurs fonctions et sont en mesure de résister aux chocs auxquels elles sont exposées. »

UNE FORTE DETERIORATION DE L'ENVIRONEMENT ECONOMIQUE ET FINANCIER

Les turbulences survenues au milieu de l'année 2007 sur les marchés de l'argent et du crédit se sont fortement aggravées en 2008, déclenchant une crise économique et financière à l'échelle mondiale. Alors qu'au début, ces turbulences avaient surtout affecté les prix de l'immobilier aux Etats-Unis et les actifs directement liés à ce marché, la crise s'est ensuite étendue à beaucoup d'autres marchés et pays, aboutissant à une dépréciation de la valeur de nombreux actifs dans les bilans des banques. Après la faillite de la banque d'investissement Lehman Brothers en septembre 2008, les tensions sur les marchés financiers se sont encore accentuées.

Sur le marché monétaire, les primes sur les opérations non gagées ont sensiblement augmenté, les primes de risque sur les engagements des grandes banques internationales ont atteint des sommets historiques, les cours des actions ont plongé et les incertitudes se sont accrues. Dans le monde entier, les gouvernements et les banques centrales ont réagi en adoptant de vastes mesures de soutien destinées à éviter un effondrement du système financier. A l'échelle mondiale, l'aggravation en automne 2008 de la crise des marchés financiers a conduit à un net recul du PIB et à une révision à la baisse des prévisions économiques. La Suisse a également été touchée, et elle est entrée en récession au second semestre de 2008. Face à cette évolution, un certain nombre de mesures budgétaires et monétaires ont été adoptées au plan international.

« LA CONCURRENCE ET LA CRISE FRAPPENT DUREMENT LES GRANDES BANQUES - LES BANQUES AXÉES SUR LE MARCHÉ SUISSE RESTENT STABLES »

La crise des marchés financiers internationaux et la détérioration de l'environnement économique ont entraîné un relèvement du niveau de stress total dans le secteur bancaire suisse. Cependant, toutes les banques en Suisse n'ont pas été affectées dans la même mesure. Les deux grandes banques, notamment UBS, ont été sévèrement frappées par la crise. Elles ont annoncé des pertes records s'élevant à plusieurs milliards de francs suisses et largement imputables à la faible performance de leurs activités de négoce.

LA PLACE FINANCIÈRE SUISSE DANS LE MONDE

« Weltwoche :

- Les banquiers suisses sont ils arrogants ?

Hans J.Bär, banquier

- Non, Ils contreviennent parfois à l'éthique.

Weltwoche :

- Mais vous défendez le secret bancaire ?

Hans J.Bär :

- Non.

Weltwoche :

- Nous sommes surpris. Voulez-vous l'abolir ?

Hans J.Bär :

- Non. Mais je le limiterais clairement. Il y a trop de choses qui sont difficiles à expliquer à l'étranger. »

Weltwoche, Zurich (mars 2004)

Ce qui fait essentiellement résonner la place financière suisse dans le monde se situe dans le secret bancaire. La discrétion assurée aux clients des banques est un pilier immuable de l'ordre juridique helvétique- presque au même titre que la neutralité, la démocratie directe ou le fédéralisme. La défense des patrimoines face à la voracité des fiscs, notamment étrangers, reflète les valeurs fondamentales de la Confédération : protection de la vie privée face à l'Etat, respect de l'argent et de la richesse, souveraineté du pays. Durant des décennies, la finance helvétique s'est reposée sur l'arme miracle du secret bancaire, et sur les pratiques de discrétion qui l'accompagnait, pour assurer son développement. Le sentiment instinctif que peut ressentir le visiteur de la plupart des villes suisses est celui d'une société où les banques occupent une place privilégiée. Cela est surtout vrai sur la Bahnofstrasse, coeur du pouvoir économique zurichois, que dans les ruelles altières du « quartier des banques » à Genève, sur les rives du Lac de Lugano et sur la Place fédérale de Berne, où le Palais fait face à trois banques, dont l'imposant immeuble de la Banque Nationale.

En 2008, les banques, assurance, gestionnaires de fortune et autres intermédiaires financiers employaient 195'600 personnes, soit 5,8 % de l'emploi du pays. Les services financiers représentaient 11,8% de la création de valeur totale, ce qui en fait le secteur dominant de l'économie suisse. Selon le Département fédéral des Finances, il « a vu son importance croître fortement depuis le milieu des années 1990 ». Fin 2005, les banques helvétiques géraient plus de 5900 milliards de francs, soit près de 13 fois l'économie de la Suisse tout entière.

Cette brève étape statistique illustre un fait fondamental : la Suisse vit très largement de l'argent venu d'autres pays. En 2006, 59% des fortunes gérées par ses banques appartenaient à des clients étrangers. La gestion de fortune privée, c'est-à-dire l'administration des patrimoines des clients les plus riches, représente à elle seule quelque 6% du produit intérieur brut. Parmi ces 6%, 4% sont gérés par des banques étrangères. Une étude réalisée en 2007 par le Boston Consulting Group plaçait la Suisse en tête de la gestion de fortune privée au niveau mondial, avec 27% du marché, contre 24% à la Grande-Bretagne et aux centres financiers affiliés (îles anglo-normandes notamment), 19% aux Etats-Unis et à leurs voisins des Caraïbes, 14% au Luxembourg et 7% à Singapour.

Ainsi donc l'argent déposé en Suisse est souvent soustrait à un fisc étranger- c'est le phénomène de l'évasion fiscale. Selon le célèbre banquier Raymond Bär- « la moitié au moins des avoirs étrangers en Suisse n'a pas été déclarée aux impôts dans leurs Etats d'origine. Dans certains établissements, notamment ces boutiques de luxe du monde bancaire que sont les banques privées étrangères- la proportion d'argent non déclaré au fisc est sans doute plus élevée. ». Une étude réalisée par la Deutsche Bank estime que « 70% des fonds placés en Suisse par de étrangers sont placés dans des banques privées étrangères en Suisse et n'ont pas été déclarés » (Financial Times, 23 avril 2003).

Mais il n'y a pas de vérité officielle, incontestable : La Suisse et ses banquiers ont longtemps refusé de savoir si l'argent dont ils vivaient était déclaré ou non. Pris au sens strict dans la loi, le secret bancaire interdit au banquier, sous peine de prison ou d'amende, de communiquer à des tiers des informations confiées par son client, y compris l'existence d'une relation avec lui. « Les banques étrangères en Suisse sont soumises à la réglementation suisse et sont donc tenus au même « serment » ». (Aubert et Al, 1995)

Nous comprenons donc mieux pourquoi si nombreuses sont les banques étrangères qui viennent s'implanter en Suisse et comment, sans même le vouloir, elles font de l'ombre et de la concurrence directe aux véritables banques de la Confédération helvétique. Ainsi, comment limiter cette concurrence pour redonner toute sa splendeur aux banques suisses. ?

« Nous sommes parfaitement à l'aise avec les gens qui deviennent ignoblement riches, aussi longtemps qu'ils paient leurs impôts. »

Peter Mandelson, ministre anglais (1998)

LE PAYSAGE BANCAIRE SUISSE

LES BANQUES SUISSES

Les quelques 327 banques suisses- définies par la Banque Nationale comme des établissements « qui acceptent à titre professionnel les dépôts du public ou font appel au public pour obtenir des fonds en dépôt »- se divisent en groupes distincts, tant par leur taille que par leur spécialisation et leur culture d'entreprise. Au sommet de la hiérarchie se trouvent les « grandes banques » telles qu'UBS (résultat de la fusion de la Société de banque suisse avec l'union des banques suisse en 1998), basée à Zurich et Bâle, et le Crédit Suisse Group, basé à Zurich. Fin 2002, ces deux établissements représentaient à eux seul 60% de la somme des bilans de toutes les banques suisses. Leur position dans le paysage bancaire est donc largement dominante.

Si l'on s'en tient au seul secteur de la gestion de fortune privée, cette domination est même écrasante. En 2006, selon le classement établi par la firme britannique Scorpio partnership, la division « Private Banking » d'UBS gérait plus de 1600 milliards de dollars et elle dominait le secteur avec 14,8% du marché mondial. Le crédit suisse se situait au quatrième rang avec 642 milliards de dollars d'actifs sous gestion. Néanmoins ces deux grandes banques suisses sont menacés par de grands groupes américains sur leur propre marché, y compris dans des secteurs autres que la banque privée, comme le financement de fusions et acquisitions et autres activités de « banques d'affaires ».

Ces deux grandes banques sont directement mises en concurrence avec les 14 établissements officiellement recensés comme « banquiers privés » et qui ne font pas appel au public pour obtenir des dépôts et n'ont pas à respecter les obligations qui incombent aux autres banques suisses en matière de réserves obligatoires et de fonds propres. Ils ne sont pas tenus de publier leurs chiffres et demeurent, de ce fait, passablement mystérieux. Parmi ces 14 établissements, 9 sont étrangers et font directement concurrence aux deux grandes banques suisses. Les sommes qu'ils contrôlent sont cependant, selon les estimations autorisées, considérables.

LES BANQUES ÉTRANGÈRES

Comme nous l'avons vu précédemment, la position de la Suisse dans le système financier mondial explique la forte présence de groupes bancaires internationaux sur le territoire helvétique. En 2008, 143 banques étrangères actives en Suisse géraient environ 30 % du total des fonds déposés dans le pays. A Genève, à la fin des années 1990, deux tiers des banques étaient étrangères. « Plusieurs très grands groupes- HSBC, Deutsche Bank, Barclays, BNP Paribas- ont fait de la Suisse leur centre mondial pour la gestion de fortune privée. On ne peut pas vraiment définir un profil unique pour un secteur qui compte des établissements à capitaux européens, américains, russes, japonais, israéliens ou arabes. Deux caractéristiques cependant peuvent émerger : ces banques ont tendance à servir un peu d'antenne suisse pour leur clientèle nationale, et leurs dirigeants gèrent souvent leurs établissements comme des entités indépendantes. Les grands groupes américains et européens peuvent engendrer une concurrence forte dans le pays d'accueil. » (Flückiger et Silber, 1998). C'est encore une fois, comme expliqué plus haut, un effet secondaire du secret bancaire : ce dernier interdit à la filiale d'une banque étrangère en suisse de communiquer à la maison mère les noms de ses clients. Les employés d'un même groupe doivent signer, avant de se rendre dans la filiale suisse, une déclaration leur interdisant de divulguer des informations confidentielles recueillies au cours de leur voyage. Les experts-comptables étrangers et les autorités étrangères chargées de la surveillance de la société mère n'ont qu'un accès limité aux informations détenues par une filiale suisse.

LES BANQUES ETHNIQUES

Les banques dites « ethniques » forment une catégorie à part. Ce sont des établissements définis par l'origine culturelle ou la religion de leurs dirigeants plus que par leur nationalité. Genève abrite ainsi de nombreuses banques fondées par des juifs du Moyen Orient comme feu Edmond Safra, Edgar de Picciotto ou Bruce Rappaport. La banque Jacob Safra, qui appartient au frère d'Edmond Safra, est spécialisée dans la gestion de fortune d'une clientèle issue du Moyen-Orient. La Suisse abrite aussi des banques arabes et islamiques (Arab Bank, Swiss-Saudi Bank, etc).

LA SURVEILLANCE DE LA PLACE FINANCIÈRE SUISSE

Le secteur bancaire et financier suisse est l'un des plus important au monde, et sa surveillance est une tâche centrale des autorités helvétiques. Le nombre d'organismes publics voués à sa supervision et de leurs effectifs a crû régulièrement au cours des dernières années.

LA COMMISSION FÉDÉRALES DES BANQUES ET L'AUTORITÉ DES MARCHÉS FINANCIERS ET LA LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT D'ARGENT

La CFB est chargée d'attribuer et éventuellement de retirer- l'autorisation d'exercer une activité bancaire. Elle compte sept experts qui ne travaillent pas pour les banques. Elle comptait 168 collaborateurs en 2007. C'est l'instance de contrôle la mieux dotée de Suisse. Ils dépendent administrativement du Département fédéral des Finances mais la CFB, elle, est indépendante et en reçoit pas d'instruction de l'administration fédérale. En 2009, elle a d'ailleurs été intégrée au sein de l'Autorité Fédérale des marchés financiers (FINMA). Cet organisme doit vérifier que les banques respectent leurs obligations de diligence concernant l'origine des fonds qu'elles reçoivent. Elle peut intervenir lorsqu'une banque montre des signes de faiblesses dans son système de lutte contre le blanchiment d'argent. En septembre 2001, par exemple, la FINMA a contraint à la démission le directeur de la banque israélienne Leumi à Zurich, qui avait accepté des fonds de l'éminence grise du président péruvien Alberto Fujimori. Elle avait aussi publié un rapport sévère sur le Crédit Suisse, le Crédit agricole et l'Union bancaire privée à Genève car ils avaient accepté des fonds du dictateur nigérian Sani Abacha. Ainsi, cette organisation peut demander un changement dans l'organisation interne d'un établissement, infliger une amende à une banque, et son pouvoir de sanction se limite souvent à publier une décision constatant qu'un établissement n'a pas respecté ses obligations.

L'ASSOCIATION SUISSE DES BANQUIERS

En 1997, les banques suisses concluent entre elles-mêmes et l'Association Suisse des Banquiers (ASB) un accord privé : la Convention de diligence des banques (CDB). Elle leur impose des devoirs précis en matière de vérification de l'origine des fonds et les oblige aussi à ne pas prêter assistance active à la fuite des capitaux depuis l'étranger-mais l'accueil de ces capitaux, qui est un acte passif, est autorisé. Les experts doivent vérifier si la convention est respectée. Si une violation est constatée, l'ASB peut imposer une amende allant jusqu'à dix millions de francs. Le montant maximal imposé n'a cependant jamais dépassé 750'000 francs. Cet organe est composé de cinq membres et personnalités ne travaillant pas pour des banques. Ils désignent des chargés d'enquête concernant des violations.

LA BANQUE NATIONALE SUISSE

Elle est basée à Zurich et à Berne. Elle a commencé son activité en 1907 et la moitié de son capital appartient aux cantons et aux banques cantonales. Elle compte 40 membres dont la majorité est nommée par le Conseil Fédéral. Outre la conduite de la politique monétaire du pays et l'émission des billets de banques, sa mission est d'approvisionner le système bancaire en liquidité et de vérifier que les banques ont des fonds suffisants pour faire face à leurs engagements. Elle reçoit les comptent annuels des banques et établit les statistiques du secteur bancaire suisse. Elle assure la stabilité du franc suisse et défend les intérêts du secret bancaire à l'étranger.

LES BARRIÈRES À L'ENTRÉE DES BANQUES ÉTRANGÈRES EN SUISSE

LES PRINCIPALES MOTIVATIONS DES BANQUES ETRANGÈRES

Les théories traditionnelles se rapportant au Banking multinational ont identifié un certain nombre de facteurs expliquant les raisons pour lesquelles les banques s'établissent à l'étranger. Deux principaux facteurs sont à retenir : the follow-the-client behavior et la recherche d'opportunités dans le pays hôte (Clarke & Cull, 2002). D'un point de vue "the follow-the-client behavior", deux types de banques se doivent d'être distinguées: d'une part, ce sont les banques étrangères qui s'établissent à l'étranger uniquement pour suivre les clients avec lesquels de fortes relations ont été créées (partenariats privilégiés, global relationship). Ce sont en principe des entreprises multinationales (Pomerleano & Vojta, 2001). D'autre part, celles qui limitent volontairement leur champ d'activité et offres de services à une clientèle de corporations multinationales restreintes, et dès lors, n'offrent aucune prestation aux autres clients situés sur le plan local (Pomerleano & Vojta, 2001). Concernant la recherche d'opportunités, ce sont des banques qui connaissent une forte pression provenant de la concurrence étrangère, et se trouvent donc dans l'obligation d'étendre leurs activités au-delà des frontières nationales en vue de favoriser la croissance et la saisie de nouvelles opportunités (Pomerleano & Vojta, 2001). Finalement, le Risk Management, la réglementation, la fluctuation des taux de change, et les liens culturels sont autant de facteurs qui favorisent l'expansion du marché national au marché étranger (Curry et al., 2003).

Concernant plus précisément les différents modes d'entrée qui s'offrent aux banques étrangères, il est avant tout important de relever qu'il existe une certaine confusion dans la littérature en ce qui concerne la catégorisation des modes d'entrées (Vo Thi & Vencappa, 2008). En effet, il faut distinguer les institutional forms of entry qui sont représentées par différentes structures organisationnelles comme les bureaux de représentation, les branches (succursales), les affiliates et les filiales, des modes of entry by foreign banks qui sont majoritairement représentées par des greenfield investments ou des merger or acquisition (Vo Thi & Vencappa, 2008).

Selon Vo Thi & Vencappa (2008), ce sont les greenfield investment et les Mergers&Acquisitions qui sont de loin les principaux modes d'entrées des banques étrangères au sein de la communauté économique européenne. Mais dans le cas de la Suisse, les banques préfèrent s'implanter sous forme de filiale. D'ailleurs l'interview de Monsieur Andréas Jurt, directeur et responsable Private &Business Banking à Neuchâtel, confirme ce fait.

LEUR FORME D'IMPLANTATION EN SUISSE

LE BUREAU DE REPRÉSENTATION

C'est un organisme chargé de représenter la banque mais n'effectuant pas d'opérations de banque par lui-même. Il n'a pas pour objet l'exercice d'une activité commerciale (achat, vente). Sa mission consiste à recueillir des informations, à établir des contacts, voire à assurer la publicité de la banque-mère avant son implantation effective en Suisse. Il est dépourvu de personnalité morale. A ce titre, tous les actes juridiques (contrats, factures...) doivent être écrits au nom de la maison-mère. Selon Sautter (1982) un bureau de représentation est crée lorsque le pays d'accueil présente un intérêt et un potentiel économiques suffisants. En installant ce bureau, la banque mère projette, selon Heikel et Levi (1992) et Blandon (1998), de prospecter les opportunités d'affaires du pays d'implantation. Généralement, nous trouvons très peu ces bureaux de représentation en Suisse. C'est une entité dont le but est d'épauler la banque mère et ses clients dans leurs transactions financières et commerciale au niveau international. C'est le cas par exemple du Crédit Agricole en Suisse.

LA SUCCURSALLE

C'est une entité non autonome par rapport à la maison-mère, même si les ses règles d'exploitation (comptabilité, déclaration de résultats) témoignent d'une certaine indépendance. Elle exerce une activité commerciale, dispose d'une clientèle propre mais elle n'a pas d'autonomie juridique. En Suisse, la législation bancaire définit la succursale comme un siège d'exploitation dépendant directement de la banque mère et qui ne constitue pas une entité juridique indépendante de celle-ci. La succursale reste dépendante de la maison mère pour ses besoins en capitaux, même si elle a également accès aux dépôts domestiques de gros et de détails. L'absence d'un réseau d'agences existant peut entrainer que la création d'une succursale bancaire en Suisse est une unité dépendante qui exerce ses activités sous le nom et la réputation de la maison-mère. L'exemple de la City bank est probant à cet effet. La banque américaine, crée le 14 septembre 1812, détient aujourd'hui des succursales en Suisse qui portent son nom et jouissent de sa renommée : Citybank Zurich SKA. Selon Pecchioli (1983), la succursale est, toutes choses égales par ailleurs, la forme organisationnelle qui offre à la banque mère une portée suffisante de surveillante et de contrôle interne des activités étrangères.

LA BANQUE AFFILIEE

C'est un établissement avec une dénomination locale dans lequel la banque mère détient une participation inférieure à 50%. Cette participation financière au capital peut être réalisée de trois façon : - par l'ouverture du capital social de la banque mère en prenant des nouvelles parts dans le capital de la banque affiliée ; cette décision, de nature stratégique, ne peut être prise si le bilan actuel ne permet pas à la banque mère d'envisager d'autres possibilité de croissance. - Par le rachat des titres détenus par d'autres actionnaires tout en maintenant intact son capital social. - Par l'engagement dans de nouvelles activités en Suisse et l'invitation d'autres établissement financiers, pouvant être eux-mêmes étrangers, à la joindre, Elle se contente ainsi d'une participation minoritaire dans la nouvelle banque. C'est une forme d'implantation dans laquelle la maison mère est en partenariat avec d'autres parties. Juridiquement, la banque affiliée est régie par la loi locale et exerce ses activités en conformité avec cette législation. L'organisation de la banque affiliée peut aussi créer des conflits entre la direction locale suisse et la direction de la maison mère à l'étranger.

LA FILIALE

C'est une société dotée de la personnalité morale. Elle est autonome par rapport à la banque mère et peut, à ce titre, agir en justice et posséder un patrimoine distinct. En Suisse, la FINMA considère que toute banque étrangère dont le capital est détenu pour au moins 50% par une banque suisse est une filiale de celle-ci. Abondant dans le même sens, Tschoegl (2004) souligne que « la filiale bancaire est une entité localement constituée en société par actions et légalement séparées de la banque mère qui y détient plus de 50% du capital ». La filiale est donc une société de nationalité locale, juridiquement indépendante de la banque mère et contrôlée majoritairement par celle-ci.

Il existe une autre forme de filiale, détenue à 100% par la banque mère. La filiale bancaire en Suisse peut être créée de trois façons : la création d'une banque ex nihilo, le rachat d'une banque existante et la création d'une banque en partenariat avec d'autres banques ou établissements non financiers. La filiale est, selon de nombreux spécialistes, le mode d'accès le plus complet d'un marché étranger. Elle permet à la banque mère d'établir une présence locale permanente. Elle constitue la forme d'implantation en Suisse la plus intégrée dans le système bancaire car elle présente la particularité d'être soumise aux mêmes réglementations que les banques suisse (d'où le même secret bancaire). Ainsi, la banque mère peut, via sa filiale, exercer plusieurs activités depuis la Suisse (Blandon, 1998). La filiale dispose de son propre capital et d'une chartre qui lui permet d'exercer comme les banques de même type en Suisse et d'avoir accès au marché domestiques de détails et de gros.

LES BARRIÈRES REGLEMENTAIRES

EXERCER UNE ACTIVITE EN SUISSE

Il est important de mettre en lumière que toutes les banques étrangères désireuses d'opérer sur le territoire suisse sont soumises à la loi fédéral sur les banques et les caisses d'épargne. Ne sont autorisées à exercer leurs activités uniquement les banques ayant obtenues l'autorisation officielle émanant de l'Autorité de surveillance des marchés financiers (FINMA).

Les dispositions de cette loi s'appliquent :

- aux succursales de banques étrangères en Suisse ;

- aux représentants de banques étrangères qui exercent leur activité en Suisse.

Suite à une interview de Madame Sibilla Pezzani, chargée de l'insolvabilité des banques à la FINMA, une banque ne peut commencer son activité qu'après en avoir obtenu l'autorisation de la FINMA ; elle ne peut s'inscrire au registre du commerce avant d'avoir reçu cette autorisation. Celle-ci n'est accordée que lorsque les conditions suivantes sont réunies :

Ø Les statuts, les contrats de société et les règlements de la banque doivent définir exactement le champ d'activité de la banque et doivent prévoir son organisation. La banque doit instituer des organes de direction et d'autre part, des organes préposés à la haute direction, à la surveillance et au contrôle de façon à garantir une surveillance appropriée de la gestion ;

Ø La banque doit fournir la preuve que le capital minimum fixé par le Conseil fédéral est entièrement libéré ;

Ø Que les personnes chargées d'administrer et de gérer la banque jouissent d'une bonne réputation et présentent toutes garanties d'une activité irréprochable ;

Ø Les personnes physiques ou morales qui détiennent dans une banque directement ou indirectement, au moins 10 pour cent du capital ou des droits de vote, ou qui peuvent influencer la gestion de la banque doivent donner la garantie que leur influence n'est pas susceptible d'être exercée au détriment d'une gestion prudente et saine de la banque ;

Ø Les membres de la direction de la banque doivent avoir leur domicile en un lieu qui leur permet d'exercer la gestion effective des affaires et d'en assumer la responsabilité.

Ø La banque est tenue de renseigner la Banque Nationale sur les affaires qu'elle traite ainsi que sur ses relations avec l'étranger.

Ø Les banques suisses qui passent en mains étrangères doivent également en informer la FINMA.

LES BARRIÈRES DE GESTION

LA BARRIERE DES FONDS PROPRES ET DES LIQUIDITES

Ø Chaque banque étrangère est tenue de disposer d'un volume suffisant de fonds propres et de liquidités.

Ø Les prêts et avances qu'une banque accorde à un client de même que les participations qu'elle prend dans une entreprise doivent être proportionnés à l'ampleur de ses fonds propres.

Ø Les banques étrangères doivent dresser un rapport de gestion conformément aux prescriptions du code des obligations (CO) sur les sociétés anonymes et à celles de la loi sur les banques. Les comptes et les bouclements intermédiaires doivent être accessibles au public.

Concernant les montants minimaux exigés pour les fonds propres et les liquidités, ceux-ci sont stipulés dans l'ordonnance sur les banques et les caisses d'épargne, avec notamment des dispositions détaillées pour la répartition des risques. De plus, force est de relever que la législation bancaire suisse exige naturellement que les conditions stipulées par l'Accord de Bâle I sur les fonds propres soient réunies. À titre de rappel, l'Accords de Bâle vise tout particulièrement à "renforcer la stabilité du système financier international et à promouvoir une plus grande égalité entre établissements en matière de compétitivité ». Les fonds propres minimums ont été fixés en mettant en place un ratio minimal de 8% de fonds propres par rapport à l'ensemble des crédits accordés par les banques. Ce ratio, appelé ration Cooke par référence au président du Comité au moment de la mise en place des recommandations, fut mise en place dans la plupart des pays de l'OCDE en 1992. Il fut aménagé au milieu des années 1990 afin d'y intégrer la gestion des risques hors-bilan, tel que les risques liés aux dérivés, mais il devint rapidement évident qu'une refonte de l'Accord était nécessaire, ce que le Comité a réalisé avec Bâle II qui est en cour de mise en oeuvre depuis 2006.

Adoptée et signée en 1988, l'Accord de Bâle I concernait particulièrement la couverture minimale des risques de crédit, tandis que l'Accord de Bâle II, devrait mettre l'accent tout principalement sur les risques des dispositions qui régissent les fonds propres. "Il est prévu de compléter le pilier portant sur les exigences minimales en matière de fonds propres par deux autres, l'un sur la surveillance prudentielle et l'autre sur la discipline de marché".

Ø « Outre le capital (fonds propres au sens strict), peuvent être inclus dans les fonds propres réglementaires certains fonds considérés comme du quasi-capital, c'est-à-dire les dettes subordonnées » (Accord de Bâle I : certaines dettes subordonnées ne peuvent entrer en ligne de compte dans les fonds propres au sens large que pour un maximum de 50% de ceux-ci).

LES BARRIÈRES ECONOMIQUES

LA RELATION CLIENT : LE SWITCHING COST

Il existe en effet pour les consommateurs de services bancaires des coûts à changer de banque (coûts de transaction de fermeture des comptes, coûts en termes de confiance à changer d'interlocuteur bancaire). La relation de clientèle banque-emprunteur est l'une de ces barrières à l'entrée. En effet, comme l'observe Fama [1985], une banque qui consent un prêt à un emprunteur en apprend plus sur les caractéristiques de cet emprunteur que les autres banques. Elle acquiert donc un avantage comparatif d'information qu'elle peut exploiter ultérieurement. L'existence de ce pouvoir de marché informationnel constitue ainsi une entrave à la libre concurrence : elle peut permettre à des banques en place de prévenir l'entrée de banques plus efficientes et ce, d'autant plus que les banques en place auront constitué une clientèle importante.

Les banques souhaitent établir des relations de clientèle avec les emprunteurs. Leur objectif est d'acquérir, à l'issue de relations de crédit répétées, une information sur la qualité des emprunteurs afin de discriminer entre ceux-ci. Sharpe montre alors que les banques extraient une rente de monopole sur leurs anciens clients à plus faible risque de défaillance car elles savent, contrairement à leurs concurrentes, que ces emprunteurs sont moins risqués que la moyenne. Elles peuvent par conséquent leur proposer des taux sur les crédits inférieurs à ceux de la concurrence, mais néanmoins supérieurs à ceux qu'elles devraient leur tarifer compte tenu du plus faible risque de défaillance de ces clients.

La relation de clientèle joue un rôle de barrière économique à l'entrée des banques étrangères sur les différents marchés locaux. Ces barrières jouent aussi bien du côté des banques que des clients.

LA BARRIERE DE NOTORIETE

Elle se définie comme le degré de présence dans l'esprit des individus. Elle se mesure par la notoriété spontanée et assistée. Par exemple, la notoriété spontanée est le pourcentage de personnes qui citent spontanément le nom d'une banque. Ce serait donc de demander à un individu choisi au hasard « citez une banque connue> UBS par exemple ». La progression de la notoriété spontanée est souvent utilisée comme un indicateur d'efficacité publicitaire et d'efficacité dans la relation-client.

La notoriété assistée est le pourcentage de personne qui disent connaître le nom d'une banque présentée dans une liste ou citée par un enquêteur. Ce serait donc de demander « liste de banques : lesquelles connaissez-vous ? ». Par définition, le taux de notoriété assistée est supérieur aux taux de notoriété spontanée.

LA TAILLE EFFICIENTE MINIMALE

La banque étrangère qui s'implante en suisse doit être capable de faire les mêmes économies d'échelles que ces concurrentes hélvétiques pour pouvoir être efficiente sur le marché. Elle doit également pouvoir produire au même niveau de coûts que ces concurrents (théorie des rendements décroissants). Les facteurs de structure sont également importants.

LES BARRIÈRES NATURELLES

Dans une étude économétrique réalisée par Buch (2000) sur les principaux déterminants de l'expansion internationale des banques, les variables distance, différence de langue et différence de système légal tendent à limiter la présence des banques étrangères sur un marché national.

Pour rejoindre le même principe, nous pourrions citer les 5 dimensions culturelles de Hosftede : la distance hiérarchique, le contrôle de l'incertitude, l'individualisme et le collectivisme, la dimension masculine ou féminine, l'orientation à court ou moyen terme sont autant de barrières à l'entrée liées à la différence culturelle.

PROTÉGER LES BANQUES SUISSES DE LA CONCURRENCE ÉTRANGÈRE

LES MESURES DE LA FINMA

INTERVIEW DE SIBILLA PEZZANI, RESPONSABLE INSOLVABILITE DES BANQUES, FINMA.

Pour protéger les banques suisses et limiter la concurrence, le Conseil Fédéral fixe les exigences minimales en termes de fonds propre en fonction du genre d'activité en Suisse et des risques. Dans des cas particuliers, la FINMA peut aussi décider d'assouplir ou au contraire de renforcer les exigences minimales.

Une banque ne peut détenir une participation qualifiée dépassant 15 % de ses fonds propres dans une entreprise dont l'activité se situe hors du secteur financier ou des assurances. Le total de ces participations ne peut excéder 60% des fonds propres. Le Conseil Fédéral règle les exceptions.

S'il existe des raisons de craindre qu'une banque étrangère ne soit surendettée ou qu'elle ne souffre de problèmes de liquidité important, ou si la banque étrangère n'a pas rétabli une situation conforme aux prescriptions en matière de fonds propres dans le délai imparti par la FINMA, cette dernière peut ordonner :

- des mesures protectrices (art 26, loi sur les banques),

- une procédure d'assainissement (plan d'assainissement mis en place par la FINMA),

- une liquidation totale de la banque (faillite bancaire, art. 725 et 725a CO91)

La FINMA peut prendre les mesures protectrices suivantes :

- donner des instructions aux organes de la banque ;

- nommer un chargé d'enquête ;

- retirer aux organes leur pouvoir de représentation ;

- limiter l'activité de la banque étrangère ;

- interdire à la banque d'opérer des paiements, d'accepter des versements ou d'effectuer des transactions sur titres ;

- fermer la banque ;

La FINMA suit également la loi sur les embargos édictée par le Conseil Fédéral avant d'attribuer une autorisation à une banque étrangère. En effet, la Confédération peut édicter des mesures de coercition pour appliquer les sanctions visant à faire respecter le droit international public, en particulier les droits de l'Homme, décrétées par l'Organisation des Nations-Unis, par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe ou par les principaux partenaires commerciaux de la Suisse (art.1, al.1, Loi sur les embargos). Ainsi les banques étrangères venues d'Irak, de Yougoslavie, du Libéria, du Myanmar (ex-Birmanie), de Côte d'Ivoire et autres pays d'Afrique, de Corée du Nord, du Liban, de l'Iran, de l'Ouzbékistan ne recevront jamais aucune autorisation de la FINMA.

Néanmoins, nous avons remarqué que malgré les sanctions et la surveillance sévère des marchés, nombres de banques étrangères s'installent sur le marché suisse, certaines sans même s'inscrire au registre du commerce ! La FINMA les a répertoriés sous forme de liste noire. Parmi elles : Hemmingway Asset Management, Greenwich trust, GCI Financial Limited, Wall Street Bank, et tant d'autres. Le fait d'apparaître sur cette liste ne signifie pas qu'une activité illicite est exercée.

Cela signifie juste que ces banques ne détiennent pas d'autorisation légale de pratiquer leurs activités sur territoire suisse.

Pour lutter contre cela, la Commission Fédérales des Banques (CFB), prends des mesures, celles-ci vont également jusqu'à la liquidation des banques concernées et entreprises partenaires. Il arrive toutefois encore, que la CFB ne puisse prendre ou exécuter de telles mesures, par exemple parce qu'une société exerce ses activités depuis l'étranger ou en raison de l'absence des personnes concernées.

LES MESURES DE LA COMCO

INTERVIEW D'OLIVIER SCHALLER, VICE-PRESIDENT, COMCO

Le rôle de la Comco dans la protection des banques suisses est de :

Ø lutter contre les cartels (plusieurs banques se mettent ensemble pour faire concurrence au niveau des prix, de la quantité et des répartitions géographiques) ;

Ø lutter contre les positions dominantes

Ø contrôler les concentrations d'entreprises ou de banques qui atteignent un certain seuil au niveau de leur taille. En effet, quand des banques atteignent une certaine forme de monopole, elles sont dans l'obligation d'avertir la COMCO.

La Comco peut faire des recommandations au Conseil Fédéral concernant certaines décisions de justice :

Ø elle peut provoquer des modifications législative quant à certains projets de loi en discussion au parlement ;

Ø elle peut provoquer des modifications de lois devant le Conseil Fédéral, ou les orienter en prouvant la source du problème.

La Comco contrôle la concurrence et la concurrence déloyale entre les banques suisses ou étrangères sur :

Ø un dépôt de plainte ;

Ø par une connaissance importante du marché ;

Ø en contrôlant les cas de cartels et de fusions, acquisitions ou encore rachat de banque.

Monsieur Schaller pense également que les banques étrangères font énormément de concurrence aux banques suisses, mais cela dépend aussi de certains marchés, tels que le marché de la carte de crédit. Il nous informe également qu'à ce jour aucune étude n'a jamais été réalisée dans se sens ni par la Comco, ni par la FINMA.

Il confirme également notre hypothèse concernant la différence entre les grandes banques et els petites : « Oui, les grandes banques suisses sont plus menacés par les grands groupes européens et américains car elles sont plus exposées sur le marché international. Mais sur le marché suisse, les grandes banques sont souvent moins attractives que les petites dans certains domaines spécifiques tel que le marché du crédit hypothécaire, ou celui des cartes de crédits. Tandis que les grandes font concurrence aux petites dans le domaine de la gestion de fortune, principalement. »

« Concernant les cas de concurrence déloyale entre banque, il faut faire la distinction entre concurrence déloyales et ententes nuisibles. La concurrence déloyale ne dépend pas de la Comco, mais d'un juge civil qui étudie, par exemple, les cas de tromperie sur les clients (cas typique : le procès de la marque Rivella contre la marque Minella de Migros).

La Comco, elle, contrôle les cartels, d'après la loi sur les cartels, donc elle contrôle les ententes nuisibles uniquement. Il n'existe pas d'entente non-nuisible. Toutes les ententes sont nuisibles car se sont des ententes et la loi sur les cartels les abolies.  Si deux banques travaillent en partenariat et ont une bonne entente pour développer un système informatique, par exemple, alors la Comco n'interviendra pas, mais si une des deux banques, une fois le système informatique développé, tente de biaisé l'autre alors la Comco doit intervenir car dans ce cas il y a un cas de tromperie et d'entente nuisible. » La Comco prend des mesures sévères et amende le principal accusé. Il y a quelque temps, la Comco a sanctionner deux banques pour avoir également participé à une entente nuisible concernant les cartes de crédit. Monsieur Schaller ne peut citer les noms de ces deux banques pour le moment car une des deux banques aurait fait appel de la décision et le dossier serait toujours en traitement. Il nous laisse cependant comprendre que ces deux banques sont suisses.... Nous devinons facilement qu'il s'agit du Crédit Suisse et de l'UBS !

Nous avons de la chance car la Comco prend le cas d'une entente nuisible entre une banque suisse (la banque Crédit Suisse) et une banque étrangère (la banque Linth) : à développer

En conclusion, si la Comco devait intervenir sur le cas d'une loi actuellement, elle interviendrait sur « la loi sur les bourses. La Comco est en train de se battre pour changer la loi sur les bourses et permettre à d'autres établissements boursiers d'entrer sur le marché suisse afin de, au contraire, améliorer la concurrence sur le marché suisse. »

AUTRES PROPOSITIONS DE MESURES

INFLUENCER LE MODE D'IMPLANTATION DES BANQUES ETRANGERES

En comparaison à d'autres pays, nous avons remarqué que pour limiter la concurrence entre banques nationales et banques étrangères sur un même territoire, certains pays n'hésitent pas à intervenir sur le mode d'implantation des banques étrangères. C'est le cas du gouvernement Egyptien qui fournit des incentives aux banques étrangères en vue d'influencer leur mode d'entrée (Clarke & Cull, 2002). Par exemple, depuis 1970, les banques étrangères ne sont autorisées à pénétrer sur ce marché uniquement par l'intermédiaire de joint venture avec l'État. Ce n'est que depuis quelques années seulement que le gouvernement égyptien a commencé à se départir de ces contraintes (Clarke & Cull, 2002). Dans d'autres cas, les gouvernements limitent le nombre de licences bancaires en vue de rendre l'accession possible uniquement par l'acquisition d'une licence auprès d'une banque nationale existante, par le biais d'un rachat ou encore d'une fusion (Clarke & Cull, 2002).

UTILISER DES FACTEURS NATURELS POUR BLOQUER UNE BANQUE ETRANGERE

Une banque peut utiliser stratégiquement ces facteurs naturels (coûts, langues, investissements, prix et taux d'intérêt) pour bloquer l'entrée d'autres banques sur son marché domestique si le coût d'entrée est connu (Yafety et Yosha, 2001). Dans ce modèle, « une banque domestique multi-produit bloque l'entrée sur le segment de marché de banque transactionnelle en augmentant son investissement sur le segment de marché de banque relationelle ». La banque domestique observe l'entrée de la banque étrangère sur le segment de banque transactionnelle avant de fixer son niveau d'investissement supplémentaire sur le segment de banque relationnelle. C'est l'avantage du First Mover .

RÉSULTATS DES INTERVIEWS

LES PERSONNES INTÉRROGÉES

Pour résumer, nous avons eu la chance d'obtenir interviews suivantes sous réserve de confidentialité et de non publication de ce rapport :

Ø UBS, Monsieur Michel-Guillaume Gentil, responsable UBS , Neuchâtel

Ø Crédits Suisse. Monsieur Andréas Jurt, responsable Private Banking Neuchâtel

Ø Banque Cantonale Neuchâteloise, Monsieur Schaad, Responsable de succursale

Ø Banque Bonhôte, Monsieur Nicolas de-May, responsable Private Banking Neuchâtel

Ø FINMA, Madame Sibilla Pezzani, responsable insolvabilité des banques

Ø Comco, Monsieur Schaller Olivier, Vice-Préisdent

GRILLE D'ANALYSE DES INTERVIEWS

Pour nous aider à mieux différencier sur quels produits les banques se font en réalité concurrence, nous pourrions nous basé sur ce tableau : Nous voyons alors que la concurrence se situe souvent sur le Private Banking, les frais de consultation financière, les frais de performance.

GRILLE D'ANALYSE DES HYPOTHÈSES

CONCLUSION

Une banque étrangère ne peut pas s'implanter en suisse sans obtenir une licence bancaire délivré par la FINMA. Les exigences de cette dernières sont très importantes et difficiles à mettre en place pour une banque qui ne serait pas sérieuse. En effet, ces exigences vont des différents documents à procurer à la FINMA aux exigences en termes de fonds propres et de liquidité. A cela s'ajoute, les différents types de barrières à l'entrée économiques et naturelles telles que la relation-client (Switching cost) et le First mover.

Malgré ces exigences sévères qui filtrent déjà une bonne partie de la concurrence étrangère, certaines banques trouvent tout de même le moyen de faire des affaires sur le marché suisse de facon trivial et de concurrencer les banques suisses. En effet, elles exercent sans avoir bénéficié d'une quelconque licence bancaire ni d'un enregistrement au registre du commerce.

La Comco et le Conseil fédéral ainsi que la FINMA lutte sans relâche pour traquer ces banques mais les amender est très difficile car ces banques ont souvent une double gestion à l'étranger et en suisse. Les barrières à l'entrée ne sont donc clairement pas suffisante pour ce type de banque qui viol en quelque sorte la loi.

Il faut donc inventer de nouvelles barrières à l'entrée privées que les banques utilisent et qui forme leur stratégie concurrentielle à part entière. C'est justement le cas du first mover. Elle ont un pas d'avance pour investir et ne pas se laisser faire concurrence.

Si nous nous concentrons plutôt sur la concurrence légale entre banque suisse et étrangères, celle-ci se fait principalement sur le Private Banking et en touchent, en l'occurrence, pas les petites banques suisse qui ne sont pas concernées par tous les produits structurés et l'internationalisation.

Ainsi, en conclusion de ce rapport, nos hypothèses sont confirmées. Les grandes banques suisses sont bel et bien concurrencé par la concurrence étrangère issue des pays d'Europe et des Etats-Unis comparé aux petites, les différents types de barrières suisses à l'entrée influent sur le mode d'implantation des banques étrangères.

Pour élargir la question de la concurrence, nous pourrions nous demander pourquoi la suisse a -t-elle réussi dans le cluster du Private Banking ? Et pourquoi ce cluster est basé à Genève ? Une partie de la réponse peut se trouver dans la grandeur du pays. Souvent considérée comme un désavantage de départ, la taille restreinte de la Suisse a plutôt été bénéfique pour elle. En effet, le manque de ressources naturelles a obligé la Suisse à importer des matières premières et à exporter des services. Etant donné ses attributs de départ, elle s'est donc spécialisée dans le domaine des services et des services de haute qualité. Du fait de la base économique restreinte et peu diversifiée de Genève, le Private Banking rentrait mieux dans cette optique que tous les autres métiers de la banque.

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AUTRES SOURCES

LOI FÉDÉRALE SUR LES BANQUES ET LES CAISSES D'ÉPARGNE (LB),

LOI FÉDÉRALE SUR LES FONDS DE PLACEMENT (LFP),

LOI FÉDÉRALE SUR LES BOURSES ET LE COMMERCE DES VALEURS MOBILIÈRES (LBVM),

LOI FÉDÉRALE SUR LA BANQUE NATIONALE (LBN),

LOI FÉDÉRALE SUR L'UNITÉ MONÉTAIRE ET LES MOYENS DE PAIEMENT (LUMMP).

ACCORD DE BÂLE I

ACCORD DE BÂLE II






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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore