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L'histoire d'une société rizicole en Côte d'Ivoire: le cas de la société de développement de la riziculture ( soderiz ) 1970 - 1977

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par Lassina Songfolo YEO
Université Alassane Ouattara de Bouake - Côte d'Ivoire - Maà®trise d'histoire 2012
  

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III- RAISON DE LA CREATION DE LA SODERIZ

L'idée de créer une société pour le développement de la riziculture est la conséquence de plusieurs faits. En effet, la production du riz ne suffisait plus. L'Etat, dans le souci d'atteindre l'autosuffisance en riz et endiguer les importations, y compris l'exploitation rationnelle des potentialités rizicoles, crée la Soderiz.

1- Atteindre l'autosuffisance alimentaire

Pendant la colonisation, l'objectif de l'autosuffisance n'avait pas été atteint, car l'administration coloniale comblait le besoin en riz de la colonie avec le riz importé d'Indochine. L'autosuffisance fut donc l'une des principaux buts poursuivis par l'Etat car il apparait primordial pour le développement du pays.

42

La réalisation de l'autosuffisance permettrait à la Côte d'Ivoire d'investir les énormes devises utilisées dans le cadre des importations de riz. Pour le président Félix Houphouët Boigny, « il faut que le pays soit nourri au maximum par nous même, les denrées nécessaires au marché national, car notre but doit être de produire sur place tout ce qui est nécessaire à notre consommation afin de réserver la plus grande part de nos disponibilités financières à l'acquisition de bien d'équipement »60. Bien plus, cela devait passer par la mise en place d'une structure capable d'atteindre ces objectifs. Le développement de la culture du riz devait aussi dans un premier temps satisfaire les besoins intérieurs dans la limite des débouchés existants.

En 1965, à cause de l'évolution démographique, la Satmaci n'a pas pu couvrir les besoins de consommation de la population en riz61. Pour les autorités, avec la Soderiz, la perspective semble être prometteuse. En quelques années, le pays devait pouvoir accéder à l'autonomie en riz et pourrait même exporter son surplus de riz vers les autres pays de la sous région. Ainsi la volonté du gouvernement était de procéder à la mise sur pied d'une structure performante capable de relever le défi de la production rizicole.

Tous ces objectifs ne pourraient être atteints sans une politique gouvernementale efficace. C'est pourquoi, la Soderiz devait être un organisme de production du riz bénéficiant de l'appui permanent de l'Etat. Ainsi, la quête de l'autosuffisance allait freiner les importations massives de riz.

2- Réduire les importations massives du riz

Malgré les nombreuses actions de production de riz, lancées depuis la colonisation, la production locale n'a pas pu suivre l'évolution de la consommation. Cela a entrainé un déficit en riz et un développement considérable des importations de riz, qui sont passées de 1900 tonnes en 1950 à

60 F, H, BOIGNY, op.cit, p 708

61 ADS : rapport annuel 1972, p 56

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42 000 tonnes en 1960 et à 60 000 tonnes en 196562. Il ressort de ces données que l'accroissement de la demande ivoirienne d'importation de riz suit un rythme qui correspond au doublement soit 6% par an et qu'elle représentait en 1960 environ 40% du besoin d'approvisionnement du pays63.

La Côte d'Ivoire se trouve donc fortement dépendante pour son approvisionnement en une denrée vivrière aussi essentielle. Ainsi, pour réduire ce flux d'importation de riz, l'Etat décida de lancer l'opération nationale de production massive de paddy à travers une institution spécialisée pour la riziculture à savoir la Soderiz. Ainsi le pays envisagea profiter des importantes potentialités rizicoles du pays et mettre fin à la dépendance alimentaire. Il faut retenir que la dépendance alimentaire a entrainé une sortie annuelle d'environ 21 Milliards de francs CFA entre 1967 et 196964. Selon le tableau n°5 (p 41), de 1960 à 1963 la Côte d'ivoire a importé en moyenne 50 000 tonnes de riz par an. A partir de 1964 ce chiffre atteint une évolution importante avec 104 700 tonnes et 122 000 tonnes en 1966. Un chiffre jamais atteint depuis l'indépendance. Cette période se caractérise aussi par les premières années de la section riz de la Satmaci.

De 1967 à 1969, on constate une diminution des importations de riz en Côte d'Ivoire avec en moyenne 77 000 tonnes par an. C'est le résultat des efforts consentis par la Satmaci pour réduire les importations. En 1970, la remarque est pertinente avec la reprise des importations de riz. C'est le signe des incohérences des politiques de production de la Satmaci à savoir le mode de production basé sur la riziculture pluviale suivi du vieillissement des usines. La Soderiz devait arrêter cet important flux de riz en mettant en valeur les nombreuses potentialités rizicoles dont regorge le pays.

62Ministère du plan et du développement, Plan quinquennal de développement socio-économique et culturel de la Côte d'Ivoire 1971 - 1975, p 146

63 ADS : rapport de synthèse 1975 - 1978, p9

64 SGBCI : 1973, L'économie Ivoirienne en 1972 - 1973, p 41

44

De 1960 à 1970, les importations de riz ont évolué jusqu'à atteindre 107 000 tonnes en 1970. Le tableau n°5 en témoigne de cette évolution considérable. Cette croissance des importations s'expliquerait par la forte démographie et d'urbanisation que connait le pays après l'indépendance. La Soderiz devait alors arrêter les importations et permettre une meilleure utilisation dans d'autres domaines, les ressources allouées à l'importation de riz.

Tableau n°5: Evolution des importations de riz 1960 - 1970

Années

Quantité en tonnes

Estimation en Millions

1960

42 400

868

1961

50 500

1 008

1962

47 800

1 417

1963

56 000

1 045

1964

104 700

1 950

1965

98 000

2 122

1966

122 000

3 114

1967

71 000

875

1968

77 000

1 871

1969

83 000

1 875

1970

107 000

78 666

Source : Ministère du commerce : statistiques douanières de Côte d'Ivoire 1980, p 50

140000 120000 100000 80000 60000 40000 20000

0

 
 
 
 

Importation

Année

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

45

Graphique n°2 : Courbe d'évolution des importations de riz 1960 - 1970

Source : Ministère du commerce : statistiques douanières de Côte d'Ivoire 1980, p 50

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