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L'histoire d'une société rizicole en Côte d'Ivoire: le cas de la société de développement de la riziculture ( soderiz ) 1970 - 1977

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par Lassina Songfolo YEO
Université Alassane Ouattara de Bouake - Côte d'Ivoire - Maà®trise d'histoire 2012
  

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PARTIE II INITIATIVES ET IMPACT DE L'ACTION SODERIZ

1972 - 1974

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L'avènement de l'institution rizicole, Soderiz a entrainé un bouleversement dans les pratiques culturales ivoiriennes. A partir de 1972, les responsables de la société ont pris certaines mesures visant à mieux faire fonctionner l'organisme Etatique. Ces mesures étaient entre autres composées, d'initiatives qualifiées ambitieuses dans le domaine de la production, de l'usinage et de la commercialisation du paddy. Cette synergie de la Soderiz dans le développement de la riziculture a eu des répercussions considérables en général sur l'économie et sur les populations ivoiriennes en particulier. L'année 1974 marque l'âge d'or de la Soderiz avec la croissance de la production de l'organisme.

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CHAPITRE III : LES INITIATIVES AMBITIEUSES DE LA SODERIZ POUR LA PRODUCTION ET LA COMMERCIALIISATION

DU RIZ

La Soderiz pour pouvoir satisfaire le besoin du riz dans le pays, a mis en place une politique de production du paddy. Les bas-fonds et espaces aménagés étaient privilégiés pour l'application de cette politique de production qui était une initiative de la nouvelle société rizicole.

Contrairement à la Satmaci, les mesures idoines prises par la Soderiz, concernaient toutes les étapes de la filière riz ; à savoir la production, l'usinage et la commercialisation. L'institution est donc passée d'une structure de production à une structure commerciale.

I- LA POLITIQUE DE PRODUCTION DU PADDY

L'objectif du gouvernement en créant la structure rizicole était avant tout l'approvisionnement des centres urbains. Un riz produit localement, tout en développant la riziculture. La Soderiz dès 1970 a instauré et valorisé la riziculture irriguée.

1- La riziculture irriguée : un choix étatique

En Côte d'Ivoire on distingue trois types de rizicultures. La riziculture pluviale est celle pratiquée depuis des années par les paysans. C'est une culture en sec sans maitrise d'eau. Elle est largement dominante dans le pays avec 26.000 hectares sur les 29.000 hectares cultivés99. Elle relève dans sa quasi-totalité de pratiques traditionnelles. A coté de cela, les paysans pratiquent la riziculture inondée avec 16.000 hectares. Parallèlement à ces deux types de

99 ADS, Rapport annuel Soderiz, 1971 p22

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rizicultures, celle pour laquelle la Soderiz a opté est la riziculture irriguée. Elle est pratiquée avec une maitrise parfaite de l'eau. Ce choix des autorités répondait au souci de faire des riziculteurs ivoiriens, des paysans modernes. D'introduction récente par rapport à la riziculture pluviale, la riziculture irriguée moderne est apparue dans le paysage ivoirien quelques années avant l'indépendance précisément en 1955. Elle s'est développée au début des années 1970. Elle devait assurer une productivité largement supérieure, malgré les investissements qu'elle demandait notamment l'aménagement des espaces et la construction des barrages. Elle permet de réaliser deux saisons de cultures100.

De par la riziculture, l'Etat dans la poursuite de sa politique d'auto suffisance alimentaire, a donné une priorité absolue à la riziculture irriguée. Les justifications et les avantages d'une telle orientation étaient multiples.

D'abord au niveau nutritionnel, le riz irrigué est riche en éléments nutritifs tels que les protéines nécessaires à une alimentation équilibrée. Il contient également des éléments énergétiques (glucides et lipides), des éléments minéraux (phosphore, calcium, fer, et sels minéraux) et enfin des vitamines (thiamine, riboflavine et niacine)101. Ensuite elle permet une forte productivité développant rapidement la production en accordant aux paysans une rémunération intéressante.

Du point de vue climatique, la culture du riz irriguée avait une faible sensibilité aux aléas climatiques, ce qui favoriserait des provisions satisfaisantes de production et mettrait les paysans à l' abri de grosses surprises. En plus, cela favoriserait la mise en valeur des bas-fonds par les groupements de producteurs. Ce type de culture privilégiée par la Soderiz et soutenue par les dirigeants Ivoiriens avait un objectif car elle impliquait l'absence de contraintes foncière dans la plupart des cas ; puisque les bas fonds étaient inutilisables pour d'autres

100Bureau d'Etude Technique des Projets Agricoles, Exploitation de la vallée du solomougou, juin 1972, p 56 101 R, CERGHELLI, 1995: Culture tropicale I: plantes vivrières, paris, Bouillère et Fils, collection Nouvelle encyclopédie agricole, p 158

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cultures avec un coût d'aménagement jugé peu élevé102. Le riz irrigué était donc perçu en effet comme le seul à pouvoir améliorer de façon notable, la

productivité du travail agricole. Les orientations fondamentales en faveur de la riziculture ont consisté à introduire une innovation agricole à travers le choix du type de riziculture. Cela entrainerait alors, l'intensification de la production.

Ainsi, depuis 1972, la Soderiz a élaboré une véritable stratégie de développement de la riziculture nationale. En effet, la Soderiz a bénéficié de

l'expertise de l'Institut de Recherche Agricole Tropicale (IRAT) une structure

Française et de l'Association pour le Développement du Riz en Afrique de
l'Ouest (ADRAO) créée en 1970. Grâce aux différentes recherches scientifiques

ces structures ont mises en place de nouvelle variété de riz à cycle végétatif court variant entre deux à trois mois. Comme variété de riz introduite, on avait pour la riziculture irriguée le JAYA, IM16, GAMBIAKA, IRS, Bouaké 189 et le BG 90-2, l'IRAT 104103.

Ce développement reposait sur l'encadrement des producteurs. La société a offert des conditions d'exploitations intéressantes aux producteurs en leur

fournissant des intrants, des aides matérielles à la mécanisation et un suivi technique des opérations. Ces actions montraient bien que l'Etat ivoirien avait la ferme volonté de développer un nouveau type de riziculture rompant ainsi avec les autres types qui existaient.

En effet, l'ancien mode de production pluvial, mobilise 120 jours de travail par an et par hectare alors que la riziculture irriguée en requiert le double.

L'option irriguée permettait ainsi aux producteurs de travailler pendant toute
l'année soit deux récoltes par an. Les semis du premier cycle de culture se

faisaient entre le mois de mars et mai. Ceux du second cycle en juillet avec un cycle végétatif compris entre 125 jours et 140 jours. Ce choix exigeait l'émergence d'un nouveau type de producteur.

102 R D HIRSCH, op.cit p16

103I, N'DABALISHYE, op.cit, p74

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Déjà, à partir de 1973, la production de paddy atteignait 335.000 tonnes grâce a l'action intense de la Soderiz pour la riziculture irriguée. Cette action a remporté un vif succès et a hissé la production de 40% entre 1972 et 1974104. La politique de production a permit l'augmentation de la production du paddy. En effet, les investissements ont permis d'avoir des rendements élevés. L'option de riziculture irriguée s'est donc avérée efficace car elle se prêtait à la culture sur espace réduit mais bien rentable. Bien qu'elle soit appliquée, la culture du riz a été généralisée grâce à une nouvelle mode de production, c'est-à-dire le contrat de culture.

Photo n° 10 : riz sativa oryza en maturité

Source : Archive De Soderiz : Soderiz 6ans déjà, Edivoire, 1976, p 1

104 FAO : 1974, riz : Certains aspects des politiques de productions de commercialisation et prix ; p58

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