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L'histoire d'une société rizicole en Côte d'Ivoire: le cas de la société de développement de la riziculture ( soderiz ) 1970 - 1977

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par Lassina Songfolo YEO
Université Alassane Ouattara de Bouake - Côte d'Ivoire - Maà®trise d'histoire 2012
  

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II- ETAT DE LA QUESTION

La filière riz en Côte d'Ivoire, a fait l'objet de plusieurs études. Ouvrages et articles de revues abondent5. Cependant, concernant la Soderiz, cette institution n'a pas fait l'objet d'une étude spécifique assez poussée. Cependant dans le cadre de cette étude nous avons eu recours a des ouvrages qui sans être spécialisés font référence sur certains points à la Soderiz.

4 I, N'DABALISHYE : 1995, Agriculture vivrière ouest Africaine : cas de la Côte d'Ivoire, monographie, Bouaké Idessa, p 56

5 Ces différents articles de revues et ouvrages ont été écrites par des Historiens, des Sociologues, des Economistes des Géographes, des Botanistes et des Agronomes (cf. bibliographie).

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A ce titre nous pouvons citer le mémoire de fin de cycle de Koffi Kouassi6 dans lequel il fait une analyse approfondie sur les projets réalisés par la Soderiz. Ce document nous expose l'exécution du projet Yabra, une expérience tentée par la Soderiz afin de motiver les jeunes à pratiquer la riziculture. Dans ce travail de recherche l'auteur fait la lumière sur les aspects techniques de l'exécution du programme Soderiz. Il évoque dans ce sens la mise en valeur des espaces pour la riziculture. Il présente dans ce même ordre d'idée, l'aspect social du programme Soderiz à travers l'installation des jeunes paysans modernes dans les villages Soderiz et aussi la promotion du paysan avec un revenu élevé. Mais aucun lien n'est établi entre ces aspects techniques, sociaux et la transformation du paddy par la Soderiz.

Dans le cadre du volet socio économique de l'action de la Soderiz nous pouvons citer l'étude de Jean Pierre Dozon « Impasses et contradictions d'une société de développement : exemple de l'opération riziculture irriguée en côte d'ivoire »7. Dans cette étude, il met l'accent sur la création de nouveaux milieux sociaux ruraux et les rapports sociologiques créés lors de l'exécution du programme Soderiz. Il montre le désintéressement des populations autochtones détenteurs originelles du patrimoine foncier, notamment les bas fonds, à participer à la riziculture. Et cela contrairement au allochtones qui étaient disposés à mettre en valeur les bas fonds aménagés par la Soderiz. Cette situation de l'indifférence autochtone posait un problème de distribution massive de parcelle rizicole qui conduisait immanquablement à de futurs conflits entre les groupes. En un mot les rapports sociaux créés entre allochtone et autochtone lors de l'exécution du programme Soderiz, dans le centre ouest ivoirien constituent la préoccupation majeure de cet auteur. Malheureusement il ne produit aucune série statistique concernant la production rizicole de la

6 K, KOFFI : 1977, Installation des jeunes paysans modernes dans le projet Yabra, mémoire de fin de cycle de l'INSET, 48p

7 J, P DOZON : 1979, « Impasses et contradictions d'une société de développement : l'exemple de l'opération riziculture irriguée en Côte d'Ivoire » cahiers ORSTOM, série sciences Humaines, volume 16, n°1- 2, p 37 - 58

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Soderiz. En plus de cet article de Jean Pierre Dozon, notre choix s'est porté également sur (R D) Hirsch, qui dans son étude « le riz et les politiques rizicoles en Côte d'Ivoire 1960-1993 » 8, fait un bilan plus complet sur la politique rizicole adoptée par la Côte d'Ivoire depuis son accession à l'indépendance. Il met à nu les incohérences de la politique rizicole de l'Etat et ouvre une perspective pour les années à venir d'une libéralisation de la filière. Il analyse la gestion des sociétés qui ont eu à intervenir dans la filière riz notamment la Soderiz depuis 1960 à 1993. Son document comporte plusieurs tableaux, d'analyses, d'interprétations pertinente. Mais il parait trop sévère dans ses critiques ou du moins partisan. Quant à Kanvaly Diomandé dans son article, « Dévaluation et auto suffisance alimentaire : Le cas de la filière riz en Côte d'Ivoire »9, il relate l'impact de la dévaluation sur la politique rizicole ivoirienne. Il révèle que la Côte d'Ivoire a connu trois phases de politique rizicole. De 1960 à 1970 avec la Satmaci, de 1970 à 1977 avec la Soderiz et la période après la Soderiz. Cet article ne mentionne ni la politique rizicole coloniale ni la commercialisation du riz, produit par la Soderiz ; encore moins l'évolution de la production du paddy.

Concernant la transformation et la commercialisation du riz de la Soderiz, nous avons eu recours à Dominique Harre10. Elle met en lumière à travers sa thèse la méthode de transformation du riz par la Soderiz à travers les différentes rizeries mises en place. Elle fait mention dans son étude de la politique d'importation et l'organisation de la collecte du paddy dans le pays. Quand à Yayat D'Alepé Hubert dans son étude, « L'économie coloniale de transition de la Côte d'Ivoire, de 1893 à 1919 »11, il consacre un chapitre à la question du riz

8 R.D HIRSCH : 1993, le riz et les politiques rizicoles en Côte d'Ivoire 1960- 1993, Paris, caisse française de développement, p 72

9K, DIOMANDE : 1995, Dévaluation et auto suffisance alimentaire : Le cas de la filière riz en Côte d'Ivoire, extrait d'Afrika Spectrum n°32, CIRES, 77p.

10 D, HARRE : 1987, le système de commercialisation de riz en Côte d'Ivoire: le marché interne des produits agricoles support de la politique alimentaire, Thèse de Doctorat de 3è cycle, Paris I, 356p

11 Hubert Yayat D'ALEPE : 1973, Economie coloniale de transition de la Côte d'Ivoire, de 1893 à 1919, Thèse de Doctorat de 3e cycle, Paris, Université de Paris VII, 557 p

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pendant la colonisation. Il révèle ainsi que la culture du riz dans cette colonie a été diversifiée à partir de 1908. Le riz était commercialisé dans la colonie et le surplus était exporté vers la France. Le riz servait à nourrir les employés sur les chantiers de construction de la voie ferrée. Cette thèse montre que pendant l'ère coloniale, le riz demeurait une préoccupation du pouvoir colonial. Ce travail est bien de la période coloniale et ne concerne en aucun cas, la période 1970 ni n'aborde le sujet de la Soderiz. Brindoumi Atta Kouamé Jacob, dans son Mémoire de Maitrise « La production et le commerce des céréales de la Côte d'Ivoire de 1963 à 1995 », traite en général les céréales de la production à la commercialisation12. Ce document de 230 pages est divisé en trois parties. La première partie expose les facteurs de développement de la production et de la commercialisation. Brindoumi Atta Kouamé Jacob présente ensuite les grandes zones de production céréalières et les étapes franchies par cette filière entre 1963 et 1995. Dans la seconde partie, il étudie en profondeur le mode de commercialisation des céréales dans le pays. Du commerce extérieur des céréales à la commercialisation locale, il aborde la question des prix en insistant sur l'évolution de ceux-ci et les acteurs intervenant dans l'organisation de ce commerce. La troisième partie de son étude porte sur l'impact socio économique de la filière céréalière, sur les acteurs avant de montrer les bouleversements sociaux engendrés par cette activité. Cette étude est riche en information et nous fournit des tableaux et des cartes bien commentés. Mais elle reste étendue à toutes les céréales et ne traite spécifiquement du riz encore moins la Soderiz. D'où la généralisation des informations. Quant à Louis Berger, dans son rapport sur « la filière riz »13, il fait une analyse complète et générale de la filière riz en Côte d'Ivoire, de la production à la commercialisation. Il met un accent sur les atouts et les contraintes de la riziculture en faisant une perspective pour le développement de cette culture. Dans cet ouvrage, il consacre une partie à

12 A K J, BRINDOUMI : 2003, La production et le commerce des céréales de la Côte d'Ivoire de 1963 à 1995, Mémoire de Maitrise Histoire, Université de Bouaké, 230p

13 L, BERGER : 1988, Rapport final Etude de la filière riz, Abidjan, 194p

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l'étude économique de la filière riz en insistant sur la transformation du riz dans les rizeries. De tout ce qui précède l'étude de Louis Berger est d'une grande importance, mais elle est limitée dans le temps, dans la mesure où cette étude est beaucoup axée sur la période après la Soderiz, et n'étudie pas spécialement la Soderiz.

Au niveau du type de culture de riz et de l'espace privilégié pour cette culture, Nous avons eu recours au mémoire de maitrise d'Aude Meunier « La riziculture irriguée dans la zone dense de Korhogo (Nord de la Côte d'Ivoire) »14. Elle explique que la Soderiz avait opté pour un type de riziculture celle de la riziculture irriguée. Elle fait une analyse sur les avantages et l'impact de la riziculture irriguée sur le développement pendant la période Soderiz. Dans la même perspective N'Dabalishye, dans son ouvrage « Agriculture vivrière ouest Africaine à travers le cas de la Côte d'Ivoire » 15, met l'accent particulier sur le milieu physique privilégié par la Soderiz pour la réalisation de sa mission. Il nous informe que les dépressions humides sont très propices à la riziculture irriguée, espaces privilégié par la Soderiz pour son programme rizicole. Mais l'historique de la Soderiz ne figure nulle part dans ces différentes analyses. Toutes ces insuffisances observées dans ces différents articles et ouvrages, nous ont amené à pencher notre analyse sur des aspects non encore élucidé pour aborder dans le temps la question relative à la Soderiz et à la production du riz.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams