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L'histoire d'une société rizicole en Côte d'Ivoire: le cas de la société de développement de la riziculture ( soderiz ) 1970 - 1977

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par Lassina Songfolo YEO
Université Alassane Ouattara de Bouake - Côte d'Ivoire - Maà®trise d'histoire 2012
  

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2. L'action de la Société d'Assistance Technique et la Modernisation de l'Agriculture (Satmaci) 1963-1970

Après l'indépendance, le nouvel Etat ivoirien décide de poursuivre la politique rizicole que l'administration coloniale avait entamée. Il crée en 1959 un ministère de l'agriculture chargé de faire la promotion de toutes les cultures ; y compris celle du riz. En 1963, l'Etat confie la gestion de la production et la commercialisation du paddy à la Satmaci. Une section de la Satmaci chargée du riz fut créée en remplacement de la direction de l'agriculture. La Satmaci, dès sa création en 1958 avait pour rôle principal de promouvoir les cultures du café et

31 K, DIOMANDE, OP. Cit, p50

32 D, HARRE, op. Cit, p 58

33

du cacao. Le capital de l'entreprise était de 150 milliards, reparti entre l'Etat ivoirien 81,7%, la France 15% et le Crédit de Côte d'Ivoire 3,3%33.

Avec la création de la section riz, la politique de la Satmaci s'inscrivait désormais dans la nouvelle politique étatique de développement de la riziculture. La Satmaci devait être capable de réduire en quantité et en qualité les importations. Pour Brindoumi Atta Kouamé Jacob, « L'entrée de ce premier organisme de l'Etat dans la filière riz avait pour objet d'élargir les opérations de commercialisation et de procurer aux producteurs des débouchés plus sûrs et de stabiliser les prix »34. Son programme d'action consistait à réhabiliter, à conditionner et à distribuer les semences sélectionnées et améliorées aux paysans. Pour mieux exécuter son programme rizicole, la Satmaci à procédé à l'intensification de la riziculture, à travers le projet d'association de culture qui consistait a incité les planteurs de café et de cacao à pratiquer la riziculture simultanément avec les cultures d'exportations. La Satmaci mit à la disposition des paysans de l'engrais et les produits phytosanitaires35. Plusieurs actions furent posées par la Satmaci, dans le milieu paysan, pour le développement de la culture du riz. Déjà en 1964, elle mit en place une convention d'encadrement pour les différents producteurs. Cette convention était chargée d'assister techniquement les producteurs en leur apportant une assistance financière, par les crédits d'équipements agricoles.

Entre 1963 et 1967, les investissements dans la filière rizicole ont rapidement augmenté de 12% des investissements totaux dans l'agriculture en 1960 ils atteignirent 47% en 1966. Ces investissements de la Satmaci dans le secteur rizicole s'élevèrent à plus de 5 milliards de francs CFA36. Ainsi, un développement rapide de la production du riz fut constaté. La Satmaci avait axé

33 Ministère de l'économie, des finances et du plan, Perspectives décennales de développement économique, social et culturel 1960 - 1970, Abidjan, 1963, p 69

34 A K J, BRINDOUMI, op .cit, p 76

35 S, J, NIEMBA: 2000, Politique agricole vivrier en Afrique base du miracle économique en Côte d'Ivoire, Paris, Harmattan, p147

36 Rapport annuel Satmaci, 1967, opération riz p73

34

sa production rizicole sur la culture du riz pluvial. Selon Niemba Souga Jacques, « Ce type de culture était peu productif alors que les surfaces irriguées restaient largement sous utilisées »37. La Satmaci pour l'amélioration des variétés de riz a bénéficié du concours de l'Institut de Recherche Agronomique et Technique (IRAT). Cet institut a mis en place des procédées d'amélioration des techniques culturales. Pour cela, dès 1967, la Satmaci décida que chaque encadreur, réalise là où il réside, « une parcelle de démonstration »38 afin de créer par ce moyen un réseau de planteurs qui pourraient réaliser ces mêmes parcelles sur culture améliorée39. Cette action visait à améliorer le rendement de la production rizicole. Plusieurs thèmes essentiels de vulgarisation furent retenus à savoir le respect du calendrier cultural, l'utilisation de la fumure minérale et celle de semence convenable. A partir de cette même année, l'ensemble du pays fut couvert par l'encadrement rizicole de la Satmaci. Ce qui a permit de porter la production du paddy à 365.400 tonnes en 1968 et à 303.000 tonnes en 196940. Le tableau n°3 (p32), mentionne bien l'évolution de la production du paddy de 1963 à 1969. Cela témoigne, des efforts fournis par la Satmaci pour le développement de la culture du riz.

Par ses actions, la Satmaci alla jusqu'a garantir l'achat du paddy à un prix fixe. Cela est matérialisé par le décret du 16 décembre 1965 portant fixation des prix du paddy et du riz d'origine locale41. Ce prix était de 19 francs en 1968 et 20 francs en 1969. Le paddy acheté était par la suite transformé dans les cinq rizeries42 qu'elle possédait. La capacité d'usinage de ses rizeries était comprise entre 0,3 tonne par heure et 4 tonnes par heure. Par ailleurs, plus de 15 000 tonnes de riz furent produites par la Satmaci en 196843. Mais en 1969, la

37 S, J, NIEMBA, op. Cit, p 86

38 Ces parcelles de démonstrations servaient de parcelle d'expérience pour les encadreurs. Ils réalisaient toutes les expériences possibles et guidaient les paysans dans l'application des techniques culturales.

39 Rapport annuel Satmaci 1967, p 49 40Idem, p 27

41 JOCI 1965, p 1377

42 La Satmaci disposait de cinq rizeries qui étaient : Bouaké 4 tonnes par heure (t/h), Gagnoa 4t/h, Korhogo 4t/h, Man 2t/h, Bouna 0,3t/h

43 FAO : 1972, Commercialisation du riz, p 129

35

sécheresse a entrainé la chute du volume de production de paddy à 303 000 tonnes avant de connaitre une hausse pour atteindre 315 000 tonnes en 1970. Malgré les actions répétées de la Satmaci à travers l'opération riz, le pays n'a pas pu arrêter les importations de riz.

En 1963, la Côte d'Ivoire importait 56000 tonnes44. Ces importations prenaient de plus en plus d'ampleur avec 83000 tonnes de riz importées en 1969. Les importations devinrent un frein à la promotion et au développement de la riziculture. Pour faire face à ces difficultés, le président Félix Houphouët Boigny s'est particulièrement impliqué dans cette question.

Tableau n°3 : La production du paddy par la Satmaci 1963 - 1970

Années

1963

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

Production en Tonnes

219000

247000

250000

274000

344600

365400

303000

315000

Source : Ministère de l'agriculture, statistiques agricoles 1972, p 26

Graphique n°1 : Courbe d'évolution de la production du paddy par la Satmaci 1963 - 1970

400000 350000 300000 250000 200000 150000 100000

50000

0

 
 
 
 

Production Année

1 2 3 4 5 6 7 8

Source : Ministère de l'agriculture, statistiques agricoles 1972, p 26

44 Archive De la Soderiz (ADS) : rapport annuel 1972, p 15

36

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon