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Place publique: urbanité et morphologie ; étude comparative de deux places

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par Dorra BOUSSAADA
Institut supérieur des technologies de l'environnement de l'urbanisme et du batiment, Tunis - Diplôme national en urbanisme et aménagement 2011
  

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2-3- Produit social et d'appropriation de la place :

2-3-1- Rencontre et rassemblement :

Retrouver ses amis, rencontrer l'autre et partager le quotidien... sont des pratiques presqu'ordinaires dans la place Menzah6 et qui se font pour une durée relativement longue.

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Cette pratique regroupe plus la classe des adolescents et des jeunes qui viennent chaque jour pour se retrouver.

Figure 64: partage et rencontre dans la place

la place est pour autant le lieu de production de liens étroits, la présence des groupements concentrés est très remarquable avec des distances faibles entre les individus au moment où s'établit un réseau relationnel fort. Là, elle devient territoire où ses groupes s'identifient.

2-3-2- Travail :

Travailler dans la place était une pratique repérable et distincte, un jeune homme ambulant vient chaque jour vendre les légumes et les fruits. Ils se déplacent d'un coin à un autre à la recherche des clients.

Figure 65: un ambulant qui travaille dans la place

Cette même personne se rend fréquemment à l'intérieur de la place pour se reposer et regarder les passagers qui le connaissent, sans pour autant établir des relations étroites.

A celui-ci se rajoute une autre personne de référence dans la place monsieur "W" ; un jeune adolescent qui a pour pratique de faire les" percing" pour les adolescents qui fréquentent la place.

2-3-3- Graffiti d'aspect tribal et communautaire :

Les graffitis rencontrés au niveau de la place véhiculent un aspect de territorialité et d'appropriation de l'espace par différents groupes. En plus des

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Tags, il y a les logos qui dépassent l'ordre de simple écriture. Avec aérosol et marqueurs les usagers de la place ont signés leur présence dans le temps et dans l'espace.

Ce sont des marques déposés dans le lieu, les pseudonymes et sur-noms se rapportent à une population d'adolescents qui se rendent tous les jours dans la place.

Le type de graffiti dominant est le Throw-up ou le flop, qui est une forme intermédiare entre le tag et la fresque, de grands dessins de lettres exécutés rapidement et surtout sans soin particulier.

Les différentes typologies rencontrées assurent le processus de communication graphique demandé, permettant d'intéragir socialement d'abord avec l'espace urbain, en se marquant la présence et la possession du lieu du fait que le signe ait ici et maintenant. Ensuite avec la communauté en général par le message que véhicule en public indiquant l'appartenance et la possession du lieu.

Mais le plus surprenant et incontournable, c'est qu'en faisant attention nous pouvons retrouver ces graffeurs qui s'approprient réellement cet espace et en font référence !

Leur dialogue visuel possessif véhicule des relations entre les membres d'un réseau strict et fermé :

Figure 66: un espace approprié par les graffitis

En premier lieu, un réseau global du « quartier» Menzah6, posté sur une pierre "affiche", à l'entrée de la place. Une indication qui transmet un sentiment d'intrus pour tous ceux qui n'habitent pas dans le quartier ou même que cet

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espace appartient aux habitants et que ceux qui sont là habitent le quartier : une sorte de marque que se donnent les individus.

Ensuite l'échelle du lycée et de la classe, étant donné que les élèves se rendent en récréation dans la place.

A noter aussi que le lieu est approprié par les artistes hip-hop, les punks et les métals qui trouvent comme lieu de signature les marches de l'escalier pour se faire connaitre auprés du public.

De même, la place fut un lieu de vie et de développement de pratiques secretes et de réseau de jeunes "émos"16, qui trouvent dans la place un lieu pour leur rituel intime et sensoriel : la place fut pour eux un territoire approprié à défendre.

Figure 67: le groupe d'émos rencontré dans la place

Cette catégorie d'usagers utilisent les panneaux publicitaires existantes pour s'afficher et marquer leur présence et leur possession du lieu du fait de leur "exclusion" par la communauté.

Partout dans la place, ils se distinguent par les cheveux, les couleurs, les habits...ainsi que leurs pratiques intimes très distinguées (rapport d'homosexualité et références de prédateur animal).

Figure 68: intimité dans la place

Ces adolescents se retrouvent ici et essayent de développer leur « tribu »

à partir de relations qu'ils établissent : toujours en se référant à la place, ils

16 : L'émo est une catégorie de jeune mâle humain qui démontre une capacité fulgurante à s'enfiler des adolescents

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essayent d'accroitre leur nombre par des relations amoureuses. Ils font la connaissance avec l'autre sexe à travers le réseau internet et se donnent rendez-vous dans la place , et la scène commence !

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille