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Etude de l'exploitation et de la commercialisation des produits ligneux à  Bukavu (marché t.p./ industriel)en R.D.C.

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par André BALEZI MUKENGE
Institut supérieur pédagogique de Bukavu- RDC - Graduat en géographie 2010
  

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE(E.S.U)
INSTITUT SUPERIEUR PEDAGOGIQUE

I S P/ BUKAVU

B .P 854/BUKAVU

SECTION : SCIENCES EXACTES

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET GESTION DE L'ENVIRONNEMENT

Etude de l'exploitation et de la

commercialisation des produits ligneux à

Bukavu (Marché T.P./ Industriel)

Par BALEZI MUKENGE

Travail présenté en vue de l'obtention de Diplôme de Graduat en Géographie

Année académique 2009- 2010

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CHAPITRE 0. INTRODUCTION GENERALE

L'environnement est devenu une préoccupation majeure, non seulement des pays riches, mais aussi et surtout des pays pauvre. Aujourd'hui l'homme est considéré comme espèce vivante faisant partie d'un système de relation et d'inter-relation avec son milieu naturel. Il en résulte que l'action humaine a des effets directs ou indirects sur l'environnement. De ce fait, l'environnement est l'ensemble des facteurs qui influent sur le milieu ou dans lequel vit l'homme. Le terme environnement ne veux donc dire pollution ou atteinte au milieu naturel, mais l'ensemble des conditions naturelles et humaines qui agissent les unes sur les autres et qui caractérisent un milieu.

Bref, l'environnement est tout ce qui nous entoure, c'est-à-dire l'ensemble des éléments naturels et sociaux dans lesquels l'homme et les autres organismes vivent et d'où ils tirent leurs substances.

0.0. Choix et Intérêt du sujet

Le choix du sujet a été motivé par le fait que les problèmes de conservation de la nature et d'exploitation rationnelle des ressources naturelles semblent être négligés dans les milieux environnant la ville de Bukavu en particulier et dans la province du Sud-Kivu en général. A travers ce travail, nous voulons montrer comment se fait le déboisement au Sud-Kivu en général et à la périphérie de Bukavu en particulier, ainsi que la commercialisation des produits ligneux. Ce qui peut aider à arrêter des stratégies de protection dans ces milieux. L'intérêt de ce travail se justifie parce qu'il traite d'un point important dans la vie humaine, la déforestation étant l'un des facteurs qui sont à l'origine des problèmes environnementaux aujourd'hui.

0.1. Problématique et Hypothèse

0.1.1. Problématique

Depuis un temps, la forêt est de plus en plus détruite au point qu'elle recule constamment. La forêt couvre 25 % de la superficie nationale. En plus de sa fonction écologique de protection des équilibres climatiques et hydrologiques, s'ajoute les fonctions économiques et sociales (Baguma, 2005). L'homme qui devrait conserver son espace vital, doit promouvoir tout comportement susceptible de maintenir l'équilibre de l'écosystème.

En effet, les problèmes environnementaux de Bukavu sont liés au développement rapide de la ville depuis 1960. Les mauvaises conditions de vie des populations de Bukavu et son hinterland, sont à la base de l'exploitation anarchique

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de la forêt, avec comme conséquence, sa régression voire même le risque de sa disparition. La surexploitation des ressources végétales ainsi cadre de vie entrainent des incidences néfastes sur l'environnement et crée des situations de plus en plus inquiétants notamment : la diminution de certaines essences végétales, les perturbations climatiques (faible pluviosité et canicule observée ce dernier temps ; la prolifération des insectes et maladies).

Compte tenu de ce qui précède, certaines questions méritent d'être posées, notamment :

- Pourquoi le déboisement accéléré autour de la ville de Bukavu ?

- Qui en sont responsables ?

- Comment procèdent-ils pour détruire la forêt ?

- Quelle est la destination des produits ligneux obtenus après le déboisement et comment sont-ils transportés ?

- Ces produits ligneux permettent-ils de modifier le niveau de vie des populations de l'hinterland ?

0.1.2. Hypothèse du travail

L'hypothèse est une proposition à partir de laquelle on raisonne pour resoudre un problème, un théorème (Larousse, 1989).

L'hypothèse est aussi une proposition résultant d'une observation que l'on soumet au contrôle de l'expérience ou que l'on vérifie par déduction (Raymond Quivy, Van Compenhoudt, Manuel de recherche en sciences sociales ; éd. Dunod, France 1995, 287 pages).

Nous pensons que la commercialisation des produits ligneux à Bukavu est fonction d'un certain nombre de facteurs parmi lesquels nous citons :

- le déboisement anarchique dans l'hinterland de Bukavu ;

- la résolution des problèmes socio-économiques des populations rurales et urbaines ;

- la vente massive du bois et du charbon de bois à Bukavu ;

- la construction des maisons, construction des clôtures, des haies vives, des ponts,...

- la facilité de transport des produits ligneux.

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0.2. Etat de la question

Bien des chercheurs on abordé l'étude de la commercialisation des produits ligneux au Sud-Kivu sous des angles différents. Nous citons à titre illustratif quelques TFE et Mémoires ayant traité la question :

- Le système d'approvisionnement et d'écoulement des produis manufacturés au marché de Kadutu : cas du secteur commercial (Marie Birhacimana B. 2003).

- Approvisionnement de la ville de Bukavu en planches et en charbons de bois en provenance de Ninja, Kalonge et Bunyakiri, et ses conséquences sur l'environnement forestier. Kapepa Kisubi Barthélemie (2008).

- La commercialisation du bois dans la ville de Bukavu (Matondo Bitangila Bonhomme, 2006).

- La commercialisation du bois dans la ville de Bukavu et son impact sur l'environnement péri-urbain. Bisimwa Balekembaka (2006).

Face aux travaux réalisés antérieurement, notre travail revient à la remise en cause de différentes pressions que subissent les aires protégées de la République Démocratique du Congo. Qu'à cela ne tiennent, les dégats restent énormes et en dépit de tout, la ville de Bukavu a toujours besoin des produits ligneux qui lui sont fournis par les milieux ruraux qui l'environnent. Tant que des mesures propres à réduire l'impact prévisible de la consommation des produits ligneux sur l'environnement ne seront mises en place, le constat montre que l'exploitation continuera et la ville en aura davantage besoin.

0.3. Méthodologie du travail

0.3.1. La technique documentaire

Pendant notre période d'étude, nous sommes parvenus à lire différents documents en rapport avec la déforestation et les changements climatiques, mais également beaucoup d'autres écrits sur la commercialisation des produits ligneux dans la ville de Bukavu et son impact sur l'environnement.

- T.F.E et Mémoires

- Rapports de différents séminaires sur l'environnement, la déforestation et les changements climatiques (la désertification, ...).

- Les ouvrages en rapports avec l'environnement et les produits ligneux.

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0.3.2. La préparation du questionnaire et l'enquête sur le terrain

Ce travail scientifique (Travail de Fin d'Etudes) cherche à expliquer le pourquoi de l'exploitation et de la commercialisation, de la conservation des planches et de braise au Sud-Kivu en général et dans la ville de Bukavu en particulier. Nous avons constitué un questionnaire auquel les commerçants de produits ligneux devraient répondre en vue de fournir des données à traiter dans cette étude. Dans le marché T.P./ Industriel, nous avons recensé des catégories diverses de commerçants. Nous avons travaillé avec environ 50 vendeurs des planches et environ 50 vendeurs de braises comme échantillon soit 100 %.

0.3.3. La méthode descriptive

La méthode descriptive nous a permis de décrire les milieux faisant objet de notre étude surtout démographique et environnement.

· Pour comprendre le présent, il est nécessaire de recourir au passé. Il s'agit de chercher les relations ou les données qui ont été trouvées dans les années passées (faits passés) et les comparer avec celle d'aujourd'hui. Cette façon de faire étant purement historique et comparative, elle nous a permis de comprendre les causes de la surexploitation, mais aussi elle nous a aidé à saisir certains projets de conservation des ressources dans les années passées. Cette méthode nous a permis de comparer les quantités d'espèces exploitées dans le passé et celles qui sont exploitées à ces jours.

0.4. Subdivision du travail

Hormis l'introduction générale et la conclusion, notre travail intitulé « La commercialisation des produits ligneux dans la ville de Bukavu (cas du marché de T.P./ Industriel) », comprend schématiquement 3 chapitres.

- Le premier chapitre est intitulé : Présentation du milieu d'Etude (la situation géographique, la division administrative, la topographie, ...).

- Le deuxième chapitre s'intéressera à l'Exploitation du bois en milieu rural (cas du territoire de Kalehe (Bunyakiri).

- Le troisième chapitre traite des produits ligneux et des vendeurs de ces produits au marché T.P./ Industriel.

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0.5. Difficultés rencontrées

Lors de la descente sur le terrain, nous nous sommes hertés à un certain nombre de problèmes parmi lesquels nous citons :

> L'insuffisance des données due aux difficultés financières et suite aux caprices des exploitants du bois.

> Certains chefs des dépôts nous considéraient comme des agents des services techniques de l'Etat et pensaient que notre présence les exposerait à la paie des taxes.

> D'autres vendeurs espéraient recevoir une aide pécuniaire de notre part. toutefois, ils étaient déçus d'apprendre que nous étions des chercheurs et ne voulaient plus coopérer avec nous.

> La disponibilité des dirigeants du marché et report de la question ont également constitué un obstacle à l'évolution parfaite de notre travail.

Un travail comme le notre ne prétend pas être exhaustif. En effet, les difficultés de recherche et le temps nous imparti nous ont obligés de nous limiter aux points traités dans cette étude.

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CHAPITRE 1. LE MILIEU D'ETUDE

1.1. Présentation Monographique de la ville de Bukavu

1.1.1. Situation Géographique et aspects physiques

1.1.1.1. Situation géographique

La ville de Bukavu se trouve à l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC), dans la région du Sud-Kivu dont elle est le chef-lieu. Appelée Constermanoville dans le temps, la ville de Bukavu 1614 m d'altitude et est ainsi la ville la plus élevée de la RDC. Ses coordonnées géographiques sont 2°30' latitude sud et 23° 51' longitude Est, ville située à l'extrémité sud du Lac Kivu. Elle est limitée au Nord par le Lac Kivu, à l'Est par le biais de la Ruzizi qui la sépare de Cyangugu qui est une préfecture Rwandaise (voir figure 1).

Figure 1. La ville de Bukavu

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1.1.1.2. Relief et Topographie

L'originalité morphologique de la région de Bukavu et ses environ, est le résultat du volcanisme, de la différenciation lithologique, de la tectonique et des mouvements de masse.

Dans une communication faite lors du séminaire sur l'érosion en 1984, K. Grzybowski (1984) a distingué quatre unités orographiques aux superficies fortes inégales et disposées en marches d'escalier descendant vers le Lac Kivu.

> Les hauts plateaux du mont Mbogwe (au Sud et à l'Ouest) d'altitude supérieure à 2000 m descendant vers le Nord et l'Est par plusieurs replats étagés d'escarpements de faille à pentes très raides.

> Les bas plateaux d'Ibanda, Panzi et Bagira (1560-1638) entaillés par les cours d'eau, affluents de la Ruzizi et du lac.

> Le littoral du Lac Kivu, une bande étroite dont le niveau moyen est de 1460 m (niveau du lac).

> La vallée de la Ruzizi, une gorge profonde d'environ 100 m (voire plus vers l'aval) et à versants raides.

Le relief de la région est donc caractérisé par de très fortes pentes qui sont le résultat de la tectonique, c'est-à-dire de la formation du « Western rift valley ». Leur valeur moyenne d'après les calculs faits par R. Ruvega (1976) est de 27 % ou 15° 7', ce qui est favorable au déclenchement de l'érosion.

1.1.1.3. Approche climatique

La ville de Bukavu et ses environ connaissent un climat tropical humide à courte saison sèche, mais cette dernière décennie, cette saison est prolongée jusqu'à 3 à 4 mois. Par contre, ce climat est modéré par l'altitude (1500 m à 2000 m) avec de fortes pluviosités et la température dépasse rarement 20° c ; elle varie souvent entre 18° et 20°. Cette modération s'explique aussi par les influences géographiques qui s'observent dans la ville (lac, montagnes, parcs de Kahuzi-Biega et Itombwe).

Selon Anne Marie B. (2005), la pluviométrie dans la ville de Bukavu présente deux saisons dont la saison des pluies dépasse parfois 8 mois, c'est-à-dire qu'elle va parfois de Septembre jusqu'en mai, et la saison sèche qui va de Juin en Août dont près de 3 mois. Un tel climat est du type Awz (tropical à long hivernage) selon la classification de Koppen.

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Tableau 1. Pluie de la station de Bukavu 2° 454' latitude sud

Mois

J

F

M

A

M

J

Jt

At

S

O

N

D

Total

20.2

20.0

17.8

19.5

20.0

19.9

22.9

20.6

20.8

24.4

19.8

19.5

20.45

Pmm

128.5

144.8

168.8

142.1

82.0

27.7

13.9

40.8

109.5

134

176.5

153.2

1321.8

Ce climat est caractérisé par : T.M.A : 20,45 ° c

Précipitation irrégulières de 1321, 8 m par an avec deux saisons dont la plus longue est celle de la saison des pluies qui va de septembre jusqu'en Mai, et la plus courte correspond à la saison sèche qui va de juin en Août. L'amplitude thermique annuelle de ce climat est de 4,9° inférieure à 5° c.

1.1.1.3. Sol et Sous-sol

La ville de Bukavu comprend presqu'entièrement des sols volcaniques argileux de couleur rouge et résulte de l'altération des basaltes donnant naissance aux argiles et aux roches apparentées. Les argiles vérifiées un peu partout dans les sols de Bukavu, montrent une épaisseur de 2 à 3 m ; elles servent aussi de ciment aux graviers des basaltes (Ferh, 1982, inédit).

1.1.1.4. Végétation

L'humidité abondante et presque permanente dans les sols volcaniques bien drainés, appelle tout naturellement une végétation forestière abondante. Mais, la population galopante, renforcée par la pression sociale exercée par l'extension anarchique des quartiers périphériques de la ville, ne permet jamais la réinstallation de la forêt. Il est à observer que Bukavu est sursaturée à telle enseigne que la végétation dans la ville a presque perdu sa verdure. Cela s'explique suite à l'augmentation de la population et de l'occupation des terres qui sont impropres au lotissement. Tous les terroirs de plus une de 25 à 45 % de pente sont considérés les lieux d'habitation, tel est le cas de notre bassin versant.

Bukavu n'a plus une végétation particulière sauf que des arbustes il y en a sur certains recoins protégés encore. Des efforts et essaies maintiennent encore quelques arbres débout : arbres ornementaux le long des avenues et dans certaines parcelles, arbres forestiers, des jardins fleurissent et de fois quelques cultures vivrières.

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1.1.1.5. Hydrographie

Tenant compte de la topographie et du système de pentes topographie et du système de pentes, tous les cours d'eau jouent un rôle dans l'exécution des eaux fluviales et eaux usées. C'est pourquoi les débits des rivières de Bukavu augmentent très sensiblement pendant la période pluvieuse.

En commune de Kadutu, l'hydrographie est constituée par la rivière Kawa qui sépare Kadutu d'Ibanda et ses affluents (Kahushu, Kabuye, Funu, ...). En commune de Bagira,les principaux cours d'eau sont Wesha séparant Bagira de Kadutu, Bwindi et Nyakaliba.

1.1.1.6. Situation politico-administrative et démographique

a) Situation administrative

La ville de Bukavu, le chef-lieu de la province du Sud-Kivu, est dirigée par un maire de la ville secondé par un maire adjoint. Elle comporte trois communes urbaines qui sont des entités administratives décentralisées, à savoir : Bagira, Ibanda et Kadutu. Chaque commune est dirigée par un bourgmestre secondé par un bourgmestre adjoint. La commune est subdivisée en quartiers, les quartiers en cellules et les cellules en avenues.

Tableau n° 2. Subdivision administrative de Bukavu

Communes

Qartiers

Cellules

 

I. Nyakavogo

1. Fariala 2. Potopoto 3. Chinyamizizi

 

II. Lumumba

4. Kajangu 5. Botozo

Bagira

III. Kasha

6. Mulambula 7. Chikera 8. Chikonyi

 
 

9. Kaneshe 10. Chiriri 11.Mulwa 12. Chahi

 

IV. Mosala

13. Garhunva 14. Buholo

 

V. Nyamugo

15. Funu 16. Utu 17. Lomami

 

VI. Cimpunda

10. Byasi 19. Ulindi

Kadutu

VII. Kasali

20. Rukumbuka 21. Elila

 

VIII. Nkafu

22. Nkafu 23. Sake

 

IX. Nyakaliba

24. Nyakariba 25. Nyamulagira

 

X. Kajangu

26. Busoke

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XI. Ndendere

27. Nyamoma 28. Ruzizi 29. Maniema 30. Nyawera 36. Muhumba

Ibanda

XII. Nyalukemba

31. Muhungu 32. Nguba 33. Major Vangu

 

XIII. Panzi

35. Mulengezi 37. Kazaroho 34. Bizimana

 

b) Démographie

La ville de Bukavu connaît ces dernières années, une explosion démographique très rapide due surtout à l'exode rural provoqué par l'insécurité en milieux ruraux, liée aux guerres dites de libération et ç la présence des bandes armées nationales et étrangères.

Cependant, bien avant l'avènement des réfugiés rwandais, l'exode rural avait été à la base de l'érection de nouveaux lotissements. Ils ont favorisé ainsi le développement des constructions anarchiques dans de nouveaux quartiers (bidonvilles) surtout à Ibanda et à Kadutu. Comme la ville de Bukavu a été érigée sur le territoire des Bashi, on comprend aisément que ceux-ci sont plus nombreux que les habitants appartenant à d'autres tribus et ethnies à savoir Bahavu,les Barega, les Bavira, les Bafuliro, ... et ceux venant d'autres territoires ou provinces. La ville de Bukavu héberge une population en croissance rapide. Elle est de 48269 habitants en 1960 à 395931 habitants en 2002. Soit une augmentation de 347662 habitants en 42 ans.

Communes

Hommes

Femmes

Garçons

Filles

Total

Superficie

Densité

Bagira

30002

32803

49213

50990

163008

37,60

43 Hab.

Ibanda

48323

52943

64355

75097

240718

12,50

192 Hab.

Kadutu

57360

57925

73741

74449

263475

10,00

263 Hab.

Total

135685

143671

187309

200536

667201

60,10

111 Hab ;

 

Source : INS

c) La ville de Bukavu connait une densité de plus en plus forte, ce qui se traduit par des constructions anarchiques que l'on observe dans les nouveaux lotissements surtout en commune d'Ibanda. Les parcelles industrielles et les espaces jadis jalousement conservées sont morcelés et abritent des constructions.

Si dans certains quartiers on construit en matériaux durables (le cas de Ndendere), dans d'autres cependant, ce sont des maisons en matériaux semi-durables qui y poussent (cas de Panzi). C'est pourquoi les densités sont fortement élevées dans ces coins. Les

En revanches, de petits jardins sont aménagés et les gens n'ont vraisemblablement pas de champs à cause de la forte densité.

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maisons sont pour la plupart construites en planches et d'autres tout simplement en briques à Panzi, Mulengeza et Nguba. Les problèmes de distribution d'eau et d'électricité s'y posent sérieusement. Les conditions d'hygiène et d'évacuation des eaux et matières usées, constituent un sérieux problème de salubrité dans ce quartier.

1.1.1.7. Situation économique

A) Commerce et Industrie

A Bukavu, le commerce s'effectue plus dans le secteur informel. Outre les magasins, boutiques et les alimentations, les principales transactions commerciales se font au grand marché de Kadutu et dans les petits marchés communaux appelés « Limanga ou Kasoko ». Les transactions commerciales s'étendent en déhors de la ville de Bukavu, les marché de Mudaka et Katana (dans le territoire de Kabare) Mugogo et Munya (dans Walungu), et même plus loin à Uvira et à Cyangugu (Rwanda). Les meilleurs marchés se trouvent en commune d'Ibanda. Les matières précieuses occupent une certaine place dans les transactions commerciales de Bukavu (comptoirs d'achat d'or, de cassitérite et de coltan).

La ville de Bukavu étant touristiques, elle regorge d'hôtels de luxe et plusieurs auberges. Des industries ou usines comme BRALIMA, PHARMAKINA, SOKIPLAST à titre d'exemple, et tant d'autres des produits alimentaires (boulangeries, boucheries, limonaderies). L'artisanat occupe une bonne place de l'industrie manufacturière du cadre informel. Les institutions financières sont en vieillesse aujourd'hui à cause des guerres. Quelques banques ont reouvert leurs portes : (BIAC) et beaucoup de COOPEC (MECREBU, COOPEC IMARA, COOPEC NYAWERA,...).

B) Agriculture et Elevage

Malgré l'interdiction de l'agriculture dans la ville de Bukavu, elle est pratiquée de façon anarchique et dispersée sur toute l'étendue de la ville sans un moindre respect des normes urbanistiques. Ce qui y facilite l'érosion provoquant des dégats considérables sur les populations et l'environnement.

De même, l'élevage du gros bétail est interdit dans la ville de Bukavu, mais la mesure n'est plus respectée. Par-ci par-là on constate la divagation des bêtes.

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CHAPITRE 2. EXPLOITATION DES PRODUITS LIGNEUX A BUNYAKIRI (TERRITOIRE DE KALEHE)

2.1. Présentation du milieu

2.1.1. Situation géographique

Le territoire de Kalehe a été crée par l'arrêté royal de 28 mai 1917 sur l'organisation territoriale de la colonie en ce qui concerne le district du Kivu, tel que modifié par l'ordonnance-loi de l'administration générale n°91/452 du 25 Décembre 1950. Il est nécessaire de dire ici que le territoire n'a pas continué à garder ses limites géographiques conformément aux dispositions de l'ordonnance-loi n° 68/12 du 11 Janvier 1958, suite à la création du territoire d'Idjwi en 1974. Depuis lors, sa superficie est de 4082,85 km2 et est limité :

- au Sud par le territoire de Kabare

- à l'Est par le Lac Kivu

- à l'Ouest par la rivière Nyabarongo

- au Nord par les territoires de Walikale et de Shabunda

2.1.2. Etude physique

Le territoire de Kalehe jouit d'un relief de montagne avec une altitude de 1000 à 2000 m. il connaît une alternance d'une saison sèche qui s'étant sur 4 mois qui va de fin Mai à Septembre, et d'une saison de pluie plus longue que la saison sèche. La saison de pluie va d'octobre à la fin du mois de Mai (Franklin Bulonvu, 2006). Ce territoire est situé au bord du Lac Kivu qui est logé dans le grand fossé tectonique, il présente un relief montagneux et un sol dans l'ensemble argileux et très fertile. Vers le Sud, le sol est argileux et n'est pas fertile, alors que le reste du territoire est fertile. La végétation dominante est la forêt dense submontagnarde, forêt de bambous et d'arbustes. En dehors de cette végétation, la savane herbeuse se localise au bord du lac.

Notre travail s'est effectué dans le territoire de Kalehe, précisément à Bunyakiri qui se situe sur l'axe routier Bukavu-Kisangani à 77 km de la ville de Bukavu dans la province du Sud-Kivu et est situé à 28° 45' 54» et 28° 52' 18» longitude Est et 1°-2° 20' 42» latitude Sud.

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2.1.3. Division administrative de Bunyakiri (voir carte en annexes)

Bunyakiri a comme chef-lieu Bunyakiri, nom de la colline sur laquelle était situé le poste de l'Etat de Bunyakiri créé en Juillet 1934 et dont la première direction administrative fut confiée à l'administrateur assistant BRAV. Le milieu est réparti en plusieurs groupements sur une superficie de 3572 km2. Les différentes localités et leurs chef-lieu sont présentés dans le tableau n°4.

Tableau 4. Répartition de l'entité administrative de Bunyakiri

Localités

Chef-lieu

Superficie (Km2)

Buloho

Maibano

547

Kalima

Kambegeti

1168

Mubugu

Tshigoma

744

Kalonge

Fendula

604

Ziralo

Tushunguti

508

Total

5

3571

Source : Franklin Bulonvu (2006)

Il ressort du tableau 4 que la collectivité de Kalima est la plus étendue que d'autres avec une superficie de 1168 km 2 suivie de Mubugu (744 km2), de Kalonge avec 604 km2, de Buloho avec 547 km2 et de Ziralo avec 508 km2.

2.1.4. Situation économique

L'économie de Bunyakiri est fondée sur l'agriculture, l'élevage, l'exploitation artisanale des minerais, l'exploitation forestière et en faible proportion de la pisciculture. L'agriculture se fait à l'aide des houes et machettes. En pratique, cette agriculture se fait en brûlant les étendues à cultiver. Les produits viviers qu'on y trouve sont : le manioc, le maïs, les haricots, l'arachide, ...

2.2. Milieu humain

La répartition des populations autour du Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB) semble être en relation avec cinq facteurs qui sont : le réseau routier, l'altitude, le sol, la végétation et le gibier.

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C'est ainsi que l'on remarque une densité de population particulièrement élevée sur des sols des cendres volcaniques très fertiles couverts d'une végétation de savane facile à défricher et situés à une altitude permettant une grande diversité agricole. Mais suite à cette explosion démographique, les terres arables ne peuvent pas satisfaire les besoins primaires, d'où la pauvreté s'installe à Bunyakiri.

2.2.1. Interaction Homme-flore et Homme-faune

L'homme est sans doute l'agent de transformation le plus puissant de l'écosystème. Sur la partie Est du PNKB reliée a l'Ouest par un couloir situé sur le territoire du peuple « Shi », on y pratique l'agriculture et la chasse pour la subsistance.

Jusqu'en 1975, le PNKB ne connaissait pas d'emprise humaine. C'est après cette année que suite aux habitations villageoises englouties par l'extension du PNKB que le problème des conflits fonciers s'est manifesté par la recherche du bois pour diverses causes, la quite des espaces arables et pâturages, le braconnage des gorilles, des éléphants et l'exploitation minière, ... Ce qui a occasionné divers conflits entre les gestionnaires du PNKB et les populations périphériques de Kalongue, Ninja, Bitale et Bunyakiri, convaincues que la réaction du PNKB n'a aucun avantage et que bien au contraire, elle aliène leur droit fondamental d'accès aux ressources naturelles dont elles jouissaient pleinement. Ceci conduit à l'opposition contre toute initiative, suite à l'exploitation unilatérale de leur patrimoine ancestral CS : Conférence National Souveraine, 1992. Rapport Finale de la Commission Energie.

2.2.2. Exploitation méchante des ressources naturelles autour comme à l'intérieur du PNKB

L'exploitation de ressources naturelles ne se limite pas seulement à l'occupation du couloir par des fermiers, mais aussi à l'exploitation des ressources par des personnes en quête des terres arables, minérales, trophées d'animaux, etc. L'abattage d'arbres, la carbonisation, le sciage des planches et la prolifération des carrières minières sont devenus de grandes activités auxquelles s'adonnent certaines personnes souvent en complicité avec certains voisins du parc. Aujourd'hui, la grande partie du parc est sérieusement menacée ; les activités destructrices y progressent dans tous les sens.

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3.3. Situation du bois dans la zone périphérique du PNKB

La période 1980 à 1998 et par la suite, s'est caractérisée par une exploitation massive et incontrôlée des boisements et des réserves forestières. Jusqu'aux années 80, les paysans se procuraient leurs combustibles dans ces réserves par la coupe des branches, brindilles et écorces des arbres. Cette période de 1980 à 1998 a vu l'apparition des pratiques consistant en des coupes à blanc pour le sciage des planches, la production du charbon de bois et la briqueterie avec un pic en 1986.

L'arrivée massive des réfugiés rwandais dès 1994 a été le moment critique ou une destruction à grande à grande échelle des boisements a été opérée. Les boisements individuels étaient rares dans la zone tampon, les populations se livrant à la recherche du bois de chauffe et de construction dans le PNKB.

2.4. Circuit d'exploitation forestière à Bunyakiri 2.4.1. Généralités

En général certains exploitants ont une très faible influence sur la façon dont les employés coupent leur bois. Quand besoin d'argent il y en a, les exploitants moyens vendent les arbres sur pied pour un prix global et laissant les acheteurs couper comme bon leur semble. Souvent, ces derniers coupent à blanc, suppriment en-même temps les autres arbres qui ne sont pas parvenus à maturité. Ils anéantissent la régénération et fréquemment, la surface si exploitée à blanc est dévastée par un incendie. Il s'en suit d'importantes pertes en qualité et quantité. La forêt ne produit plus qu'une faible quantité et qualité en valeur de ce qu'elle devrait fournir. Ce qui conduit au déboisement systématique, en trainant le lessivage des terres arables sans portion bénéfique en faveur des exploitants forestiers. Pourtant si eux-mêmes supportaient le coût d'exploitation en vendant les produits à l'usine, ils obtiendraient deux ou trois fois plus d'argent qu'en vendant sur pied leurs arbres.

2.4.2. Intervention de l'Etat dans le circuit d'exploitation forestière

Pour des raisons économiques, écologiques et naturelles ; l'Etat devrait l'entreprendre l'exploitation forestière. Le client doit se conformer au sujet des lois locales qui peuvent s'appliquer à son égard. En RDC, le ministère de

17

l'environnement et de la conservation de la nature délivre aux exploitants forestiers un permis spécial de coupe du bois sous l'avis du chef de bureau régional. Ce permis est aussi valable pour transporter en camion les produits forestiers sur routes publiques même si lesdits produits proviennent de sa propriété.

Dans la plupart des zones forestières, cette formalité n'est pas remplie avec toute sa rigueur ca quiconque exploite sur sa propriété, confond celle-ci avec son travail habituel en ce qui touche la cotisation d'assurances. Actuellement, on assiste à une exploitation purement illicite. Ce service de contrôle n'arrive plus exactement à vérifier les limites de chaque propriété en vue d'éviter tout délit d'outrepasse. Cette situation se justifie par les données statistiques de l'exercice 2008 de la division de l'environnement et conservation de la nature du Sud-Kivu, comptant 25 exploitants forestiers titulaires de permis de coupe du bois sur 88 détenants des licences de commercialisation de bois.

A) Condition de l'octroi de permis de coupe du bois

Selon la Division Provinciale de l'Environnement, pour avoir accéder à l'octroi

de permis de coupe de bois, il faut être en possession de :

> un croquis à l'échelle de 1/20.000 e (coupe de bois) ;

> un croquis à l'échelle de 1/20.000 e (carte de la zone) ;

> inventaires des essences forestières (1ère, 2ème, 3ème qualité) par l'agent ou

technicien de l'environnement ;

> inventaires des matières d'exploitation ;

> nombre d'hectares demandés par an.

Il faut noter toutefois posséder un document relatif contresigné par le chef de Bureau

de l'environnement régional et enfin par le gouverneur de province.

B) Matériels spécifiques ou non spécialisés d'exploitation

Un grand nombre de matériels utilisés pour l'exploitation agricole, peut être aussi employé pour celle du bois notamment des matériels peu coûteux. L'exploitation forestière à Bunyakiri étant manuelle, les exploitants se servent du matériel suivant :

18

1. la hache : engin manuel que les bûcherons adoptent comme outil de base. On l'utilise pour couper les petits et les gros arbres, la broussaille de façon à dégager un espace où l'on pourra travailler en sécurité. Pour l'abattage, elle sert à découper l'entraille. C'est le meilleur outil qui soit pour la plus grande de ce travail.

2. Scie à main et scie à long : ces scies sont très utilisées à Bunyakiri dans l'exploitation forestière dans tout chantier que l'exploitant peut organiser.

3. Scie tronçonneuse manuelle (Likoki) : outil pratiquement indispensable utilisé pour couper les grands arbres.

4. Machette ou coupe-coupe : outil de base pour dégager l'espace où on devra travailler.

5. Limes ronde et triangulaire : utilisées pour affûter les outils nécessiteux pour maintenir la puissance, on excitant l'usure rapide et enfin permettre à ces derniers de couper vite le bois.

6. Casques et chaussures de protection (botte) : bien qu'elles soient indispensables aux travailleurs de forêt, elles sont susceptibles de protéger le travailleur contre certaines blessures sérieuses aux jambes (botte) et à la tête (sciure).

7. Ficelle : une corde mince utilisée pour tracer des lignes joignant le traçage au crayon les deux extrémités de la grume. Ce qui permet de déterminer les lignes de passage de scie et de l'épaisseur, le nombre de planches contenues dans une grume.

8. Mètre pliant : pour déterminer la longueur, le diamètre et les différentes dimensions des planches voulues.

9. Fil à plomb : pour déterminer la verticalité.

10. Pince : outil utilisé pour maintenir les dents coupantes de la scie dans la position normale en dégauchissant si nécessaire.

A ces matériels cités ci-haut, nous pouvons ajouter :

11. Un crayon : matière colorante enfoncée dans une tige pour écrire.

12. Autres : Bêches, pioches, houes, tridents,...

19

2.4.3. Du transport des produits ligneux à Bunyakiri

Braises et planches viennent de plusieurs coins de la zone d'exploitation (Bunyakiri). Il s'agit notamment des flancs de colline, des sommets, des vallées, dans des marais. Dans ce circuit, le portage est la seule possibilité de vaincre la distance. Pour minimiser le coût de transport de la forêt au lieu d'embarquement, les exploitants se tracent des points dans la forêt pour faciliter l'évacuation des planches du bas fond au milieu bien dégagé.

Les transporteurs mettent une à deux heures de marche en brousse avant d'atteindre la route et sont payés selon la distance. Plus la distance est longue, plus le transport est cher. La route Bukavu-Bunyakiri-Kalonge comme lieu de provenance d'un nombre non négligeable de produits ligneux, est sanieuse et boueuse donc en mauvais état (pont mal aménagés, érosions, stagnation des eaux de pluies). Son entretien pose les problèmes ci-après :

6. manque de collaboration entre les autorités du PNKB et les exploitants forestiers. Ceci s'explique par le refus de coupe des sticks pour la réparation des ponts ;

6. insuffisance du personnel dû à un maigre salaire ;

6. inadéquation du matériel de travail ;

6. manque de bonne volonté des exploitants forestiers dans l'encadrement des cantonniers ;

6. les cantonniers sont éloignés du lieu de travail (en moyenne 15 km).

L'action d'entretien menée par la Pharmakina est restée vaine et connaît les mêmes difficultés que celles que mènent les exploitants forestiers. L'état lamentable de la route (Kalonge-Bitale-Grand-route Bunyakiri-Bukavu) qui ne peut supporter qu'un camion de 10 tonnes, influe sur les frais de location. Après stockage, les operateurs économiques de Bunyakiri d'autre part viennent demander des emprunts avec taux d'intérêt auprès des acheteurs-vendeurs à Bukavu. Cet argent emprunté sert des fois de location des véhicules pour le transport des planches déjà stockés. Ces frais de location diffèrent selon le lieu d'embarcation sur Bunyakiri :

- Bitale : 480$ pour le transport de 210 planches.

- Bunyakiri centre : 430$ pour le transport de 210 planches.

Avant d'entreprendre une certaine coupe, ces exploitants ne cherchent pas à savoir ce qui est demandé sur le marché local ou étranger : à quel prix on achète les

20

divers produits, quelles sont leurs spécifications. Plusieurs d'entre eux coupent du bois sans être renseignés.

2.4.4. Dimension des planches de Bunyakiri

Tableau 5. Dimension recommandées

Nomination

Dimensions

Nombre des planches par m3

Planches Panneaux

450 cm x 30 cm x 4cm

19

 

450 cm x 30 cm x 5cm

15

 

450 cm x 25 cm x 5cm

18

 

450 cm x 18 cm x 8cm

15

 

450 cm x 15 cm x 7cm

21

Chevrons

450 cm x 7cm x 7cm

45

Source : Rapport de la scierie mécanique diocésaine de Bukavu (2009) Tableau 6. Dimension des planches de Bunyakiri réduites

Nomination

Dimensions

Nombre des planches par m3

 

420 cm x 27 cm x 3,5cm

27

 

420 cm x 27 cm x 4cm

22

 

420 cm x 22 cm x 4cm

27

Planches Madriers

420 cm x 16 cm x 7cm

21

 

420 cm x 13 cm x 6cm

30

Chevrons

420 cm x 6 cm x 6cm

 

Source : Dépôt des planches à Bukavu, Quartier Industriel

Actuellement, les scieurs réduisent les dimensions des planches pour de raisons ci-après :

- faciliter le transport des planches du lieu de production au lieu d'embarcation ; - minimiser les coûts et maximiser le profit en offrant des planches de petites dimensions ;

Cette pratique entraîne des conséquences suivantes :

21

- production élevée des planches ;

- sous estimation des planches affectées sur le marché à Bukavu ;

- baisse des prix de ces planches à Bukavu ;

- consommation d'un plus grand nombre de planches par les menuisiers

2.5. Autres zones d'exploitation forestière à la périphérie

Les produits ligneux que la ville de Bukavu utilise pour répondre aux besoins de sa population ne proviennent pas seulement de Bunyaki, mais viennent aussi d'autres entités rurales autour de Bukavu.

2.5.1. La zone de Kabare

La zone de Kabare joit d'un climat tropical tempéré par son altitude. Ce qui lui permet d'être recouverte par une forêt de montagne comme la plupart des régions de Bushi. Les densités humaines ont fait disparaître cette forêt primaire. On y rencontre actuellement quelques espèces ligneuses diverses : Grevillea robusta, Cyprès, Eucalyptus et autres essences.

2.5.2. La zone de Walungu

Cette zone n'est pas de moindre considération en production ligneuse d'autant plus qu'elle intervient dans la fourniture de ces produits dans la ville de Bukavu. A Walungu l'usine IRABATA travaille les essences ligneuses et fournit des planches sur commande aux vadeurs des planches du marché T.P./ Industriel.

2.5.3. La zone de Kaziba

La collectivité de Kaziba ne compte pas de forêt, mais l'on y trouve des boisements. Ce qui fait que la production des planches ou braises est faible. La sylviculture des espèces comme Cyprès, Grevillea robusta et Eucalyptus y est pratiquée.

2.5.4. La zone de Kalonge

Véritable zone de production et d'alimentation de la ville de Bukavu en produits ligneux (planches, braises, sticks de bois).

2.6. Impact de l'exploitation forestière sur la population de Bunyakiri

2.6.1. Impact écologique

L'exploitation forestière à Bunyakiri s'est transformée en déforestation excessive non suivie de reboisement. La forêt actuellement est très éloignée de la population et les problèmes de bois de chauffe et des sticks de construction se posent sur toute l'étendu de Bunyakiri. Pour construire, les populations font recours

22

aux plantations laissées par les colons, mais supervisées par les autochtones congolais. A ceci s'ajoute une perturbation saisonnière. A Bunyakiri, la saison sèche commence actuellement au mois de Mai jusqu'à la fin Août et parfois elle se prolonge jusqu'en Octobre. Pourtant cette saison sèche n'avait qu'une durée de deux mois tout au plus (Juillet et Août). Cette perturbation est aussi constatée dans la partie forestière et même dans la forêt du PNKB.

2.6.2. Impact social

La grande partie de la population adulte et active s'occupe des travaux champêtres et l'exploitation forestière. Certains hommes ont presque abandonné leurs familles. Ils restent trois semaines dans la forêt entrain de scier et ne font qu'une semaine par mois en famille. Ce qui dénote d'une certaine fuite de responsabilité des adultes qui confient l'éducation des enfants aux femmes.

L'acquisition de terrain par les éleveurs qui fournissent la viande et le lait à la population de Bunyakiri a contribué aussi à la déforestation. Tout en aménageant leurs terrains, les acquéreurs font l'abattre et scier les arbres. Au fur et à mesure que le déboisement croît, l'exploitation agricole augmente. La chasse n'existe presque plus car la forêt à disparu. L'exploitation des planches et l'insécurité ont fait que de nombreux jeunes préfèrent s'installer en ville après avoir eu un peu d'argent sur la vente des planches. Malgré l'exploitation forestière à Bunyakiri, les maisons en planches sont presque inexistantes.

2.6.3. Impact Economique

Le peu d'aménagement pratiqué sur la route Bunyakiri-Bukavu pour l'exploitation forestière permet aussi à la population de Bunyakiri d'être en contact avec la ville de Bukavu et avoir accès aux produits manufacturés en provenance de la ville. La production de l'huile de palme reste également un point fort pour la population et ouvre la contrée de Bunyakiri à une grande activité économique. L'ouverture de cette route a permis à certains ONGD et certains organismes et certains organismes d'émerger dans Bunyakiri et Kalonge tels que V.A.S, GTZ/PNKB, B.D.D., COOPI,...

A part les lieux bien ciblés pour la vente des produits ligneux tels que Bitale, Bunyakiri-centre ou Kalonge ; d'autres marchés éphémères lesquels ne cessent de naître. Ces marchés fournissent et conduisent à l'acheminement des produits ligneux et vivriers de Bunyakiri à Bukavu. Les exploitants-vendeurs travaillent à perte ; ils font un circuit économique de prestige car après perte dans la vente des planches ou

23

braises, ils recouvrent à la vente de leur bétail ou produits vivriers pour renouveler le capital. Tous ces effets produits par l'exploitation forestière ne permettent pas au gouvernement ou à la population de Bunyakiri d'aspirer au développement.

24

CHAPITRE 3. ETUDE DES PRODUITS LIGNEUX ET LEURS VENDEURS AU MARCHE T.P./INDUSTRIEL

3.1. Répartition des vendeurs des produits ligneux au marché T.P./Industriel

3.1.1. Répartition des vendeurs des planches selon leur milieu

d'origine

Tableau 7. Répartition des vendeurs des produits ligneux selon le milieu d'origine

Milieu d'origine

Effectif

Pourcentage

Bunyakiri

23

46

Luhwindja

10

20

Kamisimbi

10

20

Kavumu

3

6

Murhesa

2

4

Lemera

1

2

Kalonge

1

2

Total

50

100

Source : Nos enquêtes (Mars 2010)

Répartition des vendeurs des
planches selon le milieu d'origine

Bunyakiri Luhwindja Kamisimbi Kavumu Murhesa Lemera Kalonge

20%

6% 4% 2% 2%

20%

46%

Figure 2. Graphique de répartition des vendeurs des planches selon le milieu d'origine

De l'analyse du graphique ci-dessus il ressort les constatations suivantes :

25

- les vendeurs des planches sur le marché T.P./ Industriel sont orginaires de différentes localités du Sud-Kivu.

- Bunyakiri représente 46 % de la population enquête. Cette situation se justifie par le fait que beaucoup des planches vendues sur ce marché proviennent de Bunyakiri.

- Luhwindja et Kamisimbi viennent en deuxième position (20 %) des vendeurs. Ces deux entités approvisionnent également le marché T.P./ Industriel.

3.1.2. Répartition des vendeurs des planches par tranches d'âges au marché T.P./ Industriel

Tableau 8. Répartition des vendeurs des planches par tranches d'âges au T.P./Industriel

Tranches d'âges

Effectif

Pourcentage

20-25 ans

7

14

26-31 ans

15

30

32-37 ans

12

24

38-43 ans

9

18

44-49 ans

7

14

Total

50

100

Source : Nos enquêtes (2009)

Répartition des vendeurs des
planches par tranches d'âges

26-31 ans 32-37 ans 38-43 ans 44-49 ans

14%

18%

30%

24%

20- 25 ans

14%

Figure 3. Graphique de répartition des vendeurs des planches selon le milieu d'origine

L'analyse du graphique ci-dessus montre que le plus grand nombre de vendeurs des planches se situe respectivement dans la tranche d'âges de 26-31ans (30 %) et de 32-37 ans ( 24 %). Il est à noter aussi que la tranche d'âges de 32-37

26

ans représente 18 % de la population en quêtée et que les vendeurs des planches sont des adultes.

3.1.3. Répartition des vendeurs des planches au marché T.P./ Industriel selon le niveau d'études

Tableau 9. Répartition des vendeurs des planches selon le niveau d'études

Niveau d'études

Effectif

Pourcentage

Analphabètes

14

28

Primaire

20

40

Secondaire

16

32

Universitaire

0

0

Total

50

100

Source : Nos enquêtes (2009)

Répartition des vendeurs des
planches selon le niveau d'études

Analphabètes Primaire Secondaire Universitaire

0%

32%

40%

28%

Figure 4. Répartition des vendeurs des planches selon le niveau d'études

Le graphique ci-dessus montre que 40 % des vendeurs des planches au marché T.P./ Industriel sont du niveau primaire et que 32 % sont de niveau secondaire. Les analphabètes représentent 28 % de la population enquêtée. Aucun vendeur des planches n'est de niveau universitaire.

27

3.1.4. Répartition des vendeurs des planches du marché T.P./ Industriel selon leur charge familiale

Tableau 10. Répartition des vendeurs des planches du marché T.P./ Industriel selon leur charge familiale

Nombre d'enfants

Effectif des vendeurs

Pourcentage

0-2 enfants

19

38

3-5 enfants

15

30

6-8 enfants

11

22

9-11 enfants

4

8

12-14 enfants

1

2

Total

50

100

Source : nos enquêtes (2009)

Répartition des vendeurs des
planches selon leur charge familiale

2%

8%

22%

38%

30%

0-2 enfants 3-5 enfants

6-8 enfants 9-11 enfants 12-14 enfants

Figure 5. Répartition des vendeurs des planches du marché T.P./ Industriel selon leur charge familiale

L'analyse du graphique ci-dessus prouve que le travail de vente des planches au marché T.P./ Industriel est surtout réalisé par des parents ayant comme charge de supporter leur progéniture. Aucun célibataire n'a été identifié parmi les vendeurs des planches au marché T.P./ Industriel.

3.2. Analyse du circuit d'écoulement des planches à Bukavu

3.2.1. Circuit d'écoulement des planches à Bukavu

Dans ce chapitre, nous nous attellerons sur le circuit d'écoulement des planches à Bukavu (T.P./ Industriel) et partiellement dans d'autres marchés des produits ligneux dans la ville de Bukavu.

28

3.2.1.1. Approvisionnement de la ville de Bukavu en planches (T.P./ Industriel)

La ville de Bukavu en général et le marché T.P./ Industriel en particulier font appel aux régions avoisinantes pour l'approvisionnement en planches. Il s'agit de Bunyakiri/Bital, de Kalonge, de Ninja/Kabare, de Mwenga et quelque fois du Nord-Kivu. D'une manière générale, le marché de T.P. reçoit et distribue les planches d'essences forestières de grandes dimensions :

420 cm x 27 cm x 3,5 cm pour les planches panneaux ; 420 cm x 13 cm x 6 cm pour les planches madriers.

Les grande quantités de planches utilisées proviennent de Kalonge, Bunyakiri, Ninja, ou Mwenga et coûte plus cher que celles provenant de Kabara, Kaziba et Walungu qui sont le Cyprès, Grevillea de petites dimension :

360 cm x 15 cm x 2 cm planches panneaux

300 cm x 4,5 cm pour les madriers.

3.2.1.2. De la vente des planches à Bukavu

Les acheteurs des planches sont regroupés en deux catégories :

- Les acheteurs commerçants : sont ceux-là qui restent au dépôt en attendant l'approvisionnement en planches par les exploitants venant des milieux ruraux. Ces commerçants achètent et vendent aux consommateurs à leur tour. Comme signalé ci-haut, les exploitants vendent aussi aux consommateurs, ce qui crée aussi la baisse des prix des planches.

- Les acheteurs consommateurs sont ceux-là qui utilisent directement les planches ; il s'agit de : menuisiers, sculpteurs, sociétés, constructeurs et organismes.

Le tableau ci-après montre comment les planches sont consommées à Bukavu

29

Tableau 11. La consommation des planches à Bukavu

Nom Vernaculaire

Nom Scientifique

Consommateur

Ouvrage

Kasabumbu

Zanthoxylum giletii

Menuiserie

Meubles

Kashamale

Aningeria sp.

Menuiserie

Meubles

Licheche

Ocotea michelsonii

Menuiserie

Meubles

Lukundu

Newtonia buchananii

Menuiserie

Meubles

Mafuta

Chrysophyllum gorogosanum

Menuiserie

Meubles

Musuruti

Ficalhoa laurifolia

Menuiserie

Meubles

Sirita

Ekebergia capensis

Menuiserie

Meubles

Licheche

Ocotea michelsonii

Sclupteurs

Statuette

Muluha

Treculia africana

Sociétés commerciales

Caisserie Embalage

Lunga

Polyscias fulva

Sociétés commerciales

Caisserie Embalage

Kashebeye

Albizia gummifera

Sociétés commerciales

Caisserie Embalage

Kiba

Syzigium guineense

Menuiserie, Génie civil

Carosseries et ponts

Busika Kahinga

Parinaria exelsa

Menuiserie, Génie civil

Carosseries et ponts

Buganga

Pterocarpus sp.

Menuiserie

Meubles fragiles

Kashebeye

Albizia gummifera

Menuiserie

Meubles fragiles

Muzimba

Eugenia capensis

Menuiserie

Meubles fragiles

Chishululu

Podocarpus falcatus

Menuiserie

Meubles fragiles

Libuyu

Entendrophragma excelsum

Menuiserie

Meubles fragiles

Bushayi

Lebrunia bushaie

Constructeur

Charpente

Cyprès

Cypressus lusitanica

organisations humaines

Caisserie

Grevellea

Grevillea robusta

Menuiserie

Maisons

Source : Nos enquêtes (2010)

Dans le tableau ci-dessous, nous avons classé les acheteurs selon les qualités préférées. Nous remarquons bien que les grands consommateurs des planches à Bukavu sont les menuisiers, les sculpteurs et les sociétés commerciales. Les organisations humanitaires sont aussi concernées mais ils sont clients occasionnels.

30

Tableau 12. Prix des planches selon les essences à Bukavu

Nom Vernaculaire

Nom Scientifique

Quantité %

C.A./U

P.V./U

kimba

Syzigium guineense

3

1000 FC

1700 FC

Busika Kahinga

Parinaria exelsa

 
 
 

Sirita

Ekebergia capensis

 
 
 

Kasabumbu

Zanthoxylum giletii

 
 
 

Lukundu

Newtonia buchananii

15

7$

10$

Licheche

Ocotea michelsonii

 
 
 

Mafuta

Chrysophyllum gorogosanum

 
 
 

Musuruti

Ficalhoa laurifolia

 
 
 

Kashamale

Aningeria

 
 
 

Muluha

Treculia africana

 
 
 

Muzimba

Eugenia capensis

73

5$

8$

Lunga

Polyscias fulva

 
 
 

Libuyu

Entendrophragma excelsum

 
 
 

Bushayi

Lebrunia bushaie

 
 
 

Kashebeye

Albizia gummifera

 
 
 

Chishululu

Podocarpus falcatus

 
 
 

Buganga

Pterocarpus

 
 
 

Cyprès

Cupressus lusitanica

 
 
 

Grevillea

Grevillea robusta

9

1,5$

2,5$

Source : Nos enquêtes (2010)

L'analyse du tableau ci-dessus montre que le prix des planches varie selon les essences à Bukavu.

Tableau 13. Evolution de la quantité de planche à Bukavu (2002-2007)

Année

Nombre de planches

Planches en m3

2002

788500

1550

2003

37100

1857,5

2004

31000

1550

2005

2300

115

2006

25480

1274

2007

19420

971

Total

903800

45199,5

Source : Division Provinciale de l'environnement

31

1857,5

2000

1500

Evolution de la quantité des planches
à Bukavu (2004-2007)

2500

2002 2003 2004 2005 2006 2007

1550

1550

971

1000

500

115

0

1274

Figure 6. Evolution de la quantité de planche à Bukavu (2002-2007)

La lecture de la figure 7 montre qu'en 2002, la production des planches était excédentaire par rapport par rapport à d'autres années. La production élevée de 2003 est due au flux de réfugiés et à l'exploitation incontrôlée de ces rwandais installée dans la région dès 1994. Cette production quoique élevée en 2002, diminue au fil des années.

3.2.1.3. Du transport des planches de leur lieu d'exploitation vers le marché T.P./ Industriel à Bukavu

Les différentes marques de véhicules sur le marché de T.P. sont :

- le container Mercedes 1924 qui représente 40 % de transport ;

- la marque Fuso pour 32 % de transport ; - le camion Toyota à 22 % de transport ;

- la Marque BENZ qui représente 6 % de transport.

Pour connaitre le nombre de fois que ces véhicules amènent les planches sur le marché par semaine, nous avons obtenu de réponses divergentes de la part de vendeurs, mais nous avons noté que le nombre dépende de la période d'exploitation, de la disponibilité des planches en milieu rural et du capital dont dispose l'acheteur. La saison sèche semble être la période d'exploitation et de disponibilité des planches en milieux ruraux. Ainsi, quand l'accessibilité des campagnes par route est aisée, les véhicules effectuent quelques 2 rotations par semaine.

+ Quantité de planches transportées par route

La quantité de planches transportées en une rotation varie en fonction de la capacité de planches transportées en une rotation varie en fonction de la capacité de véhicule et en fonction de dimension des planches à transporter.

32

Tableau 14. Capacité de véhicules et quantité des planches transportées par une rotation

Marque de Véhicule

Capacité des

véhicules

Quantité amené par rotation

Container

1200

900

1000 à 1200

800 à 900

Mercedes 1924

1000

700

850 à 1000

600 à 700

Fuso Toyota et Benz

1000

700

850 à 100

600 à 700

Camion Toyota

-

-

2700 à 3200

2000 à 2300

Source : Nos enquêtes (2010)

Pendant la saison favorable à l'exploitation (saison sèche), le marché reçoit au moins 2750 à 3200 planches et chevrons ainsi que 2000 à 2300 panneaux par rotation et par semaine.

3.2.2. Intervention de l'Etat dans l'écoulement des planches L'Etat exige aux vendeurs des planches de se munir de (d') :

- Une licence d'achat et de vente soit locale ou soit de la C.E.P.G.L.,

renouvelable chaque année.

- Une taxe communale annuelle.

- Une taxe des affaires économiques mensuelles.

- Une taxe de la contribution mensuelle.

- Une taxe de l'environnement annuelle.

Ici, le service de contrôle ne s'intéresse qu'à des commerçants présents sur le marché ou en pleine activité.

3.2.3. Problèmes des vendeurs des planches

Les vendeurs des planches connaissent des problèmes ci-après à Bukavu:

- le manque de marché fixe car ils sont toujours locataires ;

- la fluctuation de la monnaie nationale ;

- le prix affiché en dollars ;

- la confusion entre exploitants forestiers et vendeurs sur le marché des

planches ;

- les tracasseries des agents des services publiques des l'Etat.

3.3. Conclusion partielle

La forêt occupe la majeure partie de l'Afrique Centrale. Ainsi son exploitation constitue une part considérable d'activités économiques. Dans le Kivu montagneux précisément à Bunyakiri, Bitale et Katonge ; cette exploitation forestière est une activité de refuge où tout ce qui s'y passe n'est qu'affaire personnelle des exploitants forestiers ou du milieu paysan. Dans pareil cas, il est difficile d'imaginer de développement cohérent pour les milieux d'exploitation forestière car il existe peu

33

de données statistiques en matière de production, de consommation et de commercialisation des produits ligneux.

3 .4. Approvisionnement de la ville de Bukavu (T.P./Industriel en braise

Tableau N°15 : Enquête sur la commercialisation de la braise / T.P./Industriel (Axe Ibanda (T.P./ Industriel)

Enquêtés

 

Quantité moyenne (sac)

Coût $

Statut

0rganisat ion

 

Sexe

Ag e

P.A

P.V

P

O

AEEFOS KI

Avabraise

1

F

32

25

18

20

+

-

-

+

2

M

23

45

18

19

+

-

+

-

3

F

35

55

19

21

+

-

+

-

4

F

40

8

19

21

-

+

-

+

5

F

24

10

9

12

+

-

-

+

6

M

46

18

9

11

+

-

-

+

7

F

29

20

18

20

-

+

+

+

8

F

35

25

18

20

+

-

+

.

9

F

36

40

19

21

+

-

-

+

10

F

48

30

18

20

+

-

-

+

11

F

29

12

9

11

+

-

+

+

12

M

37

19

19

21

+

-

+

-

13

F

43

25

18

20

+

-

.

+

14

F

33

35

18

19

+

-

+

-

15

F

39

40

19

21

+

-

-

-

16

F

48

60

9

12

-

+

-

-

17

F

49

55

9

11

+

-

-

-

18

F

34

53

19

21

+

-

-

-

19

F

63

48

18

19

+

-

+

-

20

F

42

43

18

20

+

-

-

+

21

F

28

15

9

12

+

-

-

+

22

F

32

18

18

20

+

-

-

+

23

F

20

52

9

11

+

-

-

+

24

M

36

10

19

21

+

-

-

+

25

M

37

22

18

19

+

-

-

+

3.4.1. Interprétation des résultats des aspects socio-économiques du commerce de la braise.

- Par rapport au sexe, les femmes exercent plus la vente de braise (80%) que les hommes (20%). Il faut dire ici que la vente de braise reste un métier répugnant, c'est-à-dire une activité de saleté et un peu négligée. Mais ici on remarque qu'il ya des hommes qui exercent ce métier. Ce faible pourcentage est du au fait que certains hommes considèrent que cette activité vaux la peine d'être pratiquée et qu'il n'y a jamais de saut métier.

Par rapport à l'âge, les tranches d'âge ont été échelonnées de la manière suivante : - Adulte de la première génération (18-25 ans) : 3 cas/ 25 soit 12%

34

- Adultes de la deuxième génération (25-50ans) : 21 cas/25 soit 84%. A cet âge, on est confirmé responsable de famille et pour des raisons vitales, bon nombre de gens se retrouve entrain de mener différents combats pour la survie et les études des enfants. C'est pour de pareils raisons que le pourcentage de cette génération se trouve élevée.

- Adultes de la troisième génération (51ans et plus) : 1 cas soit 4%

- Par rapport au lieu de provenance de la braise, il est à signaler qu'une très grande différence se crée dans l'écoulement de la braise niveau du marché de T.P. La braise du marché de T P est de diverses provenances par rapport à la planche qui vient des milieux bien précis tels que Kalonge, Bunyakiri, Mwenga,...

Toutefois pendant qu'il ya acheminement des planches, on a pu remarquer que certains sacs de braises font également des marchandises contenues dans les véhicules au T.P. Il y a donc ramassage des sacs de braise au passage des véhicules transportant les planches. Les différents lieux de provenance de la braise sont par ordre d'importance.

1. Le territoire de Kalehe par Kalonge, Bitale, Bunyakiri, Kalehe-Centre, Bushushu, Nyamukubi et Nyabibwe ;

2. Le territoire de Mwenga par Kamitunga et Burhinyi ;

3. Le territoire de Kabare par Ciringa, Bugobe, Kagabi, Bushwira, Mudake, Birava, Luhihi et Kabamba ;

4. Le territoire de Walungu par Tubimbi ;

5. Le territoire d'Idwi

- Par rapport au point de vente et l'importance du coût, le marché (T P Industriel) étant toujours à la première position, voici les informations au sujet de la situation de la braise dans d'autres marchés de la place :

1. Le dépôt de l'avenue industrielle dans les enceintes de l'office des routes « TP » avec possibilités de plus de 4 déchargements de plus ou moins 300 sacs par semaine, soit plus ou moins 4000 sacs le mois en provenance des points des territoires de Kalehe, Mwenga et Kabare ;

2. Le dépôt du marché Nyawera avec possibilité de plus de 2 déchargements de plus de 300 sacs au cours de la semaine, soit plus de 2400 sacs en provenance des points : Kalehe, Mwenga, Kabare et walungu ;

3. Le dépôt de l'EDAP/Muhungu avec possibilité de 2 déchargements de 200 sacs la semaine soit 1600 sacs en provenance de Kalehe, Mwenga et Kabare ;

4. Le dépôt du marché Nguba avec possibilité d'un déchargement de 100 sacs la semaine soit 800 sacs le mois en provenance de Kalehe, Mwenga et Kabare ;

5. Le dépôt du marché Muhanzi avec possibilité de 2 déchargements de plus ou moins 50 sacs 400 sacs le mois en provenance d'Idjui, de Birava et de Luhihi.

35

Notons que les points de vente de Bagira jouissent de la quantité en provenance de Kabare à dos d'hommes. Les quantités par semaine sont estimées à 15-20 sacs tous le jeudi et dimanche, soit au maximum de 80 sacs le mois.

-Par rapport à la quantité moyenne achetée et vendue, environ 131 sacs sont vendus tous les 2 ou 3 jours par vendeuse, le calcul porte sur le total de 400 sacs répartis sur les 50 sacs enquêtés au marché TP ;

-Les prix moyens d'achat et vente sont respectivement de 12 ,4$ et 15,4 $ le sac. Soit un bénéfice brut de 15,4-12,4= 3$ ( Si l'on y déduit les charges de 3$ ou 2$, soit 1$ de bénéfice par sac)

-Par rapport à l'exercice de ce métier, 22 sur 25 cas font de cette activité une profession, soit 80% contre 12% qui l'exercent occasionnellement.

- Parmi les 88%, 50% sont membres d'AVABRAISE Muhungu, 30% sont membres d'AEEFOSKI et 8% occasionnels.

3.4.2. Interprétation de la vente de la braise.

- Par rapport à l'avantage de l'utilisation de la braise dans la ville de Bukavu, tous les enquêtés (100%) soutiennent que la braise est une source d'énergie domestique quasi-irremplaçable, adaptée aux conditions de vie de ménage ;

- Par rapport à l'évaluation des conséquences associées à l'explication de la braise sur l'environnement, 23 cas soit 96% des enquêtés soulignent pour la plupart et par ordre des dégâts :

· la déforestation ;

· la désertification ;

· le glissement de terrain ;

· le réchauffement climatique ; alors que 2 soit 4% n'intériorisent pas les conséquences de commercialisation de la braise.

-Par rapport à la solution à envisagé contre la déforestation, 98 % proposent un reboisement au fur et à mesure que les années passent, 2 % ne proposent rien et ont fait l'objet d'une sensibilisation et conscientisation sur l'importance de l'arbre. Et pour plus d'assurance, même certaines femmes ne faisant pas partie des associations AEEFOSKI et Avabraise ont été d'accord avec la plantation d'autres arbres.

-En ce qui concerne un produit de substitution, le courant électrique semble être revenu à la fréquence maximale, mais la crainte est que cette source d'énergie est loin d'être stable pour la petite portion des ménages qui soient connectés et donc quasi impossible d'être au service de toute la population de la ville de Bukavu.

36

CONCLUSION GENERALE

Durant l'élaboration de ce travail, notre préoccupation a été l'étude de l'exploitation et de la commercialisation des produits ligneux à Bukavu (Marché T.P./ Industriel). Cette exploitation forestière est pratiquée dans les régions environnantes de la ville de Bukavu et fournit les produits ligneux qui ravitaillent la ville de Bukavu. Dans toutes les zones de production des planches à l'occurrence Bunyakiri, l'exploitation forestière est une activité des adultes. Le transport des planches se fait soit par portage (lieu de production au lieu d'embarcation) soit par camions approprié à cause du mauvais état de la route. Les exploitants forestiers et les vendeurs des planches se confondent sur le marché des planches. Il en est de même des vendeurs des planches et des braises. Les femmes et les personnes adultes exercent surtout la vente des planches et de la braise à Bukavu.

L'exploitation des produits ligneux entraîne des conséquences néfastes sur l'environnement : la déforestation, les perturbations climatiques, le glissement de terrain, ...

La solution à la dégradation de l'environnement reste la conscientisation de la population paysanne sur l'importance de l'arbre ainsi que le reboisement. L'Etat doit prendre ses responsabilités dans l'encadrement des exploitants forestiers, dans la réglementation du marché des produits ligneux ainsi que dans l'identification des exploitants, vendeurs des planches et de la braise à Bukavu.

37

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

I. Ouvrages

1. Bourdon, M., Forêt et Sylviculture. Boisement et Reboisement Organique de Gembloux.

2. Gery, P., W., Yatchimovsky, A., 1992. Environnement et Développement Rural. Guide de la Gestion des Ressources Naturelles. Frison Rouge.

3. Liégeois, 1953. Reforestation sur Grande Echelle au Kivu.

4. Rossignol, 1953. Le reboisement dans les zones montagneuses du Congo oriental.

II. Mémoires et T.F.E.

1. Birhacimana, B., M., 2003. Le système d'approvisionnement et d'écoulement des produits manifacturés au marché de Kadutu. Cas du secteur communal. Mémoire inédit, Dép. de Géo. I.S.P./Bukavu.

Bulonvu, F., 2006. Etude floristique et structurale de la galerie forestière de Mangaa et des jachères avoisinantes (Territoire de Kalehe - Bunyakiri, Sud - Kivu/R.D.Congo). Mémoire inédit Fac.des Sc. UOB. 44p.

2. Chambu C., 2005. La consommation des produits ligneux à Bukavu et son impact sur l'environnement pari-urbain. Cas du marché de la voix du Congo. T.F.E. inédit, Dép. de Géo. I.S.P./Bukavu.

3. Ciza, K., M., 2004. Approvisionnement de la ville de Bukavu en charbons de bois. Cas du marché de l'AEEFOSKI. T.F.E. inédit, Dép. de Géo. I.S.P./Bukavu.

4. Kamavu, T., 2008. La pression Démographique et la dégradation forestière dans la lisière du Parc National de Kahuzi-Biega. Cas de l'axe Mudaka-Katana en territoire de Kabare et Bitale-Bulambika en territoire de Kalehe. Mémoire inédit, Dép. de Géo. I.S.P./Bukavu.

5. Mbavu M., 1995. Le déboisement de la ville de Bukavu. Cas de l'axe Place du 24 Novembre-Bagira. Mémoire inédit, Dép. de Géo. I.S.P./Bukavu.

6. Mushobekwa, M., F., 1996. Etude du circuit d'exploitation et d'écoulement des planches à Bukavu. T.F.E. inédit, Dép. d'Env. I.S.D.R./Bukavu.

7. Kapepa, K., B., 2008. Approvisionnement de la ville de Bukavu en planches et charbons de bois en provenance de Ninja, Kalonge et Bunyakiri et ses conséquense sur l'environnement forestier. Mémoire inédit, Dép. de Géo. I.S.P./Bukavu.

38

III. Articles et Rapports

1. Division Provinciale de l'Intérieur

2. Division Provinciale de l'Administration du Territoire.

39

TABLE DES MATIERES

CHAPITRE 0. INTRODUCTION GENERALE 1

0.0. Choix et Intérêt du sujet 1

0.1. Problématique et Hypothèse 1

0.1.1. Problématique 1

0.1.2. Hypothèse du travail 2

0.2. Etat de la question 2

0.3. Méthodologie du travail 3

0.3.1. La technique documentaire 3

0.3.2. La préparation du questionnaire et l'enquête sur le terrain 4

0.3.3. La méthode descriptive 4

0.4. Subdivision du travail 4

0.5. Difficultés rencontrées 5

CHAPITRE 1. LE MILIEU D'ETUDE 6

1.1. Présentation Monographique de la ville de Bukavu 6

1.1.1. Situation Géographique et aspects physiques 6

1.1.1.1. Situation géographique 6

1.1.1.2. Relief et Topographie 7

1.1.1.3. Approche climatique 7

1.1.1.3. Sol et Sous-sol 8

1.1.1.4. Végétation 8

1.1.1.5. Hydrographie 9

1.1.1.6. Situation politico-administrative et démographique 11

1.1.1.7. Situation économique 11

CHAPITRE 2. EXPLOITATION DES PRODUITS LIGNEUX A BUNYAKIRI

(TERRITOIRE DE KALEHE) 12

2.1. Présentation du milieu 12

2.1.1. Situation géographique 12

2.1.2. Etude physique 12

2.1.3. Division administrative de Bunyakiri 13

2.1.4. Situation économique 13

2.2. Milieu humain 13

2.2.1. Interaction Homme-flore et Homme-faune 14

2.2.2. Exploitation méchante des ressources naturelles

autour comme à l'intérieur du PNKB 14
3.3. Situation du bois dans la zone périphérique du PNKB

2.4. Circuit d'exploitation forestière à Bunyakiri 15

2.4.1. Généralités 15

2.4.2. Intervention de l'Etat dans le circuit d'exploitation forestière 15

2.4.3. Du transport des produits ligneux à Bunyakiri 18

2.4.4. Dimension des planches de Bunyakiri 19

2.5. Autres zones d'exploitation forestière à la périphérie 20

2.5.1. La zone de Kabare 20

2.5.2. La zone de Walungu 20

2.5.3. La zone de Kaziba 20

2.5.4. La zone de Kalonge 20

2.6. Impact de l'exploitation forestière sur la population de Bunyakiri 20

2.6.1. Impact écologique 20

2.6.2. Impact social 21

40

2.6.3. Impact Economique 21

CHAPITRE 3. ETUDE DES PRODUITS LIGNEUX

ET LEURS VENDEURS AU MARCHE T.P./INDUSTRIEL 23
3.1. Répartition des vendeurs des produits

ligneux au marché T.P./Industriel 23
3.1.1. Répartition des vendeurs des planches

selon leur milieu d'origine 23
3.1.2. Répartition des vendeurs des planches

par tranches d'âges au marché T.P./ Industriel 24
3.1.3. Répartition des vendeurs des planches

au marché T.P./ Industriel selon le niveau d'études 25
3.1.4. Répartition des vendeurs des

planches du marché T.P./ Industriel selon leur charge familiale 26

3.2. Analyse du circuit d'écoulement des planches à Bukavu 26

3.2.1. Circuit d'écoulement des planches à Bukavu 26

3.2.1.1. Approvisionnement de la ville de

Bukavu en planches (T.P./ Industriel) 27

3.2.1.2. De la vente des planches à Bukavu 27

3.2.1.3. Du transport des planches de leur lieu

d'exploitation vers le marché T.P./ Industriel à Bukavu 30

3.2.2. Intervention de l'Etat dans l'écoulement des planches 31

3.2.3. Problèmes des vendeurs des planches 31

3.3. Conclusion partielle 31

3 .4. Approvisionnement de la ville de Bukavu (TP/Industriel en braise 32

3.4.1. Interprétation des résultats des aspects

socio-économiques du commerce de la braise 32

3.4.2. Interprétation de la vente de la braise 34

CONCLUSION GENERALE 35

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 37

TABLE DES MATIERES 38

ANNEXES

Annexes 1 Questionnaire d'enquête Annexes 2 Carte de Bunyakiri






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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery