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Déterminants des taux d'intérêt débiteurs au Burkina Faso

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par Hamidou ZANRE
Université Saint Thomas d'Aquin de Ouagadougou Burkina Faso - Maà®trise en sciences économiques  2012
  

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CONCLUSION GÉNÉRALE ET RECOMMANDATIONS.

Cette étude qui avait pour objectifs d'analyser les déterminants des taux d'intérêt débiteurs au Burkina Faso a permis dans un premier chapitre de faire le tour de la revue de la littérature. Divers travaux empiriques et théories qui ont tenté de trouver des explications à la formation des taux d'intérêt débiteurs ont été énumérés. Dans le deuxième chapitre consacré à la politique monétaire mise en place par la BCEAO et à la description des différents taux d'intérêt a permis de mettre en évidence les processus de détermination des taux débiteurs par les établissements de crédit. En effet, les banques et les établissements financiers n'ont pas les mêmes méthodes de détermination des taux d'intérêt applicables à leur clientèle. A travers le troisième chapitre, nous sommes parvenus à dégager les variables qui pourraient expliquer la formation des taux débiteurs au niveau du Burkina Faso. Le quatrième et le dernier chapitre nous a permis de retenir de façon précise les véritables déterminantes des taux débiteurs au sein du pays.

Trois hypothèses de recherche ont été formulées au regard des objectifs de l'étude ; ce sont :

ü Les taux d'intérêt débiteurs élevés au niveau du Burkina suggèrent que le taux d'escompte fixé par la BCEAO a un effet plus que proportionnel sur ces derniers.

ü Les déterminants importants des taux débiteurs sont au niveau du Burkina le taux d'escompte, le taux marginal des appels d'offres et le taux moyen mensuel du marché monétaire.

ü La politique d'inflation menée au sein de l'UEMOA n'a pas d'impact sur les taux débiteurs.

La vérification de ces hypothèses a nécessité l'utilisation d'un modèle économétrique à savoir un modèle à correction d'erreur (MCE) sur données temporelles et le calcul d'élasticités.

Au terme de l'analyse, les trois hypothèses ont été confirmées. En effet, la variable taux d'escompte s'est révélée très significative (même à 1%) confirmant son effet plus que proportionnel sur les taux débiteurs du Burkina.

Les variables taux d'escompte, taux moyen mensuel du marché monétaire et taux marginal des appels d'offres sont les seules variables significatives. Autrement dit, ce sont les variables pertinentes parmi celles retenues pour l'étude confirmant leurs qualificatifs de déterminants importants des taux débiteurs au niveau du Burkina Faso.

Quant à la variable taux d'inflation, elle apparait non significative. Elle n'a donc pas d'impact sur les taux d'intérêt débiteurs pratiqués par les établissements de crédit burkinabés.

Au regard de ces résultats, les déterminants des taux d'intérêt débiteurs de base pratiqués par les établissements de crédit du Burkina sont les suivants: le taux d'escompte, le taux marginal des appels d'offres et le taux moyen mensuel du marché monétaire. Autrement, nous pouvons dire qu'en général, c'est la politique monétaire de la BCEAO qui gouverne la formation des taux débiteurs au niveau du Burkina Faso.

A la suite de ces analyses, les recommandations de politiques économiques suivantes peuvent être formulées:

ü La BCEAO devrait continuer sa politique d'assouplissement des conditions débitrices en abaissant ces taux directeurs. Comme déjà mentionné plus haut, la banque centrale utilise ses taux directeurs pour contenir le taux d'inflation dans la limite du critère de convergence qui lui est relatif au sein de l'UEMOA (= 3%) et de favoriser la croissance. Comme notre étude l'a révélé, le taux d'inflation n'a pas d'impact sur les taux débiteurs. Par ailleurs, une étude récente a révélé que le taux d'inflation optimal au sein de l'union est de 8,08% (A. COMBEY et K. NUBUKPO, 28 juin 2010). Ce qui pose la question de la pertinence de la norme de 3% retenue dans le cadre des critères de convergence de la zone UEMOA.

En effet, cette mesure aura un effet baissier sur les taux débiteurs des établissements de crédit de l'union et du même coup ceux du Burkina Faso. Ce qui va permettre un accès plus favorable des agents économiques du pays (en particulier les entreprises) aux ressources financières qui pourront par la suite investir et créer de la valeur ajoutée.

ü Elle devrait également revoir à la baisse les marges laissées aux établissements de crédit dans la fixation des taux débiteurs applicables à leurs clientèles. C'est-à-dire les taux de l'usure qu'elle leur a fixé à ne pas dépasser (18% pour les banques et 27% pour les établissements financiers). Ceci amènera ces derniers à utiliser des taux débiteurs moindres dans l'exercice de leur fonction qui est le financement de l'économie.

ü Les banques commerciales devront quant à elles faciliter l'accès au crédit à leur niveau en exigeant moins de conditions à leurs clientèles car celles-ci constituent un véritable frein à la croissance de l'activité économique dans son ensemble. Cette même politique de crédit a des conséquences négatives pour les banques elles-mêmes à savoir:

- Le faible taux de transformation monétaire qui pourrait à la longue constituer un frein à leurs compétitivités dans l'union,

- Le risque de taux,

- La croissance lente de leurs fonds propres,

Du coté des agents économiques (les PME et PMI surtout), cette politique a aussi des conséquences néfastes:

- Le manque de compétitivité,

- L'incapacité de satisfaction de la clientèle nationale sans parler de celle de l'union.

En effet, dans le cas où les établissements de crédit du pays pratiqueraient des taux débiteurs moins élevés, les avantages suivants peuvent être tirés:

- La réduction du phénomène de la sélection adverse et, donc la facilité aux établissements de crédit de recouvrer les créances,

- La réalisation de marges supérieures par les banques résultant du différentiel entre les taux appliqués à la clientèle et les facilités de dépôt marginal qui rémunèrent les réserves excédentaires,

- La réduction de la part du financement informel auquel ont recours souvent certains emprunteurs qui sont exclus du circuit formel de financement,

- La récolte par l'Etat ; par le biais des impôts d'une part des recettes qui sinon, lui échappe,

- Situation favorable à l'ensemble de l'activité économique, c'est-à-dire à la consommation, à l'emploi et au développement. 

Certains résultats de cette étude peuvent être nuancés au regard de certaines remarques qui peuvent être pertinentes pour un approfondissement des recherches ultérieures:

ü La période de l'étude n'est pas suffisamment grande pour capter plus les effets de la politique monétaire sur les taux débiteurs.

ü L'utilisation des taux débiteurs de base bancaire reflète moins la réalité car les établissements de crédit appliquent des taux plus élevés à leur clientèle dans les faits.

ü La quasi indisponibilité des informations sur les taux d'intérêt réellement appliqués à la clientèle par les établissements de crédit constitue également une limite pour l'analyse. En effet, ils affirment qu'il s'agit d'informations confidentielles surtout lorsqu'on cherche à connaitre les variables qu'ils utilisent pour la détermination des taux d'intérêt.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery