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Analyse de l'accessibilité des femmes aux services financiers auprès des établissements de microfinance du réseaux A3C

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par Christian ELOUNDOU ETOUNDI
Université de Dschang - Ingénieur en Agroéconomie 2013
  

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UNIVERSITE DE DSCHANG

THE UNIVERSITY OF DSCHANG

FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES

FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

DEPARTEMENT D'ECONOMIE RURALE

DEPARTMENT OF AGRICULTURAL ECONOMICS

ANALYSE DE L'ACCESSIBILITE DES FEMMES AUX SERVICES FINANCIERS AUPRES DES ETABLISSEMENTS DE MICROFINANCE DU RESEAU A3C

Mémoire de fin d'études présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome

Option: ECONOMIE ET SOCIOLOGIE RURALES

Par:

ELOUNDOU ETOUNDI CHRISTIAN

Ingénieur des Travaux Agricoles

Matricule : CM04-07ASA0077

Janvier 2013

UNIVERSITE DE DSCHANG

THE UNIVERSITY OF DSCHANG

FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES

FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

DEPARTEMENT D'ECONOMIE RURALE

DEPARTMENT OF AGRICULTURAL ECONOMICS

ANALYSE DE L'ACCESSIBILITE DES FEMMES AUX SERVICES FINANCIERS AUPRES DES ETABLISSEMENTS DE MICROFINANCE DU RESEAU A3C

Mémoire de fin d'études présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome

Option: ECONOMIE ET SOCIOLOGIE RURALES

Par:

ELOUNDOU ETOUNDI CHRISTIAN

Ingénieur des Travaux Agricoles

Matricule : CM04-07ASA0077

Superviseur Co-Superviseur

Dr. Fon Dorothy Engwali Dr. Bime Mary-Juliet

Chargée de Cours-FASA Chargée de Cours-FASA

Encadreur

M. Nkouenkeu Thomas Coordonnateur National

du PADMIR

Janvier 2013

FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES SOUTENANCE

Le présent mémoire a été revu et corrigé conformément aux observations du jury.

Visa du Président du Jury :

Date :...............................................

Visa du Superviseur : Visa du Chef de Département

Date :.................................... Date :....................................

DEDICACE

« Je dédie avec beaucoup d'affection ce travail à mes parents :

Eloundou Etoundi Charles et Nyangono Angéline »

REMERCIEMENTS

La réalisation de ce travail de recherche a été possible grâce à la précieuse contribution de nombreuses personnes notamment à :

Ø Dr. Fon Dorothy Engwali, Chargée de Cours à la FASA, pour avoir consenti à superviser cette étude avec rigueur et patience, malgré ses nombreuses occupations ;

Ø Dr. Bime Mary-Juliet, Chargée de Cours à la FASA, pour avoir accepté de co-superviser cette étude ;

Ø Monsieur Thomas Nkouenkeu, Coordonnateur National du Projet d'Appui au Développement de la Microfinance Rurale (PADMIR), pour avoir répondu favorablement à la demande de stage ;

Ø Tout le personnel du PADMIR et particulièrement :

- Madame Misse née Marigoh Hélène, Responsable Suivi et Evaluation, d'avoir assuré l'orientation puis le suivi de ce travail et mon imprégnation au sein de l'Unité de Coordination du Projet,

- Monsieur Ernest Essomba, Responsable Administratif et Financier, pour la fourniture des fonds nécessaires à la réalisation de ce travail ;

- Madame Feudjio née Ndogmo Josée Cécile, Responsable National Microfinance, pour ses conseils et ses cours édifiants en microfinance et en administration ;

- Madame Djidja Garga, Responsable Régional Microfinance, pour ses multiples conseils ;

- Le personnel d'appui notamment : Mme Djiki Viviane, Assistante de Direction; Mme Yene Alice, Secrétaire ; Mme Iya, la Comptable ; Régine, Agent d'Entretien, les vigils Abdoulaye, Mouche et Christophe et enfin les Chauffeurs Hilaire, Bernard, Aaron, Metou entre autres pour leur disponibilité et leurs conseils.

Ø Tout le personnel de la direction du réseau A3C :

- Monsieur Zanga, PCA du réseau, pour sa disponibilité et les facilités de travail offertes par sa structure ;

- Monsieur Aloys Mballa, Directeur, pour ses multiples relectures et les orientations qu'il a bien voulu donner à ce travail ;

- Monsieur Moune Patrice, Directeur Adjoint, pour la planification du calendrier de descente qu'il a accepté de faire dans les caisses.

Ø Tous les Comités de Gestion des caisses de la zone d'étude, pour leur accueil, leur soutien moral et leur disponibilité ;

Ø Toutes les femmes et les autorités locales qui ont bien voulu répondre aux questions durant les enquêtes menées dans leurs localités respectives ;

Ø Tout le corps enseignant de la FASA de l'Université de Dschang, pour leurs enseignements et leurs conseils ;

Ø Tous les camarades de la 15e promotion, et particulièrement ceux de l'option Economie et Sociologie Rurales ;

Ø Mes frères et amis : Serge, Alain, Edwige, Flavien, Ngono, Kouna, Charles, Marie, Thierry, Junior, Flore, Patrick, Rodrigue, Christophe, Casimir, Kevin, Pascal, Florence, Lucrèce, Adjara et Tatiana ;

Ø Enfin, à tous ceux que je n'ai pas cité ici, mais qui m'ont certainement apporté une contribution à la finalisation de cette étude.

A tous, je renouvelle mes sincères remerciements !

TABLE DES MATIERES

FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL iii

FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES SOUTENANCE ii

DEDICACE..................................................................................................... iii

REMERCIEMENTS iv

TABLE DES MATIERES vi

LISTE DES TABLEAUX ix

LISTE DES FIGURES x

LISTE DES PHOTOS xi

ABREVIATIONS ET SIGLES xii

RESUME.................. xiv

ABSTRACT.... xv

CHAPITRE 1: INTRODUCTION 1

1.1.CONTEXTE DE L'ETUDE 1

1.2.PROBLEMATIQUE 3

1.3.OBJECTIFS 4

1.4.IMPORTANCE DE L'ETUDE 4

1.5.ORGANISATION DU MEMOIRE 5

CHAPITRE 2: PRESENTATION DU RESEAU A3C, CLARIFICATION DES CONCEPTS, CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LALITTERATUR 3

2.1. PRESENTATION DU RESEAU A3C 6

2.1.1. Présentation des CVECA et CECA 8

2.2. CLARIFICATION DES CONCEPTS 9

2.2.1.Microfinance 9

2.2.2. Etablissement de Microfinance(EMF) 10

2.2.3. Services Financiers 11

2.2.4. Crédit 11

2.2.5. Epargne 12

2.2.6. Milieu rural 12

2.2.7. Genre 12

2.3. CADRE THEORIQUE : La théorie du bien être 13

2.4. REVUE DE LA LITTERATURE 15

2.4.1. La microfinance au Cameroun 16

2.4.2. L'accès aux services financiers en milieu rural 18

2.4.3. Microfinance et genre 19

2 .4.4. Débat entre welpharistes et institutionnalistes en microfinance 21

CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 3

3.1. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 23

3.1.1. Milieu physique 23

3.1.2. Environnement socio-économique 23

3.2. INFORMATIONS, DONNEES ET LEURS SOURCES 26

3.2.1. Sources des données secondaires 26

3.2.2. Sources des données primaires 26

3.2.2.1. Les questionnaires 26

3.2.2.2. Les guides d'entretien 27

3.3. CHOIX ET TAILLE DE L'ECHANTILLON 27

3.3.1. Population d'étude 27

3.3.2. Unité d'analyse 28

3.3.3. Echantillonnage 28

3.4.4. Traitement des données 30

3.5. REALISATION DES OBJECTIFS 30

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS 3

4.1. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES ENQUETEES 32

4.1.1. Age 32

4.1.2. Statut matrimonial 32

4.1.3. Niveaux d'étude des enquêtées 33

4.1.4. Activités principales 34

4.1.5. Activités secondaires 35

4.1.6. Taille du ménage 35

4.1.7. Revenus annuels 36

4.2. BESOINS FINANCIERS DES FEMMES, MEMBRES ET NON MEMBRES DES EMF DU RESEAU A3C. 37

4.2.1. Activités nécessitant des financements externes 37

4.2.2. Utilisation des crédits octroyés 39

4.3. SERVICES FINANCIERS OFFERTS PAR LE RESEAU A3C. 41

4.3.1. Les produits d'épargne 41

4.3.2. Les produits de crédit 44

4.3.3. Les AFAC : service destiné aux femmes 46

4.4. CONDITIONS SOCIO-ECONOMIQUES LIMITANT L'ACCES DES FEMMES AUX SERVICES FINANCIERS 48

4.4.1. Contrôle des ressources foncières 48

4.4.2. Accès à la formation et aux conseils de gestion 49

4.4.3. Conditions d'offre de services financiers dans les CVECA 50

4.4.4. Garanties 52

4.4.5. Auto-exclusion des membres 53

4.4.6. Motivation à être membre 55

4.4.7. Raisons de la non adhésion des femmes 57

4.4.7.1. Tests de comparaison des moyennes 58

4.4.7.1.1. Différences entre les moyennes : Montant de crédits demandés des membres et des non membres des CVECA. 58

4.4.7.1.2. Différences entre les moyennes : Montants de crédits reçus des membres et des non membres 59

4.4.7.1.3. Différences entre les moyennes : Epargne mobilisée chez les membres et chez les non membres. 59

CHAPITRE 5 : SOMMAIRE, CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 3

5.1. SOMMAIRE 63

5.2. CONCLUSION 64

5.3. RECOMMANDATIONS 64

BIBLIOGRAPHIE 66

ANNEXES...... 73

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Répartition des caisses du réseau A3C dans la Région de l'étude durant l'année 3

Tableau 2: Répartition du volume de crédits accordés par genre en 2011 7

Tableau 3: Localisation géographique des réseaux d'EMF partenaires du PADMIR 28

Tableau 4: Répartition des membres des caisses d'étude par genre 29

Tableau 5: Répartition de l'échantillon de l'étude par caisse 30

Tableau 6: Réalisation des objectifs 31

Tableau 7: Répartition des enquêtées selon l'âge 32

Tableau 8: Répartition des enquêtées selon le statut matrimonial 33

Tableau 9: Répartition des enquêtées par activité principale 34

Tableau 10: Répartition des enquêtées par activité secondaire 35

Tableau 11: Répartition des enquêtées selon la taille des ménages 36

Tableau 12: Répartition des enquêtées selon les intervalles de revenus annuels 37

Tableau 13: Activités des enquêtées nécessitant des financements externes 38

Tableau 14: Montant de dépôts dans les six caisses enquêtées du réseau A3C pour l'année 2011 43

Tableau 15: Crédits octroyés par caisse et par sexe 45

Tableau 16: Répartition des enquêtées selon l'accès à la formation et aux conseils de gestion 49

des AGR 49

Tableau 17: Conditions d'offre de services financiers dans les CVECA 50

Tableau 18: Répartition des épargnantes des CVECA selon les proportions de prélèvement 51

des frais de tenue de compte 51

Tableau 19: Relation entre épargnantes et celles ayant demandé un crédit à la caisse 53

Tableau 20: Raisons avancées par les femmes sur leur abstention aux demandes de crédit 54

Tableau 21: Répartition des membres selon leurs réponses à la question « comment êtes-vous 56

devenus membre? » 56

Tableau 22: Répartition des enquêtées selon la personne qui contrôle les fonds dans le ménage 56

Tableau 23: Répartition des non membres selon les raisons de leur non adhésion à la CVECA 57

Tableau 24 : Comparaison de moyennes des crédits demandés par les membres et non 58

membres des CVECA. 58

Tableau 25 : Comparaison de moyennes de crédits reçus des membres et non membres 59

Tableau 26 : Comparaison de l'épargne mobilisée entre membres et non membres des 60

CVECA 60

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Autonomisation de la femme 3

Figure 2: Localisation de la région d'étude (Région du Centre) 25

Figure 3 : Départements de la zone d'étude dans la Région du Centre 26

Figure 4: Répartition des enquêtées selon leur niveau d'étude 33

Figure 5: Utilisation des crédits octroyés aux femmes 40

Figure 6: Le contrôle de la ressource foncière par les enquêtées 48

Figure 7: Répartition des membres selon leurs motivations à adhérer à la CVECA 55

Figure 8: Schémas de l'étude sur l'accessibilité des femmes aux services financiers dans la 61

LISTE DES PHOTOS

Photo 1: Petit commerce sur l'axe routier Yaoundé-Ayos 3

Photo 2 :Présentation d'une Caisse Villageoise et de Crédit Autogérée 41

Photo 3: Femmes de l'AFAC en plein travail de transformation du manioc. 47

Photo 4: Exemple de garanties saisies dans une CVECA 52

ABREVIATIONS ET SIGLES

A3C

: Association des CVECA et CECA du Centre

ACDI

: Agence Canadienne pour le Développement International

ACEP

: Agence de Crédit pour l'Entreprise

ADAF

: Appropriate Development for Africa Foundation

AFAC

: Association des Femmes Adhérentes de la CVECA

AFD

: Agence Française de Développement

AG

: Assemblée Générale

AGR

: Activités Génératrices de Revenus

AMC²

: Association des Mutuelles Communautaires de Croissance

ANEMCAM

: Association Nationale des Etablissements de Microfinance du Cameroun

AVZ

: Agent de Vulgarisation de Zone

BICEC

: Banque Internationale du Cameroun pour l'Épargne et le Crédit

CA

: Conseil d'Administration

CAD

: Comité d'Aide au Développement

CamCCUL

: Cameroon Cooperative Credit Union League

CCT

: Crédit Court Terme

CEC PROM

: Coopératives d'Épargne et de Crédit pour Promotrices

CECA

: Caisse d'Épargne et de Crédit Autogérée

CEMAC

: Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale

CGAP

: Groupe Consultatif d'Assistance aux plus Pauvres

CGF

: Cameroon Gatsby Foundation

CIRD

: Centre International de Développement Rural

CMEC

: Caisse Mutuelle d'Epargne et de Crédit

CMT

: Crédit à Moyen Terme

CNMF

: Comité National de Microfinance

COBAC

: Commission Bancaire de l'Afrique Centrale

COGES

: Comité de Gestion

COOPEC

: Coopératives d'Épargnes et de Crédits

CRATED

: Centre de Recherche et d'Appui Technique au Développement

CS

: Conseil de Surveillance

CVECA

: Caisses Villageoises d'Epargne et de Crédit Autogérée

DAT

: Dépôt à Terme

DAV

: Dépôt à Vue

DSCE

: Document de Stratégie de Croissance et de l'Emploi

EMF

: Etablissement de Microfinance

FAO

: Food and Agriculture Organisation

FASA

: Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles

FIDA

: Fonds International pour le Développement Agricole

FONADER

: Fonds National de Développement Rural

GIC

: Groupe d'Initiative Commune

IMF

: Institution de Microfinance

IRAD

: Institut de Recherche Agricole pour le Développement

MER

: Micro Entreprise Rurale

MIFED

: Microfinance et Développement

MINADER

: Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural

MINEPAT

: Ministère de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire

MINEPIA

: Ministère de l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales

MINFI

: Ministère des Finances

MUFFA

: Mutuelle Financière de Femmes Africaines

OCDE

: Organisation de Coopération et de Développement Economiques

OMD

: Objectifs du Millénaire pour le Développement

ONG

: Organisation Non Gouvernemental

PADC

: Projet d'Appui au Développement Communautaire

PADFA

: Projet d'Appui au Développement des Filières Agricoles

PADMIR

: Projet d'Appui au Développement Rural

PAS

: Plan d'Ajustement Structurel

PCA

: Président du Conseil d'Administration

PCRD

: Projet Crédit Rural Décentralisé

PE

: Plan d'Epargne

PNDRT

: Programme National de Développement des Racines et Tubercules

PNUD

: Programme des Nations Unies pour le Développement

PNVRA

: Programme National de Vulgarisation et de recherche Agricoles

PREPAFEN

: Projet de Réduction de la Pauvreté des Femmes dans l'Extrême Nord

PTBA 

: Programme de Travail et Budget Annuel

RENOUVO

: Réseau pour la Nouvelle Orthographe du Français

SAP

: Société Africaine de Prévoyance

SFD

: Société Financière Décentralisée

SGBC

: Société Générale de Banques au Cameroun

SIP

: Société Indigène de Prévoyance

SODECOTON

: Société de Développement du Coton

SOWEDA

: South-West Developpement Authority

SS

: Superviseur de Secteur

UCCGN

: Union des Caisses CVECA du Grand Nord

UMAC

: Union Monétaire d'Afrique Centrale

RESUME

Le contexte économique actuel du Cameroun est fortement marqué par un objectif majeur, celui de lutte contre la pauvreté. Si la pauvreté se définit comme la non satisfaction des besoins et qu'elle se présente en termes d'accès et de contrôle des ressources productives, l'approche d'intégration du genre qui est présentée ici comme instrument est la mieux indiquée pour prétendre à la lutte contre cette pauvreté. L'étude portant sur l'« analyse de l'accessibilité des femmes aux services financiers auprès des établissements de microfinance du réseau A3C », s'est donc donnée pour objectif général d'analyser les conditions d'accès des femmes aux services financiers. L'étude a cependant examiné les besoins financiers des femmes ; les différentes offres des services financiers des caisses d'établissements de microfinance du réseau A3C et les conditions socio-économiques pouvant limiter l'accès de ces dernières aux services financiers. Les données sur l'accès aux services financiers offerts par le réseau ainsi que les caractéristiques socio-économiques des enquêtées ont été obtenues à l'aide d'un questionnaire pré-testé et des guides d'entretien. Les recherches se sont déroulées de Mars à Septembre 2012 et l'analyse des données collectées a permis de montrer que le réseau offre cinq services à ses membres. Il est noté également que 31,29% de femmes prennent de l'argent pour se faire un fonds de commerce, 7,22% pour payer la scolarité de leurs enfants et 21,56% pour pratiquer l'agriculture. En effet, les données ont démontré qu'il y'a une différence significative des crédits demandés, reçus et l'épargne entre les membres et les non membres. Toutefois, l'insuffisance de formation en éducation financière, les frais d'adhésion élevés, l'auto-exclusion de la femme, le faible contrôle des ressources productives, la rigueur des conditions d'octroi des services, les garanties imposées et la faible solidarité dans les EMF ont été identifiés comme facteurs pouvant limiter l'accès des femmes aux services financiers. Malgré les efforts d'amélioration de l'accessibilité des femmes membres aux services financiers du réseau d'EMF A3C, les femmes continuent à être sous l'emprise de leurs responsabilités familiales et de leur fragilité naturelle qui participent à leur exclusion aux services financiers. Ce constat a suscité la formulation d'une recommandation à l'endroit des acteurs impliqués dans l'accessibilité des femmes aux services financiers à savoir : adapter les services offerts aux besoins socio-économiques et culturels des femmes afin d'améliorer leur moyen de subsistance.

Mots-clés : Microfinance ; Services financiers; Etablissements de Microfinance ; Crédit et Genre .

ABSTRACT

The Cameroonian economy is currently faced with the objective of fighting poverty. Poverty as defined is the insatisfaction of access to resources, the gender integration approach which is presented here like an example or an instrument to fight against poverty. The study titled «Analyzing women access to financial services by Microfinance Institution of the A3C Network» had as the major objective to analyse the accessibility of financial services by women. The study was also to examine the financial needs of women; the various services offered by the institution as well as the socio-economic factors that limit women access to financial services. The study was carried out from March to September 2012. Data on the financial services offered by A3C Network, as well as the socioeconomic characteristics of respondents were obtained with the aid of well structured pretested questionnaires. Results obtained showed that A3C Network as Microfinance Institution offers five financials services to its members. Further results showed that 31.29% women obtain credit to finance their business, 21.56% for agriculture while 7.22% obtain credit to pay children's school fees. The study also showed that 32% of respondents have never received training on credit activities. Further analysis showed a significant difference of credit demand and received, savings between members of A3C and non members. Also low level of education, lack of access to and control of productive resources, lack of collaterals were some factors identify as limiting women access. Despite the efforts made to enhance the accessibility of women to the financial services of Network of the Microfinance Institution A3C, women continue to be influenced by their family responsibilities and their fragile nature which contributes to and limit their access to financial services. It could therefore be recommended that actors on accessibility of women to financial services adapt their services to meet socio economic and cultural needs of women aiming at ameliorating livelihood.

Keywords : Microfinance ; Financial services; Microfinance Institutions ; Credit and Gender

CHAPITRE 1 

INTRODUCTION

1.1. CONTEXTE DE L'ETUDE

Au regard de sa diversité géographique, climatique et écologique, le Cameroun est un pays doté d'un grand potentiel agricole, et économique. Malgré ses richesses naturelles, le Cameroun a depuis les années 1980, sombré dans une crise profonde marquée par des changements politiques et sociaux, mais aussi par une détérioration de la situation économique accentuée notamment par la baisse des prix des principaux produits d'exportation et des revenus pétroliers (Banque Mondiale,1995).

Parlant de changements économiques et financiers, Mbaye (2004) précise que le vide financier laissé par les banques classiques et commerciales après l'imposition des Programmes d'Ajustement Structurel (PAS), l'arrêt des subventions et la fin des prix garantis (Nations Unies,1991) par les institutions de Breton Wood aux pays africains ont permis l'éclosion des institutions de microfinance. Institutions qui se veulent être une formule intermédiaire entre les tontines traditionnelles et les banques classiques. Soutenue par les bailleurs de fonds, la microfinance s'est ainsi généralisée dans les pays pauvres après le succès de la Grameen Bank au Bangladesh qui a su s'imposer dans un contexte de grande pauvreté.

Malgré cette éclosion des établissements de microfinance, le potentiel agricole important dont dispose le Cameroun et l'autosuffisance alimentaire relative au plan national, la famine et la pauvreté demeurent des réalités manifestes dans certaines régions du Cameroun, notamment en milieu rural où vit plus de 70% de la population (Moulende, 2003).

Parmi les préoccupations ou stratégies jugées fondamentales pour vaincre le défi de la famine et de la pauvreté, figure en bonne place la question d'accès aux ressources. En effet, l'OCDE(2004) et le PNUD(1999) inspirés par les travaux d'Armatya (1995) sur la théorie du bien-être, appréhende la pauvreté comme étant une « absence de capacités (CAD, 1997) » voire une « absence de possibilités d'accès aux ressources » (PNUD, 1999). Quatre principaux types de ressources sont jugés essentiels pour élargir les possibilités d'accéder à un meilleur bien-être : le capital naturel ou physique, le capital humain, le capital social et le capital financier.

Selon Ribot et Peluso (2003), le capital naturel est le droit d'utilisation des ressources naturelles, et le capital humain est l'ensemble des connaissances, qualifications, compétences et caractéristiques individuelles qui facilitent la création du bien-être personnel, social et économique (OCDE, 2004). Et parlant du capital social, Bonnewitz (2002) le définit comme étant un ensemble de relations « socialement utiles » qui peuvent être mobilisées par les individus ou les groupes dans le cadre de leur trajectoire professionnelle et sociale. Par ailleurs Pineault (2002) inspiré par les travaux de Hilferding (1970) appréhende le capital financier comme l'ensemble des rapports sociaux qui bouleversent et restructurent des formes institutionnelles aussi fondamentales à l'économie capitaliste que sont la monnaie, le crédit ainsi que la propriété. Par conséquent le faible accès ou le non contrôle de l'un ou l'autre type de ces capitaux ou ressources détermine des poches ou niches d'incapacité et contribue à accentuer la pauvreté.

En effet, lutter contre cette criarde pauvreté des populations rurales, améliorer leur sécurité alimentaire et nutritionnelle, accroître leurs revenus et renforcer leur capacité de résistance, tel est le but du Fonds International de Développement Agricole (FIDA). Fonds qui par ailleurs se donne pour objectif au Cameroun de contribuer à l'allègement de la pauvreté à travers : (i) Le renforcement des institutions et organisations rurales impliquées dans la gestion des ressources naturelles, la finance rurale, la commercialisation et la transformation des produits agricoles et (ii) La promotion des partenariats durables entre les services techniques de l'Etat, le secteur privé et la société civile de même que les ONG et les organismes de base (FIDA, 2008).

C'est ainsi que le Projet d'Appui au Développement de la Microfinance Rurale (PADMIR) a été conçu comme instrument opérationnel de lutte contre la pauvreté et de promotion du développement rural grâce à l'appui du FIDA, pour  améliorer l'environnement de la microfinance et faciliter l'accès des ruraux aux services financiers particulièrement les jeunes et les femmes.

Cependant, face aux garanties imposées par les institutions de microfinance pour accéder aux crédits, les femmes représentent un risque dans la mesure où elles ne disposent pas de ressources garantissant le remboursement (Duval, 2002) d'une part, et d'autre part, des études ont démontré que le crédit est moins accessible aux femmes qu'aux hommes lorsque les ONG prennent de la maturité et deviennent des institutions formelles (Etablissement de Microfinance) à but lucratif (Cheston, 2006; Lynch et Schneider-Moretto, 2008).

C'est donc suite à cette « exclusion » plus ou moins manifeste des femmes aux services financiers et au « processus de libéralisation de l'économie dans lequel s'est engagé le Cameroun dès 1992 pour essayer de juguler la crise économique (Belibi, 2002) ».C'est ainsi que certains bailleurs de fonds notamment le FIDA(2009) recommandent aux réseaux d'établissements de microfinance partenaires d'être sensibles aux préoccupations des femmes en ce qui concerne les offres de leurs services.

1.2. PROBLEMATIQUE

Au Cameroun, une partie de la population continue de vivre en dessous du seuil de pauvreté. Il s'agit principalement des populations rurales et particulièrement les femmes. Pourtant, ces dernières sont à bien des égards, des piliers incontestables du développement et peuvent contribuer de manière significative à l'atteinte des OMD (PADMIR, 2012).

Cependant, en dépit de cette contribution significative, les femmes demeurent confrontées par rapport aux hommes aux difficultés d'accès équitable aux facteurs de production tels que la terre, les intrants agricoles, les services financiers et non financiers. Pour ce dernier, seulement 25% de femmes contre 60% d'hommes ont accès aux crédits (Tchakounte, 2008), cette proportion rejoint les écrits de Siebrand (2001) sur l'octroi des services financiers, ceci malgré le boom de la microfinance depuis les années 1990 et leur croissance exponentielle dans notre pays (440 au 31 décembre 2010).

Par ailleurs, la préoccupation du FIDA(2001) a toujours été de profiter de cette multitude d'établissements de microfinance pour réduire la pauvreté en offrant aux populations rurales une gamme de services financiers de proximité (épargne, crédits, micro assurance, transfert d'argent...etc) et faciliter aux jeunes et aux femmes l'accès à ces services. Ces femmes dont les barrières culturelles, le manque d'accès à l'instruction et les problèmes juridiques (titres de propriété, droits de transmission limités, faible reconnaissance...etc) empêchent souvent d'obtenir des financements de la part des banques (FAO, 1998). Cette préoccupation continue d'avoir toute son importance une décennie plus tard.

Il se pose dès lors en droite ligne de l'un des objectifs stratégiques du FIDA, la question de savoir quelles peuvent être les contraintes majeures d'accès des femmes aux services financiers ruraux auprès des établissements de microfinance ?

La réflexion sur cette question centrale conduit aux interrogations suivantes :

1 Quelles sont les besoins financiers des femmes ?

2 Quelles sont les offres de services financiers des établissements de microfinance en zone rurale ?

3 Quelles sont les conditions socio-économiques des femmes à l'accès des services financiers  ?

1.3. OBJECTIFS

L'objectif général de cette étude est d'analyser les conditions d'accès des femmes aux services financiers auprès des établissements de microfinance du réseau A3C. Spécifiquement il s'agira :

1 D'identifier les besoins financiers des femmes, membres et non membres des établissements de microfinance du réseau A3C ;

2 D'identifier les offres des services financiers des caisses d'établissements de microfinance du réseau A3C;

3 D'identifier les conditions socio-économiques pouvant limiter l'accès des femmes  aux services financiers.

1.4. IMPORTANCE DE L'ETUDE

Les services financiers jouent un rôle considérable dans l'amélioration économique, sociale et politique de la condition féminine à travers le monde. Favoriser l'accès des femmes rurales au financement leur donne la possibilité d'entrer dans un processus d'autonomisation (FIPA, 2010). Et ces moyens supplémentaires participent également à l'augmentation de leur productivité agricole, au développement d'Activités Génératrices de Revenus en parallèle à leur activité de production, au contrôle des moyens de production, à la gestion des ressources naturelles, et par conséquent, cela leur permet d'assurer la sécurité alimentaire future dont elles sont les garantes.

Sur le plan théorique, l'étude va contribuer modestement à enrichir la littérature sur la microfinance en général et sur les stratégies de financement des activités des femmes rurales en particulier.

Sur le plan pratique :

Ø Pour le PADMIR, cette analyse va contribuer à enrichir les bases de données existantes sur l'accès aux services financiers par les ruraux, principalement par les bénéficiaires cibles du projet que sont les femmes et favoriser un meilleur ciblage de l'intervention, et une amélioration de l'impact du projet ;

Ø Pour les femmes rurales, la détermination des facteurs qui les empêchent de solliciter les services financiers, permettra d'améliorer la qualité des services des EMF à leur égard afin de pérenniser leur action pour le développement du bien être social ;

Ø Pour l'État camerounais, les données socio-économiques de cette étude permettront de mieux affûter les politiques concernant le financement du milieu rural.

1.5. ORGANISATION DU MEMOIRE

Le présent mémoire se subdivise en cinq chapitres :

Ø Dans le premier chapitre, le sujet a été introduit, le problème présenté puis les objectifs et l'importance de l'étude illustrés ;

Ø Le deuxième chapitre a permis la présentation du réseau A3C, de définir le cadre théorique de l'étude, de clarifier les principaux concepts et de présenter la revue de la littérature ;

Ø Le troisième concerne la présentation de la zone d'étude et la description de la méthodologie de la recherche utilisée ;

Ø La présentation des résultats et leurs discussions constituent les principales articulations du chapitre quatre ;

Ø Le cinquième a permis de conclure l'étude et de proposer des recommandations

CHAPITRE 2 

PRESENTATION DU RESEAU A3C, CLARIFICATION DES CONCEPTS, CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LA LITTERATURE

2.1. PRESENTATION DU RESEAU A3C

· Historique d'A3C

Le réseau d'Association des CVECA et CECA du Centre réseau (A3C) a été créé en juin 2006 au terme du processus de reconfiguration de trois anciens réseaux locaux mis en place entre 1995 et 2005 dans le cadre du Projet Crédit Rural Décentralisé (PCRD). En effet, le PCRD a vu le jour grâce au financement de l'Agence Française de Développement (AFD) et de l'Union Européenne(UE) sous la maîtrise d'ouvrage du Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural (MINADER), la maîtrise d'oeuvre de Microfinance et développement (MIFED) et l'assistance technique du Centre International de Développement et de Recherche (CIDR). Le réseau est reconnu sous le numéro N°00743/RDA/J06/BAPP du 12 juillet 2006 et agréé comme organe faitier sous le numéro N°07/474/MINEFI du 29 mai 2007.

· Mission d'A3C

L'A3C a pour mission de favoriser la solidarité, les échanges et la coopération entre les caisses membres dans l'intérêt général des adhérents à la base en veillant à leur bon fonctionnement et au respect de la réglementation s'appliquant au secteur en zone CEMAC. Mais aussi d'amener le gouvernement camerounais à faciliter l'accès au financement des secteurs du monde rural par la promotion d'une offre de services financiers de proximité pérenne.

· Organisation du réseau

L'organe faitier du réseau du Centre est constitué :

- D'une Assemblée Générale (AG), composée de toutes les caisses représentées au niveau des trois unions locales (sections électives et représentatives sans statut juridique) ;

- D'un Conseil d'Administration (CA) formé de 10 administrateurs chargés de la mise en oeuvre de la politique générale et des orientations stratégiques liées au pilotage du réseau ;

- D'une Direction composée d'un directeur général et de son adjoint, agréés qui assurent la gestion opérationnelle et financière quotidienne de l'organe faitier ;

- D'un Conseil de Surveillance (CS) avec 3 membres.

Une assistance technique de qualité est assurée par le CRATED (Centre de Recherche et d'Appui Technique au Développement) appuyé par le MIFED. Le réseau a construit une articulation avec la BICEC, une banque classique pour bénéficier du refinancement.

· Zones d'intervention

Le réseau couvre 6 départements de la Région du Centre par ses caisses qui sont au nombre de 69, reparties ainsi qu'il suit :

Tableau 1: Répartition des caisses du réseau A3C dans la Région de l'étude durant l'année

2010

Départements

Nombre de Caisses

Haute Sanaga

5

Lekie

18

Mbam Inoubou

12

Mbam et Kim

8

Nyong et Mfoumou

18

Mefou et Afamba

8

Total

69

Il convient ici de préciser que les caisses qui intéressent l'étude sont celles partenaires du PADMIR dont 22 sur les 69. Notons dans ce tableau 1 que toutes ces caisses n'ont pas encore eu d'agrément et celles ayant un agrément COBAC sont présentées dans l'annexe 5.

· Quelques chiffres du réseau

Le nombre de membres du réseau est estimé à 33 549 avec 13 144 femmes en 2010. L'épargne mobilisée en 2010 est de 1 207 386 416 FCFA et 995 869 815 FCFA représentant respectivement les dépôts à terme et les dépôts à vue.

Le volume des crédits accordés est mentionné dans le tableau 2.

Tableau 2: Répartition du volume de crédits accordés par genre en 2011

 

Nombre

Montants

%

Hommes

5 001

1 244 201 000

62,24

Femmes

3 814

630 591 365

31,55

Groupes

297

124 080 250

6,21

Total

9 129

1 998 872 615

100,00

Il convient de préciser que ces crédits sont accordés pour les activités agricoles (34%), commerciales (29%) ; sociales (18%) et bien d'autres (19%) (A3C, 2011).

2.1.1. Présentation des CVECA et CECA

· Sociétariat

La CVECA et la CECA sont des banques villageoises conçues pour offrir des services financiers de proximité aux populations (hommes, femmes, jeunes) défavorisées et groupes formels ou informels des zones rurales et semi-rurales. Elles sont généralement implantées dans un ou plusieurs villages et hameaux. L'adhésion d'un membre donne lieu au paiement d'un droit d'adhésion unique et non remboursable. Ce droit varie selon qu'on soit un individu ou un groupe.

L'ensemble des droits d'adhésion constitue le capital social de la caisse. Le nouveau membre reçoit après son adhésion un livret intitulé « livret de l'adhérent » sur lequel toutes les opérations qu'il aura à mener avec la caisse seront reportées.

· Le mode de fonctionnement d'une CVECA/CECA

Le principe de base du fonctionnement d'une CVECA est l'autogestion d'où le mot « Autogérée » dans le sigle. L'administration se fait à trois niveaux : l'Assemblée Générale (AG), le Comité de Gestion (COGES) et les Gestionnaires.

L'AG est l'organe suprême et souverain d'une CVECA. Elle est ouverte à tous les membres de la caisse et se réunit une ou deux fois par an en AG ordinaire. En dehors de ces réunions statutaires, elle se réunit en AG extraordinaire chaque fois que cela est nécessaire ; son rôle étant de :

- Définir les règles de fonctionnement de la caisse, lesquelles sont consignées dans le règlement intérieur ainsi que ses grandes orientations ;

- Elire les responsables financiers et administratifs (COGES, caissier, contrôleur...etc) ;

- Approuver les comptes et déterminer l'affectation des résultats.

Le COGES qui dans certaines caisses joue aussi le rôle du comité de crédit, est désigné par l'assemblée générale de la caisse. Il est composé de 5 à 15 personnes en fonction de la taille de la caisse. Ce comité a pour fonction de :

- Décider des octrois de crédits ;

- Assurer le suivi et le recouvrement des crédits ;

- Organiser les assemblées générales et toutes autres réunions jugées nécessaires au fonctionnement de la caisse ;

- Représenter la caisse vis-à-vis de l'extérieur ;

- Appliquer les décisions prises en AG ;

- Faire respecter le règlement intérieur.

Les gestionnaires 

Le caissier a pour rôles de :

- Effectuer les opérations de caisse ;

- Tenir les documents comptables ;

- Enregistrer les demandes de crédit ;

- Exécuter les décisions du comité de gestion.

Le contrôleur interne a pour attributions :

- Vérifier et contrôler le travail du caissier ;

- Réaliser les états financiers simplifiés sous le regard du contrôleur financier (appui externe) ;

- Rendre compte au COGES et à l'AG de la situation financière ;

- Exécuter les décisions du COGES.

La majorité de ces fonctions sont bénévoles (indemnités variant entre 5 000 et 10 000Fcfa/mois).Toutefois l'assemblée générale peut décider du versement d'une indemnité annuelle aux gestionnaires, prise sur le résultat de l'exercice n-1 quand celui-ci est positif.

Il est à noter que les CECA tendent à devenir de vrais sociétés financières avec des directions et salariés comme c'est le cas de la CECA de SA'A, ce qui entraine des réorganisations statutaires différentes plus ou moins des CVECA.

2.2. CLARIFICATION DES CONCEPTS

La présente étude repose sur les principaux concepts suivants : Microfinance, Etablissement de Microfinance, services financiers, crédit, épargne, milieu rural, empowerment des femmes et pauvreté.

2.2.1.Microfinance

La Microfinance est un concept polysémique c'est-à-dire qu'il a plusieurs définitions. Il est donc important de ne pas la confondre ou de la réduire au microcrédit. En effet, la microfinance selon la Banque Mondiale(2009), consiste à offrir aux familles en situation de précarité économique un crédit de faible montant pour les aider à s'engager dans des activités génératrices de revenus.

Or, Labie (2000) entend par microfinance, l'octroi de services financiers généralement le crédit et/ou l'épargne à des personnes développant une activité de productivité, le plus souvent l'artisanat ou le commerce, et n'ayant pas accès aux institutions financières en raison de leur profil socio-économique. Et, pour Attali et Yann (2007), c'est l''octroi des services financiers à des personnes en situation de précarité économique impliquant le développement d'une activité productive (existante dans 90% des situations, toute nouvelle dans 10% des cas) telle que l'artisanat ou le commerce. Ces personnes n'ont généralement pas accès aux institutions financières commerciales en raison de leur profil socio-économique (il s'agit d'agents économiques en situation de précarité, sans revenus fixes et qui n'offrent aucune des garanties en vigueur dans les institutions bancaires commerciales).

Quant à Reifner (2001), la microfinance vise l'accès au financement de petits projets, portés par des personnes marginalisées qui aspirent à créer leur propre emploi, souvent par défaut d'autres perspectives professionnelles et parce que l'accès aux sources traditionnelles leur est refusé. En somme, pour cette étude, la microfinance est une activité de financement des activités des exclus des systèmes financiers classiques (banques) qui cherche à soutenir les plus pauvres afin de les faire sortir du cercle vicieux de la pauvreté.

2.2.2. Etablissement de Microfinance(EMF)

Selon la Commission Bancaire d'Afrique Centrale (COBAC) dans son titre I de la loi du 15 Avril 2002, un Etablissement de Microfinance en abrégé « EMF », désigne les entités qui exercent l'activité de microfinance dans la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC).

Dans cette même loi de la COBAC, les établissements sont regroupés en trois catégories :

Ø sont classés en première catégorie, les établissements qui procèdent à la collecte de l'épargne de leurs membres qu'ils emploient en opérations de crédit, exclusivement au profit de ceux-ci ;

Ø sont classés en deuxième catégorie, les établissements qui collectent l'épargne et accordent des crédits aux tiers ;

Ø sont classés en troisième catégorie, les établissements qui accordent des crédits aux tiers, sans exercer l'activité de collecte de l'épargne.

Il est à noter que ces établissements peuvent exercer leurs activités soit de manière indépendante, soit à l'intérieur d'un réseau.

Le réseau d'EMF est en effet un ensemble d'établissements agréés, animés par un même objectif et qui ont volontairement décidé de se regrouper afin d'adopter une organisation et des règles de fonctionnement communes. Il peut être local ou national et doit se doter d'un organe faitier.

La représentation du réseau auprès des tiers, notamment des organes de tutelle et de contrôle , la fixation des conditions d'adhésion, d'exclusion ou de retrait des affiliés, la préservation de la liquidité du réseau sont quelques devoirs des organes faitiers des réseaux.

Cependant, les établissements affiliés à un réseau sont tenus de satisfaire aux obligations suivantes : souscrire les parts sociales de l'organe faitier ; participer aux frais de fonctionnement ; verser à l'organe faitier une partie des ressources collectées et participer à la constitution des fonds propres de l'organe faitier.

Par conséquent, la présente étude appellera Institution de Micro-Finance (IMF) ou Institution de Microcrédit, toute entité ayant un volet microcrédit dans ses activités et n'étant pas régie par les textes de la COBAC relatifs aux activités de la microfinance en zone CEMAC.

2.2.3. Services Financiers

La présente étude parlera de services financiers en établissant la relation avec le rôle de la finance qui est selon Moulende (2003), de fournir des services de paiement (mobilisation de l'épargne et répartition du crédit) aux usagers que sont les ménages, les entreprises et les administrations publiques. La finance constitue donc un moyen d'échange qui encourage le commerce, stimule l'investissement et assure la croissance.

Le terme « Microfinance » désigne ainsi l'offre de services financiers aux ménages à faibles revenus : prêts, épargne, assurance ou services de transfert (CGAP, 2003). Or, Gentil (2002) appelle les services financiers exerçant dans le contexte de microfinance, les services financiers de proximité, crédit, épargne et un peu d'assurance pour les exclus du système bancaire.

2.2.4. Crédit

Pour le dictionnaire Le Petit Larousse (2008), le crédit renvoie au prêt consenti par une personne auprès d'une banque. Le rôle du crédit est donc de renforcer l'effort propre et le capital déjà accumulé par les organismes de développement ou ONG grâce à l'accès à des prêts bancaires (Fernand, 1994).

D'après Villayphonh (1999), le crédit serait une sorte de catalyseur d'un cercle « vertueux », qui à terme devrait libérer les agents du recours au crédit pour subvenir à leurs besoins de base, ou pour financer les activités productives. En milieu rural, le concept de crédit s'associe aux activités du monde rural pour devenir crédit agricole (Tchakounte, 2008).

2.2.5. Epargne

Etymologiquement, l'épargne désigne la fraction du revenu individuel ou national non affectée à la consommation immédiate. Dans le champ du financement rural, l'épargne renvoie à la partie du revenu de l'exploitation qui reste après les dépenses liées aux charges courantes pouvant aider à mener l'activité jusqu'au profit maximum.

Ainsi, Fernand (1994) pense qu'en milieu rural, l'organisation de la collecte de l'épargne se fait selon quatre principes : (i) assurer la sécurité pour les déposants (ii) assurer la confidentialité des dépôts (iii) assurer la liquidité à tout moment et (iv) assurer la couverture de l'encours de crédit à terme. Pour cette étude, l'épargne renvoie non seulement à l'argent protégé par le paysan en gardant dans les EMF, mais aussi les fonds que les EMF regroupent pour ensuite redistribuer sous forme de micro-crédit.

2.2.6. Milieu rural

Le milieu rural englobe l'ensemble de la population, du territoire et autres ressources des campagnes, c'est-à-dire des zones situées en dehors des grands centres urbains (OCDE, 2004). En effet, le milieu rural constitue le lieu de production d'une grande partie des denrées et des matières premières essentiellement agricoles et sylvicoles. Le milieu rural est considéré dans cette étude, comme un territoire où les infrastructures de base (aménagements hydrauliques et électriques) sont peu développées ou absentes, les activités principales gravitent autour de l'agriculture, de l'élevage et/ou de la sylviculture et les conditions de vie sont précaires mais aussi où les comportements des populations ne sont pas toujours faciles à expliquer.

2.2.7. Genre

Selon Akello et Sarr (1999), par « genre » il faudrait entendre les caractéristiques et les opportunités économiques, sociales, politiques et culturelles liées au fait d'être une femme ou un homme. Or, Vabi (2001) définit le genre comme les relations sociales qui existent entre hommes et femmes. Pour cet auteur, le genre ne traite pas seulement des préoccupations féminines, mais également celles des hommes ainsi que l'équilibre entre hommes et femmes dans le processus de développement.

Par contre, le concept de genre selon le PNUD est la construction socioculturelle des rôles féminins et masculins et des relations entre les femmes et les hommes. Les rôles féminins et masculins se rapportent aux activités attribuées aux femmes et aux hommes dans la société et à la position que femmes et hommes y occupent respectivement. Ces rôles découlent des forces telles que la culture, la tradition, la politique et les besoins et permettent de déterminer l'accès aux opportunités aux ressources et imposent des attentes ainsi que des limites aussi bien aux femmes qu'aux hommes.

Certains prétendent en effet que les problèmes de parité hommes-femmes n'existent pas dans la microfinance, tout simplement parce que cette dernière est devenue un secteur qui fournit ses services principalement aux femmes. Pourtant, le fait d'avoir des projets exclusivement féminins ou masculins ne signifie pas que les questions de parité hommes-femmes ne se posent plus.

2.3. CADRE THEORIQUE : La théorie du bien être

L'amélioration de l'accès des femmes aux services financiers des établissements de microfinance les conduit au bien-être personnel et à une autonomisation économique, c'est dans ce sens que la présente étude trouve son ancrage dans la théorie du bien-être.

L'économie du bien-être trouve en fait son origine dans les écrits de Jeremy Bentham. Ses fondements ont été posés au XXe siècle par Vilfredo Pareto et Arthur Pigou (1908). Elle désigne en effet une branche de la théorie néoclassique qui étudie les différents états de l'économie sous l'angle du bien-être social (niveau de satisfaction atteint par les individus). Elle s'efforce donc de déterminer quelle est la meilleure situation parmi toutes les répartitions possibles des ressources et des revenus.

Dès lors, le bien-être devient un état qui touche à la santé, au plaisir, à la réalisation de soi, à l'harmonie avec soi et les autres. Pour cela, René Dubos présente la santé comme la convergence des notions d'autonomie et de bien-être. Par ailleurs, l'' utilitarisme définit le bien-être comme la combinaison de plaisirs et de l'absence de peine et prône ainsi la maximisation du bien-être général (RENOUVO, 2011). En d'autres termes, le bien-être est l'ensemble des facteurs dont une personne a besoin pour jouir d'une bonne qualité de vie. Ces facteurs l'aident donc à jouir d'une existence tranquille et d'un état de satisfaction.

Dans la littérature, on peut regrouper quatre types de bien-être à savoir le bien-être social, le bien-être physique, le bien-être dans le développement personnel et la spiritualité et le bien-être économique.

Selon le dictionnaire dicto des définitions (2012), le bien-être social englobe les choses qui incident de manière positive sur la qualité de vie notamment un emploi digne, des ressources économiques pour satisfaire les besoins, une maison, l'accès à l'éducation et à la santé, du temps pour les loisirs, etc.

Le bien-être physique peut être par contre la satisfaction du sujet par rapport à sa vie quotidienne liée plus ou moins à l'activité physique résultant de quatre éléments : bien-être émotionnel (anxiété, stress, énergie, vigueur...) ; perception de soi (estime de soi...) ; bien-être physique (état de santé, douleur...) et bien-être perçu (qualité de vie...).

Pour ce qui est du bien être dans le développement personnel, la revue Sciences humaines N° 23 cité par RENOUVO (2011), stipule que "les techniques de développement personnel visent à la transformation de soi: soit pour se défaire de certains aspects pathologiques (phobie, anxiété, déprime, timidité), soit pour améliorer ses performances (mieux communiquer, gérer son temps, s'affirmer) ".

Le bien-être économique, repose sur deux propositions fondamentales : premièrement selon Pigou (1908), tout accroissement de la somme disponible des biens économiques va dans le sens d'une augmentation du bien-être. Il appartient donc à celui qui conteste cette proposition, dit-il, de faire la preuve du contraire dans les faits. La seconde quant à elle se veut aussi de nature positive et montre qu'étant donné l'utilité décroissante du revenu ou de la richesse, tout transfert de richesse des plus riches aux plus pauvres qui n'a pas pour effet de décourager et donc de diminuer la production représente un accroissement de bien-être.

En outre, le bien-être auquel tout le monde aspire est une préoccupation de plusieurs organismes internationaux agissant dans le développement des pays du Sud. Leurs objectifs étant de donner la chance à toutes les populations d'accéder à ce bien être, dont l'accès diffère du fait qu'on soit un homme ou une femme.

Pour cette dernière dont les conditions socio-économiques ne permettent pas un accès facile au bien-être, résultant en partie d'une amélioration d'accès aux services financiers (Figure1)

Figure 1: Autonomisation de la femme

Source : FIDA, 2009.

La figure 1, présente premièrement, qu'un meilleur accès aux services de microfinance peut ouvrir la voie à l'autonomisation économique des femmes (le centre du graphique). De plus, elles pourraient ainsi être en mesure de démarrer leur entreprise, d'investir davantage dans des activités existantes, de faire l'acquisition d'actifs ou de rehausser leur statut économique au sein du ménage par leur contribution visible au capital. Deuxièmement, l'amélioration de l'accès des femmes à la microfinance peut contribuer au mieux-être du ménage (partie gauche du graphique). Un tel scénario s'explique en partie par l'autonomisation économique, mais peut se concrétiser même lorsque les femmes ont recours aux services de microfinance pour le compte d'autres membres du ménage, par exemple le mari ou ses enfants. Troisièmement, une plus grande participation des femmes aux activités économiques et aux décisions du ménage peut accroître l'autonomisation sociale et politique (la partie droite du graphique). La plupart des femmes sont désireuses de contribuer davantage au bien-être du ménage. Et lorsqu'elles en ont la possibilité, leur confiance en elles et leur estime de soi sont renforcées.

2.4. REVUE DE LA LITTERATURE

Afin de mieux cerner les contours de cette étude, il a été jugé judicieux d'entrer dans la littérature existante et disponible pour mieux appréhender : (i) la microfinance au Cameroun, (ii) l'accès aux services financiers en milieu rural, (iii) la microfinance et le genre ainsi que (iv) le débat entre welpharistes et institutionnalistes en microfinance.

2.4.1. La microfinance au Cameroun

Au Cameroun, la microfinance sous sa forme traditionnelle (tontine) date de plus d'un siècle. Cependant, elle a démarré de manière formelle en 1963 avec la création de la première coopérative d'épargne et de crédit (dite « credit union » ou caisse populaire) dans la zone anglophone du pays sous l'impulsion de missionnaires hollandais (Elouna, 2007).Le même auteur continue en disant que la microfinance n'a cependant connu un essor remarquable et ne s'est diversifiée qu'à partir du début des années 90 à la faveur de la loi N°92/2006 du 14 Aout 1992 relative aux Sociétés Coopératives et aux Groupes d'Initiatives Communes ainsi que le décret N°92/455/PM du 23 novembre 1992 fixant les modalités d'application de la loi précitée annulant pratiquement la vieille loi N°73/15 du 7 décembre 1973 portant sur le statut des sociétés coopératives au Cameroun et son décret d'application N°74/874 du 29 octobre 1974 . Ce qui va conduire à de nombreuses innovations et diversifications dans le secteur de la Microfinance.

Ainsi, d'autres types d'institutions apparurent telles que :

· les institutions développées de manière endogène comme les MC² (Mutuelles Communautaires de Croissance) avec l'assistance technique de l'ONG Appropriate Development for Africa Foundation ( ADAF) sous le parrainage d' Afriland First Bank ;

· les Caisses Villageoises d'Epargne et de Crédit Autogérées (CVECA) et les Caisses d'Epargne et de Crédit Autogérées(CECA) qui ont formé le réseau A3C appuyées par l'ONG Microfinance et Développement (MIFED) à travers le Projet Crédit Rural Décentralisé du Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural, la BICEC et deux institutions françaises : le Centre International pour le Développement et la Recherche et l'Agence Française de Développement ;

· les Coopec (Coopératives d'Epargnes et de Crédits) exclusivement pour femmes notamment : les Coopératives d'Epargne et de Crédit pour Promotrices (CEC Prom) avec l'appui de l'Agence Canadienne pour le Développement International ( ACDI) et la Mutuelle Financière de Femmes Africaines (MUFFA) qui est appuyée par Afriland First Bank et l'ONG ADAF ;

· les institutions qui n'offrent que du crédit, cas d'ACEP Cameroun (aujourd'hui transformé en Etablissement de Microfinance de deuxième catégorie), Cameroon Gatsby Foundation (CGF) et Advans Cameroun qui a été créé en août 2006 avec la Société Générale de Banques au Cameroun(SGBC) comme actionnaire ;

· de nombreux projets de développement ou agro-industriels avec un volet crédit. C'est le cas de la Société de Développement du Coton (SODECOTON), de la South-West Développement Authority (SOWEDA), PREPAFEN, etc...

Au regard de tout cela Ongolo (2011) affirme que la microfinance a connu un essor prodigieux au cours de ces dernières années. Il continue dans cette lancée en disant qu'elle se restructure lentement en consolidant les acquis du passé. Néanmoins, le secteur de la Microfinance reste exposé principalement à l'exercice illégal de l'activité de Microfinance. En effet, certaines structures évoluent sans agrément et d'autres agréées pour l'exercice des activités de Microfinance de 1ère catégorie se risquent à la réalisation des opérations dévolues aux EMF de 2ème catégorie. Cette situation est préjudiciable à l'image du secteur et a souvent conduit à la fermeture de nombreux EMF. Par conséquent, l'évolution des activités en ressort quelque peu timorée (Ongolo, 2011).

Au 31 décembre 2010, le secteur de la microfinance compte 440 EMF repartis en 186 EMF indépendants et 254 EMF affiliés à un réseau. Le secteur dispose de cinq (5) réseaux agréés : CAMCCUL (177 EMF), CVECA Centre (33 EMF) et CVECA Grand Nord (8 EMF), CMEC Ouest (19 EMF), CMEC Nord-Ouest (8 EMF). Le secteur est dominé par les EMF de première catégorie qui représentent 94 % des établissements agréés au Cameroun. Un réseau CMEC Grand-Nord (9 EMF) ayant eu l'avis conforme de la COBAC n'est encore agréé (Ongolo, 2011).

Parlant de couverture géographique, le Ministère des Finances à travers sa direction chargée du trésor estime que les EMF déploient leurs activités à travers 998 agences dont 525 sont installées en zone urbaine et 473 en zone rurale. Les implantations urbaines se retrouvent principalement à Douala (169) et à Yaoundé (155 agences). Ces points de vente sont généralement ouverts par les EMF de 1ère catégorie (718 agences), en particulier par ceux évoluant en réseau qui recensent 389 agences dont 230 pour le réseau CAMCCUL. L'extension des activités a été, en partie, freinée par la baisse du nombre de guichets. Celui-ci est passé de 1 111 à fin septembre 2007 à 983 à fin 2008. L'augmentation de la clientèle constatée lors de la dernière enquête se poursuit en 2008, malgré la réduction du nombre de guichets. En dépit d'un recul passager constaté entre la dernière enquête et le 31 décembre 2007 (54 828 clients), la clientèle du secteur enregistre une croissance de 18% en variation annuelle au 31 décembre 2008, pour s'établir à 1 073 621 clients (Ongolo, 2011).

2.4.2. L'accès aux services financiers en milieu rural

La mise à disposition de services financiers sûrs (épargne, crédit, transfert d'argent et assurance) en milieu rural peut jouer un rôle primordial dans le développement rural. A cet effet, Schlaufer et al (2008) présentent 7 rôles que peuvent jouer ces services financiers de proximité dans l'arrière pays :

1. Des systèmes d'épargne et d'assurance aident les populations rurales à réduire leur vulnérabilité face aux risques, à mieux planifier l'avenir, à épargner en vue d'investissements, à atténuer ainsi l'irrégularité des revenus et à faire face aux dépenses imprévues. Ce dernier point est tout particulièrement important dans les régions rurales où les revenus dépendent des cycles agricoles.

2. Des prêts pour investir et disposer d'un capital humain : les prêts sont un moyen essentiel pour permettre aux entrepreneurs ruraux d'investir, de saisir des opportunités économiques et d'acquérir des intrants agricoles et du capital humain. Utilisés pour la consommation à court terme et en cas d'urgence, ces prêts permettent aux ménages d'éviter des situations difficiles pouvant conduire à la vente des biens. Toutefois, s'endetter a son revers. En effet, des débiteurs pauvres ont parfois de la peine à rembourser leurs dettes en raison de circonstances indépendantes de leur volonté (maladie, vol, catastrophes naturelles) ou d'un manque de connaissances et d'investissements inadéquats.

3. Les services de transfert d'argent permettent aux gens qui quittent les régions rurales pour aller travailler en ville ou à l'étranger d'envoyer de l'argent à leur famille par exemple en toute sécurité et à un prix abordable.

4. Les prêts entre parents, amis et voisins : les entrepreneurs puisent généralement dans les économies de la famille ou empruntent à des amis pour financer leurs petits investissements et, dans l'urgence, les gens ont tendance à emprunter à des connaissances. Le remboursement se fait le plus souvent sans intérêts.

5. Les prêteurs (sur gage) : en l'absence d'institutions financières formelles, les gens s'adressent à des prêteurs. Ceux-ci demandent souvent des taux d'intérêt usuriers, et ont même parfois recours à la violence pour obtenir le remboursement. D'un autre côté, les prêteurs peuvent fournir de l'argent rapidement en cas d'urgence et ne demandent pas de garantie.

6. Les systèmes d'entraide communautaire : les groupes d'entraide, les associations de crédit/épargne rotatif ou les mécanismes d'épargne et de crédit basés sur la communauté sont des instruments efficaces pour encourager l'épargne, offrir des assurances à petite échelle et éviter l'endettement à des taux d'intérêt exorbitants.

7. À défaut de banques et d'agences financières officielles, le transfert d'argent est souvent effectué par des chauffeurs de bus ou des tenanciers de petits magasins qui collaborent avec les réseaux de migrants étrangers. Ces services sont de meilleurs marchés que ceux des opérateurs officiels, mais ils ne sont pas toujours aussi sûrs et fiables.

2.4.3. Microfinance et genre

La fourniture de comptes d'épargne, des prêts, des produits d'assurance, des transferts d'argent (de services financiers) pour les femmes et les hommes pauvres par le biais d'initiatives de microcrédit a considérablement bénéficié à ceux qui ne sont pas desservis par les systèmes bancaires ordinaires (FAO, 1998). La FAO continue dans le même sens en notant que les barrières culturelles, le manque d'accès à l'instruction et les problèmes juridiques (par exemple titres de propriété et droits de transmission limités, faible reconnaissance des femmes, analphabétisme etc.) empêchent souvent les personnes pauvres d'obtenir des financements de la part des banques. Le même auteur pense également que les agriculteurs sans terre et les femmes sont en particulier exclus des services financiers officiels par manque de garanties.

En outre, les faits démontrent que pour les pauvres, une augmentation de revenus leur permet d'investir dans une vaste gamme de ressources comme une meilleure nutrition, l'amélioration de la santé, l'accès à l'éducation, un meilleur toit pour leurs maisons et le développement de leur petite entreprise (Quisumbing et Maluccio, 1999).

· Pourquoi l'attention à la problématique de genre dans la microfinance?

Traditionnellement les femmes ont bien moins de choix que les hommes en ce qui concerne l'accès au crédit et aux autres services financiers. En effet, Daley-Harris (2004) dans un rapport affirme que depuis que les services de microcrédit ont débuté, les femmes ont un meilleur taux de remboursement que les hommes pour les prêts de microcrédit. Par conséquent, elles ont été spécifiquement ciblées par les pourvoyeurs de services de microcrédit. En 2005, 3 133 institutions de microcrédits ont atteint 113 261 390 clients, dont 81 949 036 étaient parmi les plus pauvres lorsqu'ils ont contracté leur premier prêt. De ces clients les plus pauvres, 84.2 % ou encore 68 993 027 sont des femmes. En supposant cinq personnes par famille, les 81.9 millions de clients les plus pauvres atteints à la fin de l'année 2005 cela fait 410 millions de membres de familles (Daley-Harris, 2004).

Le microcrédit a été largement investi, depuis 20 ans, par les acteurs de la mondialisation, au point d'être promu comme un "remède miracle"(Hofmann et Kamala, 2003) pour les femmes pauvres ou "vrais pauvres" comme les appelle Brunel (2000) et leurs familles.

Toutefois, la microfinance n'a pas que des effets en matière de lutte contre la pauvreté au sens strict. En fait, elle permettrait également d'impulser un "empowerment" - sorte "d'attribution de pouvoir".

C'est ainsi que les inégalités liées au genre doivent être ciblées dans chaque intervention de lutte contre la pauvreté.

C'est sans doute la raison pour laquelle le Cameroun dans son Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE), en matière de genre, stipule en ses points 267 et 268 de la page76 :« Pour la promotion du genre, le Gouvernement va poursuivre la sensibilisation des parents et de la communauté notamment dans les zones rurales à fortes pesanteurs des coutumes traditionnelles pour permettre à la jeune fille de bénéficier des mêmes conditions d'accès à l'éducation. Dans le même souci, l'Etat et la communauté veilleront à une représentativité équitable des filles, tous secteurs confondus pour ce qui est de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur ou de l'accès à l'emploi.

Un accent particulier sera mis sur les conditions favorables à l'épanouissement de la femme et sa meilleure contribution au développement socio-économique, ainsi que sur l'encadrement des enfants, des jeunes et des femmes par la création et la réhabilitation des structures d'encadrement. L'Etat favorisera l'initiation et la formation des femmes aux techniques culturales appropriées capables de réduire la pénibilité de leurs tâches et d'améliorer leur rendement et leur aptitude à commercialiser leur production. Par ailleurs, un soutien social sera apporté aux femmes et aux enfants en situation difficile ».

· Accès et contrôle des femmes aux ressources productives, gages de crédits

La terre est un moyen de production important dans les activités économiques et une source principale de revenus en milieu rural. Fon (2011) dans une étude faite dans la région du Nord-ouest Cameroun, constate que la majorité (75.7%) des femmes de cette localité ne contrôle pas les terres arables. Le même auteur relève que les femmes rurales ont accès à des terres arables à travers leurs familles, mais ne contrôlent pas ces terres, il n'existe pas de corrélation entre l'accès et le contrôle des terres arables.

Comme la terre, le capital financier est aussi un moyen de production et de gage de crédits (épargne préalable). Or, la représentation des femmes est bien plus importante que celle des hommes parmi les personnes les plus pauvres dans le monde. Dans son Rapport sur le Développement Humain de 1995, le PNUD (1999) rapportait que 70% des 1,3 milliards de personnes vivant avec moins de 1 dollar par jour étaient des femmes. Selon le Rapport sur l'état de la Campagne du Sommet du Microcrédit en 2001, 14,2 million des femmes les plus pauvres ont maintenant accès à des services financiers ou encore au capital à travers des institutions spécialisées de microfinance (IMF), des banques, des ONG, et autres institutions financières non bancaires (Reed, 2001).

2 .4.4. Débat entre welpharistes et institutionnalistes en microfinance

La microfinance et plus particulièrement le microcrédit, tel que pratiqué depuis les années 1970, a révolutionné notre façon de voir les pauvres, les causes de leur état et les remèdes à appliquer afin de les extraire (Dugas-Iregui, 2007). Malgré les innombrables difficultés méthodologiques qu'implique toute étude d'impact (Morduch, 1999), il existe aujourd'hui un consensus plus ou moins établi sur le potentiel ou l'efficacité général du microcrédit en terme de réduction de la pauvreté et de la vulnérabilité des populations participantes (Otero,1999) mais aussi de profonds désaccords sur la façon de faire évoluer le mouvement.

Le débat entourant la meilleure façon d'alléger la pauvreté à travers les institutions de microcrédit semble particulièrement important aux vues de ce contexte à l'intérieur duquel il s'inscrivent. Deux camps et deux visions : la vision welphariste et la vision institutionnaliste s'affrontent sur ce terrain, chacune défendant leur vision de ce que devrait être les priorités et le rôle des institutions de microfinance bien qu'elles partagent le même objectif de base : celui de réduire la pauvreté.

Par ailleurs, les tenants de ces deux approches s'entendent sur l'objectif suscité mais s'opposent néanmoins sur un nombre important d'enjeux s'y rattachant. Cette opposition est si vive qu'elle a été désignée comme le « schisme de la Microfinance » (Morduch, 2000).

L'approche institutionnaliste vise en fait à la création d'institutions financières vouées à servir des clients qui ne sont pas servis ou qui le sont insuffisamment par le système financier formel (Woller et al, 1999). Elle prône la création d'un système parallèle d'intermédiaires financiers viable qui servirait les pauvres. La thèse des institutionnalistes repose donc sur l'idée que le microcrédit, aussi efficace soit-il, ne fera jamais de véritable différence sur le niveau général de pauvreté dans le monde si ses opérations dépendent du financement des donneurs (Dugas-Iregui, 2007). Dans la même logique, les institutionnalistes pensent qu'une Institution de Microfinance viable « motivée par la rentabilité » (Woller et al, 1999) et opérant à grande échelle servira plus de clients très pauvres qu'une IMF dont l'objectif est le ciblage et la provision de service à cette même clientèle. Pour cette approche, toute forme de subvention n'est justifiée que pour couvrir les coûts de départ d'une IMF et doit être clairement circonscrite dans le temps. Les mêmes auteurs indiquent que les frais d'intérêts liés aux prêts consentis aux pauvres doivent refléter les coûts d'opérations pour l'institution. En somme, l'approche institutionnaliste considère que la pérennité institutionnelle des Institutions de Microfinance nécessite l'autosuffisance financière, qui est la mesure du succès d'une IMF (Woller et al, 1999).

C'est vers 1998 que la réplique de ceux qui s'appelleront dorénavant les welpharistes s'organise. Leur position s'articule en fait autour des écrits de Jonathan Morduch (2000) et de Woller et al(1999), tous disent que la viabilité d'une IMF serait plutôt la conséquence de la « capacité d'un programme à produire un résultat suffisamment valorisé par ses bénéficiaires et ses commanditaires de telle façon qu'il reçoive assez de ressources et d'intrants pour continuer leur production ». Ces auteurs soutiennent que, dans la mesure où la survie de l'institution dépend de sa capacité à dégager des profits afin d'attirer le capital privé, la mission social risque d'être reléguée au second plan. Ils dénoncent également la logique selon laquelle l'autosuffisance financière équivaut à l'amélioration du bien-être des populations.

L'approche welphariste est mise en pratique par les IMF de type « familial » (celle faisant du poverty lending). Elle ne vise pas à proprement parler d'éfficacité économique, mais opère plutôt d'un point de vue d'équité sociale et tente de « soulager immédiatement le fardeau quotidien de la pauvreté, comme premier pas aidant les gens à échapper à la pauvreté à long terme » (Dunford, 1998). Les IMF répondant à ces impératifs visent une clientèle composée des plus pauvres, des pauvres économiquement actifs et le but visé est l'auto-emploi (Dugas-Iregui, 2007).

Dugas-Iregui (2007) continue en disant que les prêts sont souvent réservés aux femmes car, non seulement elles démontrent de meilleurs taux de remboursements mais aussi le contrôle des revenus et de l'épargne du ménage par ces dernières aurait un effet d' « empowerment » leur permettant d'améliorer leur condition ainsi que celle de leurs enfants.

CHAPITRE 3 

METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

3.1. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

3.1.1. Milieu physique

L'étude s'est déroulée dans la Région du Centre, plus particulièrement dans les départements de la Lékié, du Mbam-et-Inoubou, du Mbam-et-Kim et du Nyong-et-Mfoumou (Voir figure 1).

La région du Centre est située entre 2°47' et 6°5' de latitude Nord et entre 11°40' et 14° de longitude Est. Elle jouxte la Région de l'Adamaoua au nord, celle de l'Ouest et du Littoral à l'ouest, celle de l'Est à l'est et celle du Sud au sud. Avec une superficie de 68 759 km2, elle constitue la deuxième Région la plus vaste du pays (qui en compte 10 au total) derrière la Région de l'Est (108 900 km²). Sur le plan physique, le Centre appartient au plateau sud-camerounais qui occupe la majeure partie du Cameroun méridional. Cette vaste surface d'érosion inclinée vers le sud et le sud-est, présente une succession de collines et d'interfluves compris entre 650 et 750 mètres. A l'ouest, elle s'achève brusquement par un escarpement sur la plaine côtière atlantique; et est drainée par de nombreux cours d'eau dont les plus importants sont la Sanaga, le Nyong et le Mbam. Dans la même lancée elle jouit d'un climat de type sub-équatorial caractérisé par une alternance entre deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches et par une pluviométrie annuelle de 1700 à 2000 mm, répartie sur 150 jours. Sa végétation primitive était la forêt dense, mais au fil des années, elle a été attaquée et détruite en maints endroits par l'action de l'Homme.

Les sols sont en majorité ferralitiques, acides, argileux et de couleur rouge ou jaune selon la durée de la saison humide. Ils ont par conséquent une faible capacité de rétention des éléments nutritifs et s'épuisent rapidement après une mise en culture, ce qui explique la pratique traditionnelle de l'agriculture itinérante sur brûlis suivie de jachères pour la restauration de la fertilité des sols (IRAD, 2005).

3.1.2. Environnement socio-économique

Sur le plan humain, la Région du Centre correspond en grande partie au domaine de peuplement Beti (Eton, Ewondo...etc) et Bassa (résidant exclusivement dans le département du Nyong-et-Kellé) auxquels se mêlent dans les villes et dans certaines zones rurales, des immigrants venus de l'est, de l'ouest, du nord et de l'étranger. Par ailleurs, cette région est assez bien urbanisée (à l'échelle du Cameroun) car en 2010 sa population totale s'est chiffrée à 3 098 044 habitants soit 1 552 362 hommes et 1 545 682 femmes d'où la Région la plus peuplée devant celle de l'Est (République du Cameroun, 2010).

La production agricole vivrière est assurée en majorité par les femmes dont le rôle dans l'exploitation agricole reste primordial. Traditionnellement, les hommes cultivent surtout le cacao et le café de type robusta dans de vieux vergers (âge moyen de la plantation au dessus de 20 ans). Mais de plus en plus, ils s'intéressent aussi aux cultures vivrières telles que le bananier plantain, la tomate et le maïs. Dans l'ensemble, l'utilisation des engrais reste faible 6% de la consommation nationale (IRAD, 2005). Mais cette agriculture est pratiquée traditionnellement et est constituée d'environ 700.000 exploitations familiales d'une superficie moyenne d'environ 1,7 ha (Eboutou, 2009).

L'élevage bovin y est aussi présent particulièrement dans les alentours de Yaoundé. L'artisanat, particulièrement le travail du bois et du raphia est également très développé. Par ailleurs, les industries modernes du bois et celles de l'extraction du sable (Monatélé) sont importantes dans la région.

REGION DU CENTRE

ZONE D'ETUDE

Figure 2: Localisation de la région d'étude (Région du Centre)

SOURCE : http://www.cma93.fr/_data/pdf/rencontre_cameroun, consulté le 6 mai 2012

N

Figure 3 : Départements de la zone d'étude dans la Région du Centre

Source : www.cma93.fr, consulté le 6 mai 2012

3.2. INFORMATIONS, DONNEES ET LEURS SOURCES

Deux types de données ont été utilisés dans le cadre de cette étude : Les données primaires et les données secondaires.

3.2.1. Sources des données secondaires

Les sources d'informations secondaires qui ont permis de réaliser la revue de la littérature et le cadre théorique ont été consultées au sein des bibliothèques centrale de l'Université de Dschang, du Projet d'Appui au Développement de la Microfinance Rurale; de la direction du réseau A3C et celle du département d'Economie Rurale de la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles de l'Université de Dschang.

3.2.2. Sources des données primaires

Deux outils de collecte des données ont été utilisés : les questionnaires et les guides d'entretien.

3.2.2.1. Les questionnaires

Au cours de ces enquêtes, les questionnaires ont été élaborés conformément aux objectifs spécifiques de l'étude. Ils ont tout d'abord fait l'objet des révisions et discussions avec trois experts de la microfinance et enfin pré-testés sur le terrain afin de s'assurer de leur fiabilité (d'où les questionnaires définitifs). C'est ainsi qu'au terme de ce processus l'administration directe plutôt qu'indirecte des questionnaires a été adoptée.

Les informations qui ont été recueillies avaient trait aux sujets suivants : les caractéristiques socio-économiques, l'identification de l'enquêté ; les types et le nombre d'activités menées ; les activités qui nécessitent des financements externes, l'accès aux crédits, l'épargne, les services d'assurance, les contraintes d'accès au capital physique, les contraintes d'accès au capital humain, les contraintes d'accès au capital financier et au capital social, les mécanismes d'accès aux services financiers selon l'enquêté et le contrôle de ces capitaux financiers dans le ménage.

3.2.2.2. Les guides d'entretien

Les informations recueillies à l'aide des questionnaires ont été complétées par des entretiens semi-structurés au cours des « focus groups » avec les responsables des caisses, les autorités locales (chefs et notables) et lors des entretiens individuels avec les spécialistes de la microfinance, et ce grâce à un guide d'entretien. Ce dernier outil de collecte est divisé en cinq principales parties portant sur : (i) la situation administrative, sociale et économique de la localité, (ii) la situation financière de la caisse, (iii) les conditions d'accès aux services financiers, (iv) la situation des femmes dans la caisse, les services spécifiques aux femmes, les contraintes d'accès aux services financiers et (v) les causes de ces contraintes.

Des observations directes lors des visites auprès des ménages de certains membres ont permis de compléter et vérifier toutes ces informations.

3.3. CHOIX ET TAILLE DE L'ECHANTILLON

3.3.1. Population d'étude

La population de cette étude est constituée d'acteurs directement ou indirectement impliqués dans l'accessibilité des femmes aux services financiers auprès des caisses d'EMF du réseau A3C. Ceux-ci sont présentés ainsi qu'il suit :

Les acteurs directs : les femmes, membres et non membres des caisses d'établissements de microfinance du réseau A3C ;

Les acteurs indirects :

· Les responsables des caisses : Il s'agit des membres du Comité de gestion (Président, Vice-président, trésorier, contrôleurs internes et délégués) ;

· Les autorités religieuses et traditionnelles : prêtre, pasteur, chef de village et notables/patriarches ;

· Les conjoints des enquêtées : les époux officiels ou non des enquêtées ;

3.3.2. Unité d'analyse

L'unité d'analyse est la femme rurale.

3.3.3. Echantillonnage

Compte tenu du nombre important de membres par caisse et de la logistique limitée, l'échantillonnage de cette étude est constitué de 500 femmes dont 250 membres et 250 non-membres des caisses du réseau A3C.

L'échantillonnage stratifié à trois degré a été utilisé pour choisir les membres des caisses. Il consistait dans un premier temps de diviser les Etablissements de Microfinance en réseau ou en association partenaires du PADMIR en sous population homogène (strates), suivant leur concentration dans une région comme le montre le tableau 3 :

Tableau 3: Localisation géographique des réseaux d'EMF partenaires du PADMIR

EMF

Nombre de caisses

Nombre de points de services

Total

CENTRE

OUEST

EN CENTRE

OUEST

EN

AM

5

31

2 4

3

0

45

CamCCUL

4

16

4

1

14

0

39

A3C

22

0

0

2

0

0

24

UCCGN

0

0

5

0

0

9

14

Total

31

47

11

7

17

9

122

Au premier degré, un tirage raisonné a permis de choisir le réseau A3C, compte tenu de sa concentration dans une seule région et de sa forte proximité avec les populations rurales.

Au deuxième degré, un tirage aléatoire sans remise a été fait à partir de la liste des caisses du réseau A3C partenaires du PADMIR, ce qui a rendu possible la sélection de 6 caisses sur 22 à savoir : la CVECA de NKOLNGOK ; la CECA de SA'A ; la CVECA DE BALAMBA ; la CVECA de GOURA ; la CVECA d'EBOLAKOUNOU et la CVECA d'ATE. Une descente préliminaire dans celles-ci a permis de connaître le nombre de membres par caisse et c'est alors que le tableau 4 a pu être dressé.

Tableau 4: Répartition des membres des caisses d'étude par genre

Régions

Départements

Noms des Caisses

Nombre de Membres

Hommes

Femmes

 
 
 
 
 

Centre

Lekie

CVECA DE NKOLNGOK

402

644

Lekie

CECA DE SA'A

897

448

Mbam et Inoubou

CVECA DE BALAMBA

371

160

Mbam et Kim

CVECA DE GOURA

491

350

Nyong et Mfoumou

CVECA D'EBOLAKOUNOU

200

325

Nyong et Mfoumou

CVECA D'ATE

240

158

Total

2601

2085

N

K= n1+n2+n3+n4+n5+n6

Au troisième degré, 250 membres ont été choisis de manière aléatoire dans les six caisses de l'étude en fonction du nombre d'adhérentes par caisse. C'est ainsi qu'un coefficient de proportionnalité K va être calculé et appliqué aux effectifs des femmes membres dans chaque caisse.

Où K est le coefficient de proportionnalité ;

N est le nombre de l'échantillon des membres des caisses dont porte l'étude

n;n;n;n;n5 et n6 représentent le nombre d'adhérentes dans chaque caisse de l'étude.

250

K= 644+448+160+350+325+158

n1 = 644 ; n=448 ;n3=160 ;n4=350 ;n5=325 et n6 = 158


K= 0,12

Pour trouver l'échantillon de membres à interroger par caisse, la formule qui suit a été appliquée :

En=nn*K où K est le coefficient de proportionnalité

n est le nombre d'adhérentes de la caisse où porte l'étude

En est l'échantillon de membres à interroger par caisse

La présente étude a pris les mêmes proportions de femmes non membres par caisse afin d'analyser également leur accessibilité aux services financiers auprès des autres sources de financement.

Le choix de ces 250 non membres a été faite par la méthode dite « boule de neige » ayant pour point de départ le membre de la caisse interviewé.

Tableau 5: Répartition de l'échantillon de l'étude par caisse

Caisses

Nombre des Femmes

dans la caisse

Echantillon des membres

Echantillon des Non Membres

Echantillon Total

CVECA NKOLNGOK

644

77

77

154

CECA DE SA'A

448

54

54

108

CVECA DE BALAMBA

160

19

19

38

CVECA DE GOURA

350

42

42

84

CVECA EBOLAKOUNOU

325

39

39

78

CVECA D'ATE

158

19

19

38

Total

2085

250

250

500

Pour mieux analyser cette accessibilité des femmes aux services financiers, deux «  focus group » ont été faits par caisse à l'aide des guides d'entretien pour certains acteurs cités plus hauts.

3.4.4. Traitement des données

Les données obtenues à partir des sources primaires et des guides d'entretien ont été dépouillées manuellement, codifiées et traitées à l'aide des logiciels Microsoft EXCEL et SPSS 19.0 (Statistical Package for Social Sciences).

· EXCEL a permis de tracer les tableaux, les graphiques et calculer les sommes ;

· SPSS a aidé à déterminer les moyennes, les fréquences, la variance et l'écart-type, mais également de comparer les moyennes à l'aide d'un T-test.

3.5. REALISATION DES OBJECTIFS

Les informations recherchées, la méthode de collecte des données, les outils utilisés et les différentes cibles pour la réalisation des objectifs de cette étude sont consignés dans le tableau 6.

Tableau 6: Réalisation des objectifs

Objectifs

Informations recherchées

Méthodes

Outils de collecte des données

Cibles

Objectif 1 : Présenter les offres des services financiers des caisses d'Etablissements de Microfinance du réseau A3C

- Les types de produits de crédits offerts

- Les types de dépôts ;

- Les produits spécifiques aux femmes

- Conditions d'octroi de crédit ;

- Les autres services de proximité offerts.

« Focus group »

Guide d'entretien

Responsables des caisses et de l'organe faitier

Objectif 2 : Identifier les besoins financiers des femmes, membres et non membres des Etablissements de Microfinance du réseau A3C 

- Les activités menées par les femmes ;

- Les activités des femmes qui nécessitent des financements ;

- Les poches de dépense des femmes ;

- L'utilisation des crédits par les femmes.

Enquêtes auprès des membres

Questionnaires

Membres et non membres des caisses

Objectif 3 Identifier les conditions socio-économiques pouvant limiter l'accès des femmes  aux services financiers

- Le statut de la femme dans la localité ;

- L'accès et le contrôle des ressources productives ;

- Les considérations culturelles ;

- Les comportements conjugaux ;

- Gestion des fonds dans les ménages ;

- Les raisons avancées par les non membres pour leur ralliement.

Focus group

Enquêtes auprès des membres

Guide d'entretien

Questionnaires

Autorités traditionnelles, religieuses et conjoints des adhérentes

CHAPITRE 4 

RESULTATS ET DISCUSSIONS

Ce chapitre présente les résultats et les discussions faisant suite aux enquêtes menées sur le terrain, suivant les objectifs fixés dans l'orientation de l'étude ; il comprend donc quatre sections.

4.1. CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES ENQUETEES

Les caractéristiques générales des enquêtées concernent les aspects suivants : l'âge, le statut matrimonial, le niveau d'étude, l'activité principale, l'activité secondaire, la taille du ménage et le revenu des ménages.

4.1.1. Age

Les tranches d'âges des enquêtées sont consignées dans le tableau 7 ci-dessous.

Tableau 7: Répartition des enquêtées selon l'âge

Age

Membres

Non-membres

Total

Effectifs

%

Effectifs

%

Effectifs

%

] 15-25ans]

73

29,20

7

2,80

80

16,00

[26-35ans]

51

20,40

38

15,20

89

17,80

[36-50ans]

61

24,40

136

54,40

197

39,40

[51-60ans]

34

13,60

48

19,20

82

16,40

] 60 ans et plus

31

12,40

21

8,40

52

10,40

Total

250

100,00

250

100,00

250

100,00

De ce tableau 7, il ressort que la population d'étude est à majorité adulte ; soit 66,20% de femmes sont âgées de plus de 35 ans. Seulement 16% des enquêtées sont dans la tranche d'âge de 15 à 25 ans très loin de la proportion nationale de cet intervalle d'âge qui est de 64,2% (République du Cameroun, 2010).Or, cette proportion peut être considérée comme très importante pour le milieu rural qui a besoin de main d'oeuvre jeune et dynamique pour un développement agro-pastorale durable, mais vient aussi expliquer le phénomène d'exode rural des jeunes filles.

4.1.2. Statut matrimonial

En milieu rural le statut matrimonial est un aspect sociologique qui peut jouer un rôle important dans l'accès au financement, le tableau 8 présente les différents statuts des enquêtées.

Tableau 8: Répartition des enquêtées selon le statut matrimonial

Statuts matrimoniaux

Membres

Non-membres

Total

Effectifs

%

Effectifs

%

Effectifs

%

Mariée

180

72,00

160

64,00

340

68,00

Célibataire

24

9,60

57

22,80

81

16,20

Veuve

43

17,20

26

10,40

69

13,80

Divorcée

3

1,20

7

2,80

10

2,00

Total

250

100,00

250

100,00

500

100,00

Il ressort du tableau 8 que les femmes sont en majorité mariées soit 68%, quel que soit le groupe considéré ; les chiffres seraient plus élevés si l'on considère le fait que les veuves et les divorcées sont des femmes qui ont eu des conjoints. Par ailleurs, Goetz et Gupta (1996) dans leurs travaux ont cherché le lien entre le statut matrimonial et le degré de contrôle des crédits, il ressort de cette étude que la plupart des femmes qui contrôlent pleinement leur crédit sont les femmes qui subissent une influence masculine moindre, à savoir les veuves, les femmes divorcées et celles séparées de leurs maris. Ce qui traduit que le pourcentage important (32%) de femmes « libres » de l'étude peut être considéré comme un atout pour l' « enpowerment » de la femme à la lumière de ces derniers auteurs.

4.1.3. Niveaux d'étude des enquêtées

Comme on le dit souvent, « donner la connaissance au pauvre, c'est lui donner le pouvoir ». C'est ainsi que ces connaissances pourront renforcer le pouvoir de décision des femmes. Les différents niveaux d'étude des enquêtées sont consignés en proportion dans la figure 4.

Figure 4: Répartition des enquêtées selon leur niveau d'étude

Il ressort de la figure 4 que 76,40% des enquêtées (membres et non membres) ont au moins fait des études primaires. Ce niveau élevé d'alphabétisme constitue un atout pour ces « femmes » qui peuvent jouer le rôle de leaders ou de responsables de groupes et même de constituer de véritables intermédiaires entre le monde rural et les partenaires extérieurs (Fongang, 2008). Par ailleurs, 18,40% de membres n'ont jamais été à l'école, ce qui les met en marge de tout processus de développement. Or, l'éducation générale et l'alphabétisation des femmes sont des éléments importants si celles-ci n'ont pas atteint leur plein potentiel et ne sont pas émancipées. L'analphabétisme crée une situation de dépendance auprès des autres qui peut limiter un individu dans son pouvoir d'action potentiel (Cheston et Kuhn, 2006). Mais relevons également que sur les trois cent quatre vingt deux enquêtées alphabètes, seulement 3,20% ont eu à faire des études supérieures dont 12,50 % sont membres des CVECA et CECA, ceci traduit plus ou moins le mal qu'a les EMF en milieu rural à comprendre les exigences de la COBAC du 15 Avril 2002.

4.1.4. Activités principales

L'activité principale pratiquée est souvent une preuve de revenus ou non et peut déterminer la capacité d'un individu à épargner ou à contracter un crédit. Le tableau 9 présente la répartition des enquêtées selon l'activité principale.

Tableau 9: Répartition des enquêtées par activité principale

Activités principales

Membres

Non-membres

Total

Effectifs

%

Effectifs

%

Effectifs

%

Agriculture

193

77,20

159

63,60

352

70,40

Commerce

36

14,40

36

14,40

72

14,40

Enseignement

2

0,80

10

4,00

12

2,40

Élève/Étudiante

5

2,00

12

4,80

17

3,40

Couture

4

1,60

7

2,80

11

2,20

Coiffure

0

0,00

7

2,80

7

1,40

Infirmerie

3

1,20

2

0,80

5

1,00

Emploi divers

6

2,40

0

0,00

6

1,20

Sans emploi

1

0,40

17

6,80

18

3,60

Total

250

100,00

250

100,00

500

100,00

Le tableau 9 place l'agriculture au premier rang des activités principales qui occupent les femmes en milieu rural soit 70,40% des enquêtées pratique de l'agriculture, ce qui rejoint les données de la FAO(2004) et d'Atieno(1994). Cette agriculture est dite familiale ou encore de subsistance et le reste des produits est destiné au petit commerce. Parlant de commerce, Daniels et al(1995) pensent que cette domination de l'activité agricole est le reflet du commerce en aval, commerce qui occupe 14,40% des enquêtées, ici elles (commerçantes) servent de grossistes aux revendeuses des marchés des grandes agglomérations. Les femmes qui ne font pratiquement rien représentent 3,60%, mais parmi celles-ci nombreuses sont les femmes du troisième âge qui, dépourvues de toute force de travail reste clouées à leur lit ou à décortiquer les arachides.

4.1.5. Activités secondaires

La majorité des femmes rurales mènent des activités secondaires pour parfois disent-elles joindre les deux bouts ; ces activités sont présentées dans le tableau 10.

Tableau 10: Répartition des enquêtées par activité secondaire

Activités secondaires

Membres

Non-membres

Total

Effectifs

%

Effectifs

%

Effectifs

%

Agriculture

78

31,20

65

26,00

143

28,60

Commerce

136

54,40

148

59,20

284

56,80

Ménage

3

1,20

9

3,60

12

2,40

Employé à la caisse

3

1,20

0

0,00

3

0,60

Rien d'autres

30

12,00

28

11,20

58

11,60

Total

250

100,00

250

100,00

500

100,00

Il ressort du tableau 10 que 56,80% des femmes ont pour activité secondaire le commerce ce qui s'explique par le fait que l'agriculture pratiquée est de subsistance et le reste est destiné au commerce comme mentionné plus haut. L'agriculture est l'activité qui occupe 55% de la population active au Cameroun (FAO, 2004), ce qui justifie clairement l'adoption de cette activité par 28,60% des enquêtées comme occupation secondaire. Approximativement 2,50% des enquêtées sont ménagères mais seulement 3 sur 12 femmes de cette catégorie sont membres d'une CVECA ce qui pourrait se comprendre par le fait que la caisse apporte certainement à ses membres des appuis pour diversifier leurs activités économiques autre que le ménage.

4.1.6. Taille du ménage

La taille des ménages peut aussi paraitre comme une caractéristique socio-économique importante dans cette étude, c'est ainsi que le tableau 11 présente la répartition des enquêtées selon la taille des ménages.

Tableau 11: Répartition des enquêtées selon la taille des ménages

Taille des ménages

Membres

Non-membres

Total

Effectifs

%

Effectifs

%

Effectifs

%

1 à 3 personnes

12

4,80

13

5,20

25

5,00

4 à 8 personnes

91

36,40

108

43,20

199

39,80

Plus de 8 personnes

147

58,80

129

51,60

276

55,20

Total

250

100

250

100

500

100,00

Comme le montre le tableau 11, la taille des ménages des enquêtées est grande quelque soit le groupe considéré ; c'est ainsi que 55,20% des ménages ont plus de 8 personnes. Locoh (1994) explique cette grandeur de la taille des ménages par deux phénomènes : l'âge d'entrée en union et la précocité des rapports sexuelles. L'auteur continue en disant que 36% de femmes au Cameroun entre en union entre 15 et 19 ans. Le tableau 11 ressort également que 39,80 % des femmes résident dans des ménages de 4 à 8 personnes ce qui est le résultat des programmes de planning familial en milieu rural soutenus par l'Etat selon Locoh et Makdessi (1996). Mais, cette tendance haussière des personnes vivant dans un ménage peut être attribuée au type de famille existant en Afrique qui ne se limite pas seulement aux parents et aux enfants mais donne aussi une place aux cousins, cousines, grands parents...etc. Notons par ailleurs, que les femmes ayant plus de 8 personnes dans leur ménage sont beaucoup plus des membres des EMF soit 58,80% contre 51,60% pour les non membres, cette forte représentativité des membres peut être attribuée au fait que les ménages ayant plus de « bouches à nourrir » sont obligés à trouver des sources de prêts d'argent sûres, disponibles et continues pour l'alimentation des membres de la famille.

4.1.7. Revenus annuels

Le revenu d'un ménage peut être un déterminant important du niveau d'épargne et de la capacité à contracter et à rembourser les crédits. C'est ainsi que le tableau 12 présente les revenus annuels des ménages enquêtés afin de mieux cerner les écarts entre les membres et les non membres des CVECA. Il en découle donc que 3,20% de membres ont un revenu supérieur ou égal à 500 000 Fcfa contre 0,80% chez les non membres ; les femmes, membres trouvent généralement leurs fonds de commerce ou de relance de leurs Activités Génératrices de Revenus(AGR) auprès de leurs différentes institutions financières qui leurs procurent des montants plus ou moins conformes à leurs business plan, leur permettant ainsi d'engranger beaucoup de bénéfices conduisant à une augmentation de leurs revenus annuels. Gentil et Doligez (1997) vont jusqu'à dire que les IMF augmentent les fonds de roulement de leurs membres dans une fourchette de 50 à 150%. Or, les non membres contractent auprès des sources informelles des petits montants leur permettant seulement de faire le petit commerce (vente de vin de palme, de pétrole, de gibier...etc) ce qui, le plus souvent ne rapporte pas et ne permet pas d'augmenter leurs revenus.

Tableau 12: Répartition des enquêtées selon les intervalles de revenus annuels

Revenus annuels(Fcfa)

Membres

Non-membres

Total

Effectifs

%

Effectifs

%

Effectifs

%

] 0 - 10 000]

7

2,80

7

2,80

14

2,80

] 10 000 - 50 000]

42

16,80

142

56,80

184

36,80

] 50 000 - 100 000]

88

35,20

45

18,00

133

26,60

] 100 000 - 200 000]

41

16,40

31

12,40

72

14,40

] 200 000 - 300 000]

25

10,00

22

8,80

47

9,40

] 300 000 - 500 000]

39

15,60

1

0,40

40

8,00

] 500 000- +8 [

8

3,20

2

0,80

10

2,00

Total

250

100,00

250

100,00

500

100,00

Les données recueillies permettent aussi de situer le revenu annuel moyen d'un membre à 210 608 Fcfa contre 70 840 Fcfa pour les non membres soit une différence de 139 768 Fcfa.

4.2. BESOINS FINANCIERS DES FEMMES, MEMBRES ET NON MEMBRES DES EMF DU RESEAU A3C.

Les femmes jouent un rôle crucial dans la production agricole des pays en voie de développement. D'où la nécessité d'identifier les besoins de ces dernières pour mieux les accompagner dans leur autopromotion. Les différentes poches de dépenses des femmes, l'utilisation des crédits reçus, les activités qui selon elles nécessitent des financements, les besoins en formation et enfin quelques extraits des entretiens avec les autorités traditionnelles et les responsables des caisses interviewés concernant cette question seront présentés dans les sections qui suivent.

4.2.1. Activités nécessitant des financements externes

Les réponses des enquêtées à la question de savoir « quelles sont vos activités qui nécessitent un financement externe ? », sont consignées dans le tableau 13.

Tableau 13: Activités des enquêtées nécessitant des financements externes

Activités

Membres

Non-membres

Total

Effectifs

%

Effectifs

%

Effectifs

%

Agriculture

130

52,00

168

67,20

298

59,60

Commerce

65

26,00

35

14,00

100

20,00

Cérémonie (fêtes, deuil..etc)

55

22,00

47

18,80

102

20,40

Total

250

100,00

250

100,00

500

100,00

De ce tableau 13, il ressort que quelque soit le groupe considéré la majorité de femmes a besoin des financements pour les activités agricoles soit 59,60% des enquêtées, et cette agriculture est de subsistance comme il a été mentionné plus haut. Cent femmes soit 20% déclarent vouloir des financements soit pour transporter leurs marchandises pour les grands marchés environnants soit pour la transformation en produits dérivés. Approximativement 20% d'enquêtées ont besoin des financements externes pour les activités dites « subites » telles que les deuils ou les contributions à un événement de la famille (mariage, dot ou encore les fêtes de sortie d'apprentissage). Ceci vient renforcer l'idée selon laquelle les regroupements en milieu rural sont beaucoup plus coloriés par un caractère de solidarité, et rejoint ainsi les propos de Fletschner et Kenney (2011) pour ce qui est de la fonction de la femme dans les normes culturelles et la responsabilité familiale qui l'amène à occuper une place de choix dans les cérémonies de solidarité.

Concernant la formation par la caisse de ses membres, 36% de femmes membres des EMF désirent être formées en éducation financière et en gestion des projets pour accroître leurs revenus.

Après des entretiens avec les autorités locales, les extraits suivants ont été ressortis : le Chef d'un village enquêté déclare que « les femmes de notre village ont besoin d'argent pour nous aider à envoyer notre progéniture à l'école », un de ses notables continue en disant : « les besoins des femmes, sont les besoins du ménage, car vous êtes sans ignorer que les femmes de la région du centre dépensent plus sur leurs enfants que le père même ».

Cette déclaration, rejoint les pensées de Cheston et Kuhn (2006) dans leur article Le renforcement du pouvoir d'action des femmes par la Microfinance où ils affirment que « le rôle traditionnel des femmes est de fournir la nourriture, les vêtements, l'argent de poche pour les enfants, les ustensiles de cuisine et de nettoyage ».

Pour renforcer les propos de ces auteurs, les notables d'un village de l'étude disent que : « s'il fallait classifier les besoins des femmes par priorité, on commencerait certainement par la nutrition des enfants, les fonds de commerce, les fonds pour pallier aux problèmes de santé de la famille et enfin un peu d'argent pour se rendre belle ».

Plus loin, un responsable de caisse affirme que : « les femmes ont en majorité besoin d'argent pour aller résoudre les problèmes de leurs maris ou encore de leurs enfants. Quand tu vois une femme plusieurs fois à la caisse pour le crédit, c'est que son mari a une main cachée derrière cette demande ». Il continue en expliquant que les femmes ont des besoins d'argent pour relancer leurs petites affaires économiques (agriculture, commerce, couture) ayant pour finalité la résolution des petits problèmes sociaux du foyer. Les services financiers devraient donc mettre sur pieds des produits qui sont flexibles et propres aux besoins des femmes (Matin et al., 2002) en éliminant s'il est possible la main cachée des conjoints.

Une délégué d'AFAC répond à la question de besoins des femmes en disant que ces dernières ont besoin de crédits de plus d'un an, ou encore des crédits à moyen terme pour mener des grandes activités économiquement rentables. Elle argumente cela en disant : « Si on donne à un groupe 1 000 000 Fcfa, pour rembourser petit à petit pendant trois ans, ah c'est que toutes les femmes seront capables de rembourser et de faire quelque chose d'important avec cet argent »

En somme, les besoins en financement des femmes sont généralement de trois ordres qu'elles soient membres ou non membres d'un EMF et peuvent être classifiés de la manière suivante : en premier lieu nous avons les besoins sociaux (la scolarité des enfants, la santé, la nutrition et l'habitat), ensuite les besoins en fonds de roulement pour les Activités Génératrices de Revenus (l'agriculture, le commerce, la couture, la coiffure etc... ) et enfin les besoins du conjoint(recouvrement des créances, assistance à une cérémonie ou encore investissement dans les cultures de rente).

Notons cependant que ce dernier besoin prime sur tous les autres selon que la femme soit plus ou moins influencée par son conjoint.

4.2.2. Utilisation des crédits octroyés

Les réponses à la question de savoir « qu'est ce que vous faites avec les crédits qui vous sont octroyés ? », sont consignées dans la figure 5.

s

s

Figure 5: Utilisation des crédits octroyés aux femmes

Il ressort de la figure 5 que quelque soit le groupe considéré : 31,29% de femmes prennent de l'argent pour se faire un fonds de commerce, cette situation est fréquente chez les non membres (36,36%) car elles prennent constamment de faibles montants pour faire le petit commerce (voir photo 1). Notons que, les femmes investissent moins de 8% de leurs prêts dans la scolarité des enfants, ceci rejoint les résultats de l'enquête effectuée par Schrieder et Sharma (1999) au Cameroun sur l'impact de la réduction de la pauvreté. Cette proportion d'investissement dans l'éducation peut s'expliquer par le fait que dans certaines caisses de l'étude il existe le crédit scolaire à l'approche des rentrées. Par ailleurs, Les femmes dépensent près de 22,28% de leurs crédits pour la santé ce qui rejoint aussi les données de l'étude menée par Schrieder et Sharma (1999). Cependant, Diagne (1998) affirme que pour une étude faite au Mali, les crédits octroyés n'ont pas eu un impact statistique significatif dans la consommation des ménages. Ceci contraste avec les données d'une étude de Gentil et Doligez (1997) qui reconnaissent que les personnes ayant reçu un prêt ont vu leur niveau de vie totalement changé.

Photo 1: Petit commerce sur l'axe routier Yaoundé-Ayos

4.3. SERVICES FINANCIERS OFFERTS PAR LE RESEAU A3C.

Dans leur document de base, les Caisses Villageoises d'Epargne et de Crédit Autogérées se veulent être agréées sous forme d'EMF de première catégorie, au sens du règlement 01/02/CEMAC/UMAC/COBAC du 15 Avril 2002. Les CVECA sont des sources de financement ou encore des banques très loin du confort de la modernité des banques classiques comme le montre la photo 2.

Photo 2 : Présentation d'une Caisse Villageoise et de Crédit Autogérée

Après des entretiens semi-structurés avec les responsables de caisses, les membres et la lecture des documents mis à disposition par l'organe faitier du réseau A3C, l'étude a pu identifier les produits suivants : l'épargne, le crédit et l'AFAC

4.3.1. Les produits d'épargne

Les caisses collectent l'épargne individuelle et collective des villageois, la sécurise dans un coffre-fort et la rémunère au moyen des crédits qu'elles octroient localement à ses membres. Chaque CVECA décide des produits à offrir à ses membres en fonction du contexte socio-économique dans lequel elle s'insère.Les produits d'épargne sont généralement des Dépôts A Vue (DAV), les Dépôts A Terme(DAT) et les Plans d'Epargne (PE).

Le DAV constitue une épargne non bloquée, non transformable en crédit et non rémunérée. Les adhérents déposent à vue les sommes qu'ils utiliseront rapidement profitant de la sécurité du coffre fort. Le retrait peut se faire à chaque jour d'ouverture de la caisse. Le DAT quant à lui constitue une épargne bloquée pendant une période déterminée. Les adhérents mettent de coté en prévision de certaines dépenses spécifiques ou des périodes difficiles. L'argent étant bloqué, la caisse s'en sert pour le transformer en crédit. Il est donc rémunéré. Les durées des DAT sont en général inférieures à 12 mois. Le taux de rémunération de l'épargne se situe autour de 8% /an.Le PE correspond à un contrat par lequel l'épargnant s'engage à verser successivement un certain montant à des intervalles de temps bien précis. C'est un produit qui a d'abord des valeurs pédagogiques (utiliser des petites sommes versées régulièrement) et qui s'adresse surtout aux femmes qui ont une capacité d'épargne dit-on limitée. Le PE est particulièrement utilisé pour faire des crédits.

L'enquête a permis de ressortir le tableau 14 sur l'enveloppe d'épargne (DAT+DAV+PE) des 6 caisses enquêtées au 31 décembre 2011.

Tableau 14: Montant de dépôts dans les six caisses enquêtées du réseau A3C pour l'année 2011

 

CVECA D'EBOLAKOUNOU

%

CVECA D'ATE

%

CVECA BALAMBA

%

CVECA NKOLNGOK

%

CVECA GOURA

%

CECA DE SA'A

%

Total

Montant DAT

16 493 895

5,33

1 163 765

0,38

21 496 895

6,95

12 243 190

3,96

24 655 915

7,97

233 272 065

75,41

309 325 725

Hommes

9 852 780

10,33

606 085

0,64

15 165 365

15,90

5 001 110

5,24

15 528 720

16,28

49 202 620

51,60

95 356 680

Femmes

4 945 035

12,58

112 910

0,29

1 590 425

4,05

2 867 715

7,29

8 809 195

22,41

20 990 020

53,39

39 315 300

Groupes

1 696 080

0,97

444 770

0,25

4 741 105

2,71

4 374 365

2,50

318 000

0,18

163 079 425

93,37

174 653 745

Montant DAV

733 820

0,32

5 274 180

2,27

32 940 040

14,15

9 816 650

4,22

70 621 825

30,34

113 346 765

48,70

232 733 280

Hommes

215 395

0,14

3 402 710

2,18

21 849 640

13,97

4 339 545

2,77

52 617 860

33,64

73 988 950

47,30

156 414 100

Femmes

207 400

0,33

1 811 470

2,88

5 830 805

9,27

5 280 850

8,39

13 963 035

22,19

35 837 700

56,95

62 931 260

Groupes

311 025

2,32

60 000

0,45

5 259 595

39,29

196 255

1,47

4 040 930

30,18

3 520 115

26,29

13 387 920

Montant P.E

3 257 320

21,29

175 000

1,14

2 164 000

14,14

7 354 500

48,07

1 387 500

9,07

962 000

6,29

15 300 320

Hommes

333 500

9,26

175 000

4,86

959 500

26,64

1 524 500

42,33

244 000

6,77

365 000

10,13

3 601 500

Femmes

364 500

8,83

0

0,00

1 204 500

29,18

1 250 000

30,28

711 500

17,24

597 000

14,46

4 127 500

Groupes

2 559 320

33,80

0

0,00

0

0,00

4 580 000

60,49

432 000

5,71

0

0,00

7 571 320

%

3,68

 

1,19

 

10,16

 

5,28

 

17,34

 

62,36

 

100,00

Total épargne

20 485 035

 

6 612 945

 

56 600 935

 

29 414 340

 

96 665 240

 

347 580 830

 

557 359 325

Du tableau 14, il ressort que les femmes ont épargné en 2011, 106 374 060 FCFA soit 19,09%, les hommes 255 372 280 FCFA soit 45,82% et les groupes 195 612 985 soit 35,10%. Notons que cette proportion des montants des femmes pourrait être revue à la hausse puisque les groupes sont essentiellement constitués de femmes avec le produit AFAC. Les hommes représentent une source sûre d'épargne pour les EMF car ils déposent beaucoup plus d'argent en DAT que les femmes soit 30,83% contre 12,71%. Ce qui permet aisément à ces établissements d'octroyer des crédits avec ces fonds. Les femmes par contre préfèrent garder elles même l'argent facilement mobilisable ou encore DAV contrairement aux hommes qui, ayant peur de le consommer à l'immédiat préfèrent le garder à la caisse.

4.3.2. Les produits de crédit

Les crédits de la caisse sont octroyés à partir des ressources internes et parfois externes. Ils sont à court terme avec un taux créditeur de 2,2% /mois.

Les ressources externes(ou refinancement) sont exclusivement de l'organe faitier.

Les ressources internes quant à elles sont constituées :

Ø Des dépôts à terme et les plans d'épargne des membres ;

Ø Des fonds propres (frais d'adhésion, report à nouveau, parts proportionnelles, etc...)

Les crédits ont été octroyés de la manière suivante au courant de l'année 2011 comme le montre le tableau 15 dans les six caisses de l'étude.

Tableau 15: Crédits octroyés par caisse et par sexe

 

CVECA D'EBOLAKOUNOU

%

CVECA D'ATE

%

CVECA BALAMBA

%

CVECA NKOLNGOK

%

CVECA GOURA

%

CECA SA'A

%

TOTAL

%

Hommes

11 677 500

6,06

3 699 000

1,92

45 085 000

23,39

3 110 000

1,61

49 665 000

25,77

79 494 000

41,25

192 730 500

69,05

Femmes

6 536 000

8,96

3 661 000

5,02

16 160 000

22,16

7 160 000

9,82

16 120 000

22,11

23 275 000

31,92

72 912 000

26,12

Groupes

4 429 000

32,86

1 138 000

8,44

4 410 000

32,72

ND

 

500 000

3,71

3 000 000

22,26

13 477 000

4,83

%

8,11

 

3,04

 

23,52

 

3,68

 

23,75

 

37,89

 
 
 

TOTAL

22 642 500

 

8 498 000

 

65 655 000

 

10 270 000

 

66 285 000

 

105 769 000

 

279 119 500

100,00

Il ressort du tableau 15 que seulement 26,12% de femmes ont eu accès au crédit en 2011 contre 69,05% d'hommes dans les six caisses visitées ceci rejoint les écrits de Siebrand (2001).

4.3.3. Les AFAC : service destiné aux femmes

Le contexte économique actuel du Cameroun en général et du milieu rural en particulier est fortement marqué par un objectif majeur, celui de lutte contre la pauvreté. Si la pauvreté se définit comme la non satisfaction des besoins et qu'elle se présente en terme d'accès et de contrôle des ressources, l'approche d'intégration du genre comme instrument de lutte contre celle-ci est la mieux indiquée pour prétendre à l'amorce d'un développement durable. Telle est la vision des dirigeants du réseau A3C qui ont vu qu'il était primordial de créer un produit spécifique à la mère de l'humanité qu'est la femme.

C'est ainsi que s'est mis progressivement en place l'Association des Femmes Adhérentes de la CVECA(AFAC) qui tire sa particularité de la caution solidaire de ses membres. Ce sont des femmes inscrites en groupes de dizaines ou plus ; ceci en fonction des caisses et qui ont l'avantage de n'avoir que pour garantie imposée la caution solidaire de leurs membres.

En d'autres termes selon les caisses, ce produit est un moyen d'attraction des réunions encore appelées « ékoan » dans la région du Centre et des tontines de femmes cherchant des nouvelles sources de financement pour leurs membres. Les membres de ces associations font des cotisations journalières et hebdomadaires en fonction de leurs revenus, puis la présidente de ce regroupement fait des versements réguliers à la caisse dans le compte de ladite association. Ces membres peuvent par conséquent prendre de gros crédits sous couvert de la caution solidaire du groupe (de l'épargne préalable du groupe dans la caisse). L'octroi ou la demande de crédit par un membre de l'AFAC doit être unanimement acceptée par le reste des femmes de l'association, mais les remboursements posent beaucoup de problèmes entre l'AFAC et la CVECA. Car le non paiement à une seule mensualité est automatiquement retranché dans l'épargne du groupe. Soixante cinq pourcent des membres déclarent avoir eu des démêlés avec leur présidente soit pour le non versement de leur PE comme tel à la CVECA soit pour le blocage de leur épargne à la CVECA pour non remboursement de dette de l'un des membres de l'AFAC.

Il n'est pas à denier les avantages de ce service aux membres, parce que selon les caisses, les AFAC servent énormément à l'auto promotion de la femme ; c'est le cas à la CVCEA d'EBOLAKOUNOU où des femmes membres se réunissent pour la transformation du manioc comme le présente la photo 3.

Photo 3: Femmes de l'AFAC en plein travail de transformation du manioc.

Cette photo, illustre les bienfaits des crédits octroyés aux femmes pour financer une activité de groupe.

Notons enfin que ce service peut être vu comme un service non financier car, il est considéré comme une forme d'accompagnement aux services financiers. Par ailleurs, l'étude a constaté l'existence d'une micro-assurance (assorisque) nouvellement introduite dans les caisses et seulement fonctionnelle dans deux des caisses enquêtées. C'est ainsi que les recherches ne se sont pas appesanties sur ce service et l'ont donc exclu des services financiers offerts par les CVECA et CECA dans le cadre de la présente étude.

4.4. CONDITIONS SOCIO-ECONOMIQUES LIMITANT L'ACCES DES FEMMES AUX SERVICES FINANCIERS

Comme conditions socio-économiques pouvant limiter l'accès des femmes aux services financiers, l'étude a considéré : l'accès à la terre, la formation des membres, les conditions d'accès au crédit, l'accès à une épargne sécurisée, les raisons avancées pour le non accès au crédit, les motivations à être membre d'une EMF, le contrôle de l'argent dans le ménage et les raisons de la non adhésion à la caisse des non membres. Bien que ces conditions puissent aussi limiter l'accès des hommes, ces contraintes d'accès aux services financiers ont été analysées avec à l'esprit que la femme est un « être fragile » par rapport à l'homme.

4.4.1. Contrôle des ressources foncières

La terre est une ressource importante dans l'agriculture, son accès et son contrôle est un gage de sécurité socio-économique. La figure 6 présente les proportions de contrôle de cette ressource par les enquêtées.

s

s

Figure 6: Le contrôle de la ressource foncière par les enquêtées

De cette figure 6, il ressort que quelque soit le groupe considéré, les terres destinées à l'agriculture sont la propriété de 8,40% des femmes. Or, la propriété foncière est cruciale pour rehausser le statut social des femmes et leur faciliter l'accès à des services et prestations comme le crédit et la vulgarisation (Sarr, 1999). En somme quelque soit le groupe considéré 35,20% de femmes disent contrôler les ressources foncières de leur ménage, ce qui rejoint les résultats de l'étude de Fon (2011) dans le Nord-Ouest Cameroun. Mais cette proportion serait encore moindre si l'on garde à l'esprit que bien que la terre appartienne à une femme mariée, son conjoint a un regard très pointu sur sa mise en valeur. Et pour celles dont la ressource appartient au conjoint, elles perdent généralement le droit d'usufruit dès qu'elles quittent le ménage ou le foyer (Essi, 2004). En effet, près de 60% des terres appartient aux hommes « qui sont beaucoup impliqués dans la production des cultures de rentes annuelles ou pérennes ; tandis que les femmes se contentent de pratiquer les cultures vivrières » (Aboubakar, 2012) sur des surfaces n'excédant pas 1 hectare.

4.4.2. Accès à la formation et aux conseils de gestion

Accéder à une formation technique et/ou aux conseils peut être une assurance de compréhension de ce que qu'on veut et de ce que l'on fait. En milieu rural l'accès à la connaissance permet souvent de faire adopter une idée, un produit, une manière de faire ...etc. Le tableau 16 présente cet accès à la formation et aux conseils de gestion.

Tableau 136: Répartition des enquêtées selon l'accès à la formation et aux conseils de gestion

des AGR

 

Est-ce que la caisse vous a déjà apporté des conseils de gestion dans vos activités ?

Total

Oui

Non

Effectifs

%

Effectifs

%

Effectifs

%

Est-ce que la caisse vous a déjà formé ?

Oui

157

62,80

1

0,40

158

63,20

Non

12

4,80

80

32,00

92

36,80

Total

169

67,60

81

32,40

250

100,00

Parmi les 250 membres des EMF interrogés, 62,80% ont déjà reçu des formations et des conseils de gestion sur leurs activités et 32% n'ont reçu ni formation ni conseil de la part de leur caisse. Cette dernière catégorie explique l'incompréhension des offres et les conditions d'octroi des services financiers aux membres puisque, ne comprenant pas la logique d'intervention de la Caisse Villageoise, ces femmes se disent souvent marginalisées et se considèrent comme des laissées pour compte par leurs collègues. Les responsables des caisses se doivent donc de former leurs membres pour accroître l'adhésion de ces dernières à leurs offres financières et prévenir les recouvrements des crédits.

Cette proportion de formées (62,80%) dans la caisse peut s'expliquer par le fait que presque tous les EMF enquêtés n'ont pour la plupart qu'une seule femme contre 6 hommes dans leur Comité de Gestion(COGES) et aucune femme dans l'organe faitier. Or, la femme est la personne la mieux indiquée pour enrôler une autre femme dans l'accès aux services financiers. Par ailleurs presque tous les appuis de bailleurs cherchent toujours à professionnaliser la gestion en formant les membres des COGES ce qui reviendrait à dire à former une seule femme dans une caisse.

4.4.3. Conditions d'offre de services financiers dans les CVECA

Avant de solliciter un crédit, il faudrait tout d'abord avoir une épargne dans son compte telle est la condition principale sans distinction de sexe d'octroi de crédit dans le réseau d'EMF A3C. Les conditions d'offre de services financiers sont explicites et dépendent du statut du débiteur. Toutes ces conditions sont consignées dans le tableau 17.

Tableau 17: Conditions d'offre de services financiers dans les CVECA

Opérations et services

Conditions particulières

Ouverture de compte

- Paiement des frais d'adhésion (part sociale) :

- Individu : 5 000 à 7 000 Fcfa ;

- Groupe : 10 000 à 25 000 Fcfa achat de deux livrets : 1000 Fcfa ;

- Présentation d'une pièce d'identification (individu) et/ou déclaration juridique (groupe) ;

- Dépôt minimum volontaire.

Dépôt à Vue (DAV)

- Montant minimum au dépôt : 1 000 Fcfa ;

- Frais de tenue de compte : 1 000 Fcfa/Trimestre.

Dépôt à Terme (DAT)

- Montant minimum au dépôt :2 000Fcfa ;

- Durée minimum : 3mois ;

- Retrait obligatoire à l'échéance ;

- Taux d'intérêt sur DAT : 8% par an (0,66% par mois).

Plan d'épargne (PE)

- Montant minimum au dépôt : 500Fcfa ;

- Durée minimum : 3 mois ;

- Retrait obligatoire à l'échéance ;

- Taux d'intérêt sur DAT : 4% par an (0,33% par mois) ;

- Versement périodique fixe (hebdomadaire, mensuel) ;

- Annulation des intérêts en cas de non respect de versement périodique ;

Crédit (uniquement moins de 12 mois)

- Résidence dans l'aire géographique de la CVECA ;

- Nombre de mois d'adhésion révolus : au moins 3 mois.

- Être membre actif (opérations régulières) ;

- Frais de dossier (demande, contrat) :1000fcfa ;

- Caution financière suivant le règlement intérieur : 30 50% ;

- Montant plafond : 15% x fonds patrimoniaux net ;

- Durée de l'étude du dossier : 1 semaine après enregistrement ;

- Avaliste(s) et garanties matérielles peuvent être exigés ;

- Antécédents avec le crédit à examiner par les gestionnaires ;

- Taux d'intérêts sur le crédit ; 24% par an (2, 2% par moins) .

Il ressort clairement du tableau 17 que les conditions d'offre de services financiers dans le réseau A3C tendent à se conformer aux pratiques des banques classiques. Le taux d'intérêt créditeur gravite autour de 24%/an ce qui prête à discussion dans une stratégie de lutte contre la pauvreté. Le MINADER (2010) reconnait dans son document d'évaluation du secteur de la microfinance que les taux d'intérêt restent très élevés dans les EMF, malgré la grande concurrence.

Pour bénéficier d'un compte fut-il DAT ou DAV, le pauvre paysan est invité à payer entre 7 000 et 9 000 Fcfa sans distinction de sexe. Par contre, dans une étude pour le réseau d'EMF UCEC par la fondation ADAF (2012), il est mentionné que les hommes payent 9 600Fcfa contre 5 800 Fcfa pour les femmes pour ouvrir un compte ou être membre. L'étude continue en disant que les conditions spéciales pour les femmes sont aussi encourageantes et devraient contribuer à faciliter l'accès de cette couche de la population aux services financiers offerts.

Pour mieux illustrer les frais de tenue de compte sur l'épargne des membres du réseau A3C (1000Fcfa/Trimestre) du tableau 17, le tableau 18 présente les proportions de ces prélèvements dans l'épargne mobilisée.

Tableau 181(*): Répartition des épargnantes des CVECA selon les proportions de prélèvement

des frais de tenue de compte

Epargnes(Fcfa)

Membres

Effectifs

Proportion de prélèvement(%)

%

] 0 - 10 000 [

18

44,30

10,34

] 10 000 - 50 000]

86

12,10

49,43

] 50 000 - 100 000]

28

4,30

16,09

] 100 000 - 200 000]

21

1,70

12,07

] 200 000 - 300 000[

8

1,10

4,60

] 300 000 - 500 000[

6

0,70

3,45

] 500 000 - +8 [

7

0,40

4,02

Total

174

-

100,00

Le tableau 18 présente clairement ce qui en est des prélèvements des frais de tenue de compte sur l'épargne des femmes, membres des CVECA; il en ressort que 49,43% des épargnantes se situant entre 10 000 et 50 000 Fcfa seront imputées de 12,10% de leurs épargnes en fin d'année et 10,34% se situant entre 0 et 10 000 et Fcfa seront quant à elles imputées de 44,30% de leurs dû. Cette situation vient sans doute justifier l'abondance des livrets dits « morts », car sans campagnes de sensibilisation sur les prélèvements pratiqués sur les comptes, les membres des CVECA se retirent le plus souvent ou alors deviennent des membres inactives (sans mouvement financier), se disant ainsi abusées par les dirigeants. Notons cependant que, toutes ces commissions de prélèvement ne sont pas encore réglementées et les EMF sont libres de les fixer (MINADER, 2010).

4.4.4. Garanties

Parlant de garanties, l'enquête a révélé que sur les 104 femmes ayant demandé le crédit 38,46% ont été amenées à présenter des garanties matérielles avant l'accès au crédit à la caisse. Ces garanties sont entre autres : des exploitations agricoles, des télévisions, des motos, des ustensiles de cuisine, des machines à coudre et des machines à écraser ...etc. (voir Photo 4). Le FIPA (2010) ajoute à ces garanties, les contraintes institutionnelles lourdes telles que les procédures bureaucratiques avec exigence des titres de propriétés foncières ainsi que le problème d'analphabétisme et de connaissances en gestion, et l'auteur continu en disant que les femmes rurales ont de bonnes raisons de ne pas tenter l'accès à ces services financiers. Bien sûr, les groupes de femmes tels que les AFAC ont plus de chance de voir aboutir leur demande mais cela nécessite une bonne organisation de leur part.

Photo 4: Exemple de garanties saisies dans une CVECA

Vu la multitude des rôles qu'elles assument entant qu'agricultrices, chefs de ménage et de communauté, commerçantes et mères de famille, les femmes (Essi,2004) ploient de plus en plus sur les garanties qui leurs sont imposées. Cette situation est très inquiétante pour la femme rurale dont les revenus ne sont pas réguliers et consistants pour supporter de si grosses charges d'ouverture de compte et d'adhésion.

Dans les discours, les dirigeants déclarent que leurs caisses sont guidées par les principes de facilité au crédit, d'adaptation au milieu et d'outil de développement. Mais au regard de tout ce qui précède, le paysan est loin d'imaginer que ces principes guident réellement l'action de ces EMF.

Pour ce qui est des tontines/GIC/Associations, les conditions d'accès aux services financiers sont relativement plus souples. Pour être membre d'un de ces groupes, il suffit juste de déclarer sa volonté d'adhésion, pour un crédit ; les frais de demande sont estimés à 100 Fcfa. Cependant, le seul avantage des CVECA reste la sécurité des fonds pour ces membres. En effet, l'épargne est sécurisée dans un coffre fort et gérée avec plus ou moins de professionnalisme par des villageois formés par des structures techniques reconnues, tel n'est pas le cas dans les tontines/GIC et associations.

4.4.5. Auto-exclusion des membres

La question d'accès des femmes au crédit continue à se poser avec beaucoup d'acuité malgré les conditions d'accès qui se veulent « adaptées au milieu » par les CVECA.

Le tableau 19 qui suit présente les enquêtées membres des CVECA ayant une épargne, condition principale d'octroi de crédit et celles qui ont eu à demander effectivement un crédit.

Tableau 19: Relation entre épargnantes et celles ayant demandé un crédit à la caisse

 

Avez-vous épargné cette année à la CVECA ?

Total

Oui

Non

Effectifs

%

Effectifs

%

Effectifs

%

Avez-vous demandé un crédit cette année à la CVECA ?

Oui

87

50,00

17

22,37

104

41,60

Non

87

50,00

59

77,63

146

58,40

Total

174

100,00

76

100,00

250

100,00

Bien qu'ayant rempli la condition principale pour l'obtention d'un crédit (l'épargne préalable), les femmes ne sollicitent pas de crédit. Sur les 174 épargnantes interrogées, seulement 50% d'elles ont contracté un crédit. Cette auto-exclusion des femmes qui ne veulent pas de l'argent laisse perplexe parce que la précarité dans laquelle ces dernières vivent au quotidien en milieu rural n'est plus à démontrer (FIDA, 2010). Par contre dans une étude similaire faite par Essi (2004) dans la région du Centre-Cameroun, les femmes constituent le groupe qui prend le plus de crédit dans les caisses de base d'EMF. En effet, dans cette proportion de femmes qui s'auto excluent du crédit, se trouve celles dont la caisse a bloqué les avoirs pour des raisons de non remboursement de crédits antérieurs. Par ailleurs, 59 femmes sur les 250 enquêtées soit 23,60% n'ont ni épargné et ni demandé un crédit à la caisse ; on appelle ces membres dans le jargon de la microfinance « des livrets morts2(*) ». Par ailleurs, 22,37% n'ont pas d'épargne mais ont sollicité un crédit, cette « souplesse » dans les conditions d'octroi est une preuve à brandir que les CVECA « adaptent » leurs offres aux conditions socio-économiques de ces membres.

Pour ce qui est des non membres inscrites dans les Associations/GIC/Réunions, 52% de femmes interrogées ont déjà eu à demander du crédit dans leur caisse, cette proportion rejoint les résultats d'Essi (2004). Ce pourcentage parait plus important dans cette catégorie d'enquêtées et se justifient par le fait que : les regroupements en milieu rural ont des conditions d'octroi de crédits plus souples et les montants demandés sont très petits. En effet, ils varient généralement entre 5 000 à 20 000 FCFA et il existe moins de saisie de matériels.

Malgré cet engouement observé chez les non-membres à prendre les crédits, le problème d'auto exclusion des membres des CVECA demeure et ces dernières ont avancé quelques raisons consignées dans le tableau 20 qui pourraient les conduire à ne pas prendre de l'argent à la caisse.

Tableau 20: Raisons avancées par les femmes sur leur abstention aux demandes de crédit

Raisons avancées

Membres

Effectifs

%

Mauvaise expérience antérieure

1

0,68

Peur de s'endetter

78

53,42

Pas d'épargne

59

40,41

Pas de projets à financer

6

4,11

Débitrices

2

1,37

Total

146

100,00

Sur les 146 femmes qui n'ont pas demandé de crédit à la caisse, 53,42% ont peur de s'endetter. Cette peur de s'endetter provient d'un manque de confiance en elles comme l'estime Cheston et Kuhn (2006), les femmes perçoivent moins leurs capacités et leur niveau réel de compétences à rembourser les crédits que les hommes. Les mêmes auteurs continuent en disant que  les femmes «courent des risques lorsqu'elles prennent un crédit, car cela devient une dette avec tout le stress et les responsabilités qui l'accompagnent ». Une autre inquiétude peut être que les maris des clientes des IMF ou d'autres membres du foyer prennent le contrôle du crédit de la femme, alors que cette dernière a toujours la responsabilité de rembourser l'emprunt, augmentant ainsi son niveau de stress et de dépendance (Goetz and Gupta, 1999). Le constat qui peut être fait de ces proportions d'abstention au crédit, est que les femmes ont beaucoup peur de s'endetter pour la simple raison que dépourvues de ressources productives et de forces physiques pour s'opposer aux équipes de recouvrement des crédits, elles préfèrent ne pas prendre « l'argent de la caisse ».

4.4.6. Motivation à être membre

Les motivations des membres à adhérer à la caisse peuvent être aussi analysées comme condition pouvant limiter l'accès des femmes aux services financiers dans la mesure où si elles ne voient pas transparaitre ce qu'elles cherchent, elles ne viendront jamais souscrire à un produit.

Figure 7: Répartition des membres selon leurs motivations à adhérer à la CVECA

De cette figure 7, il ressort que les femmes viennent à la caisse pour bien garder leur argent ; pour garder leur argent ensuite prendre les crédits  et pour bien gérer leur argent, ces motivations ont été déclarées respectivement à 50%, 25% et 18%. Ces chiffres viennent donc confirmer la position des femmes à ne garder que leur argent dans la caisse sans pour autant prendre de crédits car seulement 6% de femmes sont motivées à cause des crédits qui leurs sont accordés.

Pour bien comprendre ces motivations des femmes à adhérer à la caisse, il faudrait voir comment ces dernières sont devenues membre dans ces EMF à travers le tableau 21.

Tableau 21: Répartition des membres selon leurs réponses à la question « comment êtes-vous

devenus membre? »

Réponses

Membres

Effectifs

%

J'ai été encouragé par mon mari

81

32,40

On nous a sensibilisés au village

124

49,60

C'est ma famille qui m'a encouragé

5

2,00

Par moi même

40

16,00

Total

150

100,00

Il ressort du tableau 21 que les femmes sont devenues membres en majorité par des campagnes de sensibilisation soit 49,60%, 32,40% par l'implication de leurs conjoints. Ces hommes qui encouragent leurs compagnes à être membre à la CVECA ont des intérêts cachées  puisque dans notre enquête, certaines femmes ont déclaré hors interview que : « si je suis membre de cette caisse c'est pour servir de deuxième carnet à mon mari ». Cette « main cachée du conjoint » dans l'octroi de crédit des femmes cause un réel problème à leur autopromotion. Et de là on pourrait mieux comprendre les volumes suscités de crédits accordés par genre. Ceci vient rejoindre les écrits de Khandker (1998) qui rapporte que la grande majorité des femmes ayant bénéficiées du crédit au Bangladesh en avaient confié la gestion à leur mari, ce qui permet à Osmani (1998) de conclure que les femmes ont souvent des possibilités limitées d'utilisation de leur crédit.

Cette situation du contrôle des fonds dans le ménage a été une question importante dans l'enquête et les différentes déclarations des répondantes sont consignées dans le tableau 22.

Tableau 22: Répartition des enquêtées selon la personne qui contrôle les fonds dans le ménage

Contrôle des fonds

Enquêtées

Effectifs

%

Moi-même

304

60,80

Mon mari

52

10,40

Nous deux

144

28,80

Total

500

100,00

Les femmes déclarent qu'elles contrôlent les fonds dans le ménage (60,80%), or elles avouent aussi que c'est le conjoint qui voit la nécessité d'une dépense ou non ce qui conduit dans certains cas à des problèmes dans le foyer. Or, Ledesma (2002) pensent que c'est seulement 31% de femmes qui contrôlent les finances dans les ménages. Ce pendant, le contrôle peut aussi vouloir dire gérer les flux d'entrée et de sortie des fonds, l'accès aux services financiers fut-il auprès d'une source formelle (CVECA) ou non sera dont contrôlé par la personne qui gère ces flux dans le ménage.

4.4.7. Raisons de la non adhésion des femmes

Les non membres enquêtées dans le cadre de cette étude ont donné les raisons de leur non adhésion dans ces caisses et leurs réponses sont consignées dans le tableau 23.

Tableau 23: Répartition des non membres selon les raisons de leur non adhésion à la CVECA

Raisons de la non adhésion

Effectifs

%

 

Frais d'adhésion

148

59,20

 

Le taux d'intérêt de crédit est élevé

4

1,60

 

Les délais de remboursement sont courts

13

5,20

 

Je n'aime pas les membres de cette caisse

12

4,80

 

La mauvaise gestion des dirigeants

25

10,00

 

Rien

48

19,20

 

Total

250

100,00

Le tableau 23 montre que la majorité des non membres (60,80%) pensent que les contraintes majeures de leur non ralliement sont les frais d'adhésion et les taux d'intérêt qui sont élevés. Cette raison est réfutée par Kafain (2012) qui pense que les faibles taux d'intérêt et autres frais pratiqués dans les EMF au Cameroun contribuent à l'adhésion d'un plus grand nombre de membres dans ces institutions. Par contre, cette raison pourrait se comprendre par le fait que, dans les différents regroupements des non-membres (tontines, réunions, GIC..etc), il n'existe pas de frais d'adhésion. Mais il faudrait nuancer ces propos, car comme le dit Barka et al (n.d) « on peut aider les pauvres avec des prêts sans intérêt ou à intérêts subventionnés, mais on ne peut pas continuer à jouer les Mères Theresa sans être conscients que de tels programmes ne sont pas durables et se termineront avec la fin de l'aide ». Cependant, hors interview plus de 80% de non membres déclarent qu'en plus de leur réponse, la question de manque de solidarité de la CVECA (présence physique) lors des événements heureux et malheureux est aussi un élément qui ne milite pas à leur adhésion à la caisse.

A la suite de cette question, il leurs a été posé celle de savoir ce qu'elles trouvent comme avantages dans ces regroupements par rapport à la CVECA et 85% ont répondu que l'avantage de ces associations est la solidarité entre les membres ; 15% trouvent qu'elles reçoivent plus rapidement de crédits moyennant seulement 100Fcfa. En effet, les femmes en milieu rural mettent beaucoup d'accent sur la solidarité (Barka et al ,n.d ) et aiment bien avoir l'assistance physique dans leurs cérémonies heureuses ou malheureuses plus que l'assistance financière comme cela prévaut dans les caisses.

Au vue de tout ce qui précède, l'étude se propose de faire des tests de comparaison de moyennes des montants demandés, reçus et épargnés des membres et non membres afin de trouver les raisons statistiques du non ralliement des non membres pour accéder aux sources de financement formelles que sont les CVECA.

4.4.7.1. Tests de comparaison des moyennes

Etant donné deux échantillons de taille N1 (250 Membres) et N2 (250 Non membres), on admet qu'ils ont été prélevés d'une même population (femmes rurales) relativement à la variable étudiée, ces deux échantillons ayant été prélevés indépendamment l'un de l'autre.

En tout cas, dans une situation « normale » d'un test de Student à variances égales, la formule du t calculé de comparaison de deux moyennes est:

aux degrés de liberté (ddl=N1+N2-2)

Où m1 et m2 sont les moyennes respectives de N1 et N2

(Avec s² =variance commune aux deux échantillons)

Les effectifs des échantillons étant les même tobs devient

4.4.7.1.1. Différences entre les moyennes : Montant de crédits demandés des membres et des non membres des CVECA.

Le montant demandé reflète souvent le niveau de revenu du requérant où sa capacité à contracter ou à épargner de l'argent c'est ainsi que le tableau 24 présente les différences de moyennes des crédits demandés entre les membres et les non membres des CVECA.

Tableau 24 : Comparaison de moyennes des crédits demandés par les membres et non

membres des CVECA.

 

êtes-vous membre ?

N

Moyenne

Ecart-type

Combien avez-vous demandé?

Oui

250

236760,00

596863,541

Non

250

42904,00

137339,285

Où Tcal=5, 005 au ddl= 448 et le niveau de confiance  est à 90%

Il y'a une différence significative à 10% entre la moyenne des montants demandés chez les membres des CVECA et chez les non membres.

Les sources de crédit informelles (famille, usuriers, tontine...etc.) sont le plus souvent en manque de liquidité et l'emprunteur le sait très souvent en avance et ne peut dès lors solliciter un montant très élevé. Et l'emprunteur généralement demande le crédit en fonction des limites de ses ressources (Aryeety, 1996) et de celles du préteur.

4.4.7.1.2. Différences entre les moyennes : Montants de crédits reçus des membres et des non membres

Les montants de crédits octroyés peuvent aussi permettre d'apprécier l'accessibilité aux services financiers formelles, c'est ainsi que le tableau 25 compare les moyennes des crédits reçus.

Tableau 25 : Comparaison de moyennes de crédits reçus des membres et non membres

 

êtes-vous membre ?

N

Moyenne

Ecart-type

Combien avez-vous reçu?

Oui

250

10759,04

25372,016

Non

250

2190,40

6731,455

Où Tcal=5, 161 au ddl= 448 et le niveau de confiance est à 90%

Il y'a une différence significative à 10% entre la moyenne des montants reçus chez les membres et chez les non membres des CVECA.

La raison est que les procédures d'accès étant plus courtes dans les sources informelles de crédit, les populations rurales préfèrent prendre des petits montants d'argent dans ces sources rapides et disponibles à n'importe quelle heure de la journée(cas de maladie, deuil, déplacements...etc).Or, les membres prennent de gros crédit pour investir afin d'augmenter leur revenu(Tennant et al, n,d) et s' en servir comme « intrant du développement » (Gentil, 1996). Pourtant, Cheston et Kuhn(2006) prétendent que l'accès au crédit et la participation dans des activités génératrices de revenus renforcent le pouvoir de négociation des femmes au sein du foyer, leur permettant ainsi d'influencer un plus grand nombre de décisions stratégiques.

4.4.7.1.3. Différences entre les moyennes : Epargne mobilisée chez les membres et chez les non membres.

L'épargne étant la fraction du revenu qui n'est pas consommée, elle serait un bon indicateur du niveau de vie des populations en milieu rural, d'ou le tableau 26 compare les moyennes de l'épargne mobilisée entre membres et non membres des CVECA.

Tableau 26 : Comparaison de l'épargne mobilisée entre membres et non membres des

CVECA

 

êtes-vous membre ?

N

Moyenne

Ecart-type

Combien avez vous épargné cette année?

Oui

250

80408,08

193254,436

Non

250

15468,00

55910,257

Où Tcal=5, 104 au ddl= 448 et le niveau de confiance est à 90%

Il y'a une différence significative à 10% entre la moyenne de l'épargne mobilisée chez les membres et chez les non membres des CVECA.

La question de confidentialité de l'épargne peut être la raison principale de cette différence. Mais aussi la quête d'une garantie à contracter le crédit.

En somme la raison de la non adhésion des femmes à des services financiers de « proximité » (Gentil, 2002) peut s'expliquer par le fait que toutes les femmes n'ont pas encore adopté cette innovation (Rogers,1983) de sécurité des fonds et de recherche des sources de financement auprès des CVECA pour une augmentation de revenus. Or, les tests ci-dessous montrent bien que les membres demandent plus, reçoivent plus et épargnent plus d'argent pour se faire ce que Parrot(1998) appelle une « épargne de précaution » dans le but de sortir de la précarité dans laquelle elles sont plongées.

En définitive l'étude a été schématisée de la manière suivante :

Figure 8: Schémas de l'étude sur l'accessibilité des femmes aux services financiers dans la

Région du Centre-Cameroun

Haut de la figure : Les femmes rurales ont des besoins qui sont la résultante :

- des besoins de leurs enfants (santé, frais de scolarité, alimentation, habillement...etc) ;

- de leurs conjoints qui expriment des demandes de fonds pour les activités d'exploitation agricole en général (achat d'intrants, main-d'oeuvre et commercialisation des produits) et des recouvrements de dettes de ces derniers puisque les femmes ayant parfois honte à la place de leurs maris, préfèrent rembourser les créances de ces derniers;

- de leurs propres besoins d'investissement dans les Activités Génératrices de Revenus tels que : l'agriculture, le petit commerce, la transformation des produits (bâton de manioc, couscous de manioc, tapioca...), on peut aussi citer les besoin d'investissement de leurs enfants.

Centre : Nanties de toutes ces charges, les femmes rurales sont obligées d'aller auprès des EMF pour celles qui en sont membres ou auprès des sources de financements informelles afin de prendre de l'argent, pour le bien être de leur ménage

Coté droit de la figure : Aux besoins ci-dessus viennent s'ajouter les contraintes d'accès au financement des femmes à savoir :

· Le manque de formation : Cette contrainte est plus ou moins la cause de la non mobilisation des femmes autour des offres financières de leurs EMF. Le poste de trésorier étant la seule fonction généralement occupée par les femmes dans les COGES sur les 6 ou 8 à pouvoir. Or, ce sont ces membres du COGES qui reçoivent le plus de formation des bailleurs de fonds. Elles sont par là exclues en majorité des enseignements sur les avantages des services financiers qui sont pourtant une grande motivation pour l'accès à ces services ;

· Les garanties parmi lesquelles : les garanties matérielles (motos, ustensiles de cuisine, exploitation agricole...etc) et morales (avaliste) limitent l'accès des femmes aux services financiers ;

· Les frais d'adhésion élevés : Les CVECA aujourd'hui ont des frais d'adhésion compris entre 7 000 et 9 000 Fcfa contre la gratuité dans les associations, ce qui poussent ainsi les femmes à aller s'inscrire dans les tontines où leur épargne n'est pas sécurisée et les crédits octroyés sont relativement plus bas.

· Le faible accès et contrôle des ressources productives : la terre constitue la principale ressource productive que les femmes ne possèdent et ne contrôlent pas dans les ménages, ce qui ne garantie pas une pratique de l'agriculture et des ressources financières permanentes et continues ;

· L'auto-exclusion des femmes : les femmes se considèrent parfois marginalisées par les hommes au point où bien qu'ayant un compte d'épargne fourni, condition essentielle d'accès aux services financiers, elles ne demandent pas de crédits à la caisse, par peur de s'endetter déclarent-elles ;

· La rigueur dans les conditions d'octroi des services : les conditions regroupent les frais d'adhésion, les garanties plus les cautions de demande des services ;

Le manque de solidarité de la caisse : les cérémonies heureuses ou malheureuses sont les endroits indiqués pour la manifestation en grande pompe d'une solidarité à un membre. Or, les textes des caisses ne prévoient pas l'assistance physique à un membre, ce qui attire beaucoup de femmes dans d'autres associations où règnent ruses et manque de sécurité des fonds.

CHAPITRE 5

SOMMAIRE, CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

5.1. SOMMAIRE

Cette étude avait pour objectif principal d'analyser les conditions d'accès des femmes aux services financiers ruraux auprès des CVECA et CECA du réseau A3C dans la région du Centre. Plus spécifiquement, l'étude a consisté à identifier : les offres des services financiers des CVECA et CECA du réseau A3C; les besoins financiers des femmes, membres et non membres de ces caisses; et les conditions socio-économiques pouvant limiter l'accès des femmes  aux services financiers.

C'est ainsi qu'il ressort que la population d'étude est à majorité adulte ; soit 66,20% de femmes sont âgées de plus de 35 ans ; 68,00% sont mariées quelque soit le groupe considéré ; 76,40% des enquêtées ont au moins fait les études primaires ; 70,40% ont pour activité principale l'agriculture et 56,80% ont pour activité secondaire le commerce ; 55,20% des ménages des enquêtées ont une taille de plus de 8 personnes et les revenus annuels moyens des membres est de 210 608 Fcfa contre 70 840 Fcfa chez les non membres.

Pour ce qui est de l'offre de services financiers du réseau A3C, cinq services offerts ont été identifiés : le Dépôt à Vue (DAV), le Dépôt à Terme(DAT), le Plan d'Epargne(PE), le Crédit à Court Terme(CCT) et le service d'accompagnement qu'est l'Association des Femmes Adhérentes à la CVECA (AFAC). Ce dernier étant le seul service spécifique aux femmes.

Il a également été relevé que 31,29% de femmes prennent de l'argent pour se faire un fonds de commerce, 7,22% pour payer la scolarité de leurs enfants, 21,56% pour pratiquer l'agriculture, 13,24% pour la consommation du ménage et 4,7% pour l'équipement. À ces besoins financiers des femmes viennent s'ajouter ceux de leurs conjoints qui parfois précédent les leurs. Donc, les besoins des femmes sont d'ordre social ce qui a amené le responsable d'une caisse à dire : « les femmes en majorité ont besoin d'argent pour aller résoudre les problèmes de leurs maris ou encore de leurs enfants...»

Un besoin en éducation financière a été identifié par ailleurs, car 32% des membres n'ont jamais eu à suivre une formation ou un conseil en gestion de crédit ou de leurs activités.

Pour ce qui est des conditions socio-économiques pouvant limiter l'accès des femmes aux services financiers : la faible formation en éducation financière, les frais d'adhésions élevés, l'auto-exclusion de la femme ; le faible accès et contrôle des ressources productives ; la rigueur des conditions d'octroi des services ; les garanties imposées ; et la faible solidarité dans les EMF ont été identifiées.

5.2. CONCLUSION

Malgré les efforts d'amélioration de l'accessibilité des femmes aux services financiers du réseau d'EMF A3C, les femmes membres continuent à être sous l'emprise de leurs responsabilités familiales et de leur fragilité naturelle qui participent à leur exclusion aux services financiers.

Cette exclusion peut être vue sous deux angles : une auto-exclusion et une exclusion par l'inadaptation des services financiers à l'endroit de ces membres. Les non membres qui n'ont même pas accès à une épargne sécurisée continuent à décrier le fait que dans les CVECA l'aspect financier prend trop de déçu sur l'aspect solidarité, ce dernier qui une caractéristique propre aux populations rurales.

5.3. RECOMMANDATIONS

Au terme de cette étude, les recommandations ont été faites à plusieurs niveaux :

Ø Aux femmes rurales

· De continuer à développer cet engouement de mobilisation d'une épargne forte et à prendre des crédits pour financer leurs Activités Génératrices de Revenus ;

· De chercher à être dans les instances dirigeantes de leur caisse et de l'organe faitier pour amener leurs filles, soeurs, et mères à comprendre les biens faits des CVECA pour l'augmentation de leurs revenus.

Ø Aux CVECA ET CECA

· D'adapter leurs offres aux conditions socio-économiques et culturelles de leurs membres ;

· D'assurer la promotion des caisses par des campagnes de sensibilisation, et de participation aux activités de la communauté ;

· D'encourager les femmes à la production en réorganisant les circuits de commercialisation.

Ø A l'organe faitier du réseau A3C

· De faire une étude de développement et d'adaptation du service d'accompagnement AFAC dans les caisses ;

· De faciliter l'insertion des femmes dans les instances dirigeantes des caisses et du réseau ;

· De chercher des partenaires financiers pour la promotion des crédits à court et à long terme ;

· De revoir les conditions d'octroi de crédits lors de l'assemblée générale ;

Ø Au PADMIR

· De financer une étude participative sur le produit AFAC et produire un manuel de gestion du produit par caisse ;

· D'encourager les caisses à inclure les femmes dans les instances dirigeantes ;

· De continuer à former les formateurs des caisses pour aller former à leur tour tous les membres de leur caisse respective.

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ANNEXES

Annexe 1. QUESTIONNAIRE : Membre de la CVECA

Le présent questionnaire vise à recueillir des informations sur l'analyse de l'accessibilité des femmes aux services financiers auprès des EMF du réseau A3C. Toutes les informations obtenues seront strictement confidentielles et ne serviront qu'à des fins académiques.

Date :......................................................N° du Questionnaire :..................

Nom de la Caisse :........................................................................................................

Localité....................................................................................................... Arrondissement..........................................Département...................................

I. IDENTIFICATION ET ACTIVITÉS DE L'ENQUÊTÉE

1- Quel âge avez-vous ?: _______________________________________________

2- Quel est votre statut matrimonial ? Mariée? Célibataire ? Veuve ? Divorcée?

3- Quel est votre niveau d'étude ?

Primaire ?Secondaire? Supérieur? Formation professionnelle? N'a jamais été à l'école?

4- Quelle est votre activité principale ? 

Agriculture : (i) cultures pérennes (Cacao-Café-Palmier à huile-Autre) ? (ii) cultures maraichères (iii) cultures vivrières (Manioc Macabo arachides pommes de terre) ? Commerce ? Enseignement? Pêche ? Chasse ? Élevage ? Élève/étudiante ?

Sans emploi ? autres emplois (précisez) ?.................................................

5- Vous menez cette activité depuis combien d'années ?

Moins d'un an ? 2-5 ans? 6-10 ans? Plus de 10 ans?

6- Quelles sont vos activités secondaires ?

Agriculture : (i) cultures pérennes (Cacao-Café-Palmier à huile-Autre) ? (ii) culture maraichères (iii) cultures vivrières (Manioc Macabo arachides pommes de terre) ? Commerce? Enseignement? Pêche? Chasse? Élevage?

7- Combien de personnes vivent sur votre toit  ?

1à 3 personnes? 4 à 8 personnes ? Plus de 8 personnes?

8- Le terrain sur lequel vous travaillez appartient à qui ?

Moi-même ? Ma famille ? La famille de mon mari ? Mon mari? Mon mari a acheté? Je loue? Autre (précisez)

9- Combien pouvez-vous avoir en termes d'argent par mois ?...............................................................

II. ADHÉSION A LA CVECA ET RELATION AVEC LA CAISSE

10- Depuis quand êtes vous membre de la CVECA ?.............................................

11- Quelle fonction avez-vous à la CVECA?

Simple membre ? Membre du Comité de Gestion? Employée?

12- Si vous êtes membre du comité de gestion, quel poste occupez-vous ?

Présidente? Vice présidente? SG ? Caissière stagiaire? Caissière? Contrôleur interne ? Délégué?

13- Comment êtes vous devenue membre de la CVECA ?

J'ai été encouragé par mon mari ? On nous a sensibilisé au village?
C'est ma famille qui m'a encouragé? Par moi-même ?

14- Quels sont les services que la caisse peut vous rendre ?

Crédit? Crédit intrant (Warrantage) Épargne? Aide de solidarité? Assurance? Conseils de gestion du crédit? Transfert d'argent?

15- Etes-vous assuré à la caisse? OUI ? NON?

16- Est ce que la caisse vous a déjà formé ? OUI ? NON?

17- Si oui, sur quoi ? ..............................................................

18- Est ce que la caisse vous a apporté des conseils sur votre activité? OUI? NON?

19- Qu'est ce qui vous a motivé à être membre de la CVECA ?

Pour bien garder mon argent ? pour bien gérer mon argent ? pour suivre le groupe? Pour avoir la possibilité de prendre des crédits ? pour les formations de la CVECA ?
Autres (précisez)................................................................

20- Quand vous voulez commencer une activité, vous trouvez l'argent où ?

Réserves personnelles? Tontines? CVECA? Familles? Prêt à la banque?

Autres prêts (précisez)

21- Êtes-vous membre d'une tontine /réunion/GIC ? OUI? NON?

22- Si oui, où prenez vous le plus d'argent entre la CVECA et cette Tontine/réunion/GIC ?

CVECA ? Tontine/Réunion/GIC? Pourquoi ?.........................................................................................................................

III. INFORMATIONS SUR L'ÉPARGNE

23- Avez-vous épargné au cours de cette année dans la CVECA ? OUI? NON?

24- Si oui, combien et pour combien de temps?: remplir le tableau 1 suivant

Forme de l'épargne(a)

Montant

Durée du dépôt

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

(a)Forme d'épargne : 1-Dépôt à vue 2-Dépôt à terme 3-Assurance

25- Quand vous garder votre argent à la CVECA, vous faites quoi avec cette argent premièrement ? (cocher seulement une seule case)

Agriculture 1(café, cacao, palmier à huile, arbre fruitier) ? Commerce ?Agriculture 2(arachides, maïs, tubercules, etc) ? Habitat? Maraichage? Soins de santé? Élevage? Frais de scolarité? Fêtes et cérémonies familiales? Logement?

26- Qu'elles sont les raisons qui peuvent vous pousser à ne plus épargner à la CVECA ?

Le manque de confiance vis à vis de la caisse? Insuffisance de revenu ?

Le faible taux d'intérêt sur l'épargne? Éloignement? Baisse des revenus de l'activité?

Autres (à préciser)....................................................................................

27- Qu'est ce qui peut encourager les femmes à épargner à la CVECA ?

Augmenter le taux d'intérêt sur l'épargne? Encourager la bonne gestion de la caisse? Remettre l'argent des membres quand ils veulent retirer? Faire des campagnes de collecte? Sensibiliser les membres du COGES sur l'accueil des membres? sensibiliser sur les avantages de la CVECA? Encourager la création des nouveaux produits?

Autres (précisez)...........................................................................................

III-INFORMATIONS SUR LE CREDIT

28- Parmi vos activités quelles sont celles qui nécessitent le crédit à la CVECA ?

Agriculture : (i) cultures pérennes (Cacao-Café-Palmier à huile-Autre) ? (ii) culture maraichères? (iii) cultures vivrières (Manioc Macabo arachides pommes de terre) ? Commerce ? Enseignement ? Pêche? Chasse?

29- A quelle étape de ces activités avez-vous le plus besoin des crédits ?

La mise en place? L'entretien? Production? La commercialisation?

La transformation? Autres (précisez)................................

30- Vous faites quoi précisément avec cet argent ?

Engrais et semences? Transport? Main d'oeuvre? Achat des fournitures? Médicaments? Fondations? Équipement (outils, machines....) ?

31- Vous avez déjà demandé le crédit à la caisse ? OUI ? NON?

32- Si non, pourquoi ?

Pas de projet rentable? Pas d'épargne ? Ne connais pas les conditions d'accès ? Peur de s'endetter ? Mauvaise expérience antérieure? Taux d'intérêt élevé? Délais de remboursement trop court? Garanties? Éloignement ? A cause du mari? La religion? Autres(Précisez) ...

33- Vous avez demandé le crédit combien de fois ? .......................

34- Vous avez obtenu le crédit combien de fois ?.....................................................

Crédits

Vous avez demandé combien ?

La caisse vous a donné combien ?

Pour combien de mois ?

Vous avez fait quoi avec l'argent ?

Vous avez déjà remboursé combien ?

Il vous reste combien à rembourser ?

Crédit1

 
 
 
 
 
 

Crédit2

 
 
 
 
 
 

Crédit 3

 
 
 
 
 
 

Crédit4

 
 
 
 
 
 

35- Quand vous demandez le crédit, cela met combien de temps avant qu'on vous donne l'argent ?

Moins d'une semaine? 2 à 4 semaines? plus d'un mois?

36- Est-ce que vous êtes en retard de remboursement de crédit ?

OUI ? NON?

37- Si oui, quelle est la cause de ce retard ?

Mauvaise récolte ? Mauvaise gestion du crédit? Détournement des fonds par le conjoint? L'activité n'a pas encore produit les fonds?

38- Qui gère les fonds dans le ménage ?

Vous même ? votre Mari? vous deux? Autres (à préciser)...........................

39- Qu'est ce qu'on vous a demandé pour vous donnez le crédit ?

Épargne préalable? Garanties ? (Précisez................................................) Avalise? Autres (précisez).....................................................................

40- Est-ce que les conditions étaient faciles à remplir ? OUI? NON?

41- Si non, quel était la condition qui vous a beaucoup dérangé ?

Les garanties? L'apport personnel? Le manque d'épargne?

42- Est-ce que votre mari vous a aidé à remplir ces conditions ? OUI? NON?

43- Si non expliquez.................................................................................

44- Si oui, laquelle ?

Les garanties ? L'apport personnel? Le manque d'épargne?

45- Avez-vous souvent eu des problèmes dans votre foyer avec votre mari en relation avec votre argent ? OUI? NON?

46- Si OUI, de quel ordre ?

Le partage équitable ? Le contrôle des fonds ? L'affectations des fonds?

47- D'après vous quelles sont les limites de la CVECA ?

.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

48- Quelles sugestions pouvez-vous formuler pour améliorer l'accès des femmes au financements ?

.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Nous vous remercions pour votre collaboration

Annexe 2. QUESTIONNAIRE : Non-Membre de la CVECA

Le présent questionnaire vise à recueillir des informations sur l'analyse de l'accessibilité des femmes aux services financiers auprès des EMF du réseau A3C. Toutes les informations obtenues seront strictement confidentielles et ne serviront qu'à des fins académiques.

Date :......................................................N° du Questionnaire :..................

Nom de la Caisse :........................................................................................................

Localité....................................................................................................... Arrondissement..........................................Département...................................

IV. IDENTIFICATION ET ACTIVITÉS DE L'ENQUÊTÉE

1- Quel âge avez-vous ?: _________________________________________________

2- Quel est votre statut matrimonial ? Mariée ? Célibataire ? Veuve ? Divorcée?

3- Quel est votre niveau d'étude ?

Primaire ?Secondaire? Supérieur? Formation professionnelle? N'a jamais été à l'école?

4- Depuis combien de temps habitez-vous la zone (le village) ?

5- Quelle est votre activité principale ? 

Agriculture : (i) cultures pérennes (Cacao-Café-Palmier à huile-Autre) ? (ii) cultures maraichères (iii) cultures vivrières (Manioc Macabo arachides pommes de terre) ? Commerce ? Enseignement? Pêche ? Chasse ? Élevages ? Elève/étudiante ?

Sans emploi ? autres emplois (précisez) ?.................................................

6- Vous menez cette activité depuis combien d'années ?

Moins d'un an ? 2-5 ans? 6-10 ans? Plus de 10 ans?

7- Quelles sont vos activités secondaires ?

Agriculture : (i) cultures pérennes (Cacao-Café-Palmier à huile-Autre) ? (ii) culture maraichères (iii) cultures vivrières (Manioc Macabo arachides pommes de terre) ? Commerce? Enseignement? Pêche? Chasse? Élevages?

8- Combien de personnes vivent sur votre toit  ?

1à 3 personnes? 4 à 8 personnes ? Plus de 8 personnes?

9- Le terrain sur lequel vous travaillez appartient à qui ?

Moi-même ? Ma famille ? La famille de mon mari ? Mon mari? Mon mari a acheté? Je loue? Autre (précisez)

10- Combien pouvez-vous avoir en termes d'argent par mois ?...............................................................

V. NON ADHÉSION A LA CVECA ET RELATION AVEC LA CAISSE

11- Vous Connaissez la CVECA ? OUI? NON?

12- Vous avez essayé d'être membre un jour ? OUI? NON?

13- Connaissez-vous les membres de cette CVECA ? OUI? NON?

14- Pourquoi n'êtes vous pas membre de la CVECA ?

Frais d'adhésion sont élevés? le taux d'intérêt est élevé? les délais de remboursement sont courts? je n'aime pas les membres de cette caisse? la mauvaise gestion des dirigeants? il y'a pas toujours l'argent dans cette caisse ? les montants de crédits sont petits ? autres précisez...............................................................................

15- Vous êtes membre d'une tontine/réunion/GIC ?  OUI? NON?

16- Quels sont avantages de votre tontine/réunion/GIC par rapport à la CVECA ?  

La sécurité de l'argent? Je prends mon agent quand je veux? On me donne vite les crédits? il y'a pas trop de réunions? j'ai un poste de responsabilité à la réunion?

La solidarité ?

17- Quand vous voulez commencer une activité, vous trouvez l'argent où ?

Réserves personnelles? Tontines/réunion/GIC ? Familles? Prêt à la banque?

Autres prêts (précisez)

VI. INFORMATIONS SUR L'ÉPARGNE

18- Comment et ou gardez vous votre argent ?

Dans une tontines/réunion/GIC? je garde moi-même? je donne à une personne? je dépose à la banque?

19- Vous faites quoi avec cet argent après ?

Agriculture : (i) cultures pérennes (Cacao-Café-Palmier à huile-Autre) ? (ii) culture maraichères? (iii) cultures vivrières (Manioc Macabo arachides pommes de terre) ? Commerce ? Enseignement ? Pêche? Chasse?

20- Vous avez épargnez combien cette année ? _________________________________

III-INFORMATIONS SUR LE CRÉDIT

21- Parmi vos activités quelles sont celles qui nécessitent le crédit ?

Agriculture : (i) cultures pérennes (Cacao-Café-Palmier à huile-Autre) ? (ii) culture maraichères? (iii) cultures vivrières (Manioc Macabo arachides pommes de terre) ? Commerce ? Enseignement ? Pêche? Chasse?

22- A quelle étape de ces activités avez-vous le plus besoin des crédits ?

La mise en place? L'entretien? Production? La commercialisation?

La transformation? Autres (précisez)................................

23- Vous faites quoi précisément avec cet argent ?

Engrais et semences? Transport? Main d'oeuvre? Achat des fournitures? Médicaments? Fondations? Équipement (outils, machines....) ?

24- Vous avez déjà demandé le crédit dans votre dans une tontines/réunion/GIC ?

OUI? NON?

25- Si non, pourquoi ?

Pas de projet rentable? Pas d'épargne ? Peur de s'endetter ? Mauvaise expérience antérieure? Taux d'intérêt élevé? Délais de remboursement trop court? Garanties? Éloignement ?

A cause du mari? La religion? Autres(Précisez) ...

26- Vous avez demandé le crédit combien de fois ? .......................

27- Vous avez obtenu le crédit combien de fois ?.....................................................

Crédits

Vous avez demandé combien ?

La caisse vous a donné combien ?

Pour combien de mois ?

Vous avez fait quoi avec l'argent ?

Vous avez déjà remboursé combien ?

Il vous reste combien à rembourser ?

Crédit1

 
 
 
 
 
 

Crédit2

 
 
 
 
 
 

Crédit 3

 
 
 
 
 
 

Crédit4

 
 
 
 
 
 

28- Quand vous demandez le crédit, cela met combien de temps avant qu'on vous donne l'argent ?

Moins d'une semaine? 2 à 4 semaines? plus d'un mois?

29- Est-ce que vous êtes en retard de remboursement de crédit ?

OUI ? NON?

30- Si oui, quelle est la cause de ce retard ?

Mauvaise récolte ? Mauvaise gestion du crédit? Détournement des fonds par le conjoint? L'activité n'a pas encore produit les fonds?

31- Qui a gère l'argent dans le ménage ?

Vous même ? votre Mari? vous deux? Autres (à préciser)...........................

32- Qu'est ce qu'on vous a demandé pour vous donnez le crédit ?

Épargne préalable? Garanties ? (Précisez................................................) Avalise? Autres (précisez).....................................................................

33- Est-ce que les conditions étaient faciles à remplir ? OUI? NON?

34- Si non, quel était la condition qui vous a beaucoup dérangé ?

Les garanties? L'apport personnel? Le manque d'épargne?

35- Est-ce que votre mari vous a aidé à remplir ces conditions ? OUI? NON?

36- Si non expliquez.................................................................................

37- Si oui, laquelle ?

Les garanties ? L'apport personnel? Le manque d'épargne?

38- Avez-vous souvent eu des problèmes dans votre foyer avec votre mari en relation avec l'argent ? OUI? NON?

39- Si OUI, de quel ordre ?

Le partage équitable ? Le contrôle des fonds ? L'affectations des fonds?

40- D'après vous quelles sont les limites de votre tontines/réunion/GIC ?

.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

41- Quelles sugestions pouvez-vous formuler pour améliorer l'accès des femmes au financements ?

.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Nous vous remercions pour votre collaboration

Annexe 3. Guide d'entretien : Autorités traditionnelles locales

Le présent questionnaire vise à recueillir des informations sur l'analyse de l'accessibilité des femmes aux services financiers auprès des EMF du réseau A3C. Toutes les informations obtenues seront strictement confidentielles et ne serviront qu'à des fins académiques.

Date :........................................................................

Nom de la Caisse :........................................................................................................

Localité....................................................................................................... Arrondissement..........................................Département...................................

Présents :.................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

POINTS D'ECHANGES

Ø PRESENTATION DE LA LOCALITE ;

Ø PRESENTATION DES US ET COUTUMES ;

Ø PROBLEMES DES FEMMES DANS LA LOCALITE ;

Ø IMPACT DE LA CAISSE AU VILLAGE.

Annexe 3.Guide d'entretien : Responsable de la caisse

Le présent questionnaire vise à recueillir des informations sur l'analyse de l'accessibilité des femmes aux services financiers auprès des EMF du réseau A3C. Toutes les informations obtenues seront strictement confidentielles et ne serviront qu'à des fins académiques.

Date :........................................................................

Nom de la Caisse :........................................................................................................

Localité....................................................................................................... Arrondissement..........................................Département...................................

Présents :.................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

POINTS D'ÉCHANGES

Ø PRÉSENTATION DE LA CAISSE ;

Ø OFFRES OFFERTES ;

Ø CONDITIONS D'OCTROIE DES SERVICES ;

Ø PROBLÈMES DES FEMMES MEMBRES ;

Ø PROBLÈMES DE LA CAISSE.

Annexe 4. PRESENTATION DU PROJET D'APPUI AU DÉVELOPPEMENT DE LA MICROFINANCE RURALE (PADMIR)

Le Projet d'Appui au Développement de la Microfinance Rurale en abrégé « PADMIR » est le fruit de la coopération entre la République du Cameroun et le Fonds International de Développement Agricole (FIDA). L'Accord de Financement (Prêt n° 751-CM & Don n° 1050-CM) a été signé le 11 Mai 2009 et l'entrée en vigueur du projet est effective depuis le 07 Mai 2010, pour une durée de six ans (2010 - 2016).

L'objectif global dans lequel s'inscrit le PADMIR est de contribuer à l'allégement de la pauvreté dans la zone du projet, à travers l'amélioration des revenus et conditions de vie des populations y compris leur sécurité alimentaire. Face à cet objectif global, le projet se fixe les deux objectifs spécifiques suivants :

(i) Améliorer l'environnement de la microfinance afin que les problématiques de finance rurale soient mieux prises en compte, à travers (a) le renforcement des capacités d'intervention des acteurs régaliens clés (MINADER/MINADER et MINFI) et (b) l'habilitation d'acteurs institutionnels clé du secteur de la microfinance (ANEMCAM en tant que faîtière des EMF; et le CNMF);

(ii) Faciliter l'accès des groupes cibles, notamment les populations rurales et en particulier les plus défavorisées, à des services financiers adaptés à leurs besoins grâce (a) au renforcement des capacités des établissements de microfinance en développement opérant en milieu rural et offrant des services aux groupes cibles (consolidation des caisses ou points de services existants et/ou extension de leur couverture des zones rurales), (b) au renforcement des capacités de réseaux d'établissements de microfinance en construction opérant en zones rurales (consolidation et/ou extension) et (c) au développement de services et produits financiers adaptés aux besoins des groupes cibles (introduction ou développement de nouveaux produits ou services financiers, introduction ou développement de produits ou services financiers innovants)

Le projet s'articule autour de trois composantes : (i) Amélioration de l'environnement de la microfinance rurale; (ii) Accès aux services financiers ruraux; et (iii) Coordination et gestion du projet.

La zone d'intervention couvre cinq (05) Régions : le Centre, l'Extrême Nord, l'Ouest, le Nord et le Nord Ouest. Pendant les trois premières années, le projet sera toutefois mis en oeuvre dans trois Régions prioritaires (Centre, Extrême Nord, et l'Ouest), son extension dans le Nord et le Nord ouest devant être examinée à l'occasion de la revue de mi parcours de l'intervention. Le ciblage de la zone d'intervention du projet se fonde essentiellement sur la concentration géographique, la synergie et la complémentarité avec les autres interventions du FIDA, notamment le Programme national de développement des racines et tubercules (PNDRT) et le Projet d'appui au développement des filières agricoles (PADFA).

Le projet regroupe deux catégories de groupes cibles :

ü les bénéficiaires directs («partenaires stratégiques»), que sont les établissements de microfinance (EMF) implantés dans les zones d'intervention du projet, l'Association Nationale des EMF au Cameroun (ANEMCAM), le MINFI, le MINADER/MINEPIA et le Comité National de Microfinance (CNMF).

ü Les bénéficiaires finaux, que sont les petits producteurs/rices en milieu rural (dont les femmes et les jeunes), pris individuellement ou au sein des Groupements d'intérêts commun (GIC) et des Organisations professionnelles agricoles de producteurs/rices (OPA), et les Micro-entreprises rurales (MER), qui ont tous un accès limité aux services financiers formels (des EMF et banques) et aux informations et technologies appropriées pour améliorer leurs systèmes de production et leurs revenus. On estime à 62 000 le nombre de bénéficiaires finaux de l'intervention.

Le coût total du projet est de 22, 5 Millions de $ EU, soit l'équivalent de 9,6 Milliards de FCFA, répartit ainsi qu'il suit par source de financement.

Tableau I : Coût du projet en Dollar US et en F CFA et source de financement

Source de financement

Montant en milliers de $ EU

Montant en millions de F CFA

Pourcentage

(%)

1

FIDA (prêt)

13 532

5 751,10

60,2

2

FIDA (don)

200

85

0,9

3

PNUD (don)

344

146,2

1,5

4

Gouvernement

2 466

1 048,10

11

5

Bénéficiaires

5 930

2 520,3

26,4

 

TOTAL

22 472

9 550,6

100

Le cadre logique du projet s'articule autour de dix (10) résultats, résumés ainsi qu'il suit au sein des trois composantes:

Tableau 2 : Synthèse des résultats du cadre logique du projet selon les composantes

Composante 1 : Amélioration de l'environnement de la microfinance rurale

Composante 2 : Accès aux services financiers ruraux;

Composante 3 : Coordination et gestion du projet.

R1.1. Les capacités d'intervention des services déconcentrés MINADER/MINEPIA pour l'accompagnement du développement des exploitations agricoles des groupes cibles du projet sont améliorés (Reformulé)

R2.1. Des réseaux d'EMF ruraux en développement sont renforcés, mobilisent mieux l'épargne, sont plus rentables et efficaces

R3.1. Les ressources et mécanismes de gestion des ressources du projet et de mise en oeuvre des activités sont mis au point et sont opérationnels

R1.2. L'ANEMCAM est renforcée et joue plus efficacement son rôle de concertation et d'échanges d'expériences inter EMF, de défense des EMF vis-à-vis de la tutelle, de promotion des meilleures pratiques en matière de microfinance, et d'interface avec le secteur bancaire et des assurances

R2.2. Des réseaux d'EMF ruraux en construction sont renforcés, mobilisent mieux l'épargne, sont plus rentables et efficaces

R3.2. Les instances et les mécanismes de coordination et de suivi et évaluation sont établis et fonctionnels

R1.3. Les services compétents du MINFI sont renforcés, contrôlent et orientent plus efficacement le secteur

R2.3. Les produits et services financiers des EMF sont adaptés aux besoins des groupes cibles

 

R1.4. Le Comité National de microfinance (CNMF) est plus efficace et joue mieux son rôle de concertation entre acteurs et d'orientation du secteur

R2.4. Les EMF ont davantage accès à des refinancements notamment à moyen terme pour répondre aux besoins de crédits investissements des producteurs en zones rurales (Reformulé)

L'atelier de lancement des activités du projet s'est tenu en janvier 2011; et le premier Programme de Travail et Budget Annuel (PTBA 2011) a été approuvé en mars 2011.

L'année 2011 a été essentiellement consacrée à (i) la sélection des réseaux/EMF et des prestataires (formateurs), (iii) la formulation d'un premier Programme de Travail et Budget Annuel (PTBA 2011) axé sur une planification participative des activités d'appui prioritaires avec les institutions partenaires du projet, (iv) la préparation et la signature de conventions de mise en oeuvre avec des partenaires clés et la délivrance des appuis à certains d'entre eux notamment le MINADER, le MINFI, l'ANEMCAM, CamCULL et A3C.

Les défis majeurs de mise en oeuvre du projet en 2012 se rapportent à (i) l'élaboration et la mise en oeuvre d'un cadre stratégique pluriannuel et d'un tableau de bord de pilotage et de suivi, (ii) La mise en place de mécanismes et modalités opérationnels de partenariats (conventions, contrats de performances, etc.) et (iii) la mise à disposition effective des appuis aux populations rurales. L'Unité de Coordination du Projet entend relever ces trois défis, à travers la mise en oeuvre du PTBA 2012 dans une perspective pluriannuelle et de concert avec les parties prenantes (tutelle MINADER, partenaires, CNP, Bureau pays FIDA).

Annexe 5. CVECA et CECA avec leurs points de services ayant un agrément CEMAC

CARTOGRAPHIE DES AGENCES (CVECA/EMF)

N° D'ORDRE

IDENTIFICATION REPORTING SESAME (COBAC)

DESIGNATION

POINTS DE VENTE

LEKIE MBAM: 13 agréées; 28 points de vente

 

 

 

1

1 612 005

BALIAMA

KEDIA; GUEFIGUE

2

1 612 006

BEGNI

KIIKI

3

1 612 013

ENDIGUILI

NKOLOUTOU. BIVOUNA; NGUILLA

4

1 604 060

MANAKAGNA

 

5

1 604 049

MBANGASSINA

YANGA FOCK

6

1 604 034

NKOL NGOK

OBALA; YEMESSOA II; NKOMETOU; ZIMA; NALASSI; NDZANA

7

1 604 056

NKOL EBASSIMBI

 

8

1 604 051

SAA

LEKA; NKOLKOSSE; MINTOTOMO; NLONG ONAMBELE; NKOLVE

9

1 604 056

TOBAGNE

TCHEKOS

10

1 612 012

GOURA

TALBA; TEATE; NGOKE; TCHAMOUNGOU

11

1 612 004

BALAMBA

BOURAKA; NGOK BONG; ELIG EFOMO

12

1 604 059

MINSOA

NKOL FEM; NKOLSENG; TALLA II

13

1 612 031

WOMKOA

 

HAUTE SANAGA: 3 agréées; 2 points de vente

 

 

 

13

1 604 033

MVEBEKONE

NDJORE II

14

1 604 035

MENGUE-KOM

PELA II

15

1 612 007

BIBEA

 

NYONG ET MFOUMOU: 14 agréées ; 11 points de vente

 

 

 

16

1 612 011

FANG BILOUN

NSAN

17

1 612 016

KANE

NDIBI

18

1 612 002

ABEM

AKONOLINGA

19

1 612 003

ATE

ESSABOUTOU; NOMAYOS; NGONDIMBELE

20

1 612 009

EBOLAKOUNOU

EDOU; MIMBANG; AWAE

21

1 612 010

EBOMAN

 

22

1 612 014

KAMBA

 

23

1 612 015

KOUM

 

24

1 604 042

MEDJEME

 

25

1 612 024

NGALLA

 

26

1 612 027

NLOBOLE

NKOO

28

1 612 032

ABAMYENDJOCK

LOUM

29

1 612 033

ZALOM

 

 

 

TOTAL

29 agréées

 

 

SALLA

42 points de vente

 

 

 

71

Source : Investigation de l'auteur.

Pour des éventuelles questions ou contacts veuillez m'écrire à l'adresse : elouetchristian@gmail.com

* 1 Etant donné que l'épargne des membres reste inchangée tout au long de l'année.

* 2 Livrets dont le dernier report de mouvement financier remonte à plusieurs mois voir plusieurs années.






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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus