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Analyse de l'accessibilité des femmes aux services financiers auprès des établissements de microfinance du réseaux A3C

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par Christian ELOUNDOU ETOUNDI
Université de Dschang - Ingénieur en Agroéconomie 2013
  

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4.4.4. Garanties

Parlant de garanties, l'enquête a révélé que sur les 104 femmes ayant demandé le crédit 38,46% ont été amenées à présenter des garanties matérielles avant l'accès au crédit à la caisse. Ces garanties sont entre autres : des exploitations agricoles, des télévisions, des motos, des ustensiles de cuisine, des machines à coudre et des machines à écraser ...etc. (voir Photo 4). Le FIPA (2010) ajoute à ces garanties, les contraintes institutionnelles lourdes telles que les procédures bureaucratiques avec exigence des titres de propriétés foncières ainsi que le problème d'analphabétisme et de connaissances en gestion, et l'auteur continu en disant que les femmes rurales ont de bonnes raisons de ne pas tenter l'accès à ces services financiers. Bien sûr, les groupes de femmes tels que les AFAC ont plus de chance de voir aboutir leur demande mais cela nécessite une bonne organisation de leur part.

Photo 4: Exemple de garanties saisies dans une CVECA

Vu la multitude des rôles qu'elles assument entant qu'agricultrices, chefs de ménage et de communauté, commerçantes et mères de famille, les femmes (Essi,2004) ploient de plus en plus sur les garanties qui leurs sont imposées. Cette situation est très inquiétante pour la femme rurale dont les revenus ne sont pas réguliers et consistants pour supporter de si grosses charges d'ouverture de compte et d'adhésion.

Dans les discours, les dirigeants déclarent que leurs caisses sont guidées par les principes de facilité au crédit, d'adaptation au milieu et d'outil de développement. Mais au regard de tout ce qui précède, le paysan est loin d'imaginer que ces principes guident réellement l'action de ces EMF.

Pour ce qui est des tontines/GIC/Associations, les conditions d'accès aux services financiers sont relativement plus souples. Pour être membre d'un de ces groupes, il suffit juste de déclarer sa volonté d'adhésion, pour un crédit ; les frais de demande sont estimés à 100 Fcfa. Cependant, le seul avantage des CVECA reste la sécurité des fonds pour ces membres. En effet, l'épargne est sécurisée dans un coffre fort et gérée avec plus ou moins de professionnalisme par des villageois formés par des structures techniques reconnues, tel n'est pas le cas dans les tontines/GIC et associations.

4.4.5. Auto-exclusion des membres

La question d'accès des femmes au crédit continue à se poser avec beaucoup d'acuité malgré les conditions d'accès qui se veulent « adaptées au milieu » par les CVECA.

Le tableau 19 qui suit présente les enquêtées membres des CVECA ayant une épargne, condition principale d'octroi de crédit et celles qui ont eu à demander effectivement un crédit.

Tableau 19: Relation entre épargnantes et celles ayant demandé un crédit à la caisse

 

Avez-vous épargné cette année à la CVECA ?

Total

Oui

Non

Effectifs

%

Effectifs

%

Effectifs

%

Avez-vous demandé un crédit cette année à la CVECA ?

Oui

87

50,00

17

22,37

104

41,60

Non

87

50,00

59

77,63

146

58,40

Total

174

100,00

76

100,00

250

100,00

Bien qu'ayant rempli la condition principale pour l'obtention d'un crédit (l'épargne préalable), les femmes ne sollicitent pas de crédit. Sur les 174 épargnantes interrogées, seulement 50% d'elles ont contracté un crédit. Cette auto-exclusion des femmes qui ne veulent pas de l'argent laisse perplexe parce que la précarité dans laquelle ces dernières vivent au quotidien en milieu rural n'est plus à démontrer (FIDA, 2010). Par contre dans une étude similaire faite par Essi (2004) dans la région du Centre-Cameroun, les femmes constituent le groupe qui prend le plus de crédit dans les caisses de base d'EMF. En effet, dans cette proportion de femmes qui s'auto excluent du crédit, se trouve celles dont la caisse a bloqué les avoirs pour des raisons de non remboursement de crédits antérieurs. Par ailleurs, 59 femmes sur les 250 enquêtées soit 23,60% n'ont ni épargné et ni demandé un crédit à la caisse ; on appelle ces membres dans le jargon de la microfinance « des livrets morts2(*) ». Par ailleurs, 22,37% n'ont pas d'épargne mais ont sollicité un crédit, cette « souplesse » dans les conditions d'octroi est une preuve à brandir que les CVECA « adaptent » leurs offres aux conditions socio-économiques de ces membres.

Pour ce qui est des non membres inscrites dans les Associations/GIC/Réunions, 52% de femmes interrogées ont déjà eu à demander du crédit dans leur caisse, cette proportion rejoint les résultats d'Essi (2004). Ce pourcentage parait plus important dans cette catégorie d'enquêtées et se justifient par le fait que : les regroupements en milieu rural ont des conditions d'octroi de crédits plus souples et les montants demandés sont très petits. En effet, ils varient généralement entre 5 000 à 20 000 FCFA et il existe moins de saisie de matériels.

Malgré cet engouement observé chez les non-membres à prendre les crédits, le problème d'auto exclusion des membres des CVECA demeure et ces dernières ont avancé quelques raisons consignées dans le tableau 20 qui pourraient les conduire à ne pas prendre de l'argent à la caisse.

* 2 Livrets dont le dernier report de mouvement financier remonte à plusieurs mois voir plusieurs années.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius