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Justice politique et prévention des conflits dans les sociétés pluriethniques: cas de la politique de l'équilibre régional au Cameroun.

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par Alain Patrick YODOU SIBEUDEU
Université catholique d'Afrique centrale - Master II en sciences sociales, option: gouvernance et actions publiques 2011
  

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SECTION II- REVENDICATIONS ETHNIQUES ET RISQUES DE CONFLITS

Au Cameroun, les replis identitaires s'imposent à divers niveaux de la scène nationale. Cerner ce phénomène exige que l'on s'intéresse l'une après l'autre, (Paragraphe 1) aux revendications ethniques qui trouvent un terreau fertile dans l'ère de la libéralisation démocratique, et (Paragraphe 2) aux réclamations des populations autochtones et des groupes ethniques minoritaires.

Paragraphe 1- Les clivages ethnico-politiques au Cameroun

L'histoire politique du Cameroun renseigne qu'il est traversé autant à l'ère du monopartisme qu'à l'époque multipartiste par des tensions ethniques plus ou moins vives. Mieux saisir ce phénomène impose que l'on évoque (1) l'expression sociale de ce phénomène, et (2) l'ethnicisation de l'arène politique camerounaise.

I. 1- L'expression sociale des clivages ethniques au Cameroun

La réalité des clivages sociaux s'impose comme une source de difficultés politiques. Elle apparaît dans la majorité des cas, sous la bannière de l'identité ethnique. Il s'agit des replis identitaires qui s'expriment de plus en plus sur la scène publique camerounaise. Le sentiment tribal ou la conscience de l'identité ethnique jouent en effet ici, un rôle important dans la détermination des rapports entre les individus et l'État. Les revendications adressées à l'État visent généralement à obtenir des avantages pour des individus en tant que membres ou représentants d'une ethnie particulière, ou pour la localité où cette ethnie est installée ; et non pas pour tous les citoyens comme l'aurait voulu la politique de l'unité nationale inaugurée au début des années d'indépendance en 196028(*).

Ces revendications portent entre autres sur la réclamation d'une plus grande présence des membres des groupes ethniques dans les plus hautes sphères de l'État, sur l'exigence de l'état des dotations au profit de la région dont elles en émanent. Elles connaissent une accentuation plus forte encore à l'aube de la libéralisation démocratique avec la formation des partis politiques toujours à forte coloration ethnique. Les compétitions électorales sont en effet l'occasion offerte aux tendances ethniques par l'intermédiaire des formations politiques de se manifester de manière ostentatoire. Bien que ces formations politiques aient pour ambition soit de prendre le pouvoir ou d'y participer tout au moins, il n'en demeure pas moins que les compétitions politiques qui les opposent soient l'espace par excellence des mobilisations ethniques. Les slogans et concepts qui en émanent (« Pas de démocratie sans protection des minorités et des autochtones », « Démocratie oui - hégémonie non », « La démocratie de la qualité contre l'ethnocratie de la quantité ») révèlent d'ailleurs non seulement la nécessité de prendre en compte les différentes sensibilités ethniques, mais aussi de la protection d'une certaine catégorie de groupement humain. C'est ce qui illustre l'ethnicisation de l'arène politique au Cameroun.

* 28 (Cf.) Mbonda, Op.Cit., pp. 27-28.

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