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Contribution a la mise en oeuvre des sanctions pécuniaires pour la réduction des délais d'exécution des marches publics au Bénin

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par Aristide Aboyi EDAH SOHOU
Université d'Abomey Calavi Bénin - DESS Finance et Contrôle de Gestion 2010
  

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SECTION 3 : Revue de littérature et méthodologie de travail

Dans cette section nous avons d'abord passé en revue les différentes visions de certains auteurs sur les concepts liés à notre étude. Puis, nous avons décrit par la suite la méthodologie suivie pour la réalisation du travail.

Paragraphe 1: Revue de littérature

De nombreuses discussions théoriques ont été menées sur la gestion des marchés publics dans ses différents aspects. Dans cette partie, nous avons présenté quelques unes des contributions de certains auteurs, de certains textes, puis précisé les approches théoriques et empiriques de notre étude.

A- Contributions relatives aux pénalités de retard d'exécution des contrats de marchés publics

La directive n°04/2005/CM/UEMOA du 09 décembre 2005 relative a la procédure de passation des marchés publics a prévu en son article 86 des paiements de pénalités ou des intérêts moratoires, en ce qui concerne le respect des délais contractuels, à l'encontre respectivement du titulaire du marché ou de l'autorité contractuelle selon que le retard dans l'exécution ou dans le paiement provient de l'un ou de l'autre.

Il existe peu d'ouvrages spécialisés sur les pénalités de retard. De même, l'application des pénalités de retard est un fait très rare dans la sous région de telle sorte que les contributions relatives à ce sujet proviennent des acteurs étrangers.

Pour Jacques TARTROUX (2009), responsable de la commande publique de la ville de Floirac (France), « Les pénalités ne sont pas une mesure coercitive, elles sont une clause d'exécution du contrat. Un moyen de le faire exécuter dans le temps donné ». « Quand le délai est dépassé, c'est l'intérêt général qui est mis en cause. Prenons l'exemple d'un marché de logiciel. Si l'entreprise n'a pas le personnel suffisant pour ce marché et fait appel à l'intérim, cela a un coût. Si elle sait que la collectivité n'applique pas les pénalités de retard, elle peut postuler, être plus concurrentielle puisqu'elle n'embauchera personne en intérim étant donné qu'il n'y a pas réellement de délais », affirme un magistrat d'une chambre régionale des comptes de France. Et d'ajouter : « Les pénalités sont fixées à partir d'un besoin exprimé, sauf à imaginer que la collectivité ne l'analyserait pas pour le temps donné. Si les clauses de pénalités ne sont pas appliquées, il y a un avantage injustifié accordé à la société retenue. »

Pour Jacques TARTROUX (2009), elles ont le mérite d'être très simples d'emploi. Aussi n'hésite-t-il pas à les utiliser : « Si les entreprises souhaitent une prolongation des délais, elles peuvent le demander. Elles n'ont donc, à mon sens, aucune excuse ». Joseph Lefebvre (2009), Directeur Général des Services Techniques de la ville de Tourcoing et Stéphane Carpentier (2009), Directeur des Services Techniques de la communauté de communes d'Objat, eux, les utilisent comme un moyen de pression. « Grâce à elles, les entreprises finissent à temps. Nous disons aux entreprises «vous avez deux semaines de retard. Il faut réagir vite sinon nous vous comptons des pénalités de retard», et ça fonctionne », détaille Stéphane Carpentier.

« Il faut que l'entreprise soit sensibilisée. Si on tombe en panne de serveur un jeudi et qu'il est réparé le lundi, nous avons un souci », affirme Thomas Delage (2009), responsable juridique et de la commande publique de la communauté d'agglomération de Brive.

La difficulté est de réussir à trouver le bon montant. Pour y parvenir, une bonne connaissance du secteur économique s'impose. « Ainsi que la pratique », ajoute Jean-Louis Mouche (2009), Directeur de la commande publique au conseil général de Charente-Maritime. « Il faut se mettre à la place de l'entreprise pour calculer la pénalité sans l'assassiner », affirme le consultant en droit public Dominique Fausser (2009). En effet, les mauvais calculs peuvent coûter chers aux entreprises ou n'avoir aucun effet : « C'est une aberration d'avoir une même pénalité dans un marché alloti avec un lot « gros oeuvre »  et un lot « électricité » où des artisans répondent. Cent (100) euros par jour pour les entreprises de gros oeuvre, ce n'est pas grand-chose, mais cela représente beaucoup pour les artisans », explique Jacques TARTROUX, qui préconise avant la rédaction de la clause, de mesurer l'impact de la formule choisie sur le marché. Des calculs à effectuer en prenant en compte le contexte économique : « Prenons l'exemple d'un marché de bus. Les collectivités lancent au même moment. L'entrepreneur va donc honorer en premier les marchés où les pénalités sont les plus importantes », poursuit Dominique Fausser.

Pourtant, les pénalités sont efficaces, affirment les acheteurs qui les appliquent : « L'entreprise est en retard une fois mais pas deux », affirme Jacques TARTROUX (2009). C'est le cas au conseil général de la Loire qui sévit « dès que le retard est imputable à l'entreprise ». C'est le cas aussi d'autres collectivités, souvent de taille importante. Elles estiment nécessaire que les entreprises sachent que chez elles, on ne s'amuse pas avec l'argent public. Une question d'image, certes, mais aussi de respect du contrat : « Si celles-ci ne sont pas mises en oeuvre, cela pose le problème de l'égalité de traitement. Si une entreprise non retenue apprend que les pénalités ne sont pas appliquées au titulaire du marché, c'est un avantage injustifié », affirme Nicole Gauthier(2009), Directrice des affaires juridiques et du secrétariat général du conseil général de la Loire. « Quand elles ne sont pas appliquées, il existe un facteur fort de doute sur la transparence et la mise en concurrence. Peut-être un premier indice de favoritisme », explique le magistrat de la chambre régionale des comptes.

Pour Nicolas THEVENON (2009), Directeur des marchés de la ville de Saint-Etienne, « Les acheteurs publics et les collectivités ne prêtent pas assez attention à la question des pénalités de retard. Par habitude ou manque de temps, la question est trop vite évacuée et se traduit par une application des dispositions des cahiers des clauses administratives générales. Une réflexion de fond doit être conduite sur cette question. Elle doit intégrer notamment la capacité de la collectivité à suivre efficacement et précisément le respect des délais et la volonté de sanctionner les dépassements en étroite relation avec les clauses relatives aux délais d'exécution. Pour ma part, je suis favorable à la prévision de pénalités forfaitaires progressives. En effet, le caractère forfaitaire facilite l'application et évite des calculs parfois complexes. De même, le caractère progressif permet de prévoir des pénalités modérées pour un faible retard, en les faisant augmenter par paliers à mesure que le retard se poursuit. Pour conclure, les pénalités de retard constituent un outil efficace dès lors que les clauses sont travaillées et que le donneur d'ordres est réellement en capacité de suivre et de constater les retards. Dans un monde idéal, je serais favorable à leur application systématique dès lors qu'en contrepartie, les intérêts moratoires dus par les donneurs d'ordres le seraient tout autant ».

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