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VIH chez les nouveaux donneurs de sang en milieu camerounais: profil comparé et facteurs de risque associés

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par Simplice MOLE
Université libre de Bruxelles- Belgique - Diplôme d'études approfondies interfacultaire en science de la santé orientation biostatistique et épidémiologie 2007
  

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DISCUSSION

L'objectif général de notre étude était d'analyser l'influence de l'appartenance à un type de donneur plutôt qu'à un autre sur le résultat de la sérologie VIH en tenant compte des facteurs de risque associés chez les donneurs de sang à l'hôpital central de Yaoundé.

A l'issue de l'analyse de nos résultats bruts, les donneurs de sang de remplacement familiaux présentent un plus grand risque d'avoir un résultat sérologique positif au VIH que les donneurs bénévoles (OR = 1,42). Plusieurs études faites dans des zones géographiques différentes où on admet encore les dons de remplacement trouvent des résultats semblables. C'est le cas de l'étude faite par Loua et al. en Guinée, sur un échantillon de plus grande taille et dans un contexte de séroprévalence VIH relativement faible dans la population générale (2,8%) [12]. Pour Sharma et al. en Inde, la réduction du risque de transmission des maladies virales par voie transfusionnelle peut être garantie par les donneurs volontaires jeunes et scolarisés uniquement [13].

Selon José Ramiro et al. dans la sous région Amérique Latine, la répartition des donneurs d'un groupe à l'autre est fonction du niveau économique des pays, c'est ainsi que les pays moins nantis, comme celui de notre étude auront une majorité de donneurs de remplacement familiaux et une forte prévalence des marqueurs viraux [14].

Pour sa part, Naila et al. affirme qu'au Pakistan le risque de séroprévalence est plus élevé chez les donneurs de remplacement familiaux parce que dans cette catégorie se greffent en fait des personnes pauvres, rémunérés en cachette par la famille et qui dissimulent des informations lors de l'entretien de sélection [15,16,17,18].

Toutefois après ajustement par les autres caractéristiques des donneurs significativement associées au VIH dans un modèle logistique, il n'existe plus de différence significative au niveau des résultats de la sérologie VIH entre les donneurs de remplacement familiaux et les bénévoles.

Dans la littérature nous retrouvons des résultats contradictoires pour cet effet d'ajustement.

Pour Arturo Pereira et al., dans une étude faite sur plus de 72.226 donneurs de sang à Barcelone, malgré l'ajustement avec les variables influençant la survenue de la séropositivité, les donneurs familiaux présentent 2,5 fois plus de chance d'avoir un résultat de sérologie virale positive [19].

La discordance de ce résultat avec le nôtre est à relativiser parce que contrairement à notre étude, les donneurs familiaux ne représentaient que 18% de l'effectif, les anciens donneurs y étaient inclus et enfin l'analyse des résultats des sérologies virales regroupait à la fois les marqueurs viraux du VIH, du HCV et de l' HbsAg.

De plus, pour Claudia et al. dans une étude réalisée dans le plus grand centre de transfusion sanguine du Brésil à Sao Paulo, les donneurs de sang de la communauté, donc bénévoles ont un risque plus important de séropositivité VIH par rapport aux donneurs de remplacement, après ajustement en analyse multivariée [20]. Ce résultat opposé au notre, s'expliquerait par la présence dans le groupe des donneurs bénévoles, d'une proportion importante des « pseudo donneurs », c'est-à-dire des personnes cherchant juste à connaître leur statut sérologique VIH.

Des études faites aux Etats-Unis, Canada et France ont montré qu'entre 15 et 50% de ces « pseudo-donneurs » s'avèrent être des séropositifs [21, 22 ,23].

En revanche, F Sarkodie et al. ont des résultats concordants avec les nôtres dans leur étude sur la recherche des marqueurs viraux en Afrique de l'Ouest, ils montrent que l'association entre le type de donneurs de sang et le résultat de la sérologique VIII perd sa signification statistique au moindre ajustement même pour une variable, qui dans notre étude est non significative, comme le sexe [24].

Nous avons retrouvé comme variables fortement associées au résultat sérologique VIII quelque soit le type de don : le nombre de partenaires sexuels, le dépistage antérieur du VIII, les antécédents ou traitement d'IST, l'utilisation du préservatif et les rapports homosexuels chez les hommes (tableau 6). Ces résultats rejoignent ceux des autres études faites en Afrique sur ce sujet [8, 25, 26]. La présence de ces variables peut être mis en lien avec le mécanisme de transmission de l'infection qui est essentiellement par voie sexuelle en Afrique [27]. De plus, elles abordent le thème de la sexualité qui est encore tabou dans notre milieu, et enfin peuvent orienter à la détermination des personnes à risque élevé [28]. Parmi les femmes, celles résidant hors de la ville ont présenté un plus grand risque de séropositivité VIII. Pour Kupeck et al., cette situation est due au fait que ces femmes qui sont principalement de niveau socioéconomique faible passent par le don de sang pour pouvoir bénéficier des examens sérologiques gratuitement [29].

La mobilité est de plus en plus citée dans les études, elle est considérée comme un facteur de risque important dans les zones de forte prévalence VIII lorsqu'elle s'accompagne de comportements sexuels à risque [30].

Cette étude présente plusieurs limites :

- les échantillons ne sont pas représentatifs de la population des donneurs de sang au

Cameroun.

- La proportion des valeurs manquantes pour certains variables comme « rapports

homosexuels », « nombre de partenaires sexuels » et « traité ou antécédent d'IST » était importante, ce qui peut entraîner la sous ou sur estimation de l'effet de certains facteurs. Toutefois, la proportion de ces valeurs manquantes chez les donneurs bénévoles et donneurs familiaux était plus ou moins la même.

- Le risque lié à l'utilisation des seringues chez des personnes qui se droguent n'est pas

courant dans notre contexte d'étude [31].

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon