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Facteurs limitant le traitement du matériel réutilisable en anesthésie au CMA de bBogodogo (Burkina Faso).

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par Moussa WANDJAGABOU
Ecole nationale de santé publique (ENSP) Ouagadougou. - Infirmier spécialiste en anesthésie réanimation 2010
  

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INTRODUCTION

L'anesthésie est l'abolition partielle ou totale de la sensibilité douloureuse, assortie dans le cas de l'anesthésie générale d'une perte de conscience et d'une assistance vitale permettant la réalisation, sans mémorisation et sans douleur des interventions chirurgicales et des actes médicaux douloureux ou invasifs1(*).

Cette dernière décennie a été marquée par une avancée spectaculaire de l'anesthésie, liée à l'essor de la science et de la technologie. Ce qui a permis d'élargir la gamme de matériels d'anesthésie. Ce matériel peut être à usage unique ou réutilisable.

Le matériel pour être réutilisé doit être décontaminé, nettoyé, et stérilisé pour être exempte de germes contaminants.

Cependant, on assiste à l'existence des infections dues au transfert de germes d'un patient à un autre par le biais du matériel réutilisable en anesthésie.

De ce fait, le matériel souillé mal désinfecté constitue un danger pour les patients devant subir un acte anesthésique. Les causes les plus fréquentes pouvant limiter le traitement du matériel réutilisable en anesthésie peuvent être :

· L'insuffisance de compétence des agents chargés du traitement du matériel réutilisable

· La vétusté du matériel réutilisable en anesthésie

· L'insuffisance du matériel réutilisable

· L'insuffisance des produits de désinfection du matériel réutilisable

Dans le but d'apporter notre contribution à l'amélioration de la prise en charge des patients opérés avec le matériel réutilisable en anesthésie, notre étude se fera sur les facteurs limitant le traitement du matériel réutilisable en anesthésie au bloc opératoire du CMA de Bogodogo.

Elle s'articule autour des points suivants :

v Chapitre I : La problématique

v Chapitre II : La revue de la littérature et le cadre de référence

v Chapitre III : Le milieu de l'étude

v Chapitre IV : La méthodologie

v Chapitre V : Les résultats de l'étude

v Chapitre VI : Les recommandations / suggestions

CHAPITRE I : Problématique

1.1 .Enoncé du problème

Chaque fois que les instruments et le matériel réutilisable en anesthésie ont été en contact avec un patient devraient être stérilisés, après avoir été décontaminés et soigneusement nettoyés puis rincés avant leur réutilisation. La réutilisation de ce matériel comporte un risque.

Les différents pays ont de plus en plus reconnu l'existence de risque lié à l'utilisation du matériel réutilisable en anesthésie au bloc opératoire.

Ce risque est en rapport avec l'hygiène du matériel d'anesthésie, son utilisation clinique et le processus de retraitement des outils.

C'est pourquoi le matériel non critique tel que le garrot, pinces de Kocher, brassard à tension, stéthoscope aussi bien que le matériel semi-critique utilisé en anesthésie, constituent une source de transmission des germes microscopiques.

De plus, l'utilisation désordonnée des filtres, la désinfection incorrecte des masques faciaux, des canules, des manches et lames de laryngoscope, des nébuliseurs et des circuits de respirateurs potentialisent le risque d'infections liées à la qualité du matériel d'anesthésie2(*).

Surtout, la présence de sang sur le matériel utilisé, y compris le matériel non critique, est fréquente. Celui-ci peut persister si le nettoyage n'est pas immédiat ou suffisant .La survie et le développement des microbes sont favorisés par l'humidité et leur dissémination est possible par les gaz utilisés en anesthésie.

Selon l'organisation mondiale de la santé (OMS), quelques cas épidémiques d'infections respiratoires à bactéries gram négatif liés à la contamination du matériel de ventilation ont été rapportés et plus récemment la transmission probable du virus de l'hépatite C à plusieurs patients par le circuit d'anesthésie3(*).

Les conséquences de cette transmission de germes par le matériel réutilisable mal désinfecté restent les infections nosocomiales.

Une enquête de prévalence réalisée par l'OMS dans 55 hôpitaux de 14 pays représentant quatre régions OMS (Europe, Méditerranée orientale, Asie du Sud- Est et Pacifique occidental) a montré qu'en moyenne 8,7 % des patients hospitalisés étaient touchés par une infection nosocomiale4(*).

En Europe, la situation n'est guère satisfaisante. Le taux de prévalence global des infections nosocomiales de 11,2 % se situe parmi les valeurs habituellement rencontrées dans les hôpitaux universitaires français et européens5(*).

Les causes de ces infections proviennent en partie de la qualité de l'hygiène du matériel réutilisé et des dispositifs biomédicaux utilisés pour la plus part.

La méconnaissance du processus du traitement du matériel réutilisable par le personnel qui résume la stérilisation au seul passage du matériel dans l'autoclave fait que le protocole est mal appliqué.

Une enquête récente réalisée dans les hôpitaux hollandais montre que le nettoyage manuel du matériel réutilisable est très souvent inadéquat et ne correspond pas aux standards recommandés6(*).

Dans une étude prospective réalisée dans 22 salles d'opération, Hall J.R retrouve la présence de sang sur 33% des surfaces prélevées et notamment sur les tensiomètres et sur les oxymètres de pouls7(*).

Une enquête déclarative conjointe de SFAR (société française d'anesthésie et de réanimation), SFHH (société française d'hygiène hospitalière) et CCLIN (Centre de coordination de lutte contre les infections nosocomiales) réalisée au printemps 2005, a tenté d'explorer les pratiques en France. Elle démontre que, l'entretien des lames de laryngoscope réutilisables et les règles d'utilisation des masques ne sont pas encore suffisamment acquis8(*).

Les infections nosocomiales, de plus en plus fréquentes de nos jours, sont les conséquences de la mauvaise hygiène (entretien et désinfection) du matériel réutilisable.

En Afrique, les taux d'infections nosocomiales habituellement observés sont élevés, au sein des établissements universitaires et publics.

Au Maroc, une étude de prévalence menée au niveau de l'hôpital Ibn Sina de Rabat en 2005, montre que le taux de prévalence était de 17,8%9(*)

En Tunisie, le taux de prévalence globale des infections nosocomiales est de 14,1% à l'hôpital Charles Nicolle de Tunis en mai 1994 [8]

Le Burkina Faso, à l'instar des autres pays, est confronté aux mêmes problèmes d'hygiène bien que ne disposant pas de statistiques en la matière.

Le CMA de Bogodogo, un des districts sanitaires du pays, n'échappe pas à la règle.

Face à ce constat, les autorités sanitaires du pays ont pris des mesures parmi lesquelles :

· Le module sur l'hygiène est enseigné dans les écoles de santé et à l'Unité de Formation et de Recherche /Sciences De la Santé à l'Université.

· La formation continue des agents de santé sur le terrain

· L'audit clinique

· La création des Comités Techniques d'hygiène Sanitaire (CTHS)

En plus des mesures préconisées par le ministère de la santé, les responsables du CMA de Bogodogo ont mené des actions suivantes :

· La stérilisation du matériel réutilisable

· La désinfection du matériel et des locaux selon les bonnes pratiques

· Utilisation de seringues et autres matériels à usage unique

En dépit de tous ces efforts au niveau du CMA de Bogodogo, le problème d'hygiène du matériel réutilisable persiste. Les facteurs qui pourraient expliquer une telle situation sont entre autres :

Ø L'insuffisance dans l'organisation du service

Ø Insuffisance dans l'application des protocoles de stérilisation

Si des mesures ne sont pas prises davantage pour endiguer le phénomène, les conséquences qui en découlent sont :

Ø La survenue fréquente d'infections nosocomiales

Ø L'augmentation de la durée de séjour des patients

Ø La détérioration du matériel d'anesthésie

C'est dans cette perspective d'améliorer la prise en charge des patients au CMA de Bogodogo que nous nous proposons de mener une réflexion sur les facteurs limitant le traitement du matériel réutilisable en anesthésie.

1.2. Justification du choix du problème

Notre engagement pour cette étude se justifie par les raisons suivantes :

- Les infections nosocomiales, conséquence du mauvais traitement du matériel réutilisable augmentent la durée de séjour du patient en entraînant des dépenses pour les familles des patients.

- La découverte des facteurs limitant le traitement du matériel réutilisable servira à l'élaboration des protocoles et des principes de suivi conjugués à leur application contribueront sans doute à la survenue des infections nosocomiales.

- Au regard des observations faites lors de nos stages au CMA de District de Bogodogo, nous constatons que le traitement du matériel réutilisable en anesthésie n'était pas conforme aux normes et principes de décontamination et de stérilisation.

1.3 Question de Recherche

Quels sont les facteurs qui limitent le traitement du matériel réutilisable en anesthésie au niveau du bloc opératoire du CMA de Bogodogo ?

1.4 Hypothèses de Recherche

- L'insuffisance de compétences des infirmier(e)s anesthésistes limite le traitement du matériel réutilisable en anesthésie au bloc opératoire du CMA de Bogodogo

- l'insuffisance du matériel utile limite le traitement du matériel réutilisable en anesthésie au bloc opératoire du CMA de Bogodogo.

1.5 But de l'étude

Contribuer à l'amélioration du traitement du matériel réutilisable en anesthésie au bloc opératoire du CMA de Bogodogo.

1.6 Objectifs de la recherche

1.6.1 Objectif général

Etudier les facteurs limitant le traitement du matériel réutilisable en anesthésie au bloc opératoire du CMA de Bogodogo.

1.6.2 Objectifs spécifiques

1. Apprécier les connaissances des Infirmier(e)s Spécialistes en Anesthésie /Réanimation (ISAR) sur le traitement du matériel réutilisable en anesthésie au bloc opératoire du CMA de Bogodogo.

2. Apprécier l'application du protocole de traitement du matériel réutilisable en anesthésie au bloc opératoire du CMA de Bogodogo.

3. Apprécier le matériel réutilisable en anesthésie au bloc opératoire du CMA de Bogodogo.

4. Recueillir les opinions et les difficultés du personnel dans le traitement du matériel réutilisable en anesthésie au bloc opératoire du CMA de Bogodogo.

5. Formuler des recommandations / suggestions en vue d'améliorer le traitement du matériel réutilisable en anesthésie au bloc opératoire du CMA de Bogodogo.

CHAPITRE II : La revue de littérature et le cadre de référence

2.1. Revue de la littérature

Notre revue de littérature s'articule donc autour des points suivants :

Ø La définition des concepts

Ø La liste du matériel réutilisable

Ø Les modes de contaminations

Ø Les méthodes de traitement du matériel réutilisable

Ø Les études antérieures et l'analyse critique

2.1.1- Définition des concepts

2.1.1.1. Facteur limitant

A l'instar du dictionnaire « le petit Larousse, grand format  » qui stipule dans une de ses définitions, qu'un facteur est chacun des éléments, des agents contribuant à un résultat10(*). Dans le cadre de notre étude, un facteur limitant désigne tout élément ou agent faisant partiellement ou totalement défaut dans le processus du traitement et qui de ce fait limite ou empêche le traitement du matériel réutilisable en anesthésie.

2.1.1.2. Matériel

C'est l'ensemble des objets, des instruments nécessaires pour le bon fonctionnement de la pratique d'une activité11(*). S'agissant de notre étude, le matériel réutilisable est l'ensemble des instruments ou des outils propres à l'anesthésie qui peuvent être utilisés sur plusieurs malades après avoir été traités.

2.1.1.3. Traitement

Selon le Larousse, c'est l'ensemble des opérations que l'on fait subir à des substances, à du matériel au moyen d'un agent pour les transformer.12(*).Dans le cadre de notre étude, c'est l'ensemble des opérations réalisées sur un matériel médical utilisé sur un patient à l'aide des produits chimiques, des moyens physiques ou des moyens techniques permettant sa réutilisation sans apporter des germes pathogènes à un autre patient.

2.1.1.4. L'Anesthésie

Elle se définit comme étant un état clinique résultant de l'administration de substances médicamenteuses, de caractère réversible associant une perte transitoire locale ou générale de la sensibilité douloureuse dans un territoire corporel ou tout l'organisme.13(*)

Dans le cadre de notre étude, l'anesthésie c'est l'état clinique du patient dû à l'administration des drogues durant toute une intervention chirurgicale.

2.1.2. La liste du matériel réutilisable en anesthésie

2.1.2.1. Plateau d'intubation

Il se compose comme suit :

· Boîte de laryngoscope contenant une manche contenant des piles et des lames de dimension variables.

· Sonde d'intubation de dimensions variables

· Mandrin

· Pince de Magill,

· Canule de Guedel

· Stéthoscope

2.1.2.2. Matériel de ventilation

· Matériel de ventilation manuelle

· Masque facial

· Valves pour insufflateur manuel

· Ballon de ventilation

· Tuyaux à oxygène

· Ambu

· Serre-tête

· Matériel de ventilation mécanique

· Raccords en Y

· Raccords annelés

· Respirateur ou ventilateur artificiel

· Piège à eau

· Filtre antibactérien et viral

· Cuve à halogène

· Débitmètre

· Masque laryngé

· Conteneur de chaux sodée

· Raccord de capnographie

2.1.2.3. Matériel d'aspiration

· Aspirateur comprenant un manomètre, un bocal en verre gradué, un support de poche d'aspiration,

· Un tuyau d'aspiration

· Un poignet d'aspirateur

· Sonde d'aspiration de dimension variable.

2.1.2.4. Matériel de surveillance

· Tensiomètre

· Oxymètre

· Capnographe

· Scope

· accessoires

2.1.2.5. Autres matériels utilisables

· Respirateur

· Chariot d'anesthésie

· Table opératoire

2.1.2 .6 Classification du matériel

On classe en fonction des actes posés, trois types de matériels utilisés :

· le matériel critique (introduit dans le système vasculaire, dans une cavité stérile ou tissu stérile quelle que soit la voie d'abord)

· le matériel semi-critique (en contact avec la muqueuse ou la peau lésée superficiellement)

· le matériel non critique (en contact avec la peau saine ou sans contact avec la peau du malade)

Dans le cadre de notre étude, le matériel critique ne sera pas étudié car étant en usage unique.

2.1.3. Les modes de contamination par l'anesthésie

La contamination est l'introduction ou la présence de micro-organismes indésirables dans un milieu, dans le corps humain.14(*)

L'utilisation du matériel contaminé, constitue un grand risque aussi bien pour les malades que pour le personnel de santé.

Les techniques d'anesthésie mettent en contact du matériel avec les voies aériennes, les voies intrathécales et les voies veineuses des patients. Elles peuvent apporter des germes par les pratiques suivantes :

· Utilisation d'un matériel mal désinfecté ou non stérilisé tel que le masque facial, le laryngoscope, les accessoires, les moniteurs... 

· Réalisation d'actes contaminants sans respecter les principes de la prévention des infections.

· Adoption d'un comportement ou d'une organisation du travail inadéquats : déplacements fréquents de salle en salle, mauvaise planification du programme opératoire.

· Utilisation de la même blouse pour l'intervention de plusieurs patients alors qu'elle doit être changée quotidiennement et chaque fois qu'elle est souillée.

Cette situation peut être aggravée par les mouvements fréquents des anesthésistes entre le bloc opératoire et les autres services comme les services des post-opérés, la salle de réveil ou la maternité sans changement de blouses ou sans précautions particulières.

2.1.4. Le traitement du matériel réutilisable

2.1.4.1 Objectifs et procédures du traitement du matériel réutilisable

v Objectifs

Le traitement du matériel réutilisable garantit la sécurité pour les personnes soignées et le personnel même en évitant la transmission croisée des infections

v Les procédures du traitement du matériel

On distingue trois procédures d'entretien selon la catégorie de matériel :

· la procédure P1 pour le matériel non critique,

· la procédure P2 pour le matériel semi-critique s'il ne peut subir la procédure P3 qui est à appliquer préférentiellement,

· la procédure P3 pour le matériel critique s'il est réutilisable (le matériel stérile à usage unique est non réutilisable).

Chaque procédure comporte trois étapes d'importance égale qui concourent à l'innocuité du matériel réutilisable.

Ø Etape 1 : la décontamination du matériel,

Ø Etape 2 : le nettoyage et rinçage du matériel,

Ø Etape 3 : la stérilisation ou la désinfection à haut niveau (DHN).

Schéma n°1 : le principe général du traitement du matériel réutilisable 15(*)

Matériel souillé

Catégories Non critique Semi critique Critique

non stérilisable semi-critique

stérilisable

Procédure P1 P2 P3

Etape 1 Décontamination Décontamination Décontamination

Etape 2 Nettoyage Nettoyage Nettoyage

Rinçage Rinçage Rinçage

Séchage Séchage Séchage

Manuels ou manuels ou manuels ou

automatisés automatisés automatisés

Etape 3 Usage propre Désinfection par Stérilisation

immersion

Matériel utilisable

Pour chaque procédure, il faut respecter les 3 étapes. Le choix de la procédure est avant tout fonction de la catégorie de matériel.

2.1.4.1. Etape 1 : La décontamination ou pré-désinfection

Selon AFNOR (Association Française de Normalisation), c'est une opération au résultat momentané permettant d'éliminer, de tuer, ou d'inhiber les micro-organismes indésirables en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération est limité aux micro-organismes présents au moment de l'opération.16(*)

La SFHH (Société Française d'Hygiène Hospitalière) recommande le terme de pré-désinfection pour l'étape préalable à la désinfection ou à la stérilisation. La pré-désinfection est une opération utilisant des détergents contenant au moins un principe actif reconnu pour ses propriétés bactéricides, fongicides, sporicides ou virucides (SFHH). La pré-désinfection constitue une étape préalable à la désinfection ou à la stérilisation17(*).

C'est la première étape du traitement des instruments et autres articles utilisés. Les outils souillés doivent être trempés dans une solution chlorée à 0,5% ou de la glutaraldéhyde à 2% pendant un temps minimum de 10mn. Ce trempage va entraîner l'inactivation du Virus de l'Immunodéficience Humaine, le Virus de l'Hépatite B ainsi que d'autres micro-organismes. 18(*) Ce qui rend les instruments moins dangereux à manipuler lors du nettoyage.

La table d'intervention chirurgicale, le chariot d'anesthésie et les moniteurs qui ont pu être en contact avec les liquides organiques doivent également subir une décontamination. La méthode la plus simple consiste à les essuyer avec une solution désinfectante (solution chlorée à 5%) avant de les réutiliser. L'obtention de la solution chlorée se fait par 2 méthodes :

La préparation de la solution chlorée diluée19(*)

· Formule pour la préparation d'une solution diluée à partir d'une solution concentrée

Part totale (PT) d'eau(H2O) = [% concentré / % dilué] - 1

Par exemple, pour une solution diluée à 0,5 % à partir d'une solution concentrée à 5 %, on procède de la façon suivante :

[ 5% ]

Part d'eau = - 1

[ 0,5%]

= 10-1 = 9

Ce qui revient à dire qu'il faut, à une part de la solution concentrée à 5%, pour 9 parts d'eau pour obtenir une solution diluée à 0,5%.

Ainsi pour la préparation de la solution chlorée à partir des produits courants, on a :

Ø Eau de javel à 8%, on a 1part d'eau de javel pour 4 parts d'eau distillée

Ø Eau de javel à 12% on a 1part d'eau de javel pour 6 parts d'eau distillée

Ø Eau de javel à 15% on a 1part d'eau de javel pour 8 parts d'eau distillée

Si la concentration d'hypochlorite de sodium est en degré chlorométrique, on utilise  utilise la formule suivante:

[° de concentration]

Part d'eau = - 1

[ % de dilution]

Avec 1°chlorométrique correspond environ à 0,3% d'hypochlorite de sodium disponible

· Formule de préparation de la solution libérant du chlore à partir de la poudre sèche.

Grammes / Litres = [% diluée / % concentré] X 1000

Par exemple, pour préparer la solution diluée libérant du chlore 0,5% à partir d'une poudre concentrée à 35 %.

La quantité de Poudre g/l = [0,5 % / 35 %] x 1000

= 14,2 g/l

Ce qui revient à dire qu'il faut pour obtenir, une solution chlorée à 0,5%, ajouter 14,2 g/l de poudre concentrée à 35% dans 1 litre d'eau.

2.1.4.2 .Etape 2 : Le nettoyage / rinçage

Le nettoyage consiste à ôter les matières organiques comme le sang et les sécrétions en utilisant des détergents et l'eau.

Bien réalisé, le nettoyage réduit de 80% (eau +détergent) et 50% (eau seulement) le nombre de micro-organismes présents sur les instruments20(*). Il faut nettoyer le matériel en insistant sur les mores, les articulations, les griffes et les vis où peuvent s'agglutiner les matières étrangères21(*), en utilisant de préférence une brosse adaptée.

Le matériel doit être rincé à l'eau après nettoyage. Ce qui permet d'enlever les restes de détergent pouvant interférer avec la désinfection chimique. Le nettoyage doit être correctement effectué avant toute stérilisation.

2.1.4.3. Etape 3 : La stérilisation du matériel réutilisable et désinfection de haut niveau

v La stérilisation du matériel

La stérilisation permet la destruction de tous les micro-organismes y compris les endospores qui sont réputés difficiles à tuer du fait de leur revêtement très résistant.

L'efficacité de la stérilisation dépend de quatre facteurs qui sont :

- Le type de micro-organismes présents

- La quantité et le type de matériaux organiques présents qui englobent les micro-organiques et les protègent (restes de sang ou de tissus sur les instruments mal nettoyés)

- Le niveau de protection qu'un objet confère aux microbes (les crevasses, les fentes des mâchoires dentées des pinces) [18]

La stérilisation fait comprend plusieurs méthodes qui sont :

§ La stérilisation à la chaleur sèche

Elle se fait à l'aide d'un appareil électrique appelé « poupinel ».Les objets pouvant être stérilisés par ce procédé sont généralement ceux en métal et en verre. Les normes de stérilisation recommandées sont consignées dans le tableau ci-dessous.

Tableau I : Les normes de stérilisation recommandées22(*).

Matériel

Température

(° celcius)

Temps

(minutes)

Instruments, seringues, verres,

180

30

170

60

160

120

150

150

Cette méthode est déconseillée quand on dispose d'un autoclave.

§ La stérilisation à la chaleur humide

Elle se fait à l'aide d'un autoclave. C'est la méthode de choix en matière de stérilisation. Tout matériel réutilisable est stérilisable à la vapeur (blouse, champs, instruments, matériel en caoutchouc...). Il faut néanmoins proscrire la stérilisation à la vapeur de tout objet thermosensible (matériel plastique et optique). Les normes de stérilisation à la chaleur humide par l'autoclave sont notées dans le tableau ci- dessous :

Tableau II : les normes utilisées de l'autoclave [18]

Type de matériel

Température (°celcius)

Durée (minutes)

Les articles non enveloppés

Les articles enve-loppés

121

121

30 mn

15 mn

Tabliers, compresses, blouses,...

134

20

121

40

§ La stérilisation chimique

* La stérilisation par le formaldéhyde à 8°

Elle est réalisée par un moteur type autoclave mixte ou non. Le cycle commence par préchauffage suivi d'une injection de vapeur de formol dans la phase de stérilisation, puis rinçage à la vapeur puis à l'air et terminer par le séchage. Le temps de stérilisation recommandé est de 24 heures [19].

* La stérilisation par le formol (trioxyde de méthylène)

C'est l'utilisation de comprimés de formol pour stériliser certain matériel (tuyau d'aspiration, drain, fibroscope, coelioscope ...). C'est une Désinfection de Haut Niveau (DHN) qui consiste à envelopper 4 comprimés de formol dans une compresse et déposer au fond de la boîte pour éviter le contact avec les instruments.

Les normes de stérilisation recommandées est de :

- 17° pour 24 à 48 heures

- 50° pour 30 mn

Il est recommandé de rincer le matériel stérilisé avant utilisation car le formol est corrosif pour les muqueuses.

v La désinfection de haut niveau

On peut aussi traiter le matériel réutilisable par autre méthode. C'est le cas de la désinfection poussée encore appelée la désinfection de haut niveau (DHN).

C'est une opération au résultat momentané permettant d'éliminer ou de tuer les micro-organismes et/ou d'activer les virus indésirables portés sur les milieux inertes contaminés, en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération est limité aux microorganismes présents au moment de l'opération.23(*)

La désinfection de haut niveau est recommandée lorsqu'on se trouve dans l'impossibilité de pratiquer la stérilisation24(*). Elle peut se faire de deux manières :

· La désinfection par ébullition dans laquelle les instruments, les

blouses et les champs devraient être bouillis à 100°C pendant 20mn et séchés. Elle permet de détruire tous les micro-organismes à l'exception des endospores. Elle n'est pas recommandée lorsque la stérilisation est nécessaire.

· La désinfection par trempage dans les solutions désinfectantes

puissantes qui consistent à faire tremper pendant 20mn du matériel réutilisable dans une solution désinfectante telle que le formaldéhyde 8%, ou la solution chlorée à 0,5%. Ce n'est pas un simple trempage à visée décontaminant avant le nettoyage. [20]

2.1.4.3. Autres méthodes

Il existe d'autres méthodes de stérilisation moins utilisées. Ce sont

- La lumière ultraviolette utilisée au bloc opératoire pour stériliser la salle et le matériel existant.

- La stérilisation au gaz

2.1.5. Les études antérieures et l'analyse critique

2.1.5.1 Les études antérieures

KOMBOIGO N. H ., dans son mémoire de fin d'études « contribution à l'amélioration de la pratique de prévention des infections au bloc opératoire du CMA de Pô » en 2007 a trouvé des résultats suivants25(*) :

- Une insuffisance des connaissances théoriques des prestataires

- la circulation en salle opératoire dans 50% n'est pas acceptable .

TOE S. dans une étude évaluative sur les pratiques de la prévention des infections (PI) au Centre hospitalier de Koudougou (CHR-K) a révélé que seulement 41,06% des soignants observés décontaminent le matériel.26(*)

Les résultats de son étude ont conclut que la qualité de la PI est influencée par les facteurs suivants :

- L'insuffisance de connaissances du personnel en PI

- L'insuffisance du matériel de PI

- Le manque de supervision en PI

- L'insuffisance de personnel d'entretien

YEHOUN G. en 2004, dans son étude au CHR de Dori sur l'évaluation de la qualité des pratiques la PI a révélé que l'application des principes de la PI était insuffisante. Cela était lié à une insuffisance des ressources matérielles, insuffisance des connaissances des prestataires et l'insuffisance de l'organisation des services.27(*)

BLECH M. F dans une communication au cours des 23éme journées d'hygiène hospitalière de Strasbourg en décembre 2000, intitulée « évaluation des pratiques d'hygiène en anesthésie dans la région de Lorraine » a révélé des difficultés dans le respect des règles d'hygiène.28(*)

L'objectif était d'évaluer les pratiques concernant l'hygiène en anesthésie par rapport à celle recommandée par la SFAR, afin de sensibiliser les ISAR à la réalité du risque infectieux lié à l'anesthésie.

L'évaluation a porté sur les points suivants :

- Le comportement au sein du bloc opératoire (tenue, hygiène des mains et du matériel, déplacement au sein du bloc.

- Entretien du matériel d'anesthésie

- Entretien du mobilier d'anesthésie

- Préparation et manipulation des agents anesthésiques et les seringues

- Recommandations spécifiques liées aux techniques de soins en anesthésie (contrôle des voies aériennes, cathétérisme, . .)

THIOMBIANO S.T.A. dans son mémoire de fin d'études intitulé « Problématique de la prévention des infections en anesthésie au bloc central du Centre hospitalier universitaire Sano Sourou » de Bobo-Dioulasso a révélé des difficultés dans la PI en anesthésie. Ces difficultés portaient sur les points suivants29(*) :

- L'organisation des activités n'est pas adéquate et ne permet pas l'application correcte des règles de la PI en anesthésie.

- Les ISAR ont des connaissances en PI, mais un déficit de communication limite leur utilisation face à des difficultés

2.1.5.2 L'analyse critique

En somme, toutes ces études montrent que le risque infectieux nosocomial existe dans tous les hôpitaux. La qualité douteuse du traitement du matériel réutilisable en est une cause. Les pratiques anesthésiques requièrent une attention particulière dans le traitement dans le traitement du matériel réutilisable.

Au vu de tout ce qui précède, nous concluons alors que la lutte contre les infections dues à l'anesthésie passe par le traitement du matériel réutilisable en anesthésie.

2 .2. Le cadre de référence

2.2.1 Introduction

La présente étude a besoin de s'appuyer sur une théorie afin de circonscrire le problème de recherche et d'orienter la collecte des données.

A défaut d'un modèle théorique, nous avons élaboré un modèle conceptuel sur la base des informations obtenues à travers la revue de littérature.

La revue de littérature nous a permis d'élaborer notre cadre conceptuel autour des 2 variables qui pourraient influencer la mise en oeuvre du traitement du matériel réutilisable en anesthésie au bloc opératoire du CMA du district de Bogodogo.

2.2.2 Identification des variables


· La variable dépendante est le traitement du matériel réutilisable


· Les variables indépendantes de l'étude sont :

- Les compétences des ISAR

- Le matériel pour le traitement

2.2.3 Définition opérationnelle des variables

v Les compétences des infirmiers anesthésistes

Ce sont les domaines du savoir, du savoir faire et du savoir être. Par compétences, nous entendons privilégier, dans le cadre notre étude, le savoir ou les connaissances et le savoir faire ou les pratiques.

· Les connaissances

Le petit Larousse illustré définit les connaissances comme un ensemble de choses par l'étude et comme une compétence pour porter un jugement30(*). Dans notre étude, nous nous intéressons au niveau des connaissances des ISAR sur le traitement du matériel réutilisable, à savoir :

- Les différentes normes (modèles types reconnu sur le plan international) existants sur le traitement du matériel réutilisable

- Les différents procédés (méthode à suivre pour une opération) et protocoles (ensemble des règles établies) de stérilisation

- le matériel utile au traitement du matériel réutilisable

- Les différents appareils utilisés

· Les Pratiques

Ce sont les comportements observables que les ISAR adoptent pour le traitement du matériel. C'est l'application des directives et des normes avec exactitude en vue de rétablir ou de maintenir le matériel apte à l'utilisation. Elles portent sur :

- l'utilisation des normes (utiliser les modèles reconnus)

- le respect des différentes étapes

- l'application des protocoles

- l'utilisation correcte des appareils

v Le matériel utile pour le traitement du matériel réutilisable en anesthésie.

Selon le petit Larousse, c'est l'ensemble des objets, des instruments nécessaires pour le bon fonctionnement de la pratique d'une activité 31(*).S'agissant de notre étude, c'est l'ensemble des instruments nécessaires au traitement du matériel réutilisable. Ce sont :

- Le matériel de protection :

- Les récipients de décontamination

- Les appareils de stérilisation

- Matériel pour la DHN

2.2 .2. Les relations entre les variables

En résumé, nous pouvons dire qu'en plus de l'effet que chaque facteur a sur la variable dépendante (le traitement du matériel réutilisable), il ressort qu'il existe une interaction entre les différentes variables indépendantes.

En effet, si les prestataires ne connaissent les normes sur le traitement du matériel réutilisable, ils ne les appliqueront pas correctement. Et le traitement du matériel réutilisable ne sera pas bien fait. Ce qui pourra engendrer des infections à l'utilisation de ce matériel.

Si les prestataires ne connaissent pas les appareils adaptés pour le type de matériel réutilisable alors le traitement ne sera pas adéquat.

Aussi, plus s'il n'y a pas d'appareils de stérilisation, les prestataires ne pourront pas stériliser le matériel réutilisable.

Si le matériel de décontamination manque, les étapes ne seront pas respectées. Et il y aura une incidence sur le traitement du matériel réutilisable.

. Ces interactions sont représentées par le schéma ci-dessous.

2.2.3. Le cadre conceptuel

D'où le Schéma du cadre conceptuel suivant :

Compétences

ü Connaissance

- Normes sur le traitement du matériel réutilisable

- Procédé et protocole de stérilisation

- Matériel utile au traitement

- Appareils à utiliser

ü Pratiques

- Application des normes

- Utilisation des protocoles

- respect des étapes

- Utilisation des appareils

Le matériel utile au traitement

- Matériel de protection

- Matériel de décontamination

- Appareils de stérilisation

- Matériel de la DHN

Le traitement du matériel réutilisable en anesthésie

Chapitre III : CADRE ET CHAMP D'ETUDE

3.1. Le cadre de l'étude

3.1.1. Le Burkina Faso

Le Burkina Faso est un pays sahélien enclavé situé au coeur de l'Afrique Occidentale. Il couvre une superficie de 274200Km2 et est limité par six pays : le Mali, le Niger, le Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte d'Ivoire

Sa population totale est 14017262 habitants en 200632(*), elle croît à un rythme de 3,1% l'an33(*) avec une densité de 51,8 habitants / Km².

Le taux brut de natalité est estimé à 46,1 pour mille ; la morbidité générale de la population à 16% principalement due aux endémo épidémies et aux affections chroniques non transmissibles; celui de la mortalité générale est de 14,8 pour mille, les femmes et les enfants sont les plus touchés. Le taux de mortalité infantile est de 81 pour mille et celui de mortalité maternelle est de 484 /100.000 naissances vivantes. L'espérance de vie à la naissance de 53,8 ans en 1996 [33].

L'EDS en 1998-99 indique que les femmes en âge de procréer représentent 22,8% avec un indice synthétique de fécondité de 6,8 enfants par femme et un intervalle inter génésique de 34,8 mois (soit 2 ans 8 mois). Les femmes représentent 51,8% de la population. Cette population est essentiellement jeune, la tranche d'âge de 0 à 14 ans représentant 47,92%.

3.1. 2. La Région Sanitaire du Centre (RSC)

La RSC est l'une des treize régions sanitaires du Burkina Faso. Elle est limitée au Centre Nord par la Région Sanitaire de Kaya, au Centre Ouest par la Région Sanitaire de Koudougou, au Nord et à l'Est par celle de Ziniaré, au Sud, la Région sanitaire de Manga. Sa superficie est de 23516,4 Km2 avec une population totale de 1 489 732 habitants en 2006 34(*)

La RSC couvre cinq districts sanitaires qui sont : le district sanitaire de Baskuy, de Bogodogo, Boulmiougou, celui de Nongremassom, et de Siguenoguin.

Selon le document d'analyse de la situation sanitaire nationale (février 2000), la RSC compte 4 CMA et 166 formations sanitaires publiques dont 2 CHU, 151 privées et 17 formations sanitaires confessionnelles. Elle compte au total 1411 agents de santé toute catégorie [34].

3.1.3. Le district sanitaire de Bogodogo

3.1.3.1. Situation géographique

Le district sanitaire de Bogodogo est situé dans la partie sud-est de la province du Kadiogo. Il est limité au Nord par le district sanitaire de Nongremassom, à l'Ouest par le district sanitaire de Boulmiougou, à l'Est par le district sanitaire de Ziniaré et de Zorgho, au Sud par celui de Kombissiri et au Sud-Ouest par celui de Saponé. Le district sanitaire de Bogodogo s'étend sur une superficie de 1534 km2.

3.1.3.2. Données administratives

Le district sanitaire de Bogodogo comprend l'arrondissement de Bogodogo coiffé par un maire d'arrondissement et qui compte en son sein les secteurs 14, 15, 28, 29, 30 et une partie de l'arrondissement de Nongremassom, les villages de Yamtenga et de Balkuy, le département de Saaba avec 24 villages, et celui de Koubri avec 24 villages.

3.1.3.3. Données démographiques

La population du district sanitaire de Bogodogo est estimée à 513172 habitants en 2007, les femmes représentent 52%. La taille d'un ménage est en moyenne de 6,8 personnes, l'espérance de vie est de 53 ans35(*).

3.1.3.4. Données socioculturelles

Le district sanitaire de Bogodogo connaît un important brassage culturel dû à une diversité de groupes ethniques que compose sa population. Par conséquent, les rites, les croyances, les coutumes, les valeurs, les tabous, les modes de vie et les mentalités sont divers. Selon la Direction Provinciale de l'Education de Base et de l'Alphabétisation (DPEBA), le taux de scolarisation dans le district est de 87,9% dont :

- 91,3% pour les garçons

- 84,5% pour les filles.

Quant au taux d'alphabétisation, il est de 68,86% dont 24,67% pour les femmes 75,32% pour les hommes36(*).

Sur le plan sanitaire, le district couvre 29 formations sanitaires dont : 19 CSPS ,6 dispensaires, 3 centres médicaux et 1 CMA

3.2. Le champ de l'étude

Le bloc opératoire, champ de notre étude est situé au centre du CMA, encadré à l'ouest par les urgences médicales, au sud par la maternité, à l'est par la médecine hospitalisation et au nord par le service de radiologie.

Le bloc opératoire du CMA du district de Bogodogo est formé de 2 salles opératoires fonctionnelles, 2 salles de réveil non fonctionnelles dont une qui fait office de salle des stagiaires et qui forment le prolongement des salles opératoires. Il comprend en outre une salle de stérilisation qui sépare les 2 salles opératoires. De chaque coté des salles de réveil se situe la salle de garde à droite et le bureau du SUS à Gauche, le tout séparé par un couloir en T renversé.

Le personnel intervenant dans le bloc opératoire est constitué de 6 gynécologues, de 2 chirurgiens, d'un anesthésiste-réanimateur, 13 infir- miers anesthésistes, 9 infirmiers chirurgiens et de 4 garçons de salle.

Le bloc est organisé en 5équipes constituées de 2 ISAR et un 1 infirmier spécialiste en chirurgie.

CHAPITRE IV : METHOLOGIE

4.1. Type d'étude

L'étude est transversale à visée descriptive.

4.2. Population d'étude

Dans le contexte de l'étude, la population de l'étude est composée :

- des infirmier(e)s anesthésistes du bloc opératoire du CMA du district de Bogodogo et du matériel utile. Le choix de l'ensemble des infirmiers anesthésistes a pour but de recueillir au maximum des informations sur les facteurs qui influencent le traitement du matériel d'anesthésie réutilisable. Le fait d'inclure la totalité des infirmiers anesthésistes exerçant au bloc opératoire du CMA est jugé nécessaire car, tout d'abord, il s'agit d'une petite taille de population (13 infirmiers) et qui sont facilement accessibles.

- et du matériel utile pour le traitement du matériel réutilisable concerné par l'étude

4.2.1 Critères d'inclusion

- Etre un Infirmier(e) Anesthésiste en service au bloc opératoire du CMA de Bogodogo.

- Etre présent au moment de l'enquête.

- Accepter de se prêter à l'enquête.

- et tout matériel utile concerné par l'étude

4.3. Echantillon et échantillonnage

4.3.1. Echantillon

- Infirmiers anesthésistes : 13.

- matériel : tout matériel utile

4.3.2 Echantillonnage

· Infirmiers

- Vu le nombre restreint et la disponibilité du personnel spécialiste, nous avons retenu la totalité des infirmiers anesthésistes du bloc opératoire du CMA (échantillonnage exhaustif.)

· Matériel

- Tout matériel constaté présent

4.4. Méthode, techniques et instruments de collecte de données

4.4.1 La méthode

La méthode utilisée dans cette étude est l'enquête.

4.4.2 Les techniques de collectes des données

Les techniques utilisées sont :

- Le questionnaire auto administré,

- L'observation.

4.4.3 Les instruments

Quant aux instruments ce sont

- le questionnaire auto-administré,

Le questionnaire sur les connaissances des prestataires en matière de traitement du matériel réutilisable est adressé aux ISAR du bloc opératoire du CMA, pour la raison qu'ils sont supposés être les responsables du traitement du matériel d'anesthésie.

- la grille d'observation,

La grille d'observation permet de vérifier l'effectivité de l'application des normes et le respect des étapes de stérilisation du matériel d'anesthésie.

- La liste de vérification du matériel utile au traitement du matériel réutilisable

La liste de vérification du matériel utile se justifie du fait qu'elle pourra matérialiser l'existence ou non de tel ou tel autre outil utile pour le traitement du matériel réutilisable.

4.4.4 Validation des instruments

Nous avons utilisé deux méthodes pour valider nos instruments de collecte des données. Il s'agit de :

· Le pré-test

Un pré-test de deux jours (10 au 12 Août 2010) à été organisé. Il s'est déroulé dans un bloc opératoire qui a les mêmes caractéristiques, en l'occurrence le bloc opératoire du CMA de Pissy.

L'objectif de ce pré-test était d'apprécier la compréhension des questions, mais aussi de reformuler certaines questions et d'en supprimer d'autres. Après le pré-test les outils ont été corrigés et soumis à l'approbation de notre conseiller et de notre directeur de mémoire pour validation avant l'enquête.

La méthode des juges :

Elle nous a ainsi permis d'exclure des données sur le matériel utilisé nous guidant à centrer la recherche sur le cadre conceptuel.

4.5. Déroulement de l'étude

L'enquête s'est déroulée du 15 au 30 aout 2010.

Les critères qui ont guidé notre choix ont été « être infirmiers anesthésistes au bloc opératoire de CMA de Bogodogo ». Nous avons profité des programmes des interventions chirurgicales pour les rencontrer individuellement. A chaque rencontre, nous nous sommes entretenus sur le contexte de l'étude, ses objectifs et les outils de collecte des données.

L'observation participative a été utilisée comme technique de collecte des pratiques des prestataires. Cette activité se déroule après chaque intervention pour pouvoir les observer pendant le traitement du matériel.

4.6 Limites de l'étude

Il existe des limites dans la présente étude :

Le fait que notre étude est limitée aux infirmiers anesthésistes fait que tous les facteurs ne sont pas pris en compte;

Le fait que nous n'avons pas étudié la préparation des produits chimiques utilisés pour le traitement limite nos conclusions.

Nous aurions voulu étendre l'étude sur l'ensemble des facteurs qui limite le traitement du matériel réutilisable au bloc opératoire du CMA, mais les contraintes temporelles et de ressources financières nous ont obligé à nous limiter sur les compétences et le matériel utile au traitement.

Cependant comme l'échantillon est assez représentatif, si les résultats de l'étude sont concluants, les recommandations que nous allons proposer pourront être généralisées dans l'ensemble du traitement du matériel réutilisable en anesthésie.

4.7. Difficultés rencontrées

Le programme des évaluations et les stages font que nous n'avons pas eu assez de temps consacré pour la recherche. Ce qui nous a amené à être en retard.

. L'enquête s'est bien déroulée dans l'ensemble. Mais l'organisation des activités fait que tous les ISAR ne viennent pas au service le même jour. Ce qui nous a obligé à de multiples aller-retour sans succès. Le manque de moyens financiers et l'insuffisance du temps imparti pour l'élaboration de ce mémoire ont été aussi des contraintes pour nous.

La difficulté majeure est la formulation du problème de recherche qui nous a pris plus de temps ; la pluie du 2 septembre 2009 avec ses multiples conséquences nous ont fait attendre plus longtemps avant que la bibliothèque ne soit disponible.

Cependant nous avons fait fi de ces difficultés et nous avons travaillé avec les moyens de bord.

4.8. Considération éthique

Nous avons obtenu une autorisation d'enquête émanant du directeur régional de la santé du centre qui nous a permis de mener en toute quiétude notre étude.

. En plus, lors des rencontres avec les Infirmiers Spécialistes en Anesthésie -Réanimation, nous avons expliqué l'objectif de l'étude et le caractère volontariste d'y participer. C'est donc sur un choix éclairé que les enquêtés ont accepté répondre aux questions.

Enfin, le respect de l'anonymat et la confidentialité a été garanti

3.9. Méthodes de traitement des données

- Les données ont été traitées manuellement pour la correction des fautes.

- le logiciel Epi Info 3.2.2 a été utilisé pour l'analyse ;

- le logiciel Microsoft Excel office 2007 a servi à la construction des tableaux et graphiques ;

- le logiciel Microsoft Word office 2007 a servi au traitement de texte

IV-PRESENTATION DES RESULTATS

V-DISCUSSION DES RESULTATS

5.1. Limite de l'étude

5.2. Discussion par point

5.3. Synthèse des résultats

5.4. Vérifications des Hypothèses

VI- RECOMMANDATIONS/SUGGESTIONS

Conclusion

Bibliographie

Annexes

* 1 GAUTHIER, F. et coll. (1985) Précis d'anesthésie 2e Ed. MASSON, Paris p. 624

* 2 http:// www.CCLIN.sudouest.com consulté le 8 juillet 2010 à 21H 31 min

* 3 PHILLIPS R.A., MONAGHAN W.P., Incidence of visible and occult blood on laryngoscope blade and handles, A.A.N.A.J., 1997; p 65

* 4 CIRCULAIRE DGS/SQ3, DGS/PH2 - DH/EM1 n° 51 du 29 décembre 1994 relative à l'utilisation des dispositifs médicaux stériles à usage unique dans les établissements de santé publics et privés.

* 5 Http:// www.sciencedirect.com consulté le 12 juillet 2010 à 18 H 17 min

* 6 BUCX M.J.L, DANKERT J., BEENHAKKER M.M., Harrison T.E.J. Decontamination of

Laryngoscopes in the Netherlands. Br J ANAESTH 2001; p 99-102.

* 7 HALL J.R. Blood contamination of anesthesia equipment and monitoring equipment.

ANESTHESIAE ANALGESIA 1994 ; p 78

* 8 CENTRE DE COORDINATION DE LA LUTTE CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES du SUD-EST. Guide des bonnes pratiques d'hygiène en anesthésie. Lyon, 1996, 64 pages.

* 9 OTTMANI S. et AMRANI J.F. Résultats de l'enquête de prévalence des Infections Nosocomiales de 24 hôpitaux  Maroc 1994, p 103

* 10LE PETIT LAROUSSE, grand format, p 450

* 11 Idem, p 672

* 12 Idem, p672

* 13 Idem p. 624

* 14 Idem page 286

* 15 CCLIN- SUD-EST, Guide de bonnes pratiques d'hygiène en Anesthésie, Zeneca Pharma, 1996, pages 21-24

* 16 A. BENOIS, I. PHILIPPOT, E. ALASTOR., Guide sur les bonnes pratiques en anesthésie, prévention des agents transmissibles non contagieux en anesthésie, page 3

* 17 CENTRE DE COORDINATION DE LUTTE CONTRE LES IN-SUD OUEST, Traitement du matériel de ventilation en anesthésie, page 18

* 18 GIRARD P.M., KATLAMA C., PIALOUX G. VIH, Edition 2004 6è Edition, DOIN, pages 592

* 19 BOUBACAR A. (2004) Evaluation de la qualité des pratiques de la prévention des infections dans le service d'Odontostomatologie du CHU-YO, Mémoire non publié, ENSP Ouagadougou BF ,83 pages

* 20 TITJEN L. et Al. Prévention des infections. Guide pratique à l'intention des programmes de planification familiale. Biltimore Maryland. 1992. P11 à 15

* 21 KIENON S. (2008) Prévention des infections nosocomiales aux urgences traumatologie du CHU-YO, Mémoire non publié, ENSP Ouagadougou BF 81 pages

* 22 ANNON (1999) Guide pratique d'hygiène hospitalière, Ministère de la santé (BF), DLM ,77 pages

* 23 KIENON S. (2008), Prévention des infections nosocomiales aux urgences traumatologie du CHU-YO : connaissances et pratiques du personnel. Mémoire non publié, ENSP Ouagadougou 81 pages

* 24 ANON (2004), Promotion de l'hygiène dans les structures sanitaires, manuel de formation, Ministère de la santé, (BF) 72 pages

* 25 KOMBOIGO N.H. (2007) Contribuer à améliorer la pratique de la prévention des infections au bloc opératoire du CMA de Pô, Mémoire ENSP p53-56

* 26 TOE Sylvain (2002) Evaluation de la qualité des pratiques de la prévention des infections au CHR de Koudougou. Mémoire ENSP p 99

* 27 YEHOUN L. G. (2004) Evaluation de la qualité des pratiques de la prévention des infections au CHR de Dori. Mémoire ENSP p 94

* 28 BLECH.M.F : Evaluation des pratiques d'hygiène en anesthésie dans la région de Lorraine in techniques hospitaliers n°655 France, 2001, 37 pages

* 29 THIOMBIANO S.T. A. (2002) Problématique de la prévention des infections des infections en anesthésie au bloc opératoire central du CHUSS de Bobo-Dioulasso, ENSP Bobo 103 pages

* 30 Larousse 2005 ,100é Edition, p557

* 31 Larousse, 2005 ,100é Edition, p672

* 32Plan 2009 d'action de la direction régionale de la santé du centre p 11- 47

* 33 Institut National de la Statistique et de la Démographie (2006) recensement général de la population et de l'habitat, Ouagadougou BF, 335 pages

* 34 Plan d'action 2006 de la direction régionale de la santé du centre p13-14

* 35 Plan d'action 2009 du district sanitaire de Bogodogo p12

* 36 Idem p8






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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon