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Facteurs limitant le traitement du matériel réutilisable en anesthésie au CMA de bBogodogo (Burkina Faso).

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par Moussa WANDJAGABOU
Ecole nationale de santé publique (ENSP) Ouagadougou. - Infirmier spécialiste en anesthésie réanimation 2010
  

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INTRODUCTION

L'anesthésie est l'abolition partielle ou totale de la sensibilité douloureuse, assortie dans le cas de l'anesthésie générale d'une perte de conscience et d'une assistance vitale permettant la réalisation, sans mémorisation et sans douleur des interventions chirurgicales et des actes médicaux douloureux ou invasifs1(*).

Cette dernière décennie a été marquée par une avancée spectaculaire de l'anesthésie, liée à l'essor de la science et de la technologie. Ce qui a permis d'élargir la gamme de matériels d'anesthésie. Ce matériel peut être à usage unique ou réutilisable.

Le matériel pour être réutilisé doit être décontaminé, nettoyé, et stérilisé pour être exempte de germes contaminants.

Cependant, on assiste à l'existence des infections dues au transfert de germes d'un patient à un autre par le biais du matériel réutilisable en anesthésie.

De ce fait, le matériel souillé mal désinfecté constitue un danger pour les patients devant subir un acte anesthésique. Les causes les plus fréquentes pouvant limiter le traitement du matériel réutilisable en anesthésie peuvent être :

· L'insuffisance de compétence des agents chargés du traitement du matériel réutilisable

· La vétusté du matériel réutilisable en anesthésie

· L'insuffisance du matériel réutilisable

· L'insuffisance des produits de désinfection du matériel réutilisable

Dans le but d'apporter notre contribution à l'amélioration de la prise en charge des patients opérés avec le matériel réutilisable en anesthésie, notre étude se fera sur les facteurs limitant le traitement du matériel réutilisable en anesthésie au bloc opératoire du CMA de Bogodogo.

Elle s'articule autour des points suivants :

v Chapitre I : La problématique

v Chapitre II : La revue de la littérature et le cadre de référence

v Chapitre III : Le milieu de l'étude

v Chapitre IV : La méthodologie

v Chapitre V : Les résultats de l'étude

v Chapitre VI : Les recommandations / suggestions

CHAPITRE I : Problématique

1.1 .Enoncé du problème

Chaque fois que les instruments et le matériel réutilisable en anesthésie ont été en contact avec un patient devraient être stérilisés, après avoir été décontaminés et soigneusement nettoyés puis rincés avant leur réutilisation. La réutilisation de ce matériel comporte un risque.

Les différents pays ont de plus en plus reconnu l'existence de risque lié à l'utilisation du matériel réutilisable en anesthésie au bloc opératoire.

Ce risque est en rapport avec l'hygiène du matériel d'anesthésie, son utilisation clinique et le processus de retraitement des outils.

C'est pourquoi le matériel non critique tel que le garrot, pinces de Kocher, brassard à tension, stéthoscope aussi bien que le matériel semi-critique utilisé en anesthésie, constituent une source de transmission des germes microscopiques.

De plus, l'utilisation désordonnée des filtres, la désinfection incorrecte des masques faciaux, des canules, des manches et lames de laryngoscope, des nébuliseurs et des circuits de respirateurs potentialisent le risque d'infections liées à la qualité du matériel d'anesthésie2(*).

Surtout, la présence de sang sur le matériel utilisé, y compris le matériel non critique, est fréquente. Celui-ci peut persister si le nettoyage n'est pas immédiat ou suffisant .La survie et le développement des microbes sont favorisés par l'humidité et leur dissémination est possible par les gaz utilisés en anesthésie.

Selon l'organisation mondiale de la santé (OMS), quelques cas épidémiques d'infections respiratoires à bactéries gram négatif liés à la contamination du matériel de ventilation ont été rapportés et plus récemment la transmission probable du virus de l'hépatite C à plusieurs patients par le circuit d'anesthésie3(*).

Les conséquences de cette transmission de germes par le matériel réutilisable mal désinfecté restent les infections nosocomiales.

Une enquête de prévalence réalisée par l'OMS dans 55 hôpitaux de 14 pays représentant quatre régions OMS (Europe, Méditerranée orientale, Asie du Sud- Est et Pacifique occidental) a montré qu'en moyenne 8,7 % des patients hospitalisés étaient touchés par une infection nosocomiale4(*).

En Europe, la situation n'est guère satisfaisante. Le taux de prévalence global des infections nosocomiales de 11,2 % se situe parmi les valeurs habituellement rencontrées dans les hôpitaux universitaires français et européens5(*).

Les causes de ces infections proviennent en partie de la qualité de l'hygiène du matériel réutilisé et des dispositifs biomédicaux utilisés pour la plus part.

La méconnaissance du processus du traitement du matériel réutilisable par le personnel qui résume la stérilisation au seul passage du matériel dans l'autoclave fait que le protocole est mal appliqué.

Une enquête récente réalisée dans les hôpitaux hollandais montre que le nettoyage manuel du matériel réutilisable est très souvent inadéquat et ne correspond pas aux standards recommandés6(*).

Dans une étude prospective réalisée dans 22 salles d'opération, Hall J.R retrouve la présence de sang sur 33% des surfaces prélevées et notamment sur les tensiomètres et sur les oxymètres de pouls7(*).

Une enquête déclarative conjointe de SFAR (société française d'anesthésie et de réanimation), SFHH (société française d'hygiène hospitalière) et CCLIN (Centre de coordination de lutte contre les infections nosocomiales) réalisée au printemps 2005, a tenté d'explorer les pratiques en France. Elle démontre que, l'entretien des lames de laryngoscope réutilisables et les règles d'utilisation des masques ne sont pas encore suffisamment acquis8(*).

Les infections nosocomiales, de plus en plus fréquentes de nos jours, sont les conséquences de la mauvaise hygiène (entretien et désinfection) du matériel réutilisable.

En Afrique, les taux d'infections nosocomiales habituellement observés sont élevés, au sein des établissements universitaires et publics.

Au Maroc, une étude de prévalence menée au niveau de l'hôpital Ibn Sina de Rabat en 2005, montre que le taux de prévalence était de 17,8%9(*)

En Tunisie, le taux de prévalence globale des infections nosocomiales est de 14,1% à l'hôpital Charles Nicolle de Tunis en mai 1994 [8]

Le Burkina Faso, à l'instar des autres pays, est confronté aux mêmes problèmes d'hygiène bien que ne disposant pas de statistiques en la matière.

Le CMA de Bogodogo, un des districts sanitaires du pays, n'échappe pas à la règle.

Face à ce constat, les autorités sanitaires du pays ont pris des mesures parmi lesquelles :

· Le module sur l'hygiène est enseigné dans les écoles de santé et à l'Unité de Formation et de Recherche /Sciences De la Santé à l'Université.

· La formation continue des agents de santé sur le terrain

· L'audit clinique

· La création des Comités Techniques d'hygiène Sanitaire (CTHS)

En plus des mesures préconisées par le ministère de la santé, les responsables du CMA de Bogodogo ont mené des actions suivantes :

· La stérilisation du matériel réutilisable

· La désinfection du matériel et des locaux selon les bonnes pratiques

· Utilisation de seringues et autres matériels à usage unique

En dépit de tous ces efforts au niveau du CMA de Bogodogo, le problème d'hygiène du matériel réutilisable persiste. Les facteurs qui pourraient expliquer une telle situation sont entre autres :

Ø L'insuffisance dans l'organisation du service

Ø Insuffisance dans l'application des protocoles de stérilisation

Si des mesures ne sont pas prises davantage pour endiguer le phénomène, les conséquences qui en découlent sont :

Ø La survenue fréquente d'infections nosocomiales

Ø L'augmentation de la durée de séjour des patients

Ø La détérioration du matériel d'anesthésie

C'est dans cette perspective d'améliorer la prise en charge des patients au CMA de Bogodogo que nous nous proposons de mener une réflexion sur les facteurs limitant le traitement du matériel réutilisable en anesthésie.

* 1 GAUTHIER, F. et coll. (1985) Précis d'anesthésie 2e Ed. MASSON, Paris p. 624

* 2 http:// www.CCLIN.sudouest.com consulté le 8 juillet 2010 à 21H 31 min

* 3 PHILLIPS R.A., MONAGHAN W.P., Incidence of visible and occult blood on laryngoscope blade and handles, A.A.N.A.J., 1997; p 65

* 4 CIRCULAIRE DGS/SQ3, DGS/PH2 - DH/EM1 n° 51 du 29 décembre 1994 relative à l'utilisation des dispositifs médicaux stériles à usage unique dans les établissements de santé publics et privés.

* 5 Http:// www.sciencedirect.com consulté le 12 juillet 2010 à 18 H 17 min

* 6 BUCX M.J.L, DANKERT J., BEENHAKKER M.M., Harrison T.E.J. Decontamination of

Laryngoscopes in the Netherlands. Br J ANAESTH 2001; p 99-102.

* 7 HALL J.R. Blood contamination of anesthesia equipment and monitoring equipment.

ANESTHESIAE ANALGESIA 1994 ; p 78

* 8 CENTRE DE COORDINATION DE LA LUTTE CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES du SUD-EST. Guide des bonnes pratiques d'hygiène en anesthésie. Lyon, 1996, 64 pages.

* 9 OTTMANI S. et AMRANI J.F. Résultats de l'enquête de prévalence des Infections Nosocomiales de 24 hôpitaux  Maroc 1994, p 103

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld