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Profil épidémiologique des accidents du trafic routier à  Bukavu en RDC

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par Patrick Mirindi Ngaboyirhu
Université catholique de Bukavu RDC - Diplôme de médecine chirurgie et accouchement 2010
  

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1ère PARTIE : CONSIDERATIONS THEORIQUES

Généralités sur les ATR

ivouon ue traumatologie rouuere

ATR

Selon Wallar, un accident arrive lorsqu'il se crée un déséquilibre entre le potentiel de l'organisme et les exigences de l'environnement. Ce potentiel peut être insuffisant par rapport à l'environnement normal ou exceptionnel (accident de la circulation) ou une situation inhabituelle (7).

L' accident du trafic routier , ATR,(ou accident de la voie publique : AVP) est un choc qui a lieu sur le réseau routier entre un engin roulant (automobile, moto, vélo, etc.) et tout autre chose ou personne et qui engendre des blessures humaines et/ou des dégâts matériels, que ces dégâts soient occasionnés aux véhicules, à un élément de la route (chaussée, panneaux, barrières de protection, etc...) ou un élément extérieur à celle-ci (bâtiment, mobilier urbain, cabine de téléphone, arbre) (8).

Un accident corporel (mortel et non mortel) de la circulation routière est un accident qui :

· provoque au moins une victime, c'est-à-dire un usager ayant nécessité des soins médicaux (avec ou sans hospitalisation) ;

· survient sur une voie ouverte à la circulation publique ;

· implique au moins un véhicule terrestre.

Usagers

Un accident corporel implique un certain nombre d'usagers. Parmi ceux-ci, on distingue :

· les indemnes : impliqués non décédés et dont l'état ne nécessite aucun soin médical ;

· les victimes : impliqués non indemnes.

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Profil épidémiologique des accidents du trafic routier à Bukavu. Parmi les victimes, on distingue :

· les tués : toute personne qui décède sur le coup ou dans les trente jours qui suivent l'accident ;

· les blessés : victimes non tuées.

Parmi les blessés, on distingue :

· les blessés hospitalisés : victimes admises comme patients dans un hôpital plus de 24 heures;

· les blessés légers : victimes ayant fait l'objet de soins médicaux mais n'ayant pas été admises comme patients à l'hôpital plus de 24 heures.

On peut aussi distinguer :

· Incarcéré : la victime est dite « incarcérée » dans un véhicule si la déformation du véhicule cause elle-même une blessure (par exemple : membres inférieurs comprimés par l'avancée du tableau de bord) ;

· piégé : une victime est dite « piégée » dans un véhicule si la déformation du véhicule l'empêche de sortir, sans que cela lui cause de traumatisme (par exemple : portière bloquée) ;

· polyblessé : personne présentant plusieurs blessures, dont aucune ne met en danger le pronostic vital ;

· polyfracturé : personne présentant plusieurs fractures, dont aucune ne met en danger le pronostic vital ;

· polytraumatisé : personne présentant plusieurs traumatismes dont au moins un met en danger le pronostic vital.

Facteurs de risque influant sur les accidents

· Vitesse : La probabilité d'accident avec blessures est proportionnelle au carré de la vitesse. La probabilité d'accident grave est proportionnelle au cube de la vitesse. La probabilité d'accident mortel équivaut à la vitesse à la puissance 4 (9) (10).

· Piétons et cycliques

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· Jeunes conducteurs et motocyclistes

· Alcool et Médicaments et drogues à usage récréatif

· Fatigue du conducteur

· Téléphones cellulaires

· Manque de visibilité

· Facteurs relatifs à la route

· Facteurs de risque liés aux véhicules

· Facteurs de risque influant sur la gravité des traumatismes

> Manque de protection anti-collision intégrée au véhicule

· Défaut de port du casque par les utilisateurs de deux-roues motorisés

· Défaut de port de la ceinture et non-utilisation de sièges pour enfants

· Objets en bord de route

Mécanisme des traumatismes (11) (8)

Le mécanisme de l'accident conditionne le type d'atteinte.

Piéton ou deux-roues renversé

Un piéton ou un deux-roues renversé par un véhicule peut présenter deux sources de traumatismes :

· traumatismes primaires : ce sont les traumatismes dus au choc entre le piéton (ou le passager du deux-roues) et le véhicule ;

· traumatismes secondaires : le piéton (ou le passager du deux-roues) est projeté, et le choc sur le sol provoque des traumatismes dits secondaires.

Les dégâts sont en général d'autant plus importants que le véhicule est rapide et massif (12), dans l'ordre : bicyclette, vélomoteur (scooter), motocyclette, voiture de tourisme, véhicule utilitaire (camionnette), poids-lourd (camion).

Dans le cas d'un accident piéton contre voiture de tourisme, le mécanisme de l'accident va dépendre de la taille du piéton et de la vitesse du véhicule :

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Profil épidémiologique des accidents du trafic routier à Bukavu.

· piéton de petite taille (enfant, ou adulte contre 4x4) : le choc initial touche le haut du corps (torse, tête) et le piéton est projeté vers l'avant ;

· piéton de grande taille (adulte contre voiture non réhaussée) : le choc initial touche le bas du corps (membres inférieurs),

o voiture roulant à allure modérée : le piéton est projeté vers l'avant ;

o voiture roulant à vive allure : le piéton est fauché, il bascule sur le capot puis est projeté.

Deux-roues seul

N'étant pas intrinsèquement stable, un deux-roues peut chuter seul (défaut de la route, perte d'adhérence, manoeuvre d'évitement d'un obstacle ou d'un véhicule, malaise). On s'attend bien sûr aux traumatismes habituels des chutes de faible hauteur (en premier lieu le « cisaillement intra-cérébral » (13), amplifiés par la vitesse, auxquels viennent s'ajouter les traumatismes résultant de la percussion de l'engin (par exemple le guidon qui percute l'abdomen ou le cou) ou de l'écrasement par l'engin.

On peut aussi avoir des traumatismes des pieds si ceux-ci touchent le sol lorsque l'engin roule. Dans le cas d'un passager sur le porte-bagages d'un vélo, les pieds peuvent se prendre dans la roue arrière.

Enfin, la chute d'un deux-roues motorisé peut entraîner une glissade qui peut occasionner des plaies et brûlures par frottement, et se terminer par un choc contre un obstacle (trottoir, véhicule, rembarde de sécurité...).

Choc avant d'une voiture ou d'un poids-lourd

Lorsqu'une voiture ou un poids-lourd subit un choc avant, il faut considérer deux situations : le passager porte ou ne porte pas la ceinture.

Les traumatismes décrits ci-après dépendent bien sûr de nombreux paramètres dont la vitesse au moment du choc, et ne surviennent pas tous systématiquement.

Le passager ne porte pas la ceinture

Lors du choc, l'occupant est projeté violemment vers l'avant :

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Profil épidémiologique des accidents du trafic routier à Bukavu.

· ses genoux rencontrent le tableau de bord ou le siège de devant, provoquant des plaies aux genoux ainsi que potentiellement des fractures du fémur (« éclatement » en compression) ;

· les genoux étant en butée, l'occupant bascule vers l'avant ; s'il s'agit du conducteur, son thorax vient percuter le volant (ou alors le coussin gonflable de sécurité (Airbag) dont la toile se tend à une vitesse de 300 km/h), provoquant un traumatisme thoracique ;

· sa tête heurte le pare-brise (conducteur ou passager avant) ou bien le siège avant, provoquant des plaies à la face, un traumatisme crânien et un traumatisme des vertèbres cervicales ; s'il s'agit d'un pare-brise non feuilleté (anciens modèles), la tête peut traverser le pare-brise, les bris de verre provoquant de multiples blessures, notamment au cou ;

· la décélération au moment du choc, si elle est importante, peut provoquer une rupture ou une désinsertion des organes internes ;

· dans le cas du passager arrière, la percussion du siège avant va provoquer des traumatismes sur l'occupant de ce siège, notamment au niveau de la colonne vertébrale ;

· la personne peut subir d'autres chocs dans l'habitacle ;

· la personne peut être éjectée sur la chaussée ou le bas côté, et donc subir des traumatismes secondaires (la mortalité d'une victime éjectée est multipliée par dix).

Le passager porte une ceinture

La ceinture permet le couplage de l'occupant avec le siège. Il s'exerce donc une force de la ceinture contre le passager (c'est cette force qui le retient), et qui peut occasionner un traumatisme typique dit « traumatisme de ceinture » : brûlure sur le trajet de la ceinture, notamment en travers de la poitrine, traumatisme de la clavicule et des côtes . Si un objet dur se trouve entre la ceinture et le passager (par exemple un objet dans la poche, la ceinture passant sur cet objet), ce point dur peut provoquer un traumatisme spécifique.

La décélération, si elle est importante, peut provoquer une rupture ou une désinsertion des organes internes, avec hémorragie interne, ainsi qu'un traumatisme des vertèbres cervicales (flexion du cou).

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Profil épidémiologique des accidents du trafic routier à Bukavu.

Si la ceinture est mal réglée, ou si la décélération est suffisamment importante pour distendre la ceinture ou pour provoquer une rupture des points d'attache du siège, le conducteur ou le passager avant peut percuter le haut du pare-brise ou le volant.

Généralités sur les mécanismes et les atteintes du corps humain lors des ATR

Selon les régions ou segments du corps concernés, on observera :

Traumatisme du crane

Le crâne est une boîte osseuse inextensible entourant l'encéphale. Le TC peut est la conséquence de types de choc :

· Soit direct : choc sur le crâne. (Coup)

· Soit indirect : choc du cerveau contre les parois de la boite crânienne. Lors d'un trauma crânien il peut se produire un saignement. cet hématome comprime le cerveau, ce qui a pour effet d'augmenter la pression intracrânienne entraînant une souffrance des cellules.

Traumatismes du rachis

Lors d'un choc de la colonne il peut se produire une fracture sur une Ou plusieurs vertèbres . Il se peut que cette fracture par le fait de sa Localisation et de sa violence endommage la moelle épinière ; ce qui Pourrait entraîner une incapacité de mobilité ou bien la mort d'une victime (13).

Traumatismes du thorax

Mécanisme du trauma thoracique

Par : un choc direct sur la cage thoracique La ceinture de sécurité

Écrasement lors d'effondrement

Etc

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Profil épidémiologique des accidents du trafic routier à Bukavu.

Lors d'un trauma thoracique , il peut se produire une ou plusieurs fractures de côtes.celles-ci pourraient de par leurs localisation percer un organe (les poumons par exemple)

Le trauma thoracique reste comme les autres traumatismes très difficile à déceler, cependant une respiration paradoxale est l'un de ces signes.

Il peut y avoir des déformations et des douleurs localisées i raumatismes ae u aaaomen et/ou au pelvis

Les éléments de gravité d'un traumatisé de l'abdomen sont l'âge du blessé ; la nature du traumatisme ; une association à d'autres lésions thoraciques, cranio céphaliques, ou des membres ; la nature du viscère atteint ; la septicité des lésions abdominales; la condition et la rapidité des soins (évacuation, décision chirurgicale), et les antécédents pathologiques et traitements suivis (anti coagulants ou anti aggrégants).

Les volumes nécessaires pour équilibrer l'état hémodynamique n'ont pas de valeur pronostique à proprement parler. C'est le temps passé en hypotension qui a une valeur pronostique.

Les signes généraux et fonctionnels concernent les grandes constantes vitales (pouls, TA, diurèse horaire, température...) qui mesurent l'efficacité de la réanimation, la survenue d'un ictère ou d'une fièvre; la surveillance du transit.

Les signes locaux, relevés à intervalles rapprochés, sont l'état de la paroi abdominale, des fosses lombaires, des hypocondres, le toucher rectal.

Certains signes peuvent volontiers orienter vers l'atteinte de tel organe.

Pour la rate ou le foie, le siège du traumatisme est en regard de l'hypocondre correspondant. La fracture des basses côtes gauches ou droites est évocatrice de plaie de la rate (20 %) ou du foie (10 %). Le diagnostic et le traitement se font par la laparotomie en cas d'instabilité hémodynamique (14).

Pour le pancréas et le duodénum, le traumatisme est volontiers épigastrique. Les clichés d'ASP et la scanographie abdominale sont en faveur d'un épanchement gazeux rétropéritonéal. A la laparotomie on peut découvrir une ecchymose de la loge pancréatique avec ou sans taches de bougie (cytostéatonécrose). En cas de plaie du duodénum, il peut

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Profil épidémiologique des accidents du trafic routier à Bukavu.

exister un épanchement rétroduodénal à la fois biliaire et gazeux (la tache « verte » rétropéritonéale)

En cas de plaie du grêle, il peut exister un pneumopéritoine.

Le diagnostic de rupture des organes creux risque d'être méconnu en cas de traitement non opératoire de traumatisme des organes pleins (rate ou foie) diagnostiqués par la scanographie. En cas de suspicion la ponction lavage du péritoine avec étude chimique, cytologique et bactériologique du liquide est indiquée.

Les examens complémentaires comportent l'échographie à réaliser en urgence avant la radiologie ASP.

Enfin, des examens biologiques peuvent être utiles : numération globulaire, amylasémie et amylasurie.

Traumatismes des membres

Lors d'un trauma des membres ,il peut se produire une entorse, une luxation ou une fracture

Les facteurs de de génèse des accidents de la route

Se réferant aux travaux systémiques de Haddon (1968) sur l'identification des moyens de prévention efficace des traumatismes dus aux ATR, on mit au point l'interaction de trois facteurs "la matrice de Haddon" permettant d'expliquer un accident : L'homme, l'engin et l'environnement. Ainsi neuf cellules imaginées par Haddon, modélisent l'accident comme un système organisé en trois phases : avant, pendant et après le choc. Chacune des cellules du système offre des possibilités d'interaction pour réduire les traumatismes causés par un accident de la circulation.

Profil épidémiologique des accidents du trafic routier à Bukavu.

Tableau H : Matrice de Haddon (15)

FACTEURS

PHASE

HUMAIN

VEHICULE ET
EQUIPEMENT

EVIRONNEMENT

Avant

Prévention des

Information

Aptitude à rouler

Aménagement

 

accidents

 

Eclairage

routier

L'accident Attitudes

 
 
 
 

Freins Maniement

Limite de vitesse

 

Diminution des

 
 
 

facultés

Gestion de la vitesse

Aménagement
piétons

 
 

Application de la loi

 
 

Accident

Prévention des

Utilisation de

Ceintures

Accotements

 

traumatismes en

moyens de

résistants

 

cas d'accident

contention

Autres dispositifs de sécurité (airbags, ...)

 
 

Diminution des
facultés (alcool,
téléphone...)

Conception de
protection en cas
d'accident (casque
pour moto,...)

 

Après

Maintien en vie

Notions de

Faculté d'accès

Equipement de

l'accident

 

secourisme

 

secours congestion

 
 
 

Risque de feu

 
 
 

Accès à des
médecins

 
 
 

14

Cette approche qui a permis de réaliser des progrès importants dans la compréhension des facteurs comportementaux, des facteurs liés à la route et aux véhicules, a influencé le nombre et la gravité des traumatismes subis dans les accidents de la circulation.

Elle cherche alors à mettre en évidence et à corriger les principales sources d'erreur ou les défauts de conception des véhicules causant des accidents graves ou mortels et en conséquence des traumatismes survenus au cours des ATR.

15

 

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2ème PARTIE : CONSIDERATIONS PRATIQUES
CHAPITRE I. METHODOLOGIE

1.1 Cadre de l'étude

 
 

L'étude fut réalisée au sein de l'HPGRB, de novembre 2010 à Mars 2011.

1.2 Population d'étude et Echantillonnage

Notre étude a porté sur 202 sujets victimes d'ATR, quelque soit le sexe, le niveau social, les convictions religieuses et l'appartenance ethnique.

3-1) Critère d'inclusion

· Patients victimes d'accident de la route et ayant consultés aux services des urgences de l'HPGRB et pris en charge en Chirurgie ou à l'unité des soins intensifs.

3-2) Critère d'exclusion

· Patients décédés avant l'admission aux urgences.

· Patients victimes d'ATR n'ayant pas consultés à l'HPGRB.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon