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Planification et controle de projet, une aide méthodologique et métacognitive dans le processus d'autonomisation de certains lecteurs/scripteurs

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par Hiên-Minh Lê (Thi)
Université du Québec en Outaouais - Maîtrise en gestion de projet 2005
  

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1.4.3 Processus d'écriture et de lecture

Dans le cheminement du scripteur/lecteur, l'apprentissage de l'écriture et de la

lecture est aussi un processus (Hayes & Flower, 1986; Tardif, 1992/1997; Charolles &

al., 1989; MEQ, 1995) qui, au sens général, consiste en une suite d'opérations se succédant en fonction d'un but (Legendre, 1993). Celui-ci est généralement vu en trois

étapes, soit la planification, la réalisation et l'évaluation de la tâche globale, en écriture (Hayes & Flower, 1986) et l'avant, le pendant et l'après (Giasson, 1990) en lecture. Tel que nous allons présenter au chapitre du cadre conceptuel, il nous serait alors possible d'établir que cette façon de procéder en écriture et en lecture permettrait l'application des pratiques et techniques de planification et de contrôle de projet. Ce sont, dans ce domaine, la définition de l'objectif à atteindre, le fractionnement des tâches, l'ordonnancement des tâches, la gestion des ressources temporelles, matérielles et humaines (Genest & Nguyên, 1990).

Nous chercherons à vérifier, dans notre analyse de données, l'efficacité de l'application des pratiques et techniques de planification et de contrôle de projet telles des outils méthodologiques à portée métacognitive. Le cas échéant, cette application devrait déclencher une prise de conscience du scripteur/lecteur, d'abord au niveau des objectifs à atteindre, puis des ressources, et ensuite des buts d'évaluation et ainsi de suite. Cette chaîne de prises de conscience implique une autre prise de conscience importante, celle portée sur sa propre façon d'apprendre, grâce à une réflexion par rapport à la manière d'apprendre. La prise de conscience est le passage du

« comprendre » à « apprendre ». Il ne suffit pas de faire et de savoir, mais « savoir comment on fait pour savoir et comment on fait pour faire (Doly, dans Grangeat, 1997,

p. 19) ».

De telles notions appliquées aux processus d'écriture et de lecture, dans nos classes, nous faisaient voir que, tout comme le gestionnaire de projet dans la réalisation

de son projet, le scripteur/lecteur apprendrait probablement à se fixer des objectifs atteignables et réalisables puis à se frayer un chemin pour y arriver, et ce, au moyen d'un éventail de stratégies qui seront sans cesse mises à l'épreuve à travers un processus de régulation. En général, les jeunes ont le désir de réussir leur cours de français. L'objectif à atteindre était ainsi composé de trois sous-objectifs concernant les trois volets du programme d'études, soient l'écriture, la lecture et l'oral (ce volet n'est pas l'objet d'étude de la présente recherche).

Selon l'approche cognitiviste, la motivation du scripteur/lecteur est construite tout au long de sa scolarisation, tout comme ses connaissances. Il s'agit aussi de le rendre responsable de ce travail, à la fois inconscient et conscient, sur lequel, l'enseignant n'a pas d'emprise directe. Pour un apprenant motivé, apprendre, c'est se fixer un but et trouver les moyens pour y arriver3. C'est la mise en projet dont parlent Anxiaux & Boulengier (1996). Le processus d'écriture et de lecture étant interne au scripteur/lecteur, la gestion mentale des tâches, de l'ordre de l'évocation d'images mentales visuelles ou auditives (De La Garanderie, 1974) n'est réellement efficace que si elles sont sous-tendues par un projet. Cela est possible par « l'anticipation de l'objectif à atteindre et de chacun des gestes de la démarche mentale spécifique qui permettra

3 Nous rappelons que ce qui nous intéresse dans la présente recherche, c'est le lien entre l'utilisation des outils

en gestion de projet et le développement du processus d'autonomisation. La notion de la motivation est donc en arrière-plan.

d'atteindre cet objectif (Anxiaux & Boulengier, 1996, p. 49) ». La définition de l'objectif

ou du but faisant partie de la planification, le scripteur/lecteur déploierait ses connaissances cognitives et métacognitives pour amorcer la réalisation de son propre

pro-jet (le jet qui se jette en avant), une projection dans l'avenir. Puisqu'il y a projection dans l'avenir qu'il y ait anticipation de la réussite ainsi que des moyens d'y arriver; c'est-

à-dire que le scripteur/lecteur saurait, dans une situation-problème donnée, identifier les procédures à suivre, les compétences à mobiliser et tout ce qui pousse à une action appropriée pour répondre aux exigences de la tâche, selon sa valeur.

Par exemple, appliqué aux processus d'écriture et de lecture, le fractionnement des tâches, une des techniques de base en planification et contrôle de projet contribuerait à briser les tâches complexes telles la composition (le cas de l'écriture), la compréhension d'un texte (le cas de la lecture) en étapes successives. Cette technique, qui rejoint le programme du MEQ de 1995 (pp. 19, 39, 63, 75) et représentée à la figure

8, faciliterait ainsi la contrôlabilité de ces tâches globales (écrire et lire des textes variés) dans leur processus même. En gestion de projet, chaque unité de travail ainsi décomposée est en soi un élément de contrôle. Vu de l'angle de la gestion de projet, la décomposition des tâches en écriture et en lecture mettait également en lumière les exigences de la tâche globale et sa valeur telles des chaînons nécessaires à la réussite finale (MEQ, 1995).

En vue d'une éventuelle réussite, les tâches ainsi fractionnées doivent être coordonnées, orchestrées. Les pratiques et techniques en gestion de projet offrent également au scripteur/lecteur une meilleure connaissance des ressources mises à sa disposition, dont le temps. Une meilleure utilisation du temps alloué ou du matériel scolaire, par exemple, amènerait le scripteur/lecteur à adopter des conduites cognitives efficaces telles que se jeter à la tâche avec anticipation, gérer la tâche de façon méthodique, savoir se faire aider, savoir formuler verbalement ce qui fait obstacle, etc. Afin d'amener le scripteur/lecteur à réfléchir sur sa propre démarche en écriture et en lecture, l'adaptation d'outils de contrôle tels le diagramme de Gantt4 (qui sera présenté

au chapitre porté sur la méthodologie, à la figure 10) faciliterait une démarche

métacognitive afin de rendre le jeune capable d'anticiper les moyens à déployer et les actions à entreprendre, vers une meilleure réussite. Nous allons vérifier, dans le chapitre portant sur l'analyse des données, si le scripteur/lecteur, tout comme un gestionnaire de projet, est capable de mobiliser les ressources disponibles afin de réussir,

et ce, dans un cheminement où la régulation est le mécanisme de contrôle privilégié de

ses actions tout au long du processus. La clé de la réussite consisterait surtout en la capacité de planifier et de contrôler le processus d'autonomisation de l'apprentissage.

Selon nous, poussé par la volonté d'atteindre le but fixé, le scripteur/lecteur autonome deviendrait un être performant (Morin & Brief, 1995), « qui autorise le Moi à épouser les contours du monde devenu une réalité construite par étapes (p. 104) ». La distanciation entre le Moi et la réalité, selon ces mêmes auteurs, favorise l'autonomie,

4 Représentation graphique de l'utilisation des ressources et de l'avancement du projet

plus précisément vue « comme le résultat d'un processus d'autonomisation qui se déclenche invariablement lorsqu'une personne est placée dans une situation nouvelle (Morin & Brief, 1995) ». Selon ces mêmes auteurs, ce processus se manifeste sous trois aspects : fonctionnel, cognitif et social. Il concerne l'être conscient dans son développement affectif, social et intellectuel à travers diverses activités. L'apprenant actif est un être conscient de ses actes et est motivé dans son entreprise. Toujours selon Morin & Brief (1995), « l'investissement continuel dans l'activité permet à l'enfant de préparer un univers structuré. Il est alors capable de s'y situer et, éventuellement de se prendre en charge, et cela sera source de valorisation (p. 117) ».

Le scripteur/lecteur ainsi initié aux pratiques et techniques en planification et contrôle de projet développerait nécessairement son autonomie pour ainsi être capable

de s'engager, de participer et de résister aux difficultés de la tâche d'apprentissage; en un mot, être motivé à l'école selon Tardif (1992/1997). De cette façon, un circuit communiquant serait établi entre la métacognition et l'autonomisation grâce au développement des stratégies dans la mobilisation de ses propres ressources internes et externes.

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