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Connaissances, attitudes et pratiques en matière de VIH/SIDA à Lubumbashi

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par Nicole KABAMBA
Université Simon Kimbangu - Docteur en médecine 2004
  

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UNIVERSITE SIMON KIMBANGU

FACULTE DE MEDECINE

CONNAISSANCES, ATTITUDES ET PRATIQUES EN MATIERE DE VIH/SIDA A LUBUMBASHI

Par

Nicole KABAMBA MBUYI

Mémoire présenté en vue de l'obtention du grade de Docteur en Médecine

Directeur : Prof. Dr. LONGO-MBENZA Benjamin

Année 2004

INTRODUCTION

Problématique

Il y a environ deux décennies, l'acronyme SIDA (Syndrome d'Immunodéficience Acquis) était à peine connu.

Déjà en 1999, le SIDA a tué 16,3 millions personnes dont 13,7 millions (environ 83%) en Afrique subsaharienne (1).

Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le virus responsable du SIDA infecte plus de 6000 personnes chaque jour (2), six jeunes de moins de 25 ans chaque minute (3), dépendamment des familles et du niveau de vie sociale.

A la fin de l'an 2003, l'Organisation Mondiale de la Santé a estimé à 40 millions le nombre de personnes infectées par le VIH/SIDA à travers le monde dont 26 millions vivent en Afrique au sud du Sahara et la majorité de ces personnes ignorent qu'elles sont infectées. 90% de nouvelles infections en 2003 sont survenues en Afrique subsaharienne. Les jeunes de 15 à 49 des deux sexes constituent les groupes d'âge les plus atteints (4) ces données donnent assez largement une idée sur la vulnérabilité des personnes en age d'activité sexuelle à ce fléau.

En République Démocratique du Congo (RDC), avec une population estimée à #177; 60 millions d'habitants, la séroprévalence moyenne du VIH est estimée à 5% dans la population générale. Mais il existe de variabilité selon les provinces et selon qu'il s'agit des milieux ruraux ou urbains.

On y compte donc 3 millions de PVV et 70% de ceux-ci (2100.000 PVV) ignorent qu'elles sont infectées (5).

Dans la ville de Lubumbashi, deuxième ville après Kinshasa la capitale et chef lieu de la province de Katanga, la situation est d `autant plus inquiétante car il y a été enregistré un taux de prévalence de 7%,le plus élevé de toutes les villes de la République Démocratique du Congo ( RDC) dont les données sont disponibles. Notons que les principales activités de cette ville sont l'exploitation minière, le commerce et les trafics. La province de Katanga de part sa situation géographique partage les frontières avec des pays réputés à forte prévalence du VIH/SIDA.

Ainsi, il est donc impérieux d'évaluer les connaissances,les attitudes et pratiques de la population de Lubumbashi en matière de VIH.

L'objectif général vise à évaluer les connaissances de la population de Lubumbashi sur le Sida, de décrire leurs pratiques à risque entraînant la propagation du virus et leurs attitudes vis à vis des personnes vivant avec le VIH et celles qui sont affectées et enfin de fournir des données statistiques sur la perception du Sida pour la population de Lubumbashi.

CHAPITRE 1. GENERALITES SUR L'INFECTION A VIH /SIDA

1.1. Aperçu historique

Le SIDA a fait apparition dès les années cinquante en Afrique Centrale mais ces quelques cas sporadiques sont passés inaperçus. Les premiers groupes de patient suffisant pour définir le syndrome nouveau furent identifiés en Californie et à New York en 1981.

Deux ans plus tard, l'origine virale de cette affection et ces principaux modes de transmission étaient connus.

Depuis ce qui semblait n'être qu'une épidémie touchant la population homosexuelle américaine est devenue l'une des pandémies les plus graves au XXIème siècle (6).

1.2. Définition

Le SIDA est une infection chronique qui est dues à la destruction du système immunitaire par un virus appelé VIH (Virus de l'Immunodéficience Humaine) (7).

1.3. Etiologie

Le SIDA est causé par un rétrovirus, du sous-groupe des lentivirus. Il a été appelé LAV (Lymphadenopathy associated virus) par l'équipe du Pr.Montagnier et HTL LV3 (human-T cell lymphotropie-virus) par l'équipe du Pr Gallo. Les deux abréviations désignent le même virus adopté sous la nomenclature internationale HIV (7).

Le premier virus isolé (VIH1) sévit partout. C'est une particule extrêmement petite (1/10.000 mm), avec une enveloppe externe surmontée des spicules qui sont des glycoprotéines d'enveloppe (gp120, gp41). La partie centrale est le nucléocapside ou corps viral qui comprend les protéines internes du virus (p24, p18), la transcriptase inverse (p68) et l'ARN viral (8) (Schéma en annexe 1).

Un deuxième virus (VIH2) a été isolé à partir d'un foyer de SIDA présent en Afrique de l'Ouest, virus de la même famille que VIH1 avec quelques différences, en particulier dans les protéines de l'enveloppe. Ils partagent 42% d'homologie (8).

1.4. Données épidémiologiques

L'infection à VIH/SIDA est une pandémie dont l'extension est actuellement encore en constante progression dans certains pays. L'infection VIH tend à se stabiliser dans les pays industrialisés alors que la progression est encore élevée dans le pays en voie de développement (PEVD) peu sensibles aux mesures de protection individuelle. On note dans ces derniers l'importance de la transmission hétérosexuelle, alors que dans les pays industrialisés les homosexuels et les toxicomanes sont majoritairement touchés (9).

En 1998, plus de 42millions de personnes ont été infectées par le VIH dans le monde et 12 millions en sont mortes. L'OMS estime que ce nombre augmente de 5,8 millions par an soit 15890 nouvelles infections chaque jour. Globalement, 90% des personnes infectées vivent dans les PEVD. L'Afrique est la région du monde la plus affectée : 67% des personnes et : 90% des enfants infectés vivent sur ce continent où la transmission est presque exclusivement sexuelle. L'épidémie continue sa progression inexorable et s'alimente grâce à l'ignorance, la misère et l'insuffisance des moyens (6) .

Réservoir

Le virus du SIDA survit très mal et très peu longtemps en dehors de l'organisme. Ce virus est notamment très sensible à la chaleur puisqu'il ne survit pas à 60°. Il a été retrouve principalement dans le sang, le sperme et les sécrétions vaginales des personnes infectées. Ces liquides sont les principaux vecteurs de la maladie. Le virus a été aussi retrouvé en moindre quantité dans les autres liquides corporels (salive, larmes, ...) qui ne semblent pas être en pratique une voie des dissémination de la maladie (8).

Modes de transmission.

Beaucoup de liquides biologiques peuvent contenir le virus potentiellement infectant, mais seulement 3 modes de transmission  sont décrits (5).

Transmission par voie sanguine :

- les transfuses et les patients présentant de troubles de la coagulation, les hémophilies en particulier ont été soumis au risque de transmission;

- Chez les toxicomanes, le partage de seringue est responsable de cette transmission ;

- Les personnes travaillant dans certaines professions exposées personnel soignant ou travaillant dans les laboratoires d'analyses et de recherche. Lors d'une piqûre accidentelle, le risque est de 0,4% ;

- La transmission nosocomiale concerne surtout les PEVD (Afrique subsaharienne). Elle peut alors atteindre 10%.

Transmission sexuelle :

Mode de contamination le plus fréquent. Les rapports vaginaux, anaux, buccaux sont tous concernés à moindre degré pour ce dernier. Un rapport hétérosexuel unique est susceptible de transmettre l'infection dans 0,2% des cas.

Il existe des facteurs favorisant l'infection :

- transmission légèrement plus importante de l'homme à la femme (rôle probable des lésions vaginales ulcérantes) ;

- épisode récent de maladie sexuellement transmissible;

- pratique de la sodomie ;

- état avancé et gravité de la maladie, en pratique CD4 < 200/mm3

Transmission materno - foetale ou verticale :

Variables entre 30 à 40 %, il rend compte de facteurs favorisants :

- primo-infection lors de la grossesse ;

- stade avancé de la maladie et réplication virale importante;

- risque plus élevé pour le premier-né en cas de grossesse gémellaire ;

- risque lié à l'allaitement établi mais qui ne doit pas le modifier dans le PEVD où la malnutrition est importante ;

Les groupes exposés

- les hommes homosexuels et bisexuels ;

- les toxicomanes ;

- les hémophiles ;

- les receveurs de sang ;

- les personnes à partenaires nombreux et occasionnels

- les prostituées

- les habitants des zones endémiques

- les nouveau-nés de mères séropositives

- le personnel médical et paramédical

1.5. Pathogénie

Les principales cellules cibles pour le VIH sont les lymphocytes CD4, auxiliaires ou helper mais aussi les monocytes, macrophages, cellules folliculaires dendritiques. La liaison avec la molécule CD4 implique gp120 pour le VIH1 ou gp110 pour le VIH2(10).

La susceptibilité des lymphocytes CD4 à l'attaque par le virus d'immunodéficience humaine s'explique par l'interaction entre les protéines de surface du VIH, gp120 et gp41 et celle de lymphocytes CD4 citons le CCR5 et CXCK4 (Chemochine receptor). (11)

Les phénomènes cytopathogènes sont expliqués par un mécanisme de fusion cellulaire permettant la transmission du virus à l'abri du système immunitaire. Le virus du Sida doit insérer son code génétique compose d'ARN (Acide ribonucléique dans celui du lymphocyte CD4 formé, lui d'une molécule différente, l'ADN (Acide désoxyribonucléique). Ces 2 programmes ARN et ADN ne sont pas compatibles. Normalement, c'est l'ADN qui est transcrit en ARN. C'est pourquoi le virus doit transformer au préalable son code génétique dans celui des lymphocytes T4, il va pouvoir dupliquer aux dépends de ces lymphocytes et finalement les détruiras menaçant ainsi le système immunitaire (8) .

1.6. Manifestation clinique.

a. Le syndrome apparenté au SIDA

· primo-infection typique

2-6 semaines après la contamination d'un patient par le VIH

Cette phase peut ou pas se manifester par la survenue de quelques signes cliniques :

- syndrome grippal

- rash cutané morbiliforme ou urticarien,

- polyadénopathie cervicale et splénomégalie.

Biologiquement, on a une hyperlymphocyctose avec plasmocytose.

Cette phase dure 8-10 jours et disparaît spontanément et n'a aucune valeur pronostic

· Primo-infection atypique se manifeste par une méningite ou par

une meningo-encéphalite aigue :

· Infection asymptomatique.

Ici on rencontre les anomalies de l'immunité comme une atteinte

lymphocytaire quantitative ou encore une atteinte humorale traduite par l'augmentation polyclonale des immunoglobulines.

b. Le syndrome des adénopathies persistantes

C'est une polyadénopathie évoluant depuis plus de 3 mois touchant au moins deux sites ganglionnaires extra inguinaux, et survenant en l'absence de toutes maladie ou prise médicamenteuse.

c. Le Sida maladie

Cette phase est caractérisée par des infections opportunistes et certains cancers.

· Atteinte pulmonaire :

- pneumocytose pulmonaire : l'agent causal est le pneumocystis carinii. C'est la manifestation la plus courante du Sida et se manifeste par la toux sèche, la dyspnée d'effort et l'altération de l'état général qui contraste avec une auscultation pauvre ;

- tuberculose ;

- les infections à mycobactéries atypiques;

- la pneumopathie interstitielle à cytomégalovirus;

- les champignons.

· Atteinte du SNC :

- Toxoplasmose cérébrale : due au toxomoplasma gondii, sa forme typique est une encéphalite ;

- Méningite à cryptocoque;

- Encéphalite herpétique à cytomégalovirus à VIH;

- Autres manifestations : démence complexe, myélopathie vacuolaire syndrome de Guillain barre, polynévrite sensitive.

· Atteinte digestive :

Hormis les candidoses oro-pharyngo-oesophagiennes et les diarrhées chroniques à salmonella shigelle, campylobacter giardia, et entemoeba hystolitica, les autres agents opportunistes sont :

- les cryptosporidies et rarement Isospora belli ;

- cytomégalovirus;

- mycobacterium avium intracellulaire

- les lésions hépatiques du Sida;

- la localisation du sarcome de kaposi.

· Atteinte cutanée

- sarcome de kaposi : il s'agit de nodules ou des plaques cutanées, bleues ou brunes d'aspect angiomateux unique ou multiples, siégeant aux extrémités surtout les membres inférieurs.

- Leucoplasie chevelue de la langue, plaque blanchâtre des bouts de la langue d'aspect chevelu et sous la dépendance d'EBV,

- Les manifestations d'origine virale :

o Herpes simplex virus ;

o Les virus à varicelles zooster (VVZ) ;

o Papillomavirus;

o Apovavirus ;

o molluscum contagiosum.

- les manifestations d'origine mycosique:

o candidose ;

o folliculites.

- les autres manifestations :

o la rétinite à CMV;

o péricardites et myocardites;

o le purpura thrombopénique idiopathique;

o les lymphomes malins hodgkiniens.

- Les infections bactériennes pneumocoques, H.influenza, les salmonella non typhiques nocardia et listeria.

Définition clinique du Sida en Afrique : Score de Bangui

Deux signes majeurs au moins plus un signe mineur au moins en l'absence des causes d'immunosupression, thérapeutique, congénitale (tuberculose, rougeole, malnutrition, cancer traitement corticothérapie ou immunosuppresseur, antimitotique).

Les signes majeurs :

- amaigrissement avec perte pondérale > à 10%

- diarrhée chronique > à 1 mois

- fièvre prolongée > à 1 mois.

Les signes mineurs :

- toux chroniques > à 1 mois, non due à la tuberculose,

- dermatite prurigineuse généralisée,

- candidose oropharyngée,

- zona récidivante ou antécédent de zona < à 5 dernières années (adultes),

-  infection banale récidivante (otite, pharyngite, ...) (enfant),

- infection à VIH chez la mère (enfant).

La présence d'un sarcome de Kaposi généralisée ou d'une cryptococose

méningée permet à elle seule de poser le diagnostic du Sida.

1. 7. Diagnostic

L'infection à VIH est affirmée sur la présence d'anticorps spécifique sérique.

Le dépistage des anticorps anti-VIH nécessite la réalisation systématique sur le même prélèvement de deux tests, dont au moins l'ELISA (enzyme-liked immunosorbent assay) (12). Il s'agit d'un test immunochimique de détection des anticorps fixé sur un antigène par une réaction enzymatique donnant lieu à une coloration mesurable (8).

Cependant, certains tests ELISA positifs, en particulier chez les sujets asymptomatiques n'appartenant pas à un groupe à haut risque, peuvent être des faux positifs.

En cas de positivité de test ELISA chez un patient à bas risque, le test doit être répété sur le même échantillon. En cas de confirmation de positivité, il est recommandé de confirmer l'ELISA par un test spécifique, c'est à dire le WESTERN BLOT qui est une technique immunoélectrophorétique d'identification des anticorps .... Contre des protéines virales spécifiques séparées par leur poids moléculaires (13) .

En cas de négativité, ce test peut être répété trois mois après la contamination présumée, jusqu'à six mois en cas d'exposition professionnelle (9) .

En cas de primo-infection symptomatique, les réactions sérologiques peuvent être négatives et l'on fait appel à la recherche de l'antigénémie p24 ou p25 (marqueurs de réplication virale), inconstamment positive. Les techniques de biologie moléculaire permettent un diagnostic précoce rapide avec quantification de l'infection. La culture du virus est réservée aux évaluations thérapeutiques ou à la mise en évidence d'atteintes d'organes spécifiques. A l'inverse, dans le cas de SIDA avancé, l'ELISA est négatif et le Western Blot est faiblement positif (9).

1. 8. Traitement.

La situation actuelle de l'épidémie du VIH/SIDA en Afrique est inséparable de la problématique du développement. Le traitement des malades se heurte en effet aux difficultés économiques qui ne permettent le recours à la trithérapie anti-virale que chez environ 0,1% d'entre-deux (14).

Il faut aussi rappeler que dans la lutte contre ce fléau, les mesures autoritaires et simplistes ne remplaceront jamais la responsabilisation du public, seule attitude efficace dans notre société. Le tandem »information prévention» est pour nous le seul moyen de lutte contre la propagation de l'infection à VIH/SIDA. C'est en effet une maladie liée au comportement (sexuel et drogue). Seul un changement dans ce comportement peut nous protéger et limiter le mal en attendant un traitement accessible et un vaccin (12).

1. 8. 1. Prévention

a. Prévention de la transmission sexuelle :

- fidélité à un (e) seul(e) partenaire non infecté (e) ;

- utilisation des préservatifs ;

- éviter les pratiques à haut risqué (par exemple: le rapport anal) ;

- bien connaître ses partenaires (8,10).

b. Prévention de la transmission sanguine:

- ne pas partager les aiguilles, les seringues et les autres matériels utilisés pour les injections ; (tout objet tranchant)

- exclusion des donneurs à risque;

- dépistage sérologique lors du don de sang ;

- chauffage des dérivés sanguins;

- diminution des prescriptions de transfusions (8,10).

c. Prévention materno - foetale:

- déconseiller la grossesse aux femmes VIH positif (8).

d. Prévention professionnelle:

- ports des gants pour les actes quotidiens à risque ;

- changement des gants après chaque contact avec un patient ;

- port de masque et lunettes en cas de risque d'éclaboussure en chirurgie ;

- prévoir un « container », pour déposer les aiguilles et seringues ;

- après contamination de la peau, lavage immédiat par des désinfectants (eau oxygénée 0,3%, alcool à 50% ; eau de javel 0,1%, glutaraldehyde 1%, chaleur 56°).

1. 8. 2. Vaccination

Les études sont en cours.

1.8.3. Traitement symptomatique

Il est fait des antibiotiques, des antimycosiques, des antiparasitaires et des antivirales efficaces en notre possession, selon l'agent causal.

1. 8. 4. Traitement curatif antiretroviral :

Les trois combinaisons d'antiretroviraux sont :

- 2 inhibiteurs nucléosidiques de la reverse transcriptase (INRT) + 1 inhibiteur de la protease (IP)

- 2 inhibiteurs nucléosidiques de la reverse transcriptase (INRT) + 1 inhibiteur non-nucléosidiques de la reserve transcriptase (INNRT)

- 3 inhibiteurs nucléosidiques de la reverse transcriptase (INRT).

CHAPITE 2 : MATERIEL ET METHODES

2.1.Nature et cadre de l'étude

La présente étude a adopté une approche descriptive. Elle a été réalisée dans la ville de Lubumbashi, chef lieu de la province de Katanga et deuxième ville de la République Démocratique du Congo après Kinshasa la capitale, durant la période allant du 1er au 30 décembre 2003.

2.2.Population d'étude

Etaient éligibles, tous les habitants des communes de Lubumbashi, membres des ménages choisis selon la technique d'échantillonnage qui sera explicité dans les lignes suivantes dont l'age variait de 15 à 50 ans.

2.2.1. Technique d'échantillonnage

La technique d'échantillonnage stratifiée était utilisée. Chaque commune de Lubumbashi était considérée comme une strate. Il a été élaborée pour chaque strate une liste des rues à visiter selon les règles de tirage aléatoire simple.

De cette liste étaient choisies au hasard les parcelles à enquêter. Chaque enquêteur sous la surveillance du superviseur se renseignant sur le nombre des ménages résidant dans chaque parcelle.

Une parcelle habitée par un seul ménage faisait automatiquement parti de l'étude tandis que pour celle où résidaient plusieurs ménages, une liste était dressée en vue d'en sélectionner un seul.

C'est ainsi qu'une personne à interviewer était choisi au hasard de chaque ménage.

2.2.2. Critère d'inclusion

Etait finalement inclus dans la présente étude, toute personne dont l'age était compris entre 15 et 50 ans, membre d'un ménage choisi de manière aléatoire d'une des communes de Lubumbashi après un consentement verbal éclairé.

2.3. Matériels utilisés

· Stylos

· Crayons

· Papiers duplicateurs

· latte

2.4.Collecte des données

Un questionnaire standardisé et pré-testé (annexe 4) était l'instrument de la collecte des données.

Il était composé de 43 questions rédigées en français dont 18 de type ouvert, 23 de type fermé et 2 de type mixte.

Ces questions étaient en rapport avec les caractéristiques sociodémographiques des enquêtés, leurs connaissances et pratiques en matière de VIH/SIDA, leurs attitudes vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH/SIDA (PVV) et celles affectées (PA).

2.5.Définitions opérationnelles

De toutes les communes de la ville de Lubumbashi seules Kampemba, katuba, Lubumbashi, Rwashi ont participé à cette étude.

2.6. Analyse des données

Les données ont été saisies et les analyses statistiques réalisées à l'aide du logiciel SPSS version 10.0 pour Windows.

Les données qualitatives ont été représentées sous forme des proportions ( pourcentage) et les variables continues sous forme de moyenne écart-type. La comparaison des pourcentages a été réalisées au moyen de chi-carrée de Pearson et de l'association linéaire par linéaire . la valeur de p<0,05 a été considérée comme seuil de significativité statistique.

CHAPITRE 3. RESULTAT

Au total un échantillon représentatif de la ville de Lubumbashi, comprenant 146 sujets a été enquêté.

3.1. DESCRIPTION DE LA POPULATION D'ETUDE

3.1.1. Données démographique

La population d'étude se répartissait en hommes (45,2%) et 80 femmes (54,8%) avec un sex. ration de 0,8 hommes : 1 femme en faveur des femmes.

L'âge moyen était 32 11,4 ans

La figure 1 répartit 127 sujets avec âge précise selon les classes d'age : il ressort que ¾ des répondants avaient moins de 40 ans d'age , et que 1/3 des répondants moins de 25 ans et moins de 10% avaient au moins 50 ans .

Figure 1. Répartition des 127 sujets enquêtés selon les tranches d'âges

50

n=10

Tranches d'ages

45-49 n=9

40-44 n=12

35-39 n=9

30-34 n=26

25-29 n=20

20-24 n=28

15-19

n=13

45-49 n=9

40-44 n=12

35-39 n=9

30-34 n=26

25-29 n=20

20-24 n=28

15-19

n=13

% Sujets enquêtés

Le tableau 1 répartit les répondants selon les niveaux d'études : 55, 5%

des sujets enquêtés avaient atteint le niveau secondaire.

Tableau 1. Répartition des répondants selon le niveau d'études

Niveau d'étude n %

Illettré

10

6,8

Primaire

18

12,3

Secondaire

81

55,5

Universitaire

37

25,5

Total

146

100

Le tableau 2. Résume le taux de répartition des sujets selon l'état matrimonial : la moitié des répondants soit 51% sont des mariés monogames un peu plus du tiers des répondants sont célibataires soit 35%. Les mariés polygames, les veufs, les divorcés et ceux vivant en union libre constituent 14% des répondants.

Tableau 2. Répartition des répondants selon l'état matrimonial

Etat matrimonial

n

%

Mariée monogame

71

50,7

Mariée polygame

5

3,6

Veuf/ Divorcé

13

9,3

Célibataire

49

35,0

Union libre

2

1,4

Total

140

100

La répartition des répondants selon leurs religions et selon leurs occupations est respectivement présentée dans les tableaux 3 et 4.

Tableau 3. Répartition des répondants selon leur religion

Religion

n

%

Protestante

51

37,8

Catholique

46

34,0

Eglise de réveil

14

10,4

Les autres

24

17,8

Total

145

100

Tableau 4. : Répartition des répondants selon leurs occupations

Occupation

n

%

Etudiant

42

29,4

Ménagère

19

13,3

Fonctionnaire

18

12,3

Indépendant

17

11,9

Débrouillard

13

9,1

Commerçant

12

8,4

Cultivateur

12

8,4

Total

142

100

3.1.2. Résidence

Le tableau 5 présente la répartition des sujets selon les quartiers des résidences de répondants.

Tableau 5. Répartition des répondants selon les quartiers de résidence

Quartiers

n

%

TABACONGO

15

10,3

MAKOMENO

13

8,9

MAMPALA

11

7,5

KATUBA-GBADO

6

4,1

KATUBA II

6

4,1

KATUBA KANANGA

6

4,1

KATUBA KISANGA

6

4,1

AUTRES

17

55,6

Total

142

100

La durée moyenne de résidence dans la ville de Lubumbashi était de 23 15,7 ans.

16% des répondants ont déclarée avoir effectué un voyage au cours des 12 mois précédant l'enquête. De ceux-ci , 61% ont effectué une fois alors que près de 35% n'ont pas des déterminé le nombre de fois ;

Pour ce qui est de la destination, plus de la moitié des répondants ont effectué le voyage dans la province même, près du tiers de la population sont parties pour d'autres provinces et 17,4% en dehors du pays.

3.2. Les connaissances et les pratiques

3.2.1. Les connaissances

Plus de 95 % de 135 répondants ont déjà entendu parler des IST. Les IST les plus citées étaient le SIDA par 58,5 % des sujets ; la syphilis par 52,6% et la blennorragie par 25,2%. Près de 93 % des répondants pensent qu'on peut éviter

le SIDA, 3,4% pensent le contraire et 4,1% n'en savent rien.

Le tableau 6 présente les proportions des répondants affirmant connaître les moyens pour éviter le SIDA : l'abstinence était le moyen le plus évoqué suivi de l'utilisation du condom et de la fidélité.

Tableau 6. Les moyens connus pour éviter le SIDA

Moyens

% des répondants affirmatifs (n=144)

Abstinence

61,8

Fidélité

54,6

Utiliser le condom

54,2

Eviter les partenaires multiples

41,7

Transfusion du sang testé

34,7

Seringue à usage unique

34,0

Autres

14,6

Eviter Partenaires occasionnels

13,2

Près de 90% des répondants ont déclarée qu'ils pouvaient reconnaître un porteur du virus et un malade au stade SIDA en testant le sang. Près de la moitié des répondants ne connaissent que 2 voies de transmission du VIH : Il s'agit de la voie sexuelle et la voie sanguine ( transfusion du sang non testé infecté par le VIH , utilisation des objets piquants ou tranchants souillés du sang infecté).

3.2.2. Les pratiques

Sur un effectif de 144 répondants plus de 75 % déclarent que le bon usage du condom peut aider à éviter le SIDA et plus de 70 % sur un effectif de 137 répondants sont pour la négociation de l'acte sexuel. Les 27% qui sont contre la négociation de l'acte sexuel ont évoqué les raisons suivantes :

- C'est mon mari ;

- Il faut s'entendre ;

- Je n'ai pas l'habitude ;

- Je ne connais pas les hommes ;

- je suis célibataire ;

- je suis fidèle ;

- je ne sais pas.

3.3 Source d'information

La télévision vient en tête de toutes les sources d'informations sur le SIDA (tableau 7).

Tableau 7. Source d'information sur le SIDA

Source d'information

n

%

Télévision

91

62,3

Radio

86

58,9

Médias

83

56,8

Les amis

82

56,2

Jeunes

65

44,5

Autre canal

25

17,1

Le matériel éducatif vu et / ou entendu sur le SIDA place en première position les affiches et le théâtre (tableau 8).

Tableau 8. Matériel éducatif vu / entendu sur le SIDA

Matériel éducatif

n

%

Les affiches

66

45,2

Les théâtres

66

45,2

Les communiqués

61

41,8

Les Emissions spécialisées à la télévision

60

41,1

Les réunions

58

41,1

Les causeries

45

31,9

3.4 Le test du VIH/ SIDA

Sur un effectif de 145 répondants, 29% déclarent avoir fait le test de sérologie à VIH/ SIDA et 41 répondants soit 28% ont eu leurs résultats.

Le projet SIDA/ Centre IST est le lieu plus indiqué pas plus de 80 % des répondants pour effectuer le est de VIH/ SIDA (Tableau 9.).

Tableau 9. Où peux-tu accepter de te faire tester ?

 

n

%

Projet SIDA/ Centre IST

146

80,1

Hôpital privé

146

23,3

Centre planning familial

146

19,9

Auprès d'u médecin

145

19,3

Auprès d'un médecin privé

145

7,6

Autres

144

16,7

Plus de 40 % pour un effectif de 40 répondants ont eu à partager le résultat de leur sérologie à leur femme / mari ; à un ami et 40% à un médecin, plus de 30%  à un membre de famille.

Plus de la moitié de 145 répondants affirment pouvoir informer les gens de leur propre sérologie et de celle de leur membre de famille. La raison la plus évoquée pour le partage de la sérologie est le bénéfice d'une aide. Ceux par contre qui n'ont pas voulu partager leur sérologie trouvent que c'est une maladie honteuse.

3.5. L'Exposition au VIH/ SIDA

Sur un effectif de 79 répondants plus de 50 (soit 55%) savent que la femme est plus exposée au VIH que l'homme tandis que sur 51 répondants plus de 30% ( soit 36%) savent que c'est l'homme . cependant 9,1% sur un effectif de 13 répondants déclarent que tous sont exposés.

Si plus de 60% sur un effectif de 90 répondants déclarent que le SIDA ne se contracte pas par la sorcellerie ; 20% sur un effectif de 29 répondants affirment le contraire, près de 17% n'en savent rien.

3.6 Les connaissances sur le PVV

Si plus de 60% des répondants connaissent quelqu'un qui est mort du SIDA, 30% déclarent avoir perdu un membre de famille du SIDA.

Plus de 80% des répondants pensent que le PVV doivent bénéficier d'un traitement intensif.

Plus de 60% des répondants sont pour le travail d'une PVV au Kiosque environs 43% à la boulangerie, 42% au moulin, 33% à la vente de la nourriture.

Les besoins d'une PVV sont : l'assistance spirituelle ,l'aide financière, l'aide des amis, l'aide en nourriture , le loyer et l'aide matérielle ( Tableau 10).

Tableau 10. Les besoins d'une PVV

Besoin

n

%

L'assistance spirituelle

85

67

L'aide financière

146

61,6

L'aide des amis

146

50

Aide en nourriture et loyer

146

46,6

L'aide matérielle

146

43,2

Autre

14

22,1

Plus de 70% sur un effectif de 107 répondants affirment que bien manger est l'une de plus grandes précautions à prendre par une PVV (Tableau 11).

Tableau 11. Les précautions à prendre pour une PVV

Précautions

n

%

Bien manger

107

73,8

Ne pas fumer

70

48,3

Ne pas consommer les boissons alcoolisées

69

47,6

Avoir la foi

61

42,1

Se reposer beaucoup

59

40,7

Utiliser le condom lors des rapports sexuels

53

36,6

Abstinence

50

34,5

Fournir moins d'effort physique

48

33,1

Autre

20

15,9

3.7 Les attitudes vis-à-vis des PVV et PA

Plus de 50% pour un effectif de 144 répondants sont pour la continuité du travail d'un enseignant malade de SIDA et peuvent manger la nourriture préparée par un malade du SIDA

Plus de 80% des répondants affirment qu'ils peuvent assister un malade du SIDa de leur ménage ; cependant 25% déclarent qu'ils peuvent manger ensemble avec un malade du SIDA.

Chez plus de 50% sur un effectif de 85 répondants nous avons noté deux attitudes positives : approcher le malade du SIDA et l'aider financièrement (Tableau 12).

Tableau 12. Les attitudes positives vis-à-vis des PVV et PA

Attitudes positives

n

%

Approcher le malade

85

70,6

Aider financièrement sa famille

85

68,2

L'aider à préparer l'avenir

85

48,2

Aider ses enfants

146

47,9

L'aider dans les travaux ménagers

146

37,0

Le consoler

109

33,0

Partager le repas avec lui

146

31,0

Autre

118

19,2

3.8 Comparaison

3.8.1. Les connaissances

3.8.1.1. Avoir entendu parler des IST

Avoir entendu parler des IST était rapporté de manière identique ( p>0,05) entre les hommes et les femmes , entre les classes d'ages, les niveaux d'études , les religions , les catégories d'occupations et l'état matrimonial ( résultats non présentés).

3.8.1.2. Le SIDA est évitable

La connaissance du caractère évitable du SIDA était identique ( p>0,05) chez les hommes et chez les femmes ( résultats non présentés). Par contre, le niveau de connaissance du caractère évitable du SIDA variait de manière significative ( p<0,0001) entre le classes d'ages ( Figure 2), de manière hautement significative p trend ( association linéaire par linéaire ; p<0,01) entre les niveaux d' »études ( gradient entre illettré et niveau universitaire) ( Figure 3), et de manière significative ( p<0,05) entre les différentes religions ( Tableau 3).

Le SIDA est évitable

%

15-19

n=13

20-24 n=27

25-29 n=20

30-34 n=26

35-39 n=9

40-44 n=12

45-49 n=9

100

100

100

100

100

100

96,4

Classes d'ages/an

Figure 2. Connaissances du caractère évitable du SIDA par classes d'ages

Oui %

97,3

88,9

93,8

70

Secondaire

Primaire

Illettré

Universitaire

Niveau d'études

Figure3. Connaissance du caractère évitable du SIDA selon les niveaux d'études.

Tableau 13.Connaissance du caractère évitable du SIDA selon les religions

Religion

n

%

Protestante

46

90,2

Catholique

45

97,8

Musulmane

11

100

Animiste

1

100

Kimbanguiste

7

100

Autres religions chrétiennes

8

100

Eglise de réveil

11

78,6

Sans religion

5

71,4

Chi-carré de Pearson

 

P<0,05

3.8.1.3. Connaissance du test sérologique anti-VIH

La connaissance du test sérologique anti-VIH était identique (p>0,05) entre les hommes et les femmes, les classes d'ages et les catégories d'état matrimonial (résultat non présentés).

Par contre, le niveau de connaissance du test sérologique anti-VIH variait de manière hautement significative (p<0,01) entre les religions (Tableau 14) et entre les catégories d'occupations (Tableau 15).

La connaissance du test sérologique anti-VIH était parfaite dans les religions musulmane, animiste et des églises de réveil, chez les cultivateurs/ éleveurs, chez les indépendants, chez les chômeurs et chez les infirmiers. Cette connaissance était médiocre chez les sujets sans religions.

Tableau 14. Connaissance du test sérologique anti-VIH selon les religions

Religion

n

%

Protestante

41

93,2

Catholique

45

80

Musulmane

10

100

Animiste

1

100

Kimbanguiste

5

71,4

Eglise de réveil

14

100

San religion

3

50

Tableau 15. Connaissance du test sérologique anti-VIH par occupation

Occupations

n

%

Etudiant

40

97,6

Cultivateur/ Eleveur

12

100

Indépendant

17

100

Fonctionnaire

11

68,8

Commerçant

9

75

Ménagère

15

83,3

Chômeur

9

100

Débrouillard

11

91,7

Infirmière

1

100

3.8.1.4. Un bon usage du condom peut aider à éviter de contracter

le SIDA

Les hommes et les femmes connaissaient de la même façon (p>0,05) qu'un bon usage du condom pouvait aider à éviter de contracter le SIDA (résultats non présentés). Il en était de même pour les classes d'ages, les catégories et occupation et d'état matrimonial.

Par contre, le niveau de connaissance qu'un bon usage de condom pouvait aider à éviter le SIDa variait significativement (p<0,05) entre les religions (Tableau 16) : la connaissance parfaite dans les religions musulmane et animiste, très bonne dans les religions chrétiennes et médiocre dans les églises de réveil et chez les sujets sans religion.

Tableau 16. Le niveau de connaissance d'un bon usage du condom peut

aider à éviter de contracter le SIDA par religion

Religion

n

%

Catholique

36

80

Protestante

40

80

Musulmane

11

100

Animiste

1

100

Kimbanguiste

6

85,7

Autres religions chrétiennes

65

62,5

Eglise de réveil

7

50

Sans religion

3

42,9

La figure 4 montre l'augmentation très significative (p trend <0,001) des taux de bonnes réponses, sur la prévention du SIDA par l'usage du condom avec l'augmentation de niveaux d'études : le taux le plus bas étant chez les illettrés et le plus élevé avec le niveau universitaire.

Oui %

81,1

80

61,1

55,6

Illettré

n = 5

Secondaire

n = 64

Universitaire

n = 30

Primaire

n =11

Niveau d'études

Figure 4. Augmentation de taux de bonnes réponses sur la prévention

du SIDA par l'usage de condom avec les niveaux d'études

3.8.1.5. Connaître que la femme est plus exposée au SIDA

que l'homme

Connaître que la femme était plus exposée au SIDA que l'homme était identiquement rapporté (p>0,05) entre les classes d'ages, les religions, les catégories d'occupations et d'état matrimonial (résultats non présentés).

Les hommes connaissaient plus (p<0,0001) que les femmes la plus grande exposition de la femme au SIDA (71,9% versus 41,8%).

Connaître que la femme était plus exposée au SIDA augmentait très significativement (p trend <0,0001)

Les illettrés ignoraient totalement cela, la connaissance était médiocre pour le niveau primaire et satisfaisante pour le secondaire et universitaire.

Oui %

0

Niveau d'études

Universitaire

n = 22

Secondaire

n = 51

Primaire

n =6

Illettré

n =0

Figure 5. Augmentation de taux de réponses oui avec le

niveau d'études

3.8.2. Les Pratiques

3.8.2.1. Utilisation du condom

Les hommes (63,6% ; n=42) utilisaient plus (p<0,05) le condom que ne le faisaient les femmes (47,4% ; n=37)

Cette pratique ne différait pas (p>0,05) entre les classes d'ages, les niveaux d'études, les religions, les catégories d'occupation et d'état matrimonial.

3.8.2.2. Dépistage du SIDA

Les proportions des enquêtés ayant fait le test de dépistage du SIDA ne variaient pas (p>0,05) entre les sexes, les classes d'ages, les religions, les catégories d'occupation et d'état matrimonial (résultats non présentés).

3.8.2.3. Informer la famille si on est malade du SIDA

L'acceptabilité d'informer la famille si l'on est malade du SIDA n'est pas influencée (p>0,05) par le sexe, les classes d'ages, par les catégories d'occupation et d'état matrimonial (résultats non présentés).

La figure 6 montre une relation curvilinéaire en forme de lettre J existant entre l'acceptabilité d'informer la famille qu'on est malade du SIDA et le niveau d'étude (p trend <0,01) : le taux le plus bas étant observe au niveau primaire et le taux le plus élevé au niveau universitaire

.

70,3

%

Acceptabilité

.

60,3

40.

.

29,4

Secondaire

n=47

Universitaire

n=26

Primaire n=5

Niveau d'études

Illettré

n=4

Figure 6. Relation curvilinéaire en forme de J entre acceptabilité

d'informer la famille qu'on est malade du SIDA et niveau d'études.

CHAPITRE 4. DISCUSSION

L'infection à VIH/SIDA est une pandémie dont on ne dispose pas encore d'un traitement et moins encore d'un vaccin. La présente étude a donc voulu contribuer à la lutte contre le SIDA. Plus spécifiquement, elle a évaluée auprès des personnes en âge d'activité sexuelle de la ville de Lubumbashi, province de Katanga les connaissances , les attitudes, les pratiques et la perception sur le SIDA.

Les données de la présente étude pourront donc aider les décideurs politiques, les organisations non gouvernementales et la communauté dans la planification des stratégies et des programmes de lutte contre le SIDA. En effet les résultats de cette étude ont démontré la nécessité de continuer la sensibilisation de la population en matière de VIH/SIDA et de mettre en sa disposition des compétences, de l'appui ou des moyens d'adopter des comportements sûrs.

4.1. L'âge

L'âge moyen était 32 #177;11,4 ans. Les tranches d'âges de 20 à 24 ans, 30 à 34 ans et de 25 à 29 ans ont été les plus représentées (Figure 1). Une étude similaire menée en mai 2002 à Lubumbashi a montré que ces mêmes tranches d'âge étaient les plus représentées (15) les résultats confirment les tranches d'âges les plus représentatifs de la population sexuellement active de Lubumbashi

4.2. Les connaissances

De toutes les IST citées le SIDA vient en tête suivie de la syphilis et de la blennorragie. L'étude de Lubumbashi confirme cette assertion. Elle déplore néanmoins une inclusion si petite soit elle d'autres maladies sans rapprochement avec les IST(15).

L'enquête de Gitarama a montré un niveau de connaissance élevée au sein de la population générale au Rwanda, avec une proportion de 97,8% chez les hommes et 93,3% chez les femmes des répondants ayant entendu parler du VIH/SIDA et les autres IST(16).

Jadis il n' y avait que 2 sortes d'IST populaire la blennorragie et syphilis . toutes les deux étaient curables. De nos jours il en existe plus de 27 dont certaines non curables telle que l'infection par chlamydia trachomatis qui n'a pas été citée par les répondants.

4.3. Le Sida est évitable

Il s'est avéré que l'abstinence était le moyen de prévention le plus évoqué suivi de l'utilisation du condom et de la fidélité (Tableau 6). L'enquête de mai 2002 à Lubumbashi avait montré aussi que les répondants reconnaissaient le SIDA comme étant une maladie évitable par l'abstinence, la fidélité mutuelle hors de tout comportement sexuel à risque, l'usage correct du condom, ainsi que l'usage du sang testé et du matériel stérilisé (15). L'enquête de GITARAMA au Rwanda a montré que 84% des femmes interrogées à ce sujet avaient déclaré que le condom était un moyen de protection contre le Sida ( 16).

De ces 3 études il ressort que l'usage du condom est un des moyens le plus reconnu dans la prévention du Sida. La prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant est ignorée , cela s'explique par le fait que les répondants ignoraient la transmission verticale c'est à dire de la mère à l'enfant.

4.4. Source d'information

Les résultats montrent que la télévision vient en tête de toutes les sources d'information sur le SIDA et que les affiches et le théâtre étaient placés en première position des matériels éducatifs vus et/ou entendus sur le SIDA.

L'étude de Chine a montré qu'environs 50% des étudiants ne croient en aucune source officielle de l'information en matière de santé et que 27% pensent que le gouvernement dissimulait l'information sur le SIDA ( 17 ).

L'étude de Banfora au Burkina Faso rapporte que les sources d'information sont essentiellement la radio et les journaux dans la proportion de 57,8% et 45,4% respectivement (18).

Les médias constituent comme nous le constatons une arme efficace dans la prévention du VIH/SIDA. L'information ne doit pas être cachée.

4.5. Le test du VIH/SIDA

Il s'est avéré que de 29% des répondants ayant déclaré avoir fait le test sérologique anti-VIH environ 1/13 seulement ont eu leurs résultats. 80% des répondants ont nommé le projet SIDA comme lieu le plus indiqué pour effectuer le test sérologique anti-VIH. Il a été noté que la religion est la catégorie d'occupation influent sur la connaissance du test sérologique anti-VIH. Cette connaissance du test sérologique anti-VIH était parfaite dans les religions musulmans, animiste et des Eglises de Réveil, chez les cultivateurs, chez les indépendants, chez les chômeurs et chez les infirmiers. Cette connaissance était médiocre chez les sujets sans religion.

Une étude similaire menée à Suramine a montré plus tôt l'influence du niveau d'instruction sur la connaissance du test sérologique anti-VIH : 20% chez les non instruites, 38 % chez celles du niveau primaire et 69% chez celle du niveau secondaire et au-delà. (19)

Notons que la connaissance du test sérologique anti-VIH du lieu où il peut être effectué ne doit pas être seulement l'affaires des adeptes d'une religion, d'une classe sociale ou de ceux ayant un niveau d'instruction quelconque. Faudra t-il aussi prendre la décision de se faire tester et de prendre son résultat d'adopter des comportements conséquents.

4.6. L'exposition au VIH/SIDA

Il s'est avéré que la vulnérabilité de la femme au VIH/SIDA était plus connue des hommes que des femmes (71,9% versus 41,8).

L'étude a montré que plus de 50% (soit 55%) savent que la femme est plus exposée au VIH que l'homme, alors que plus de 30 (soit 36%) prétendent que c'est l'homme le plus exposé. Cependant 9,11% déclarent que tous sont exposés de la même manière.

Le niveau d'étude influe sur la connaissance de la plus grande exposition de la femme au VIH/SIDA. En effet les illettrés ignoraient totalement cela, la connaissance était médiocre pour le niveau primaire et satisfaisant pour le secondaire et universitaire.

L'étude de Botswana a révélé que près d'un adolescent sur cinq non scolarisé trouvait difficile de refuser des rapports sexuels lorsque de l'argent et des cadeaux étaient offerts. De filles qui n'avaient que 13 ans avaient eu des rapports avec leurs protecteurs (19).

En Ethiopie, au Malawi, en République Unie de Tanzanie en Zambie et au Zimbabwe on compte 5 à 6 filles infectées dans le même groupe d'âge pour chaque garçon de 15 à 19 ans (19).

Nous remarquons que la vulnérabilité de la femme au VIH se confirme bel et bien.

4.7. Les croyances

Il a été noté chez plus de 60% des répondants la déclaration selon laquelle le SIDA ne pouvait se contracter par la sorcellerie pendant que 20% pensaient le contraire et que 17% n'en savaient rien.

L'enquête de santé par interview (ESI) rapport que les fausses croyances restent très vivaces chez les jeunes scolarisés de 15 à 18 ans en communauté française : 20 à 25% croient que l'infection à VIH se transmet via le don de sang et la piqûre de moustique (20).

Nous voyons que les idées fausses sont très répandues, la proportion de l'enquête d'ESI confirmant celle de la présente étude. Ces idées varient d'une culture à l'autre et des rumeurs particulières soit accréditées dans certaines populations sur la manière dont se transmet le VIH (piqûre de moustique ou sorcellerie).

4.8. Les attitudes

L'étude montre que plus de 50% des répondants sont pour la continuité du travail d'un séropositif et peuvent manger la nourriture préparée par celui-ci.

Les résultats de l'étude KABP menée en Chine auprès des étudiants en médecine montrent ou révèlent que 2/3 des étudiants pensent que les PVV ont eu ce qu'ils méritaient ; 1/3 sont pour les mesures de quarantaine et la nom admission des personnes infectées dans les auditoires (17).

Des études similaires menées simultanément au Cameroun et au Botswana chez les femmes de 15 à 24 ans et celles de 25 à 49 ans déclarant avoir une attitude positive envers des PVV ou PA ont montré que 16% et 45% ont été enregistré respectivement au Cameroun et au Botswana pour la tranche d'âges de 15 à 24 ans ; 11 et 43% pour chacun des 2 pays pour la tranche d'âge de 25 à 40 ans (19).

Quoique nous constatons chez certaines personnes des attitudes discriminatoires envers les PVV si l'on arrivait à vaincre la stigmatisation et la discrimination les PVV pourront mener une vie meilleure jouissant de leurs droits dans la société.

4.9.LES PRATIQUES

UTILISATION DU CONDOM

La religion a influé sur la connaissance du fait qu'un bon usage du condom pouvait éviter de contracter le SIDA. Cette connaissance était bonne chez les musulmans et animistes, très bonne dans les religions chrétiennes et médiocre dans les églises de Réveil et chez les sujets sans religion.

L'étude menée à Bejing en Chine a révélé que pour 56,2% des chauffeurs taxi et 47,8% des intendants d'hôtel l'usage du condom interférait avec le plaisir sexuel (21).

La moitié des associations d'origine confessionnelle veut que la fidélité fasse parti du discours de prévention ce qui est pour le cas de celles sans orientation religieuse. Ceci a été rapporté d'une enquête menée auprès de 25 associations d'origine confessionnelle (22).

Si pour les religions musulmanes et animistes le bon usage du condom pouvait éviter le SIDA. Les associations confessionnelles font de la fidélité leur cheval de bataille dans la prévention du VIH.

CONCLUSION

Au terme de la présente étude, il convient de tirer les conclusions suivantes :

1. La majorité des répondantes connaissent le sida. Il n'en est pas ainsi pour des voies de transmissions et des moyens de prévention du VIH.

2. Le niveau d'étude, la religion, la catégorie d'occupation et les médias influent sur les connaissances, attitudes, pratiques et perceptions du sida.

3. En dépit du niveau d'étude et de la religion il y a un bon nombre des personnes qui ont encore de fausses croyances sur les voies de transmission du VIH (Sorcellerie, piqûre des moustiques).

RECOMMANDATIONS

1. Aux autorités sanitaires du pays nous recommandons de multiplier davantage les campagnes de sensibilisation et de vulgariser les messages éducationnels sur l'infection à VIH/ SIDA dans la ville de Lubumbashi par l'entremise des personnes compétentes.

2. aux Autorités , nous recommandons de mener de programmes de prévention actifs auprès de la population de la ville de Lubumbashi en leur présentant tous les moyens de prévention existant et leur parler positivement de l'usage des préservatifs.

3. A la population de la ville de Lubumbashi nous suggérons d'adopter une stratégie de communication tenant en compte des différentes religions, différentes catégories d'occupations et différents niveaux d'études afin d'obtenir l'adhésion de tous à la lutte contre le SIDA en se référant aux stratégies et programmes du PNLS. .

4. Nous suggérons aussi à la population d'adopter un comportement responsable consistant à se faire tester en vu de connaître son statut sérologique ; de continuer à bien s'informer sur les modes de transmission et les moyens de prévention du SIDa car la ville de Lubumbashi demeure la porte d'entrée des populations des pays d'Afrique austral avec séroprévalence très élevée.

REFERENCES

1. Report on the global HIV/ AIDS Epidemic, UNAIDS/CO 1998,p 2

2. Programme commun des nations unies sur le VIH/SIDa Image de l'épidémie, ONU SIDA/OMS, Genève 1995, p3-114

3. Fond des Nations unies pour l'enfance , Rapport annuel de l'UNICEF « 2000 » New York 200, P 4-64

4. Joint United Nations, Programme on HIV/AIDS, World Health Organisation. AIDS epidemic update. December 2003. Available at : http://www.who.int/hiv/pub/epidemiology/epi 2003/en/

5. Rapport du PNLS, République Démocratique du Congo 2003, Page 2

6. -P. SUDRE, épidémiologie de l'infection à VIH e, p t SIDA : guide du praticien éd médecine Hygiène 1998 p 11

7. RAGUIN, ROZENBAUM W, Le SIDA édition Afrique noire, francophone, 1987, p4-47

8. MONTAGNIER ET COLL.

SIDA : Les faits, l'espoir édition Revue générale de presse, 1989, p 4-83

9. htto:// www.medinfos.com/principales/fichiers/pm-rfsidashtlm.

10. PERRIN, L,

Sida Guide du praticien éd médecine hygiène, 1998, p 7-17

11. http://medlib.med.uteah.edu/webpath/tutorial/Aids.

12. Rapport synthétisé des notifications des cas des MST/SIDA, BCC/SIDA, RDC 2000, p 1 - 8

13. MANUEL MARCK

Le Diagnostic et thérapeutique, édition d'après, p 75-83

14. BAZIN X ET COLL. POPI

Guide de traitement, 7ème édition 2001, p 152-68

15. PROF. Dr. MUNYANGA ET COLL, rapport de l'enquête à propos des connaissances, attitudes et pratiques en matière des IST et VIH/SIDA à Lubumbashi et Kisangani mai 2002, p 58-65

16. http://www.jhuccp.org/pubs/sp/17/ch2.shtml

17. Li VC, COLE BL, Zhang SZ, chen CZ, HIV- related knowledge attitudes among medical students in china 1993, p

18. Sicard JM, KANONS, OUEDRAOGO LA, Chinon JP,

The evaluation of sexual behaviour and knowledge of AIDS in the schools of Burkina Faso, 1992 Mar, 63-72

19. Rapport de l'UNICEF, OMS et ONUSIDA « les jeunes» une solution à la crise 2002, p 11-33

20. http://homepages.ulb.ac.be/ndacosta/promes/sano26htlm

21. Zhang X, Luo B , Zhang K,

A KABP (Knowledge, attitude, belief and behaviour) study among taxi drivers, attendants in Beijing, 1994 December p 323-7

22. Journal des acteurs de la lutte contre le SIDa décembre 2003, édition transversal janvier 2004 n°17 p 9

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE......................................................................................................................i

DEDICACE.......................................................................................................................ii

REMERCIEMENTS...........................................................................................................iii

ABREVIATIONS..............................................................................................................iV

LISTE DES TABLEAUX...................................................................................................V

LISTE DES FIGURES......................................................................................................Vi

ANNEXES......................................................................................................................Vii

INTRODUCTION 1

Problématique 1

CHAPITRE 1. GENERALITES SUR L'INFECTION A VIH /SIDA 3

1.1. Aperçu historique 3

1.2. Définition 3

1.3. Etiologie 3

1.4. Données épidémiologiques 4

Réservoir 5

Modes de transmission. 5

Les groupes exposés 6

1.5. Pathogénie 7

1.6. Manifestation clinique. 7

Définition clinique du Sida en Afrique : Score de Bangui 10

1. 7. Diagnostic 11

1. 8. Traitement. 12

CHAPITE 2 : MATERIEL ET METHODES 14

2.1.Nature et cadre de l'étude 14

2.2.Population d'étude 14

2.3. Matériels utilisés 15

2.4.Collecte des données 15

2.5.Définitions opérationnelles 15

2.6. Analyse des données 16

CHAPITRE 3. RESULTAT 17

3.1. DESCRIPTION DE LA POPULATION D'ETUDE 17

3.2. Les connaissances et les pratiques 21

3.3 Source d'information 22

3.4 Le test du VIH/ SIDA 23

3.5. L'Exposition au VIH/ SIDA 24

3.6 Les connaissances sur le PVV 24

3.7 Les attitudes vis-à-vis des PVV et PA 26

3.8 Comparaison 27

CHAPITRE 4. DISCUSSION 35

4.1. L'âge 35

4.2. Les connaissances 35

4.3. Le Sida est évitable 36

4.4. Source d'information 36

4.5. Le test du VIH/SIDA 37

4.6. L'exposition au VIH/SIDA 38

4.7. Les croyances 38

4.8. Les attitudes 39

4.9.LES PRATIQUES 40

CONCLUSION 41

RECOMMANDATIONS 42

REFERENCES 43

TABLE DES MATIERES 45






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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe