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Variations physiopathologiques de la leucocytose dans la morbi-mortalité chez l'enfant drépanocytaire

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par Emmanuel Derbo KZUNDA PULULU
Université de Kinshasa (RD CONGO) - Spécialiste en Péditarie 2006
  

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CHAPITRE 3. RESULTATS

Les résultats de la population d'étude (n=504) concernaient la morbidité et la mortalité hospitalière ; le taux d'exhaustivité (réponse) étant de 90% (504/560 : 56 dossiers exclus).

3.1. Morbidité

Ce volet a analysé les dossiers de 252 patients (sous groupe de la population d'étude) dont 126 drépanocytaires SS (63 de sexe M et 63 de sexe F) et 126 témoins AA (63 sexe M et 63 de sexe F). L'age moyen était de 10,1#177;5,5 ans (extrêmes 1 an et 20 ans ; médiane :10 ans).

3.1.1. Données anamnestiques

Le nombre moyen de transfusion sanguine bénéficié par 236 patients était de 35 #177; 6 transfusions (extrême 1 et 34 transfusions sanguines).

Ces 236 patients sont repartis selon le groupe de transfusion sanguine dans la figure1.

n= 72 = 63 =45 =56

Groupe de transfusion

Effectif

%

Figure 1. Répartition de 236 patients selon les groupes de nombre de transfusions sanguines.

3.1.2. Données hématologiques

Le tableau 1 résume les valeurs moyennes de l'Hb, des GB, des neutrophiles et des lymphocytes selon l'hémogramme réalisé à l'admission.

Tableau 1. Données hématologiques à l'admission dans la population d'étude

Variables

Moyennes #177; ET

Extrêmes

Hémoglobine (g%)

7,9 #177; 2,4

2,2 - 15,6

Globules blancs (éléments/mm3)

13123 #177; 8351

2800 - 84000

Neutrophiles (%)

58,7 #177; 17,3

6 - 90

Lymphocytes (%)

39,7 #177; 17

8 - 94

3.1.3. Tableau clinique

Le tableau relatif à la phase critique comprenait différentes entités morbides propres à la drépanocytose homozygote : crise vaso-occlusive ostéoarticulaire chez 80 patients, crise hyperhémolytique chez 60 patients, crise abdominale chez 15 patients , syndrome mains pieds chez 9 patients ,syndrome thoracique aigu chez 8 patients, accident vasculaire cérébral chez 5 patients.

Le tableau clinique était caractérisé par les infections et affections accompagnant la phase critique des drépanocytaires SS et l'hospitalisation des témoins AA . Principalement le paludisme simple et compliqué (n=150),le sepsis(n=42), la fièvre au long cours (n=39), la bronchopneumonie (n=34), la pneumonie(n=30), la méningite (n=17), l'infection urinaire (n=17) ,la tuberculose (n=15), l'ostéomyélite (n=15), la bronchite (n=13), l'entérite fébrile (n=10), la fièvre thyphoide (n=10), l'insuffisance cardiaque (n=10) et l'hépatite virale (n=8).

3.1.4. Globules blancs et morbidité

3.1.4.1. Variations des globules blancs

3.1.4.1.1. Moyennes des globules blancs

Les taux sanguins des GB variaient de manière très significative (ANOVA, test de Kruskall-Wallis ;p< 0,00001) entre les différents types de morbidité ; le taux le plus élevé étant observe chez les drépanocytaires homozygotes SS en phase critique, le taux intermédiaire chez les drépanocytaires SS en phase intercritique, et le taux le plus bas chez les témoins AA (Figure2).

GB/mm3

Figure 2. Variations très inégales des taux sanguins des globules blancs entre les différents groupes des patients.

3.1.4.1.2. Quartiles des globules blancs et types de morbidité

Les pourcentages des patients drépanocytaires en phase critique augmentaient de manière très significative(p<0,00001) du Quartile I au Quartile IV des GB (présence d'un gradient biologique) (Figure3).

QI QII QIII QIV

SS en phase critique

%

Quartiles des GB/mm3

Figure 3. Relation effet-dose dépendant entre les proportions des drépanocytaires SS en phase critique et les taux sanguins des globules blancs.

Il existait une variation inégale mais très significative (p<0,00001 sans effet dose dépendant) des pourcentages des drépanocytaires SS en phase post critique entre les différents Quartiles des globules blancs (Figure 4).

Quartiles des GB/mm3

QI QII QIII QIV

SS en phase post critique

%

Figure 4. Variations inégales des proportions des drépanocytaires SS en phase post-critique entre les quartiles des globules blancs.

Par contre, les proportions des témoins AA diminuaient très significativement (p<0,00001 avec relation inverse ou négative) du Quartile I au Quartile IV des Globules blancs (Figure5).

Témoins AA

Quartiles des GB/mm3

QI QII QIII QIV

%

Figure 5. Relation inversement proportionnelle entre la répartition des témoins AA et les Quartiles des globules blancs.

3.1.4.1.3. Manifestations critiques et Quartiles des globules blancs

Il y avait respectivement plus des cas de syndrome mains pieds et des crises abdominales (Figure 6) dans les groupes Quartiles III et IV que dans les groupes Quartiles I et II : variations significatives (p<0,05) des cas des syndromes mains pieds entre les Quartiles des globules blancs et variations très significatives (p<0,0001) des cas de crises abdominales entre les Quartiles.

Quartiles des GB

%

Effectif

Figure 6. Répartition des cas de syndrome mains-pieds ( ) et de crises abdominales ( ) entre les Quartiles des globules blancs.

Les proportions des cas d'AVC, de Syndrome thoracique aigu, de crise hyperhémolytique ne variaient pas (p>0,05) et de manière respective entre les Quartiles des globules blancs (résultats non présentés).

Par contre il était observé une augmentation directement proportionnelle et de manière respective des cas des crises vaso-occlusives (p<0,01) et des crises hyperhémolytiques (p<0,01) (Figure 7).

Quartiles des GB

Effectif

%

%

Effectif

Figure 7. Relation respective avec effet-dose dépendant entre les crises vaso-occlusives ( ), les crises hyperhémolytiques ( ) et les Quartiles des globules blancs.

3.1.4.2. Infections bactériennes et sepsis

Les taux de méningite, de sepsis, de pneumonie, d'ostéomyélite, d'hépatite, d'infection urinaire et neuropaludisme ne montraient aucune variation significative (p>0,05) et respectivement entre les différents Quartiles des GB au sein de la population totale (résultats non présentés).

3.1.4.3. Paludisme, sévérité de la drépanocytose et globules blancs.

Chez les drépanocytaires SS toutes phases confondues, une relation curvilinéaire en forme de U et significative (p<0,05) était démontrée entre le taux de paludisme grave et les Quartiles des GB (Figure8).

Quartiles des GB/mm3

QI QII QIII QIV

Paludisme grave

%

Figure 8. Relation en U entre le paludisme grave et les quartiles des globules blancs chez les drépanocytaires SS toutes phases confondues.

Mais la relation linéaire était négative et très significative (p<0,001) entre le taux de paludisme grave et le taux sanguin des globules blancs chez les témoins AA (Figure 9).

Quartiles des GB/mm3

QI QII QIII QIV

Paludisme grave

%

Figure 9. Relation inversement proportionnelle entre les taux de paludisme grave et les taux sanguins des globules blancs chez les témoins AA.

Il y avait respectivement moins de cas de paludisme grave chez les drépanocytaires SS en phase critique que chez les drépanocytaires SS en phase post critique (p <0,001) et chez les témoins AA (p<0,0001) ; les taux de paludisme grave des témoins et des drépanocytaires SS en phase critique étant identiques (p>0,05) (Figure 10).

NS

p<0,00001

p<0,001

Paludisme grave

%

Figure 10. Comparaison des taux de paludisme grave par types de morbidité.

Les taux de paludisme grave des drépanocytaires en phase critique et des drépanocytaires SS en phase post critique étaient respectivement identiques (p>0,05) aux Quartiles I - III des GB ; mais il y avait moins des cas (p<0,01) de paludisme grave chez les drépanocytaires SS en phase critique que les drépanocytaires SS en phase post critique au Quartile IV des GB (Tableau 2).

Tableau 2. Taux de paludisme grave selon la phase de la drépanocytose SS et les quartiles des globules blancs.

Quartiles des globules blancs/mm3

SS en phase critique

%

SS en phase post-critique

%

p

QI 2800 - 7400

22

41

NS

QII 7401 - 12000

0

14

NS

QIII 12001 - 16600

12

29

NS

QIV 16601 - 84000

17

41

<0,01

Quelque soit les Quartiles des globules blancs considérés, les drépanocytaires SS en phase critique souffraient moins (p<0,05 et p<0,01) de paludisme grave que les témoins AA (Tableau 3).

Tableau 3. Taux de paludisme grave des drépanocytaires SS en phase critique et des témoins AA selon les quartiles des globules blancs.

Quartiles des globules blancs/mm3

SS en phase critique

%

Témoins AA

%

p

QI 2800 - 7400

22

46

<0,05

QII 7401 - 12000

0

28

<0,01

QIII 12001 - 16600

12

41

<0,05

QIV 16601 - 84000

17

60

<0,05

Ainsi la protection très significative des drépanocytaires SS en phase critique vis-à-vis du paludisme était plus élevée, plus forte en comparaison avec les témoins AA( p<0,00001) qu'en comparaison avec les drépanocytaires SS en phase post critique(p<0,0001) (Figure 11).

Risque élevé

Protection ou moindre risque

SS en phase critique versus SS en phase post-critique

SS en phase critique versus Témoins AA

0,41

0,22

0 0,12 0,17 0,33 0,62

OR avec

IC95%

1

Référence

Pas de risque

Figure 11. Protection des drépanocytaires SS en phase critique vis-à-vis du paludisme.

Cette protection des drépanocytaires SS en phase critique vis-à-vis du paludisme grave et en comparaison avec les témoins AA, augmentait très significativement avec l'augmentation des taux sanguins des GB (Figure 12).

Risque élevé

Protection ou moindre risque

Quartile IV 16601 - 84000

0,14(0,02 - 0,9)

Quartile III 12001 - 16600

0,20 (0,03-0,90)

Quartile II GB 7401 - 12000

0 (0 - 0,38)

Quartile I Gb 2800 - 7400

0,32 (0,10 à 0,97)

0 1 OR

Référence (IC95%)

Figure 12. Influence de l'augmentation des taux sanguins des globules blancs sur la protection des drépanocytaires SS en phase critique vis-à-vis du palud isme grave en comparaison avec les témoins AA.

3.1.4.4. Infections, sepsis et globules blancs

3.1.4.4.1. Drépanocytaires en phase critique versus drépanocytaires en phase post critique

Les taux de pneumonie de bronchopneumonie de tuberculose pulmonaire et de fièvre typhoïde étaient identiques (p>0,05) entre les drépanocytaires SS en phase critique et les drépanocytaires SS en phase post critique (résultats non présentés).

Par contre, il y avait plus des cas de sepsis, de méningite aigue, d'entérite fébrile et moins d'infection urinaire chez les drépanocytaires SS en phase critique que chez les drépanocytaires SS en phase post critique (Tableau 4).

Tableau 4. Sepsis, méningite aiguë, entérite fébrile et infection urinaire selon la phase de la drépanocytose SS.

Variables

SS en phase critique

n (%)

SS en phase post-critique

n (%)

p

Sepsis

31 (24,6)

14 (11,1)

<0,01

Méningite aiguë

9 (7,1)

0 (0)

<0,01

Entérite fébrile

5 (5)

0 (0)

<0,05

Infection urinaire

1 (1)

12 (12)

<0,001

3.1.4.4.2. Drépanocytaires SS en phase critique versus témoins AA

Comparés aux témoins AA, les drépanocytaires SS en phase critique présentaient autant de cas de méningite aiguë, d'hépatite aigue virale, de bronchopneumonie, d'entérite fébrile, de tuberculose pulmonaire (résultats non présentés), mais plus de cas de sepsis, d'ostéomyélite, de pneumonie et moins de cas d'infection urinaire (Tableau 5).

Tableau 5. Sepsis, ostéomyélite et infection urinaire chez les drépanocytaires SS en phase critique et les témoins AA.

Variables

SS en phase critique

n (%)

Témoins AA

n (%)

p

Sepsis

22 (17,5)

2 (1,6)

<0,0001

Ostéomyélite

7 (5,6)

0 (0)

<0,01

Infection urinaire

1 (1)

9 (8,9)

<0,01

Pneumonie

32 (25,4)

6 (4,8)

<0,00001

3.1.4.4.3. Drépanocytaire SS en phase post critique versus témoins AA

Les drépanocytaire SS en phase post critique (intercritique) et les témoins AA présentaient des taux identiques (p>0,05) des méningites aiguës, de pneumonie, de sepsis, de broncho-pneumonie, d'entérite fébrile, d'infection urinaire, de tuberculose pulmonaire et de fièvre typhoïde (résultats non présentés).

3.1.4.4.4. Influence des globules blancs sur la susceptibilité aux sepsis ostéomyélite , pneumonie et infection urinaire

En considérant les Quartiles des GB, les variations du taux de sepsis entre les différents types de morbidité était seulement significative (p<0,05) au regard du Quartile I des GB (le taux le plus bas), le taux de sepsis montrant une variation égale entre les différents types de morbidité au regard des Quartiles II- Quartile IV (Tableau 6).

Tableau 6. Diminution des globules blancs et susceptibilité au sepsis chez les drépanocytaires SS en phase critique

Quartiles des globules blancs/mm3

SS en phase critique

%

SS en phase

postcritique

%

Témoins AA

%

p

QI 2800 - 7400

22

6

4

<0,05

QII 7401 - 12000

20

14

7

NS

QIII 12001 - 16600

27

10

6

NS

QIV 16601 - 84000

28

14

20

NS

L'augmentation des GB ne montrait pas de différence significative sur les variations respectives des taux d'ostéomyélite pneumonie et d'infection urinaire entre les différents types de morbidité (résultats non présentés).

Comparés respectivement aux drépanocytaires SS en phase intercritique et aux témoins AA, les drépanocytaires SS en phase critique présentaient un risque élevé ou une protection moindre devant ces différentes affections avant et après stratification avec les groupes des globules blancs (Tableau 7) et (tableau 8).

Tableau 7. SS en phase critique versus SS en phase intercritique : susceptibilité aux infections

Risque ou protection devant les affections

OR

(IC95%)

sans pondération

OR

(IC95%)

pondéré avec groupes des globules blancs

Fièvre au long cours

13,3****

(4,3 - 56,2)

12,5****

(3,6 - 43,4)

Pneumonie

0,7

(0,4 - 1,1)

 

Paludisme compliqué

0,3***

(0,2 - 0,7)

0,3***

(0,2 - 0,6)

Sepsis

2,6**

(1,3 - 5,3)

2,6**

Tableau 8. Susceptibilité des SS en phase critique versus Témoins AA

Risque ou protection de

OR

(IC95%)

sans pondération

OR

(IC95%)

pondéré avec groupes des globules blancs

Pneumonie

6,8****

(2,8 - 18,4)

6,95****

(2,6 - 18,4)

Fièvre au long cours

13,3****

(4,3 - 56,2)

18****

(4,8 - 67,9)

Paludisme compliqué

0,2****

(0,1 - 0,4)

0,16****

(0,1 - 0,4)

Sepsis

5,5****

(2,4 - 14,1)

4,4****

(1,8 - 11,9)

Méningite

1,1

(0,4 - 3,2)

 

Neuropaludisme

0,12***

(0,02 - 0,5)

 

3.1.4.5. Hémoglobine, anémies et globules blancs

Il existait une relation négative significative entre les taux sanguins des GB et d'Hb chez les témoins AA (r=-0,264 ; p<0,05). Mais il n'existait aucune relation significative( p<0,05) entre les taux sanguins des GB et d'Hb chez les drépanocytaires SS tant en phase critique qu'en phase post critique stable.

Au regard des Quartiles I et II des GB, le taux d'anémie était identique (p>0,05) entre les différents types de morbidité ; mais au Quartile III des GB, le taux d'anémie était le plus élevé chez les drépanocytaires SS en phase critique alors qu'il l'était au Quartile IV chez les témoins AA (Tableau 9).

Tableau 9. Anémie et globules blancs

Quartiles des globules blancs/mm3

SS en phase critique

%

SS en phase

postcritique

%

Témoins AA

%

p

QI 2800 - 7400

17

6

7

NS

QII 7401 - 12000

20

5

7

NS

QIII 12001 - 16600

15

0

6

<0,01

QIV 16601 - 84000

19

0

20

<0,01

Chez les drépanocytaires SS en phase critique, les anémiques et les non anémiques présentaient des taux sanguins identiques (p>0,05) des GB. Il en était de même chez les témoins AA (Figures 13 et 14).

NS

Anémie

GB/mm3

Figure 13. Taux sanguins de globules blancs en présence et en absence d'anémie chez les drépanocytaires SS en phase critique.

NS

Anémie

GB/mm3

Figure 14. Taux sanguins de globules blancs en présence et en absence d'anémie chez les témoins AA.

Par contre, chez les drépanocytaires SS en phase postcritique et stable, le taux sanguin moyen des globules blancs des anémiques était plus bas (p<0,05) que celui des non anémiques (Figure 15).

p<0,05

Anémie

GB/mm3

Figure 15. Taux sanguins de globules blancs en présence et en absence d'anémie chez les drépanocytaires SS en phase post-critique et stable.

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King