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La concurrence et la rentabilité de la firme bancaire: cas des banques de dépôts Tunisiennes

( Télécharger le fichier original )
par Mme.Ben Jabra EP Jaidane
institut supérieur de gestion de sousse - mastère finance et commerce international 2006
  
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UNIVERSITE DU CENTRE

INSTITUT SUPERIEUR DE GESTION - SOUSSE

MEMOIRE POUR L'OBTENTION DU DIPLÔME DES ETUDES APPROFONDIES EN FINANCE ET COMMERCE INTERNATIONAL

LA CONCURRENCE ET LA RENTABILITE DE LA FIRME BANCAIRE :

CAS DES BANQUES DE DEPÔTS TUNISIENNES

ELABORE PAR : ENCADRE PAR :

Mme. BEN JABRA JAIDANE WIEM Mr. GALLALI MOHAMED

ANNEE UNIVERSITAIRE 2006 / 2007

Nous ne serons d'abord commencer ce travail sans avoir une

Pensée particulière.

Pour remercier Dieu, Force suprême, Que nous vénérons,

Pour qu'il soit toujours à notre côté là où nous sommes et là

où nous sommes pas.

Je dédie ce Diplôme des Etudes Approfondies

A mes parents : HEDI & JAMILA

Qui m'ont apporté soutien et encouragement

Tout au long de mes études.

???????

AMON MARI Karim, pour l'attention et la patience sans limite qu'il m'a accordé.

A ma chère petite fille RITEJE qui m'a entourée d'amour.

???????

A mon frère WISSEM et ma soeur WIDED

Qui me sont très chers.

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A toute ma famille qui n'a pas cessé de me réconforter dans les plus durs moments.

???????

A tous mes amis

Et à tous ceux que l'oubli ne sera pas de mon coeur.

Ben.Jabra.Wiem

Le présent travail n'aurait jamais été mené à terme sans la collaboration et le soutien de plusieurs personnes à qui j'exprime, à présent, toute ma gratitude et reconnaissance notamment :

Mon encadreur Mr.Gallali Mohamed

Qui m'a accordé l'honneur de diriger et de conduire à terme la présente recherche.

Sa patience, ses précieux conseils et ses encouragements continus m'ont guidé tout au long de mon travail.

Mes remerciements s'adressent aussi aux membres de JURY, qui ont bien voulu évaluer ce modeste travail ; espérant qu'ils traduisent dans ce dernier de quoi être satisfaits et qu'ils auront la gratitude de l'enrichir par leurs critiques et leurs corrections.

A tout le corps enseignant de L'I.S.G. SOUSSE, pour la formation qu'il m'a dispensé et pour la passion du savoir qu'il m'a transféré.

Ben. Jabra. Wiem

INTRODUCTION GENERALE.....................................................1

CHAPITRE 1 : ROLE ECONOMIQUE, FONDEMENTS THEORIQUES ET REGLEMENTATION DE LA BANQUE...........................................

SECTION 1 : LE ROLE ECONOMIQUE ET LES FONDEMENTS THEORIQUES DE L'INTERMEDIATION BANCAIRE...............................................................

SECTION 2 : LA REGLEMENTATION BANCAIRE..........................................

CHAPITRE 2 : LA CONCURRENCE BANCAIRE FACE AUX MUTATIONS FINANCIERES........................................................................................

SECTION 1 : DEFINITIONS, FONDEMENTS THEORIQUES ET ASPECTS STRUCTURELS DE LA CONCURRENCE..........................................

.

SECTION 2 : LES MUTATIONS AFFECTANT L'ENVIRONNEMENT BANCAIRE........

.

SECTION 3 : LES NOUVELLES STRATEGIES CONCURRENTIELLES DES BANQUES................................................................................................

SECTION 4 : LA CONCURRENCE ENTRE LES BANQUES LOCALES TUNISIENNES.................................................................................

CHAPITRE 3 : LA RENTABILITE BANCAIRE...............................................

SECTION 1 : LA NOTION DE LA RENTABILITE BANCAIRE............................

SECTION 2 : MESURE DE LA RENTABILITE BANCAIRE.................................

SECTION 3 : LES METHODES D'ANALYSE DE LA RENTABILITE.....................

SECTION 4 : VALIDATION EMPIRIQUE :LES DETERMINANTS DE LA RENTABILITE BANCAIRE ; APPLICATION DU MODELE DE BOURKE (1989) ET MOLYNEUX ET THORNTON (1992).....................................................

CONCLUSION GENERALE...........................................................................

BIBLIOGRAPHIE............................................................................................

TABLE DES MATIERES.................................................................................

ANNEXES.................................................................................................... .

Introduction Générale

Après avoir profité d'une certaine stabilité, les firmes bancaires se sont trouvées à partir des années 80, face à un environnement en mutation et un nouveau contexte mondial.

En effet, la déréglementation des systèmes bancaires, les changements structurels des systèmes financiers et le progrès technologique dans les domaines de l'information et de la communication représentent les principales mutations ayant affecté l'environnement des banques.

Afin de mettre en évidence ces mutations, plusieurs études empiriques ont tenté de mesurer leurs effets sur l'intermédiation bancaire telles que les études d'ALLEN et SANTOMERO (2001)1(*), de LITAN et RAUCH (1998)2(*), de HACKETHAL (2000)3(*) et d'autres.

Ces études montrent que suite aux mutations de leur environnement, les banques ont connu une diminution accrue de leurs parts de marché ainsi qu'une dégradation de leur rentabilité.

Ce qui est expliqué par l'intensification de la concurrence du marché financier et des intermédiaires de marché sur les activités bancaires.

Elles montrent aussi que les agents économiques tendent de plus en plus à utiliser les nouveaux instruments de marchés financiers (actions, obligations, options, ....etc.) dans leurs transactions.

Ces mutations se sont traduites par de nouvelles exigences internationales avec les mêmes outils et la même logique, ils sont donc appelés à s'adapter aussi bien à l'environnement national qu'international.

Etant des intermédiaires financiers, les banques jouent un rôle crucial dans le fonctionnement de la majorité des économies.

Les recherches récentes, ont montré que l'efficacité de l'intermédiation financière peut affecter la croissance économique.

Par ailleurs, vu cette importance des banques dans le financement de l'économie et l'ampleur des mutations que connaît leur environnement, tout un courant de recherche s'est focalisé sur l'étude des effets de ces changements sur la rentabilité bancaire [ALAM (2001)4(*), KUMBAHAKR et al (2001)5(*), CANHOTO et DERMINE (2000)6(*), etc.....].

Ces études se sont basées sur l'hypothèse que l'intensification de la concurrence provoquée par les mutations de l'environnement bancaire va pousser les banques à améliorer leur allocation de ressources et à incorporer le progrès technologique puisqu'elle s'est accrue d'une manière conséquente.

A ce niveau, l'enjeu est extrêmement important, il y a lieu de souligner l'intérêt d'un système bancaire sein pour la conduite d'une politique de rentabilité qui demeure l'un des principaux critères pour mesurer les performances de l'entreprise bancaire et de croissance pour gagner le pari de la concurrence.

C'est pour cela et compte tenu de son rôle stratégique dans le développement de l'économie nationale et l'intégration de celle-ci dans l'économie mondiale, le secteur bancaire est appelé à être plus compétitif et de disposer des moyens qui lui permettent d'affronter les transformations radicales de son environnement et d'affronter la concurrence devenue de plus en plus accrue.

En effet, la concurrence bancaire est définie comme étant une confrontation des entreprises dont chacune cherche à augmenter sa part de marché, le plus souvent au détriment des autres.

Les dispositifs de la concurrence sont divers, en effet, la concurrence peut se faire, soit par les prix, soit par d'autres moyens quantifiables ou qualitatifs.

Parmi les leviers quantifiables, on distingue les intérêts actifs et passifs, les commissions pour gestion et les frais de courtage.

Quant aux leviers qualitatifs, on note entre autres l'augmentation du nombre des agences, l'emplacement des implantations des points de transaction du réseau d'une banque et l'amélioration de leur commodité.

En effet, les banques cherchent toujours l'innovation et l'efficacité de leurs services pour satisfaire les besoins de leurs clientèles.

Dans ce cadre, la modernisation des services des clients est caractérisée spécialement, par le développement, multiplication du nombre de leurs agences, la recherche de la maximisation de leurs tailles et la mise en circulation de nouveaux produits financiers liés à la collecte de dépôts et l'octroi de crédits.

En somme, on peut dire que vu les évolutions qu'a connu le secteur bancaire ces dernières années et les changements qui en résulteraient, la concurrence occupe une place aussi importante ce qui pousse les banques à être plus rentables pour profiter de cette concurrence.

Ceci est dû à un seul terme qui est la rentabilité bancaire. L'objectif de tout intermédiaire financier est de maximiser la rentabilité de son établissement, c'est pour cette raison, que la mesure de la rentabilité est un but à rechercher.

Avec la rigueur des temps, les banquiers ne peuvent manquer de rechercher à distinguer les agences rentables de celles qui ne le sont pas.

Vu l'importance de cet indicateur, il est nécessaire de connaître et de maîtriser les facteurs déterminants de cette rentabilité bancaire.

Cette rentabilité étant généralement abordée comme une fonction des couples « rendement/risques » associés aux opérations sur l'actif et passif bancaire, il est donc nécessaire d'introduire la notion du risque dans le comportement de la banque.

C'est pourquoi la rentabilité bancaire est due en grande partie par la fonction de l'intermédiation financière.

C'est dans ce contexte que le présent mémoire s'attache de chercher à expliquer la rentabilité des banques de dépôts Tunisiennes et à étudier l'intensification de la concurrence au sein du secteur bancaire Tunisien en présentant une classification des banques de dépôts Tunisiennes selon plusieurs critères.

On présente donc notre problématique comme suit :

Quelles sont les banques de dépôts Tunisiennes qui présentent le niveau de concurrence le plus élevé ? Et quels sont les principaux déterminants de leur rentabilité?

Pour répondre à cette problématique, il y a lieu de présenter les hypothèses de notre recherche :

H1 : Les banques de dépôts de grande taille représentent une concurrence plus élevée que les banques de faible taille.

H2 : Le ratio de rendement des fonds propres (ROE) ou R3 mesure bien la rentabilité bancaire.

La méthodologie à suivre pour répondre à la problématique et aux hypothèses de recherche, nous amène à développer notre travail comme suit :

Nous allons chercher dans un premier chapitre introductif le rôle économique, les fondements théoriques et la réglementation de la banque, qui sera subdivisé en deux sections.

La première abordera le rôle économique et les fondements théoriques de l'intermédiation bancaire.

La deuxième section s'interssera de la réglementation bancaire.

S'agissant du second chapitre, nous allons aborder le thème de la concurrence bancaire où on abordera dans une première section la définition, les fondements théoriques et aspects structurels de la concurrence.

Dans la deuxième section, on mettra l'accent sur les principales mutations affectant l'environnement bancaire.

Les nouvelles stratégies concurrentielles des banques feront l'objet d'une troisième section.

Enfin, la quatrième section, s'intéressera de la part de chaque banque dans la distribution géographique entre 1993-2006 et l'évolution des parts de marché des banques dans les activités de collecte de dépôts et d'octroi de crédits durant la période 1993-2006 à partir des bilans des banques de dépôts fournis par l' APBT.

Dans le troisième et dernier chapitre, nous allons chercher dans le thème de la rentabilité bancaire en général et celle des banques de dépôts Tunisiennes en particulier.

Nous allons en effet évoquer les déterminants internes et externes de la rentabilité bancaire et nous analyserons, entre autre, l'apport de Demirguc-Kunt et Huizinga (1999) 7(*)et (2001) 8(*)dans une première section.

La deuxième section portera essentiellement sur la mesure de la rentabilité bancaire selon différentes méthodes.

Les méthodes d'analyse de la rentabilité bancaire font l'objet d'une troisième section.

Enfin, et dans la quatrième section, nous allons établir une validation empirique sur la Tunisie afin de mettre en relief les déterminants de la rentabilité bancaire.

Ce travail est assuré en se basant sur l'étude de Bourke (1989) 9(*)et (Molyneux et Thornton 1992) 10(*)et en appliquant la méthode des moindres carrée ordinaire (MCO) où nous allons régresser alternativement les mesures de rentabilité à savoir le ratio de rentabilité des actifs (ROA ) et le ratio de rendement des fonds propres (ROE) en fonction des caractéristiques internes à la banque.

CHAPITRE 1 : Le rôle économique, les fondements théoriques et la réglementation de la banque

Introduction 

La banque étant chargée du financement de l'économie, est une institution qui opère dans un système caractérisé par l'interdépendance des activités des institutions y appartenant et par son organisation fortement structurée par la réglementation bancaire.

Ainsi, vu son importance dans l'économie, les économistes et les chercheurs se sont beaucoup intéressés à la détermination de son rôle, des fondements théoriques qui expliquent son existence et des raisons de la réglementation de ses activités.

En effet, les travaux de GURLEY et SHAW (1960)11(*) ont abouti à la définition du rôle économique de la banque à travers la notion d'intermédiation financière.

Les travaux de LELAND et PYLE (1977)12(*), DIAMOND (1984)13(*) etc., ont expliqué les raisons d'existence des banques et leurs spécificités par rapport aux autres intermédiaires financiers.

En plus, les travaux de VIVES (1991)14(*) et plusieurs autres théoriciens, ont présenté les différents types de réglementations appliquées aux banques, ainsi que les raisons de leur application.

Pour cela, ce chapitre introductif sera organisé comme suit :

Le rôle économique et les fondements théoriques de l'intermédiation bancaire (section1). La réglementation bancaire, les raisons de son application, ainsi que ses inconvénients (section2).

Section 1 : Le rôle économique et les fondements théoriques de l'intermédiation bancaire

1.1 - Le rôle économique des banques : l'intermédiation 

Le rôle des banques peut être défini, en faisant recours aux législations tels que : la loi bancaire de 1984 en France, comme suit [PLIHON (1999)15(*)] :

« Les établissements de crédits sont des personnes morales qui effectuent à titre de profession habituelle des opérations de banque. Les opérations de banque comprennent la réception des fonds du public, les opérations de crédit, ainsi que la mise à disposition de la clientèle ou la gestion des moyens de paiement ».

Ainsi les établissements de crédit sont définis par les opérations qu'ils effectuent, qui sont de trois ordres : collecter des fonds auprès du public, faire des crédits à l'économie et gérer les moyens de paiements.

Cependant, l'analyse économique a proposé une approche plus large pour la définition du rôle des banques. Il s'agit de la notion de «  l'intermédiation financière » qui vient ainsi compléter la définition fonctionnelle et juridique précédente.

GURLEY et SHAW (1960), fondateurs de la théorie de l'intermédiation financière, ont défini la notion d'intermédiation financière comme : « L'achat de titres primaires aux emprunteurs ultimes et l'émission d'une dette indirecte pour les prêteurs ultimes ».

Les titres primaires et les titres indirects ont été défini comme suit :

· Les titres primaires constituent l'ensemble des dettes (crédits ou obligations) et des actions émises par les agents non financiers ;

· Les titres indirects représentent la dette émise par les intermédiaires financiers (tels que : les dépôts et les certificats de dépôts).

Selon l'analyse traditionnelle du rôle de l'intermédiation financière, GURLEY et SHAW montrent que les agents prêteurs et emprunteurs sont mis en relation par deux types de circuits de financements qui sont :

La finance directe : Il s'agit de transactions bilatérales entre agents à capacité et à besoin de financements qui se font directement sur un marché et ayant comme support un titre.

La finance indirecte ou intermédiée : I s'agit du cas où les intermédiaires financiers s'intercalent entre les prêteurs et les emprunteurs, fournissant aux premiers l'assurance et la liquidité de leurs épargnes et assurant aux derniers les financements nécessaires à leurs projets.

Se plaçant dans le cas de la finance indirecte, GURLEY et SHAW ont mis en évidence le rôle déterminant des intermédiaires financiers qui s'intercalent entre les emprunteurs et les prêteurs ultimes.

Les agents à besoin de financement et les agents à capacité de financement n'ont pas les mêmes préférences puisqu'un épargnant recherche généralement des placements liquides et peu risqués tandis qu'un emprunteur peut avoir besoin d'un financement à long terme et risqué.

Etant donné ceci, le rôle des intermédiaires financiers est de rendre compatibles les demandes des agents préteurs et emprunteurs.

1.2-La nouvelle intermédiation financière 

Bien qu'on s'attende à un déclin inévitable de l'activité de crédit bancaire suite à la montée en puissance des marchés de capitaux caractérisant le monde financier ces dernières années, on assiste plutôt à une persévérance des intermédiaires financiers.

1.2.1- Les nouvelles formes de l'intermédiation financière 

Les intermédiaires financiers facilitent le transfert du risque inhérent des opérations d'achat et de vente de titres. La gestion du risque est devenue ainsi la clé du domaine d'activité de l'intermédiaire.Dans son article fondamental, Diamond (1984) 16(*)souligne que le rôle de l'intermédiation ne peut se comprendre qu'en réponse aux imperfections des marchés, et notamment aux asymétries d'information qui caractérisent le marché de crédit.

D'autre part, le théorème de MODIGLIANI et MILLER (1958)17(*) qui conclut à l'indépendance entre la structure financière de l'entreprise et sa valeur, défend cette approche en affirmant que les établissements non financiers peuvent construire librement leurs portefeuilles de titres dès lors que l'intermédiation ne peut pas créer de la valeur (FAMA, 198018(*)).

Il est évident qu'un tel avis extrême, à savoir que les marchés financiers permettent une allocation efficiente des ressources et que les intermédiaires n'ont aucun rôle à jouer, est totalement en désaccord avec ce qui est réellement observé dans la pratique. Cependant, les banques ont toujours existé  et ce n'est que récemment que les marchés financiers sont devenus importants principalement aux Etats-Unis.

Les années quatre-vingt sont marquées par une transformation spectaculaire des systèmes financiers de tous les pays de l'OCDE19(*).

Nouvelles technologies, innovations financières, déréglementation se sont en effet conjuguées avec une profonde transformation des données de politiques macro-économiques pour que les comportements des agents non financiers, le rôle et le fonctionnement des systèmes financiers se soient notablement transformés.

Il s'agit là des changements profonds qui correspondent à l'introduction de nouveaux instruments financiers tels que les créances hypothécaires titrisées ainsi que les produits dérivés comme les options.

Le développement des marchés financiers n'est, en effet, que le résultat d'une utilisation accrue de cette gamme variée de produits par les intermédiaires financiers. On conclut tout de suite que l'intermédiation à l'ancienne a perdu de son ampleur même si le secteur d'intermédiation, lui-même, s'est largement étendu.

Le rôle de l'intermédiation dans ce nouveau contexte est la gestion du risque et l'abaissement des coûts de participation (ALLEN et GALE, 1998)20(*).

Justifier l'existence des intermédiaires financiers par la réduction des asymétries d'information et des coûts de transformation semble une hypothèse très forte et inadéquate à l'état actuel du développement de la théorie de l'intermédiation. A cet égard, on peut affirmer que bien que ces facteurs peuvent en partie expliquer le centre du rôle des intermédiaires financiers, ils perdent de plus en plus de l'importance dans les systèmes financiers développés (France, Allemagne, Royaume-Uni, Japon, Etats-Unis,...) au détriment de la nouvelle intermédiation.

1.2.2- Les intermédiaires financiers gestionnaires de risque 

La prospérité de l'activité des intermédiaires financiers et en particulier des banques s'explique principalement par le développement patent de l'activité de gestion du risque constaté au cours des trente dernières années. En effet, la largeur des marchés financiers actuels n'a pas amené les agents à gérer individuellement leurs propres risques. Ces derniers préfèrent plutôt confier la couverture de leurs opérations de transaction aux établissements spécialisés à savoir les intermédiaires financiers.

Les travaux de MERTON et BODIE (MERTON, 1989, 1993,1995 21(*) ; MERTON et BODIE, 199522(*) ) contribuent considérablement au développement de cette littérature.

Ils suggèrent d'analyser les systèmes financiers en terme d'une perspective fonctionnelle plutôt d'une perspective institutionnelle et fondent leur choix sur le fait qu'à long terme, les fonctions sont plus stables que les établissements financiers23(*).

OLDFIELD et SANTOMERO 24(*)confirment dans leur article de 1997 la stabilité des rôles attribués aux intermédiaires financiers.

MERTON (1989) 25(*)met l'accent sur la particularité centrale du secteur d'intermédiation à savoir sa capacité à répartir équitablement le risque entre les différents participants à moindre coût. Il montre que pour les intermédiaires, le coût de transaction est proche de zéro alors qu'il est élevé pour les agents non financiers.

Les intermédiaires sont de plus en plus centrés sur la gestion du risque de spéculation et pour couvrir les opérations des intervenants sur les marchés de capitaux, ils créent des produits de natures différentes mais à rendements sécurisants et constants dans le temps ce que ALLEN et GALE (1995) 26(*)appellent le lissage inter temporel du risque , une technique largement répandue en Allemagne où, pendant les périodes favorables, les grandes banques allemandes constituent des réserves liquides pour pouvoir continuer à distribuer les rendements des actifs à leurs clients durant les périodes de crise.

Pour conclure, on peut dire que le volume des titres émis directement par les institutions non financières a enregistré une baisse notable au détriment d'une montée en puissance de la part des actifs détenus par les établissements de crédit.

1.3- Les fondements théoriques de l'intermédiation financière

Notre objectif dans ce paragraphe est de présenter les fondements sur lesquels se base l'activité des intermédiaires financiers et en particulier l'activité bancaire.

En effet, l'analyse économique moderne explique l'existence des intermédiaires financiers par les trois raisons fondamentales suivantes : la réduction des coûts de transaction, la réduction des asymétries d'information et l'assurance de liquidité qui est une spécificité de l'intermédiation bancaire.

1.3.1- La réduction des coûts de transaction 

COASE (1937) 27(*)définit les coûts de transaction comme suit :

« Par coûts de transaction on entend les coûts de fonctionnement du système d'échange et plus précisément dans le cadre d'une économie de marché ce qu'il en coûte de recourir au marché pour procéder à l'allocation des ressources et transférer des droits de propriétés ».

Ces coûts de transaction comprennent :

· Le coût de recherche du candidat et du compromis ;

· Les coûts de certification des échanges ;

· Les coûts de suivi et du contrôle des exécutions.

En effet, l'apparition des intermédiaires financiers résulte de leur capacité de réduction des coûts de transaction et ceci par la réalisation des économies d'échelle et des économies de gamme.

Les économies d'échelle résultent du fait que le coût unitaire de production diminue à mesure que la quantité produite augmente.

En effet, les intermédiaires financiers réalisent des économies d'échelle du fait qu'ils travaillent sur de gros montants ce qui permet aux petits opérateurs (les petites entreprises) ou les opérateurs individuels (les ménages) d'effectuer leurs transactions à moindres coûts.

De même, l'intermédiaire financier qui se spécialise sur un type d'activité ou sur un secteur dont il acquiert une connaissance précise peut réaliser des économies d'échelle et alors offrir des services moins coûteux et adaptés aux besoins de la clientèle [PLIHON (1999)].

Les économies de gamme résultent du fait que les coûts fixes peuvent être étalés sur une gamme élargie de services financiers étant donné que la production des différentes catégories de services requiert le même type d'équipement informatique, de systèmes comptables et autres moyens de production.

Les intermédiaires financiers peuvent, alors, réaliser des économies de gamme en regroupant les diverses activités dans une même unité, ce qui leurs permet de réduire les coûts de transaction et les coûts marginaux pour les nouveaux services.

1.3.2- La réduction des asymétries d'information 

Il y a asymétrie d'information sur un marché donné quand certains opérateurs détiennent une information particulière qui n'est pas totalement transmise aux prix des actifs.

En particulier, dans les marchés de crédits, l'incertitude est forte pour un grand nombre de prêteurs qui doivent se renseigner sur la qualité des emprunteurs et essayer d'éviter tout comportement déviant de la part de ces derniers.

SIMON (1972)28(*), à travers l'hypothèse de la rationalité limitée, montre que les agents économiques sont incapables de traiter convenablement l'information et que face à l'incertitude ils sont amenés à conclure des contrats incomplets laissant place à toutes sortes de comportements opportunistes avant et durant l'exécution des contrats.

Ceci nous permet d'affirmer que la relation entre prêteurs et emprunteurs est entachée, dans la majorité des cas, par des asymétries d'information.

Par ailleurs, dans le cadre de la relation d'agence existant entre un emprunteur et un prêteur, les asymétries d'information avant ou après la signature du contrat provoquant l'apparition de coût dit : « coûts d'agence » ou « agency costs ».

Ces coûts ont été définis par JENSEN et MECKLING (1976) 29(*)comme la somme des coûts suivants :

· Des coûts de contrôle ou de surveillance du comportement de « l'agent » qui est ici l'emprunteur ;

· Des coûts de justification ou de dédouanement qui sont subis par l'agent pour se dédouaner aux yeux du «  principal » qui est ici le créancier ou encore le prêteur ;

En d'autres termes, ces coûts reflètent les sommes engagées par les prêteurs pour réduire l'avantage informationnel des emprunteurs sur les rendements expost ou la qualité ex ante des projets d'investissement.

Les études de DIAMOND (1984) montrent que les coûts subis par les prêteurs sont très élevés. En plus, dans les projets d'investissement impliquant l'intervention d'un grand nombre de prêteurs, il peut y avoir un comportement de «passagers clandestins» ou de «Free- raiders» qui se traduit par le fait que les petits prêteurs seraient tentés de ne pas engager des dépenses de surveillance en considérant leur faible part dans le bénéfice attendu.

La solution réside, alors, dans la délégation de la surveillance à un intermédiaire financier par exemple à une banque.

La banque et les divers intermédiaires financiers permettent la réduction des asymétries d'information comme suit :

Lorsqu'une entreprise demande un financement de sa banque, cette dernière aura la possibilité d'évaluer la solvabilité de son client car elle gère ses comptes et peut en retirer une information précieuse sur son chiffre d'affaire, sa rentabilité, son rendement...etc. Dans ce cas, la banque peut empêcher son client de dissimuler des informations avant la signature du contrat de prêt et alors de réduire les asymétries d'informations ex ante.

Au total, les prêteurs ultimes vont choisir de recourir aux services des intermédiaires financiers plutôt qu'au circuit de la finance directe parce que ces derniers disposent généralement d'une meilleure capacité à contrôler les emprunteurs [PLIHON (1999)].

Les banques sont particulièrement bien placées dans ce rôle de réduction des asymétries d'information, car elles sont amenées à entretenir des relations de long terme avec leur clientèle de la part même de leurs fonctions (DIAMOND 1984), alors que les relations entre prêteurs et emprunteurs sont le plus souvent impersonnelles et de courte durée sur les marchés financiers.

Ainsi, l'approche en terme d'asymétrie d'information a permis d'expliquer l'émergence des intermédiaires financiers sur les marchés financiers.

1.3.3- L'assurance de liquidité : spécificité de l'intermédiation bancaire 

Dans un monde où l'avenir est incertain, les agents économiques ont besoin de détenir des actifs liquides, c'est-à-dire que leur valeur doit être stable et ils sont immédiatement disponibles pour être échangés contre des biens, des services et des titres.En fait, la monnaie est le seul actif à posséder ces deux propriétés.

Or, les banques, en émettant de la monnaie scripturale, sont les seuls intermédiaires financiers à être en mesure de transformer leur dette en moyens de paiement universellement acceptés dans les échanges.

Ce pouvoir de création monétaire que possède la banque fait d'elle le seul intermédiaire financier capable de fournir « une assurance de liquidité » nécessaire au bon fonctionnement de toute économie.

Cette fonction d'assurance de liquidité, qui constitue la spécificité des banques, n'est possible que parce que ces dernières appartiennent à un système bancaire organisé et régulé par une banque centrale qui a pour responsabilité essentielle de garantir les banques contre le risque global d'il liquidité, appelé risque systémique, en assurant la fonction de prêteur en dernier ressort [PLIHON (1999)].

1.4-L'intermédiation financière sous différents angles 

La théorie des coûts d'agence constitue le fondement initial et majeur de la théorie de l'intermédiation financière ((LABADIE, 199530(*) ; GIORGIO, 200431(*) ; CADOGAN, 199932(*) ; REPULLOet SUAREZ, 199833(*) ; KISER ,200334(*))).

En effet, l'hétérogénéité des firmes provient des différences dans la disponibilité des fonds internes et surtout dans les coûts d'agence associés au financement bancaire. Ces coûts sont déterminés par l'intensité de la relation qui existe entre l'emprunteur et la banque.

Comme nous l'avons déjà mentionné, les intermédiaires financiers sont des firmes qui empruntent des épargnants et prêtent aux entreprises qui ont besoin de ressources pour leurs investissements. Sur les marchés de capitaux, les investisseurs sont en relation directe avec des entreprises offrant des titres de placement.Les cours de ces titres sont observables alors que les intermédiaires financiers sont opaques.

Le papier de GORTON et WINTON (2002)35(*) présente une analyse exhaustive des travaux théoriques et empiriques développant l'intermédiation financière durant ces quinze dernières années. Il montre l'instabilité des fonctions de la banque et examine son rôle en tant qu'intermédiaire financier actif sur les marchés financiers. Cette instabilité des fonctions bancaires a fait naître de nouvelles formes d'intermédiation (marchéisation des opérations bancaires, développement des postes du hors bilan,...).

Quelles sont les implications d'intégrer de nouveaux services financiers ?

L'offre de services supplémentaires à la firme, susceptible de créer un environnement de confiance et de sécurité, est une nouvelle source de profit (JAIN, JEITSCHKO et MIRMAN, 200336(*) ; HOMOLLE, 200337(*)). La mise en place d'une industrie bancaire ayant le potentiel de satisfaire toutes les demandes des clients décourage l'innovation alors que la segmentation des fonctions bancaires pousse les établissements bancaires à chercher d'autres sources de profit.

La relation positive forte entre intermédiation financière et croissance économique s'est manifestée à maintes reprises. Le modèle utilisé par BRODSKY et FINNERTY (1994)38(*), composé de 133 pays, explicite clairement le rôle crucial de l'intermédiation financière dans la relance de la croissance des nations, résultat fortement soutenu par plusieurs autres travaux (ALESSANDRIA,  et QIAN, 200139(*) ; BECK, LEVINE et LOAYZA, 2000 40(*); AZIZ et DUENWALD, 200341(*); GERSBACH, 200242(*) ; ROUSSEAU et WACHTEL, 199843(*)).

La rentabilité des banques étant un des facteurs fondamentaux qui contribue à stimuler la croissance, DEMIRGUC-KUNT, LAEVEN et LEVINE (2003)44(*) examinent l'impact de la marchéisation des opérations des banques et de l'évolution de la structure des marchés sur la marge d'intérêt bancaire et sur les charges d'exploitation de 1400 banques (72 pays). Les données montrent qu'une réglementation sévère des activités des établissements bancaires accroît les coûts de l'intermédiation financière.

SECTION 2 : LA REGLEMENTATION BANCAIRE 

2.1-Les raisons de la réglementation bancaire 

La raison essentielle de la réglementation bancaire est la prévention du système bancaire et financier contre le risque systémique qui découle essentiellement des risques inhérents aux activités des banques et à l'interdépendance existante entre les différentes institutions constituant ce système.

En effet, le contrôle des risques est une préoccupation naturelle et essentielle du banquier puisqu'il est la condition de sa survie ou tout simplement de sa performance. Toutes les banques disposent dorénavant d'engagements considérables les unes sur les autres, ce qui rend la faillite de l'une d'entre elles susceptible d'entraîner celle d'autres établissements.

La réglementation de l'activité bancaire apparaît comme une nécessité de service public, et les principaux développés se sont dotés depuis longtemps de l'ensemble des moyens relatifs à sa mise en oeuvre. Il est caractéristique d'ailleurs, de voir que la constitution d'organes de surveillance capables de contrôler les risques est une étape obligée vers la reconnaissance internationale d'un marché financier.

En général, les institutions financières sont présumées réduire les imperfections des marchés financiers et augmenter l'allocation des ressources et cela en exécutant les fonctions suivantes :

1-Faciliter les transactions ; c'est-à-dire faciliter le transfert de richesse ou de ressources financières ainsi que le mécanisme de paiement.

2- La gestion de portefeuille.

3-La transformation des actifs illiquides en passifs liquides : en fournissant les opportunités de partage des risques et l'assurance de liquidité aux agents.

4- La minimisation des coûts de transaction et des asymétries d'information : à travers le contrôle des crédits.

FAMA (1980) affirme que si les banques avaient à réaliser seulement les fonctions1 et 2, il n'y aurait aucun besoin de réglementer un secteur bancaire compétitif, mais, étant donné que les fonctions 3 et 4 sont les principales sources de faillites bancaires, il est alors indispensable de réglementer l'activité de la banque.

DIAMOND et DYBVIG (1983)45(*) décrivent les engagements bancaires après la conclusion d'un contrat de dépôt comme suit : «  les engagements bancaires sont rapprochés, puisque certains déposants peuvent effectuer des retraits de fonds peu de temps après les avoir déposer, et aléatoires, puisque le nombre des déposants retirant les fonds dans une date donnée est aléatoire ».

2.2-Les principales réglementations appliquées aux banques 

La réglementation est conçue par les organismes de contrôle afin d'assurer la stabilité des systèmes bancaires et d'éviter les risques systémiques.

En se référant aux travaux de VIVES (1991), il s'ensuit que deux principales formes de réglementation ont été mises en oeuvre pour assurer la stabilité des systèmes financiers qui sont : «  la structure regulation » et «  la conduct regulation ».

2.2.1- La structure Regulation 

Cette réglementation consiste à l'application aux secteurs bancaires, des mesures suivantes : la séparation fonctionnelle des institutions bancaires, l'instauration des barrières à l'entrée et l'assurance des dépôts.

*** La séparation fonctionnelle  des institutions bancaires 

Cette réglementation vise à établir une spécialisation de chaque établissement de crédit sur des métiers différents. En France, la loi de 1941 a établi un cloisonnement des activités bancaires en classant les banques en trois catégories différentes à savoir :

- Les banques commerciales qui reçoivent des dépôts des agents économiques à excès de ressources et accordent des crédits à l'économie.

- Les banques d'investissement qui se spécialisent dans l'octroi des prêts à moyen et long terme et dans la prise de participation dans le capital social des entreprises.

- Les banques d'affaire qui se spécialisent dans le rapprochement des entreprises et la gestion des fonds d'une part, et le financement des projets d'autre part.

*** Les barrières à l'entrée 

Cette législation a pour effet de limiter l'expansion géographique du réseau des banques au marché bancaire de l'Etat où elles sont constituées.

En effet, cette réglementation est conçue afin d'interdire aux banques d'installer des succursales hors de leurs territoires d'origine, ceci afin de limiter la menace des banques nouvellement entrantes sur leurs marchés qui peuvent faire des pressions concurrentielles sur les banques existantes et donc faire diminuer leurs marges bénéficiaires.

En France, des mesures réglementaires tels que le minimum exigé et d'autres conditions ont été imposés aux banques désireuses entrer dans le marché bancaire. Ces réglementations ont pour objectif l'élimination des banques à solvabilité douteuse.

En outre, en réduisant la concurrence interbancaire et en assurant par conséquent une distribution des taux de profit plus élevés aux banques déjà existantes, les barrières à l'entrée diminuent l'éventualité de faillite bancaire (MULDUR (1993)).46(*)

*** Instauration d'un système de garantie ou d'assurance de dépôts 

Cette réglementation favorise l'instauration d'un système de garantie par l'Etat pour prévenir contre les paniques bancaires résultant des crises de confiance des déposants dans la solvabilité d'une banque.

En effet, aux Etats-Unis, il y a eu création du «  Federal Deposit  Insurance Corporation (FDIC) » en 1933 et du «  Federal Savings and Loans Insurance Corporation (FSLIC) » en 1934 pour assurer cette fonction.

En Europe, il y a eu création de système de garantie des dépôts mais plus récemment c'est-à-dire dans les années 70.

2.2.2- La conduct Regulation 

Cette deuxième forme de réglementation introduite par VIVES (1991) consiste à la mise en oeuvre des mesures suivantes :

- Etablir des règles qui obligent les banques à la diffusion de l'information afin d'éliminer le risque de crise systémique résultant de l'inexistence de transparence entre la banque et ses clients.

- Imposer aux banques les taux d'intérêt qu'elles appliquent sur leurs produits et services.

- Appliquer l'encadrement de crédit ; cette mesure consiste à limiter par voie réglementaire le taux de croissance des encours de crédits distribués par les banques. Cette réglementation vise à minimiser la concurrence interbancaire afin de favoriser l'apparition de monopoles locaux et de préserver la stabilité des banques existantes (DALEY (2001)).47(*)

Au total, toutes les mesures réglementaires étaient mises en oeuvre afin d'assurer la stabilité des systèmes bancaires et de concrétiser la confiance et la crédibilité des institutions bancaires auprès des déposants et des autres agents économiques.

Le tableau ci-dessous récapitule les principaux instruments et objectifs de la réglementation des banques des pays de l' OCDE :

OBJECTIFS

INSTRUMENTS

Organisation du marché et régulation de concurrence.

-Agréments et radiations des banques.

- Surveillance des « taux anormalement bas »

Stabilité et sécurité du s?stème bancaire (prévention du risque systémique).

-Ratios prudentiels (solvabilité...)

-Interventions du prêteur en dernier ressort

- Assurance des dépôts.

Allocation des financements

-Encadrement du crédit

-Bonification des taux d'intérêt

Contrôle de la stabilité monétaire

-Réserves obligatoires

SOURCE : PLIHON (1999)

2.3 - Les inconvénients de la réglementation 

VIVES (1991) affirme que : «La réglementation n'est pas libre d'effets secondaires. Ceci veut dire que toute réglementation ne peut dans aucun cas être idéale et de ce fait comme elle peut avoir des avantages elle peut aussi apporter des nouvelles inefficiences ».

Pour argumenter ceci, nous avançons les remarques suivantes :

- L'obligation réglementaire de la diffusion de l'information par les banques afin de respecter le principe de la transparence de l'information peut laisser les banques plus vulnérables aux informations qui peuvent causer les paniques bancaires en cas de mauvaise conjoncture économique ou de mauvaise situation des banques ;

- L'instauration du système d'assurance des dépôts et l'existence du prêteur en dernier ressort peuvent causer un problème d'hasard moral. Ce problème consiste dans la possibilité de la réalisation de la situation suivante : Etant donné qu'il y a assurance des dépôts, les déposants ne seront pas incités à contrôler la solvabilité de la banque, ceci peut motiver certaines banques à s'engager dans le financement de projets plus risqués afin de recevoir plus de profit, ce qui peut se traduire par un transfert de richesse des déposants vers les actionnaires de la banque ;

- Enfin, il est opportun de remarquer que les mesures réglementaires peuvent assurer la protection de banques inefficientes et/ou mal gérées .Aux Etats-Unis par exemple, un très grand nombre de faillites bancaires a été la conséquence directe des mauvaises gestions.

CONCLUSION 

Dans le cadre de ce chapitre préliminaire, nous avons présenté, dans un premier volet, le rôle et les fondements théoriques de la banque tels qu'ils ont été définis par les principales théories de l'intermédiation financière.

Et dans un deuxième volet nous nous sommes focalisés sur la réglementation bancaire.

Nous pouvons conclure à partir de ce chapitre que les banques jouent un rôle crucial dans l'économie puisqu'elles permettent la circulation des fonds entre les agents à déficit et à excédent de ressources tout en réduisant les principales imperfections des marchés tels les asymétries d'information et les coûts de transaction.

Par ailleurs, nous avons montré que la raison essentielle de la réglementation bancaire est la prévention du système bancaire et financier contre le risque systémique qui découle essentiellement des risques inhérents aux activités des banques et à l'interdépendance existante entre les différentes institutions constituant ce système.

Le deuxième chapitre qui suit, évoquera la notion de la concurrence bancaire.

CHAPITRE 2: La concurrence bancaire face aux mutations financières 

A l'heure de la mondialisation, des changements de plus en plus rapides et complexes ont touché les métiers et les produits bancaires. Le marché des services bancaires est devenu ainsi de plus en plus concurrentiel sous l'effet de ce processus. On admet, en général, que ces profondes mutations dans les pays développés se répercutent sur les pays en développement.

Les banques ont été prises dans un mouvement global de libéralisation des activités financières qui a eu pour effet d'accroître la pression concurrentielle qui s'exerçait sur elles.

L'économie peut être considérée comme un grand marché subdivisé en segments à l'intérieur desquels se déroule la concurrence qui exprime l'état des relations entre ces différents segments.

Au cours de ce dernier chapitre, on exposera les fondements de la concurrence bancaire, d'où ce travail sera composé de quatre sections.

On procèdera, dans une première section, à la présentation du concept de la concurrence bancaire.

La deuxième section exposera les différentes mutations financières affectant l'environnement bancaire.

Les nouvelles stratégies concurrentielles des banques feront l'objet d'une troisième section.

La dernière traitera la question de la concurrence dans le secteur bancaire Tunisien en mettant l'accent successivement sur la part de chaque banque dans la distribution géographique et dans les activités de collecte des dépôts et de distribution des crédits.

Section 1 : définitions, fondements théoriques et aspects structurels de la concurrence 

De nos jours, les banques sont confrontées à de nouveaux défis attribuables aux changements rapides de la technologie, à l'intensification de la concurrence exercée par les intervenants financiers d'envergure mondiale et à l'évolution des besoins des consommateurs.

Ainsi, le monde bancaire s'est engagé dans une importante évolution qui concerne tous ces aspects :

Structures des firmes bancaires avec les services offerts à la clientèle modernisée, nouvelles technologies de traitement des opérations bancaires, concurrence revêtant des formes jusque là inconnues.

A l'aube de ce siècle, le métier bancaire se trouve dans un environnement en pleines mutations et de changements.

Vu les bouleversements rapides, l'activité bancaire est entrée en état de transformation inexorable débouchant sur une concurrence de plus en plus rude.

Dans le cadre de cette section, on présentera successivement :

-La concurrence bancaire.

-Les étapes d'évolution de la concurrence.

-Les nouvelles règles de la concurrence.

1.1- Définition et idée de la concurrence 

La concurrence peut être définie comme un combat sur le marché, un combat réservé à ceux qui maîtrisent la technologie et l'information, à ceux qui anticipent et innovent, à ceux qui réagissent vite, à ceux qui mobilisent toutes les ressources entre les différentes activités.

Elle permet d'atteindre avec un volume donné de ressources, la production la plus élevée, celle qui satisfait les besoins des consommateurs.

Le mot concurrence est très riche puisqu'il peut être utilisé pour désigner une chose et son contraire.

Ce mot, qui est apparu en 1392, est défini comme étant une rencontre entre plusieurs individus.

En 1559, la concurrence désigna «  la rivalité entre plusieurs personnes poursuivant le même but. »48(*)

Puis, au milieu du 18ème siècle, le terme trouve sa définition moderne, à savoir le rapport entre producteurs et commerçants qui se disputent une clientèle.

La concurrence désigne en définitive : « une confrontation des entreprises dont chacune cherche à augmenter sa part de marché, le plus souvent au détriment des autres ».49(*)

Certes, la concurrence bancaire ne date pas d'hier, des modes d'interaction plus ou moins conflictuels entre banquiers existaient tout au long de l'histoire du métier.

Mais, dans un système financier dynamique caractérisé par sa globalisation, l'industrie bancaire se voit exposée à une nouvelle forme de compétition extrêmement vigoureuse.

En effet, cette notion est née d'une part, de la diversité des produits bancaires et d'autre part, avec la mutation structurelle de l'environnement financier, en général, et bancaire en particulier.

Ainsi, l'industrie bancaire ne peut plus être considérée comme une industrie parfaitement protégée. Aujourd'hui, il semble qu'il y a deux bonnes raisons de parler de la politique de concurrence.

D'une part, une saine concurrence entre banques est à moyen terme le meilleur moyen d'éviter des crises bancaires.

D'autre part, les règles de concurrence permettent d'autoriser des coopérations justifiées par la spécificité du secteur, et notamment les coopérations nécessaires au bon fonctionnement des systèmes de paiement.

Historiquement, le secteur bancaire a longtemps été moins ouvert à la concurrence. D'abord, pour des raisons de sécurité (la sécurité des dépôts, la nécessité d'éviter des crises de confiance...) qui ont conduit à créer des systèmes de surveillance et aussi de solidarité entre banques.

En effet, le secteur bancaire est le véhicule de la politique monétaire, ce qui aboutit à de réunions communes à la banque centrale et à des réactions collectives aux hausses et baisses des taux directeurs.

Ainsi, les banques se sont diversifiées, elles ne gagnent plus, seulement, par le biais de leurs crédits, mais aussi par la vente d'autres produits à savoir les produits d'assurance et par leurs conseils.

Cependant, cette compétition accrue peut conduire à une fragilisation des profits bancaires, ce qui pourrait induire à l'apparition d'une concurrence destructive.

1.2-Les nouvelles règles de la concurrence 

Le principal objectif des autorités publiques est d'éviter les abus des positions dominantes ou monopolistiques conjointement à la segmentation excessive des marchés qui freinent la croissance.

C'est pour cela, qu'il y a certains pays qui favorisent la multiplicité des établissements de crédit exécutant les mêmes activités pour améliorer le degré de l'intensité de la concurrence sur le marché bancaire et d'autres qui délimitent ce nombre afin d'éviter toute sorte de regroupement monopolistique. Donc, suivant la situation de marché, chaque pays prend les différentes règles pour dynamiser la concurrence tout en utilisant divers instruments.50(*)

De plus, vu la croissance des exigences des activités et des clients incitant les banquiers à une concurrence toujours plus intense a conduit le secteur bancaire à innover sur le plan stratégique.

Dans ce cadre, Spietezki et Crouÿ (2003) notent que : « Dans un contexte très concurrentiel d'arrivée de nouveaux acteurs, de développement de nouveaux médias, les règles du jeu stratégiques ne demeureront pas immuables. La différenciation, nouveau mode d'action, fait émerger une valeur ajoutée perceptible par le client et joue sur son attrait pour la banque ».51(*)

L'analyse stratégique distingue classiquement deux grandes voies à savoir la stratégie de domination par les coûts et la stratégie de différenciation.

En ce qui concerne les stratégies de domination par les coûts, on constate que la grande époque de la bancarisation à outrance est probablement révolue. Elle était pleinement justifiée.

Section 2 : Les mutations affectant l'environnement bancaire 

Le secteur bancaire mondial connaît actuellement une période de restructuration. La globalisation financière, la désintermédiation et la re-réglementation affectant non seulement la rivalité de la concurrence entre les établissements de crédit mais aussi la nature de l'activité d'intermédiation.

Autrement dit, l'environnement bancaire a été radicalement et profondément modifié par une vague d'innovation extrêmement rapide.

L'objet de cette section est de rendre compte du phénomène de globalisation dans ses différents aspects et des innovations et changements affectant l'environnement bancaire.

2.1- La globalisation financière 

La globalisation vise la mise en place d'un marché unifié de l'argent. Elle concerne l'élargissement des activités financières à de nouvelles institutions souvent n'ont pas le caractère d'établissements bancaires. Elle implique la multiplication des instruments et des services qu'ils doivent rendre.

Afin de mieux appréhender le concept de globalisation, nous allons présenter successivement ses caractéristiques qui sont au nombre de trois à savoir : la déréglementation, le décloisonnement et la désintermédiation.

2.1.1- La déréglementation 

Les crises bancaires et financières des années 30 avaient conduit à une vague de réglementation destinée à stabiliser les systèmes financiers. Cependant, et malgré que cette réglementation ait réussi à atteindre la stabilité des systèmes financiers, elle est apparue à la fin des années 60 comme une source de rigidité et d'inefficacité.

D'où le retour de nouveau à la déréglementation. Elle est née aux Etats-Unis, pour ensuite gagner à des degrés divers les autres marchés.

La déréglementation consiste à supprimer ou de moins à assouplir les réglementations qu'empêche la libre circulation des capitaux à l'échelle internationale.

Vers le début des années 70, beaucoup de théories et de théoriciens se sont focalisés sur l'étude des effets négatifs de la réglementation restrictive appliquée aux banques tant sur le bien-être social que sur les banques elles mêmes.

Dans ce cadre, DESARIO (1995) 52(*)affirme qu'une réglementation restrictive peut limiter l'expansion des activités des banques et la diversification de leurs portefeuilles tant au niveau géographique qu'au niveau des produits et de la clientèle.

La déréglementation a eu pour corollaire d'intensifier la concurrence en ouvrant le secteur à de nouveaux entrants et en créant des substituts aux financements et aux produits d'épargne générale dans les bilans des banques.

Cette déréglementation, consiste, en général, à supprimer l'ensemble des contraintes de nature réglementaire et l'ensemble des rigidités qui empêchent l'adaptation des systèmes financiers aux nouvelles exigences économiques.

2.1.2- Le décloisonnement 

La déréglementation a favorisé le décloisonnement des marchés qui signifie l'effacement des frontières entre les différentes catégories d'établissements financiers.

Il consiste à annuler tout type des barrières entre les différents segments des marchés de services et des produits financiers et donc l'ouverture de ces marchés à l'extérieur, ainsi que la disparition des dispositions qui entravent l'activité des opérations financières, tant au plan international qu'au plan national.53(*)

Au niveau national, elle s'est traduite à la fois par une extension géographique, un élargissement des domaines d'intervention (la déspécialisation des banques) et un abandon des fixations administratives des taux et des rémunérations sur les opérations financières (liberté des commissions et courtage). Au niveau international, elle s'est traduite par la liberté accrue de circulation des capitaux qui est favorisée par la remise en cause des contrôles de changes.

Dans tous les pays, les autorités ont pris des mesures de déspécialisation en élargissant l'éventail des activités ouvertes aux différentes catégories d'institutions financières.

Cette déspécialisation permet d'allouer un meilleur rendement d'un titre à l'autre, ou d'une monnaie à l'autre, ou même des techniques de couverture des risques de change.

Au total, ce processus permet de regrouper tous les marchés (monétaire, financier, changes, à terme...) en un seul marché global.

Donc le décloisonnement rend la circulation des flux des capitaux plus facile entre les différentes places financières.

Pour conclure, le décloisonnement conduit à un phénomène de globalisation des marchés en éliminant tout type de distinction entre les activités financières pour enfin intensifier le jeu de la concurrence.

2.1.3- La désintermédiation financière 

BIACABE (1986)54(*) définit ce concept comme suit : « la désintermédiation traduit le passage d'un type de relations indirectes entre agents non financiers, les uns à déficit de ressources, les autres à excédent, qui recouvrent à des institutions financières s'interposant entre eux, à un type de relations directes entre ces agents qui se rencontrent sur des marchés sans l'interposition des institutions financières ».

Son origine est antérieure aux années 80, mais elle est grandement amplifiée au cours de la décennie écoulée. Elle signifie un financement direct s'opérant à travers les marchés financiers, pour réaliser des transactions (placement ou emprunt) sans passer par des institutions financières et bancaires.

Les banques ont longtemps assuré le rôle d'intermédiaires financiers, mais avec la concurrence de plus en plus importante du marché des capitaux, certaines banques se sont profondément diversifiées, tant dans leurs activités que dans leurs fonctions.

La désintermédiation entame pourtant sérieusement l'activité bancaire. Pour cette raison, il est possible d'obtenir une comparaison entre les montants des financements effectués par les banques et ceux du marché des capitaux à travers l'émission des titres.

Autrement dit, la désintermédiation constitue la conséquence logique de la déréglementation financière et du décloisonnement des marchés. Elle signifie le recours direct des opérateurs internationaux, pour combler leurs besoins de financement ou pour placer leurs excédents, sans passer par des intermédiaires financiers et bancaires. La désintermédiation consacre essentiellement le développement de la finance directe qui s'effectue par le marché au détriment de la finance indirecte qui s'effectue par le biais des crédits bancaires.

La déréglementation, le décloisonnement et la désintermédiation poussent les banques à améliorer leur rentabilité en diversifiant leurs activités et donc trouver facilement des variables pour réagir dans un environnement concurrentiel.

2.2- L'innovation financière 

En étudiant le système financier Américain, Allen et Santomero (1997) 55(*)et Allen et Gale (1994) 56(*)ont mis en exergue plusieurs changements structurels.

Ces auteurs affirment que vers le début du 20ème siècle, les banques et les sociétés d'assurances (c'est-à-dire les intermédiaires financiers monétaires et non monétaires), jouaient le rôle principal dans le financement des agents économiques et que le rôle des marchés de capitaux était secondaire.

Cependant, dès le milieu des années 70 et le début des années 80, il y a eu des changements accrus dans le système financier, parmi ces changements on trouve l'intensification des innovations financières avec la création de nouveaux instruments financiers et de nouveaux marchés.

L'innovation financière peut être définie comme le 57(*)moteur qui fait avancer le système financier vers une plus grande efficience. En effet, la capacité de l'entreprise à innover sera dépendante de sa capacité financière qui facilite le processus d'innovation dans les entreprises.

Silber (1983) avance que : « L'innovation financière est rattachée soit à la création d'un nouveau produit, soit à l'emploi d'une nouvelle technologie ».

Le processus d'innovation financière a connu un rythme accéléré et un contenu diversifié durant les 20 dernières années. Son émergence est liée aux modifications de l'environnement économiques et aux chocs monétaires et financiers telle que l'instabilité des taux d'intérêt et des taux de change.

L'innovation financière a été souvent introduite pour permettre à certaines institutions financières d'augmenter leurs parts de marché dans la collecte des ressources.

Dans ce cadre, l'innovation financière voit sa propagation stimulée par l'intégration des marchés de capitaux nationaux et internationaux et par l'installation des banques étrangères.

- Allen et Gale (1994)58(*) montre que les innovations financières les plus importantes et qui ont eu un rôle crucial dans le développement des marchés de capitaux consistaient dans le développement des produits dérivés ou «derivative securities », tel que les swaps, les futurs et les options.

2.3- L'innovation technologique 

Dans une perspective de stratégie de développement, l'innovation technologique a été définie au sens large comme un processus qui recouvre : « les activités de recherche et développement technique, de design, de production, de gestion et de commercialisation impliquées dans le marketing d'un produit nouveau ou amélioré dans le premier usage d'un processus de production ou d'un équipement nouveau ou amélioré ».59(*)

OCDE (1971, pp.11) a défini cette notion par : « L'innovation technologique doit être définie comme la première application de la science et de la technologie dans une nouvelle direction, suivie d'un succès commercial ».60(*)

D'après ces deux définitions, on remarque que la technologie est au coeur du processus innovateur puisqu'elle concerne à la fois les produits, le processus et l'organisation.

En effet, la technologie est considérée comme une variable d'action pour l'entreprise, ce qui oblige cette dernière à mobiliser toutes les ressources technologiques susceptibles d'améliorer la situation de l'entreprise.

Elle apparaît non seulement comme une force stratégique permettant de réaliser, moyennant le respect de certaines conditions, des performances économiques supérieures, mais aussi comme un facteur essentiel de transformation de l'environnement concurrentiel des entreprises.

Au fait, la révolution technologique des télécommunications et de l'informatique a débouché sur un changement radical de tous les paramètres du jeu concurrentiel. Elle abaisse de façon extraordinaire les coûts de transaction, et abolit les frontières géographiques.

Ainsi, elle entraîne l'entrée de plusieurs acteurs nouveaux et expose de nouvelles solutions, ce qui favorise l'intensification considérable de la compétition au sein du secteur bancaire.

Néanmoins, on ne peut ignorer le fait que la technologie exerce des effets puissants sur la structure du marché bancaire. Certains auteurs, Dietsh (1992)61(*), soulignent le fait que la technologie est génératrice d'économies d'échelle et de gamme dans la banque. Elle stimule la différenciation et la diversification des produits bancaires.

Les technologies de l'information constituent également un moyen de réduction des coûts de transaction dans l'activité bancaire (U.Muldur (1993)62(*)).

Ces avantages qui découlent de la technologie peuvent constituer des obstacles à l'entrée pour les concurrents potentiels. En effet, les investissements technologiques et les coûts élevés de l'informatisation et de l'automatisation dans la banque constituent une barrière à l'entrée pour les petites et nouvelles banques.

Actuellement, le progrès technologique a révolutionné l'industrie bancaire du fait que l'institution financière ne peut pas concevoir une stratégie, sans tenir compte du facteur technologique qui s'est avéré la clé du service efficace et efficient à la clientèle.

Et puisque les banques ont beaucoup profiter du progrès technologique accru dans les domaines de l'informatique et de la communication (computers, téléphones mobiles, Internet, etc....), car l'utilisation de ces nouvelles technologies par les banques vont accroître l'accessibilité de leurs services et de réduire au maximum les coûts de transactions afin d'avoir des prix compétitifs.

2.3.1- Les sources d'innovation technologiques 

Les sources de connaissances liées à l'innovation technologique se décomposent classiquement en quatre piliers :

2.3.1. a- La recherche et développement 

Selon les termes figurant dans l'inventaire permanent du potentiel scientifique du 12/06/1994 :«La recherche comprend les activités créatives entreprises en vue d'agrandir les connaissances scientifiques et la compréhension scientifique ».

Le développement permet d'exploiter les résultats de la recherche pour produire des produits nouveaux ou fortement améliorés, de même que pour développer des applications, des systèmes nouveaux ou fortement améliorés.

2.3.1. b -L'acquisition de technologies développés à l'extérieur 

En appui à l'innovation comprend :

· L'acquisition de biens d'équipement technologiquement avancés.

· L'acquisition de brevets, de licences, de marques et de services technologiques.

· L'acquisition des logiciels avancés.

2.3.2- Le Rôle de l'innovation technologique 

L'innovation technologique sert à la contribution d'un avantage concurrentiel. Il s'agit donc d'obtenir une supériorité absolue en matière de coût ou de favoriser la différenciation des produits ou des procédés.

** Les facteurs clés de l'innovation 

Il existe de nombreux facteurs favorables ou inhibant le processus d'innovation. IL est possible de classer ces facteurs en deux catégories : ceux qui dépendent de l'environnement de la banque (facteurs exogènes) ; et ceux qui dépendent directement de la banque (facteurs endogènes).

· Les facteurs exogènes 

- Existence d'une culture favorable au progrès technologique et à son acceptation par la société.

- Existence d'un système éducatif adéquat : puisque la qualification et la compétence sont au coeur du processus d'innovation.

- Existence d'un système national de recherche efficace : ce système comprend l'ensemble des centres publics de recherche, en fournissant au secteur des entreprises les connaissances scientifiques et techniques de base dont il a besoin.

- Existence d'un marché libre et concurrentiel :

Il est évident que sans la pression de la concurrence, les entreprises seront peu portées à améliorer leur performance et donc d'innover.

· Les facteurs endogènes 

- existence d'une stratégie de maîtrise technologique et d'une volonté d'amélioration continue.

- Ouverture de la banque sur son environnement : cet environnement ne se réduit pas aux banques du même secteur mais englobe également le système de recherche.

L'objectif de cette ouverture étant de faciliter la veille technologique, qui consiste à surveiller l'évolution du progrès technologique et à garder un oeil vigilant sur ce que font les entreprises concurrentes.

2.4- La mondialisation de l'économie 

La tendance à la mondialisation des économies ne date pas d'hier, mais, les mouvements internationaux de capitaux sont l'une des manifestations les plus spectaculaires du processus de mondialisation.

La mondialisation est généralement définie par la combinaison de trois facteurs. D'abord, l'élargissement, de l'espace d'échange par l'intégration de nouveaux pays.

Ensuite, la globalisation des firmes capables d'organiser au niveau mondial les activités d'approvisionnement, de production et de commercialisation.

Enfin, l'approfondissement de l'échange rendu possible par la déréglementation.

Dans ce contexte, parler de globalisation revient à considérer le marché mondial comme s'il s'agissait d'un marché unique.

SACHWALD (1995) 63(*)définit la mondialisation de l'économie comme étant : «une accélération et un approfondissement de l'internationalisation à travers une plus grande mobilité internationale des ressources et une concurrence accrue ».

Quoiqu'elle permette aux banques de diversifier plus facilement les risques et d'effectuer une meilleure allocation de ressources, la mondialisation de l'économie a fait évoluer le champ concurrentiel classique de l'activité bancaire, en engageant le métier dans un environnement concurrentiel qui n'a pas de limites.

2.5- Les effets et réactions des banques face aux mutations de l'environnement bancaire 

2.5.1- Les effets des mutations de l'environnement sur les banques 

En étudiant les effets des mutations de l'environnement sur les banques , plusieurs chercheurs ont trouvé que l'activité é bancaire «  traditionnelle » ou «  traditional banking » est en déclin.

En effet, le déclin de l'activité des banques Américaines a été démontré par les études de GREENBAUM et THAKOR (1995) 64(*)et MILLER (1998)65(*).

En plus, EDWARDS (1996)66(*) considère que ce déclin n'est pas limité aux Etats-Unis et argumente ceci par le fait que la chute de la rentabilité de l'activité bancaire « traditionnelle » est due à des forces fondamentales qui ont touché tous les secteurs bancaires du monde ; et donc «  le déclin de l'activité bancaire traditionnelle est un phénomène global ».

2.5.1. a- Diminution des parts de marché des activités bancaires traditionnelles 

EDWARDS et MISHKIN (1995)67(*) ont présenté une étude descriptive de la situation de l'activité bancaire aux Etats-Unis.Ils ont montré que l'importance des banques comme une source de financement pour les emprunteurs et autres agents économiques non financiers avaient diminué  considérablement.

En effet, la part des banques commerciales Américaines dans le financement des agents économiques emprunteurs a diminué de 13% entre 1974 et 1995. Une étude plus récente de RAJAN (1998)68(*), montre que la part des crédits à la consommation et à l'investissement des banques Américaines dans le total distribué par les institutions financières Américaines est passée de 80% à environ 50% entre 1960 et 1996.

BERNOU et SAIDANE (2000) 69(*)montrent que la part des dépôts à vue et des liquidités dans le passif total des banques commerciales n'a cessé de chuter depuis plusieurs décennies aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en France ; celle-ci a passé de 71.4% en 1960 à 25.4%en 1993 aux Etats-Unis, de 64% en 1913 à 28% en 1995 pour le Royaume-Uni et de 43.4% en 1950 à 23% en France.

Ainsi, il est clair que la diminution concerne à la fois l'actif et le passif des banques donc elle touche toute l'activité bancaire consistant dans l'octroi de crédits et la réception des dépôts.

2.5.1. b -Diminution de la rentabilité bancaire 

La rentabilité d'un établissement de crédit représente son aptitude à dégager de son exploitation des gains suffisants, après déductions des coûts nécessaires à cette exploitation, pour poursuivre durablement son activité (NOUY (1993))70(*).

En effet, le plus important indicateur du déclin des activités bancaires traditionnelles est la chute de la rentabilité de ces activités, pour cela, EDWARDS et MISHKIN (1995) ont fait recours aux mesures standard de la rentabilité bancaire.

Ils trouvent que le ROE des banques commerciales Américaines a diminué considérablement dans la période des mutations ; il passe de 17% en 1970 à moins de 5% en 1987, de même le ROA a aussi passé sur la période 1970-1987 de 1.2% à moins de 0.4%.

PLIHON (1999)71(*) montre que les systèmes bancaires nationaux des principaux pays industrialisés ont connu, au cours des quinze dernières années, une forte baisse de leur rentabilité. Le critère de mesure de la rentabilité moyenne des banques utilisé est le ROA.

2.5.2- Les réactions des banques aux mutations de leur environnement 

Les mutations de l'environnement ont amené à un déclin des activités bancaires traditionnelles qui s'est traduit notamment par la diminution des parts de marchés des banques et ainsi de leur rentabilité vis-à-vis des autres intermédiaires non bancaires et du marché financier.

Pour affronter les effets négatifs de ces mutations sur ces activités, les banques ont réagit par l'adoption de plusieurs stratégies, telles que : la « mobiliérisation » des bilans, l'octroi de crédits plus risqués, le développement des opérations de hors bilan, ...etc.

2.5.2. a- La «  mobiliérisation » des bilans bancaires 

La mobiliérisation  ou encore l'ajustement des bilans par le développement des activités de marché signifie que les banques financent de plus en plus l'économie en achetant les titres émis par les agents déficitaires et collectent une part croissante de leurs ressources en émettant des titres. Ainsi la «  mobiliérisation » concerne l'actif et le passif des banques.

*Du côté du passif bancaire 

Les établissements de crédit tentent de compenser la diminution des dépôts de la clientèle par des ressources provenant du marché financier. Cette modification de la structure du passif des banques a pris une tendance continue dans le temps.

*Du côté de l'actif bancaire 

La part des crédits octroyés par les banques Françaises en 1970 représentait environ 80% de l'actif contre moins de 2% pour les titres. Depuis cette période, la part des crédits octroyés n'a cessé de baisser pour atteindre en 1996, 50% seulement.

2.5.2. b- L'octroi des crédits à risques élevés 

EDWARDS et MISHKIN (1995) s'intéressent au cas des banques Américaines, montrent que pour survivre et maintenir des niveaux de profits adéquats, plusieurs banques peuvent être tentées de maintenir leurs activités de crédits traditionnelles mais en octroyant des crédits plus risqués.

Pour ce faire, les banques Américaines ont augmenté leurs risques encourus par le placement d'une part importante de leurs ressources totales dans des crédits très risqués à savoir :

· Des crédits commerciaux immobiliers ou «  commercial real estate loans » ;

· Des crédits destinés au financement des opérations de rachat d'entreprises qui sont des transactions à haut levier d'endettement ;

· Des crédits accordés aux emprunteurs douteux en terme de solvabilité et de remboursements.

EDWARDS et MISHKIN (1995) montrent que ces banques ont pu maintenir leurs marges d'intérêt nettes en pourcentage du total de leurs bilans, en augmentant les niveaux des risques de leurs crédits mais cette situation peut être très dangereuse sur la stabilité du système bancaire.

Section 3 : Les nouvelles stratégies concurrentielles des banques 

Au cours de ces dernières années, les établissements financiers, dans la majorité des pays opèrent dans un cadre largement caractérisé par une liberté des prix, liberté des mouvements des capitaux internationaux, libertés d'accès des établissements financiers étrangers, sur les marchés intérieurs,...etc.

Ce processus de libéralisation du secteur financier se propage dans le monde entier et affecte profondément le secteur bancaire.

Les changements enregistrés dans le monde bancaire sont de plus en plus rapides et complexes et la stratégie dominante dans ce nouvel environnement concurrentiel est une stratégie de rapprochement sous plusieurs formes (fusions, alliances financières).

Cette stratégie est sensiblement différente d'un pays à l'autre selon qu'elle cherche une intensification ou même une résistance à la concurrence.

Et pour résister sur le marché, la banque va adopter suivant son aspect concurrentiel plusieurs autres stratégies tel que la stratégie de privatisation pour affronter la concurrence.

3.1- La privatisation bancaire 

Pratiquement, dans tous les pays industrialisés durant, la deuxième moitié des années soixante et jusqu'au milieu des années soixante-dix, on avait assisté à un nombre croissant de nationalisations. Mais durant les années quatre vingt et quatre vingt dix, il y avait un développement et même une amplification des opérations de privatisation.

Ce n'est que dans une période plus récente que les privatisations ont constitué une tendance quasiment universelle.

En effet, en vue d'augmenter les investissements , les Etats fixent des niveaux bas des taux d'intérêt, et dans la majorité des cas, avec cette politique, la banque n'arrive pas à couvrir ses charges c'est pourquoi elle a perdu son efficacité.

Aussi, tout comme les entreprises publiques et les administrations, les banques publiques ont toujours essayé de jouer un rôle social dans la mesure où elles ont essayé de résorber le chômage par l'embauche sans tenir compte de leurs capacités, et donc l'alourdissement des charges personnelles des banques a donc été une entrave devant ces dernières.

Toutefois, pour se débarrasser de certaines banques publiques déficitaires, et mettre fin aux politiques de subventions à ces dernières, l'Etat va se diriger vers une stratégie de privatisation dans le système bancaire.

3.1. 1- Définition de la privatisation 

Le concept de privatisation peut être abordé dans plusieurs acceptions. Dans un premier niveau « la privatisation  désigne le transfert à titre définitif d'entreprises publiques au secteur privé. Ce transfert prend la forme d'une cession de contrôle, que ce soit à la suite :

- D'une cession de droit de propriété d'une entreprise du secteur public à une ou plusieurs entités privées.

- Ou, à la suite d'une augmentation de capital auquel l'organisme public actionnaire aurait renoncé à souscrire et qui serait réservé à des parties privées.

- A un deuxième niveau, dans un sens plus large, on peut appeler privatisation toute opération qui organise le transfert temporaire au secteur privé d'activités dont l'exercice avait été jusqu'ici assuré par un organisme public ».72(*)

Donc, la privatisation est un acte qui tend à réduire et non à abandonner le rôle de l'Etat et en contrepartie à augmenter le rôle du secteur privé.

La privatisation constitue pour les pays un moyen pour réaliser plusieurs objectifs.

3.1.1. a- Les objectifs 

La fixation des objectifs de la privatisation est une étape fondamentale pour ce processus. En effet, la recherche d'une efficacité accrue à l'échelle de l'ensemble de l'économie d'une manière générale et l'intensification d'un cadre concurrentiel entre les différents établissements bancaires d'une manière plus précise sont les motivations essentielles des programmes de privatisation.

L'adéquation entre la stratégie de privatisation et l'aspect concurrentiel se manifeste par les points suivants :

- L'accroissement des fonds

- La bonne qualité de l'intermédiation

*** L'accroissement des fonds 

La privatisation est toujours accompagnée d'une augmentation de capital puisqu'elle diversifie les différentes sources des portefeuilles avec une importante mobilité, en assurant une bonne activité de gestion.

***Une meilleure qualité de l'intermédiation 

Une stratégie de la privatisation est marquée par une grande souplesse qui permet de garantir une intégration croissante entre les différentes filiales, à partir d'un accès à une technologie de plus en plus sophistiquée.

La banque privée permet d'exploiter les moyens d'informatique pour avoir une croissance simultanée dans la productivité et la qualité des prestations dans la gestion des titres. Aussi, l'utilisation d'une bonne technologie par les banques privées permet de favoriser une meilleure maîtrise des risques dans ses différentes activités et de mieux gérer les besoins d'une clientèle qui est devenue de plus en plus exigeante et informée.

Cette amélioration dans la qualité des services dans les banques privées grâce à une technologie plus sophistiquée, peut garantir une meilleure qualité d'intermédiation, notamment avec la présence du processus de désintermédiation qui a bouleversé les fonctions traditionnelles de la banque.

3.1.1. b - Les difficultés de la privatisation 

Aujourd'hui, on peut parler d'un mouvement universel des programmes de privatisation pour les banques dans le but de chercher des structures plus souples et plus performantes. Cependant, on a enregistré dans certains pays en transition, une situation délicate pour les banques privées.

La privatisation est toujours accompagnée d'une réduction massive d'effectif. Elle néglige les mesures d'ordre quantitatif et se dirige désormais aux mesures d'ordre qualitatif (amélioration des rentabilités financières).

Malgré ces limites et ces difficultés, la généralisation du statut privé reste une stratégie rentable dans le secteur bancaire parce qu'elle crée des conditions de compétition identiques, c'est-à-dire que toutes les banques ont les mêmes critères de performances et se dirigent vers la rentabilité et le développement.73(*)

D'une façon générale, en tenant compte à la fois de l'environnement politique et l'état du marché financier, l'Etat décide la nécessité de généraliser le processus de privatisation.

3.2- L'avantage compétitif 

La réussite dans la lutte concurrentielle au sein de ce nouveau paysage financier nécessite de doter d'un avantage concurrentiel, décisif, durable et défendable, et il doit s'insérer dans un système d'ordre global.

Or, l'environnement financier actuel de la banque et les spécificités du métier ne favorisent nullement l'atteinte de ces objectifs ; ce qui alourdit la concurrence du secteur.

Les sources de l'avantage compétitif étant incarnées par les compétences, les ressources et les atouts qu'une entreprise doit nécessairement détenir pour réussir dans une activité donnée, la construction d'un avantage concurrentiel se fonde sur l'architecture de la chaîne de valeur augmentant l'intérêt du client pour le produit ou le service concerné.

De même, l'avantage en question matérialise un degré de maîtrise supérieur d'un facteur clef de succès.

3.3- La chaîne de valeur 

La chaîne de valeur est un outil permettant de décomposer les différentes opérations réalisées par une firme, dans une industrie donnée, en l'occurrence, l'industrie bancaire, dans notre cas d'étude, en terme de maillons. Chaque maillon de la chaîne correspond à une fonction qui nécessite la mise en oeuvre d'un ensemble de compétences.

Présentée par M.Porter (1985) dans son ouvrage, («  l'avantage concurrentiel ») : « la chaîne de valeur établit une distinction entre les activités de base (logistique interne, production, logistique externe, commercialisation et vente, et services) et les fonctions supports ou de soutiens ».74(*)

En ce qui concerne les fonctions de supports, on tient à remarquer qu'à côté de l'infrastructure de la firme, la gestion des ressources humaines, la technologie et l'approvisionnement qui sont des activités de soutien standard, la gestion des risques constitue l'activité support spécifique à la banque qui traduit la préoccupation cruciale du secteur.

Une fois cet aperçu théorique sur la concurrence bancaire est terminé, une validation empirique dans le secteur bancaire Tunisien est nécessaire pour déterminer la part de chaque banque de dépôt dans la distribution géographique, ainsi que l'évolution de leur part dans l'activité de collecte de dépôts et de distribution du crédit.

Section 4 : La concurrence entre les banques locales Tunisiennes

A l'instar de la plupart des pays du monde, la Tunisie n'a pas été épargnée par la vague de libéralisation des marchés qui matérialisent le slogan des politiques économiques durant les dernières décennies.

Les banques Tunisiennes, conscientes de ce nouveau contexte mondial, ne cessent d'améliorer leur mode de gestion. Durant cette dernière décennie, de nouvelles réformes se sont instaurées visant à moderniser le système bancaire Tunisien, à créer une nouvelle compétition bancaire et à améliorer sa pertinence et son efficacité afin de répondre aux besoins accrus de sa clientèle.

Ces modifications profondes des conditions d'exploitation expliquent l'effort que les banques Tunisiennes entreprennent afin d'affronter le défi de la concurrence nationale et internationale, par le biais de la diversification et d'accroissement de taille.

Par ailleurs, et parmi les défis des banques Tunisiennes, on peut citer la concurrence interbancaire, selon laquelle le système bancaire Tunisien se caractérise par un cloisonnement entre différentes catégories de banques, ce cloisonnement se trouve aux trois niveaux :

- Au niveau des banques de développement qui ne disposent pas d'un réseau d'agences leur permettant de collecter l'épargne car seules les banques de dépôts étaient autorisées à avoir ce réseau.

- Au niveau des banques de dépôts, lesquelles sont spécialisées dans les crédits à court terme, les banques de développement sont spécialisées dans les crédits à moyen et long terme et les banques off-shore dans le financement des entreprises non résidentes.

- Au niveau des ressources spéciales : certains fonds publics destinés à nourrir les crédits aux secteurs prioritaires sont monopolisés par les banques publiques telles que la BNA75(*) , la STB76(*) et la BH77(*).

Pour approcher la concurrence entre les banques locales Tunisiennes, on mettra l'accent, successivement, sur la part de chaque banque dans la distribution géographique entre 1984 et 2006 et l'évolution de la part de marché des banques dans les activités de collecte des dépôts et de distribution des crédits durant la période 1994-2006.

Cependant, il est utile de précéder cet exercice d'un aperçu préliminaire sur l'orientation générale de quelques années d'activités bancaires en Tunisie.

4.1- Présentation du secteur bancaire 

Le système bancaire tunisien est constitué de trois catégories de banques bien distinctes : la banque centrale de Tunisie, les banques tunisiennes (banques de dépôts, de développement et d'affaire) et les banques off-shore.

Ce système avec ses réformes et ses perspectives suscite une multitude de réflexions qui ne pourraient s'arrêter, tant il est vrai que les services et les opérations bancaires ne cessent d'évoluer.

Mieux encore, l'adoption des nouvelles technologies de communication a accéléré le processus de la libéralisation des services financiers .Ce processus ainsi que les réformes financières internes et externes a permis la mise en place d'un programme de modernisation et de restructuration du secteur bancaire et enfin la fixation des orientations futures à travers lesquelles se dessineront les perspectives de notre système bancaire.

En premier lieu, on va présenter les étapes essentielles du processus de libéralisation engagé par la Tunisie depuis 1986. A partir de cette date, les autorités monétaires ont entrepris un ensemble de réformes ayant pour objectif principal de faire du système bancaire le principal maillon susceptible de favoriser une meilleure allocation des ressources en garantissant aux banques de meilleures capacités dans la mobilisation de l'épargne et dans le financement de l'économie.

Ces réformes ont été engagées selon une démarche pragmatique à deux temps.

Une première étape consacrée à la libéralisation financière interne et qui a concerné :

- La libération de l'activité bancaire au moyen de l'octroi aux banques de la liberté d'action en matière de financement de l'économie et de facturation des services bancaires.

- La réorganisation des marchés de capitaux.

La seconde étape a porté sur les aspects externes de la libéralisation financière à savoir :

- La convertibilité courante du dinar.

- La création du marché de change au comptant en 1994 qui a été étendu aux opérations à terme à partir de 1997.

En 1997, un ambitieux programme de modernisation du secteur bancaire a été mis en place en vue de renforcer d'avantage le rôle du système bancaire, d'améliorer la qualité de ses prestations, et de le préparer à faire face aux défis qu'impose l'ouverture de notre économie sur l'extérieur et surtout l'installation des banques étrangères dans un avenir proche.

Ce programme porte essentiellement sur :

- La mise en place d'un système d'informations performant ;

- L'amélioration du système juridique et réglementaire ;

Pour la réalisation de ce programma de modernisation, plusieurs mesures ont été engagées dont les principales sont :

- La refonte de la centrale d'informations qui constitue une base de données pour le secteur bancaire regroupant les centrales des risques, des chèques impayés, des bilans, des créances ainsi que la centrale des crédits aux particuliers ;

- L'adoption en Janvier 1999 de nouvelles normes comptables bancaires s'inspirant largement des normes internationales ;

Par ailleurs, la restructuration des banques et l'émergence attendue d'un nouveau paysage bancaire répondant à des considérations stratégiques et à un objectif de rentabilité et d'efficience permettant aux banques d'accompagner l'amplification de la taille notamment des groupes d'affaires.

4.2- L'analyse du système bancaire Tunisien 

En Tunisie, malgré les efforts des autorités monétaires pour réaliser les objectifs de restructuration et de modernisation des banques Tunisiennes, les banques de dépôts souffrent encore d'une mauvaise qualité de leurs actifs (le niveau de crédits classés c'est-à-dire de mauvaise qualité, s'élève à 505,2 millions de dinars à la fin de 1996 générant un risque de perte de 156 millions de dinars)78(*) et également d'un besoin réel en fonds propres renforcé par la faiblesse du marché boursier.

Par ailleurs, cette situation de fragilité ne peut pas répondre aux exigences de la globalisation financière, surtout en matière de rentabilité et de respect de normes prudentielles.

Au cours de ce paragraphe, on va présenter :

- La nomenclature du système bancaire Tunisien ;

- Son degré de libéralisation ;

- Son degré de bancarisation ;

- Ses relations avec les pouvoirs publics ;

- Son degré d'intermédiation ;

- Son degré d'automatisation ;

- Le ratio de solvabilité et le ratio de liquidité.

- 4.2.1- Description du système bancaire Tunisien 

Le système bancaire Tunisien comprend actuellement 14 banques de dépôts, 8 banques off shore, 5 banques de développement et 2 banques d'affaires. On dénombre également 11 sociétés de crédit bail et 2 sociétés d'affacturage.

D'autant plus, quelques banques étrangères ont des bureaux de représentation en Tunisie tels que le crédit Lyonnais et La Banco di Roma.

Les banques de dépôts dominent le paysage bancaire Tunisien et s'accaparent près de 89% de l'encours global des crédits alors que, le reliquat est partagé entre les banques de développement (6%) et les sociétés de leasing (5%).

Le système bancaire Tunisien compte relativement peu d'actionnaires étrangers. Par ailleurs, on constate que les banques françaises sont les plus présentes dans le secteur des banques commerciales, reflétant les liens historiques qui unissent les deux pays. Ces dernières ont des stratégies de développement actives, fondées sur des perspectives de marges plus élevées, l'existence de flux d'affaires importants et l'usage commun de la langue française.

Les banques de développement ont été crées pour financer des projets de développement par l'octroi de prêts à moyen et long terme et des prises de participation au capital des entreprises financées. A leur constitution, le capital initial de ces banques a été pour moitié apporté par l'Etat Tunisien et pour moitié par des organismes publics de pays Arabes.

Enfin, on tient à remarquer que les banques de développement ont peu de chances de devenir compétitives dans le secteur bancaire commercial, eu égard à l'absence de réseau d'agences de ces banques et à leur base de clientèle restreinte.

Les banques d'affaires sont régies par une loi spécifique promulguée en 1994. Elles sont actuellement au nombre de deux (International Maghreb Merchant Bank et la banque d'Affaires de Tunisie) et n'ont pas pu réussir jusqu'ici à développer substantiellement leurs activités.

Les banques off Shore ont été autorisées à exercer en Tunisie depuis 1976. Ces banques interviennent principalement auprès des entreprises non résidentes au niveau des opérations de change, de financement des opérations d'import-export et de crédits d'investissements.

D'autant plus, elles sont autorisées à collecter librement les dépôts des non résidents, à souscrire aux emprunts émis par les entreprises non résidentes et à participer dans leur capital social.

Les sociétés de crédit bail sont au nombre de 11 dont 8 sont des émanations directes de banques. Leurs succès auprès des PME, trouve son origine dans leur plus grande réactivité et souplesse que les banques ainsi que dans leur moindre exigence en matière de garanties.

Les société d'affacturage, actuellement opérationnelles en Tunisie, sont au nombre de deux à savoir : Tunisie Factoring crée en 1996 (filiale de Tunisie Leasing) et Unifactor crée en 2000.

4.2.2- Le degré de libéralisation 

Jusqu'en 1987, le système bancaire Tunisien a évolué dans un cadre réglementaire caractérisé par un strict encadrement du crédit, une administration des taux d'intérêt et un contrôle des changes par la banque Centrale de Tunisie (BCT).

La libéralisation du système bancaire a été initiée dans le cade du plan d'ajustement structurel conçu par le Fonds Monétaire International et mis en oeuvre à partir de 1987.

Cette libéralisation du système bancaire a été réalisée de manière très progressive, a touché la suppression de l'autorisation préalable de crédit par la BCT, la libre fixation des taux d'intérêt et des commissions de service appliqués par les banques à leurs clients, l'ouverture du marché monétaire aux entreprises non financières et l'autorisation accordée aux banques de traiter des opérations de change au comptant puis à terme.

4.2.3- Le degré de bancarisation 

L'obligation faite à tous les salariés de détenir un compte bancaire ou postal a favorisé une large bancarisation de la population Tunisienne.

Ce degré de bancarisation est encore plus élevé dans les zones côtières où se concentre l'essentiel de la population et de l'activité économique nationale.

4.2.4- Les relations avec les pouvoirs publics 

Directement et/ou à travers des entreprises et organismes publics, l'Etat contrôle le capital des plus importantes banques commerciales du pays notamment la Société Tunisienne de Banque, la Banque Nationale Agricole et la Banque de l'Habitat, respectivement les premières, deuxième et quatrième plus importantes banques du pays.

Dans ce cadre, la Banque Nationale Agricole a mis et continue de mettre en oeuvre la politique agricole du gouvernement, la Société Tunisienne de Banque sa politique industrielle, la banque de l'Habitat sa politique d'accès au logement pour les plus larges couches de la population.

4.2.5- Le degré d'intermédiation 

Le paysage financier Tunisien reste marqué par une nette prépondérance du crédit bancaire dans le financement de l'économie.

L'octroi de crédits étant l'activité principale des banques Tunisiennes, la marge d'intérêt nette constitue leur principale source de revenus tandis que les commissions de service et les revenus des activités de marché restent relativement faibles.

Le recours au marché des capitaux devrait se développer grâce aux mesures prises par les pouvoirs publics et notamment les restrictions en matière de refinancement central des banques, les incitations fiscales pour les entreprises qui s'introduisent en bourse.

4.2.6- Le degré d'automatisation 

Les systèmes d'information des banques Tunisiennes sont généralement âgés, ce qui constitue un frein majeur dans le développement de leurs activités de banque de détail.

Plusieurs banques sont engagées dans une refonte de ces systèmes d'information notamment pour mieux intégrer les besoins nés des développements des fonctions de contrôle des risques, contrôle de gestion, marketing,... et réduire ainsi leur exposition actuelle à un certain nombre de risques opérationnels.

Outre la rénovation de leurs systèmes d'information, plusieurs banques Tunisiennes sont engagées dans des programmes de maîtrise de leurs charges de fonctionnement, de modernisation de leurs procédures et de valorisation de leurs ressources humaines.

Au- delà de ces initiatives, un programme de modernisation du secteur bancaire mené par la BCT, a abouti, notamment, à renforcer la sécurité informatique des banques et moderniser la formation du personnel bancaire.

4.2.7- La capitalisation, le ratio de solvabilité et la liquidité du secteur bancaire 

Le capital minimum libéré en totalité lors de la création d'un établissement de crédit est fixé à 10 millions de dinars pour les banques.

Coté solvabilité, depuis Mars 1999, les fonds propres nets de tout établissement de crédit doivent représenter en permanence au moins 8% de son actif (bilan et hors bilan) pondéré en fonction des risques encourus.

Concernant la liquidité du secteur bancaire, un ratio de liquidité a été instauré pour la première fois en Février 2001. Il est défini comme le rapport entre ; Actifs réalisables (caisse, placements auprès des banques, titres d'Etat, titres de participation des sociétés cotées en bourse...) et Passifs exigibles (emprunts interbancaires, dépôts à vue de la clientèle, certificats de dépôts...).

Ce ratio doit, en permanence, être supérieur à 100% et la BCT suit mensuellement le respect de ce ratio pour toutes les banques Tunisiennes.

Néanmoins, les ratios de liquidité des banques Tunisiennes restent très faibles par référence aux standards internationaux. Le sentiment répandu à travers l'ensemble du système bancaire Tunisien, est que la BCT fournira toujours si besoin, la liquidité nécessaire.

Passons maintenant à présenter la concurrence entre les banques de dépôts Tunisiennes, leur part dans la distribution géographique et dans les activités de collecte de dépôts et de distribution de crédits.

4.3- Les sources de données et l'échantillon de l'étude 

Normalement  les banques sont tenues de publier leurs bilans, leurs comptes de résultats et certaines données hors bilan, ce qui aurait rendu aisée toute analyse des disparités interbancaires.

Cependant, la collecte de tels documents s'est avérée une opération difficile, ce qui nous a amené à avoir recours aux données comptables publiées annuellement par l'Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financiers (APTBEF), aux données publiées par la BCT, à savoir le Rapport annuel de la Banque Centrale et le Bulletin de Statistiques financières de la BCT édité, trimestriellement.

Dans notre investigation empirique, on a eu, aussi, recours aux rapports annuels des banques retenues dans notre échantillon.

La loi n° 67-51 du 7 Décembre 1967 réglementant la profession bancaire stipule que les banques de dépôts effectuent les opérations suivantes :

- Recevoir du public des dépôts quelles qu'en soient la durée et la forme.

- Effectuer à titre d'intermédiaire des opérations de bourse et de change.

- Accorder du crédit pour toutes ses formes.

- Assurer pour la clientèle le paiement ou le recouvrement de chèques, effets coupons ou de tout autre titre de paiement ou de créance.

- Ainsi, ce rôle important joué par les banques commerciales Tunisiennes a aboutit au renforcement des structures de ces banques, une extension de leurs agences, une consolidation de leur capital minimum ainsi qu'un accroissement de dépôts et d'octroi des crédits.

En somme, notre échantillon est composé par la majorité des banques de dépôts Tunisiennes cotées en bourse et qui sont supposées avoir un degré de concurrence et de maturité nous permettant d'avoir des résultats significatifs.

Ces banques sont les suivantes :

AB: Amen Bank

ATB: Arab Tunisian Bank

BH: Banque de l'Habitat

BIAT: Banque Internationale Arabe de Tunis

BNA : Banque Nationale Agricole

BS : Banque du Sud

BT : Banque de Tunisie

STB : Société Tunisienne de Banque

UBCI : Union Bancaire pour le Commerce et l'Industrie

UIB : Union Internationale des Banques

4.4- La méthode d'analyse

Notre objectif est d'éclairer aux lecteurs la situation concurrentielle la plus récente des banques de dépôts Tunisiennes à partir de leur distribution géographique et leur part dans les deux activités de collecte de dépôts et d'octroi de crédits en se référant aux bilans et aux états de résultat durant la période 1993-2006.

4.5 -Classification des banques de dépôts

Au cours de ce paragraphe on exposera un classement des banques de dépôts Tunisiennes selon différents critères en 2005-2006.

La classification des banques de dépôts retenues dans notre échantillon à partir de leur total bilan et leur résultat est fournie par le tableau suivant :

Tableau 1 : Classification des banques de dépôts selon les critères total bilan et résultats en 2005-2006 

 

Total Bilan 2005-2006

 
 

Résultats 2005-2006 (en milles dinars)

 

2006

Rang

2005

Rang

V (2006/2005)

2006

Rang

2005

Rang

V (2006/2005)

STB

4.575.500

1

4.399.100

1

4,01%

8.700

6

36.300

1

-76,03%

BNA

4.386.000

2

4.174.500

2

5,07%

2.420

8

8.100

8

-70,12%

BIAT

3.873.300

3

3.667.100

3

5,62%

10.800

5

19.100

5

-43,46%

BH

3.486.100

4

3.287.300

4

6,05%

23.400

2

21.700

3

7,83%

AB

2.276.400

5

2.137.000

5

6,52%

8.600

7

19.400

4

-55,67%

UIB

1.786.900

7

1.788.161

8

-0,071%

0

10

0

10

0

BS

2.101.203

6

2.098.562

6

0,13%

1.512

9

2.284

9

-33,80%

BT

1.801.740

9

1.712.966

9

5,18%

38.200

1

34.101

2

12,02%

ATB

1.874.160

8

1.817.858

7

3,10%

19.450

3

17.650

6

10,20%

UBCI

1.425.320

10

1.418.796

10

0,46%

12.360

4

11.162

7

10,73%

Source : APBT 2005/2006

En terme de total bilan, le classement des banques de dépôts n'a pas beaucoup changé entre 2005 et 2006. La STB occupe toujours la première place, avec  4.575.500 MD soit 16,59% du total bilan des banques de dépôts.

La BIAT a enregistré en 2006, une augmentation de 5,62%, de même pour la BNA qui a enregistré une augmentation de 5,07% entre 2005 et 2006 occupant la deuxième place.

Alors que l'UIB, occupant la septième place, est la seule banque qui a enregistré un recul de 0,071%.

Parmi les banques de dépôts retenues dans notre échantillon, quatre seulement, ont enregistré des variations à la hausse de leurs résultats de l'année 2006, à savoir, l'UBCI , la BH, la BT et l'ATB.

En effet, la BT a connu la meilleure hausse de bénéfice 12,02% et a pu retrouver son niveau antérieur ; l'UBCI avec 10,73% uniquement d'évolution, garde toujours un rythme positif de progression.

Pour les autres banques de dépôts, on a enregistré une variation à la baisse pour les bénéfices, variant entre 34% (la BS) et 76% (la STB) tout en restant positifs ; alors que pour l'UIB, le résultat est resté nul entre 2005 et 2006.

Après avoir établi la classification des banques de dépôts retenues dans notre échantillon, à partir de leur total bilan et leur résultat, on mettra l'accent dans le tableau suivant sur la classification des banques de dépôts selon les critères fonds propres et PNB.

Tableau 2 : Classification des banques de dépôts selon les critères fonds propres et PNB en 2005-2006 

 

Fonds propres 2005-2006 (en milles dinars)

 
 

PNB 2005-2006 (en mille dinars)

 

2006

Rang

2005

Rang

V (2006/2005)

2006

Rang

2005

Rang

V (2006/2005)

STB

427.586

1

427.784

1

-0,046%

134.236

3

130.203

3

3,10%

BNA

353.765

2

352.064

2

0,48%

142.152

2

138.246

2

2,83%

BIAT

282.031

3

270.975

4

4,10%

195.500

1

178.500

1

9,52%

BH

232.482

5

219.294

5

6,01%

123.278

4

115.764

4

6,49%

AB

213.365

6

210.568

6

1,33%

89.210

6

80.519

6

10,79%

UIB

168.231

7

164.332

8

2,37%

76.841

9

71.212

10

7,90%

BS

149.345

10

151.215

10

-1,24%

91.634

5

85.475

5

7,21%

BT

281.436

4

276.516

3

1,78%

88.312

7

80.310

7

9,96%

ATB

171.342

8

166.970

7

2,62%

76.478

10

71.587

9

6,83%

UBCI

158.713

9

154.301

9

2,86%

78.465

8

77.115

8

1,75%

Source : APBT 2005/2006

S'agissant des fonds propres, la STB possède le plus important niveau de fonds propres vu l'importance de son portefeuille de dépôts et de participations suivies par la BNA et la BT en 2005.

Grâce aux autres revenues, provenant essentiellement de commissions et des bénéfices sur le portefeuille des titres, l'activité des banques de dépôts a généré au cours de l'exercice 2006 un produit net bancaire de 1096106 MD par rapport à 1028931 dégagé en 2005 , soit une augmentation de 6.53%.

La BIAT garde la première place du secteur avec 17.84% du total PNB en 2006 suivie par les deux banques publiques, la BNA avec 12,97 % et la STB 12,25%.

Deux revenus fondamentaux du revenu bancaire sont la marge d'intérêt et la marge sur commissions.

La classification des banques commerciales retenues dans notre échantillon à partir de ces critères est fournie par le tableau suivant :

Tableau 3 : Classification des banques de dépôts selon les critères marge d'intérêts et marge sur commissions en 2005-2006 

 

Marge d'intérêts 2005-2006 (en mille dinars)

 
 

Marge sur commissions 2005-2006

(en mille dinars)

 

2006

Rang

2005

Rang

V (2006/2005)

2006

Rang

2005

Rang

V (2006/2005)

STB

59.228

3

57.312

3

3,34%

39.415

2

36.102

2

9,18%

BNA

56.245

5

52.693

6

6,74%

29.351

3

31.275

3

-6,15%

BIAT

92.659

1

94.605

1

-2,06%

41.712

1

39.270

1

6,22%

BH

85.214

2

83.508

2

2,04%

22.178

6

20.715

6

7,06%

AB

56.987

4

52.693

6

8,15%

16.425

10

18.570

8

-11,55%

UIB

43.256

8

41.595

8

3,99%

27.631

4

23.168

5

19,26%

BS

54.812

6

51.674

5

6,07%

26.123

5

24.015

4

8,78%

BT

54.416

7

57.200

4

-4,87%

18.146

8

15.348

9

18,23%

ATB

14.312

10

17.124

10

-16,42%

18.046

9

14.207

10

27,02%

UBCI

38.147

9

40.501

9

-5,81%

20.198

7

18.794

7

7,47%

Source : APBT 2005/2006

La marge d'intérêt reste prédominante dans la structure du PNB et on a enregistré une augmentation entre 2005 et 2006 de 6371 MD, soit de 1,16 %. 

Six banques de notre échantillon à savoir la STB, la BNA, la BH, l'AB, la BS et l'UIB ont enregistré une augmentation de leurs marges sur intérêts.

Les commissions nettes sur les opérations bancaires n'ont augmenté en 2006 que de 17761MD ou ce qui correspond à une augmentation de 7,36 %.

Par ailleurs, l'AB et la BNA sont les seules banques de notre échantillon ayant enregistré un léger recul de leur marge sur commissions.

Après avoir présenté les principaux critères de volume et de rendement, on mettra l'accent dans le tableau suivant, sur les principaux indicateurs de productivité, en 2005-2006, en l'occurrence ; Commissions/Frais de personnel et PNB/Agent.

Tableau 4 : Classification des banques de dépôts selon les principaux indicateurs de productivité en 2005-2006 

 

Commissions /frais de personnel 2005-2006

 
 

PNB/Agent 2005-2006

 

2006

Rang

2005

Rang

V (2006/2005)

2006

Rang

2005

Rang

V (2006/2005)

STB

42.80%

9

44.58%

9

-3,99%

56

10

49

10

14,29%

BNA

34.15%

10

37.15%

10

-8,08%

53

8

55

8

-3,64%

BIAT

63.09%

7

60.01%

7

5,13%

87

4

81

4

7,41%

BH

52.01%

8

48.51%

8

7,22%

65

7

60

7

8,33%

AB

75.14%

2

78.55%

2

-4,34%

91

3

82

3

10,98%

UIB

70.54%

3

64.50%

5

9,36%

57

9

51

9

11,76%

BS

70.18%

4

68.33%

3

2,71%

66

6

61

6

8,20%

BT

83.20%

1

80.00%

1

4,01%

100

1

90

1

11,11%

ATB

66.78%

5

62.76%

6

6,41%

96

2

89

2

7,87%

UBCI

65.17%

6

68.07%

4

-4,26%

86

5

80

5

7,50%

Source : APBT 2005/2006

Deux banques, seulement, de notre échantillon ont enregistré une augmentation de leurs effectifs à savoir la BIAT et L'UBCI avec l'intégration de 18 et 28 employés, respectivement entre 2005 et 2006.

Le total des dépôts des banques, autrefois dites commerciales, s'est stabilisé à la fin de l'année 2006 à 17.633 MD contre 15.509 MD  en 2005, ce qui correspond à une progression de 2.124 MD soit de 13,7%. 

Quant aux crédits accordés, leur total s'est établi à 23.216 MD en 2006 contre 21.610 MD affichant une augmentation de 7.43% par rapport à l'année écoulée.

Le ralentissement de l'activité des banques de dépôts et la détérioration de la nature de leurs créances se sont répercutés sur leurs comptes de résultats.

En effet, les marges sur intérêts ont augmenté de 9.5 MD entre 2005 et 2006 suite à une diminution sensible des intérêts encourus et des charges assimilées, d'où on peut parler d'une amélioration de la situation des banques de dépôts, ce qui a un effet positif sur leurs résultats.

4.6- La comparaison de l'implantation régionale 

Le réseau des agences bancaires s'est consolidé en passant de 847 unités en 2000 à 901 en 2006. Par ailleurs, les banques de dépôts ont renforcé leur couverture du territoire, par l'implantation de 54 nouvelles agences portant le nombre total à 901en 2006.

L'évolution du réseau des banques de dépôts durant la période 1984-2006 est synthétisé par le tableau suivant.

Tableau 5 : L'évolution des réseaux des succursales, agences et bureaux des banques de dépôts de l'échantillon durant la période 1984-2006 

Banque

Année

BNA

STB

BS

BIAT

BT

UIB

AB

BH

UBCI

ATB

Total

1984

72

73

51

25

45

51

16

-

21

7

361

1985

81

74

56

36

47

55

19

-

21

7

396

1986

93

79

56

44

49

47

32

21

23

9

453

1987

117

102

59

48

49

46

31

21

23

11

507

1988

107

116

62

59

51

58

42

27

24

11

554

1989

113

125

64

58

59

59

54

29

27

14

602

1990

116

126

66

62

63

60

54

29

28

17

621

1991

125

132

72

65

71

63

57

34

29

19

667

1992

131

131

75

73

71

66

58

36

33

20

694

1993

137

135

78

78

73

72

63

35

34

26

731

1994

138

132

79

79

73

70

67

46

36

26

746

1995

138

132

81

78

73

77

68

50

37

29

763

1996

140

131

79

78

75

79

70

59

37

30

778

1997

139

133

83

78

76

78

70

61

37

29

784

1998

141

133

86

78

76

86

72

68

37

31

808

1999

140

131

86

85

75

85

73

73

38

32

818

2000

158

133

86

85

76

88

77

73

39

32

847

2001

142

131

89

95

75

94

75

77

42

33

853

2002

143

132

90

99

79

94

77

74

46

35

869

2003

144

133

91

100

79

93

80

78

47

36

881

2004

144

132

92

102

79

89

82

76

52

37

885

2005

145

132

93

104

82

89

82

76

53

38

894

2006

145

133

94

105

82

89

84

77

54

38

901

Source : APBT 1984-2006

Les résultats fournis, par ce tableau mettent en évidence une évolution continue du réseau des agences et bureaux de l'ensemble des banques.

En effet, ce réseau qui ne comptait que 361 unités en 1984 présente aujourd'hui 901 agences et bureaux, dont 825 agences, 19 succursales et 57 bureaux.

A l'échelle individuelle, dans le but de mettre en évidence cette évolution , on a choisi trois dates de repère à savoir la première année d'étude, 1984, l'année centrale qui correspond à 1994 et la dernière année d'étude à savoir 2006.

En 1984, on signale, d'emblée, que la BH n'existe pas encore. Au cours de cette année, le nombre total des agences et bureaux est égal à 361 et le réseau dominant est celui de la STB avec 73 agences, tandis que le plus faible réseau est celui de l'ATB avec 7 agences.

La deuxième année d'étude, 1994, fait ressortir les remarques suivantes :

Le nombre total des agences et des bureaux est égal à 746, soit plus que le double par rapport à 1984.

Au cours de cette année, on peut dire qu'il y a une codominance ; en effet, la BIAT et la BS présentent chacune 79 installations tandis que le plus faible réseau est celui de l'ATB avec 26 agences.

La dernière année d'étude, c'est-à-dire 2006, appelle les remarques suivantes :

Le nombre total des agences et bureaux a atteint les 901 installations, le réseau dominant est celui de la BNA avec 145 installations tandis que le plus faible réseau est celui de l'ATB avec 38 agences.

Après avoir présenté l'évolution du réseau des succursales, agences et bureaux des banques de dépôts choisies pour notre échantillon durant la période 1984-2006, on mettra l'accent dans ce qui suit sur la distribution géographique du réseau bancaire au cours de l'année 2006.

Cette distribution est explicitée par les deux tableaux suivants :

Tableau 6 : Distribution géographique du réseau bancaire en 2006

Banque

Région

BNA

STB

BS

BIAT

BT

UIB

AB

BH

UBCI

ATB

Total

Grand Tunis

29

39

25

45

28

33

44

26

21

17

307

Bizerte

7

6

3

4

3

7

1

6

1

2

40

Cap Bon

14

15

7

9

7

6

8

5

5

4

80

Nord Ouest

24

11

8

2

9

5

2

5

0

2

67

Sahel

20

23

17

16

16

14

9

15

9

4

143

Centre

21

6

4

3

4

9

2

4

2

1

54

Sfax

12

10

5

20

5

5

7

5

11

3

80

Sud Saharien

7

7

10

3

4

4

4

4

1

2

42

Sud Maritime

11

16

15

2

6

6

7

7

4

3

76

Total

145

133

94

105

82

89

84

77

54

38

900

Source : APBT 2006

Tableau 7 : Part de marché de chaque banque dans le réseau bancaire en 2006 

Banque

Région

BNA

STB

BS

BIAT

BT

UIB

AB

BH

UBCI

ATB

Grand Tunis

9.45%

12.7%

8.14%

14.66%

9.12%

10.75%

14.33%

8.47%

6.84%

5.54%

Bizerte

17.5%

15%

7.5%

10%

7.5%

17.5%

2.5%

15%

2.5%

5%

Cap Bon

17.5%

18.75%

8.75%

11.25%

8.75%

7.5%

10%

6.25%

6.25%

5%

Nord Ouest

35.82%

16.42%

11.94%

2.99%

13.43%

7.46%

1.49%

7.46%

0

2.99%

Sahel

13.99%

16.08%

11.89%

11.19%

11.19%

9.79%

6.29%

10.49%

6.29%

2.8%

Centre

38.89%

11.11%

7.4%

5.56%

5.56%

16.67%

1.85%

7.4%

3.7%

1.85%

Sfax

15%

12.5%

5%

25%

5%

6.25%

8.75%

5%

13.75%

3.75%

Sud Saharien

16.67%

16.67%

23.81%

4.76%

7.14%

9.52%

9.52%

7.14%

2.38%

2.38%

Sud Maritime

14.47%

21.05%

19.74%

1.32%

7.89%

7.89%

9.21%

9.21%

5.26%

3.95%

Total

16.31%

14.96%

10.46%

11.59%

8.89%

10.01%

9.22%

8.44%

6.07%

4.16%

Source : APBT 2005/2006

L'analyse de la distribution géographique fait ressortir une dominance du réseau des grandes banques étatiques à savoir la BNA et la STB avec respectivement 16.31% et 14.96% de l'ensemble des parts de marchés des banques de dépôts cotées. Tandis que la plus faible part du marché revient à l'ATB avec 4.16%.

Après cette vue d'ensemble, on va mettre en évidence la distribution géographique de différentes banques de notre échantillon, en déterminant le réseau dominant et le plus faible réseau par région.

L'analyse des deux derniers tableaux, nous permet de dégager les observations suivantes :

Au grand Tunis, le réseau le plus performant est celui de la BIAT avec 45 agences et bureaux ce qui correspond à 14.66% des parts de marché et le plus faible réseau est celui de l'ATB avec 17 installations ce qui est équivalent à 5.54% des parts de marché.

A Bizerte, on enregistre un rapprochement dans le nombre d'installations avec une supériorité de deux réseaux à savoir celui de la BNA et de L'UIB avec chacune 7 agences et bureaux, ce qui correspond à 17.5% des parts de marché, tandis que l' Amen Bank et l' UBCI présentent les plus faibles réseaux avec chacune une installation représentant 2.5% des parts de marché.

Au Cap Bon, la dominance revient au réseau de la STB avec 15 agences et bureaux équivalent à 18.75% des parts de marché alors que l'ATB présente les plus faibles réseaux avec 4 installations représentant 5% des parts de marché.

La région du Nord Ouest, est caractérisée par une large dominance du réseau de la BNA avec 24 agences et bureaux correspondant à 35.82%, alors que l'UBCI n'a aucune installation dans cette région.

Au Sahel, on décèle la dominance du réseau de la STB avec 23 agences et bureaux correspondant à 16.08% des parts de marché, alors que la plus faible part de marché revient à l'ATB avec 2.8% égalant l'existence de 4 agences et bureaux.

Le Centre Tunisien est marqué par l'hyper dominance du réseau de la BNA avec21 agences et bureaux ce qui est traduit par une part de marché de l'ordre de 38.89% alors que l'ATB et l' Amen Bank présentent les plus faibles réseaux avec chacune une seule installation représentant 1.85% des parts de marché.

A Sfax, le réseau le plus performant est celui de la BIAT avec 20 agences et bureaux, ce qui correspond à 25% des parts de marché et le faible réseau est celui de l'ATB avec 3 installations ce qui est équivalent à 3.75% des parts de marché.

Au Sud Saharien, on remarque la supériorité du réseau de la BS avec 10 agences et bureaux ce qui est égal à 23.81% des parts de marché, alors que l'ATB et l'UBCI ont chacune une seule installation dans cette région.

Le Sud Maritime est marqué par la dominance du réseau de la STB avec 15 agences et bureaux correspondant à 21.05% des parts de marché, tandis que la BIAT présente les plus faibles réseaux avec une seule installation représentant 1.32% des parts de marché.

4.7- Comparaison des parts de marché dans l'activité de collecte de dépôts 

La structure des parts de marché dans l'activité de collecte de dépôts a substantiellement changé pendant la période 1980-2006.

En effet, pendant les années 80, le marché des dépôts était caractérisé par la dominance de la STB et de la BNA qui collectaient à elles seules entre 40% et 50% des dépôts, alors que, pendant les années 90, il y a eu un rééquilibrage dans la collecte des dépôts.

Pour l'année 99, par exemple, les données nous révèlent un marché de dépôts caractérisé par des parts de marché très voisines comprises entre 2% et 14 % sans une nette dominance de banque particulière.

Pour l'année 2006, on remarque que cette tendance de rééquilibrage continue de prendre effet, par conséquent, on enregistre des parts de marché dans l'activité de collecte de dépôts très proches comprises entre 4.45% et 15.82% .

Afin de bien observer l'évolution des parts de marché dans l'activité de collecte de dépôts des banques retenues dans notre échantillon, durant la période 1993-2006, on a dressé le tableau suivant :

Tableau 8 : Evolution des parts de marché dans l'activité de collecte de dépôt des banques de dépôts Tunisiennes durant la période 1993-2006 

Banque

Année

BNA

STB

BS

BIAT

BT

UIB

AB

BH

UBCI

ATB

1993

17%

19%

8%

14%

9%

8%

7%

4%

7%

5%

1994

15%

20%

9%

14%

9%

8%

8%

4%

6%

5%

1995

16%

17%

8%

17%

8%

8%

8%

4%

6%

4%

1996

14%

18%

8%

18%

8%

8%

10%

4%

6%

5%

1997

13%

18%

7%

19%

8%

8%

10%

5%

7%

5%

1998

12%

20%

7%

18%

7%

7%

11%

5%

6%

4%

1999

7%

9%

11%

9%

10%

13%

14%

14%

8%

2%

2000

12.1%

12.5%

9.3%

13.2%

8%

9.4%

11%

13%

5.2%

4.4%

2001

14.5%

15.1%

8.7%

15.3%

6.8%

8.3%

9.4%

12.1%

4.5%

5.8%

2002

14.5%

15.2%

8.1%

15.4%

6.7%

8.9%

9.8%

10.9%

4.2%

5.7%

2003

15.33%

14.5%

8.8%

15.87%

6.1%

8.28%

9.72%

10.69%

4.48%

6.22%

2004

15.82%

14.84%

9.2%

15.40%

5.72%

7.47%

9.10%

10.46%

4.45%

7.55%

2005

15.92%

14.96%

9.8%

15.20%

5.64%

7.21%

9%

10.21%

4.39%

7.64%

2006

16.20%

15.12%

10.07%

16.02%

5.43%

7.16%

9.65%

10.16%

4.28%

7.82%

Source : APBT 1993-2006

A partir du dernier tableau, on peut retirer un ensemble de remarques dont les plus importantes sont les suivantes :

En 1993, la principale part de marché dans l'activité de collecte de dépôts est acquise par trois banques à savoir la BNA, la STB et la BIAT avec respectivement 17% , 19% et 14% .Ainsi, ces trois banques détiennent, à elles seules, 50% des parts de marché, alors que les autres banques présentent des parts de marché assez proches et se situant entre 4% et 9% .Au cours de cette année , on remarque que la STB détient la plus grande part de marché avec 19% et la BH la plus faible part de 4%.

Entre 1993 et 1998, la situation reste stable avec de faibles fluctuations soit à la hausse, soit à la baisse, avec la dominance des mêmes banques, et la plus faible part de marché reste détenue par la BH. On tient à remarquer qu'au cours de 1997, l'ATB présente avec la BH les plus faibles parts de marché avec chacune 5%.

L'année 1999 enregistre une baisse des parts de marché, respectivement de la BNA, la STB et la BIAT d'une année à l'autre. Au cours de cette année, on décèle une codominance de l'Amen Bank et la BH, dont leur part de marché a augmenté chacune de 14%, alors que la plus faible part de marché est détenue par la BH avec 2%.

L'année 2000 est marquée par le redressement de la situation pour les dominants habituels, à savoir la BNA, la STB et la BIAT qui affichent respectivement 12.1%, 12.5% et 13.2% des parts de marché. La plus faible part de marché est détenue par l'ATB avec 4.4%. Les autres banques présentent des parts de marchés situées entre 5.2% et 13%.

L'année 2001 est marquée par l'augmentation des parts de marché de la BNA, la STB, la STB, la BIAT et l'ATB qui présentent respectivement 14.5%, 15.1%, 15.3% et 5.8% et la baisse des parts de marché des autres banques. La plus faible part de marché est détenue par l'UBCI avec 4.5%. Les autres parts de marché se situent entre 6.8% et 12.1%.

Au cours de 2002, on remarque la stabilité des parts de marché de la BNA à 14.5%, la légère dominance de la BIAT avec 15.4% devant la STB qui affiche 15.2% des parts de marché, alors que la plus faible part est détenue comme l'année d'avant par l'UBCI avec 4.2%. Les autres parts de marché sont comprises entre 5.7% et 10.9%.

L'année 2006, est caractérisée par des légères fluctuations de l'ordre de 1 % pour la plupart des banques à savoir la BNA, la STB, la BIAT et la BH, avec 16.20 % la part la plus élevée de collecte de dépôts et qui est présentée par la BNA .Ainsi qu'une faible part de 4.28% à l'UBCI.Les autres parts de marché varient entre 5.43% et 9.65%.

4.8- Comparaison des parts de marché dans l'activité d'octroi de crédits 

Au début des années 80, l'activité d'octroi des crédits était dominée par la BNA et la STB avec près de 70% des crédits accordés.

Cependant, au cours des années 90, un grand changement est survenu, par exemple en 1999, les parts de marché de l'activité d'octroi de crédits sont comprises entre 3% et 11% et pour l'année 2006 , les parts de marché de crédits se situent entre 6.55% et 19.65%.

De ce fait, on pourrait dire que ce tassement dans l'intervalle de distribution des parts de marché permet d'intensifier la concurrence entre les banques de la place.

Afin de bien observer l'évolution des parts de marché dans l'activité d'octroi de crédits des banques de dépôts Tunisiennes cotées choisies dans notre échantillon, durant la période 1993-2006, on a dressé le tableau suivant :

Tableau 9 : Evolution de la part de marché dans l'activité d'octroi de crédits des banques de dépôts Tunisiennes durant la période 1993-2006 

Banque

Année

BNA

STB

BS

BIAT

BT

UIB

AB

BH

UBCI

ATB

1993

20%

11%

4%

2%

4%

6%

3%

8%

2%

%1

1994

21%

12%

%4

2%

5%

5%

3%

8%

3%

1%

1995

19%

12%

5%

2%

4%

5%

4%

8%

4%

1%

1996

18%

11%

6%

3%

4%

4%

4%

7%

3%

2%

1997

18%

9%

6%

3%

3%

5%

4%

7%

3%

2%

1998

18%

8%

6%

3%

4%

4%

4%

8%

3%

2%

1999

11%

10%

8%

10%

6%

8%

9%

11%

5%

3%

2000

14.1%

13.8%

8%

11.3%

6.2%

7.2%

9%

11.6%

5.2%

4.7%

2001

16.6%

17.4%

7.8%

11.10%

7.1%

7.3%

9.5%

13.4%

5.7%

3.9%

2002

15.9%

18.1%

8%

12.10%

7.2%

7.5%

9.2%

13.1%

4.7%

4.4%

2003

15.84%

17.55%

7.9%

12.60%

7.17%

6.97%

9.18%

10.46%

4.81%

4.77%

2004

16.84%

17.65%

8.02%

12.51%

6.90%

6.82%

8.26%

13.08%

4.55%

5.37%

2005

17.26%

17.84%

8.21%

11.50%

6.82%

6.64%

9%

13.27%

4.36%

5.67%

2006

17.67%

17.96%

8.47%

12.36%

6.79%

6.57%

8.87%

13.46%

4.19%

5.81%

Source : APBT 1993-2006

A partir du dernier tableau, on peut établir un ensemble de remarques dont les plus importantes sont les suivantes :

L'année 1993 est marquée par une nette dominance de la BNA avec 20% des parts de marché. La BNA est suivie par la STB, la BH et l' UIB qui présentent respectivement 11%, 8% et 6%.Les autres banques affichent des parts de marché plus faibles situées entre 1% et 4%. La plus faible part de marché est détenue par l'ATB avec 1%.

Entre 1993 et 1998, la situation reste stable avec de faibles fluctuations soit à la hausse, soit à la baisse, avec la dominance de la BNA, alors que, la plus faible part de marché reste détenue par l'ATB.

Au cours de 1999, on enregistre la baisse des parts de marché de la BNA à 11% bien que cette dernière conserve sa première place suivie par la STB avec 10%. Les autres banques affichent des parts de marché assez proches situées entre 3% et 5% .La part la plus faible est détenue par l'ATB et elle est de l'ordre de 3%.

L'année 2000 est marquée par la hausse de la majorité des parts de marché des banques. En effet, les parts de marché de la BNA, la STB, la BIAT, la BT, la BH, l'UBCI et l'ATB sont passées respectivement de 11%, 10%, 10%, 6%, 11%, 5% et 3% à 14.1%, 13.8%, 11.3%, 6.2%, 11.6%, 5.2% et 4.7%.

La seule baisse est enregistrée au niveau de l'UIB dont les parts de marché sont passées de 8% à 7.2%. La BS et l'Amen Bank affichent une stabilité au niveau de 8% et 9%, respectivement. Au cours de cette année, la dominance revient à la BNA alors que l'ATB présente la plus faible part de marché.

L'année 2001 est caractérisée par l'augmentation des parts de marché de la BNA, la STB et la BH qui sont respectivement de l'ordre de 16.6%, 17.4%et 13.4%.Les autres banques enregistrent des fluctuations minimes de l'ordre de 0.5%. La dominance, au cours de cette année revient à la STB alors que l'ATB affiche la plus faible part de marché avec 3.9%.

Pour l'année 2002, on remarque des légères fluctuations de l'ordre de 1%. Au cours de cette année la STB présente la plus grande part de marché avec 18.1% et l'ATB la plus faible part de marché avec 4.4%. Les autres banques affichent des parts de marché assez proches situées entre 4.7% et 15.9%.

La dernière année , c'est-à-dire 2006,est marquée par la présence de la STB comme étant la banque présentant la plus grande part de marché avec 17.96%, c'est-à-dire que le crédit octroyé est plus élevé dans cette banque que dans les autres, avec aussi la BNA , la BH et la BIAT.

La plus faible part est affiché comme d'habitude par l'UBCI avec 4,19%, les parts des autres banques sont situées entre 5.81% et 8.47%.

CONCLUSION 

Au cours de ce deuxième chapitre, on a présenté le concept de la concurrence bancaire, les mutations dans l'environnement des banques et les nouvelles stratégies.

Sur le plan empirique, on a mis l'accent sur la part de chaque banque dans la distribution géographique et l'évolution des parts de marché des banques dans les activités de collecte de dépôts et d'octroi de crédits durant la période 1993-2006.

Après cette étude de la situation des banques de dépôts Tunisiennes, stratégiquement, on peut constater, à travers l'analyse des parts de marché, que les banques ont pu améliorer leurs parts de marché.

Cette évolution des parts de marché est la résultante de l'accentuation de la concurrence entre les banques et surtout de la conscience de chaque banque de l'importance du client et ce, par la mise en place d'une stratégie commerciale ayant pour objectif principal sa satisfaction.

Ainsi, il faudrait augmenter le nombre d'agences afin d'intensifier les réseaux de distribution qui restent concentrés sur des zones bien déterminées, et ceci suivant une segmentation pertinente et ciblée du marché.

Vu les évolutions qu'a connu le secteur bancaire ces dernières années et les changements qui en résulteraient, la concurrence bancaire devient un domaine privilégié de l'analyse quantitative.

Cependant, rares sont les études qui ont porté sur l'estimation de la concurrence dans le secteur bancaire.

La plupart des études ont porté sur l'analyse des variables de marché tels que le nombre d'agence, le nombre des banques et leurs distributions géographiques.

Dans ce qui suit, on va présenter la notion de la rentabilité bancaire qui est d'après plusieurs études liée à celle de la concurrence du fait qu'un niveau élevé de la concurrence a un impact sur la rentabilité des banques et vice versa, en proposant une analyse détaillée de ses principaux déterminants dans le secteur bancaire Tunisien.

CHAPITRE 3 : LA RENTABILITE BANCAIRE

Face aux risques inhérents à la globalisation et à la libéralisation de marchés et suite aux crises successives qu' a subies le monde bancaire, la rentabilité devient le souci principal qui anime l'activité de toutes les banques.

Les années 80 sont marquées par de grands bouleversements du système financier international.

Il s'agit en effet d'un processus de libéralisation et de déréglementation. Cette libéralisation axée sur la logique de marché libre et de la concurrence entre les différents acteurs du marché a affecté négativement la rentabilité des banques.

Les transformations résultant de la libéralisation financière dans un environnement concurrentiel (ouverture de frontières pour les services financiers, libre activité en matière bancaire, libéralisation des taux d'intérêt, ....) ont constitué une déviation de l'activité bancaire et ont entraîné une fragilité au sein du système bancaire international.

Ces agitations survenues dans le système financier ont poussé les banques à changer de comportement et à adopter des stratégies pour suivre les nouvelles exigences de l'économie mondiale.

En conclusion, les coûts élevés de ressources de financement découlant des processus de libéralisation et de déréglementation déclenchés au début des années 80, l'augmentation de pertes sur prêts dans un premier temps puis le gonflement de provisions dans un second temps, et l'évolution technologique ont entraîné un accroissement des coûts en général et une détérioration de la rentabilité bancaire dans le monde.

Pour traiter du thème de la rentabilité, nous allons dans le cadre de ce dernier chapitre évoquer la notion de la rentabilité bancaire ainsi que la marge d'intérêt, ses déterminants internes et externes et ceci dans le cadre d'une première section.

La deuxième section expose la mesure de la rentabilité, en passant par la rentabilité par centre de profit, rentabilité par produit ou service, rentabilité par client ou entreprise, rentabilité par activité et rentabilité par réseau de distribution.

La troisième section s'intéresse aux différentes méthodes d'analyse de la rentabilité bancaire, tel que les méthodes de soldes de gestion ainsi que les méthodes de ratios.

Enfin, et dans une quatrième et dernière section, nous proposons d'étudier les déterminants de la rentabilité bancaire en se référant au modèle de Bourke (1989) et (Molyneux et Thornton (1992)).

Section1 : La notion de la rentabilité bancaire

L'évolution de la solidité d'une banque doit évoquer la capacité courante et prospective de celle-ci à honorer ses engagements, à dégager des bénéfices et à assurer sa pérennité.

La banque doit être capable d'absorber des « chocs éventuels », tels que l'insolvabilité d'un client ou une crise de liquidité...

La capacité d'une banque, à faire face à de tels problèmes, ne peut pas être expliquée uniquement par l'importance relative des fonds propres et le respect de normes prudentielles, mais également dans la mesure que la banque soit rentable.

En effet, la recherche de la rentabilité constitue un objectif fondamental de toute banque. C'est pourquoi dans cette première section, nous allons identifier le concept de la rentabilité bancaire ainsi que ses déterminants internes et externes.

1.1- Définition de la rentabilité bancaire

La rentabilité est définie par rapport entre les résultats obtenus et les moyens mis en oeuvre ; de ce fait la question de « la rentabilité »prend une importance croissante dans le milieu bancaire et financier, puisque toute interaction existante entre les éléments des comptes d'actifs et de passifs du bilan de la banque a un effet sur le profit de la dite banque et implique à cette dernière d'adopter notamment, une stratégie bien déterminée.

Ainsi, la rentabilité d'une banque représente son aptitude à dégager de son exploitation des gains suffisants, après déduction des coûts nécessaires à cette exploitation, pour poursuivre durablement son activité et faire face à des problèmes de liquidité ou de solvabilité.

La rentabilité bancaire est une condition nécessaire à la croissance, une augmentation de la rentabilité donne beaucoup plus de possibilité de financement. L'approche de la rentabilité en milieu bancaire et financier est caractérisée par sa complexité et son aspect multiforme.

Toutefois, une banque comme toute firme est en contact avec un environnement assez complexe, c'est pourquoi, la survie de la rentabilité d'un établissement bancaire n'est pas une problématique neuve, mais l'évolution de la conjoncture au cours de décennie écoulée lui a conféré une importance croissante.

Pour calculer la rentabilité bancaire, Demirguc-Kunt et Huizinga (1999) ont utilisé les bénéfices avant impôts de la banque sur total actif.

A partir des comptes de résultats bancaires, la rentabilité bancaire satisfait l'identité comptable suivante :

(Bénéfice avant impôt/TA) = (Produit financier net/TA) + (Produit non financier/TA)

- (Les charges indirectes/TA) - (PLL/TA) (1.1)

Où :

(Bénéfice avant impôt/TA) = Rentabilité bancaire

(Produit financier net/ TA) = Marge d'intérêt nette

TA= Total Actif

PLL= Provisions sur créances douteuses (Provisions for loan loss)

La variable (Produit non financier/TA) montre que plusieurs banques sont engagées dans des activités de non prêt, telles que les services d'investissement et de courtage.

La variable (Charges indirectes/TA) représente l'ensemble de charges indirectes de la banque associées à toutes ses opérations, alors que la variable (PLL/TA) mesure les provisions réelles pour les mauvaises dettes.

Beaucoup d'études se sont basées sur les mesures comptables du revenu et de la rentabilité.

A titre d'exemple, Gorton et Rosen (1995)79(*) et Schranz (1993)80(*) ont utilisé des mesures comptables de rentabilité lors de l'examen des prises de contrôle des banques.

Le travail sur la rentabilité bancaire des différents pays par simple comparaison de ratios comptables sans tenir compte de l'environnement macroéconomique où les banques opèrent et des différences dans leurs activités, leurs produits Mix et leurs leviers, s'avère sans intérêt, mais dégage une évaluation initiale utile.

L'analyse de caractéristiques bancaires et de l'environnement macroéconomique, permet d'analyser plus précisément les déterminants de la rentabilité bancaire.

D'un côté, les régressions des marges d'intérêt nettes nous indiquent comment le bien être des déposants et des emprunteurs est affecté par les déterminants de ces marges.

Par exemple, la relation entre la variable marge d'intérêt et les impôts sur les sociétés (IS) de la banque nous informe dans quelle mesure une banque est capable de faire passer vers ses déposants et ses emprunteurs ses charges d'impôts.

D'un autre côté, les régressions de la rentabilité permettent d'indiquer l'impact des déterminants des marges sur les actionnaires de la banque.

D'une façon équivalente, la relation entre la rentabilité bancaire et les (IS) de la banque reflète dans quelle mesure cette banque peut passer son compte d'impôt vers n'importe quel client, déposant, emprunteur et autres.

1.2- La marge d'intérêt

L'un des éléments essentiel de la rentabilité bancaire est la marge d'intérêt déjà définie dans l'équation (1.1). En effet, l'élément critique de la gestion des établissements financiers est la gestion de l'écart entre le produit d'intérêt des actifs et la charge d'intérêt des passifs.

Souvent, cet écart est appelé la marge d'intérêt bancaire qui peut être interprétée comme indicateur d'efficience du système bancaire et qui est affectée par l'imposition, la structure du système financier et les réglementations financières telles que les assurances de dépôts.

En plus de l'importance de gérer le niveau de la marge d'intérêt net, il y a lieu de considérer le problème des risques associés à l'activité d'intermédiation. Ces deux aspects doivent être considérés pour améliorer la performance financière de l'établissement.

C'est par le biais d'une bonne gestion de la marge d'intérêt que les banques arrivent à couvrir les charges et les risques auxquelles elles sont exposées. C'est à ce niveau que la marge d'intérêt est appelée aussi prime de risque.

En effet, la rentabilité bancaire et les marges d'intérêt servent dans plusieurs travaux de mesure de l'efficience des banques. Très souvent, les marges d'intérêt forment un outil de mesure de la rentabilité bancaire81(*).

Les marges d'intérêt sont des marges ex-ante (qui sont calculées à partir des taux perçus sur les prêts et les taux payés sur les dépôts) ou des marges ex-post (qui proviennent de la différence entre les produits financiers de la banque et ses charges financières réelles).

Une revue détaillée sur les déterminants des marges d'intérêts est proposée par Hanson et

Rocha (1986)82(*). Leur travail résume le rôle que les impôts implicites et explicites jouent dans l'augmentation des marges d'intérêt, et avance pour discuter quelques déterminants de coûts et de profits bancaires, tels que l'inflation, les économies d'échelle, et la structure de marché.

Les résultats de leur étude sur 29 pays entre 1975-1983 prouvent l'existence d'une corrélation positive entre les marges d'intérêt bancaires et l'inflation.

Des études élaborées sur 80 pays développés et en voie de développement pendant la période qui s'étale entre 1988-1995 montrent que les banques reflètent une variété de déterminants, ce travail fait par Demirguc-Kunt et Huizinga (1999) est unique dans la mesure où il inclut un ensemble détaillé de variables déterminants de la rentabilité bancaire et des marges d'intérêts.

Ces déterminants sont les caractéristiques bancaires (telles que la taille, le levier, le type d'activité, la propriété étrangère...), les indicateurs macroéconomiques, les variables d'imposition et réglementaires,les variables de structure financière et les indices légaux et institutionnels.

Les résultats de l'étude indiquent que les caractéristiques bancaires, les indicateurs macroéconomiques, l'imposition implicite et explicite, l'assurance de dépôts, la structure financière et l'environnement légal et institutionnel affectent tous significativement les marges d'intérêt et la rentabilité des banques.

1.3-Les déterminants de la rentabilité bancaire

La rentabilité des banques est un concept assez difficile à mesurer et harmoniser. Différents paramètres de mesure sont utilisés pour l'approcher. Cette rentabilité est influencée par divers éléments internes ou externes. L'analyse de ces éléments est importante, voire nécessaire, pour comprendre l'évolution des banques face à leur variation.

1.3.1- Les déterminants internes de la rentabilité

La littérature relative aux déterminants internes a développé les facteurs internes affectant la rentabilité bancaire ; le rendement d'exploitation de la banque et la structure du bilan. D'autres caractéristiques bancaires, l'imposition implicite et explicite, l'assurance de dépôts et les produits non financiers.

1.3.1. a-Le rendement d'exploitation

Plusieurs auteurs se sont intéressés au lien entre le profit de la banque et les divers aspects du rendement d'exploitation de la banque. On en cite Fraser (1976)83(*) et Haslem (1968)84(*) .

Dans son étude, Haslem (1968), a montré que la gestion d'une banque, son emplacement, la taille des dépôts et le temps affectent considérablement la rentabilité bancaire.

· L'effet taille

Les variables d'exploitation les plus affectées par l'effet taille sont les frais de gestion, l'utilisation des fonds et les ressources de fonds.

Les résultats de Demirguc-Kunt et Huizinga (1999) montrent que la taille mesurée par total actif a un impact positif et significatif uniquement sur les marges d'intérêt nettes.

En effet, la relation entre la taille et la rentabilité constitue une partie importante de la théorie de la firme.

Il ressort que la rentabilité des banques semble dépendre de leur taille. Les banques rentables semblent être les banques moyennes, mais les plus grandes ont des profits moins sujets à fluctuation que les banques de moyenne ou petite dimension.

L'étude de l'importance de la taille des institutions financières suggère celle des économies d'échelle.

· L'effet gestion

Une bonne gestion de l'actif bancaire est plus rentable que la structure de celui-ci. En effet, elle est déterminée par une utilisation adéquate des fonds que par leur nature (dépôts ou capital).

Les frais de gestion déterminent dans une large mesure l'amélioration ou le déclin des produits bancaires. L'importance des salaires et des traitements, ainsi qu'une utilisation efficiente du facteur travail constituent les principaux déterminants de la rentabilité bancaire.

· Les économies d'échelle

Le phénomène des économies d'échelle, né avec l'économie industrielle, se rattache à la notion de rendements d'échelle qui relie les variations de quantité du bien produit à celles des produits nécessaires à sa fabrication.

On distingue les économies d'échelle proprement dites, qui considèrent la taille globale de l'entreprise, des économies d'envergure qui concernent sa tendance à diversifier ses activités.

La littérature globale montre que les grandes banques ne suivent pas le concept d'économie d'échelle.Ces économies d'échelle ont une influence sur le nombre de firmes présentes et sur le comportement de la concurrence.

C'est dans le cadre d'analyse des coûts, et plus particulièrement des coûts à long terme, que la notion d'économies d'échelle est introduite.

Ce terme comprend tous les facteurs, qui expliquent que lorsqu'on augmente la taille d'une firme ou d'un de ses éléments, les coûts unitaires de production diminuent.

Les économies d'échelle ont un impact sur les agissements d'une firme dans un secteur et sur la concurrence au sein d'un marché (Leroux 1980)85(*).

Plusieurs études montrent qu'il y a efficience en terme d'économies d'échelle et des profits engendrés par les opérations de fusions et acquisitions même pour les grandes banques, alors qu'elles ne l'étaient pas lors des années 80 (Voir Houston. J.F et Ryngaert M.D (1994))86(*).

Les raisons avancées sont essentiellement, le progrès technologique qui augmente les économies d'échelle en produisant des services financiers avec des coûts moindres dans moins de temps, ce qui facilite la réalisation des économies d'échelle.

1.3.1. b- Les caractéristiques bancaires

* Le ratio de capitalisation

Représenté par la valeur comptable de fonds propres / Total actif retardé d'une période (FP/tat-1). Un travail élaboré par Berger (1995) 87(*)affirme que les banques Américaines présentent une relation positive entre la rentabilité bancaire et sa capitalisation.

Il note que les firmes bien capitalisées font face à des coûts de faillite attendus plus faibles pour elles-mêmes et pour leurs clients, et par conséquent à des plus faibles coûts de financement.

Les résultats empiriques de Demirguc-Kunt et Huizinga (1999) confirment l'existence d'une relation positive entre le ratio de capitalisation (FP/tat-1) et la rentabilité bancaire et les marges d'intérêt nettes.

* Le levier

Du côté du passif, le financement de la banque est assuré par des dépôts à vue, des dépôts d'épargne et des dépôts à terme. En moyenne, ce type de financement peut entraîner des faibles charges d'intérêts, mais il est coûteux puisque les dépôts nécessitent un nombre élevé de succursales et d'autres dépenses.

Empiriquement, les dépôts n'affectent pas significativement la marge d'intérêt nette, mais, ils affaiblissent la rentabilité bancaire. Donc, les banques qui se financent largement par les dépôts sont moins rentables.

* Les charges indirectes

La variable (Charges indirectes/ Total actif) agit positivement sur les marges d'intérêt, ce qui montre que les banques font passer leurs charges indirectes ou charges non financières (telles que les salaires) à leurs clients financiers (déposants et emprunteurs) et ce, en réduisant le taux d'intérêt sur les dépôts et/ou en augmentant les taux sur les crédits.

Cette variété se manifeste beaucoup plus dans les pays développés où la fixation des taux débiteurs et créditeurs est plus libre, ce qui accentue la concurrence entre les banques sur les marchés développés.

1.3.1. c- L'assurance de dépôts

Plusieurs études ont examiné l'impact de l'assurance de dépôts en utilisant des données internationales. Dans ce contexte, Demirguc- Kunt et Detragiache (1997) 88(*)trouvent que l'existence d'une assurance de dépôts explicite est positivement associée à la probabilité de crises bancaires. Toutefois, Barth, Nolle et Rice (1997)89(*) ne trouvent aucun effet significatif de l'assurance de dépôts sur le rendement des fonds propres des banques.

L'assurance de dépôts peut également conduire les déposants à demander un taux d'intérêt plus élevé ce qui affaiblit leurs marges d'intérêt et leurs profits.

Il est à noter que l'assurance de dépôts peut affecter les marges et les profits à travers son effet sur la structure financière en encourageant la nouvelle entrée de petites banques et la création de leurs activités.

1.3.1. d- Les produits non financiers

Les analystes attribuent le niveau record de la rentabilité bancaire des années récentes à la croissance significative du produit non financier, c'est le revenu que les banques gagnent en dehors de leurs opérations de prêt.

En effet, la composition du produit non financier est hétérogène. Les frais et commissions sont ses composantes essentielles. Les trois autres composantes du produit non financier sont ; le profit net des opérations financières, le revenu des titres détenus et d'autres produits d'exploitation.

Des tests exercés sur les banques Américaines montrent qu'à partir de 1980, le produit non financier a augmenté à un taux double par rapport au produit financier. Les résultats montrent qu'une augmentation au niveau du produit net bancaire de 20% en 1980 jusqu'à + 40 % aujourd'hui est attribuée à la croissance du produit non financier.

Pour les trois dernières années, une montée remarquable du produit non financier de 19 % est enregistrée contre une augmentation de seulement 5 % pour le produit financier (d'après Feldman (2000))90(*).

Enfin, il est certain que la croissance du produit non financier est associée à des niveaux record de la rentabilité bancaire cette dernière année. Toutefois, cet effet positif exercé par le produit non financier sur la rentabilité, a été limité par les coûts d'exploitation additionnels associés au développement des activités génératrices des produits non financiers.

Il est à noter que la rentabilité bancaire améliorée a été aussi le résultat d'autres facteurs tels qu'une meilleure supervision de coûts et une utilisation plus efficiente du capital.

1.3.2- Les déterminants externes

Il est à noter que les déterminants externes sont affectées par le PIB par habitant de chaque pays parce que l'impact de certains déterminants diffère selon à ce que le pays est développé ou bien en voie de développement.

1.3.2. a- Les indicateurs macro-économiques

· PIB/habitant et la croissance

Le PIB/h est un indice général du développement économique, et il reflète donc les différences dans les technologies, l'ensemble des opportunités bancaires, et tout aspect de réglementation bancaire.

· L'inflation

L'inflation est associée à des marges d'intérêt et à une rentabilité plus élevées. Les résultats empiriques montrent que l'effet de l'inflation sur la rentabilité, même s'il n'est pas très significatif, est positif partout.

Ceci est dû au fait que les banques, dans un environnement inflationniste, gagnant des bénéfices plus élevés. Toutefois, l'inflation entraîne des coûts bancaires plus élevés qui se manifestent par plus de transactions, et généralement plus de succursales mais aussi un revenu plus élevé. De ce fait, la relation positive entre l'inflation et la rentabilité bancaire s'explique par une augmentation du revenu bancaire plus rapide que celle de coûts bancaires, lorsque l'inflation est prononcée.

· Les taux d'intérêt réels

Les taux d'intérêt réels agissent positivement sur la marge d'intérêt nette et la rentabilité.

Dans les pays développés les hausses d'intérêt réel ne contribuent pas assez suffisamment à l'augmentation des marges, peut-être en raison des taux sur les dépôts dans ces pays qui ne sont pas freinés par des plafonds, au moment où les taux d'intérêt réels augmentent.

1.3.2. b- La structure financière et le développement financier

Les recherches sont centrées sur l'impact de la structure financière ainsi que le développement financier sur la performance de la banque. Notons que cette dernière est mesurée par la rentabilité et la marge d'intérêt nette.

Récemment, Demirguc-Kunt et Levine (1999)91(*) ont construit des indices d'organisation du système financier, ou de la structure financière, pour un grand ensemble de pays développés et en voie de développement. Ils ont mesuré au sein d'un système financier l'importance relative de la banque par rapport à la finance de marché par plusieurs indicateurs à savoir, la taille des valeurs mobilières, les volumes de transactions à la bourse, et le volume de crédits dans le financement de l'économie.

Une grande partie de la littérature a montré que le développement dans le secteur bancaire et le marché financier peut améliorer la croissance au niveau de la firme, de l'industrie et du pays.

Néanmoins, et comme déjà discuté dans Stulz (1999)92(*) , la structure financière c'est-à-dire l'importance relative des banques devant les marchés, peut aussi avoir des implications importantes sur la performance de la firme et la croissance économique à long terme.

En outre, Levine (2000) 93(*)a également analysé l'impact de la structure financière sur la performance de la firme et la croissance économique respectivement.

La structure financière est mesurée par un indice conçu par Demirguc-Kunt et Levine (1999), cet indice est calculé sur la base des données correspondant au volume d'activité des banques et des marchés.

Outre cet indice, la structure financière est mesurée par la variable marché qui est une variable dummy et égale à1 si la structure financière est principalement axée sur le marché et égale à zéro si elle est basée sur les banques.

Les résultats empiriques de l'étude montrent à première vue que les profits et les marges bancaires sont plus faibles dans les systèmes financiers basés sur le marché.

Toutefois, les chiffres moyens peuvent être erronés, puisqu'ils ne tiennent pas en considération le développement du secteur financier ainsi que d'autres déterminants de la rentabilité bancaire.

Pour conclure, le travail de Demirguc-Kunt et Harry Huizinga (2001) fournit des preuves empiriques assez importantes concernant l'impact du développement financier et de structure financière sur la rentabilité bancaire. A cet égard, les résultats montrent que le développement financier affecte considérablement la performance bancaire.

En effet, les profits bancaires, sont plus importants dans les systèmes financiers sous développés.

En général, les résultats montrent que les différences dans les développements de la banque et du marché se traduisent en différences dans le coût de financement des firmes par les banques. En effet, dans les systèmes financiers sous-développés, un grand développement financier devrait améliorer l'efficience du secteur bancaire, et pourrait renforcer la croissance économique.

1.3.2. c- L'environnement légal et institutionnel

Deux indicateurs de l'environnement légal et institutionnel sont utilisés pour évaluer leur impact sur la rentabilité bancaire.

D'abord, il y a l'indice loi et ordre, qui varie de 0 à 6 et il désigne dans quelle mesure le système légal est efficace aux moments de difficultés prononcées. Les résultats de l'estimation montrent qu'une valeur plus élevée de cet indice est associée significativement à des marges d'intérêt plus faibles.

Ce résultat est justifié par le fait qu'un système légal efficace peut réduire la prime de risque exigée sur les crédits bancaires.

Ensuite, il y a l'indice de corruption, il varie de 0à6. Une valeur très grande de cet indice reflète l'absence de corruption dans l'environnement. Les résultats de l'estimation indiquent qu'un indice de corruption plus élevé est associé à des marges d'intérêt plus faibles. Ce résultat est peu marqué dans les pays plus riches.

Dans l'ensemble, les variables légales et institutionnelles sont importantes dans l'explication de la variation des marges d'intérêt et des rentabilités bancaires à travers les pays. L'effet de ces variables est presque muet dans les pays riches.

1.3.2. d- L'accès des banques étrangères

L'accès des banques étrangères n'a pas fait l'objet d'une étude précédente en tant que déterminant de la rentabilité bancaire. A ce propos, l'étude de Demirguc-Kunt et Huizinga (1999) a testé l'effet de l'entrée des banques étrangères sur l'activité des firmes bancaires domestiques. Ils ont testé également si l'accès des firmes étrangères est bénéfique pour le bien-être social.

Il est recommandé tout de même de se référer au travail de Claessens, Demirguc-Kunt et Huizinga (1997)94(*) sur le même sujet. Généralement, l'accès des banques étrangères et l'investissement direct étranger sont déterminés par les systèmes d'imposition appliqués aux firmes étrangères et domestiques.

Les résultats montrent que la propriété internationale des banques a un impact significatif sur les marges et la rentabilité bancaire. En effet, les banques étrangères réalisent des marges d'intérêt et une rentabilité plus élevées que les banques domestiques dans les pays en voie de développement.

La variable propriété étrangère est une variable dummy, elle est égale à 1 si au moins 50% des titres bancaires sont entre des mains étrangères, et 0 sinon. Cette variable a un coefficient positif et sa relation avec le PIB/h a un coefficient négatif. Ce qui prouve que les banques étrangères réalisent des marges et des profits relativement élevés dans les pays relativement pauvres.

Ce résultat peut s'expliquer par le fait que les banques étrangères dans les pays en voie de développement, sont exemptes de réglementations bancaires domestiques. Elles possèdent aussi un avantage technologique suffisamment fort pour surmonter tout inconvénient informationnel dans ces pays. Toutefois, les banques étrangères dans les pays développés sont apparues peu rentables.

Section2 : Mesure de la rentabilité bancaire

La mesure de la rentabilité des activités bancaires constitue l'un des clés de la rentabilité des banques et l'une des conditions de leur survie.

Pour mesurer la rentabilité globale d'une banque, il est souvent nécessaire d'étudier la rentabilité des portefeuilles ou de l'actif, toutefois une banque peut faire l'analyse de sa rentabilité non pas totale mais par produit par exemple ou par client, par activité ou par réseau de distribution.

« Le règlement 97-02 privilégie plutôt la rentabilité par produit mais cette approche n'est pas forcément applicable à tous les produits bancaires et certains établissements la complète par une étude de la rentabilité par client bien que la démarche soit lourde. Une analyse de la rentabilité idéale devrait être multiaxes, c'est-à-dire par métier, par produit, par client, par secteur économique... ».

Ce que nous allons mettre en relief dans cette section, nous essayerons tout d'abord d'analyser la rentabilité par produit, par la suite la rentabilité par client ou entreprise, puis la rentabilité par activité et enfin par réseau de distribution.

La plupart des banques fournissent actuellement d'importants efforts pour améliorer leur possibilité de détermination de rentabilité, notamment par client et par produit.

Avant de présenter ces axes d'analyse, nous présentons la rentabilité par centre de profit ou centre de responsabilité.

2.1- La rentabilité par centre de profit 

« Un centre de profit est une entité dotée d'une responsabilité de gestion ». La rentabilité par centre de profit permet de découper le résultat de la banque et de mener une appréciation sur les éléments internes de compétitivité de la banque.

La détermination de la rentabilité par centre de profit exige, d'une part, la répartition des produits et charges de nature financière (intérêts, commissions, plus et moins values) et de l'autre part la répartition des frais de structure entre les différents centres de profit.

2.1.1- La répartition des produits et charges de nature financière

La répartition des activités bancaires se fait en trois grandes parties :

L'intermédiation : le problème dans l'activité d'intermédiation, est la détermination de la marge d'intérêt par centre de profit. Pour résoudre ce problème, plusieurs méthodes de détermination de « Pool de trésorerie », de calcul des taux de cession interne, sont utilisées.

La méthode de « Pool de trésorerie » permet de résoudre le problème de l'affectation des ressources aux emplois.

Les prestations des services :

Il s'agit d'affecter les commissions entre les différents centres de profit. Ces commissions sont soient des commissions bancaires comme les commissions de mouvements de crédit, de change ou de caisse, soient des commissions financières, comme les commissions sur titres, les commissions de gestion ou les commissions d'ingénierie financière.

Les activités de marché :

Il est nécessaire de répartir les plus ou moins values entre les différents centres de profit.

2.1.2- La répartition des frais généraux

Elle consiste à répartir l'ensemble des frais généraux entre les différents centres de profit.

Dans ce contexte, en vue de déterminer la rentabilité analytique, on exclue les charges à caractères exceptionnels et on prend en compte les coûts des fonds propres (la rémunération demandée par les actionnaires). Les charges, ainsi définies, sont ensuite affectées aux centres de profit.

Dès lors que la répartition des produits et charges de nature financière et la répartition des frais généraux sont déterminées par centres de profit, il devient possible de déterminer le résultat net par centre de profit comme précédemment annoncé.

2.2- La détermination de la rentabilité par produit ou service

Le calcul de la rentabilité par produit complète l'approche de rentabilité par centre de profit. Si cette dernière permet en effet de dynamiser le fonctionnement interne de la banque, le suivi de la rentabilité par produit constitue un élément fondamental de déploiement stratégique de la banque. En fournissant des éléments précis sur les marges dégagées par produit, la banque va se concentrer sur les éléments les plus rentables de son portefeuille d'activité.

La détermination de la rentabilité par produit se fait en trois temps :

Dans un premier temps, la banque doit identifier les différents produits et prestations dont on entend de suivre la rentabilité. La banque doit donc établir une « nomenclature » des produits et services commercialisés.

Dans un deuxième temps, on détermine les charges et les recettes de chaque produit.

Et enfin, on calcule les marges par produit en déduisant les charges des recettes pour chaque produit.

La rentabilité par produit est un moyen privilégié pour améliorer la stratégie de la banque. Le développement ou l'abondant d'un produit peut être préconisé en fonction de sa rentabilité.

Ainsi, la rentabilité par produit doit permettre d'éclairer la banque sur les activités les plus rentables et d'améliorer ainsi la rentabilité globale de la banque.

2.3- La détermination de la rentabilité par client ou entreprise

La détermination de la rentabilité par client est généralement organisée selon les grandes activités bancaires : les dépôts à vue et à terme, les crédits et les services bancaires et financiers. Son objectif est de sélectionner les clients rentables.

Pour apprécier la rentabilité des dépôts à vue ou à terme, il faut retracer tous les mouvements de capitaux qui ont affecté le compte de client. Les mouvements en capitaux peuvent être décomposés en plusieurs rubriques ; comme par exemple les mouvements commerciaux qui reçoivent les versements ou retraits d'espèces, les remises ou paiements des chèques, les virements reçus ou émis , les mouvements de trésorerie comme l'escompte ou les mouvements financiers comme l'achat ou vente d'actions.

Les frais bancaires sur cette catégorie d'activités sont les intérêts directement versés sur les comptes à terme ainsi que sur les comptes à vue. Par ailleurs, des coûts de traitement administratif doivent être calculés.

L'activité de crédit nécessite l'appréhension des marges sur crédits. La saisie des marges sur crédit consiste à prendre les intérêts réels versés par client, au cours de la période d'étude de la rentabilité, et à refinancer les crédits à l'aide d'un taux unique.

D'autres méthodes peuvent être utilisées par exemple celle consistant à refinancer les prêts consentis à la clientèle suivant des taux dépendant uniquement des conditions de marché.

Les services bancaires et financiers sont rémunérés principalement par les commissions. Les commissions bancaires sont les commissions de caisse, les commissions sur crédit, les commissions de services particuliers (chèque de banque...), les commissions financières représentant les commissions sur titre, les commissions de gestion de portefeuille...

2.4- La rentabilité par activité

Les activités d'un banquier sont ; la collecte de dépôts, la distribution de crédit, la gestion des moyens de paiement, l'activité financière et enfin les prestations de service. La rentabilité par activité consiste à calculer la marge dégagée par chacune de ces catégories, ce type de calcul de rentabilité permet de comparer plusieurs banques sur la base de ses activités, souvent ces dernières peuvent être décomposées en sous catégories.

2.5- La rentabilité par réseau de distribution

Cette mesure est importante pour comparer les réseaux de distribution entre eux et ajuster les prises de décision. On peut calculer la rentabilité par agence par exemple, et ce calcul est obtenu par traitement de la rentabilité par produit (addition de la rentabilité de tous les produits vendus par un même réseau de distribution), par client ou combinaison.

Après avoir étudier quelques méthodes de mesure de la rentabilité, il est primordial donc de savoir analyser la rentabilité et d'expliquer les méthodes d'analyse. Ce que nous allons essayer d'expliciter dans la section suivante.

Section3 : Les méthodes d'analyse de la rentabilité

L'étude de la performance d'une banque est un concept très large qui nécessite une analyse approfondie, cependant l'analyse de la rentabilité bancaire peut être interprétée de plusieurs manières et étudiée par plusieurs méthodes, c'est pourquoi nous allons exposer dans cette section les méthodes d'analyse de la rentabilité bancaire après avoir identifier les différents instruments de mesure comptables nécessaires pour l'analyse.

De différentes approches sont utilisées pour l'appréciation et la mesure de la rentabilité bancaire : les méthodes de soldes de gestion et les méthodes de ratios sont les deux méthodes que nous proposons d'étudier dans cette section.

3.1- Les instruments de mesure de la rentabilité des banques

3.1.1- Le bilan et le hors bilan

Les activités bancaires sont clairement présentées au niveau du bilan, le bilan d'une banque est un document comptable établi enfin d'exercice, c'est un état de créances et dettes à un moment donné. La représentation du bilan d'une banque est l'inverse d'un bilan d'une entreprise puisque le degré de liquidité est décroissant de plus liquide (caisse et avoirs auprès de la BCT...) vers le moins liquides (valeur immobilisée, emprunts et ressources spéciales).

Toutefois, le hors bilan est réservé à tous les engagements donnés ou reçus en faveur ou d'ordre des institutions financières, des établissements de crédits et de la clientèle. Ces opérations de hors bilan n'ont pas un effet direct sur la banque, on peut citer quelques exemples, les engagements reçus (engagements de financement reçus et les garanties reçues de la clientèle et d'ordre d'établissement).

3.1.2- L'état de résultat

L'analyse du compte de résultat donne un éclairage sur la situation de la banque, elle étudie la formation du résultat tout en identifiant l'origine et l'affectation du rendement global.

Cet état de résultat est composé des soldes débiteurs des comptes charges et des soldes créditeurs des comptes produits, enfin d'exercice la banque rapproche les produits aux charges pour trouver le résultat de la banque.

3.2- La mesure de la rentabilité bancaire

Selon Coussergues (1996)95(*) : « Faire une analyse financière d'une banque, c'est développer une méthodologie permettant de mettre en évidence les performances dans l'entreprise bancaire, de porter un jugement sur la situation passée et ses perspectives d'avenir. Ceci afin d'évaluer leur rentabilité financière et d'apprécier leurs performances, tout en dégageant leurs forces et faiblesses et en procédant à des mesures correctives si nécessaire ».

En effet, analyser la rentabilité d'une banque consiste à analyser le résultat ainsi sa formation.

3.2.1- L'analyse de résultat par la méthode du solde intermédiaire de gestion

L e calcul des soldes intermédiaires de gestion est largement utilisé par la plupart des établissements de crédit pour apprécier leur rentabilité.

Selon Pierre Charles, Pupion (1999)96(*) : « L'élaboration du tableau des soldes intermédiaires de gestion fait apparaître la contribution des différentes activités de la banque à sa création de richesse et indique comment la richesse est partagée entre les différents facteurs de production rémunérés ».

La méthode de soldes intermédiaires de gestion consiste, à partir des produits et charges de compte de résultat, à calculer des soldes successifs, qui sont le produit net bancaire, le résultat brut d'exploitation, le résultat d'exploitation et le résultat net.

Cette analyse du SIG est appelée aussi analyse du compte de résultat :

* Le produit net bancaire (PNB)

Le produit net bancaire (PNB) est calculé par la différence entre les produits bancaires et les charges bancaires ;

Produits d'exploitation bancaires - Charges d'exploitation bancaires = PNB

Le PNB mesure la contribution spécifique des banques à l'augmentation de la richesse nationale et peut être rapproché de la valeur ajoutée dégagée par les entreprises non financières.

L'objectif de toute banque est d'augmenter ce produit net pour couvrir les frais généraux, en effet, on peut mesurer si une banque est rentable ou non d'après ce solde.

Le PNB ou marge d'intérêt donne une idée sur le prix de vente des crédits (taux débiteurs) et le prix d'achat des ressources (taux créditeurs).

* Les produits d'exploitation bancaires comprennent principalement

Les intérêts perçus sur les créances qui résultent de l'activité d'intermédiation ;

Les plus values, réalisées ou latentes, provenant des activités de marché ;

Les commissions perçues au titre des prestations de services pour le compte des tiers.

* Les charges d'exploitation bancaires comprennent

Les intérêts versés sur les dettes résultant essentiellement de l'activité d'intermédiation ;

Les moins- values, réalisées ou latentes, au titre des activités de marché ;

Les commissions versées.

Le PNB est donc composite incluant trois éléments de natures différentes :

- La marge d'intérêt, qui est le solde entre le taux d'intérêt perçu sur les créances et le flux d'intérêt versé sur les dettes. Cette composante correspond à l'activité d'intermédiation et elle est souvent appelée « marge d'intermédiation » ;

- Les plus et moins values résultant des activités de marché, sur titres et sur instruments dérivés ;

- Les commissions perçues et versées.

Par ailleurs, les soldes suivants sont calculés à partir de produit net bancaire (PNB).

* Le résultat brut d'exploitation

Le résultat brut d'exploitation (RBE) s'obtient en retranchant du produit net bancaire (PNB) le montant des frais généraux et des dotations aux amortissements. Il permet d'apprécier la capacité d'un établissement de crédit à générer une marge après imputation du coût des ressources et des charges de fonctionnement :

Produit net bancaire - Les frais généraux = RBE

Les frais généraux (dits aussi frais de structure) sont constitués de charge de personnel, des autres frais généraux (frais d'administration...), mais également des dotations aux amortissements.

Ce solde indique la marge qui se dégage de l'activité courante de la banque après prise en compte des frais de structure. Le RBE est la « richesse nette » produite par la banque, après déduction des dépenses nécessaires à la production de la « richesse brute » (PNB)97(*).

Ce solde sert pour la comparaison entre rentabilité des banques à réseau ayant des forts frais généraux et banques sans réseau .

* Le résultat d'exploitation

Le résultat d'exploitation correspond au résultat brut d'exploitation (RBE) diminué des dotations aux provisions.

RBE +/- dotations aux provisions = résultat d'exploitation

C'est à ce niveau que le risque de contrepartie est pris en compte. Les dotations nettes de provisions portent sur les créances douteuses, les risques pays...

En effet, le résultat d'exploitation est la marge dégagée sur l'ensemble des activités courantes après prise en compte des frais de structure et du risque de crédit.

* Le résultat net

Le résultat net (bénéfice ou perte de l'exercice) intègre le résultat d'exploitation en prenant en compte les charges et produits sur immobilisations financières, le résultat exceptionnel et impôts sur les bénéfices, qui sert à apprécier la rentabilité financière de la banque.

Il se calcule de la méthode suivante :

Résultat d'exploitation

+/- résultat sur immobilisations financières

+/- résultat exceptionnel

- impôts sur bénéfices

= Résultat Net

Le résultat sur immobilisations financières comprend les dotations et les reprises ainsi que les plus ou moins values de cessions sur immobilisation financières (titres de participation, titres d'investissement...).

Le résultat exceptionnel est le solde des produits et charges exceptionnelles, au sens où ces produits et charges ne relèvent pas de l'activité courante de la banque.

Le schéma récapitulatif suivant nous donne les différents soldes intermédiaires de gestion nécessaires pour mesurer la rentabilité bancaire :

Produits d'exploitation

-Charges d'exploitation

= Produit net bancaire (PNB)

- Frais généraux

= Résultat brut d'exploitation (RBE)

- Dotations nettes aux provisions

= Résultat d'exploitation

+/- Résultat sur immobilisations financières

+/-Résultat exceptionnel

= Résultat Imposable

- Impôts sur bénéfices

= Résultat Net.

Schéma (3.2.1) : Soldes intermédiaires de gestion

Au total, la méthode des soldes intermédiaires de gestion permet une lecture synthétique du compte du résultat, en faisant ressortir la structure générale de la rentabilité bancaire (PNB, RBE...).

3.2.2- L'analyse de la rentabilité par la méthode des ratios

Un ratio est le rapport entre deux grandeurs significatives de l'activité bancaire. Cette méthode consiste à porter des jugements quant à la répartition des activités bancaires et à la rentabilité de la banque.

« La méthode des ratios, qui consiste à mettre en rapport les données comptables les plus significatives est un moyen d'étudier la structure financière et la gestion d'une banque.

Elle est surtout un moyen d'étude comparative dans la mesure où un ration en lui-même ne signifie rien et que la comparaison sur plusieurs années ou de plusieurs banques qui est instructive »98(*).

Souvent quatre groupes de ratios sont nécessaires pour analyser la rentabilité de la banque.

3.2.2. a- Les ratios de structure et d'activité

Se sont des indicateurs qui caractérisent la composition du patrimoine en mesurant des rapports relatifs à l'actif et aux capitaux propres et passifs.

* Les ratios de structure

M1= ratio de distribution de crédit

M1= opération clientèle (actif) / Total actif

M1 exprime la part des ressources allouées à la distribution de crédit.

M2 = ratio de collecte de dépôts

M2 = opération clientèle (passif) / Total actif

M2 exprime la part des dépôts dans le total des ressources.

M3 = ratio de situation de la trésorerie

M3 = opération de trésorerie interbancaire (actif) / Total actif

M3 exprime la disponibilité en matière de liquidité bancaire, plus ce ratio est élevé plus la banque est considérée liquide.

* Les ratios d'activité

M1 : type de crédit distribué à la clientèle, on peut citer par exemple :

Comptes ordinaires débiteurs / Créances sur la clientèle (actif) ;

Autres concours à la clientèle / Créances sur la clientèle ;

Crédits sur ressources spéciales / Créances sur la clientèle (actif) ;

Ces ratios expriment la nature du crédit accordée aux clientèles.

M2 : Type de dépôt collecté par les clients, on peut citer par exemple :

Dépôt à vue en dinars ou en devises / Dépôts de la clientèle ;

Compte d'épargne / Dépôt de la clientèle ;

Compte à terme et bons de caisse / Dépôt de la clientèle ;

Ces ratios indiquent la nature du dépôt collecté par la banque.

Cette analyse des ratios de structure et d'activité est nécessaire pour apprécier les comptes les plus rentables tel que les dépôts à vue (par exemple faible rémunération) et d'autre part analyser la situation financière de base (par exemple les crédits accordés supérieurs aux dépôts collectés).

3.2.2. b- Les ratios d'exploitation et de résultat 

Ces ratios font intervenir des données du compte de résultat et du bilan :

* Les ratios de structure de PNB :

M1= Commission nette / PNB

Ce ratio exprime la part des revenus dégagés pour les prestations de services dans le PNB.

M2 = Marge d'intérêt / PNB

Ce ratio traduit la dépendance de la banque et sa sensibilité aux variations des taux d'intérêt, plus ce ratio est élevé plus les produits proviennent des intérêts des opérations sur le marché et non des commissions.

* Les ratios de résultat

M1 : Rentabilité financière = Bénéfice net / Fond propre

Ce ratio bénéficiaire de la banque, indique la rentabilité des capitaux investis par les actionnaires, c'est-à-dire un dinar investi dans la banque combien va nous rapporter de bénéfice net ?

M2 : Ratio de rendement = RN / Total actif

Ce ratio est appelé aussi la rentabilité du total des capitaux utilisé par la banque, c'est la capacité d'une banque de permettre le renouvellement des immobilisations, l'assurance contre les risques, la croissance et la distribution des dividendes.

M1 est appelé return on equity (ROE) alors que M2 est appelé return on assets (ROA).

3.2.2. c- Les ratios de gestion : se sont les ratios de productivité

* Les ratios de productivité globale :

M1 : Frais généraux / PNB

C'est la part des PNB absorbé par les frais généraux, ce ratio doit être faible, la banque doit faire attention à ce ratio afin de l'ajuster et le diminuer ou de le maîtriser constant.

M2 : Coûts de ressources = intérêt versé à la clientèle / Encours moyen des dépôts de la clientèle

Ce ratio indique le prix d'achat des ressources.

M3 : Rendement des emplois = Intérêts perçus / Encours moyen des crédits

C'est le prix de vente de ces ressources.

* Les ratios de productivité par agent

M1= Crédit / Nombre d'effectif M2= Dépôt / Effectif M3 = PNB / Effectif

Puisque la main d'oeuvre est la principale source de production, ces ratios restent indispensables.

* Les ratios de productivité par agence

M1= Crédit / Nombre d'agence M2 = Dépôt / Nombre d'agence

Ces ratios sont nécessaires pour la comparaison entre les agences.

L'analyse par ratio est utilisée pour évaluer la rentabilité d'un établissement , donc il est intéressant d'analyser les ratios de structure, d'activité, de résultats, de gestion, ainsi les deux indicateurs de rentabilité (ROA et ROE) sont retenus lors de comparaison internationales, en effet, et sur la base de cette relation :

ROE= ROA ×EM

Avec : EM est le ratio = Total du bilan / fonds propres

On peut dire que pour une même rentabilité économique (ROA), la rentabilité  financière est d'autant plus élevée que l'endettement mesuré par EM est plus grand. Cet effet de levier se situe au coeur des activités d'une banque, l'intermédiation n'étant rien d'autre que l'utilisation de fonds empruntés à la clientèle pour les prêter à d'autres clients à un taux plus élevé afin de dégager des marges.

3.2.2. d- Les ratios de rentabilité d'exploitation

Deux ratios de rentabilité d'exploitation sont souvent utilisés :

Le coefficient brut d'exploitation et le coefficient net d'exploitation.

* Le coefficient brut d'exploitation

Il met en rapport, les dépenses d'exploitation (charges d'exploitation et frais de structure) et les recettes d'exploitation (produits d'exploitation bancaires) :

Les dépenses d'exploitation / les recettes d'exploitation.

Il indique la capacité d'une banque à couvrir l'ensemble de ses dépenses d'exploitation par les recettes.

* Le coefficient net d'exploitation

Il met en rapport les frais de structure et le produit net bancaire (PNB) :

Les frais de structure / Le produit net bancaire

Il indique la part de la richesse produite (PNB) qui est absorbée par l'ensemble des frais généraux utilisés pour produire cette richesse.

Par ailleurs, le ratio RBE /PNB indique la part de richesse restante après paiement des frais de structure pour provisionner les risques et rémunérer les actionnaires.

* 3.2.2.e- Les ratios de rentabilité globale

Pour apprécier la rentabilité globale, deux ratios sont couramment utilisés ; le ratio de rendement des fonds propres (ROE) et le ratio de rendement des actifs (ROA).

* Le ratio de rendement des fonds propres

Il s'exprime sous la forme du rapport

Résultat Net / Fonds propres

Ce ratio indique le niveau de rémunération des fonds propres.

Les résultats fournis par ce ratio peuvent être relativisés par la sous-capitalisation des banques99(*).

Ainsi, un niveau faible de fonds propres, par référence aux normes prudentielles, pourrait produire un taux de rentabilité apparemment plus élevé en négligeant le facteur risque lié à la sous capitalisation de la banque.

* Le ratio de rendement des actifs

Il s'exprime sous la forme du rapport :

Résultat Net / Total bilan

Ce ratio indique le taux de résultat net dégagé en moyenne sur l'ensemble des actifs portés par la banque. En d'autres termes, il mesure le rendement des emplois bancaires dégageant des marges d'intérêt, des dividendes et des commissions.

Le ratio de rendement des actifs est assez significatif lorsque les activités d'intermédiation d'un établissement sont importantes. En revanche, il présente des limites en cas d'activités de marché très importantes. En effet, ce ratio ne prend pas en considération la différence en matière de risque entre les différents actifs et il ne tient pas compte des revenus produits par des activités hors bilan.Ainsi, l'interprétation de ce ratio doit être mené avec prudence.

Ces deux ratios sont utilisés pour apprécier la rentabilité bancaire suivant l'objectif poursuivi,

pour les actionnaires, le coefficient de rentabilité (ROE) met en évidence le rendement de leurs investissements.

Les analystes extérieurs notamment les contreparties des banques, prennent, également en compte les autres aspects de la structure financière et en particulier le coefficient de rendement (ROA).

La mesure de la rentabilité en lieu bancaire est caractérisée par sa complexité et son aspect multiforme. Cette mesure peut se développer selon plusieurs axes d'analyse ; Par centre de profit, par produit ou encore par client, par soldes intermédiaires et par la méthode des ratios.

Une fois, on a présenté théoriquement notre chapitre, on passe maintenant à l'investigation empirique intitulée les déterminants de la rentabilité des banques de dépôts Tunisiennes en appliquant le modèle de Bourke (1989) et Molyneux et Thornton (1992).

Section 4: Validation empirique : Les déterminants de la rentabilité des banques de dépôts Tunisiennes

Depuis la mise en place de mesures de libéralisation financière de l'économie nationale en 1986, plusieurs réformes financières inspirées par des objectifs d'universalité et de modernisation, ont été élabores d'une façon progressive afin de créer un nouveau paysage financier caractérisé par un système bancaire plus modernisé et plus solide.

La réglementation financière à l'heure actuelle qui vise la restructuration du système tunisien a eu pour effet de consolider sa rentabilité, de l'adapter aux normes prudentielles internationales et d'améliorer son efficience.

En effet, le critère de rentabilité s'avère être le meilleur critère de gestion et d'appréciation de la compétitivité des banques tunisiennes.

Pour cela, l'amélioration de la rentabilité reste un but à chercher par les banques.

4.- Application du modèle de Bourke (1989) et (Molyneux et Thornton (1992))

Les banques favorisent l'activité économique de diverses manières. De récentes études

telles que [Levine (1996)]100(*) montrent que l'efficacité des intermédiaires financiers peut aussi

influencer la croissance économique.

Une meilleure compréhension des politiques bancaires nécessite une connaissance approfondie des déterminants de rentabilité des banques.

De nombreuses études se sont penchées sur la question des déterminants de rentabilité

des banques. [Ryan (1972)] 101(*)a analysé les banques de taille moyenne.

[Short (1979)102(*)] s'intéressa à la relation entre le profit des banques commerciales et la concentration au Canada, en Europe de l'Est et au Japon. Quant à [Bourke (1989)] et [Molyneux and Thornton (1992)], ils se sont penchés sur le cas des banques de grande taille.

Cette étude vise à montrer comment les caractéristiques des banques affectent la rentabilité des banques dépôts Tunisiennes. Il s'agira de trouver parmi les indicateurs potentiels de rentabilité ceux qui apparaissent les plus pertinents pour expliquer la rentabilité des banques de dépôts Tunisiennes.

4.1.1- Méthodologie

On va dans ce qui suit définir l'échantillon, l'objet de notre étude et la méthode d'analyse appliquée.

5.1.2-Définition de l'échantillon

Notre échantillon porte sur les banques de dépôts Tunisiennes durant la période 1993-2006.

Les données sont tirées des rapports annuels de l'association professionnelle des banques de Tunisie (APBT).

La série des données est annuelle, est formée de 14 observations.

5.1.3- L'objectif du modèle 

L'étude empirique concerne les banques de dépôts Tunisiennes. Nous nous proposons de réexaminer le lien entre la rentabilité bancaire et certains déterminants internes au système bancaire Tunisien.

Singulièrement, le but de notre étude est d'examiner de façon approfondie la relation entre la rentabilité et les caractéristiques des banques et de spécifier la mesure la plus appropriée des deux ratios de rentabilité ROA et ROE définies ci-après dans l'explication de la rentabilité bancaire.

En d'autres termes, il s'agit de mesurer la contribution des caractéristiques internes à la banque dans la détermination de la rentabilité bancaire.

Il sera enfin utile de donner des recommandations projetées dans le futur à la lumière de résultats trouvés.

5.1.4- La méthode d'analyse

Pour répondre à toutes nos interrogations, on applique un outil statistique tout en utilisant un modèle de régression simple que l'on estime par la méthode du moindre carrée ordinaire (MCO) étudié par le modèle de Bourke (1989) et qui est réutilisé par Molyneux et Thornton (1992) et Rouabah, A. (2000)103(*) développant un modèle pour expliquer la relation entre la rentabilité et les indicateurs internes au système bancaire.

5.2- Identification des variables

I s'agit de présenter le modèle et de définir les différentes variables.

5.2.1- L'investigation empirique

Nous avons recouru à l'article de Bourke (1989) pour calibrer et écrire notre modèle. Il s'agit d'un modèle de régression simple qui recourt à la méthode de moindre carrée ordinaire (MCO) pour mettre en relief la rentabilité bancaire et les déterminants internes de la banque.

Ainsi, nous régressons alternativement les deux variables dépendantes à savoir la rentabilité des actifs (ROA) ou (R2) et la rentabilité des fonds propres (ROE) ou (R3).

Suite à l'impact considérable de la taille, de la somme des créances, du capital et du bénéfice net sur la rentabilité des banques, on a introduit les variables suivantes dans notre modèle à savoir le total bilan,le PNB, le total crédits, les fonds propres et le résultat net.

5.2.2- Présentation du modèle empirique

Il s'agit d'estimer l'équation suivante :

y= á0 + á1 x1 + á2 x2 +......................... + án xn

Autrement :

y= á0 + á1 log TA + á2 PNB + á3 RN + á4 log TC + á5 FP + åt (5.2.2)

Avec :

y : la variable endogène, est remplacée alternativement par : ROA ou (R2 ) , ROE ou (R3) ;

á: est une constante ;

log TA : variable Proxy de la taille de la banque représentée par le total actif ;

PNB : le produit net bancaire ;

RN : le résultat net de la banque ;

log TC : variable Proxy des créances de la banque représentée par le total crédits ;

FP : les fonds propres de la banque ;

Pour réaliser l'estimation, on fera recours à la technique d'estimation (MCO).

D'après les bilans fournis par les banques de dépôts Tunisiennes, voici la méthode de calcul de quelques éléments ;

Fonds propres= Réserves + Capital ou dotation + report à nouveau + bénéfice de l'exercice

PNB = Produits d'exploitation - charges d'exploitation

Créances sur la clientèle = Portefeuille escompte + compte débiteur de la clientèle + crédit sur ressources spéciales + autres crédits à la clientèle

5.2.3- Les données et le choix des hypothèses 

Les variables introduites pour expliquer la rentabilité bancaire sont au nombre de deux :

- Les ratios de rentabilité 

Ce sont des ratios indicateurs du degré de réussite de l'établissement au cours de l'exercice, exprimant généralement le résultat en pourcentage du chiffre d'affaire, de la moyenne du total de l'actif ou encore de la moyenne de capitaux propres pendant cet exercice.

Pour cela, on retient deux ratios de rentabilité suivants :

* Ratio de rentabilité de l'actif 

R2 = (Bénéfice net / Total Actif) × 100

R2 c'est le ratio « Return On Assets » (ROA), il mesure la rentabilité de l'actif et indique entre autre que l'appel à l'emprunt permet d'augmenter la rentabilité des capitaux propres (effet de levier positif) dans la mesure où le coût de l'emprunt est inférieur au taux de rendement de l'actif.

Ce ratio est appelé aussi rendement des ressources, il indique la rentabilité du total des capitaux utilisé par la banque, souvent il montre dans quelle mesure la banque est capable de réaliser des flux qui lui permettra de gérer son actif tel que les immobilisations, assurance contre les risques, la croissance.

L'inconvénient de ce ratio est qu'il exprime de façon très globale le rendement des actifs et qu'il place tous les actifs sur un même plan , alors que leurs risques sont différents, et il néglige les activités de hors bilan.

* Ratio de rentabilité des fonds propres 

R3 = (Bénéfice Net / Capitaux propres) × 100

C'est le rapport entre le bénéfice net et les fonds propres. Ce ratio mesure la rentabilité des capitaux investie par les actionnaires. En théorie, plus ce ratio est élevé plus la banque est considérée rentable puisqu'elle offre plus du bénéfice.

Ce ratio est aussi important pour les actionnaires puisqu'il met en évidence le rendement de leur investissement, il sert à démontrer aux actionnaires le degré de rentabilité de l'entreprise. Toutefois, un bon coefficient de rentabilité (ROE) pouvant résulter d'une augmentation dans les fonds propres.

- La taille de la banque (log TA) 

Plusieurs études considèrent la prépondérance du total bilan parmi les multiples indicateurs de taille, qui peut être utilisé pour représenter le poids relatif d'une banque. De ce fait, on l'a introduit parmi les variables indépendantes.

Dans la plupart des études empiriques, la taille de la banque est représentée par le log TA.

Plus la taille de la banque est grande, plus la banque arrive à maîtriser ses coûts et à augmenter sa rentabilité et ainsi renforcer sa position concurrentielle sur le marché.

Le facteur taille, est alors une variable importante qui permet aux institutions bancaires de développer de manière optimale, la complémentarité entre les différents produits ou services financiers qu'ils sont susceptibles d'offrir à leurs clientèles.

- Le Produit Net Bancaire (PNB) 

C'est le premier solde représentant la différence entre les produits et les chargesd'exploitation bancaire, il mesure la capacité d'une banque à générer une marge d'intérêt reflétant son effort d'intermédiation financière, donc il représente le gain maximal dégagé .Il en ressort que ce solde permet d'évaluer la capacité de la banque à financer les dépenses d'exploitation à partir de ses recettes de même nature d'exploitations.

Plus le PNB est élevé plus la banque est jugée rentable du fait qu'elle est capable de couvrir ses frais généraux.

PNB = Les produits d'exploitation - les charges d'exploitation

- Le résultat net (RN)

Le calcul de ce solde est très important pour l'analyste parce qu'il est utilisé pour calculer la rentabilité financière et économique, ainsi pour calculer les ratios de rendement puisqu'ils sont les principaux indicateurs de mesure de performance d'une entreprise.

Autrement, le résultat net est calculé à partir du RBE en le rajoutant les résultats exceptionnels et les reprises aux provisions après déduction des dotations aux amortissements et aux provisions en tenant compte de l'impôt sur les bénéfices.

En outre, le résultat net représenté par (RN) dans notre cas d'étude indique la capacité de la banque à couvrir ses dépenses et ses dettes à partir de ses produits dégagés.

- Le total des crédits  (TC) 

Le crédit est toute opération par laquelle le banquier distribue des fonds à ses clients à partir des dépôts reçus, de ses fonds propres ou à partir des emprunts sur le marché monétaire ou sur le marché interbancaire.

En outre, les crédits jouent un rôle important dans le développement de la banque et dans le développement économique du pays.

Les crédits sont enregistrés dans l'actif du bilan de la banque sous différents postes :

· Comptes débiteurs de la clientèle

· Crédits sur ressources spéciales

· Portefeuille escompte

· Autres crédits à la clientèle

Le total crédits de la banque, est mesuré par le log TC.

- Le total des capitaux propres (FP) 

Bien que, les fonds propres sont enregistrés en bas de bilan puisque leur montant n'est pas significatif devant les autres opérations mais qu'ils sont les plus exigibles .

Le total des fonds propres sert à déterminer la rentabilité financière, la solvabilité et la solidité de la banque, en effet, il comporte plusieurs catégories de capital à savoir le capital social, réserves, autres capitaux, résultat reporté et le résultat de l'exercice.

Donc ces ressources coûtent très chères puisqu'elles sont considérées comme un indice de solidité pour faire face aux difficultés, pour couvrir les risques et pour assurer la survie de la société bancaire.

Après avoir défini toutes les variables dépendantes et indépendantes du modèle et pour contourner des problèmes liés à la démarche de l'estimation, nous avons choisi des hypothèses pour notre étude :

Hypothèse 1 :

Afin de bien estimer notre modèle, et au lieu de régresser une seule variable dépendante, on va retenir deux variables, la ROA et la ROE pour savoir laquelle explique mieux la rentabilité bancaire.

Hypothèse 2 :

Dans leur étude sur la question des déterminants de la rentabilité des banques, Bourke (1989) et Molyneux et Thornton (1992) se sont penchés sur les banques de grande taille.

Alors que pour notre cas de la Tunisie, et vu le nombre restreint des banques de dépôts Tunisiennes et la taille modeste des banques en Tunisie, on tient à signaler que notre étude se fera sans distinction entre petites et grandes banques, donc, on va choisir les dix banques de dépôts présentées sur le secteur bancaire Tunisien, afin d'avoir des résultats plus fiables.

Donc on ne va pas utiliser la même hypothèse que Bourke (1989) sur la classification des banques à partir de leur taille, sinon, on va avoir un échantillon comportant un nombre très petit des banques de dépôts.

Sur la base de nos données et des hypothèses fixés à priori, on essaye selon cette étude empirique de vérifier si réellement la rentabilité bancaire mesurée par les deux ratios de rentabilité (ROA ) et (ROE) est totalement influencée par les caractéristiques internes à la banque déjà définies .

Tout ceci on va le vérifier tout au long de cette partie à l'aide d'une estimation de nos paramètres par la méthode de (MCO).

5.3- L'outil économique

On va présenter dans ce qui suit le test de stationnarité des différentes variables, les statistiques descriptives et les corrélations entre les variables et enfin les résultats de la régression.

5.3.1- Test de la stationnarité

La première étape dans notre estimation consiste à tester la stationnarité des variables tout en appliquant le test de DICKEY -FULLER (DF) (l'espérance, variance et covariance sont constantes).

Voyons ce test écrit sous cette forme :

H: P=1

H: P< 1

Dès que la valeur calculée est inférieure à la valeur critique, les variables seront stationnaires, et par la suite on peut appliquer le MCO.

Pour le test de ADF, le choix du retard optimal p* = 4 se fait par minimisation du critère d'information de Schwartz (SIC) et pour le nombre maximal de retard pmax = 12.

Nous remarquons que la statistique du test est inférieure à la valeur critique (voir annexe n°3) pour :

Les variables : R3, R2, logTC, PNB et FP au seuil de 1 %.

Les deux autres variables : RN et TA au seuil de 5%.

Nous pouvons donc rejeter l'hypothèse nulle de l'existence de racine unitaire et les différentes séries sont en conséquence de type « Trend Stationary » (TS). Donc, dans notre analyse, on trouve que toutes les variables explicatives sont stationnaires, d'où on peut aboutir à des résultats fins.

Dans ce cas, on n'a pas besoin de faire une correction des variables puisqu'elles sont déjà stationnaires sans aucun recours à l'application du différentiel. Pour ce, l'application du MCO est adéquate.

Cependant cette analyse est confirmée par la statistique calculée de Durbin Watson (DW) qui a une valeur de 1.063829 pour R3 et de 0.750147 pour R2 et qui indique qu'il y a absence d'autocorrélation entre les erreurs.

Ainsi le tableau récapitulatif suivant nous permet de tester ces variables :

Tab.1. Stationnarité

 

R2

R3

Log TA

PNB

RN

Log TC

FP

Test DF

-3.5637

-4.8888

-3.2505

-3.9976

-3.3861

-6.1682

-4.3963

Valeur critique

*

*

**

*

**

*

*

* signifie la corrélation est significative au seuil 1%

** signifie la corrélation est significative au seuil 5%

5.3.2- Statistiques descriptives et corrélations entre les variables

Nous procédons à l'analyse statistique des différents indicateurs de la régression et nous présentons les corrélations entre les variables de notre modèle :

Tab.2.Statistiques descriptives

Variable

N

Moyenne

Maximum

Minimum

Ecart type

Skewness

Kurtosis

Jarque-Bera

R2

R3

log TA

PNB

RN

log TC

FP

140

140

140

140

140

140

140

0.008875

0.102135

1.34 E+09

74433.39

14435.76

1.31 E+09

160978.2

0.035000

0.272200

1.53 E+09

195500.0

45856.00

1.52 E+09

428178.0

0.000000

0.000000

1.39 E+08

17997.00

0.000000

1.35 E+08

21393.00

0.005216

0.048240

3.35 E+08

36670.76

8943.792

3.29 E+08

103942.4

1.242288

0.144942

-3.18819

0.886654

0.822919

-3.14504

0.990307

6.989629

3.774648

11.51593

3.415543

3.729138

11.34353

3.202352

128.8563

3.990655

660.2132

19.35091

18.90250

636.8821

23.12203

Ce tableau contient les mesures de localisation et de dispersion. Ces statistiques sont appelées descriptives puisqu'elles permettent seulement de rendre compte de la nature numérique des données.

Le coefficient de Skewness est un coefficient d'asymétrie de la distribution. Pour que la distribution soit normale. Ce coefficient doit être proche de 0. Ce qui est le cas pour la distribution de la variable R3 ,PNB, RN et FP représentant 0.1449,0.8866,0.8229 et 0.9903 respectivement (voir annexe n° 6,qui sont des valeurs proches de 0.

Donc, on peut confirmer que pour chacune de ces variables, la distribution est symétrique. Ce qui n'est pas le cas pour les autres variables dont les distributions montrent un coefficient de Skewness loin de 0 (Voir annexe n° 6), donc nous remarquons pour ces variables qu'aucune distribution n'est symétrique.

Le coefficient de Kurtosis indique le degré d'aplatissement de la distribution. Pour que la distribution soit normale. Ce coefficient doit être proche de 3. Les chiffres indiquent des valeurs presque proches de 3 pour les mêmes variables R3 ,PNB, RN et FP qui sont de 3.7746, 3.4155, 3.7291 et 3.2023 respectivement.

Nous affirmons ainsi que leurs distributions sont proches de la normalité (voir annexe n°6), alors que pour les variables R2 ,log TA et log TC, les chiffres indiquent des valeurs supérieures à3 ; ce qui justifie que les distributions sont loin de la normalité (voir annexe n°6).

On peut aussi utiliser la valeur de la statistique de Jarque-Bera, dont le test confirme la non normalité des distributions de R2, log TA et log TC.

En effet, le test fournit des valeurs très élevées de la statistique du test témoignant de la non normalité des distributions.

Le test consiste à comparer la statistique de Jarque-Bera à la statistique de khi deux à deux degrés de liberté (car il s'agit d'un test synthétisant les tests de Skewness et de Kurtosis).

Nous avons avec une probabilité de 5% une valeur de Khi deux à deux degrés de liberté de 5.99 nettement inférieur aux valeurs de la statistique de Jarque-Bera mentionnées qui sont de 128.8563, 660.2132 et 636.8821 respectivement.

Les distributions de R2, log TA et log TC ne sont pas donc normales, le même résultat est trouvé en utilisant le coefficient de Kurtosis.

Pour R3 ,PNB,RN et FP , les statistiques de Jarque-Bera sont proches de 5.99, ce qui affirme ainsi la normalité de leurs distributions , ce qui est aussi justifié par le coefficient de Kurtosis.

Tab.3. Corrélations

Variable

R2

R3

log TA

PNB

RN

log TC 

FP

R2

R3

log TA

PNB

RN

log TC 

FP

1

0.724654*

-0.01823

-0.18684

0.582980*

-0.16937

-0.16013

1

0.075228

-0.3109*

0.37059*

-0.07570

-0.4563*

1

0.027408

0.027893

0.120026

-0.00148

1

0.482346*

0.101577

0.833365*

1

-0.08961

0.491239*

1

0.036379

1

* signifie la corrélation est significative au seuil 5%

Concernant les résultats de corrélation, la première chose à faire c'est l'analyse de la relation des deux variables expliquées avec leurs regresseurs respectifs (C à d les variables R2

et R3 en fonction des variables expliquées log TA, PNB, RN, log TC,  FP).

- R2 : une corrélation négative avec toutes les variables expliquées, à part la variable RN. La plus forte des corrélations, est enregistrée avec le facteur RN (0.5829), puis moins gravement avec le PNB.

- R3: exactement au contraire, la deuxième variable dépendante est aussi corrélée d'une manière négative avec la variable PNB, log TC et FP. Alors que pour le RN et logTA La corrélation est positive, mais faiblement.

On peut aisément remarquer que la plus large est enregistrée avec la variable expliquée RN (0.37059).

Donc la ROE est mieux corrélée avec les variables exogènes que la ROA à partir de cette matrice de corrélation.

Pour les banques Tunisiennes, nous avons décelé une relation positive statistiquement

significative entre la rentabilité des capitaux propres, la taille et le résultat net.Ces résultats ont aussi été trouvés par [Bourke (1989)]et [Molyneux and Thornton (1992)].

5.3.3- Présentation des résultats 

Les résultats obtenus des estimations effectuées par la méthode des (MCO) de données des banques de dépôts retenues dans notre échantillon durant la période 1993-2006, en régressant alternativement les deux variables dépendantes (ROA) ou R2 et (ROE) ou R3 par le logiciel Eviews sont synthétisés dans le tableau suivant :

Tab.4. Résultats des régressions

Technique d'estimation

 
 

MCO

 
 
 

Y : variable dépendante

 

R2

 
 

R3

 
 

Coefficient estimé

t de Student

Probabilité

Coefficient estimé

t de Student

Probabilité

Constante

0.008943

5.831504

0.000000

0.090307

6.628508

0.000000

log TA

-4.54 E -13

-0.566847

0.5718

7.09 E -12

0.995873

0.3211

PNB

-5.40 E -08

-4.016185

0.0001

4.17 E -08

0.3492249

0.7275

RN

5.28 E -07

15.08160

0.000000

4.21 E -06

13.56103

0.000000

log TC

-5.67 E -13

-0.682675

0.4960

2.45 E -12

0.332035

0.7404

FP

-1.44 E -08

-3.044586

0.0028

-4.02 E -07

-9.581664

0.000000

Le tableau 4 rapporte les résultats des régressions par la méthode des MCO. Les estimations ont été élaborées en considérant, successivement, la rentabilité des actifs (ROA) et la rentabilité des fonds propres (ROE) comme les variables dépendantes.

Tab.5. Le coefficient de détermination R2 et le F de Fisher

Modèle économétrique

R2

R2 ajusté

F

MCO avec variable dépendante ROA ou R2

0.650866

0.637839

49.96136

MCO avec variable dépendante ROE ou R3

0.677836

0.665815

56.38735

Le tableau 5 présente les valeurs de R, R2 ajusté et la statistique de Fisher F.

On peut constater brièvement que le test de Fisher nous fournit une valeur significative de F pour toutes les estimations, ce qui suggère la spécification appropriée des modèles en terme global, à un niveau de 5%.

Le coefficient d'ajustement R2 prend des valeurs satisfaisantes dans l'estimation MCO pour refléter la bonne qualité d'ajustement de ces estimations. En effet, ces valeurs sont comprises entre 0.650866 et 0.677836.

5.3.3. a** Les résultats de la régression en considérant R2 la variable endogène :

Tout d'abord on peut vérifier si la liaison entre la variable endogène et les variables exogènes est significative, autrement dit le test de significativité globale du modèle. Ce test permet de formuler l'hypothèse suivante :

Contre au moins un.

La statistique utilisée pour ce test  est celle de Fisher donnée par : vaut 56.38735 (d'après le tableau).

Or, pour notre cas, on a 2.28183999 bien inférieur à 49.96136 (autrement dit la valeur Prob (F-statistic) = 0.00000 est inférieur à 5%).

Donc on rejette l'hypothèse et la liaison entre la variable endogène et les variables exogènes est donc hautement significative, on peut dire alors que le modèle est globalement significatif.

De plus, R2 est égal à 0.650866 et R2 ajusté =0.637839 d'où on peut dire qu'elles traduisent que le modèle est bien spécifié.

- Le modèle estimé en régressant R2 s'écrit :

Ensuite, pour chercher lesquels des coefficients de régression diffèrent significativement de zéro, on étudie pour chaque valeur de j = 1,...,5 le test :

On utilise pour trancher entre ces deux hypothèses la statistique qui suit sous, une loi de Student à 143 degrés de liberté.

Le test de Student sert à étudier la significativité de chaque coefficient du modèle.

On remarque que les coefficients (relatives aux RN, FP et PNB) ont un t de Student, en valeur absolue, supérieur à qui prennent les valeurs suivantes respectivement, 15.081, 3.0445 et 4.0161 (ou encore la valeur Probabilité relative à chaque coefficient est inférieure à 5%).

Donc on rejette l'hypothèse nulle et on constate que RN, FP et PNB ont un effet significatif sur le modèle. Au contraire les variables log TA, et log TC n'ont aucun effet significatif sur le modèle (car la valeur Probabilité relative à chaque coefficient est supérieure à 5%).

On remarque d'après le tableau que le modèle est globalement significatif.

Les variables PNB, RN, et FP ont un effet significatif sur le modèle.

Les variables log TA et log TC n'ont aucun effet significatif sur ce modèle. Donc, on peut dire que malgré que le modèle est globalement significatif, mais on remarque la non significativité des deux variables log TA et log TC.

Ce résultat est presque le même trouvé par Bourke (1989) dans son étude empirique sur les déterminants de la rentabilité bancaire, en effet, il a affirmé que malgré le pouvoir explicatif du modèle, il existe des variables qui ne sont pas significatives, cette lacune est presque présente dans la plupart des études empiriques dont l'essentiel est la significativité globale du modèle.

On peut classer les variables exogènes selon leur pouvoir explicatif : PNB, RN, FP, log TA et log TC car :

5.3.3. b** Les résultats de la régression en considérant R3 la variable endogène :

Pour notre cas, on a 2.28183999 bien inférieur à 56.3873 (autrement dit la valeur Prob (F-statistic) = 0.00000 est inférieur à 5%).

De même , on rejette l'hypothèse et la liaison entre la variable endogène et les variables exogènes est donc hautement significative, on peut dire alors que le modèle est globalement significatif , même chose égale par ailleurs que lorsqu'on a considéré R2 la variable endogène.

De plus, R2 est égal à 0.677836 et R2 ajusté =0.665815d'où on peut dire qu'elles traduisent aussi que le modèle est bien spécifié.

On remarque que le modèle est globalement significatif aussi bien lorsqu'on a utilisé la ROA que la ROE comme variables dépendantes, malgré l'existence de quelques variables ne présentant aucun effet significatif sur le modèle.

- Le modèle estimé en régressant R3 s'écrit :

On remarque que les coefficients (relatives aux RN et FP) a un t de Student, en valeur absolue, supérieur à dont les valeurs sont respectivement de 13.56103 et 9.5816 (ou encore la valeur Prob relative à chaque coefficient est inférieur à 5%).

Donc on rejette l'hypothèse nulle et on constate que RN et FP ont un effet significatif sur le modèle. Au contraire les variables logTA, PNB et logTC n'ont aucun effet significatif sur le modèle (car la valeur Prob relative à chaque coefficient est supérieure à 5%).

On peut classer les variables exogène selon leur pouvoir explicatif : RN, FP, logTA, PNB et logTC car :

On passe maintenant à interpréter les signes des coefficients estimés par le biais de la technique des MCO aussi bien lorsqu'on considère la ROA et la ROE des variables endogènes :

- Le coefficient de la variable RN est positif lorsqu'on a considéré aussi bien la ROA que la ROE comme variables dépendantes et il est égal respectivement à 5.28 E -07 et 4.21 E -06 .

Ce résultat peut être expliqué par la relation positive entre le résultat net et la ROE fondée sur l'importance du bénéfice sur la rentabilité bancaire.

- Le coefficient de TC est positif et il est égal à 2.45 E -12 lorsqu'on a considéré la ROE comme variable dépendante.

Ces résultats confirment le fait que l'augmentation des crédits d'une banque ne peut que générer plus de revenus et renforcer le pouvoir sur le marché.

Pour sa part, la variable crédit a un coefficient positif et significatif. En effet, cette variable reflète les crédits accordés par la banque à ses clients, le fait que cette variable augmente la valeur de la banque est tout à fait logique, puisque les banques de dépôts sont spécialisées, de part la nature de leur passif et malgré les tendances actuelles de la politique générale du pays à la déspécialisation, dans les crédits à court terme, ce qui va avec l'objectif d'aversion aux risques, puisque ces crédits sont octroyés avec des garanties données par emprunteurs.

Toutefois, pour la variable endogène ROA, le signe de coefficient est négatif et est égal à

-4.02 E -07. Ce qui prouve que la rentabilité des actifs n'est pas expliquée par le total crédits qui n'a aucun effet significatif sur celle-ci, comme on l'a déjà prouvé ci-dessus par le test de Student.

- On note que le signe du coefficient de FP est aussi considérable, c'est à dire significatif.

Il indique que les banques ayant de faibles proportions de fonds propres, ce sont les banques les plus risquées qui sont capables de produire le plus haut revenu.

- Les signes des coefficients TA et PNB sont positifs lors de la régression de ROE.

Donc leur influence sur la rentabilité bancaire apparaît positive sur la rentabilité des fonds propres.

Inversement, ces deux variables entretiennent une corrélation négative avec la ROA lors de l'estimation basée sur la technique de MCO. Ainsi, on peut dire qu'en moyenne, une variation à la hausse de ces deux variables engendre, toute chose égale par ailleurs, une hausse des ROE et inversement pour la ROA.

Finalement, les résultats de nos estimations confirment :

Lorsqu'on compare les deux régressions, comportant l'une la ROA et l'autre la ROE comme variables endogènes et l'ensemble de variables exogènes retenues, nous constatons que c'est la deuxième c'est-à-dire la ROE ou R3 qui affecte la rentabilité la plus élevée.

Une simple observation des résultats explique ce que nous avançons.

Afin de tester la compatibilité de nos données avec le modèle de [Bourke (1989)] nous

procédons à cette analyse :

Nous trouvons des résultats quelque peu différents de ceux de [Bourke (1989)] et [Molyneux and Thornton (1992)]. Ces résultats, bien que surprenants, sont assez difficiles à expliquer.

Toutefois les commentaires suivants peuvent contribuer à la compréhension de ces différences:


· Les données utilisées dans la présente analyse sont issues des états financiers obtenus soit

directement auprès des banques soit à partir des déclarations de fin d'exercice. Quelques erreurs peuvent donc provenir de la qualité des données.


· Nous avons travaillé sur les données brutes par banque contrairement à Short qui

A travaillé sur des données agrégées par pays.


· Notre période d'analyse est assez longue (14 ans) par rapport à celle de Bourke qui a travaillé sur 10 années.

Toutefois Molyneux et Thornton ont travaillé sur la même durée de quatre années.


· Le nombre de banques étudiées (10banques suivies sur les 14 années) est presque faible.

[Molyneux et Thornton (1992)] ont utilisé un échantillon de 671 banques en 1986, 1.063 en

1987, 1.371 en 1988 et 1.108 en 1989.

Toutefois [Bourke (1989)] ne travailla que sur 90 banques mais sur une période de dix années.


· Notre période d'analyse est assez récente (1993-2006) contrairement à celle de Molyneux

et Thornton (1986-1989) ou encore celle de Bourke (1972-1981). Certains estimateurs

peuvent avoir fortement évolué ces dernières années.

CONCLUSION

Au cours de ce dernier chapitre, nous avons présenté théoriquement les déterminants internes et externes de la rentabilité bancaire, on a aussi déterminé les méthodes se son analyse et sa mesure par différentes méthodes.

La partie empirique de ce chapitre a pour but de spécifier le profil de la rentabilité bancaire en Tunisie, et ce en effectuant des tests économétriques par la méthode des (MCO) durant la période 1993-2006 qui permettent d'éclairer les relations entre la mesure de la rentabilité et une combinaison de déterminants internes, tout en appréciant les conséquences d'une modification de ces déterminants sur l'activité des banques.

Le choix de la rentabilité s'avère comme un meilleur critère de gestion et d'appréciation de la compétitivité des banques Tunisiennes.

Les résultats obtenus montrent que les banques Tunisiennes répondent positivement à l'augmentation de la rentabilité .L'efficacité est aussi influencée par le niveau de capitaux propres et la taille, ces deux déterminants internes permettent à l'établissement de diversifier ses prestations.

Le PNB influence positivement et significativement le niveau de ROE, ainsi elle a un effet d'amélioration de la rentabilité bancaire.

Quant au TC, il semble aussi agir positivement sur la rentabilité des fonds propres, résultat attendu et aussi conforme au résultat de Bourke (1989).

Finalement, dans notre analyse, nous confirmons certaines relations déjà citées dans la littérature et on a montré le rôle crucial que joue la ROE ou la rentabilité des fonds propres dans la mesure de la rentabilité bancaire.

CONCLUSION GENERALE

La place qu'occupent les intermédiaires et spécialement les banques a pris de l'ampleur non seulement sur le marché du crédit mais également sur tous les marchés financiers. La panoplie de leurs activités s'est largement développée en créant de nouvelles fonctions.

En effet, l'activité bancaire a été soumise au cours de ces dernières décennies à une évolution profonde des cadres réglementaires. Ces évolutions ont été motivées par les mutations et la déréglementation qui ont affecté les systèmes bancaires à partir des années quatre vingt ainsi que par la montée des risques dans un contexte d'harmonisation et d'internationalisation bancaire.

Cette nécessité d'adapter le système bancaire à l'évolution financière au niveau international a incité les autorités monétaires à rénover ou à renforcer leurs réglementations bancaires.

Le fondement principal de la réglementation prudentielle est de garantir la stabilité et la solidité des systèmes bancaires.

En effet, la lutte contre les faillites bancaires et l'amélioration du fonctionnement des établissements bancaires constituent l'objectif fondamental des autorités prudentielles.

C'est ce que nous allons traiter au cours d'un premier chapitre introductif.

Au fait, on peut dire que vu les évolutions qu'a connu le secteur bancaire ces dernières années et les changements qui en résulterait, la concurrence devient un domaine privilégié de l'analyse quantitative.

Dans ce cadre, l'objectif du deuxième chapitre était la mise en évidence de l'influence de l'intensification de la concurrence sur le comportement stratégique des banques.

Pour la réalisation de cet objectif, on a étudié la situation des banques de dépôts retenues dans notre échantillon, à partir de leur part dans la distribution géographique ainsi que la part de chacune dans l'activité de collecte de dépôts et d'octroi de crédits.

On a constaté une évolution dans le réseau des agences de l'ensemble des banques de 1993 à 2006, et on a abouti au fait que cette évolution des parts de marchés est la résultante de l'accentuation de la concurrence entre les banques et surtout de la conscience de chacune de l'importance du client et ce, par la mise en place d'une stratégie commerciale ayant pour objectif principal sa satisfaction.

On a enregistré aussi une tendance de rééquilibrage entre les parts de marché dans les activités de collecte de dépôts et d'octroi de crédits au cours des dernières années de notre étude. Ce qui nous permet de dire que ce tassement dans l'intervalle de distribution des parts de marché permet d'intensifier la concurrence entre les banques.

Les résultats obtenus confirment aussi le fait que les banques Tunisiennes de grande taille sont celles qui peuvent avoir le niveau le plus élevé de la concurrence par rapport aux autres banques de petite taille.

Toutefois, la banque Tunisienne s'avère encore de taille trop réduite pour pouvoir appliquer une stratégie de croissance par la taille utilisée par beaucoup de grandes banques aujourd'hui.

Vu l'évolution plus rapide du monde que par le passé et que les banques Tunisiennes doivent s'adapter plus vite puisqu'elles évoluent dans un environnement incertain et que cette adéquation ou compatibilité à l'environnement se fait par le biais de la stratégie.

De ce fait, il est impératif que toute banque Tunisienne trouve sa voie et développe sa propre stratégie qui tient compte de sa culture, de ses hommes, de ses marchés, de ses métiers et globalement de ses points forts et ses points faibles.

Cependant, il faut noter que la rareté des études empiriques traitant la théorie des marchés concurrents fait que les investigations empiriques menées ne sont pas assez développées.

Toutefois, sous la pression d'une concurrence adhérée sur le marché des petites et moyennes entreprises, les banques ont mis au point des formules qui leurs sont propres et couvrent un vaste éventail de financement.

De ce fait, une analyse de la rentabilité reste une nécessité .En effet, une appréciation des facteurs explicatifs de cette rentabilité s'avère un enjeu dans le système bancaire.

De ce fait, toute banque est sensible à son environnement et donc affectée non seulement par les variables de nature quantitative mais aussi par les variables de nature qualitative.

Pour cela, l'étude de la rentabilité bancaire est fortement liée à une bonne appréciation de ces variables.

Sur le nom des variables quantitatives, une banque se base essentiellement sur sa fonction d'intermédiation financière expliquée par la marge d'intérêt nette ou par d'autres activités diverses tel que les commissions bancaires prélevées sur les services commerciaux et des activités du marché etc....

D'autre part, une banque est influencée par quelques facteurs qualitatifs qui sont soit internes comme l'effet gestion, l'effet taille, économie d'échelle, effet structure et effet volume, ou externes tel que l'environnement réglementaire économique ainsi concurrentiel.

Dans ce cas, on essaye d'étudier les déterminants de la rentabilité des banques de dépôts Tunisiennes tout en spécifiant la structure du secteur bancaire Tunisien.

Pour ce, une recherche de ces déterminants s'avère nécessaire. En effet, les opérations bancaires se sont intensifiées et les risques auxquels la banque fait face sont multiples.

Pour cela, les managers se voient obligés de tenir compte de ces risques et de la modalité de leur gestion.

L'enseignement général de notre mémoire était de détecter la contribution des caractéristiques internes à la banque et plus précisément la taille,le PNB, le RN, le TC, et le FP dans la détermination de la rentabilité bancaire mesurée par les deux ratios ROA et ROE pendant la période (1993-2006).

Le choix de deux ratios ROA et ROE comme indicateurs de mesure de la rentabilité bancaire est justifié par l'importance de celle-ci comme un indicateur répondant à des besoins d'analyse aussi bien pour les investisseurs que pour les bailleurs de fonds.

Donc, une application du modèle économétrique de Bourke (1989) et Molyneux et Thornton (1992) va être faite sur un échantillon de dix banques de dépôts.

L'application de MCO sur ce modèle nous permet de valider nos hypothèses fixées au début à savoir que la rentabilité bancaire est jugée en grande partie par la rentabilité des fonds propres (ROE) que la rentabilité des actifs (ROA).

Par ailleurs, la faible contribution de la ROA dans la détermination de la rentabilité bancaire montre les limites de ce déterminant dans la mesure où il peut présenter un niveau bas non pas en raison de faibles profits mais à cause de capitaux propres importants.

Etant démontré que la rentabilité des banques Tunisiennes répond plutôt aux critères de la taille, du résultat net et de fonds propres avec redondance apparente des autres indicateurs, nous avons tenté en second lieu à trouver une confirmation concernant la conduite des banques en terme de la concurrence pour des fins d'amélioration de leur rentabilité.

Donc, en général, le niveau de rentabilité des banques de dépôts reste acceptable et il est appelé à s'améliorer avec l'amélioration de l'environnement économique et financier conjuguée à l'intensification de la concurrence.

Finalement, dans notre analyse, nous confirmons certaines relations déjà citées dans la littérature. Signalons, que nos résultats présentent des limites dans la mesure où notre échantillon est petit par rapport aux autres études empiriques.

A ce propos, nous souhaitons dans de prochains travaux de recherche élargir la base de données pour englober l'ensemble des banques Tunisiennes à savoir les banques de dépôts, de développement, d'affaires et les banques off shore.

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INTRODUCTION GENERALE.........................................................................

CHAPITRE 1 : ROLE ECONOMIQUE , FONDEMENTS THEORIQUES ET REGLEMENTATION DE LA BANQUE ...............................................................

INTRODUCTION..........................................................................................

SECTION 1 : LE ROLE ECONOMIQUE ET LES FONDEMENTS THEORIQUES DE L'INTERMEDIATION BANCAIRE : ......................................................................

Introduction.......................................................................................................

1.1- Le rôle économique des banques : l'intermédiation ......................................................

1.2- La nouvelle intermédiation financière.......................................................................

1.2.1- Les nouvelles formes de l'intermédiation financière...................................................

1.2.2- Les intermédiaires financiers gestionnaires de risque....................................................

1.3-Les fondements théoriques de l'intermédiation financière................................................

1.3.1- La réduction des coûts de transaction.......................................................................

1.3.2- La réduction des asymétries d'information.................................................................

1.3.3- L'assurance de liquidité : spécificité de l'intermédiation bancaire......................................

1.4- L'intermédiation financière sous différents angles..........................................................

SECTION 2 : LA REGLEMENTATION BANCAIRE.........................................................

Introduction.............................................................................................................

2.1- Les raisons de la réglementation bancaire....................................................................

2.2- Les principales réglementations appliquées aux banques...................................................

2.2.1- La structure Regulation.......................................................................................

2.2.2- La conduct Regulation.........................................................................................

2.3- Les inconvénients de la réglementation.......................................................................

CONCLUSION

CHAPITRE 2 : LA CONCURRENCE BANCAIRE FACE AUX MUTATIONS FINANCIERES..........................................................................................

INTRODUCTION..............................................................................................

SECTION 1 : DEFINITIONS , FONDEMENTS THEORIQUES ET ASPECTS STRUCTURELS DE LA CONCURRENCE.....................................................

Introduction..................................................................................................

1.1- Définition et idée de la concurrence................................................................

1.2- Les nouvelles règles de la concurrence.................................................................

SECTION 2 : LES MUTATIONS AFFECTANT L'ENVIRONNEMENT BANCAIRE.........

Introduction....................................................................................................

2.1- La globalisation............................................................................................

2.1.1- La déréglementation........................................................................................

2.1.2- Le décloisonnement..........................................................................................

2.1.3- La désintermédiation financière.......................................................................

2.2- L'innovation financière.....................................................................................

2.3- L'innovation technologique...............................................................................

2.3.1- Les sources d'innovation technologique..............................................................

2.3.1.a- La recherche et développement.....................................................................

2.3.1.b- L'acquisition de technologies développés à l'extérieur........................................

2.3.2- Le rôle de l'innovation technologique...............................................................

2.4- La mondialisation de l'économie.......................................................................

2.5- Les effets et réactions des banques face aux mutations de l'environnement bancaire........................................................................................................

2.5.1-Les effets des mutations de l'environnement sur les banques..............................

2.5.1. a-Diminution des parts de marché des activités bancaires traditionnelles...............

2.5.1.b- Diminution de la rentabilité bancaire.........................................................

2.5.2- Les réactions des banques aux mutations de leur environnement........................

2.5.2.a- La « mobiliérisation » des bilans bancaires..................................................

2.5.2.b- L'octroi des crédits à risques élevés.............................................................

SECTION 3: LES NOUVELLES STRATEGIES CONCURRENTIELLES DES BANQUES..................................................................................................

Introduction.................................................................................................

3.1- La privatisation bancaire..........................................................................

3.1.1- Définition de la privatisation.....................................................................

3.1.1.a- Les objectifs.........................................................................................

3.1.1.b- Les difficultés de la privatisation................................................................

3.2- L'avantage compétitif.................................................................................

3.3- La chaîne de valeur.....................................................................................

SECTION 4 : LA CONCURRENCE ENTRE LES BANQUES LOCALES TUNISIENNES............................................................................................

Introduction.....................................................................................................

4.1-Présentation du secteur bancaire Tunisien..................................................................

4.2-L'analyse du système bancaire Tunisien...................................................................

4.2.1- Description du système bancaire Tunisien.............................................................

4.2.2- Le degré de libéralisation................................................................................

4.2.3- Le degré de bancarisation................................................................................

4.2.4- Les relations avec les pouvoirs publics...................................................................

4.2.5- Le degré d'intermédiation...................................................................................

4.2.6- Le degré d'automatisation....................................................................................

4.2.7- La capitalisation, le ratio de solvabilité et la liquidité du secteur bancaire ........................

4.3-Les sources de données et l'échantillon de l'étude..................................................

4.4- La méthode d'analyse......................................................................................

4.5-Classification des banques de dépôts.....................................................................

4.6- La comparaison de l'implantation régionale.............................................................

4.7-Comparaison des parts de marché dans l'activité de collecte de dépôts..............................

4.8- Comparaison des parts de marché dans l'activité d'octroi de crédits...................................

Conclusion...................................................................................................

CHAPITRE 3: LA RENTABILITE BANCAIRE...............................................

SECTION 1 :LA NOTION DE LA RENTABILITE BANCAIRE...................................

Introduction..................................................................................................

1.1-Définition de la rentabilité bancaire..................................................................

1.2-La marge d'intérêt..................................................................................

1.3-Les déterminants de la rentabilité bancaire...................................................

1.3.1- Les déterminants internes de la rentabilité bancaire........................................

1.3.1.a- Le rendement d'exploitation......................................................................

1.3.1.b-Les caractéristiques bancaires.....................................................................

* Le ratio de capitalisation..................................................................................

* Les charges indirectes.............................................................................................

1.3.1.c-L'assurance de dépôts.......................................................................................

1.3.1. d-Les produits non financiers.................................................................................

1.3.2-Les déterminants externes.....................................................................................

1.3.2.a-Les indicateurs macro-économiques.....................................................................

*PIB/habitant et la croissance........................................................................................

*L'inflation............................................................................................................

*Les taux d'intérêt réels...............................................................................................

1.3.2.b-La structure financière et le développement financier................................................

1.3.2.c-L'environnement légal et institutionnel...................................................................

1.3.2.d-L'accès des banques étrangères............................................................................

SECTION 2 :MESURE DE LA RENTABILITE BANCAIRE................................................

Introduction.............................................................................................................

2.1- La rentabilité par centre de profit.............................................................................

2.1.1- La répartition des produits et charges de nature financière.............................................

2.1.2- La répartition des frais généraux............................................................................

2.2- La détermination de la rentabilité par produit ou service...................................................

2.3-La détermination de la rentabilité par client ou entreprise.................................................

2.4- La rentabilité par activité........................................................................................

2.5-La rentabilité par réseau de distribution.......................................................................

SECTION 3 : LES METHODES D ANALYSE DE LA RENTABILITE...................................

Introduction...........................................................................................................

3.1- Les instruments de mesure de la rentabilité des banques.................................................

3.1.1- Le bilan et le hors bilan.....................................................................................

3.1.2-L'état de résultat................................................................................................

3.2- La mesure de la rentabilité bancaire...........................................................................

3.2.1- L'analyse de résultat par la méthode du solde intermédiaire de gestion..............................

3.2.2-L'anayse de la rentabilité par la méthode des ratios.......................................................

3.2.2.a-Les ratios de structure et d'activité.........................................................................

3.2.2.b-Les ratios d'exploitation et de résultat.....................................................................

3.2.2.c-Les ratios de gestion.......................................................................................

3.2.2.d- Les ratios de rentabilité d'exploitation.................................................................

3.2.2.e- Les ratios de rentabilité globale.........................................................................

SECTION 4 : VALIDATION EMPIRIQUE : Les déterminants de la rentabilité des banques de dépôts Tunisiennes........................................................

Introduction...................................................................................................

4.1-Application du modèle de Bourke (1989) et (Molyneux et Thornton (1992))......................

4.1.1- Méthodologie............................................................................................

4.1.2-Définiton de l'échantillon.............................................................................

4.1.3-L'objectif du modèle.................................................................................

4.1.4-La méthode d'analyse....................................................................................

4.2- Identification des variables.............................................................................

4.2.1- L'investigation empirique.........................................................................

4.2.2- Présentation du modèle empirique...................................................................

4.2.3- Les données et le choix des hypothèses.............................................................

4.3- L'outil économique......................................................................................

4.3.1-Test de la stationnarité.................................................................................

4.3.2-Statistiques descriptives et corrélation entre les variables........................................

4.3.3- Présentation des résultats..............................................................................

4.3.3.a- Les résultats de la régression en considérant R2 la variable endogène......................

4.3.3. b- Les résultats de la régression en considérant R3 la variable endogène........................

Conclusion....................................................................................................

CONCLUSION GENERALE.....................................................................................

Bibliographie....................................................................................

Table des matières...........................................................................

Annexes

ANNEXES

Annexe 1 : Calcul de deux ratios de rentabilité R2 et R3

Annexe 2 : Calcul de variables explicatives du modèle de Bourke (1989) et Molyneux et Thornton (1992) pour les dix banques de dépôts

Tunisiennes : TA, PNB, RN, TC, FP

Annexe 3 : Le test du Dickey-Fuller sur les variables explicatives

Annexe 4 : Statistiques descriptives et corrélation entre les variables

Annexe 5 : Résultats économétriques

Annexe 6 : Histogrammes et Statistiques de différentes variables

Annexe 7 : Liste des tableaux

Annexe 1 : Calcul de deux ratios de rentabilité R2 et R3

Annexe 1.1 : Calcul du ratio de rentabilité des actifs R

R=Bénéfice net/Total bilan

Ren%

BNA

BIAT

BH

STB

AB

UIB

BS

UBCI

ATB

BT

1993

0.0031

0.0058

0.0068

0.0083

0.0103

0.0092

0.0068

0.0085

0.0076

0.0065

1994

0.0045

0.0059

0.0078

0.0072

0.010

0.0042

0.0097

0.0150

0.0098

0.0070

1995

0.0048

0.0060

0.0088

0.0071

0.0096

0.0044

0.0099

0.0246

0.0101

0.0070

1996

0.0061

0.0069

0.0103

0.0071

0.0089

0.0061

0.0104

0.0350

0.0095

0.0082

1997

0.0068

0.0082

0.0115

0.0067

0.0090

0.0058

0.0094

0.0141

0.0104

0.0089

1998

0.0067

0.01

0.0127

0.0081

0.0085

0.0065

0.0106

0.0143

0.0111

0.0113

1999

0.0081

0.0128

0.0127

0.1014

0.0119

0.0072

0.0120

0.0153

0.0103

0.0160

2000

0.0082

0.0128

0.0095

0.0120

0.0142

0.0098

0.0114

0.0160

0.0096

0.0191

2001

0.0073

0.0126

0.0077

0.0106

0.0148

0.0107

0.0120

0.0167

0.0051

0.0209

2002

0.0045

0.0080

0.0063

0.0046

0.0083

0.0029

0.0064

0.0071

0.0099

0.0198

2003

0.0043

0.0073

0.0057

0.0012

0.0139

0.000006

0.0013

0.0069

0.0111

0.0194

2004

0.0008

0.0048

0.0061

0.0083

0.0091

0

0

0.0093

0.0099

0.0196

2005

0.0019

0.0052

0.0066

0.0019

0.0091

0.0001

0

0.0112

0.0121

0.0196

2006

0.0017

0.0028

0.0037

0.0103

0.0038

0.0016

0.0009

0.0122

0.0121

0.0198

Annexe 1.2 : Calcul du ratio de rendement des fonds propres R

R=Bénéfice net/Capitaux propres

Ren%

BNA

BIAT

BH

STB

AB

UIB

BS

UBCI

ATB

BT

1993

0.0807

0.1251

0.1006

0.1587

0.1160

0.0208

0.1202

0.0092

0.1927

0.1313

1994

0.0488

0.0945

0.1216

0.1151

0.00135

0.0966

0.1720

0.1650

0.1966

0.1287

1995

0.0689

0.1023

0.1552

0.1177

0.1012

0.0963

0.0028

0.2459

0.0835

0.1266

1996

0.0608

0.1223

0.1626

0.1287

0.1087

0.0718

0.0964

0.2722

0.0915

0.1290

1997

0.0865

0.1590

0.1926

0.1434

0.1069

0.0819

0.0748

0.1213

0.0979

0.1537

1998

0.0441

0.0924

0.1272

0.1757

0.1168

0.0833

0.0877

0.1236

0.1064

0.1829

1999

0.0625

0.1199

0.1565

0.1418

0.1415

0.0921

0.0901

0.1163

0.1039

0.1262

2000

0.0670

0.1273

0.1190

0.1150

0.1718

0.1282

0.1011

0.1233

0.1032

0.1507

2001

0.0676

0.1465

0.1143

0.0976

0.1663

0.1412

0.1130

0.1235

0.0585

0.1607

2002

0.0422

0.0945

0.0885

0.0459

0.0933

0.0406

0.0651

0.0480

0.1037

0.1303

2003

0.0422

0.0904

0.0857

0.0432

0.1452

0.000078

0.0148

0.0475

0.1434

0.1217

2004

0.0090

0.0657

0.0911

0.0125

0.0931

0

0

0.0674

0.1624

0.1183

2005

0.0232

0.0759

0.1027

0.0853

0.0979

0.0009

0.0169

0.0702

0.1445

0.1096

2006

0.0419

0.0781

0.1132

0.0407

0.0822

0.0002

0.0186

0.0741

0.1382

0.1020

Annexe 2 : Calcul de variables explicatives du modèle de Bourke (1989) et

Molyneux et Thornton (1992) pour les dix banques de dépôts Tunisiennes: TA, PNB, RN, TC, FP

Annexe 2.1 : Calcul de TA (Total Actif)

 

1993

 

1994

 

1995

 

1996

 

1997

 

1998

 

1999

 

Banques

TA

Rang

TA

Rang

TA

Rang

TA

Rang

TA

Rang

TA

Rang

TA

Rang

STB

1787036

2

2109687

2

2189639

2

2350719

2

2744989

2

2157376

2

2418588

2

BH

827186

6

935260

6

1055199

4

1175927

4

1422691

4

1590719

4

1744962

4

BIAT

1411080

3

1467905

3

1610387

3

1717954

3

1947233

3

1665984

3

1988982

3

UIB

869786

5

978092

5

1013374

5

1104256

5

1380601

5

1145686

6

1380732

6

BS

884261

4

980478

4

975945

6

987622

6

1100731

8

963717

8

1175842

7

BT

800032

7

832620

7

921873

7

984045

7

1134972

6

956749

7

1069167

8

UBCI

666618

8

636756

9

754105

9

748394

10

902357

9

866177

9

929387

9

AB

611605

10

665812

8

754589

8

892542

8

1118350

7

1348541

5

1402807

5

ATB

666251

9

579813

10

642072

10

776283

9

738161

10

764127

10

903233

10

BNA

3042508

1

2997535

1

3046001

1

3181030

1

2824358

1

3004572

1

2625038

1

 

2000

 

2001

 

2002

 

2003

 

2004

 

2005

 

2006

 

Banques

TA

Rang

TA

Rang

TA

Rang

TA

Rang

TA

Rang

TA

Rang

TA

Rang

STB

3817080

1

3917981

1

4228823

1

4005271

1

4287610

1

4399100

1

4575500

1

BH

2153503

4

2725009

3

2684725

4

2862403

4

3045814

4

3287300

4

3486100

4

BIAT

2281379

3

2657302

4

2800338

3

3063090

3

3333126

3

3667100

3

3873300

3

UIB

1540162

6

1706308

6

1746973

6

1681690

7

1681486

7

1788161

8

1786900

9

BS

1433387

7

1584357

7

1648329

7

1734145

6

1952400

6

2098562

6

2101203

6

BT

1256447

8

1387557

8

1518514

8

1556163

8

1610333

8

1712966

9

1801740

8

UBCI

1033354

9

1092562

9

998933

10

1029097

10

1091684

10

1418796

10

1425320

10

AB

1585835

5

1834830

5

1913713

5

1982939

5

2032787

5

2137000

5

2276400

5

ATB

968417

10

1039657

10

1010078

9

1202364

9

1523368

9

1817858

7

1874160

7

BNA

2897107

2

3293334

2

3255413

2

3474340

2

3926116

2

4174500

2

4386000

2

Annexe 2.2 : Calcul de PNB

 

1993

 

1994

 

1995

 

1996

 

1997

 

1998

 

1999

 

Banques

PNB

Rang

PNB

Rang

PNB

Rang

PNB

Rang

PNB

Rang

PNB

Rang

PNB

Rang

STB

67264

1

74788

1

33995

8

78501

2

82632

2

94984

2

98709

3

BH

23861

9

29412

7

35994

7

39769

8

53155

5

56057

5

75365

4

BIAT

57742

2

64569

2

70831

2

74452

3

76429

3

91699

3

115954

1

UIB

26087

7

28586

8

38147

6

45994

6

55635

4

55081

6

66742

6

BS

40888

3

43873

4

47327

3

42959

7

50233

6

54164

7

67537

5

BT

33961

4

39132

5

43901

4

48556

5

49337

7

57508

4

59702

8

UBCI

33937

5

36813

6

42927

5

56789

4

41733

8

44833

8

57320

9

AB

25036

8

27258

9

24187

10

29376

9

35902

9

40930

9

61503

7

ATB

17997

10

21349

10

25120

9

27892

10

29078

10

26525

10

35136

10

BNA

33937

5

56632

3

75783

1

95971

1

96493

1

118253

1

114560

2

 

2000

 

2001

 

2002

 

2003

 

2004

 

2005

 

2006

 

Banques

PNB

Rang

PNB

Rang

PNB

Rang

PNB

Rang

PNB

Rang

PNB

Rang

PNB

Rang

STB

140216

1

135686

2

124236

3

116916

3

124236

3

130203

3

134236

3

BH

80312

4

84484

5

93620

4

86417

4

104892

4

115764

4

123278

4

BIAT

135465

2

149149

1

157791

1

158306

1

168525

1

178500

1

195500

1

UIB

70942

7

72571

8

65712

8

58495

10

65748

8

71212

9

76841

9

BS

75592

5

85325

4

76866

6

72358

7

79526

6

55475

10

91634

5

BT

71342

6

74548

7

82893

5

83475

5

81519

5

80310

6

88312

7

UBCI

62268

9

66507

9

64655

9

62670

8

64780

10

77115

7

78465

8

AB

64395

8

77699

6

72125

7

77976

6

78926

7

80519

5

89210

6

ATB

38064

10

43014

10

51131

10

59481

9

65634

9

71587

8

76478

10

BNA

124460

3

131060

3

133416

2

131781

2

135619

2

138246

2

142152

2

Annexe 2.3 : Calcul de RN

 

1993

 

1994

 

1995

 

1996

 

1997

 

1998

 

1999

 

Banques

RN

Rang

RN

Rang

RN

Rang

RN

Rang

RN

Rang

RN

Rang

RN

Rang

STB

14967

 

15283

1

15625

2

15563

3

18590

2

24144

1

25139

2

BH

5628

 

7254

6

9632

5

12118

4

16330

3

20235

3

22123

3

BIAT

8236

 

8626

5

93333

6

11769

5

16059

4

21116

2

25306

1

UIB

801

 

4095

10

4507

10

6789

10

8062

10

8551

10

9977

9

BS

5978

 

9508

4

9661

4

10259

6

10317

6

12393

7

14119

8

BT

5166

 

5787

7

6475

8

8117

7

10103

7

13827

6

17134

5

UBCI

5726

 

9544

3

18540

1

26198

1

12588

5

13977

5

14262

7

AB

6300

 

6624

7

7245

7

7932

8

10013

8

11483

8

16226

6

ATB

5107

 

5682

9

6464

9

7375

9

9343

9

9343

9

9295

10

BNA

9300

 

13451

2

14693

3

19430

2

19108

1

20095

4

21352

4

 

2000

 

2001

 

2002

 

2003

 

2004

 

2005

 

2006

 

Banques

RN

Rang

RN

Rang

RN

Rang

RN

Rang

RN

Rang

RN

Rang

RN

Rang

STB

45856

1

41051

1

19517

3

18514

4

5294

7

36300

1

8700

6

BH

20507

6

21510

6

17039

4

16441

5

18530

2

21700

3

23400

2

BIAT

29112

2

33603

2

22418

2

22223

3

16066

4

19100

5

10800

5

UIB

15062

9

18228

9

5128

10

10

10

0

9

0

10

0

10

BS

16378

8

18858

7

10501

7

2284

9

0

9

2284

9

1512

9

BT

24044

4

28878

3

30033

1

30223

1

31662

1

34101

2

38200

1

UBCI

16578

7

18252

8

7121

9

7080

8

10198

6

17650

6

12360

4

AB

22455

5

27041

4

15838

5

27501

2

18483

3

19400

4

8600

7

ATB

9336

10

5339

10

10035

8

13395

7

15133

5

11162

7

19450

3

BNA

24431

3

25367

5

14818

6

14938

6

3126

8

8100

8

2420

8

Annexe 2.4 : Calcul de TC (Total crédits)

 

1993

 

1994

 

1995

 

1996

 

1997

 

1998

 

1999

 

Banques

TC

Rang

TC

Rang

TC

Rang

TC

Rang

TC

Rang

TC

Rang

TC

Rang

STB

1435209

 

1191496

2

1154613

2

1199178

2

1278154

2

1218408

2

1218408

2

BH

770531

 

733347

4

845653

4

999943

3

1182805

3

1385740

4

1385740

4

BIAT

882168

 

780718

3

875234

3

958251

4

1091616

4

1296001

3

1296001

3

UIB

458047

 

635617

6

678213

5

730775

5

904317

5

954830

6

954830

6

BS

716867

 

692805

5

663870

6

695978

6

874704

6

948412

7

948412

7

BT

596195

 

492805

7

583011

7

635968

7

664477

8

722766

8

722766

8

UBCI

520469

 

455258

9

517269

9

543915

9

638623

9

647524

9

6475249

9

AB

490325

 

461727

8

520790

8

625242

8

798775

7

1089633

5

1089633

5

ATB

365376

 

341579

10

402348

10

445856

10

387657

10

401717

10

401717

10

BNA

2484035

 

2275421

1

2374615

1

2093076

1

1983423

1

2091712

1

2091712

1

 

2000

 

2001

 

2002

 

2003

 

2004

 

2005

 

2006

 

Banques

TC

Rang

TC

Rang

TC

Rang

TC

Rang

TC

Rang

TC

Rang

TC

Rang

STB

2532859

1

2649527

1

2944102

1

3335612

1

3589704

1

3785210

1

3912544

1

BH

1684615

3

2041900

3

2134509

3

2456438

3

2626533

3

2843419

3

3009384

3

BIAT

1489500

4

1701037

4

1961209

4

2448230

4

2535689

4

2798110

4

3002512

4

UIB

1078941

7

1150789

7

1184655

7

1303350

8

1376396

8

1412586

7

1684453

7

BS

1099439

6

1186986

6

1300821

6

1486700

6

1674877

6

1810196

6

1912613

6

BT

940545

8

1083223

8

1173695

8

1340323

7

1382727

7

1401533

8

1518474

8

UBCI

828823

9

873358

9

769971

9

922718

9

929716

10

954189

10

973811

10

AB

1266583

5

1445737

5

1494590

5

1731839

5

1697951

5

1812543

5

2010484

5

ATB

497163

10

597954

10

715702

10

913092

10

1090552

9

1110586

9

1290318

9

BNA

2245413

2

2528206

2

2577047

2

2962199

2

3401615

2

3681545

2

3901453

2

Annexe 2.5 : Calcul de FP (fonds propres)

 

1993

 

1994

 

1995

 

1996

 

1997

 

1998

 

1999

 

Banques

FP

Rang

FP

Rang

FP

Rang

FP

Rang

FP

Rang

FP

Rang

FP

Rang

STB

79340

2

117459

2

117151

2

113405

2

110892

3

137408

2

177259

3

BH

50289

4

52394

4

50783

8

62417

9

68468

9

79318

8

141363

5

BIAT

57608

3

82657

3

84481

3

84455

5

84918

6

135982

3

211016

2

UIB

37673

8

38314

9

42278

10

87700

4

90389

5

94151

6

108312

9

BS

43764

6

45778

7

75962

4

96118

3

127652

2

130444

4

156765

4

BT

34187

9

39186

8

44666

9

54784

10

55624

10

61789

10

135756

6

UBCI

42296

7

48284

6

56861

7

70035

7

91179

4

99067

5

122606

7

AB

48089

5

51760

5

64365

6

65062

8

83609

7

86867

7

116998

8

ATB

21393

10

23225

10

70965

5

73229

6

76295

8

77306

9

89419

10

BNA

105992

1

262297

1

298552

1

300261

1

301766

1

323022

1

341689

1

 

2000

 

2001

 

2002

 

2003

 

2004

 

2005

 

2006

 

Banques

FP

Rang

FP

Rang

FP

Rang

FP

Rang

FP

Rang

FP

Rang

FP

Rang

STB

398899

1

423485

1

424870

1

428178

1

422902

1

427784

1

427586

1

BH

172335

4

184120

4

192514

5

191896

5

203443

5

219294

5

232482

5

BIAT

228732

3

229362

3

237157

3

245703

4

244451

4

270975

4

282031

3

UIB

117473

9

129101

9

126229

9

129243

9

165409

7

164332

8

168231

8

BS

162071

5

166920

6

161261

7

153989

7

152275

8

151215

10

149345

10

BT

159520

6

179698

5

230431

4

248353

3

267715

3

276516

3

281436

4

UBCI

134484

7

147765

8

148369

8

149034

8

151278

9

154301

9

158713

9

AB

130721

8

162601

7

169774

6

189366

6

198569

6

210568

6

213365

6

ATB

90491

10

91279

10

96765

10

93380

10

103962

10

166970

7

171342

7

BNA

349951

2

355435

2

351116

2

353653

2

346158

2

352064

2

353765

2

Annexe 3 : Le test du Dickey-Fuller sur les variables explicatives

Annexe3.1 : Le test du Dickey-Fuller sur le TA (total actif)

ADF Test Statistic -3.250516 1% Critical Value* -3.4796

5% Critical Value -2.8828

10% Critical Value -2.5780

*Mackinnon Critical Values For Rejection of hypothesis of a unit root.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D (TA)

Annexe 3.2 : Le test du Dickey-Fuller sur le PNB (produit net bancaire)

ADF Test Statistic -3.997631 1% Critical Value* -3.4796

5% Critical Value -2.8828

10% Critical Value -2.5780

*Mackinnon Critical Values For Rejection of hypothesis of a unit root.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D (PNB)

Annexe 3.3 : Le test du Dickey-Fuller sur le RN (résultat net)

ADF Test Statistic -3.386186 1% Critical Value* -3.4796

5% Critical Value -2.8828

10% Critical Value -2.5780

*Mackinnon Critical Values For Rejection of hypothesis of a unit root.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D (RN)

Annexe 3.4 : Le test du Dickey-Fuller sur leTC (Total Crédit)

ADF Test Statistic -3.810851 1% Critical Value* -3.4796

5% Critical Value -2.8828

10% Critical Value -2.5780

*Mackinnon Critical Values For Rejection of hypothesis of a unit root.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D (TC)

Annexe 3.5: Le test du Dickey-Fuller sur le FP (Fonds Propres)

ADF Test Statistic -3.810851 1% Critical Value* -3.4796

5% Critical Value -2.8828

10% Critical Value -2.5780

*Mackinnon Critical Values For Rejection of hypothesis of a unit root.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D (TC)

Annexe 4 : Statistiques descriptives et corrélation entre les variables

Annexe 4.1 : Statistiques descriptives

Variable

N

Moyenne

Maximum

Minimum

Ecart type

Skewness

Kurtosis

Jarque-Bera

R2

R3

log TA

PNB

RN

log TC

FP

140

140

140

140

140

140

140

0.008875

0.102135

1.34 E+09

74433.39

14435.76

1.31 E+09

160978.2

0.035000

0.272200

1.53 E+09

195500.0

45856.00

1.52 E+09

428178.0

0.000000

0.000000

1.39 E+08

17997.00

0.000000

1.35 E+08

21393.00

0.005216

0.048240

3.35 E+08

36670.76

8943.792

3.29 E+08

103942.4

1.242288

0.144942

-3.18819

0.886654

0.822919

-3.14504

0.990307

6.989629

3.774648

11.51593

3.415543

3.729138

11.34353

3.202352

128.8563

3.990655

660.2132

19.35091

18.90250

636.8821

23.12203

Annexe 4.2 : La corrélation entre les variables

Variable

R2

R3

log TA

PNB

RN

log TC 

FP

R2

R3

log TA

PNB

RN

log TC 

FP

1

0.724654*

-0.01823

-0.18684

0.582980*

-0.16937

-0.16013

1

0.075228

-0.3109*

0.37059*

-0.07570

-0.4563*

1

0.027408

0.027893

0.120026

-0.00148

1

0.482346*

0.101577

0.833365*

1

-0.08961

0.491239*

1

0.036379

1

* signifie la corrélation est significative au seuil 5%

Annexe 5 : Résultats Econométriques

Annexe 5.1 : Résultat de la régression 5.5.3.a

Annexe 5.2 : Résultat de la régression 5.5.3.b

Annexe 6: Histogrammes et statistiques de différentes variables

Annexe 6.1 : Histogramme de la variable TA

Annexe 6.2 : Histogramme de la variable PNB

Annexe 6.3 : Histogramme de la variable RN

Annexe 6.4 : Histogramme de la variable TC

Annexe 6.5 : Histogramme de la variable FP

Annexe 7 : Liste des tableaux

Tableau1 : Les principaux instruments et objectifs de la réglementation des banques des pays de l'OCDE

Tableau2 : Classification des banques de dépôts selon les critères Total Bilan et Résultats nets en 2005-2006

Tableau3 : Classification des banques de dépôts selon les critères Fonds Propres et PNB en 2005-2006

Tableau 4 : Classification des banques de dépôts selon les critères Marge d'intérêts et marge sur commissions en 2005-2006

Tableau 5 : Classification des banques de dépôts selon les principaux indicateurs de productivité en 2005-2006

Tableau 6 : L'évolution des réseaux de succursales, agences et bureaux des banques de dépôts de l'échantillon durant la période 1984-2006

Tableau 7 : Distribution géographique du réseau bancaire en 2006

Tableau 8 : Part de marché de chaque banque dans le réseau bancaire en 2006

Tableau 9: Evolution des parts de marché dans l'activité de collecte de dépôts des banques de dépôts Tunisiennes durant la période 1993-2006

Tableau 10: Evolution des parts de marché dans l'activité d'octroi de crédits des banques de dépôts Tunisiennes durant la période 1993-2006

Tableau11 : Test de Stationnarité sur les variables du modèle de Bourke (1989) et Molyneux et Thornton (1992)

Tableau13 : Statistiques Descriptives de différentes variables

Tableau14 : Matrice de corrélation entre les variables explicatives

Tableau15 : Résultats de deux régressions R2 et R3 par la méthode des MCO

Tableau16: Le coefficient de détermination R2 et le F de Fisher

Tableau7 : Classification des banques de dépôts selon les critères Total Bilan et Résultats nets en 2005-2006

Tableau8 : Classification des banques de dépôts selon les critères Fonds Propres et PNB en 2005-2006

Tableau 9 : Classification des banques de dépôts selon les critères Marge d'intérêts et marge sur commissions en 2005-2006

Tableau 10 : Classification des banques de dépôts selon les principaux indicateurs de productivité en 2005-2006

Tableau 11 : L'évolution des réseaux de succursales, agences et bureaux des banques de dépôts de l'échantillon durant la période 1984-2006

Tableau 12 : Distribution géographique du réseau bancaire en 2006

Tableau 13 : Part de marché de chaque banque dans le réseau bancaire en 2006

Tableau 14 : Evolution des parts de marché dans l'activité de collecte de dépôts des banques de dépôts Tunisiennes durant la période 1993-2006

Tableau 15 : Evolution des parts de marché dans l'activité d'octroi de crédits des banques de dépôts Tunisiennes durant la période 1993-2006

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