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Primus inter pares. Le leadership politique et pluralité dans la Condition de l'homme moderne de Hannah Arendt

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par Raphaël RDAS MBOMBO MWENDELA bupela bwa Nzambi
Faculté de philosophie Saint Pierre Canisius - Bachélier en philosophie 2006
  

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REMERCIEMENTS

Nous tenons à exprimer notre gratitude à l'égard du professeur Ntima Nkanza, doyen de la Faculté de Philosophie Saint Pierre Canisius, qui nous a introduit à l'intelligence de la pensée arendtienne et qui a bien voulu diriger ce travail. Nous savons bon gré à tout le corps professoral, particulièrement aux professeurs Mushamalirwa Cicura et Mutunda Mwembo pour nous avoir accompagné, respectivement, durant les séminaires de première et de deuxième année. Nos sincères remerciements s'adressent également à tout le personnel administratif de la Faculté et au père Bueya Emmanuël qui nous a encouragé dans la rédaction de ce travail. Nous ne saurons oublier nos `co-séminaristes' : Makwa, Somé, Ouedraogo et Tonduangu. Veillez trouver dans ces lignes l'effort de notre cheminement partagé et de notre quête inachevée vers le sens !

Nous ne saurons faire l'économie du soutien dont nous bénéficions de la communauté jésuite saint Pierre Canisius. Que tous nos formateurs, tous les ouvriers y compris, agréent l'expression de notre reconnaissance avérée. A toute la famille Mbombo ; à toute la famille Luboya ; à toute la famillle Mambu ; à toute la famille Mbu ; à tous les membres de notre équipe de vie Cana et à notre cher animateur Isangu ; au père Allary ; au père Hubert Mvula, au père Tshibamfumu, à la soeur Kaja Kayembe, à monsieur Simon Mbombangi , nous disons de vive voix : merci infiniment !

Puisse le Seigneur se souvenir de la générosité des gens qu'il a daigné mettre sur notre chemin. Nous pensons donc à  (la) : maman Jane Mputu, maman Elie Mingiedi, maman Dada Georgette, maman Jeanne Mawota, maman Nkanka, maman Nkalu, Fidéline Lukula, Wivine Nkusu, Obierge Makiese, Mamie Ngemba, Béatrice Mambu, Prisca, Gerard Maindo, Richard Ntontelo, Françoise Finisi, Etienne Mangombo, Joseph Mvunzi, Guy Mokengo, Loris Ekakasani, Joelle Issesa, Berthe Mingi, Florence Booto, Océan Aniwe, Martin Bilolo, Arnold Mbolekuni, Malick Ilo, Famé Lobota, Ghislain Ndombasi et Guy-Roger Nzamba.

INTRODUCTION GÉNÉRALE

Après les Origines du totalitarisme, Hannah Arendt, dans la Condition de l'homme moderne, pose les jalons d'un univers non totalitaire.1(*) Aussi, découvre-t-on l'effort de l'édification d'un monde commun, inter homines esse, traversant de part en part sa pensée.2(*)

Poser les conditions de possibilité d'un univers non totalitaire, c'est questionner la politique dans son essence, dans ses éléments constitutifs et dans ses notions corrélatives. Et une des réalités politiques mise à mal par le régime totalitaire est celle du `guide' ou du `leader'. Le leadership totalitaire, Reichführer, a voulu se faire passer pour le modèle par excellence de la conduite d'une nation, mieux de l'incarnation parfaite de l'Esprit en politique. 

Puisque chez les hommes, on trouve parfois des mythes et des mensonges dans la vie politique, il faut chercher à savoir si vraiment le nom `führer' témoigne du leadership politique et qu'il n'a pas été établi sans convenance aucune.3(*) Pour ce faire, Hannah Arendt entend puiser dans les intuitions primordiales et les intentions fondamentales de la politique où la conception du leadership contredit l'idéologie pour faire place à la véritable réalité : « [...] qu'on ajoute ou retranche une lettre [au mot `leader'], cela n'a pas non plus d'importance, pourvu que règne dans le nom la réalité de la chose qu'il [est supposé] mettre en évidence. »4(*) Il sied donc de découvrir les origines réelles du leadership politique afin d'en extraire derechef « l'esprit originel qui s'est tristement évaporé des mots mêmes de la langue politique, laissant derrière des coquilles vides propres à régler presque tous les comptes, indépendamment de leur réalité phénoménale sous-jacente. »5(*)

Notre monde a été étourdi, et l'est encore aujourd'hui, à coups de propagande par des prétendus leaders politiques qui se sont déclarés`guides éclairés et avérés' ou `meneurs d'hommes attitrés' sans pour autant l'être dans les faits. Nombre d'entre eux ont rendu méconnaissable la politique, en appliquant à son administration les maximes habituellement valables pour un ménage bien ordonné. Dès lors, la politique repose sur des règles de conduite et d'agir s'inspirant des relations entre maîtres et esclaves : rien ne se fait si le maître ne sait ce qu'il faut faire et ne donne ses ordres aux esclaves qui les exécutent sans savoir.6(*) Dans ce contexte, plus d'un ont cru à ces légendes et superstitions des `hommes forts' en politique qui, seuls avec une maîtrise de la catégorie du `faire', étaient convaincus de forcer la collaboration et de mobiliser la coaction non plus des citoyens, mais de leurs sujets.

Cependant, au gré des événements, il est apparu que ces mêmes guides et meneurs ne comprenaient plus la politique comme un `vouloir-vivre-ensemble' par la mise en commun des paroles et des actes, mais comme l'imposition de la volonté d'un seul. Ils ont fini par traiter les hommes, massifiés dans l'anonymat de l'isolement, comme des matériaux, gouvernés par des lois sans humanité comme on ferait des tables ou des chaises.7(*) Que des crises, que des guerres, que des luttes partisanes, que des tueries et des événements sans nom ont été des retombées paupérisantes de cette forme dévoyée, truquée, du leadership politique.

Eu égard à tout ce qui précède, Hannah Arendt entend redorer le blason terni du leadership politique qui, loin d'être une simple revendication nominale, est une prise au sérieux de la politique et du vécu dans la mouvance de la pluralité. Pour elle, il faut opérer un retour au sens et au vécu authentique du leadership politique. Car, il semble bien se trouver un malaise quelque part. D'où vient que le rôle, et non le métier, du guide politique que doit jouer le premier d'un Etat, s'avilisse au travail du souverain, de tyran, de despote... ? Comment en est-on arrivé au fait que le rôle du roi en vienne à s'évanouir dans celui du souverain qui monopolise la force de ses pairs qui l'ont aidé et sans lesquels il n'aurait rien obtenu ? D'où est née l'illusion, la superstition, la fable, la croyance populaire à l'`Homme fort' ou à la force extraordinaire d'un seul homme dans le domaine politique ? Le rôle du leader politique se confond-il à celui du souverain ?

Notre travail se veut une redécouverte de la pensée arendtienne dans son effort de mise en cause des structures tendant à occulter l'originalité ou l'authenticité de l'agir politique. Nous allons découvrir un leadership politique à l'aune de la pluralité : non pas `ce que' fut le leader, mais `qui' fut le leader. Il est fort à parier qu'une telle pensée aidera l'Afrique, à assainir sa politique et sa conception du leadership politique vu toute la déroute du passé dont nous payons les frais aujourd'hui. Bien plus, cette pensée très ouverte peut à n'en point douter éclaircir notre quête du vrai pouvoir et de la vraie politique au niveau international.

Notre étude est subdivisée en trois chapitres :

- le premier chapitre traite de la notion arendtienne de la pluralité comme fondement et mesure de l'action politique. Comme l'être humain ne peut guère se définir au singulier, parce qu'il est `toujours-ouvert-à- la-pluralité' d'hommes sur la terre, la politique ne peut jamais se concevoir comme l'oeuvre ni le travail d'un seule volonté. L'action politique refuse l'isolement et exige la constante présence d'autrui : la pluralité est la conditio sine qua non et la conditio per quam de la politique chez Hannah Arendt.

- le second chapitre mettra en exergue les implications marquantes de pluralité sur le plan politique. Nous découvrirons l'exigence de la parole et de l'action de tous ; de l'égalité et de la distinction ; de l'espace politique entre égaux et du pouvoir comme puissance émanant de tous.

- Le troisième chapitre, traitant du leadership politique, se reçoit comme conséquence logique de deux premiers, c'est-à-dire que le leadership politique chez Hannah Arendt se définit à la lumière de l'incontournable pluralité dans ses implications politiques.

Au terme de cette analyse, nous émettrons quelques avis critiques avant de conclure.

* 1 Hannah Arendt, d'origine juive, est née à Hanovre en 1906. Elle a fait ses études en Allemagne et a suivi ses cours aux universités de Marbourg et de Fribourg, puis obtenu un doctorat en philosophie de l'université de Heidelberg. Cette ancienne élève de Heidegger et Jaspers s'est exilée en France de 1933 à 1940 avant d'aller aux Etats-Unis où elle devint citoyenne américaine en 1951. Elle a enseigné notamment aux universités de Californie, de Chicago, de Columbia et de Princeton. Elle a écrit plusieurs ouvrages dont les principaux sont : Le concept d'amour chez Augustin. Essai d'interprétation philosophique ; Condition de l'homme moderne ; Eichmann à Jérusalem ; Essai sur la révolution ; La crise de la culture ; Les origines du totalitarisme ; Du mensonge à la violence ; Vies politiques ; La vie de l'esprit(inachevé). Elle a collaboré à plusieurs revues et journaux ; pour ne citer que les plus connus : Partisan Review Commentary, Review of Politics, The New Yorker, Social Research. Hannah Arendt reste une des figures majeures de la pensée socio-politique contemporaine.

* 2 Hannah Arendt, Condition de l'homme moderne, Paris, Calmann-Lévy, 1961, p.61.

* 3 Platon, Cratyle, 397 b -397 c.

* 4 Idem, 393 d.

* 5 Hannah Arendt, La crise de la culture, Paris, Gallimard, 1972, p. 26.

* 6 Hannah Arendt, Condition de l'homme moderne, p. 251.

* 7 Idem, p. 212.

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