WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse techno-sémio-pragmatique

( Télécharger le fichier original )
par Maria Luisa TELENTI-ASENSIO
Université Stendhal Grenoble 3 - Master 2 Recherche, Sciences du Langage, spécialité didactique de langues 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.2 La communication médiatisée par ordinateur (CMO)

L'apparition de nouveaux supports et systèmes de communication (notamment avec le développement d'Internet) interroge les chercheurs issus de disciplines comme l'informatique, les sciences de l'information et de la communication, les sciences de l'éducation, les sciences du langage, la didactique des langues. Nous nous référerons, dans cette sous-partie, à des recherches théoriques et qualitatives, selon leur finalité, en sciences de l'éducation et sciences du langage qui mettent à l'oeuvre des outils d'analyse empruntés à des disciplines et courants qui viennent d'être évoqués dans la première sous-partie théorique de notre étude, de préférence focalisées sur les particularités de la communication asynchrone médiatisée par ordinateur.

1.2.1 Interaction plurisémiotique en ligne

Tous les chercheurs semblent être d'accord, l'interaction est une notion controversée. Pouvons-nous parler d'interaction alors que nous étudions un corpus d'échanges asynchrones en ligne ? Kerbrat-Orecchioni, dans son dernier ouvrage Le discours en interaction (2005), exclut l'échange en différé qu'elle considère dialogal mais `non interactif'. Pour Kerbrat-Orecchioni (ibidem : 17) la notion d'interaction

« implique que le destinataire soit en mesure d'influencer et d'infléchir le comportement du locuteur de manière imprévisible alors même qu'il est engagé dans la construction de son discours ; en d'autres termes, pour qu'il y ait interaction il faut que l'on observe certains phénomènes de rétroaction immédiate ».

D'autres chercheurs considèrent différemment cette notion. De Nuchèze (1998 : 7-8) décrit l'archétype d'interaction comme un « type primitif d'action langagière et modèle d'action langagière contextuellement marqué. Forme stable mais non-figée, collectif et individuel, intériorisé par tout interactant au cours de sa socialisation, l'archétype d'interaction faciliterait l'interprétation et la production des discours ». Pour De Nuchèze (ibidem : 8), la notion d'interaction « ne renvoie pas seulement à l'échange dialogal en face-à-face ». Sa définition de l'interaction (« d'obédience bakhtienne ») sera la nôtre : « toute co-production pluri-sémiotique inscrite dans un parcours énonciatif contextuellement marqué », cette notion inclut « celles d'activité conjointe, de discours et de variation (en synchronie et en diachronie) ».

De Nuchèze marie la pragmatique et l'interactionnisme symbolique avec la tradition de l'analyse du discours d'inspiration française (interaction en tant que processus et en tant que produit). Elle tient compte des éléments non-verbaux : « contributions régulatrices, structuratrices et mimogestuelles » dans une approche interactionniste des discours. Selon ses mots, il s'agit de

« procédés dits régulateurs chez l'auditeur et phatiques chez le locuteur. (...) L'ensemble de régulateurs et des phatiques - synchronisateurs de l'interaction - illustre aisément la notion de gradualité (...) : contact oculaire, hochement(s) de tête, mimiques régulatrices (sourire) vocalisations (...) » (ibidem : 31)

parce que, comme De Nuchèze remarque, preuves à l'appui, - et nous aurons aussi l'occasion de le constater - « [à] l'écrit, ces éléments ne sont pas perdus » (ibidem : 32 ).

Une partie de cet ouvrage, Sous le discours l'interaction, nous intéresse tout particulièrement : les résultats de l'analyse, avec les outils de l'approche pragmatico-énonciative, des aspects « [n]orme, microculture et variation » d'un corpus d'interactions synchrones en ligne (IRC sur minitel) où sont mis en relief « dans le cadre d'une communication qui passe par l'écrit (...) la naturalité de l'oral et une partie, au moins, des dimensions prosodique et non-verbale des échanges en face à face » (dont les smileys) et les effets de l'interaction (ibidem : 89-90).  Comme résultat de cette analyse, il ressort « de fortes similitudes avec la structuration d'un oral conversationnel et les manifestations de l'oralité : ouverture et clôture ritualisées de l'échange, (...) marqueurs de structuration de la conversation (bon, ben), les phatiques de face à face (...) et les marques les plus fréquentes de l'oralité» .

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery