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Travail des enfants de 5-14 ans et rendement scolaire au Cameroun

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par Francky FOUEDJIO
Institut Sous-Régional de Statistique et d'Economie Appliquée - Ingénieur Statisticien 2008
  

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2.2.2. Innovation technologique et analyse coút-bénéfice

Certes, le poids de la pauvreté et l'imperfection du marché des capitaux pèsent dans la décision de scolariser ou de faire travailler un enfant ; mais ce ne sont pas là les seuls facteurs explicatifs. Telle est l'idée de Dessy et Pallage (2000)37(*), qui apportent une autre contribution au débat. Pour ces chercheurs, la décision de l'offre du travail infantile s'opère dans un cadre de jeu stratégique entre les ménages et les entreprises. Chaque partie anticipe la décision de l'autre soit à investir en éducation, soit à investir en haute technologie. Il en découle que l'existence du travail des enfants part d'un manque de coordination entre les décisions des parents et celles des entreprises. Il se pose donc un double problème : celui de la création des compétences et celui de l'absorption des compétences nouvellement créées. La création des compétences est conditionnée par le bon fonctionnement du système éducatif ; et même si ces compétences étaient créées, et que les entreprises ne peuvent les absorber du fait de leur faible industrialisation, il s'en suivrait le chômage. Ayant connaissance de ces informations, les ménages pauvres ne désirent donc pas investir en éducation. En effet, la décision de scolariser les enfants est essentiellement l'oeuvre des parents. L'enfant n'est plus seulement une source de revenus complémentaire pour le ménage. Il est aussi perçu comme un coût d'investissement. Mis à part l'exigence de le nourrir, il faut aussi l'éduquer. Or l'éducation des enfants engendre des coûts que doivent supporter les parents. Le ménage est donc amené à arbitrer entre mettre l'enfant au travail et lui donner une éducation. C'est un point important en Afrique où l'investissement de l'État dans le domaine scolaire devient de plus en plus rare, voire inexistant. De plus, la crise économique que connaissent bon nombre de pays africains a également bloqué le recrutement dans tous les secteurs d'activités. De ce point de vue, l'école ne joue plus, aux yeux des parents ou des chefs de ménages, le rôle de garant de l'embauche une fois les études terminées. Les ménages cherchent donc plusieurs alternatives. Par exemple, sa décision du choix qu'il opérera entre revenu futur (mettre l'enfant à l'école) et le revenu présent (mettre l'enfant au travail). Ainsi, Dessy et Pallage (2000)38(*) pensent qu'il est souhaitable que l'État intervienne afin que des efforts soient faits en matière d'amélioration du système éducatif qui permettrait simultanément d'inciter les parents à investir dans l'éducation des enfants et d'inciter les entreprises à investir en haute technologie.

Hormis les deux approches que nous venons de présenter, il existe une autre approche, toute aussi importante, relative au travail des enfants. Il s'agit de l'approche par les normes sociales. Dans les pays en développement en général et en Afrique en particulier, les « normes culturelles » jouent un rôle important (Rodgers, Standing, 1981)39(*). À cet effet, le travail des enfants demeure un moyen de socialisation et d'éducation important dans la société traditionnelle, surtout dans le secteur rural. Comme le soulignait Diallo (2001) : « il traduit une volonté d'éducation et de formation visant à préparer les enfants à leur future vie adulte ». Ainsi, le jeune garçon doit par ce biais acquérir endurance physique et émotionnelle, tandis que la jeune fille se prépare au futur rôle d'épouse et de mère.

Malgré son caractère embryonnaire, la littérature propose diverses théories sur le travail des enfants. Ce chapitre a fourni quelques éléments d'analyse qui permettent de fixer les idées et de situer la présente étude. Les chapitres suivants font état du phénomène pour le cas particulier du Cameroun.

DEUXIÈME PARTIE :

TRAVAIL DES ENFANTS ET RENDEMENT SCOLAIRE

DANS LE CONTEXTE CAMEROUNAIS

Dans la seconde partie de ce mémoire, nous analysons le travail des enfants en interaction avec le rendement scolaire au Cameroun. Pour cela, nous utilisons les données des enquêtes nationales réalisées auprès des ménages. Cette partie s'articule autour de deux chapitres. Le premier chapitre est consacré à l'analyse de la situation du travail des enfants. Le second, quant à lui, présente une étude empirique de la relation entre le travail des enfants et le rendement scolaire.

* 37 Bhukuth (2004).

* 38 Bhukuth (2004).

* 39 Lachaud (2005).

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand