WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Travail des enfants de 5-14 ans et rendement scolaire au Cameroun

( Télécharger le fichier original )
par Francky FOUEDJIO
Institut Sous-Régional de Statistique et d'Economie Appliquée - Ingénieur Statisticien 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.2.3. Travail des enfants et scolarité

On examine dans un premier temps l'appréhension du travail des enfants en relation avec la fréquentation d'un établissement scolaire et par la suite celle avec le rendement scolaire.

3.2.3.1 Fréquentation scolaire

Selon que les enfants fréquentent ou travaillent, on peut regrouper en quatre catégories mutuellement exclusives :

· enfants travaillant uniquement ;

· enfants étudiant uniquement ;

· enfants travaillant et étudiant ;

· enfants ne travaillant point, ni étudiant.

Le tableau 6 met en évidence la relation entre le travail des enfants et la scolarisation au Cameroun.

Force est de constater qu'au Cameroun, la simultanéité de la fréquentation scolaire et du travail des enfants âgés de 5 à 14 ans est assez forte, environ 34,2 %. Sur l'ensemble des enfants combinant école et travail, on note une prépondérance des garçons : 35,2 % contre 33,3 % de filles, ainsi que du secteur rural (35,7 % contre 32,2 % dans le secteur urbain). On qualifie ces enfants combinant l'école et le travail d'enfants bi-actifs. Cependant, la proportion d'enfants qui apparaissent inactifs, c'est-à-dire ne travaillent ni ne fréquentent est non négligeable (14,3 %). Ces enfants sans activité sont parfois plus désavantagés que ceux qui travaillent, car ne bénéficiant ni de la scolarisation ni de l'apprentissage acquis dans la pratique qu'offrent certaines formes de travail. Une fille sur six est dans cette situation au Cameroun. Dans ce groupe, ce sont les enfants vivant en milieu rural qui s'y trouvent le plus (19,1 % contre 7,6 % en milieu urbain). La majorité d'enfants qui ont pour seule activité le travail sont des filles et vivent en milieu rural. Toutefois, la plupart des enfants qui ont l'école comme unique occupation sont des garçons, qui vivent par ailleurs en milieu urbain. Le phénomène d'« enfant inactif » est particulièrement marqué dans le septentrion. Ainsi, 36,3 % d'enfants sont des inactifs dans l'Extrême Nord, contre respectivement 34 % et 26,7 % pour le Nord et l'Adamaoua.

De l'examen des données collectées, il ressort du tableau 7 que, globalement 4 enfants sur 5 sont scolarisés. Au Cameroun comme dans d'autres pays, le système scolaire est marqué par des disparités sensibles selon le sexe et le milieu de résidence. Ainsi, le taux de scolarisation est nettement plus élevé chez les garçons que chez les filles, soit de 81,6 % pour les garçons contre 76,6 % chez les filles. Il est également bien connu que les enfants qui résident en milieu urbain ont plus de chances que ceux du milieu rural de fréquenter une école. Au Cameroun, le taux de scolarisation des enfants de 5-14 ans en milieu urbain est de 89,1 %, contre 71,8 % pour le milieu rural ; c'est dire que les enfants qui habitent en milieu rural ont 17,3 % de chances en moins que leurs congénères du milieu urbain d'aller à l'école. On note également de fortes disparités entre les dix provinces que comptent les pays. Les régions septentrionales totalisent les taux de scolarisation les plus bas. Ils sont de 50,8 % pour l'Extrême Nord, 50,4 % pour le Nord, et 61 % pour l'Adamaoua.

3.2.3.2. Rendement scolaire

Fort logiquement, la durée moyenne de travail des enfants est tributaire de leur statut d'activité. En effet, le tableau 8 montre que le temps de travail moyen des enfants ayant pour seule activité le travail est nettement supérieur à celui des enfants bi-actifs. Une observation identique est faite indépendamment du sexe. On note aussi que les enfants issus de ménages très pauvres travaillent en moyenne un peu plus que ceux issus des ménages non pauvres. Nous avons mentionné précédemment que les filles qui ont pour seule activité le travail sont majoritaires. Ceci étant, elles travaillent en moyenne plus que les garçons de cette catégorie. Les enfants résidant en milieu rural travaillent en moyenne plus que ceux des villes quelque soit le sexe. Les enfants ayant pour seule activité l'école et ceux combinant l'école et le travail vont à l'école en moyenne près de 4 jours sur 5. Ce constat est le même quelque soit le genre, le milieu et le niveau de vie du ménage. Ainsi, on peut penser qu'en fait les enfants bi-actifs travaillent après l'école.

L'année scolaire 2004-2005 a été marquée par un succès pour 74,7 % des enfants âgés de 5 à 14 ans. Comme le montre le tableau 9, ce succès est plus marquant chez les filles que chez les garçons, soit de 76 % pour les filles contre 73,4 % chez les garçons et . En revanche, qu'il s'agisse du milieu urbain ou du milieu rural, le taux de réussite est équivalent avec une légère différence en zone rurale. Dans certaines régions (Douala, Adamaoua) les taux de réussite des garçons sont plus importants que ceux des filles. Les enfants issus des ménages très riches semblent avoir plus de chances de réussir que leurs semblables des autres couches. Les données présentées dans le tableau 9 illustre deux autres constats. Primo, les enfants de la tranche d'âge 10-14 ans réussissent plus les enfants âgés de 5 à 9 ans. Secundo, les provinces du septentrion (Adamaoua, Nord) enregistrent les taux de réussite les plus élevés.Ce constat doit être relativisé, puisqu'ils enregistrent aussi les taux de scolarisation les plus faibles. En fait, le peu d'enfants qui y fréquentent fournissent des résultats académiques assez satisfaisants.

En ce qui concerne le statut d'occupation des enfants, la figure 9 nous montre que les enfants bi-actifs négocient facilement leur passage en classe supérieure comparativement aux enfants n'ayant d'autre activité que l'école. Ainsi, malgré le fait qu'ils combinent école et travail, les enfants bi-actifs sont presque réguliers à l'école et comptabilisent un taux de réussite supérieur à celui des enfants se consacrant exclusivement à l'école.

Figure 9 : Pourcentage de réussite des enfants de 5-14 ans

selon le statut d'occupation - Cameroun 2005

Source : MICS 2006.

La figure 10 laisse apparaître que les enfants conjuguant école et travail réussissent plus dans le secteur rural que dans le secteur urbain. Tandis que ceux ne faisant que l'école réussissent plus dans les villes que dans les villages et campagnes. Ainsi, les enfants travailleurs des zones rurales ont une bonne capacité à pouvoir concilier le travail et l'école comparativement à ceux des zones urbaines.

Figure 10 : Pourcentage de réussite des enfants de 5-14 ans selon le milieu et par statut d'occupation - Cameroun 2005

Source : MICS 2006.

Quelque soit le statut d'occupation de l'enfant, la figure 11 montre que les filles ont un taux de réussite supérieur à celui des garçons. Les figures 12 et 13 récapitulent les taux de scolarisation, d'activité et de réussite dans les différentes provinces du Cameroun. On peut constater que les provinces du Nord Ouest, Ouest et Littoral et du Sud ont des taux de scolarisation et d'activités des enfants très proches. Par ailleurs, les provinces du Nord Ouest, sud Ouest et Littoral ont des taux de réussite et d'activités des enfants très proches.

Figure 11 : Pourcentage de réussite des enfants de 5-14 ans selon le sexe et par statut d'occupation - Cameroun 2005

Source : MICS 2006.

Figure 12 : Schéma comparatif du travail des enfants et de la scolarisation dans les dix provinces du Cameroun

EXTREME NORD

NORD

NORD OUEST

ADAMAOUA

SUD OUEST

OUEST

CENTRE

LITTORAL

EST

SUD

Source : MICS 2006.

Figure 13 : Schéma comparatif du travail des enfants et du rendement scolaire dans les dix provinces du Cameroun en 2006

EXTREME NORD

NORD

NORD OUEST

ADAMAOUA

OUEST

SUD OUEST

CENTRE

LITTORAL

EST

SUD

Source : MICS 2006.

Le phénomène d'« enfant travailleur » est une réalité au Cameroun. Son ampleur, telle que révélée par les données, fait de celui-ci un problème sérieux. Les résultats préliminaires obtenus dans ce chapitre nous ont permis d'explorer le travail des enfants et nous incitent à mieux appréhender l'impact du travail des enfants sur le rendement scolaire. C'est l'objectif que nous poursuivons dans le chapitre suivant.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery